Accueil🇫🇷Chercher

Hyacinthe de Gailhard-Bancel

Hyacinthe de Gailhard-Bancel était un homme politique et avocat français, né le à Allex (Drôme) et décédé le à Allex (Drôme). Député de l'Ardèche, il siège avec les catholiques de l'Action libérale populaire puis avec les Indépendants de droite à partir de 1919.

Hyacinthe de Gailhard-Bancel
Illustration.
Fonctions
Député de l'Ardèche
–
Groupe politique Action libérale (1912 - 1919)
Indépendants de droite (1919 - 1924)
Député de l'Ardèche
–
Groupe politique Action libérale
Conseiller général de l'Ardèche
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Allex, France
Date de décès
Lieu de décès Allex, France
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique Action libérale populaire
Grand-père paternel Charles-Antoine-André-Marie de Gailhard
Profession Homme politique, Avocat
Religion Catholicisme

Hyacinthe de Gailhard-Bancel

Biographie

Premières années

Il est le petit-fils de Charles de Gailhard-Bancel, qui fut membre du conseil des Cinq-Cents et de la Chambre introuvable[1].

Après un cursus dans le secondaire à Villefranche-sur-Saône et des études de droit à la faculté de Grenoble, il devient avocat aux barreaux de Paris, puis Grenoble et enfin Valence[1].

Plaque Ă  Allex.

À partir de 1884, il s'occupe principalement de la création de syndicats agricoles dans la Drôme, notamment à Allex et Crest. Catholique social et admirateur de René de La Tour du Pin, il professe des sentiments très religieux et collabore activement au mouvement des cercles ouvriers chrétiens[1].

Député catholique-social

Il se présente pour la première fois pour le siège de député de l'Ardèche aux élections de 1898. Il fait campagne en tant que catholique rallié à la République et déclare à ce propos : « je suis prêt à soutenir une république vraiment libérale et nationale »[2]. Battu par le radical de droite Marc Sauzet, il se présente à l'élection partielle de 1898 qui a lieu après la démission de ce dernier, et parvient à défaire un candidat du parti radical[1].

Une fois à la Chambre des députés, il siège dans le groupe de l'Action libérale, c'est-à-dire sur les bancs de la droite. Il s'y distingue par sa défense des familles nombreuses, de la classe paysanne et de la cause ouvrière[1].

Lors des élections législatives de 1902, il est réélu au premier tour de scrutin contre Albert Le Roy sur un programme antidreyfusard et opposé à la politique de laïcité du gouvernement. Durant cette législature, il vilipende Émile Combes et sa politique et ferraille avec acharnement contre l'expulsion des congrégations en 1903, la fin de l'enseignement congréganiste en 1904 et finalement la séparation de l'Église et de l'État en 1905. Il continue à suivre les questions sociales en intervenant à propos des caisses d'assurances, des coopératives agricoles, de l'assistance aux vieillards, infirmes et incurables et enfin du recrutement de l'armée[1].

Il est réélu aux élections législatives françaises de 1906 face au radical Georges Murat. Durant cette législature, il tente d'assouplir les conditions de la Séparation et continue à s'intéresser aux questions agricoles et la réglementation du travail. Aux élections de 1910, il est battu à la faveur du retour sur la scène politique du professeur Marc Sauzet. Ce dernier décède toutefois en 1912, ce qui permet à Hyacinthe de Gailhard-Bancel de retrouver son siège de député dans une élection partielle qui l'oppose à Isidore Cuminal[1].

Première Guerre mondiale

Aux élections de 1914, il bat à nouveau Isidore Cuminal. Il continue de siéger à la commission de l'agriculture de la Chambre et entre à la commission de comptabilité, et aux commissions de la marine et de l'armée à la suite du début de la Première Guerre mondiale[1].

En 1916, il prend la défense d'un monde agricole fragilisé par les destructions et la durée de la guerre en déposant une première résolution concernant le paiement des produits réquisitionnés aux agriculteurs et une seconde ayant pour objet d'accorder aux agriculteurs le charbon nécessaire au battage[1].

En 1917, il prend part aux discussions à la Chambre sur la nécessité de créer une commission du ravitaillement et des réquisitions[1], où il entre[1] quand elle est créée en 1918[3].

En 1918, il soutient la proposition de loi concernant l'acquisition de petites propriétés rurales par les pensionnés militaires et victimes de la guerre[1].

Sa famille est durement touchée par la Grande Guerre : il perd trois de ses fils au champ d'honneur et un quatrième y est gravement blessé[1].

Présidence du groupe des Indépendants

Dessin légendé "M. de Gailhard-Bancel, chevalier sans peur et sans reproche"

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est remplacé par un scrutin de listes par département pour les élections législatives françaises de 1919. Hyacinthe de Gailhard-Bancel choisit donc de se présenter sur la liste d'union républicaine nationale, opposée à une liste d'union et de concentration républicaine. La victoire de la liste du Bloc national permet son élection.

