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Berne

Berne (en allemand : Bern, en italien et en romanche : Berna ) est la capitale de facto de la Suisse et du canton homonyme[3], bien qu'elle ne soit que la cinquiÚme[4] plus grande ville de Suisse. Depuis 1848, Berne est la « ville fédérale »[3], à savoir le siÚge permanent du gouvernement fédéral et de l'Assemblée fédérale helvétique[5]. Par respect du fédéralisme, le Tribunal fédéral est situé à Lausanne et le Tribunal des assurances est situé à Lucerne, mais la Banque fédérale (BNS), la bibliothÚque fédérale (BN) et l'Union postale universelle sont bien dans les murs de la cité médiévale.

Berne
(de) Bern
Berne
Du haut, de gauche à droite : musée d'histoire, Palais fédéral, vieille ville.
Blason de Berne
Armoiries
Berne
Logo
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Berne Berne
Arrondissement administratif Berne-Mittelland
LocalitĂ©(s) Bethlehem bei Bern, BĂŒmpliz, Eymatt, Felsenau, GĂ€belbach, Matzenried, NeubrĂŒck, Niederbottigen, Oberbottigen, Riedbach, Riedern bei Bern, Tiefenau, Waldau
Communes limitrophes Wohlen bei Bern, Kirchlindach, Bremgarten bei Bern, Zollikofen, Ittigen, Ostermundigen, Muri bei Bern, Köniz, Neuenegg, MĂŒhleberg, Frauenkappelen
Maire Alec von Graffenried (Les Verts)
NPA 3000
No OFS 0351
DĂ©mographie
Gentilé Bernois
Population
permanente
134 794 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 2 611 hab./km2
Population
agglomération
423 845 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
Langue Allemand
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 56â€Č 57″ nord, 7° 26â€Č 50″ est
Altitude 542 m
Superficie 51,62 km2
Localisation
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Berne
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
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Berne
GĂ©olocalisation sur la carte : canton de Berne
Voir sur la carte administrative du canton de Berne
Berne
Liens
Site web www.bern.ch, www.bern.ch/fr, www.bern.ch/it et www.bern.ch/en
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    La commune de Berne compte 141 156 habitants, l'agglomĂ©ration bernoise 409 000 habitants et la rĂ©gion mĂ©tropolitaine 660 000 habitants (septembre 2016).

    C'est une ville germanophone comprenant, Ă  l'instar du canton, une minoritĂ© francophone. Elle est traversĂ©e par la riviĂšre Aar et se situe Ă  environ 30 km au nord des Alpes. Elle est inscrite au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO, grĂące Ă  son patrimoine mĂ©diĂ©val urbain qui a pu ĂȘtre prĂ©servĂ© au cours des siĂšcles.

    Berne est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial et d'autres organisations mondiales.

    Toponymie

    En allemand, langue officielle de la ville, la ville s'appelle Bern [bɛrn]. Cependant, la population parle suisse allemand au quotidien et dit plutĂŽt BĂ€rn [ˈpĂŠÌžËrn] dans cette derniĂšre. L'origine du nom est incertaine, mais l'hypothĂšse la plus probable est qu'elle provienne d'un hydronyme celtique *berna, signifiant « fossĂ©, fente ». À la suite de la latinisation de la Suisse, ce nom a Ă©tĂ© utilisĂ© par une population parlant romanche, avant d'ĂȘtre empruntĂ© par l'allemand aprĂšs la germanisation au IXe siĂšcle[6].

    Une plaque en zinc a été découverte en 1984[7] prÚs de l'oppidum de Berne. Il permettrait, selon certains auteurs comme Rudolf Fellmann[8] de l'Université de Berne, d'identifier l'ancien nom de Berne : Brenodur[um] qui signifierait « la ville de Brennos ».

    Dans les autres langues de la Suisse, la ville est appelĂ© Berna [ˈbɛr.na] en italien, Berna [ˈbɛrnə] en romanche.

    GĂ©ographie

    Généralités

    Berne vu par Sentinel-2 en 2016.

