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Union interparlementaire

L'Union interparlementaire ou UIP (en anglais : Inter-Parliamentary Union ou IPU) est l'organisation mondiale des parlements des États souverains. Créée en 1889, elle est la plus ancienne des institutions internationales à caractère intergouvernemental.

Union interparlementaire
(en) Inter-Parliamentary Union
Logo de l'organisation
Logo de l'Union interparlementaire.
Carte de l'organisation
États membres en 2017 de l'Union interparlementaire.

Devise : « Pour la démocratie. Pour tous. »

Situation
Création
(134 ans et 2 jours)
Type Organisation internationale
Secrétariat Le Grand-Saconnex (GE),
Drapeau de la Suisse Suisse
Langue français et anglais
Organisation
Présidente Gabriela Cuevas Barron
Secrétaire général Martin Chungong
Personnes clés Frédéric Passy
William Randal Cremer

Site web ipu.org

Désireuse de promouvoir la paix et le principe de l'arbitrage international, elle a jeté les bases de ce qui est aujourd'hui la coopération multilatérale institutionnelle et a plaidé pour la création d'institutions analogues au niveau gouvernemental, qui se sont concrétisées sous la forme de l'Organisation des Nations unies. L'Union a également contribué à la création de ce qui est aujourd'hui la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. L'Union œuvre en étroite collaboration avec l'Organisation des Nations unies dont elle partage les objectifs et appuie les efforts. Elle coopère en outre avec les organisations interparlementaires régionales et les organisations internationales, intergouvernementales et non gouvernementales qui s'inspirent des mêmes idéaux.

Historique

Le président du Sénat français, Paul Doumer, à l'ouverture de la XXIVe conférence interparlementaire ().

La naissance de l'Union interparlementaire se situe dans le contexte des idées pacifistes qui se sont développées au milieu du XIXe siècle. L'opinion refusait la fatalité de la guerre et réclamait la création de mécanismes susceptibles de résoudre les conflits par la négociation, après l'échec des moyens diplomatiques ordinaires.

L'idée de réunir les parlementaires de tous les pays a conquis, entre 1870 et 1890, les pacifistes dans les nations les plus diverses. La création de l'Union interparlementaire apparaît comme la conséquence nécessaire et logique de tous ces faits. En , à une époque où le Sénat américain avait adopté la motion de sa commission des affaires étrangères et où la Chambre française avait décidé de prendre en considération la motion de Frédéric Passy, William Randal Cremer écrivit à Passy qu'il tenait pour opportune une rencontre entre députés anglais et députés français, qui auraient à s'entendre sur la question de l'arbitrage et de la paix.

Le eut lieu à Paris, au Grand Hôtel, la première réunion parlementaire franco-britannique, que Herbert Gladstone, fils de William Ewart Gladstone, qualifiait, dans une lettre d'excuses et en bon prophète, d' historique. Frédéric Passy ouvrit les débats et fut élu président. On exprima plusieurs fois l'opinion que c'était entre les États-Unis d'Amérique et la France qu'un traité d'arbitrage pourrait être le plus aisément conclu, puisque entre les États-Unis et l'Angleterre il y avait certaines difficultés : l'Irlande, le Canada et les conflits relatifs aux pêcheries. La déclaration préparée fut adoptée à l'unanimité. Il fut décidé que l'année suivante une conférence plus large aurait lieu et qu'elle continuerait l'œuvre entamée par la première. À cette conférence prendraient part non seulement des représentants des parlements mentionnés mais encore des membres et autres parlementaires qui avaient professé des idées analogues. Enfin, il fut entendu qu'un comité serait chargé de préparer l'assemblée de l'année suivante et d'exécuter les décisions prises.

