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LĂ©on Daudet

Léon Daudet, né le dans le 4e arrondissement de Paris et mort le à Saint-Rémy-de-Provence, est un écrivain, journaliste et homme politique français.

LĂ©on Daudet
LĂ©on Daudet en 1930 (portrait photographique de Paul Nadar).
Fonction
Député français
Seine
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Alphonse Marie Vincent LĂ©on Daudet
Nationalité
Formation
Activités
PĂšre
MĂšre
Fratrie
Lucien Daudet
Edmée Daudet (d)
Conjoints
Jeanne Hugo (de Ă  )
Marthe Daudet (Ă  partir de )
Enfants
Charles Daudet (d)
Philippe Daudet (d)
François Daudet (d)
Claire Daudet (d)
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Genre artistique
Romans, Essais, Critiques, Pamphlets, MĂ©moires
Archives conservées par
ƒuvres principales
  • Souvenirs des milieux littĂ©raires, politiques, artistiques et mĂ©dicaux (six volumes), 1914-1921
signature de LĂ©on Daudet
Signature

Républicain converti au monarchisme, antidreyfusard et nationaliste clérical, député de Paris de 1919 à 1924, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française et l'un des collaborateurs les plus connus du journal du mouvement.

La bibliographie des Ɠuvres de cet Ă©crivain engagĂ© est abondante puisqu’il est l’auteur de 128 ouvrages[2]. Son Ɠuvre de mĂ©morialiste comprend six volumes de Souvenirs de 1880 Ă  1921, « prodigieux Souvenirs », selon Marcel Proust, qui ajoutait : « Les ressemblances entre Saint-Simon et LĂ©on Daudet sont nombreuses : la plus profonde me semble l'alternance, et l'Ă©gale rĂ©ussite, des portraits magnifiquement atroces et des portraits doux, vĂ©nĂ©rants, nobles[3]. »

Biographie

Origines

LĂ©on Daudet est le fils aĂźnĂ© de l'Ă©crivain Alphonse Daudet et de son Ă©pouse Julia Daudet nĂ©e Allard, le frĂšre de Lucien Daudet et d'EdmĂ©e Daudet, future Mme AndrĂ© Germain. Son pĂšre, Ă©crivain renommĂ© mais aussi homme enjouĂ© et chaleureux, a beaucoup d'amis. Les rĂ©ceptions du jeudi de Mme Daudet attirent de nombreuses personnalitĂ©s du monde de la culture dans leur maison de Champrosay. « Fils d'un Ă©crivain cĂ©lĂšbre et qui avait non seulement le goĂ»t, mais la passion des Ă©chantillons humains, depuis le vagabond de la route jusqu'au plus raffinĂ© des artistes, j'ai Ă©tĂ© en relation avec beaucoup de gens[4] ». Aussi LĂ©on frĂ©quente-t-il dĂšs son enfance des Ă©crivains et des journalistes, les uns, comme Gustave Flaubert, visiteurs Ă©pisodiques, les autres, comme Edmond de Goncourt, presque membres de la famille. Maurice BarrĂšs, Émile Zola, Édouard Drumont, Guy de Maupassant, Ernest Renan, Arthur Meyer, Gambetta, entre autres, marquent ses souvenirs d’enfance. Il est Ă©galement ami de jeunesse de Marcel Proust, alors inconnu.

De la RĂ©publique Ă  l'antidreyfusisme

Bien qu'ayant bĂ©nĂ©ficiĂ©, lors de ses dĂ©buts Ă  Paris, de la protection de l'impĂ©ratrice EugĂ©nie et du duc de Morny, Alphonse Daudet se targue de sentiments rĂ©publicains, qu'il communique Ă  son fils. Les grands hommes, chez les Daudet, outre la figure tutĂ©laire de Victor Hugo, sont successivement Gambetta et Clemenceau. Au soir de la victoire Ă©lectorale du gĂ©nĂ©ral Boulanger Ă  Paris, le , LĂ©on Daudet et ses camarades Ă©tudiants lancent Ă  tue-tĂȘte, dans les rues du Quartier Latin, des slogans hostiles au gĂ©nĂ©ral.

C'est Ă  cette Ă©poque lĂ  que LĂ©on Daudet aurait commencĂ© Ă  exprimer ses opinions antisĂ©mites. Son activisme antisĂ©mite commence dĂšs 1886 par la lecture de La France juive, d'Édouard Drumont, que son pĂšre fait publier chez Flammarion et Marpon la mĂȘme annĂ©e. DĂšs lors, il le promeut au rang des grands gĂ©nies de son temps. Eugen Weber parle d'une adhĂ©sion Ă  la ligue antisĂ©mite dĂšs la fin de la crise boulangiste, nĂ©anmoins sans citer de source.

AprĂšs de brillantes Ă©tudes au lycĂ©e Louis-le-Grand, oĂč il reçoit l'enseignement du philosophe kantien Auguste Burdeau, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ©, Ă  Nancy, le professeur de Maurice BarrĂšs, et qui entreprend une carriĂšre parlementaire et ministĂ©rielle, il entame en 1885, des Ă©tudes de mĂ©decine qu'il mĂšne jusqu'au bout, thĂšse exceptĂ©e. Il voit de l’intĂ©rieur le monde mĂ©dical et frĂ©quente des sommitĂ©s comme Charcot jusqu’à son Ă©chec au concours de l'internat, en 1891. Cette expĂ©rience lui permet d'Ă©crire Les Morticoles (1894), caricature amĂšre du monde mĂ©dical, qui le fait connaĂźtre.

Son premier roman, L'HĂ©ritier, paraĂźt en 1892, en feuilleton dans La Nouvelle Revue de Juliette Adam. En 1900, il est critique de thĂ©Ăątre au journal Le Soleil, collabore au Gaulois et Ă  La Libre Parole. Il dĂ©bute ainsi une carriĂšre d'Ă©crivain et de journaliste qu'il continue Ă  un rythme enfiĂ©vrĂ© jusqu’à sa mort : il laisse environ 9 000 articles et 128 livres dont une trentaine de romans, une quinzaine d'essais philosophiques, des ouvrages de critique littĂ©raire, des pamphlets (une dizaine), de l'histoire, et enfin ses Souvenirs, publiĂ©s avec succĂšs de 1914 Ă  1921 qui restent son premier titre de renommĂ©e littĂ©raire.

LĂ©on Daudet, avant 1895.
Mariage de Léon Daudet et de Jeanne Hugo, dessin de Gil Baër, en une du ProgrÚs illustré du dimanche .