    Berne se situe sur le plateau suisse, dans le canton de Berne, un peu Ă  l'ouest du centre de la Suisse et Ă  20 km au nord des Alpes bernoises. Le paysage autour de Berne a Ă©tĂ© formĂ© par des glaciers au cours de la derniĂšre glaciation. Les deux montagnes les plus proches de Berne sont le Gurten avec une hauteur de 858 mĂštres et le Bantiger avec une hauteur de 947 mĂštres. Le site de l'ancien observatoire astronomique de Berne est le point d'origine du systĂšme de coordonnĂ©es suisse CH1903, et se trouve Ă  46° 57â€Č 03,9″ N, 7° 26â€Č 19,1″ E (46°57â€Č08.66″N 7°26â€Č22.50″E en coordonnĂ©es ellipsoĂŻdales CH1903).

    La ville a Ă©tĂ© bĂątie Ă  l’origine sur une pĂ©ninsule formĂ©e par un mĂ©andre de l’Aar, mais ne dĂ©passera ces frontiĂšres naturelles qu’au cours du XIXe siĂšcle, un certain nombre de ponts ayant Ă©tĂ© construits pour permettre Ă  la ville de se dĂ©velopper au-delĂ  de la riviĂšre.

    Berne est construite sur un sol trÚs inégal. Il existe plusieurs dizaines de mÚtres de hauteur de différence entre les quartiers prÚs de l'Aar (Matte, Marzili) et les plus élevés (Kirchenfeld, LÀnggasse).

    Berne a une superficie de 51,6 km2. De cette superficie, 20,2 % sont utilisĂ©s Ă  des fins agricoles, tandis que 33,5 % sont des forĂȘts. Sur le reste de la zone, 44,2 % est habitĂ© (bĂątiments ou routes) et le reste (2,1 %) fait partie des rĂ©gions non-productives (riviĂšres ou glaciers)[9].

    Subdivisions

    Arrondissements et quartiers de Berne.

    La municipalité est divisée administrativement en six arrondissements (Stadtteile), qui se composent chacun de plusieurs quartiers (Quartiere). Les couleurs attribuées aux quartiers du centre-ville (qu'on retrouve sur les plaques des rues) remontent à l'occupation française de la ville en 1798 et visaient à faciliter l'orientation des soldats[10].

    • I - Centre-ville (Innere Stadt)
      • Quartier rouge (Rotes-Quartier)
      • Quartier jaune (Gelbes-Quartier)
      • Quartier vert (GrĂŒnes-Quartier)
      • Quartier blanc (Weisses-Quartier)
      • Quartier noir (Schwarzes-Quartier)
    • II - LĂ€nggasse-Felsenau
    • III - Mattenhof-WeissenbĂŒhl
    • IV - Kirchenfeld-Schosshalde
    • V - Breitenrain-Lorraine
    • VI - BĂŒmpliz-Oberottigen

    Carte interactive des subdivisions de Berne

    Climat

    Selon la classification de Köppen, le climat de Berne est un climat océanique (Cfb).

    La station météorologique la plus proche de Berne est située dans la commune de Zollikofen, à environ 5 kilomÚtres au nord du centre-ville. Le mois le plus chaud pour Berne est le mois de juillet, avec une température moyenne journaliÚre de 18,8 °C, et une température maximale journaliÚre de 24,6 °C. La température la plus élevée enregistrée à Berne / Zollikofen est de 37 °C, enregistrée en août 2003. En moyenne, une température de 25 °C ou plus est enregistrée 46,1 jours par an, et 9 jours par an avec une température de 30 °C ou plus à Zollikofen.

    Il y a 99,2 jours de gel et 22,3 jours de glace par an à Berne (Zollikofen) pour la période 1981-2010, ainsi que 14,1 jours de chute de neige, 33,1 jours d'enneigement par an et la quantité moyenne de neige mesurée par an est de 47 cm. En moyenne, janvier est le mois le plus froid, avec une température moyenne journaliÚre de 0,2 °C, et une température minimale journaliÚre de -2,9 °C. La température la plus basse jamais enregistrée à Berne (Zollikofen) a été de -23 °C, enregistrée en février 1929.

