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Burundi

Le Burundi (prononcĂ© : /bu.ʁun.di/ ; en kirundi : /ÎČu.ɟǔː.ndi/), en forme longue la rĂ©publique du Burundi (en kirundi : Republika y'Uburundi), est un pays d'Afrique de l'Est sans accĂšs Ă  la mer mais possĂ©dant un grand rivage sur le lac Tanganyika, situĂ© dans la rĂ©gion des Grands Lacs et bordĂ© Ă  l'ouest par la rĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, au nord par le Rwanda et Ă  l'est et au sud par la Tanzanie. Depuis le , sa capitale politique est Gitega[2]. Bujumbura, ancienne capitale politique et Ă©conomique et ville la plus peuplĂ©e du pays, est la capitale Ă©conomique.

RĂ©publique du Burundi

(run) Republika y'Uburundi

Devise Unité, Travail, ProgrÚs[1]
Hymne en kirundi : Burundi bwacu (« Notre Burundi »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance vis-à-vis de la Belgique ()
Description de l'image Burundi (orthographic projection).svg.
Description de l'image By-map-fr.png.
GĂ©ographie
Plus grande ville Bujumbura
Superficie totale 27 834 km2
(classé 146e)
Superficie en eau 7,8 %
Fuseau horaire UTC UTC+02:00
Histoire
Entité précédente
Indépendance Belgique
Date
DĂ©mographie
Gentilé Burundais, Burundaise
Population totale (2020[3]) 11 865 821 hab.
(classé 77e)
DensitĂ© 426 hab./km2

Les premiers habitants de la rĂ©gion Ă©taient les ancĂȘtres des Twa, qui reprĂ©sentent moins de 1 % de la population actuelle. Les autres groupes dĂ©mographiques du pays sont les Tutsi et les Hutu qui constituent respectivement 15 % et 85 % de la population. Le royaume du Burundi est Ă©tabli en 1680 et dirigĂ© par des rois tutsis qui imposent un systĂšme de caste sur la majoritĂ© hutue. Le territoire est colonisĂ© en 1885 par l'Empire allemand avant de devenir partie de la colonie belge de Ruanda-Urundi Ă  la suite de la PremiĂšre Guerre mondiale. L'Allemagne et la Belgique continuent tous les deux la politique pro -Tutsi prĂ©coloniale Ă  travers la monarchie.

AprĂšs l'indĂ©pendance du pays en 1962, la monarchie est renversĂ©e par un coup d'État en 1966 et un gouvernement rĂ©publicain est Ă©tabli. Au cours des 27 ans suivants, le pays est dirigĂ© par une sĂ©rie de dictateurs tutsis dans un systĂšme Ă  parti unique et Ă©prouve deux autres coups d'État ainsi qu'un gĂ©nocide des Hutu en 1972. Le multipartisme est instaurĂ© en 1993. L'assassinat du premier prĂ©sident Hutu en octobre 1993 aprĂšs seulement trois mois au pouvoir provoque un gĂ©nocide des Tutsi ainsi qu'une guerre civile qui a durĂ© douze ans. Depuis la fin de la guerre en 2005, le parti dominant est le Conseil national pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie – Forces de dĂ©fense de la dĂ©mocratie (CNDD-FDD), une ancienne faction dans la guerre civile Ă  dominante hutu. Le pays demeure toujours en proie Ă  une instabilitĂ© politique liĂ©e Ă  des tensions persistantes entre les Tutsi et les Hutu dont plusieurs tentatives de coup d'État.

Histoire du Burundi

Les premiĂšres traces archĂ©ologiques d'un État burundais remontent au XVIe siĂšcle dans l'Est de ses frontiĂšres actuelles.

À partir de 1903, le Burundi fait partie de l'Afrique orientale allemande. Aprùs la Premiùre Guerre mondiale, le pays tombe dans le giron de l'empire colonial belge qui s'appuie sur l'aristocratie tutsi.