Dans le comité qui devait préparer la Conférence de 1889, Passy était le secrétaire pour la France et Cremer pour l'Angleterre. Après quelques péripéties, la première conférence interparlementaire se tient à l'hôtel Continental à Paris. À côté de cinquante-cinq Français et de vingt-huit Anglais, onze représentants d'autres parlements étaient présents : cinq Italiens et un représentant par pays pour la Belgique, l'Espagne, le Danemark, les États-Unis d'Amérique et le Liberia. Si faible que fût la participation étrangère, elle était cependant suffisante pour donner à la Conférence un caractère international. Au lieu de se laisser décourager, on résolut de faire des Conférences interparlementaires une institution permanente. On peut donc considérer cette décision du comme l'acte de création des Conférences interparlementaires et, par là même, indirectement de l'Union interparlementaire. Le mouvement se développa rapidement et, en 1894, une organisation permanente dotée d'un secrétariat fut constituée sous le nom d'Union interparlementaire. Depuis cette époque et malgré les deux guerres mondiales, l'UIP a poursuivi son œuvre en faveur de la paix et du renforcement des institutions parlementaires.

Le groupe allemand l'Union interparlementaire est fondé en 1891 par Max Hirsch qui a été l'un des présidents de la Deutsche Friedensgesellschaft[1]. Le groupe tente d'influencer la politique allemande en faveur des valeurs de l'Union tout en gardant une part d'ambiguïté, notamment en ce qui concerne l'armement de l'Allemagne.

Action

L'UIP a pour objectifs de :

  • favoriser les contacts, la coordination et l'Ă©change d'expĂ©riences entre les parlements et les parlementaires de tous pays ;
  • examiner les questions d'intĂ©rĂŞt international et se prononce Ă  leur sujet en vue de susciter une action des parlements et des parlementaires ;
  • contribuer Ă  la dĂ©fense et Ă  la promotion des droits de l'homme - facteur essentiel de la dĂ©mocratie parlementaire et du dĂ©veloppement durable ;
  • contribuer Ă  une meilleure connaissance du fonctionnement des institutions reprĂ©sentatives ainsi qu'au renforcement et au dĂ©veloppement de leurs moyens d'action.

Elle s'efforce de rechercher les moyens de régler les différends entre États autrement que par la force. Son succès le plus marquant fut la création de la Cour d'arbitrage de La Haye en 1899. L'UIP a apporté son soutien à la Société des Nations puis à l'Organisation des Nations unies à laquelle elle est liée par un statut d'observateur. Elle tient des conférences semestrielles dans diverses villes du monde pour débattre des problèmes dont dépend l'avenir de l'humanité. L'UIP se consacre aussi à la promotion des institutions représentatives. À l'instigation de Mme Christine Pintat, secrétaire générale adjointe, une action volontaire pour la promotion des femmes dans la vie politique a été menée et a fait prendre conscience de la sous-représentation féminine dans de nombreux parlements.

Le Comité des droits de l'homme des parlementaires, créé en 1977, a joué un rôle actif en vue de la libération de nombreux parlementaires détenus et a obtenu des éclaircissements sur ceux qui sont disparus.

À deux reprises, l'UIP a réuni les présidents des Parlement du monde lors de conférences qui se sont tenues en 2000 et en 2005 au sièges de l'ONU à New York. Des déclarations ont été adoptées et transmises aux Chefs d'État et de gouvernement.

Membres

En , l'Union interparlementaire compte 179 membres et 13 membres associés[2]. Ils étaient 9 à sa fondation, 24 avant la Première Guerre mondiale et 112 au moment de son centenaire. Si l'on compare le nombre de membres de l'ONU (193), on constate qu'il manque 2 pays dont un, Brunei, n'est pas doté d'un parlement. Le Vatican, État souverain qui n'est membre de l'ONU, et qui ne dispose pas d'un corps législatif élu, n'est pas non plus membre de l'Union interparlementaire. Le principal absent est le Congrès des États-Unis, membre fondateur, qui ne participe plus à ses travaux depuis la fin des années 1980.

Membres associés

Organisation

L'Union interparlementaire est financée en premier lieu par ses membres avec des fonds publics. Son budget pour 2007 s'élève à 17,4 millions de francs suisses, parmi lesquels des contributions volontaires[3].

Siège

L'Union a été fondée à Paris en 1889. Durant les premières années de l'existence de l'institution, son siège a changé à trois reprises :

  • 1892 - 1911 : Berne (Suisse)
  • 1911 - 1914 : Bruxelles (Belgique)
  • 1914 - 1920 : Oslo (Norvège)

Depuis 1921, le siège de l'Union est à Genève (Suisse) mais il s'est situé à cinq endroits différents dans la ville. Depuis le , il se trouve à la Maison des Parlements au Grand-Saconnex.

