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Marthe Daudet

Marthe Daudet, surnommée « Pampille », née Marthe Allard le 9 mai 1878 et morte le 26 avril 1960 à Paris[1], est l'épouse de Léon Daudet et une militante royaliste de l'Action française. Elle est connue pour ses articles mondains et culinaires.

Marthe Daudet
(de gauche à droite) Léon Daudet, François Daudet, Marthe Daudet, Claire Daudet et Joseph Delest à Bruxelles en 1927.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Marthe Allard
Pseudonyme
Pampille
Nationalité
Activité
Père
LĂ©on Allard (d)
Mère
Anna Daudet (d)
Conjoint
Enfant
Philippe Daudet
François Daudet
Claire Daudet
Jean Daudet
Ĺ’uvres principales
  • Bons plats de France (1913)
Vue de la sépulture.

Engagement royaliste

Marthe Allard épouse son cousin germain Léon Daudet le 3 août 1903 et participe à sa conversion au royalisme en 1904[2] - [3]. Avec la marquise de Mac Mahon, Marthe Daudet est une des rares femmes à bénéficier d'une grande visibilité au sein de l'Action française[4].

Pampille est Ă©galement fortunĂ©e puisqu'elle hĂ©rite en 1908 de 100 000 francs de la part de la comtesse de Loynes. Une somme qu'elle met au service du journal L'Action française[5].

Le soir du 6 février 1934, Charles Maurras est affairé à préparer la une du journal L'Action française et à composer un poème provençal pour Pampille[6].

Chauvinisme culinaire

Marthe Daudet se fait le chantre d'un « conservatisme identitaire passe-partout »[7] qui se manifeste par l'exaltation des traditions culinaires, le rejet des nouveautés et l'éloge de la cuisinière. Pampille a d'ailleurs très peu d'estime pour le féminisme comme le démontre un article dans L'Action française du 1er mars 1918 où elle fustige les « amazones du féminisme » et compare les féministes à des « guêpes souhaitant empêcher les abeilles de faire leur miel »[8] - [9].

À travers son ouvrage culinaire Les Bons Plats de France publié en 1913, Pampille incarne « le parfum d'une France disparue, celle de la Belle Époque et de son imaginaire culinaire »[7] et le modèle de la maîtresse de maison. Dans son livre, elle dédie une recette à son mari : Les crêpes de Léon Daudet. Le livre a depuis fait l'objet de plusieurs traductions et rééditions dont la dernière remonte à 2008[2].

Marthe Daudet est aussi une cuisinière d'exception d'après les témoignages rapportés.

« Marthe soutient joliment une réputation de cordon bleu et d'inventeur ès gastronomie saluée par trois fois dans la Recherche du temps perdu. »[10]

En effet, Marcel Proust fait l'éloge de ses talents culinaires dans À la recherche du temps perdu[7].

« Je dirai plus, dans l’intérêt même de sa réputation il est mort au bon moment, à point, comme les demoiselles de Caen, grillées selon les recettes incomparables de Pampille, vont l’être, j’espère (à moins que vous ne vous éternisiez par vos jérémiades dans cette kasbah ouverte à tous les vents). »[11]

— Marcel Proust, À la recherche du temps perdu

En 1927, le Carnet du Gourmet relaie plusieurs recettes de Pampille dont les aubergines à la Provençale, les sardines fraîches et les pommes de terre dauphinoises[7].

En 1934, pour le premier numéro du périodique Plaisir de France[12], la rédaction fait appel à Pampille qui répond favorablement en écrivant un article sur les Bonnes traditions de la cuisine française et un deuxième sur Le déjeuner de chasse[7]. La même année, l'Action française instaure une « fête de la saine gourmandise » dont Pampille a la responsabilité[7].

En 1935, Pampille organise le « foyer du duc de Guise », un restaurant universitaire royaliste destiné à assurer aux étudiants des repas à coûts modestes[4].

La duchesse de Guise au foyer du duc de Guise le 26 mai 1935.

Ĺ’uvres

  • Marthe Daudet, Bons plats de France, Paris, Fayard,
  • Marthe Daudet et Madame de Bussac, Contes des deux mères, Nouvelle Librairie nationale,
  • Marthe Daudet, La Vie et la mort de Philippe, Fayard,
  • Marthe Daudet, Comment devenir une bonne maĂ®tresse de maison, Fayard,

Notes et références

  1. « Généalogie de Marthe Dite Pampille ALLARD », sur Geneanet (consulté le )
  2. Stéphane Giocanti, C’était les Daudet, Flammarion, (ISBN 978-2-08-129767-8, lire en ligne)
  3. Camille Cleret, « S’aimer en politique. Les couples d’intellectuels dans la mouvance d’Action française (années 1900-1930) », Les Études Sociales, no 170,‎ , p. 157-178 (lire en ligne)
  4. Camille Cleret, « De la charité à la politique : l'engagement féminin d'Action française », Parlement[s], Revue d'histoire politique, no 19,‎ , p. 17-29 (lire en ligne)
  5. Xavier Vallat, Charles Maurras: Numéro d'écrou 8.321, (Plon) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-259-29917-6, lire en ligne)
  6. Philippe Rudaux, Les Croix de Feu et le P.S.F., FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-18228-3, lire en ligne)
  7. Collectif, Le maurrassisme et la culture. Volume III: L’Action française. Culture, société, politique, Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2145-1, lire en ligne)
  8. Christine Bard, Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, Antiféminismes et masculinismes d'hier et d'aujourd'hui, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-081662-1, lire en ligne)
  9. Pampille, « L'Action française », sur Gallica, (consulté le )
  10. Éric Vatré, Léon Daudet ou le libre réactionnaire, Paris, Editions France-empire, 1987
  11. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (lire en ligne)
  12. Plaisir de France, Publications de France, (lire en ligne)
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