L'indĂ©pendance du pays est proclamĂ©e le , date alors choisie pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale, et le roi Mwambutsa IV Ă©tablit un rĂ©gime de monarchie constitutionnelle qui sera aboli en 1966.

« La tribu des Tutsis, qui compte pour 10 Ă  15 % de la population, y domine et y dĂ©pouille de ses droits celle des Hutus, lesquels sont cinq Ă  six fois plus nombreux. Le pouvoir politique central reste un monopole tutsi. En 1987, 13 des 15 gouverneurs de provinces sont tutsis et la totalitĂ© de l'armĂ©e aussi[8]. » Des heurts ont lieu entre Tutsis et Hutus dans les annĂ©es 1960. En 1972, l'insurrection des Hutus contre le rĂ©gime dictatorial du prĂ©sident Michel Micombero (d’origine tutsi) est durement rĂ©primĂ©e, les massacres atteignent plusieurs dizaines de milliers de victimes chez les Hutus (estimation : 100 000).

Les conflits latents entre Tutsis et Hutus se poursuivent dans les annĂ©es 1970 et 1980 et dĂ©bouchent sur la guerre civile burundaise en 1993. Au dĂ©but, des milliers de civils tutsis sont massacrĂ©s par leurs voisins hutus. Puis, l'armĂ©e rĂ©agit trĂšs violemment comme en 1972 et engage une rĂ©pression trĂšs dure et massacre des Hutus. Au total 50 000 Ă  100 000 personnes (Ă  majoritĂ© hutu) sont tuĂ©es.

Une nouvelle constitution, de transition, est promulguĂ©e le , Ă©tablissant une alternance « ethnique » du pouvoir, la prĂ©sidence et la vice-prĂ©sidence changeant tous les 18 mois, alternant Tutsis et Hutus. L'accord d'Arusha entre en vigueur le , mettant un terme au conflit.

Le CNDD-FDD (hutu) parvient au pouvoir en 2005 en remportant les Ă©lections lĂ©gislatives du . Lors des Ă©lections prĂ©sidentielles du , l'AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat rĂ©unis en congrĂšs Ă©lisent Pierre Nkurunziza prĂ©sident pour un mandat de 5 ans rĂ©Ă©ligible une seule fois. 162 parlementaires votent pour Nkurunziza, 9 contre et 2 s'abstiennent. Ce scrutin constitue l'Ă©tape finale du processus de paix. Cinq ans plus tard, un congrĂšs extraordinaire du Conseil national pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie / forces de dĂ©fense de la dĂ©mocratie (CNDD-FDD) dĂ©signe le , Pierre Nkurunziza comme candidat du CNDD-FDD pour briguer un second mandat Ă  la tĂȘte du pays Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle du . Des dirigeants de l'opposition sont arrĂȘtĂ©s et cette opposition refuse de participer au scrutin. La campagne est Ă©maillĂ©e d'incidents, plusieurs membres de l'opposition sont arrĂȘtĂ©s[9]. Pierre Nkurunziza est rĂ©Ă©lu prĂ©sident avec plus de 91 % des voix, seul candidat de l'Ă©lection[10].

En 2015, Pierre Nkurunziza s'impose en avril comme le candidat du pouvoir pour l'élection présidentielle du . Cette décision est contraire à la constitution du Burundi, promulguée en . Sa candidature est néanmoins validée par une décision controversée de la Cour constitutionnelle[11]. Une nouvelle crise politique, émaillée à nouveau de violences, s'ouvre.

En , une tentative de coup d'État Ă©choue[12] - [13] - [14]. Cette tentative engendre une rĂ©pression sanglante de l'opposition de la part du prĂ©sident, avec des centaines de morts et des centaines de milliers de Burundais se rĂ©fugiant Ă  l'extĂ©rieur du pays[15]. AprĂšs plusieurs reports, l'Ă©lection prĂ©sidentielle, jugĂ©e illĂ©gale et truquĂ©e par tous les observateurs de la politique burundaise, se tient finalement en juillet. Le , la commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante proclame Nkurunziza vainqueur avec 69,41 % des suffrages[16].