Le , Ă  Paris, il Ă©pouse Jeanne Hugo, petite-fille de Victor Hugo (celle-lĂ  mĂȘme que le poĂšte a cĂ©lĂ©brĂ©e dans L'art d'ĂȘtre grand-pĂšre), sƓur de son meilleur ami Georges Hugo, Ă  la mairie du 16e arrondissement[5]. Le mariage est civil, Victor Hugo ayant dĂ©fendu Ă  sa descendance la pratique du mariage religieux (« trop de rĂ©clame autour de ce mariage », s'exclame Edmond de Goncourt[6]). Ce mariage lui fait dĂ©couvrir de l'intĂ©rieur le monde qui gravite autour du poĂšte national : sa famille et le parti rĂ©publicain. Le beau-pĂšre de son Ă©pouse est Édouard Lockroy, homme de gauche, dĂ©putĂ© de 1871 Ă  1913, ministre de 1886 Ă  1899. Ils ont un fils, Charles Daudet (1892-1960), mais le mĂ©nage n'est pas heureux et, le , Jeanne quitte le domicile conjugal. Le divorce est prononcĂ© l'annĂ©e suivante. Jeanne Hugo Ă©pouse en secondes noces l'explorateur Jean-Baptiste Charcot, puis en troisiĂšmes noces un capitaine grec, Michel NĂ©groponte. Pour expliquer l'antiparlementarisme et l'antirĂ©publicanisme de LĂ©on Daudet, Eugen Weber a parlĂ© de rĂ©action contre le clan Hugo et de haine pour Lockroy. Cette thĂšse en vĂ©ritĂ© ne semble pas sĂ©rieuse : si, dans ses Souvenirs, spĂ©cialement dans FantĂŽmes et Vivants, LĂ©on Daudet exprime souvent un mĂ©pris violent pour les rĂ©publicains, prĂ©cisĂ©ment Lockroy, qu'il apprĂ©cie par plusieurs cĂŽtĂ©s, fait exception. D'ailleurs, il explique d'oĂč vient le rĂ©publicanisme de sa jeunesse, bien avant d'entrer dans le clan Hugo ; c'Ă©tait le rĂ©sultat de son Ă©ducation : « J'Ă©tais Ă©levĂ© dans le respect, ou mieux dans la vĂ©nĂ©ration de Hugo. Tous deux poĂštes, tous deux romantiques, tous deux rĂ©publicains Ă  la façon de 48, mes grands-parents maternels savaient par cƓur Les ChĂątiments, La LĂ©gende des siĂšcles, Les MisĂ©rables. Ils eussent mis Ă  la porte quiconque se serait permis la moindre apprĂ©ciation ironique sur L'Histoire d'un crime. Mon pĂšre et ma mĂšre Ă©taient dans les mĂȘmes sentiments ».

Quelques jours aprÚs le départ de Jeanne, Léon Daudet, accompagné de Maurice BarrÚs, assiste, pour le compte du Figaro, à la dégradation du capitaine Dreyfus. Il écrit notamment à son propos : « Il n'a plus d'ùge. Il n'a plus de nom. Il est couleur traßtre. Sa face est terreuse, aplatie et basse, sans apparence de remords, étrangÚre à coup sûr, épave de ghetto »[7]. Léon Daudet reste toute sa vie persuadé de la culpabilité de Dreyfus.

La publication de la brochure de Bernard Lazare, en , ne l'Ă©branle pas. Ce n'est pas le cas de tous, parmi son entourage. Le , il assiste au premier dĂźner des balzaciens, au cours duquel la rupture est consommĂ©e entre Ă©crivains dreyfusards (Zola, France) et antidreyfusards (BarrĂšs, CoppĂ©e, Bourget). Si Zola est encore de ceux qui, quelques jours plus tard, portent les cordons du poĂȘle, aux obsĂšques d'Alphonse Daudet, LĂ©on le poursuit bientĂŽt de sa haine, surtout aprĂšs la publication du J'accuse. Alors qu'il est Ă  mĂȘme, plus tard, de reconnaĂźtre les vertus littĂ©raires d'un Gide, d'un Proust ou d'un CĂ©line, il ne cesse de dĂ©noncer l'influence nĂ©faste de Zola sur la littĂ©rature et s'obstine Ă  le surnommer « le Grand FĂ©cal ».

S'il est encore rĂ©publicain, LĂ©on Daudet s'affiche alors clairement comme nationaliste et clĂ©rical. Le , il assiste, avec sa mĂšre, Ă  la premiĂšre rĂ©union de la Ligue de la Patrie française, dont l'un comme l'autre ont Ă©tĂ© parmi les premiers adhĂ©rents. La mĂȘme annĂ©e, il entre dans la rĂ©daction du Soleil, puis, en 1900, dans celles du Gaulois et de la Libre parole. LĂ , il se livre sans retenue au combat antidreyfusard et nationaliste, regrettant que ses appels Ă  la rĂ©sistance violente contre les ennemis de la Patrie et de la Religion ne soient pas suffisamment relayĂ©s par la presse dans laquelle il s'exprime. Ses attaques personnelles lui valent de multiplier les duels. Le premier l'oppose, en 1901, au dĂ©putĂ© socialiste GĂ©rault-Richard. En 1901 toujours, son antiparlementarisme s'exprime dans un ouvrage polĂ©mique : Le Pays des parlementeurs.

ÉmancipĂ© de l'ombre tutĂ©laire de son pĂšre, LĂ©on Daudet est devenu un homme d'influence. ExĂ©cuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, il est chargĂ©, en 1900, au terme d'un procĂšs avec les hĂ©ritiers de l'Ă©crivain, de mettre sur pied l'AcadĂ©mie Goncourt, dont il est Ă©lu l'un des dix membres. Au printemps 1903, il entre dans le comitĂ© exĂ©cutif de la FĂ©dĂ©ration nationale antijuive d’Édouard Drumont.

Polémiste de l'Action française

Affiche (1918).
LĂ©on Daudet vers 1900.

Bien qu'il connût déjà Charles Maurras et Henri Vaugeois, c'est sa rencontre en 1904 avec le duc d'Orléans qui décide de sa vocation monarchiste, vocation renforcée par son mariage, en 1903, avec sa cousine Marthe Allard, qui partage ses idées et dont le nom de plume est « Pampille »[8].