    Statistiques 1991-2020 de la station Berne-Zollikofen (altitude : 553 m ; 46° 59â€Č 27″ N, 7° 27â€Č 51″ E)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −2,9 −2,8 0,3 3,4 7,6 11,3 13 12,9 9,2 5,5 1 −2,1 4,7
    Température moyenne (°C) 0,2 1,1 5,2 9 13,2 16,9 18,8 18,4 14,1 9,5 4,2 0,9 9,3
    Température maximale moyenne (°C) 3,4 5,2 10,3 14,5 18,6 22,5 24,6 24,2 19,4 14 7,7 3,8 14
    Nombre de jours avec gel 23,8 21,3 14,1 4,8 0,2 0 0 0 0 2,1 11,3 21,6 99,2
    Nombre de jours avec tempĂ©rature maximale ≀ 0 °C 7,7 4,2 0,5 0 0 0 0 0 0 0 1 5,4 18,8
    Nombre de jours avec tempĂ©rature maximale ≄ 25 °C 0 0 0 0,3 2,9 10,1 15,5 14 3,3 0,2 0 0 46,1
    Nombre de jours avec tempĂ©rature maximale ≄ 30 °C 0 0 0 0 0,1 1,6 3,9 3,4 0 0 0 0 9
    Ensoleillement (h) 66 94 151 179 197 223 245 228 175 119 66 53 1 797
    PrĂ©cipitations (mm) 60 56 65 78 112 102 108 112 87 86 77 78 1 022
    dont neige (cm) 11 11 5 1 0 0 0 0 0 0 5 14 47
    Nombre de jours avec précipitations 9,5 8,7 9,5 9,6 12,1 11,4 10,8 11 8,6 10,4 10,1 10,6 122,3
    Humidité relative (%) 84 79 73 70 72 72 71 73 79 84 86 86 77
    Nombre de jours avec neige 3,6 3,2 1,6 0,4 0 0 0 0 0 0,1 1,2 3,2 13,2
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
    3,4
    −2,9
    60
    5,2
    −2,8
    56
    10,3
    0,3
    65
    14,5
    3,4
    78
    18,6
    7,6
    112
    22,5
    11,3
    102
    24,6
    13
    108
    24,2
    12,9
    112
    19,4
    9,2
    87
    14
    5,5
    86
    7,7
    1
    77
    3,8
    −2,1
    78
    Moyennes : ‱ Temp. maxi et mini °C ‱ PrĂ©cipitation mm

    Histoire

    Occupations protohistoriques du site

    Le site de la ville de Berne est le lieu d'implantation d'un oppidum de 140 hectares attribué aux HelvÚtes[11]. Quelques vestiges d'époque romaine, thermes et sanctuaire, subsistent sur le site.

    Fondation et développement de Berne

    Vers 1638.

    Le duc Berthold V de ZÀhringen a fondé la ville au bord de l'Aar en 1191[12] et l'aurait nommée d'aprÚs le nom de l'ours (BÀr en allemand) qu'il avait tué ou capturé. Berne a été faite ville libre d'Empire par l'empereur Frédéric II en 1218[12] aprÚs que Berthold V soit mort sans héritier.

    Photo aérienne par Walter Mittelholzer (1919).

    En 1353, Berne a rejoint la jeune ConfĂ©dĂ©ration suisse, devenant l'un des principaux membres du nouvel État.

    AprĂšs un incendie en 1405, la ville est entiĂšrement reconstruite en molasse. Elle en garde encore aujourd'hui une bonne partie de sa physionomie.

    Vers 1830.

    La ville a envahi et conquis le canton d'Argovie en 1415.

    Avec les autres confédérés, les mercenaires bernois allÚrent dans le sud se battre au service du roi, du pape et de l'empereur, et prirent part, à partir de 1494, et pendant plus de trente ans aux guerres d'Italie. Ils rapportÚrent à Berne, ville provinciale médiévale, située à l'écart des grandes voies commerciales, des idées et des usages étrangers, et beaucoup d'argent.

    En 1529, aprÚs la Réforme, le « petit conseil » fit promulguer des lois sévÚres contre les soudards, le port d'arme, l'adultÚre et la danse[13].

    Le Pays de Vaud fut annexĂ© en 1536, ainsi que d'autres petits territoires. Berne devient ainsi la plus grande citĂ©-État du nord des Alpes.