La situation Ă©conomique continue Ă  se dĂ©grader. DĂ©but 2020, le gĂ©nĂ©ral Évariste Ndayishimiye est dĂ©signĂ© comme candidat pour l’élection prĂ©sidentielle du par le parti au pouvoir, pour succĂ©der Ă  Pierre Nkurunziza[17]. Il remporte l'Ă©lection prĂ©sidentielle du , en obtenant 68,72 % des voix et devance trĂšs largement le principal candidat de l'opposition, Agathon Rwasa, prĂ©sident du Conseil national pour la libertĂ© (CNL), qui rĂ©unit 24,19 % des voix[18].

Massacres et génocides

Nom Date Lieu Morts Notes
Massacres de la rĂ©volution au Rwanda 1959 Ă  1962 Partout 50 000 [19]
Massacres 1969 Partout 50 000[20] Principalement des Hutus
GĂ©nocide des Hutus et massacres 1972 Partout Entre 100 000 et plus de 200 000[21] [22] Dunnigan (1991): 210 000 morts, la grande majoritĂ© des Hutus. Des Tutsis sont massacrĂ©s.
Massacres de Hutus 1988 Partout 5 000 Ă  25 000 [23] - [19] Dunnigan (1991): 33 000 morts.
GĂ©nocide des Tutsis, au Burundi 1993 Partout 25 000 [22]
massacre du Titanic Express[24] Bujumbura 21[25] Attaque contre un autobus par le groupe Hutu Palipehutu-FNL
Massacre Ă  Itaba Itaba 267 [26]
Camp de réfugiés de Gatumba Gatumba 160 [27]

Durant la pĂ©riode de guerre civile de 1993-2004, plus de 260 000 personnes sont mortes[21].

Politique

Le Burundi est une rĂ©publique multipartite Ă  rĂ©gime prĂ©sidentiel oĂč le prĂ©sident de la RĂ©publique occupe la charge de chef d'État et oĂč le Premier ministre occupe la charge de chef de gouvernement. Le pouvoir exĂ©cutif est aux mains du gouvernement tandis que les deux chambres du Parlement (le SĂ©nat et l'AssemblĂ©e nationale) partagent le pouvoir lĂ©gislatif avec le gouvernement.

L'AssemblĂ©e nationale compte 121 siĂšges rĂ©partis en 17 circonscriptions. Parmi les dĂ©putĂ©s, 100 sont Ă©lus au suffrage universel direct. Ils doivent provenir Ă  60 % du groupe hutu et Ă  40 % du groupe tutsi et compter au moins 30 % de femmes. Si ces quotas ne sont pas atteints, autant de dĂ©putĂ©s supplĂ©mentaires qu'il est nĂ©cessaire pour les remplir sont cooptĂ©s. Trois siĂšges supplĂ©mentaires sont Ă©galement rĂ©servĂ©s Ă  des dĂ©putĂ©s twa Ă  coopter[28].

Le SĂ©nat est composĂ© de deux membres par province, un Hutu et un Tutsi, Ă©lus par les conseils communaux, de trois personnes issus de l'ethnie twa et des anciens chefs de l'État. Il doit en outre comporter au moins 30 % de femmes. Le cas Ă©chĂ©ant, il peut ĂȘtre recouru Ă  la cooptation pour atteindre les quotas[29].

Le Burundi est membre de l'Organisation internationale de la francophonie[30] de mĂȘme que de l'AssemblĂ©e parlementaire de la francophonie.

Subdivisions

Le Burundi est divisĂ© en 18 provinces, 119 communes et 2 638 ou 2 639 collines[31]. Les provinces et les communes du Burundi ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es le 25 dĂ©cembre 1959 par un dĂ©cret colonial belge[32].