Au lendemain des élections, il crée et préside le groupe des Indépendants de droite. Ce groupe, comprenant des députés catholiques-sociaux et des députés de l'Action française, se donne pour objectif de peser sur la politique sociale en défendant le corporatisme et en prônant un « ordre social chrétien ». Le groupe reçoit par ailleurs le soutien de l'Action française et de son juriste, le marquis Marie de Roux[4].

Au cours de la législature, il discute le projet de loi destiné à entériner le traité de paix avec l'Allemagne et vote en sa faveur. La même année, il avoue regretter sa décision[1] car le Traité de Versailles a permis à l'Allemagne de conserver son unité nationale[5].

Au nom des Indépendants de droite, il effectue plusieurs propositions de loi[4], notamment :

  • en 1919, une loi sur les responsabilitĂ©s des accidents du travail dont Ă©taient victimes les ouvriers ;

Aux Ă©lections de 1924, il est battu alors qu'il se prĂ©sente Ă  nouveau sur la liste d'union nationale rĂ©publicaine et sociale. Sa liste rĂ©colte 35 975 voix contre 36 235 voix Ă  la liste concurrente[1]. En raison de la victoire nationale du Cartel des gauches, le groupe parlementaire des IndĂ©pendants n'est reconduit. Son Ĺ“uvre de dĂ©fense du corporatisme est nĂ©anmoins poursuivie au cours des lĂ©gislatures suivantes par des dĂ©putĂ©s catholiques plus jeunes, tel Xavier Vallat, ancien membre des IndĂ©pendants de droite[4].

Après sa défaite, il se retire à Allex dans le château des Ramières, et s'éteint en 1936, à l'âge de 85 ans[1].

Principaux mandats

Ouvrages

  • Quinze annĂ©es d’action syndicale, Paris, 1900, prĂ©face de François CoppĂ©e ;
  • Contre l'unitĂ© allemande renforcĂ©e par le traitĂ© de Versailles, Service des publications de l'Action française, Paris, 1919 ;
  • Quatorze annĂ©es de dĂ©fense religieuse Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s (1901 - 1914), Éditions Spes, Paris, 1928 ;
  • Les syndicats agricoles aux champs et au parlement (1884 - 1924), Éditions Spes, Paris, 1929, Prix Fabien de l'AcadĂ©mie française.

Discours majeurs

  • Les Parlers locaux au point de vue social, causerie Ă  propos des reprĂ©sentations fĂ©librĂ©ennes donnĂ©es Ă  Valence les 20 et , Impression Valentinoise, Valence, 1897 ;
  • Les Syndicats agricoles et l'union des classes. Discours prononcĂ© Ă  Paris, Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du du Congrès national catholique, Impression Valentinoise, Valence, 1898;
  • Les JĂ©suites, tĂ©moignage d'un ancien Ă©lève. Discours prononcĂ© Ă  la Chambre des DĂ©putĂ©s, le 18 mars 1901, Impression Valentinoise, Valence, 1901 ;
  • Les Retraites ouvrières. Les Caisses autonomes professionnelles. La Consultation syndicale. Discours prononcĂ©s Ă  la Chambre des DĂ©putĂ©s les 16 juin et 2 juillet 1901, Impression Valentinoise, Valence, 1901 ;
  • Pour les Pensionnats congrĂ©ganistes. Discours prononcĂ©s Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s le 15 mars et le 23 mars 1904, Impression Valentinoise, Valence, 1904 ;
  • Le Budget des cultes, les biens des fabriques et des consistoires. Discours prononcĂ© Ă  la Chambre des DĂ©putĂ©s au cours de la discussion gĂ©nĂ©rale de la sĂ©paration des Églises et de l'État dans la sĂ©ance du 3 avril 1905, Impression Valentinoise, Valence, 1905 ;
  • Les Retraites ouvrières : les caisses autonomes, rĂ©gionales, professionnelles. Discours prononcĂ© Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, le 10 juillet 1905, Impression Valentinoise, Valence, 1905 ;
  • Les Catholiques en face de la loi de SĂ©paration. Discours prononcĂ© Ă  l'assemblĂ©e de clĂ´ture du Congrès diocĂ©sain de Paris le 3 mars 1909, Impression de P. FĂ©ron-Vrau, Paris, 1909 ;
  • Les Revendications scolaires des catholiques. Discours prononcĂ© Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s les 4 et 11 juin 1913, Impression Valentinoise, Valence, 1914
  • La Politique française en Orient. Pour l'indĂ©pendance de l'Ukraine. Discours prononcĂ©s Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s

Liens externes

Notes et références

  1. « Hyacinthe de Gailhard-Bancel », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  2. On peut penser que le terme libéral n'est pas ici à comprendre en tant que libéralisme économique (Hyacinthe de Gailhard-Bancel est un catholique social) mais du point de la persécution des catholiques par la République radicale.
  3. La commission du ravitaillement et des réquisitions, Site de l'Assemblée nationale.
  4. Stéphane Boiron, « L'action française et les juristes catholiques », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 28, no 2,‎ , p. 337 (ISSN 1266-7862 et 2119-3851, DOI 10.3917/rfhip.028.0337, lire en ligne, consulté le )
  5. Hyacinthe de Gailhard-Bancel, Contre l'unité allemande renforcée par le traité de Versailles, Paris, Action française,
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.