    Berne est occupĂ©e par les troupes françaises en 1798 au cours des guerres de la RĂ©volution française[12]. Elle est dĂ©pouillĂ©e de son trĂ©sor (d'une valeur de 15 millions de francs de l'Ă©poque) par les troupes d'occupation[14] et mĂȘme de ses lĂ©gendaires ours, emmenĂ©s par l'occupant. La nouvelle constitution centralisatrice imposĂ©e par les Français la prive de ses territoires vaudois et argovien[15].

    Ville fédérale

    Le choix des chambres fĂ©dĂ©rales en faveur de Berne s'expliquent en particulier par sa position centrale et des considĂ©rations militaires. RecalĂ©es lors du vote, les villes de Zurich et de Lucerne se voient promettre respectivement l'attribution de l'École polytechnique fĂ©dĂ©rale et du Tribunal fĂ©dĂ©ral des assurances[16]. SiĂ©geant initialement dans trois bĂątiments diffĂ©rents, le Conseil fĂ©dĂ©ral, le Conseil des États et le Conseil national sont rĂ©unis sous un mĂȘme toit Ă  la suite de l'inauguration du Palais fĂ©dĂ©ral en 1857.

    À ce titre, on parle aussi de Berne fĂ©dĂ©rale, qui dĂ©signe la ville de Berne en tant que siĂšge des institutions fĂ©dĂ©rales (en particulier de l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale et du Conseil fĂ©dĂ©ral de mĂȘme que l'administration fĂ©dĂ©rale)[17].

    Devenue ville fĂ©dĂ©rale, Berne devient attrayante pour les organisations internationales. En 1868, l'Union internationale du tĂ©lĂ©graphe (dĂšs 1934 : Union internationale des tĂ©lĂ©communications-UIT), fondĂ©e trois ans auparavant Ă  Paris, y installe son siĂšge. Le 9 octobre 1874, 22 nations fondent Ă  Berne l'Union gĂ©nĂ©rale des postes qui deviendra l'Union postale universelle (UPU) en 1878. Lors de l'intĂ©gration de ces deux organisations Ă  la structure des Nations unies en 1947, le siĂšge de l'UPU restera Ă  Berne contrairement Ă  celui de l'UIT qui partira pour GenĂšve. En 1893, apparaĂźt une troisiĂšme organisation internationale : l'Office central des transports internationaux par chemins de fer (OCTI), qui est inaugurĂ© Ă  Berne en application d'un traitĂ© international conclu en 1890 (Convention CIM) et portant sur le trafic des marchandises par le rail. À la suite de la nouvelle convention sur le trafic ferroviaire international de 1980, il est finalement remplacĂ© en 1985 par l'Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires, ou OTIF (cinquante États membres en 2019). Le siĂšge de l'OTIF est toujours Ă  Berne.

    En 1884, la ville ouvre la quatriĂšme bourse des valeurs de Suisse[18], aprĂšs GenĂšve, BĂąle, Lausanne, et Zurich.

    Vers 1890.

    Entre 1885 et 1886, Berne fut le lieu d'une conférence qui avait pour objectif de dresser un accord international sur les droits d'auteur. Cet accord est aujourd'hui encore connu sous le nom de convention de Berne[12]. De 1892 à 1911, Berne est le siÚge de l'Union interparlementaire. Un certain nombre de congrÚs socialistes de la PremiÚre Internationale et de la DeuxiÚme Internationale ont eu lieu à Berne, en particulier durant la PremiÚre Guerre mondiale.

    CrĂ©Ă©e par l'arrĂȘtĂ© fĂ©dĂ©ral du 28 juin 1894, la BibliothĂšque nationale suisse, ouvrit le 2 mai 1895. La tĂąche de cette institution, rattachĂ©e au DĂ©partement fĂ©dĂ©ral de l'intĂ©rieur mais autonome, est la collecte, la conservation et la mise en valeur des Helvetica, c'est-Ă -dire de l'ensemble des Ă©crits imprimĂ©s en Suisse ou Ă  l'Ă©tranger concernant la Suisse ou dont l'auteur est suisse et, dĂšs 1911, toute publication parue en Suisse[19].