En juillet 2022, le gouvernement de Burundi a proposĂ© rĂ©duire le nombre des provinces Ă  5 et de communes Ă  42. Cela rĂ©pond aux exigences d’uniformisations territoriales de la CommunautĂ© d'Afrique de l'Est. Ce projet centralisateur doit cependant ĂȘtre adoptĂ© par le parlement du Burundi[32].

Liste des provinces actuelles:

GĂ©ographie

Paysage du Burundi.

SituĂ© sur un plateau au cƓur de l'Afrique, le Burundi jouit d'un climat Ă©quatorial tempĂ©rĂ© par l'altitude (1 700 mĂštres en moyenne au centre, plus bas en pĂ©riphĂ©rie). Le mont Heha, au sud-est de Bujumbura, culmine Ă  2 670 mĂštres. Mais le point culminant du pays se trouve un peu au sud-est du mont Heha Ă  2 684 mĂštres. Une bande de terre longeant le fleuve Rusizi, au nord du lac Tanganyika, est la seule rĂ©gion dont l'altitude est infĂ©rieure Ă  1 000 mĂštres. Cette rĂ©gion fait partie du rift Albertin, extrĂȘme ouest de la vallĂ©e du Grand Rift.

Économie

Évolution du PIB rĂ©el par habitant de Burundi.

L'Ă©conomie du Burundi est principalement rurale et repose sur l'exportation agricole et l'Ă©levage. La production agricole se rĂ©partit entre les produits destinĂ©s Ă  l'exportation, comme le cafĂ©, le thĂ©, le coton et les cultures vivriĂšres. La filiĂšre du cafĂ© reprĂ©sente la premiĂšre ressource du pays (80 % des exportations). Le Burundi est Ă©galement le huitiĂšme au palmarĂšs des producteurs africains de thĂ© au dĂ©but de la dĂ©cennie 2010, classement oĂč le Kenya occupe le premier rang.

La population dĂ©pend Ă  plus de 90 % de cette agriculture, qui reprĂ©sente plus de 50 % du PIB (800 millions de dollars en 1999). L'industrie comptait pour 18 % du PNB en 1999 et les services pour 32 %.

La population active a Ă©tĂ© multipliĂ©e par deux entre 1990 et 1999, passant de 2 millions de personnes Ă  4 millions ; un actif sur deux est une femme. Le travail des enfants est rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ© comme Ă©tant courant au Burundi[33].

Depuis peu, les Burundais misent sur le tourisme.

Le Burundi est signataire du traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.

Selon les estimations de la Banque mondiale, 75 % de la population burundaise vit sous le seuil de pauvreté en 2020[34].

Burundi tamarillo

En 2022, le Burundi est classé en 130e position pour l'indice mondial de l'innovation[35].

DĂ©mographie

En 2019, la population du Burundi est estimée à 12 millions d'habitants[36], son taux de croissance en 2016 était de 3,3 %.

Bujumbura, l'ancienne capitale (au statut particulier mixte de ville et province[37]), est la ville la plus peuplĂ©e avec son million d'habitants. Les autres villes importantes sont Gitega (125 000), Muyinga (108 000), Ngozi (95 000) et Rumonge (85 000).

L'ùge médian est de 16,9 ans et la proportion des moins de 15 ans correspond à 46 % de la population totale du pays[38].

Au dernier recensement de 2008, le pays comptait 8 053 574 habitants[39], dont 497 166 vivaient Ă  Bujumbura, ancienne capitale. Un nouveau recensement gĂ©nĂ©ral est prĂ©vu en 2022[40].