L'affaire des fiches (1904), suivie de l'affaire Syveton, dans laquelle il s'obstine Ă  voir un assassinat, renforcent son engagement dans la politique rĂ©actionnaire et anti-parlementaire. En 1908, il est l'un des fondateurs, avec Charles Maurras, Henri Vaugeois et Maurice Pujo, du quotidien L'Action française[9] dont le financement est largement assurĂ© par l'hĂ©ritage que son Ă©pouse reçoit de la comtesse de Loynes, l’égĂ©rie de Jules LemaĂźtre et de la Ligue de la patrie française, dont il frĂ©quente le salon, qu'il mentionne notamment dans Salons et journaux publiĂ© en 1917. Il se bat en duel Ă  plusieurs reprises a cette Ă©poque, par exemple contre le journaliste du Gaulois Gaston de MaiziĂšre en 1910, contre le romancier Nadaud en 1911 (car Daudet avait critiquĂ© une piĂšce de Bernstein), la mĂȘme annĂ©e contre Georges Claretie[10], ami de Bernstein, contre Bernstein lui-mĂȘme le 21 juillet, puis contre Henri Chervet et, avant la guerre, contre Paul Hervieu[11]. Il devient Ă©ditorialiste et rĂ©dacteur en chef, puis codirecteur Ă  partir de 1917, tandis que son Ă©pouse tient la rubrique culinaire sous le pseudonyme de « Pampille ».

Léon Daudet est dÚs lors une figure de la vie culturelle et politique : articles polémiques au style populaire, vif et amusant, charriant les injures, voire les appels au meurtre, mais aussi essais, livres d'histoire et romans se succÚdent à un rythme soutenu. Le personnage est un colosse truculent, sanguin, pittoresque, mangeant, buvant (plusieurs bouteilles de bourgogne par repas), écrivant, discourant sans cesse. Celui qu'on surnomme « le gros Léon » défraye la chronique, autant par ses écrits que par les duels que lui valent ses insultes et les coups qu'il donne ou reçoit au cours de manifestations qui se terminent souvent au poste.

À partir de 1912, il entame une campagne dĂ©nonçant une prĂ©tendue infiltration des milieux des affaires et de la politique par des agents Ă  la solde de l'Allemagne, campagne pour laquelle il produit de faux documents, ce qui lui vaut d'ĂȘtre condamnĂ© pour diffamation en 1920[12] - [13]. Il continue cependant Ă  rĂ©pandre des accusations, souvent Ă  tort[14], qui mĂšnent Ă  l'arrestation de Miguel Almereyda (affaire du Bonnet rouge et du ChĂšque Duval) pendant la PremiĂšre Guerre mondiale en 1917, suivie de celles de Louis Malvy et de Joseph Caillaux, accusĂ©s de forfaiture et qu'il aurait voulu voir fusillĂ©s en compagnie d’Aristide Briand. Toutes ses allĂ©gations furent « entiĂšrement rĂ©futĂ©es[15] ». Son livre L'Avant-Guerre, paru le , voit ses ventes passer de 12 000 exemplaires Ă  20 000 au dĂ©but du conflit. Entre la fin de l'annĂ©e 1914 et le dĂ©but de l'annĂ©e 1916, il s'en vend 50 000 exemplaires de plus. C'est par l'obstination de LĂ©on Daudet que sera finalement poursuivie l'enquĂȘte contre Louis Malvy, accusĂ© Ă©galement par ClĂ©menceau, et condamnĂ© au bannissement pour forfaiture.

Aristide Briand, onze fois prĂ©sident du Conseil, huit fois ministre des Affaires Ă©trangĂšres, est vĂ©ritablement sa « tĂȘte de Turc », qui avait inspirĂ© Ă  Clemenceau ces mots : « Un cabinet qui parle de la guerre sans jamais la faire » et « un pur-sang (lui) ne peut faire attelage avec une grenouille ».

Briand personnifie aux yeux de Daudet « la nocivitĂ© de la dĂ©mocratie » et justifie sa haine du rĂ©gime rĂ©publicain. Dans ses mĂ©moires politiques, il ne cesse de le traĂźner dans la boue, le faisant passer pour une « gouape », voire un « maquereau » ou un « souteneur ». Il justifie ces injures par une affaire d'outrage Ă  la pudeur commis au « prĂ© de Toutes Aides », quartier de Saint-Nazaire, oĂč Briand aurait trempĂ©, et qui l'aurait fait condamner par le tribunal de Redon Ă  un mois de prison avec sursis, le . Ce jugement aurait Ă©tĂ© confirmĂ© par la cour d'appel de Rennes, le , avant d'ĂȘtre dĂ©finitivement annulĂ© par le tribunal de Poitiers, quelques annĂ©es plus tard. Cette justification semble Ă©vidente dans un article du journal bonapartiste de l'Ă©poque L'AutoritĂ© (dont la devise Ă©tait : « Pour Dieu, Pour la France »), interpellant tout Ă  la fois Louis LĂ©pine, prĂ©fet de police, Georges Clemenceau, prĂ©sident du Conseil, et dont le ministre de la Justice, lors de la parution de l'article en question, les 13 et , n'Ă©tait autre qu'Aristide Briand lui-mĂȘme[16].

Député de la Seine

LĂ©on Daudet
Illustration.
LĂ©on Daudet en 1922.
Fonctions
Député de la Seine
–
Groupe politique Indépendants de droite
Coalition Bloc national
Biographie
Parti politique Action française
Religion Catholicisme

De 1919 Ă  1924, il est dĂ©putĂ© Ă  Paris, le seul Ă©lu sur la liste « d'Action française et d'Union nationale », ayant Ă©tĂ© tenu Ă  l'Ă©cart de la liste du Bloc national[17]. Il est d'ailleurs le seul dĂ©putĂ© Ă  la Chambre qui a ouvertement fait part de ses convictions royalistes dans sa profession de foi[18]. MĂȘme s'il estime plus tard avoir perdu lĂ  quatre ans et demi de sa vie, les occasions ne lui manquent pas d'animer les dĂ©bats par ses boutades et ses invectives.

Il siĂšge Ă  la chambre dans le groupe des IndĂ©pendants de droite, un groupe parlementaire de vingt-neuf dĂ©putĂ©s dominĂ©s par les sympathisants de l'Action française. En dĂ©pit de cette position isolĂ©e, il s'y fait le principal porte-parole des nationalistes et le fer de lance de l'opposition de droite aux gouvernements successifs, mettant Ă  profit son talent de polĂ©miste. MaĂźtre de l'apostrophe et de l'interruption oĂč son sens de l'Ă -propos et sa verve caustique font merveille, il est redoutĂ© de ses adversaires politiques[17].