    Les Chemins de fer fédéraux (CFF) sont créés en 1902 à Berne par la nationalisation des diverses compagnies ferroviaire helvétiques. Administré pendant prÚs d'un siÚcle comme une régie fédérale, ils ont transformés en 1999 en société anonyme.

    XXe et XXIe siĂšcles

    Créée en 1905, la Banque nationale suisse (BNS) devient opérationnelle en 1907 à Berne [20].

    En 1914, l’Exposition nationale suisse a lieu Ă  Berne. Elle a accueilli 3,2 millions de visiteurs et a dĂ©gagĂ© un bĂ©nĂ©fice de prĂšs de 35 000 francs malgrĂ© le contexte de la PremiĂšre Guerre mondiale.

    En 1918, l’ouverture de la Kunsthalle permet d’exposer les crĂ©ations artistiques bernoises alors que le MusĂ©e des beaux-arts, crĂ©Ă© en 1879, avait dĂ©jĂ  exposĂ© des travaux de Paul Klee en 1910.

    Les annĂ©es 1960 sont marquĂ©es par une floraison culturelle, dans les petits thĂ©Ăątres et caves de la ville, des piĂšces d’auteurs contemporains sont montĂ©es. Le dialecte est revitalisĂ© par les livres de Kurt Marti et les chansons des Berner Troubadours et de Mani Matter[21]. Sous la direction d'Harald Szeemann, de 1961 Ă  1969, la Kunsthalle devient un lieu d'exposition de l'avant-garde : en 1968, pour ses 50 ans, elle est le premier monument emballĂ© par Christo et Jeanne-Claude.

    En 1968, les femmes obtiennent le droit de vote au niveau communal.

    À la suite des mouvements de revendication de la jeunesse autour de mai 1968, une ancienne usine Ă  gaz est transformĂ©e en centre de jeunesse au dĂ©but des annĂ©es 1970. Le centre culturel de jeunesse du Gaskessel est un des plus anciens d’Europe. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1980, la rĂ©volte des jeunes s’exprime par diffĂ©rentes manifestations, parfois violentes, et occupations de locaux pour appuyer la revendication de davantage d’espaces alternatifs. En consĂ©quence, en 1987, la Reitschule et la Dampfzentrale sont transformĂ©es en centre culturel. ParallĂšlement, l’évacuation violente du campement alternatif des Zaffarayas en novembre 1987 puis son dĂ©placement vers le Neufeld marquent l’actualitĂ© de la ville.

    TouchĂ©e par les problĂšmes de consommation de drogue, Berne voit se dĂ©velopper une scĂšne ouverte de la drogue Ă  la fin des annĂ©es 1980 dans le parc de la Kleine Schanze. Lorsque le parc est Ă©vacuĂ© en novembre 1990, la scĂšne de la drogue se dĂ©place provisoirement sur la terrasse du Palais fĂ©dĂ©ral[22], Au plus grand dĂ©sarroi des parlementaires qui cĂŽtoient quotidiennement les droguĂ©s[23]. La scĂšne ouverte se dĂ©place ensuite vers le Kocherpark. Au fil des ans, l’acuitĂ© du problĂšme baisse sans qu’il soit pour autant rĂ©solu.

    En 1992, la majorité municipale bascule à gauche, le socialiste Klaus Baumgartner devient président de la ville de Berne.

    Le dĂ©but du XXIe siĂšcle est marquĂ© par la rĂ©novation de la gare de Berne, les Ă©meutes contre une manifestation de l’UDC en octobre 2007[24] et l’organisation de l’Euro de football en 2008, trois ans aprĂšs l’inauguration du Stade de Suisse.

    Évolution territoriale

    Les frontiĂšres de la ville se sont Ă©largies Ă  l'ouest. Initialement, la tour Zytglogge marquait la limite ouest de la ville, ou du moins de 1191 jusqu'Ă  1256, lorsque le KĂ€figturm a pris ce rĂŽle jusqu'en 1345, annĂ©e oĂč la frontiĂšre a de nouveau Ă©tĂ© remplacĂ©e par le Christoffelturm (aujourd'hui situĂ©e prĂšs de la gare) jusqu'en 1622.