Rutana, Burundi

Religion

Religions au Burundi selon le recensement de 2019[39] - [41]
ReligionPopulationPourcentage
Catholique7 519 84062,05 %
Protestante2 620 12721,62 %
Aucune religion747 7426,17 %
Musulmane305 3982,52 %
Adventiste282 3722,33 %
TĂ©moins de JĂ©hovah38 7810,32 %
Traditionnelles3 6350,03 %
Autres religions397 5033,28 %
Non dĂ©terminĂ©e203 6001,68 %
Total12 119 000[41]100,00 %

Réfugiés au Burundi

Le Burundi a abritĂ© prĂšs de 32 000 rĂ©fugiĂ©s et demandeurs d’asile en 2007 et la plupart provenaient de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et les autres du Rwanda[42]. Au cours de cette mĂȘme annĂ©e, prĂšs de 18 900 rĂ©fugiĂ©s et demandeurs d’asile vivaient dans quatre camps dirigĂ©s par le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s et les autres vivaient dans des lieux prĂ©dĂ©terminĂ©s et dans des rĂ©gions urbaines[42]. Tel que dĂ©crit dans le World Refugee Survey 2008 du ComitĂ© amĂ©ricain pour les rĂ©fugiĂ©s et les immigrants[43], les rĂ©fugiĂ©s devaient obtenir des permissions et certains documents lors de leurs dĂ©placements Ă  l’extĂ©rieur des camps qui ont limitĂ© leur capacitĂ© Ă  travailler.

Langues

Les langues officielles du Burundi sont le kirundi et le français. En , l'Assemblée nationale vote une loi faisant de l'anglais une troisiÚme langue officielle, cette loi n'a pas encore été promulguée[44]. Toutes deux langues d'enseignement, auxquelles s'ajoute le kiswahili bien qu'il ne soit pas une langue officielle du pays[45]. Le français reste toutefois une langue de l'élite, parlée par moins de dix pour cent de la population. Quant au swahili, la langue bantoue régionale, il est avant tout parlé par les commerçants et reste circonscrit essentiellement aux zones urbaines.

Culture

Au Burundi, la culture est fondĂ©e sur les traditions locales et influencĂ©e par les pays voisins. Toutefois, la diffusion de la culture a Ă©tĂ© entravĂ©e par les nombreux troubles civils. L'agriculture Ă©tant la principale industrie au Burundi, un repas burundais typique se compose de patates douces, maĂŻs et haricots. En raison de son coĂ»t, on ne mange de la viande que quelquefois par mois. Lorsque les Burundais se retrouvent lors de grandes fĂȘtes, ils boivent de l'impeke, une biĂšre de sorgho, servie dans un pot unique. Chaque personne y trempe sa paille en symbole d'unitĂ©. Plus quotidiennement, les Burundais sont de trĂšs gros consommateurs de biĂšre de banane, qui revĂȘt un nombre incalculable de noms kirundis en fonction de sa prĂ©paration et de son temps de fermentation. La biĂšre la plus consommĂ©e reste l'urwarwa.

Au Burundi, le taux d'alphabétisation est en hausse depuis la loi de 2005 sur la gratuité de l'éducation primaire. Cela étant, le grand nombre d'élÚves amenés sur les bancs de l'école a largement dépassé la capacité d'accueil des écoles, les infrastructures et le nombre de professeurs. Par ailleurs, seuls dix pour cent de garçons burundais ont accÚs à un enseignement secondaire. La tradition orale est forte et relaie histoire et leçons de vie grùce aux contes, à la poésie et au chant. L'imigani, l'indirimbo, l'amazina et l'ivyivugo sont quelques-uns des genres littéraires existant au Burundi.

FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNom françaisNom localRemarques
Unité nationaleUbumwé bw'Ábarƭndi
FĂȘte du TravailUmĆ­si mukĂșru w'ÁbakĂłzi
FĂȘte de l'IndĂ©pendanceUkwÄ­kĆ«kira kw'ÚburĆ­ndi
AssomptionIyĂșrizwa ryā BikĂ­ra-MarĂ­ya mw'Ä«juru
CommĂ©moration de l'assassinat du Prince Louis RwāgasĂłre, hĂ©ros de l'indĂ©pendanceIgāndagurwa ry'ÍncĆ­ngu y'ÚkwÄ­kĆ«kira, NyenĂ­ngoma UmugĂĄnwa LudovĂ­ko RwāgasĂłre
CommĂ©moration de l'assassinat du PrĂ©sident Melchior NdadĂĄye, hĂ©ros de la dĂ©mocratieIgāndagurwa ry'ÍncĆ­ngu y'ÍntwĂąrorĂșsăngi, NyenĂ­cĂ»bahiro MelchiĂŽro NdadĂĄye
ToussaintAbatagatífu böse

