Paul Ély
Paul Ély, né le à Thessalonique (Grèce, à l'époque dans l'Empire ottoman) et mort le à Paris[1], est un général français.
Paul Ély | ||
Paul Ély en 1950. | ||
Nom de naissance | Paul Henri Romuald Ély | |
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Naissance | Thessalonique (Empire ottoman) |
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Décès | 5e arrondissement de Paris (France) |
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Origine | France | |
Arme | Armée de Terre | |
Grade | Général d'armée | |
Années de service | 1941 – 1975 | |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine |
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Distinctions | Prix Général-Muteau (1962) | |
Biographie
Paul Ély sort officier de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr à la fin de la Première Guerre mondiale[2].
En 1939, il est membre du 4e bureau du quartier général et est gravement blessé au bras droit en 1940.
En 1941, il commande le 10e bataillon de chasseurs dans l'armée d'armistice. Fin 1942, quand les Allemands occupent la zone libre, il entre dans l'organisation de résistance de l'Armée (ORA). En , il sert dans l'organe liquidateur de l'armée. En , il est chef adjoint de l'ORA en zone sud et effectue des missions clandestines à Londres et à Alger[3].
En 1944, il est délégué militaire national du général De Gaulle, officier de liaison entre Londres et la clandestinité. Sa femme est arrêtée par l'occupant et déportée au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück[4].
A la Libération, il devient directeur adjoint des Forces françaises de l'intérieur (FFI) au ministère de la Guerre.
En 1949, il dirige la délégation française au comité militaire permanent de l'Union occidentale à Londres. Il se rend à Washington au comité militaire permanent et au standing group de l'OTAN.
A l'époque, entre 1950 et 1954, il est l'un des rares généraux français qui prend position pour la Communauté européenne de Défense, voyant dans une Europe unifiée sur le plan militaire un contre-poids utile pour limiter l'influence américaine[5].
Il est chef d'état-major des forces armées de 1953 à 1958, sauf en 1954-1955 où il fut Haut-commissaire et Commandant en chef en Indochine, avec le général Salan puis Jacquot comme adjoint militaire. Démissionnaire en mai 1958, il est remplacé durant une courte période comme chef d'état-major de l'armée de terre par le général Lorillot puis rappelé par de Gaulle, il reprend ce poste en juin 1958[6]. En février 1959, il devient chef d'état-major général de la Défense nationale (alors « la plus haute autorité militaire »), poste qu'il conserve jusqu'à son départ à la retraite en février 1961[7].
Après la défaite de la France, Paul Ely commande un rapport pour analyser les causes de la défaite française. Ce rapport interroge de manière détaillée l'ensemble des officiers ayant servi en Indochine, en se focalisant sur la dimension idéologique du nationalisme vietnamien. Ce rapport de 450 pages intitulé Enseignements de la guerre d'Indochine, vise à répondre à la question clé : "comment expliquer la victoire du Viet-Minh, alors même que la France disposait d'une supériorité technique, militaire, industrielle et budgétaire indiscutablement établie ?"[8]. Deux éléments centraux ressortent du rapport. Tout d'abord que le champ de bataille est devenu, dans le cadre des guerres modernes asymétriques, une part mineure de la guerre prise comme phénomène global, et d'autre part que la partie vitale des guerres de décolonisation se trouve sur le terrain des idées. Les rédacteurs du rapport pointent qu'une guerre asymétriques ne peut être gagnée sans une « mystique », compris comme une grande idée mobilisatrice[8]. Ces réflexions inspireront les généraux chargés de la Guerre d'Algérie.
L’Académie française lui décerne le prix Général-Muteau en 1962 pour son ouvrage L'Armée dans la nation publié chez Fayard en 1961.
Il a laissé deux volumes de mémoires : L'Indochine dans la tourmente (1964) et Suez… le (1969).
Publications
- L'armée dans la nation, Fayard, 1961.
- MĂ©moires 1. L'Indochine dans la tourmente, Plon, 1964.
- MĂ©moires 2. Suez, le 13 mai Plon, 1969.
- Diriger, commander, agir, Revue de DĂ©fense nationale, juin 1960, p. 973-981
Notes et références
- Archives en ligne de Paris, 5e arrondissement, année 1975, acte de décès no 27, cote 5D 314, vue 5/31
- universalis.fr.
- Robert O. Paxton L'armée de Vichy, Points-Histoire, 2004, p. 447.
- Centre des archives diplomatiques de La Courneuve, 1AJ/6340.
- Grey Anderson, La guerre civile en France, 1958-1962, Paris, Éditions La Fabrique, , 365 p., p. 29.
- « Chronologie événements 1958 », dans Mémorial de notre temps, vol. IV - 1958-1959-1960, Paris Match éditions Pierre Charron, , 625 p., p. 14-19
- michelrenard, « Guerre d'Indochine, par le général Paul Ély », sur canalblog.com, études-coloniales, (consulté le ).
- Grey Anderson, La Guerre civile en France, 1958-1962, Paris, Éditions de la Fabrique, , 365 p., p. 30.
Annexes
Bibliographie
- Paul Ély, édition présentée par le capitaine Ivan Cadeau, Les enseignements de la guerre d’Indochine (1945-1954), Rapport du général Ély tome 1, SHD Air, coll. « Références », , 404 p. (ISBN 978-2-1109-8059-5, présentation en ligne).
- Maurice Faivre, Le Général Paul Ely et la politique de défense (1956-1961), Economica, 1998.