    Pendant la guerre de Trente Ans, deux nouvelles fortifications, connues sous le nom de petites et grandes Schanze, ont été construites pour protéger l'ensemble de la zone de la péninsule. La protection par ces édifices a été suffisante pour la croissance de la prospérité de la ville de Berne durant le XIXe siÚcle.

    En 1919, la commune de BĂŒmpliz est intĂ©grĂ©e Ă  Berne.

    Population

    Gentilé et surnom

    Les habitants de ville de Berne se nomment les Bernois[25].

    Ils sont surnommés les Moutzes ou les Ours, Mutz signifiant l'ours en dialecte bernois[25].

    Évolution de la population

    Berne compte 134 794 habitants au 31 dĂ©cembre 2020 pour une densitĂ© de population de 2 611 hab/km2[1]. Sur la pĂ©riode 2010-2019, sa population a augmentĂ© de 8,2 % (canton : 6,1 % ; Suisse : 9,4 %)[2]. Au , l’agglomĂ©ration de Berne compte 423 845 habitants[1].

    Évolution de la population de Berne entre 1850 et 2020[26] - [1]

    Pyramide des Ăąges

    En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'Ă©lĂšve Ă  30,9 %, au-dessus de la valeur cantonale (30,3 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant Ă  lui de 22,4 %, alors qu'il est de 27,9 % au niveau cantonal[27].

    La mĂȘme annĂ©e, la commune compte 65 242 hommes pour 69 552 femmes, soit un taux de 48,4 % d'hommes, infĂ©rieur Ă  celui du canton (49,1 %)[27].

    Pyramide des Ăąges de Berne en 2020 (%)[27]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,6
    90 ans ou +
    1,8
    6,2
    75 Ă  89 ans
    9,2
    12,9
    60 Ă  74 ans
    14,1
    20,2
    45 Ă  59 ans
    18,5
    28,4
    30 Ă  44 ans
    26,3
    17,4
    15 Ă  29 ans
    17,6
    14,3
    - de 14 ans
    12,4
    Pyramide des Ăąges dans le canton de Berne en 2020 (%)[27]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,7
    90 ans ou +
    1,6
    8,0
    75 Ă  89 ans
    10,4
    17,3
    60 Ă  74 ans
    17,8
    22,0
    45 Ă  59 ans
    21,3
    20,6
    30 Ă  44 ans
    19,9
    16,4
    15 Ă  29 ans
    15,3
    15,1
    - de 14 ans
    13,8

    Politique

    Logo officiel de la ville.
    Logo touristique de la ville de Berne.
    Alec von Graffenried, actuel maire de la ville de Berne.

    Berne est gouvernée par un Conseil législatif (Stadtrat) de 80 membres et un Conseil municipal[28] (Gemeinderat) de 5 membres (7 jusqu'en 2004).

    Depuis 1992, les reprĂ©sentants du Parti socialiste suisse et ceux des partis Verts dĂ©tiennent la majoritĂ© dans les deux conseils. Pour cette raison, ce sont eux, collectivement nommĂ©s « Rouge-Vert-Centre » (Rot-GrĂŒn-Mitte, RGM), qui dĂ©terminent la politique de la ville, mĂȘme si aucun accord de coalition n'existe, et que dans le cadre du systĂšme de dĂ©mocratie directe qui prĂ©vaut en Suisse, la plupart des questions importantes sont rĂ©glĂ©es par rĂ©fĂ©rendum. Les autres grands partis politiques de Berne sont le Parti libĂ©ral-radical et l'Union dĂ©mocratique du centre.

    Durant l'élection de 2007, le parti le plus populaire a été le PSS, qui a reçu 29,1 % des voix. Les trois autres partis les plus populaires ont été le parti des Verts (24,9 %), l'UDC (16,7 %) et le PLR (15,7 %).