Bien que le Burundi soit un pays trĂšs largement chrĂ©tien, certaines fĂȘtes religieuses musulmanes ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans le calendrier des jours chĂŽmĂ©s, tel l'AĂŻd el-Fitr, qui cĂ©lĂšbre la fin du Ramadan.

Artisanat

L'artisanat est une importante forme d'art au Burundi. La vannerie est trÚs populaire ainsi que les masques, boucliers et les statues en bois faites par les artisans locaux. Les Batwas, une ethnie pygmée qui représente à peine 1 % de la population, se sont quant à eux spécialisés dans la fabrication de poteries. L'artisanat du Burundi, pourtant trÚs riche, fin et dont certaines formes sont tout à fait inédites, a beaucoup souffert de la guerre civile. Cependant, depuis la fin des années 2000, un renouveau trÚs net se fait sentir.

Ce renouveau s'appuie en partie sur le développement des arts plastiques proprement dits, auxquels les Burundais n'ont commencé à s'intéresser qu'assez récemment. On trouvera ainsi à Bujumbura et à Gitega des artistes capables de sculpter des scÚnes de village sur des bas-reliefs en bois et quelques peintres de paysages.

Tambourinaires du Burundi

Le tambour est une partie importante de l'hĂ©ritage culturel burundais. Le Royal-Tambours du Burundi, qui s'est produit plus de quarante ans Ă  travers le monde entier, est connu pour ses tambours traditionnels comme les amashāko, les ibishikiso, l'inkirĂĄnya et kirotsa, le petit tambour. La troupe se produit toujours, sur l'ancien site royal de Gishƍra, situĂ© Ă  quelques kilomĂštres (10 km prĂ©cisĂ©ment) au nord de GitĂ©ga, la seconde ville en importance au Burundi. La danse accompagne souvent les performances du tambour, musique populaire des cĂ©lĂ©brations et rĂ©unions de famille. Les abatÄ«mbo, dont on joue lors des cĂ©rĂ©monies officielles et des rituels, et le rythme rapide de l'abanyagasÄ«mbo sont des danses burundaises. À noter Ă©galement l'umwÄ­rƍnge (la flĂ»te), l'ikēmbe, l'indonƍngo, l'umudĂșri, l'inānga (la cithare), l'indingiti (iningiti), les inzogera, l'inzamba, l'urutaro et l'inyagĂĄra[46].

Tambours de Gitega.

La rĂ©putation des tambourinaires a dĂ©passĂ© les limites du Burundi pour devenir internationale. En Afrique, ils symbolisent mĂȘme la bonne orchestration du tambour.

Leur art est sacré. Il est aussi profane. C'est un lien mystique entre un pays, un peuple et un instrument. « Ingoma », c'est à la fois le tambour, le départ (« Inkóko ni yó ngoma » : On part au chant du coq), le royaume et l'époque.

Lors du spectacle, les tambourinaires du Burundi ou les ritualistes Batimbo forment généralement un groupe d'une vingtaine de personnes.

Spectacle de tambours traditionnels burundais Ă  Bujumbura.

Ils entrent en scĂšne, leur tambour sur la tĂȘte. Ils chantent en mĂȘme temps qu'ils dansent. DisposĂ©s en arc de cercle autour du tambour central, l'inkirĂĄnya, ils attendent son signal. Alors, rĂ©partis en deux groupes, les abanyaMashāko et les abanyaBishikizo battent leur rythme en harmonie. Le tambourinaire soliste, celui qui bat l'inkirĂĄnya ou le tambour central, exĂ©cute une danse oĂč se mĂȘlent fantaisie et gravitĂ©. Danse guerriĂšre, sa gestuelle est significative. Le soliste par moments mime le geste de se trancher la gorge. Cela traduit son attachement Ă  son pays : « Que je meure si je trahis le Tambour ! » Tous les ritualistes batimbo le suivent parce qu'il est considĂ©rĂ© comme leur roi et eux ses sujets.