Sa premiĂšre interpellation au gouvernement vise le premier gouvernement Millerand, dont il critique l'attribution du poste de Ministre de l'IntĂ©rieur au dĂ©putĂ© radical ThĂ©odore Steeg. Daudet l'accuse d’ĂȘtre d’origine allemande et d’ĂȘtre le tuteur d’un enfant naturel dont les parents seraient Louis Malvy et Nelly Beryl, une espionne allemande. Dans le vote de confiance qui s'ensuit, de nombreux membres de l'Entente rĂ©publicaine dĂ©mocratique s'abstiennent, notamment en raison de l'intervention de Daudet[17]. D'aprĂšs Jean Garrigues, cette interpellation peut s'interprĂ©ter comme une revanche contre Steeg qui avait opĂ©rĂ© Ă  deux reprises la censure du journal L'Action française sous le premier gouvernement PoincarĂ©[18]. Dans tous les cas, cette attaque contre le cabinet d'Alexandre Millerand n'empĂȘche les IndĂ©pendants de droite d'approuver globalement son action, notamment lors du rĂ©tablissement de l'ambassade de France prĂšs le Saint-SiĂšge ou de la ConfĂ©rence de Spa (1920) oĂč Alexandre Millerand a tenu bon face Ă  ceux qui, comme John Maynard Keynes, veulent le relĂšvement de l'Ă©conomie allemande « reven[ant] Ă  nous demander de refaire de nos propres mains le monstre qui se jettera encore une fois sur la France [...]. Il importe plus que jamais de brider l'Allemagne [
] Ă  l'aide d'une politique militaire » selon Daudet.

Le second gouvernement Millerand n'Ă©chappe pas non plus Ă  ses interpellations. Ainsi, le 2 mars 1920, aprĂšs les grĂšves massives de 1920 ayant frappĂ© la fonction publique et les cheminots, il l'interroge sur les « mesures prĂ©ventives Ă  prendre afin d’empĂȘcher le retour des grĂšves politiques et rĂ©volutionnaires nuisibles au relĂšvement du pays », rĂ©clame que les Ă©trangers suspects aux yeux de la sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale soient arrĂȘtĂ©s et demande l’interdiction du Journal du peuple, « journal de trahison bolchĂ©viste ». Le Bloc national, s'il ne cautionne pas ces mesures extrĂȘmes, vote nĂ©anmoins son ordre du jour (478 voix contre 74) qui demande au gouvernement d'instaurer une lĂ©gislation sociale pour prĂ©venir le retour des conflits sociaux et qui comporte par exemple l’arbitrage obligatoire de l’Etat dans lesdits conflits[18].

Le 18 mai 1920, il fĂ©licite Alexandre Millerand pour son action contre les manifestations syndicales du 1er mai qu'il qualifie de « victoire contre l’ennemi de l'intĂ©rieur » et est Ă  l'origine d'une nouvelle interpellation sur « les moyens que le Gouvernement compte employer pour mettre fin aux attentats rĂ©volutionnaires contre la nation dont le foyer est la CGT ». En effet, il dĂ©nonce le « complot Ă  la fois allemand, bolchĂ©viste et caillautiste » contre la France menĂ© « en permanence » Ă  la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail, Ă  L'HumanitĂ© et au Journal du peuple, avec l'appui des « banquiers, journalistes et politiciens rĂ©volutionnaires » au nombre desquels il compte le banquier Albert Kahn. Raoul PĂ©ret est obligĂ© de suspendre deux heures la sĂ©ance parlementaire car la gauche cherche Ă  l'empĂȘcher de finir son discours. Cela n'empĂȘche pas Daudet de poursuivre dĂšs la rĂ©prise des dĂ©bats en soulignant « l’attentat contre la nation du 1er mai dernier » et le complot dont le « foyer principal est Ă  la CGT avec des ramifications Ă  Berlin, Ă  Moscou et dans les journaux serfs de l'Allemagne et du bolchĂ©visme »[18].

Léon Daudet en discussion avec d'autres députés dans Le Petit Journal illustré du 21 janvier 1921.

Le 30 dĂ©cembre 1920, dans la discussion relative Ă  l'entrĂ©e de la rĂ©volutionnaire allemande Clara Zetkin sur le territoire français, Daudet et de Baudry d'Asson prennent Ă  partie le ministre ThĂ©odore Steeg. Le mĂȘme jour, LĂ©on Daudet interpelle le gouvernement dans les termes suivants : « pendant les trois premiĂšres annĂ©es de la Guerre, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur [de Louis Malvy] a Ă©tĂ© aux ordres de l'ennemi » et demande Ă  la cantonade « si nous allons laisser revenir ou travailler en France les mĂȘmes dĂ©putĂ©s allemands ou politiciens français Ă  la solde de l'Allemagne qui nous ont coĂ»tĂ© les morts »[18].

Le 11 janvier 1921 au Palais Bourbon, le député communiste Alexandre Blanc gifle Léon Daudet qui riposte par un coup de poing[19] - [20].

Caricature de Léon Daudet giflé par Alexandre Blanc dans Bonsoir du 13 janvier 1921.

En janvier 1922, Aristide Briand se rend aux avis du Premier ministre britannique David Lloyd George, permettant Ă  la ConfĂ©rence de GĂȘnes de se tenir, non, comme le pense Daudet, dans le but avouĂ© de nĂ©gocier la rĂ©duction des rĂ©parations de guerre dues par l'Allemagne vaincue[17], mais surtout dans celui de reconstruire le systĂšme monĂ©taire international qui ne repose plus sur l'Ă©talon-or (Gold Standard) et fait fluctuer de façon nouvelles les paritĂ©s monĂ©taires. Le 10 janvier 1922, LĂ©on Daudet demande au prĂ©sident de la RĂ©publique, Alexandre Millerand, le rappel du prĂ©sident du Conseil, alors Ă  une confĂ©rence interalliĂ©e sur les rĂ©parations Ă  Cannes. Se ralliant aux thĂšses de l'Action française, le Bloc national vote dans un bel ensemble la motion de Daudet Ă  249 voix sur 334. Millerand l'ayant dĂ©savouĂ©, Aristide Briand donne la dĂ©mission de son gouvernement le 12 janvier. Lors qu'il tente de s'expliquer le 1er avril, LĂ©on Daudet lui assĂšne : « Il me sera permis de dire que peu d'Ă©loquences auront coĂ»tĂ© aussi cher Ă  la France, pendant un an, que l'Ă©loquence bien connue de l'accusĂ© Briand, qui est en ce moment Ă  la tribune. » et ses collĂšgues Charles Ruellan, EugĂšne Magne, Henri de La Ferronnays, Jean Le Cour-Grandmaison, Pierre Jurie-Joly et Jean YbarnĂ©garay empĂȘchent Briand de terminer son discours par leurs invectives[18]. En parvenant Ă  faire rappeler Raymond PoincarĂ©, futur auteur de l'occupation de la Ruhr, Ă  la PrĂ©sidence du Conseil, c'est un succĂšs parlementaire majeur qu’obtiennent Daudet et ses amis[17]. Ce dernier fera d'ailleurs part, deux jours plus tard, de sa « confiance en la clairvoyance de l'actuel prĂ©sident du conseil [Raymond PoincarĂ©], qui s'est rendu Ă  GĂȘnes sous la pression de la nĂ©cessitĂ© trouvĂ©e dans les bagage du ministĂšre prĂ©cĂ©dent »[18].