    À la suite des Ă©lections communales de 2017, le Conseil lĂ©gislatif se rĂ©partit comme suit :

    Parti Nombre de siĂšges[29] % Groupe (Fraktion)[30]
    Parti socialiste (PS) 22 27,5 % PS/JS (SP/JUSO)
    Union démocratique du centre (UDC) 9 11,3 % UDC (SVP)
    GrĂŒnes BĂŒndnis (Bern) (GB)[1] 9 11,3 % GB/JA!
    GrĂŒne Freie Liste (GFL)[2] 8 10,0 % GFL/PEV (GFL/EVP)
    Parti libéral-radical (PLR) 10 12,5 % PLR/JRL (FDP/JF)
    Parti bourgeois-démocratique (PBD) 2 2,5 % PBD/PDC (BDP/CVP)
    Parti vert'libéral (PVL) 7 8,8 % PVL/JVL (GLP/JGLP)
    Parti démocrate chrétien (PDC) 2 2,5 % PBD/PDC (BDP/CVP)
    Parti évangélique suisse (PES) 2 2,5 % GFL/PEV (GFL/EVP)
    Junge Alternative JA! (de) (JA!) 2 2,5 % GB/JA!
    GrĂŒne Partei Bern – Demokratische Alternative (de) 1 1,3 % AL/GaP/PdA
    Parti suisse du travail (PST, PdA) 1 1,3 % AL/GaP/PdA
    Alternative Linke Bern 2 2,5 % AL/GaP/PdA
    Jeunes Vert'libéraux (JVL) 1 1,3 % PVL/JVL (GLP/JGLP)
    Jeunes socialistes (JS) 2 2,5 % PS/JS
    1 Ce parti est une section de la section cantonale bernoise du Parti vert suisse[31].
    2 Ce parti est une section de la section cantonale bernoise du Parti vert suisse[32].


    Les groupes se constituent par conséquent de la maniÚre suivante :

    Groupe (Fraktion) Nombre de siĂšges %
    PS/JS (SP/JUSO) 24 30 %
    UDC (SVP) 9 11 %
    PLR/JRL (FDP/JF) 10 12 %
    GB/JA! 11 13 %
    GFL/PEV (GFL/EVP) 10 12 %
    AL/GaP/PdA 4 5 %
    PVL/JVL (GLP/JGLP) 8 10 %
    PBD/PDC (BDP/CVP) 4 5 %

    Culture

    9e congrĂšs mondial d’espĂ©ranto, en 1913.

    Berne a accueilli trois fois le congrĂšs mondial d’espĂ©ranto : en 1913, 1939 et 1947.

    Monuments

    Mairie de Berne.
    L'Aar Ă  Berne.

    Musées

    BibliothĂšques

    Personnalités

    De nombreuses personnalités ont une histoire liée à la ville de Berne :

    Distinctions

    Manifestations

    Plan

    Plan de Berne (1882).

    MĂ©dias

    Journaux

    • La Berner Zeitung
    • Der Bund
    • Le Courrier de Berne (journal francophone)
    • L'Anzeiger Region Bern
    • Le Berner BĂ€r

    Radios

    • Energy Bern
    • Capital FM
    • RaBe

    Télévision

    • TĂ©lĂ©bĂ€rn

    Économie

    Organisation internationale

    Sports

    Des joueurs club Bernois de hockey sur glace.

    Des compétitions majeures se sont partiellement déroulées à Berne : en football avec la Coupe du monde de football de 1954 (3 matchs de poules, un quart de finale et la finale) et l'Euro 2008 (3 matchs de poules) mais aussi en hockey sur glace avec les championnats du monde de hockey sur glace en 1971, 1990 et 2009.

    La ville a Ă©galement accueilli Ă  deux reprises les championnats du monde de cyclisme sur route en 1936 et 1961.

    Transport

    36 % des trajets se font en voiture, moto, etc., 43 % en transports publics, et 21 % Ă  pied, Ă  vĂ©lo, etc. À titre de comparaison, les chiffres sont respectivement de 49, 34 et 17 Ă  Lausanne, et de 34, 40 et 26 Ă  BĂąle[34].

    Transports en commun

    Le plan du réseau des tramways et trolleybus en 2018.
    • RĂ©seau de trolleybus, de autobus urbains et de trams de BERNMOBIL.
    • RĂ©seau de bus, de tram et de trains (Ă  voie Ă©troite) de RBS (Regionalverkehr Bern – Solothurn, trafic rĂ©gional Berne – Soleure).
    • Plusieurs lignes CarPostal.
    • DeuxiĂšme plus grand rĂ©seau RER (S-Bahn) du pays.
    • Le funiculaire Wabern – Gurten (la petite montagne emblĂ©matique de Berne).
    • Le funiculaire Marzili – Ville.