Conférences

Ces conférences se sont tenues selon des périodicités différentes (annuelles puis bisanuelles (printemps/automne). À partir de 2004, la conférence d'automne se tient en Suisse avec un programme et une durée moins longue que celle de printemps, sauf exceptions.

Présidents du Conseil interparlementaire

Gabriela Cuevas Barrón, présidente depuis octobre 2017.
  • 1909 - 1912 : Auguste Beernaert (Belgique), ancien premier ministre
  • 1912 - 1922 : Lord Weardale (Philippe Stanhope) (Royaume-Uni)
  • 1922 - 1928 : Baron Theodor Adelsward (Suède)
  • 1928 - 1934 : Fernand Bouisson (France), PrĂ©sident de la Chambre des DĂ©putĂ©s
  • 1934 - 1947 : Henry Carton de Wiart (Belgique), ancien premier ministre
  • 1947 - 1957 : Viscount Stansgate (William Wedgwood Benn), secrĂ©taire d'État Ă  l'Inde puis Ă  l'Air (Royaume-Uni)
  • 1957 - 1962 : Giuseppe Codacci-Pisanelli (Italie)
  • 1962 - 1967 : Pascoal Ranieri Mazzilli (BrĂ©sil)
  • 1967 - 1968 : Abderrahman Abdennebi (Tunisie) par intĂ©rim
  • 1968 - 1973 : AndrĂ© Chandernagor (France),
  • 1973 - 1976 : Gurdial Singh Dhillon (Inde)
  • 1976 - 1979 : Sir Thomas Williams (Royaume-Uni)
  • 1979 - 1982 : Rafael Caldera (Venezuela), prĂ©sident de la RĂ©publique
  • 1982 - 1983 (mars) : Johannes Virolainen (Finlande), ancien premier ministre
  • 1983 (mars-octobre) : Emile Cuvelier (Belgique) par intĂ©rim
  • 1983 - 1985 (avril) : Izz El Din el Sayed (Soudan)
  • 1985 (septembre) : Sir John Page (Royaume-Uni) par intĂ©rim
  • 1985 - 1988 : Hans Stercken (RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Allemagne), prĂ©sident de la Commission des affaires Ă©trangères du Bundestag
  • 1988 - 1991 : Daouda Sow (SĂ©nĂ©gal), prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale
  • 1991 - 1994 : Sir Michael Marshall (Royaume-Uni)
  • 1994 - 1997 : Ahmed Fathy Sorour (Égypte), prĂ©sident de l'AssemblĂ©e du Peuple
  • 1997 - 1999 (juillet) : Miguel Angel Martinez (Espagne)
  • 1999 - 2002 : Najma Heptualla (Inde), vice-prĂ©sidente de la Chambre haute (Rajya Sabha)
  • 2002 - 2005 : Sergio Paez (Chili), sĂ©nateur
  • 2005 - 2008 : Pier Ferdinando Casini (Italie), prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s
  • 2008 - 2011 : Theo-Ben Gurirab (Namibie), prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale
  • 2011 - 2014 : Abdelwahed Radi (Maroc), prĂ©sident de la Chambre des reprĂ©sentants marocaine d'avril 2010 Ă  dĂ©cembre 2011
  • 2014 - 2017 : Saber Chowdhury (Bangladesh), parlementaire
  • Depuis 2017 : Gabriela Cuevas BarrĂłn (Mexique), sĂ©natrice

Secrétaires généraux

Notes et références

  1. (de) Ralph Uhlig, Die Interparlamentarische Union. 1899-1914, Franz Steiner Verlag, 1988, p. 582.
  2. « Membres », sur Union interparlementaire (consulté le )
  3. Budget de l'UIP

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • La Tribune de Peuples, Histoire de l'Union interparlementaire 1889-1999, par Yefime Zarjevski, Ed. Payot, Lausanne, 1989
  • Le Parlement et les relations internationales, Didier JAMOT, Thèse de doctorat, UniversitĂ© Aix-Marseille, 2012

Liens externes

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