Le 15 juin 1923, Raymond PoincarĂ© accorde un soutien partiel Ă  l'Action française en dĂ©clarant que « certains extrĂ©mismes continuent de servir la Patrie ». En effet, la gauche et le centre avaient protestĂ© quelques jours plus tĂŽt aprĂšs que les Camelots du Roi aient molestĂ© Marc Sangnier, Maurice Viollette et Marius Moutet, trois personnalitĂ©s politiques favorables au relĂšvement allemand. AndrĂ© Tardieu Ă©crit alors dans L'Écho de Paris : « M. Daudet a Ă©tĂ© le vainqueur du jour parce que jugĂ©e selon le plan de l’Action française, la majoritĂ© de PoincarĂ© n’est plus que la suite docile des royalistes »[18].

Il est battu aux élections législatives de 1924[17].

LĂ©on Daudet lui-mĂȘme relatera cette pĂ©riode dans DĂ©putĂ© de Paris, publiĂ© vers 1932.

Mort de Philippe Daudet, emprisonnement et exil

Reddition de Léon Daudet au préfet Jean Chiappe dans Le Petit journal illustré du 26 juin 1927.

En 1923, son fils Philippe, ĂągĂ© de quatorze ans, fait une fugue, tente de s'embarquer au Havre pour le Canada, puis rentre Ă  Paris, oĂč il prend contact avec des milieux anarchistes[21]. Quelques jours plus tard, il se suicide dans un taxi. Une lettre Ă  sa mĂšre annonçait son intention de mettre fin Ă  ses jours. LĂ©on Daudet affirme dans un premier temps que son fils est mort d'une mĂ©ningite, puis, quand le suicide est rendu public, il refuse toujours de l'admettre, soutient que son fils a Ă©tĂ© assassinĂ© et porte plainte pour homicide volontaire et complicitĂ© contre plusieurs hauts fonctionnaires de la SĂ»retĂ© GĂ©nĂ©rale, accusĂ©e d'ĂȘtre une police politique au service du rĂ©gime rĂ©publicain. Le procĂšs ayant confirmĂ© le suicide et conclu Ă  un non-lieu contre les inculpĂ©s, LĂ©on Daudet refuse le verdict. Une « enquĂȘte » est publiĂ©e jour aprĂšs jour dans l'Action française. Accusant de faux tĂ©moignage un des principaux tĂ©moins, il est condamnĂ© pour diffamation en 1925 Ă  cinq mois de prison ferme.

En 1927, ayant Ă©puisĂ© tous les recours et se disant victime d'une machination policiĂšre, LĂ©on Daudet transforme pendant quelques jours les locaux de l'Action française en fort Chabrol avant de se rendre. IncarcĂ©rĂ© Ă  la SantĂ©, il est libĂ©rĂ© deux mois plus tard par les Camelots du roi qui sont parvenus, grĂące Ă  Charlotte Montard, ancienne standardiste aux P&T, Ă  dĂ©tourner les communications tĂ©lĂ©phoniques de la prison et dĂ©ployant les dons d'imitateur de Pierre LecƓur, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Camelots du Roi, Ă  faire croire Ă  son directeur M. Catry que le ministre de l'intĂ©rieur Albert Sarraut lui ordonnait d'Ă©largir discrĂštement LĂ©on Daudet, Joseph Delest et, pour faire bonne mesure, le dĂ©putĂ© communiste Pierre SĂ©mard.

Suivent deux ans d'exil à Bruxelles, durant lesquels il continue sa collaboration avec le quotidien monarchiste et la publication effrénée d'essais, de pamphlets, de souvenirs et de romans. En 1929, il écrit que l'antisémitisme ne fait plus partie de sa personnalité :

« En ce qui concerne l'antisĂ©mitisme, il y a belle lurette que j'en suis dĂ©tachĂ© de toutes maniĂšres [
] et que le dĂ©veloppement de mon ĂȘtre intĂ©rieur m'a plutĂŽt portĂ© Ă  essayer de comprendre IsraĂ«l et la raison de ses coutumes et de leur persistance qu'Ă  la maudire. Je ris quand j'apprends que des personnes me croient encore dans le mĂȘme Ă©tat moral vis-Ă -vis des fils de Sem qu'il y a trente ou vingt-cinq ans. [
] Dans toute cette affaire de dĂ©composition et de l'enjuivement de l'État français, c'est la dĂ©mocratie qui est coupable et non le juif. Cela Drumont n'a jamais voulu le comprendre, pas plus qu'il n'a voulu admettre que la thĂšse des deux races, l'une envahissante — le Franc — l'autre envahie — le Gaulois — anĂ©antie par Fustel de Coulanges, Ă©tait une erreur. »

— LĂ©on Daudet dans Paris vĂ©cu, rive droite[22]

Années 1930 et Vichy

De haut en bas : Antoine Schwerer, Maurice Pujo et LĂ©on Daudet en 1934.

De retour Ă  Paris aprĂšs avoir Ă©tĂ© graciĂ©, il reprend sa place au journal et participe activement Ă  la vie politique : il dĂ©nonce la corruption du rĂ©gime, il prĂ©dit la guerre, soutient le fascisme de Mussolini, mais redoute le relĂšvement de l’Allemagne et espĂšre, lors de la manifestation du , la chute de la RĂ©publique (la « Gueuse »), dĂ©nonçant Camille Chautemps (dĂ©missionnaire de la prĂ©sidence du conseil depuis quelques jours en raison de l'affaire Stavisky) comme le « chef d'une bande de voleurs et d'assassins »[23]. En dĂ©cembre 1937, durant la guerre d'Espagne, il signe le Manifeste aux intellectuels espagnols en soutien Ă  Franco[24]. Sa mĂšre meurt en Ă  l'Ăąge de 95 ans.

Il souhaitait depuis plusieurs années l'arrivée du maréchal Pétain au pouvoir lorsque la défaite amÚne, pour reprendre l'expression de Charles Maurras, la « divine surprise ». Mais l'occupation allemande désole cet antigermanique viscéral.

Il meurt d'une hémorragie cérébrale[25] en 1942 à Saint-Rémy-de-Provence, dans le pays des Lettres de mon moulin. Sa tombe est visible au cimetiÚre de Saint-Rémy.