    Lignes ferroviaires

    La principale gare de Berne.

    Berne se trouve sur les lignes ferroviaires :

    AĂ©roport

    À environ 10 km du centre de la ville se situe l'aĂ©roport de Berne-Belp (Belpmoos). Des vols de ligne et charters Ă  destination de plusieurs villes europĂ©ennes desservent quotidiennement Berne.

    Autoroutes

    Vue panoramique

    Vue panoramique de la vieille ville depuis la collégiale.

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

    Notes et références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » AccÚs libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    3. « Pas de loi fĂ©dĂ©rale pour rĂ©gler le statut de Berne en tant que ville fĂ©dĂ©rale » (consultĂ© le ) : « Ce d'autant plus que la loi sur l'organisation du gouvernement et de l'administration (LOGA) dispose que la ville de Berne est le siĂšge du Conseil fĂ©dĂ©ral, des dĂ©partements et de la Chancellerie fĂ©dĂ©rale et que la nouvelle loi sur l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale dispose que la ville de Berne est le siĂšge de l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale. Ces deux dispositions lĂ©gales suffisent amplement, aux yeux du Conseil fĂ©dĂ©ral, Ă  lĂ©gitimer le rĂŽle particulier de Berne en tant que ville fĂ©dĂ©rale ».
    4. .
    5. « Berne (commune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
    6. (fr + de + it) Kristol, Andres, et al., Dictionnaire toponymique des communes suisses, Éditions Payot, Lausanne, (ISBN 2-601-03336-3).
    7. sur encyclopedie.arbre-celtique.com
    8. Swiss Federal Statistical Office accessed 29-May-2009.
    9. « Découvrir la vieille ville de Berne - Bern Welcome », sur www.bern.com (consulté le )
    10. Fiche de l'oppidum de Berne sur oppida.org.
    11. http://fr.ca.encarta.msn.com/encyclopedia_761572983/berne.html.
    12. Rose-Marie et Rainer Hagen (trad. de l'allemand), La Peinture du XVIe siÚcle, Köln/London/Paris etc., Taschen, , 191 p. (ISBN 3-8228-5559-6), p. 38-47.
    13. Jean-François Aubert, Petite histoire constitutionnelle de la Suisse, Berne, Franke, , 118 p. (lire en ligne)
    14. Martin Illi (trad. Laurent Auberson), « Invasion française » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
    15. Georg Kreis (trad. Olivier Meuwly), « Ville fĂ©dĂ©rale » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
    16. (de) « fédérale (la Berne ~) », sur bdlp.org (consulté le ).
    17. Histoire de la Bourse - Site de la bourse suisse .
    18. Pierre Surchat, « BibliothÚque nationale de la Suisse (BN) » AccÚs libre [PDF], sur Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), (consulté le )
    19. Jakob Tanner, « Banque nationale suisse (BNS) » AccÚs libre [PDF], sur Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS),
    20. « L'underground bernois », sur Archives RTS.
    21. « Adieu la Coupole ! », L'Express,‎ (lire en ligne).
    22. « Des toxicomanes devant le Palais fédéral ».
    23. « Anti-UDC Ă  Berne: casse et polĂ©mique », RTS Info,‎ (lire en ligne).
    24. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, GenÚve, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 11
    25. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » AccĂšs libre, sur Office fĂ©dĂ©ral de la statistique, (consultĂ© le ).
    26. « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'ùge » AccÚs libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    27. « Conseil municipal », sur Stadt Bern (consulté le )
    28. (de) « Zusammensetzung des Rats. Sitze nach Partei », sur Stadt Bern (consulté le )
    29. « Stadt Bern - Fraktionen im Stadtrat », sur Stadt Bern (consulté le )
    30. (de) « Portrait – GB Stadt Bern » (consultĂ© le )
    31. (de) « Statuten – GFL-Bern », sur www.gfl-bern.ch (art. 1, al. 3) (consultĂ© le )
    32. La Zytgloggeturm et son horloge astronomique
    33. Page 18 Rapport final du Projet d'Agglomération Lausanne-Morges. Consulté le 13.01.2008
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