Les tambourinaires ou le ritualistes batimbo du Burundi manient aussi l'humour, la satire et l'Ă©lĂ©gance. Le danseur soliste se transforme en un gentil clown marchant sur les mains, empruntant une dĂ©marche caricaturale et faisant des clins d'Ɠil au public. Les tambourinaires ou les ritualistes batimbo du Burundi occupent ikirĂĄnya ou jouent pour le public Ă  tour de rĂŽle. Ils peuvent jouer seul, Ă  deux, Ă  trois voire Ă  quatre. Ils sont de vĂ©ritables athlĂštes qui courent, sautent, se tordent le cou et/ou les hanches, font des enjambements, etc. Les tambourinaires sautent, chantent, marchent autour des tambours qu'ils battent tout en suivant la cadence qu'exige la danse de l'artiste qui danse devant eux, leur roi. Au fond, il s'appelle le roi, car, outre que ses sujets battent les tambours en rĂ©pondant Ă  son invitation, celui-ci peut arrĂȘter la danse s'il est certain que c'est ce qui est nĂ©cessaire.

Danses traditionnelles

Chaque danse fĂ©minine (urwedengwe, ihunja, umutsibo, amarwandama, etc.) ou masculine (ingoma, agasimbo, ou danse acrobatique du Buragane, intore ou danse-parade des guerriers, umuyebe, etc.) a une signification qui lui est propre et qui correspond Ă  un Ă©vĂ©nement prĂ©cis ou Ă  une profession bien dĂ©terminĂ©e. Le chant, le rythme, l’expression corporelle, les mimes sont autant de signes distincts adaptĂ©s Ă  chaque circonstance et recherchĂ©s pour toucher Ă  la fois le sens esthĂ©tique et l’esprit. Les femmes montrent des Ă©volutions chorĂ©graphiques dans lesquelles l’élĂ©gance et la souplesse des inyambo (c’est-Ă -dire les vaches aux longues cornes, bĂȘtes quasi sacrĂ©es dans le Burundi traditionnel) rivalisent avec les trĂ©pidations du train-train de la vie rurale que mĂšnent les Barundi.

Monuments

À Bujumbura, sur le BelvĂ©dĂšre surplombant la ville, se trouve le mausolĂ©e Prince Louis Rwagasore, fondateur du parti Uprona et hĂ©ros de l’indĂ©pendance du Burundi.

À 10 km de Bujumbura vers le sud, une pierre a Ă©tĂ© dressĂ©e pour commĂ©morer la rencontre des explorateurs Stanley et Livingstone.

À 114 km de la capitale, sur la route Bujumbura-Ijenda-Matana, Ă  Rutovu, est Ă©rigĂ©e une pyramide sur la source la plus mĂ©ridionale du Nil Ă  plus de 2 000 m d’altitude.

En dehors de Bujumbura, parmi les sites naturels, on peut citer la faille de Nyakazu, les chutes de Karera, les points de vue sur le lac Tanganyika à Vyanda ou à Kabonambo, les lacs de la province de Kirundo, les plantations de thé à Teza ou à Rwegura. Le Burundi possÚde aussi plusieurs sources d'eau chaude, encore peu aménagées.

  • MausolĂ©e du Prince Rwagasore.
    Mausolée du Prince Rwagasore.
  • AĂ©roport international de Bujumbura.
    AĂ©roport international de Bujumbura.