ActivitĂ©s d’écrivain

Il entreprend la rĂ©daction de ses MĂ©moires Ă  quarante-sept ans en 1914, voulant offrir Ă  ses lecteurs « un tableau vĂ©ridique sans l’attĂ©nuation qu’apporte aux jugements un Ăąge avancĂ© ». Il les intitule Souvenirs des milieux littĂ©raires, politiques, artistiques et mĂ©dicaux. Il a, dĂšs son enfance, cĂŽtoyĂ© des Ă©crivains (du salon d’Alphonse Daudet au grenier Goncourt, du salon de Mme de Loynes Ă  la crĂ©ation de l'AcadĂ©mie Goncourt), des scientifiques, des hommes politiques, des journalistes (du Gaulois au Figaro), des hommes de thĂ©Ăątre, et a Ă©tĂ© proche de nombre d'entre eux. Son sens de l'observation, son style enlevĂ© et sa fĂ©rocitĂ© lui ont permis de graver Ă  l’eau forte des milliers de pages de portraits et d’anecdotes qu'on dirait saisis sur le vif.

« Nul n’a su comme lui faire le portrait au vitriol de ses contemporains, esquisser une silhouette en quelques traits mordants, dĂ©cerner des surnoms qui collent Ă  la peau, trouver la formule assassine qui Ă©tend raide l’adversaire, dĂ©crire avec une verve prodigieuse les ridicules d’un salon, d’une acadĂ©mie, d’une assemblĂ©e parlementaire, d’un tribunal, Ă©voquer l’ambiance hallucinante des hĂŽpitaux de sa jeunesse. Tout un monde, toute une Ă©poque, ressurgissent sous sa plume, avec les couleurs de la vie mĂȘme. », rappelle Bernard Oudin, qui a Ă©tabli les notes de l'Ă©dition de LĂ©on Daudet : souvenirs et polĂ©miques dans la collection Bouquins (1992).

Si ses romans – il poursuit toute sa vie une carriĂšre de romancier avec un insuccĂšs littĂ©raire Ă  peu prĂšs total â€“ ont beaucoup vieilli, si son Ɠuvre de polĂ©miste ne suscite plus d'intĂ©rĂȘt, ses Souvenirs restent une mine pour tous ceux que la IIIe RĂ©publique intĂ©resse. Ils rĂ©vĂšlent un rĂ©el bonheur d'Ă©criture, surtout lorsqu'il s'agit de traĂźner dans la boue tel ou tel de ses ennemis politiques, notamment parmi les juifs et les dreyfusards. Comme si son incontestable talent ne pouvait s'Ă©panouir que sur le terreau de la contestation, de la contradiction.

Mais ses jugements Ă  l'emporte-piĂšce et ses partis pris souvent dictĂ©s par ses haines politiques n'empĂȘchent pas des opinions originales et un anticonformisme qui l’a parfois fait classer dans les « anarchistes de droite », et lui a mĂȘme permis de dĂ©fendre des Ɠuvres ou des auteurs auxquels son entourage traditionaliste Ă©tait hostile. Ainsi a-t-il fait obtenir en 1919 le Prix Goncourt Ă  Marcel Proust (pourtant de mĂšre juive et surtout dreyfusard) qui le lisait et est restĂ© son ami (Proust lui dĂ©die Le cĂŽtĂ© de Guermantes), tentĂ© sans succĂšs de le faire attribuer Ă  CĂ©line pour Voyage au bout de la nuit, ouvrage alors honni par les patriotes, Ă©crit, au grand dam de son clan, un article Ă©logieux sur AndrĂ© Gide, louĂ© Picasso et confiĂ© « qu'il n'a pas connu d'idĂ©aliste plus complet que Marcel Schwob », alors que celui-ci Ă©tait juif et dreyfusard.

Il a Ă©galement poursuivi une Ɠuvre d'essayiste Ă  caractĂšre philosophique, cherchant Ă  lier les sciences naturelles aux humanitĂ©s, qui l'a amenĂ© Ă  dĂ©velopper toute une rĂ©flexion sur la prĂ©sence et l'Ă©volution des reprĂ©sentations culturelles Ă  partir de substrats naturels, le conduisant Ă  formuler une thĂ©orie de l'hĂ©rĂ©disme, notamment Ă  travers plusieurs ouvrages publiĂ©s entre 1916 et 1935[26]. Ces travaux annoncent non seulement ceux de Jean Piaget, Gilbert Durand et Pierre Debray-Ritzen, mais aussi ceux d'Anne Ancelin SchĂŒtzenberger et de Serge Lebovici : la prĂ©sence inconsciente des ancĂȘtres et de leurs troubles agirait sur les descendants[27].

ƒuvre

Romans

  • : L'Astre noir
  • : Les Morticoles, G. Charpentier et E. Fasquelle [rĂ©Ă©d. ValĂšre 1939, avec des illustrations de Lucien Boucher ; Fasquelle 1956 ; Grasset, Les Cahiers rouges, 1994]
  • : Les Kamtchatka
  • : Le Voyage de Shakespeare
  • 1896 : Suzanne
  • : La Flamme et l'Ombre
  • : SĂ©bastien GouvĂšs (roman contemporain)
  • : La Romance du temps prĂ©sent
  • : Les Deux Étreintes
  • : Au Pays des parlementeurs
  • : La DĂ©chĂ©ance (roman contemporain)
  • : Le Partage de l'enfant (roman contemporain)
  • : Les Primaires (roman contemporain)
  • : Un sauvetage
  • 1907 : La Lutte (roman d'une guĂ©rison)
  • : La MĂ©sentente (roman de mƓurs conjugales)
  • : Ceux qui montent (roman contemporain)
  • 1912 : Le Lit de Procuste (roman contemporain)
  • : La Fausse Étoile (roman contemporain)
  • : La Vermine du monde (roman de l'espionnage allemand)
  • : Le CƓur et l'Absence (roman du temps de guerre)
  • 1917 : Le Bonheur d'ĂȘtre riche (roman)
  • : Dans la lumiĂšre (roman contemporain)
  • : L'amour est un songe
  • : L'Entremetteuse (roman contemporain)
  • : Sylla et son destin (rĂ©cit de jadis et de toujours)
  • : Le Drame des Jardies (roman contemporain)
  • : Le Napus, flĂ©au de l'an 2227, Ernest Flammarion (dystopie)
  • : La Ronde de Nuit , Bernard Grasset

: Le CƓur brĂ»lĂ©

  • : Les Bacchantes (roman contemporain)
  • : Un amour de Rabelais
  • : MĂ©dĂ©e
  • : PhrynĂ© ou DĂ©sir et Remords (roman contemporain)
  • : Les Lys sanglants (roman historique)

Essais

: Les idées en marche

  1. : L'Avant-guerre
  2. : Contre l'Esprit allemand. De Kant Ă  Krupp, Paris, Bloud et Gay (64 p.)
  3. : Hors du joug allemand. Mesures d'aprĂšs-guerre
  4. : L'Hérédo, Paris, Bernard Grasset.
  5. : Le Monde des images, suite de L'Hérédo
  6. : Le Stupide XIXe siĂšcle
  7. : À boire et Ă  manger, Ă©tabli sous la direction de Charles Forot, dessins de Jos Jullien ; Éditions du Pigeonnier, collection Guirlande du pigeonnier, St FĂ©licien en Vivarais.
  8. 1927 : Études et milieux littĂ©raires, Paris, Bernard Grasset
  9. Écrivains et artistes (huit volumes) :
    • : Tome premier : Shakespeare - Rabelais - Ronsard - MoliĂšre - LĂ©onard de Vinci - Auguste Rodin - FĂ©lix Masseau - Claude Monet - DostoĂŻevsky - FrĂ©dĂ©ric Mistral - Les Hauts de Hurle-Vent - ThĂ©odore Aubanel.
    • : Tome deuxiĂšme : Baudelaire - Beethoven - Berlioz - Bizet - Stendhal – Prosper MĂ©rimĂ©e - Flaubert - Barbey d’Aurevilly - Maupassant - Zola - Pierre Loti - Sainte-Beuve - Les faux chefs-d’Ɠuvre.
    • : Tome troisiĂšme : Marcel Proust - P.-J. Toulet - Santiago Rusiñol - Pol Neveux - Georges Hugo - François CoppĂ©e - Henry CĂ©ard - Gustave Geffroy - Anatole Le Braz - Rosny AĂźnĂ© - Lucien Daudet - Pierre Benoit.
    • : Tome quatriĂšme : Maurice BarrĂšs - Paul Bourget - Abel Hermant - Raoul Ponchon - Robert-Louis Stevenson - Thomas Hardy - Paul Morand - EugĂšne Marsan - Louis Chadourne - Du talent littĂ©raire - Joseph Kessel - Henri BĂ©raud - Georges Bernanos - Georges Grappe - Henri Longnon - Abel Bonnard - Paul ValĂ©ry - Édouard Manet - Critiques d’art.
    • : Tome cinquiĂšme : Balzac - Victor Hugo - Oscar Wilde - AndrĂ© Antoine - Paul Hervieu - Mounet-Sully - Henry Bataille - RĂ©jane - Georges Courteline - Maurice Donnay - Porto-Riche - Sarah Bernhardt - Alphonse Daudet - Henri Becque - Alexandre Dumas Fils - Francisque Sarcey - Ibsen - François de Curel - Maurice MĂŠterlinck - Lucien Dubech - Madame CĂ©cile Sorel - La LoĂŻe Fuller.
    • : Tome sixiĂšme : Charles Maurras - Jacques Bainville - Henri Massis - JerĂŽme et Jean Tharaud - Louis Dumur - RenĂ© Benjamin - Jehan Sennep.
    • : Tome septiĂšme : Charles Le Goffic « Dixmude » - Henri Duteil. De Sauret la Honte Ă  Mangin le Boucher - Camille Bellaigue. Propos de musique et de guerre - Maurice MĂŠterlinck - Marcel Schwob - Alfred Capus - De la conversation chez les Ă©crivains - La mort d’AndrĂ© Beaunier - M. Louis Andrieux - L’unique dĂźner « Balzac » - À propos d’Anatole France. J.-J. Brousson, Marcel Le Goff - Pierre Gaxotte. Histoire de la RĂ©volution française - Adrien de MeeĂŒs. Histoire de la Belgique - La question de l’esprit - Livres rois et maĂźtres livres.
    • : Tome huitiĂšme : Sur la misĂšre du thĂ©Ăątre contemporain - Le thĂ©Ăątre, le public et la critique - Le thĂ©Ăątre et le cinĂ©ma - Shakespeare et le cinĂ©ma - À propos de Carpeaux - Une exposition d’Antoine Bourdelle - Eugenio d’Ors : Goya - Palacio ValdĂšs : Le roman d’un romancier - RenĂ© BĂ©haine : Avec les yeux de l’esprit - Contes et conteurs - Le temps, les Ă©crivains, les livres - « Dessus de pendule » - La correspondance des Ă©crivains et leur personnalitĂ© - À propos de Mme de SĂ©vignĂ© - À propos de Lady Hamilton - Une enfance provençale - La premiĂšre
 parce que la plus vraie - Ceux du trimard - Le deuxiĂšme goĂ»t - LĂ©o Larguier : Avant le dĂ©luge - Le centenaire de Faust.
  10. : Courrier des Pays-Bas, Paris, Bernard Grasset [rééd. Grasset, 2000]
    • tome 1 : La Ronde de nuit, Paris, Bernard Grasset.
    • tome 2 : Les Horreurs de la guerre, Paris, Bernard Grasset.
    • tome 3 : MĂ©lancholia, Paris, Bernard Grasset.
    • tome 4 : Les PĂšlerins d'EmmaĂŒs, Paris, Bernard Grasset.
  11. : Charles Maurras et son temps, Paris, René Girard ; puis 1930, Ernest Flammarion.
  12. : Flammes (Polémique et Polémistes, Proudhon, les chùtiments, Rochefort et VallÚs, Clemenceau, Léon Bloy)
  13. 1932 : La Recherche du Beau (corps et Ăąme)
  14. : "Notre Provence", 1933, en collaboration avec Charles Maurras
  15. : Panorama de la IIIe RĂ©publique
  16. : Bréviaire du journalisme
  17. : La Vie orageuse de Clemenceau, Paris, Albin Michel, une biographie détaillée et pleine d'empathie
  18. : Deux idoles sanguinaires. La rĂ©volution et son fils Bonaparte. Paris, Albin Michel, 1939. Édition numĂ©rique.
  19. RĂ©Ă©dition 8 volumes Écrivains et Artistes. Paris, Éditions SĂ©guier, 2017.
  20. Écrits d'exil, recueil de textes extraits des 4 tomes - La Ronde de nuit, Les Horreurs de la guerre, Melancholia et Les PĂšlerins d’EmmaĂŒs -, Paris, Éditions SĂ©guier, 2019.

Pamphlets

  • : La Chambre nationale du , portraits et tendances
  •   : Le Nain de Lorraine (Raymond PoincarĂ©)
  • : Le Garde des Sceaux (Louis Barthou)
  • : Le Voyou de Passage (Aristide Briand) (sobriquet donnĂ© par G. Clemenceau Ă  A. Briand, repris ensuite par L. Daudet)
  • Les Effondrements sociaux (quatre volumes) :
    • : Vers d'AcadĂ©mie et vers de presse
    • : Termites parlementaires
    • : Les HumanitĂ©s et la culture
    • : Le Palais de police

MĂ©moires

  • Souvenirs des milieux littĂ©raires, politiques, artistiques et mĂ©dicaux (six volumes) :
    • : FantĂŽmes et Vivants, 1914 (pĂ©riode 1880-1890 : Alphonse Daudet, Zola, Hugo, Goncourt)
    • : Devant la douleur (Ă©tudes de mĂ©decine, maladie de son pĂšre)
    • : L'Entre-Deux-Guerres (pĂ©riode 1890-1904 : "Le Figaro", BarrĂšs, Schwob, Forain et Caran d'Ache)
    • : Salons et Journaux (le salon de Mme de Loynes, le journal Le Gaulois, le salon de Mme Bulteau, le restaurant Weber, etc.)
    • 1918 : Le Poignard dans le dos (L'affaire Malvy, Almereyda, le Bonnet Rouge, l'influence secrĂšte de Caillaux)
    • : Au temps de Judas (l'affaire Dreyfus, la ligue de la Patrie française, l'affaire Syveton)
    • : Vers le roi (l'Action française, l'AcadĂ©mie Goncourt)
  • : La Pluie de sang (Sur la PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918)
  • : DĂ©putĂ© de Paris (pĂ©riode 1920- 1924, « Chambre Bleu horizon »)
  • - : Paris vĂ©cu (en deux tomes, Rive droite, Rive gauche), Ă©crit en exil Ă  Bruxelles (souvenirs Ă©voquĂ©s, non plus selon un ordre chronologique, mais au fil de promenades)

Souvenirs à la mémoire de son pÚre

  • : Alphonse Daudet (Ă©crit Ă  la mort de son pĂšre)
  • : Quand vivait mon pĂšre (Ă©crit deux ans avant sa propre mort)

Notes et références

  1. « ark:/36937/s005afd5ff30c6db », sous le nom DAUDET (consulté le )
  2. Philippe Secondy, « LĂ©ond Daudet pamphlĂ©taire », Olivier Dard, Le Maurrassisme et la culture, Volume III : L’Action française. Culture, sociĂ©tĂ©, politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2019, p. 25.
  3. Cité par K. Haedens dans la préface des Souvenirs Littéraires de Léon Daudet, Grasset, coll. Poche, 1968, p. 9 et 16.
  4. FantĂŽmes et Vivants, p. 1.
  5. Giocanti 2013
  6. Goncourt, Edmond de, Journal : mémoires de la vie littéraire, R. Laffont, , 1466 p. (ISBN 2-221-05945-X), t. 3, p. 539
  7. Le Figaro, 6 janvier 1895.
  8. « Le Matin 2 juillet 1942 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  9. « L'Action française : organe du nationalisme intĂ©gral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rĂ©dacteur en chef : LĂ©on Daudet », il s’agit de la une du premier numĂ©ro (le mouvement est prĂ©sentĂ© dans les deux premiĂšres colonnes de gauche de cette une), sur Gallica.Bnf.fr, (consultĂ© le ) : « Le nationalisme intĂ©gral
    [
] voilĂ  bien des annĂ©es que l’Action française travaille : elle n’a jamais cessĂ© de redire qu’elle s’adresse au Peuple français tout entier.
    Elle l’a dit dans sa “Revue”. Elle l’a enseignĂ© dans son Institut. [
] En tĂȘte du journal destinĂ© Ă  propager quotidiennement sa pensĂ©e, l’Action française a le devoir de rĂ©pĂ©ter qu’elle n’a jamais fait appel Ă  un parti
    [
] À bas la RĂ©publique ! et, pour que vive la France, vive le Roi !
    [signé] Henri Vaugeois, Léon Daudet, Charles Maurras, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Jacques Bainville, Louis Dimier, Bernard de Vesins, Robert de Boisfleury, Paul Robain, Frédéric Delebecque, Maurice Pujo »
    .
  10. Fils de Jules Claretie.
  11. Francis Bergeron, LĂ©on Daudet : qui suis-je ?, Paris, PardĂšs, , p. 56-57.
  12. Eugen Weber, L'Action française, Paris, Hachette, 1985, p. 110.
  13. L'Action française, (lire en ligne sur Gallica)
  14. Weber :114.
  15. :127.
  16. Régis Revenin, Homosexualité et Prostitution masculine à Paris : 1870 à 1914, Paris, L'Harmattan, , 225 p., 24 cm (ISBN 978-2-74758-639-9, OCLC 836065567).
  17. « Léon Daudet », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  18. Jean Garrigues, « Le moment parlementaire de l’Action française : 1919-1924 », dans L'Action française : culture, sociĂ©tĂ©, politique, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN 978-2-7574-2123-9, lire en ligne), p. 243–253
  19. StĂ©phane Giocanti, C’était les Daudet, Flammarion, (ISBN 978-2-08-129767-8, lire en ligne)
  20. L’Ère nouvelle, (lire en ligne)
  21. Eugen Weber, L'Action française, éd. Fayard, 1985, p. 192.
  22. Chantal Meyer-Plantureux, Les enfants de Shylock, ou l'antisĂ©mitisme sur scĂšne, Éditions Complexe, 2005, 269 p., p. 148
  23. Titre de l'éditorial de l'Action française du 10 janvier 1934.
  24. GeneviĂšve Dreyfus-Armand, « Guerre d’Espagne:les dĂ©bats chez les intellectuels français », Bulletin hispanique, nos 118-2,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. « L’Action française 3 juillet 1942 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consultĂ© le )
  26. L'Hérédo: essai sur le drame intérieur (1916), Le Monde des images (1919), Mélancholia (1928), La Recherche du Beau: corps et ùme (1932), Les Universaux: essai sur les mouvements et les figures des idées et des passions humaines (1935).
  27. Daniel S. LarangĂ©, « L'HĂ©rĂ©do - expression gĂ©nĂ©t(h)ique de la culture : enjeux et dangers d'une mĂ©taphore de LĂ©on Daudet », L'Esprit CrĂ©ateur (en), vol. 52, no 2,‎ , p. 25-41 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Annexes

Bibliographie

  • Pierre d'HerbĂ©court, « La candidature de LĂ©on Daudet au siĂšge sĂ©natorial de Maine-et-Loire en 1925 », Études maurrassiennes, Aix-en-Provence, vol. 1, no 5,‎ , p. 257-258

Liens externes

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