Musées

SituĂ© dans la deuxiĂšme ville du pays, Gitega, le musĂ©e national conserve depuis 1955 une collection ethnographique constituĂ©e d’objets liĂ©s Ă  la royautĂ© et Ă  la cour tels qu’ils subsistaient dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, une collection archĂ©ologique ainsi que des photos historiques.

On y trouve d'anciennes photos des rois, princes et reines du siĂšcle dernier. Elles sont entourĂ©es d’une multitude d’objets ayant appartenu aux hommes et aux femmes de ce pays : parures, bijoux, paniers de toutes les rĂ©gions, pots en terre pour une infinitĂ© d’usages, calebasses pour puiser ou pour baratter, lances pour la guerre et la chasse, instruments de forge et de sculpture, enfin les premiĂšres piĂšces de monnaie datant des diverses colonisations.

À Gishora (en), le site royal abrite aussi la reconstitution grandeur nature d’une habitation de type royal. On visite toutes les cours attenantes Ă  la maison principale puis la hutte ronde couverte d’un toit en dĂŽme tressĂ© et recouverte d’une Ă©paisse couche de chaume.

À Bujumbura, le musĂ©e vivant, tout prĂšs du lac, possĂšde une voliĂšre oĂč vivent quelques espĂšces d’oiseaux du Burundi et un centre de recherches herpĂ©thologiques qui expose dans ses grandes fosses et vitrines beaucoup d’espĂšces de reptiles, notamment les crocodiles du lac Tanganyika. Depuis 2011, un vrai centre culturel s'est dĂ©veloppĂ© autour de ce musĂ©e, avec un amphithĂ©Ăątre extĂ©rieur pour accueillir des reprĂ©sentations, ainsi que des boutiques d'artisanat local.

Théùtre

Le théùtre s'est récemment développé au Burundi, grùce notamment à deux compagnies : la troupe Pili-Pili du Français Patrice Faye et la troupe Lampyre de Freddy Sabimbona. Ces deux troupes se produisent réguliÚrement dans les enceintes de l'Institut français du Burundi (anciennement Centre culturel français).

Cinéma

Le premier long mĂ©trage burundais est Gito, l'ingrat de LĂ©once Ngabo, qui sort en 1992. Le personnage principal, Gito, est un homme qui a rĂ©ussi Ă  aller faire des Ă©tudes en France ; trĂšs fier de sa rĂ©ussite et trĂšs imbu de lui-mĂȘme, il retourne au Burundi empli de mĂ©pris pour son pays natal, avec la certitude que son parcours lui permettra de tout obtenir facilement, que ce soit en affaires ou auprĂšs des femmes. En 2012 sort un deuxiĂšme long mĂ©trage, Les Pieds et les Mains (Amaguru n’amaboko) de Roland Rugero, qui raconte les dĂ©buts d'un jeune joueur de football prometteur dont l'oncle tente de dĂ©tourner la bourse de soutien au profit de la corruption[47].

En 2009 est créé le Festival international du Cinéma et de l'Audiovisuel du Burundi (Festicab), qui vise à promouvoir et à récompenser les films, cinéastes et acteurs burundais[48]. Lors de sa premiÚre édition, le festival ne met en compétition que trois films, mais présente déjà une vingtaine de films tout genres et formats confondus lors de sa troisiÚme édition en 2011[49].

Sport

Aux Jeux olympiques, le Burundi a remportĂ© une mĂ©daille d'or grĂące Ă  VĂ©nuste Niyongabo en 1996 Ă  Atlanta sur 5 000 mĂštres, ainsi qu’une mĂ©daille d'argent aux Jeux de Rio en 2016 gagnĂ©e par Francine Niyonsaba sur 800 mĂštres.

Tourisme

Parc national de la Kibira

PerchĂ© sur la crĂȘte Congo-Nil avec 40 000 hectares de forĂȘt prĂ©servĂ©e, ce parc est la plus grande rĂ©gion naturelle encore intacte au Burundi. D’une grande richesse vĂ©gĂ©tale, le parc abrite plusieurs familles de chimpanzĂ©s, de babouins, cercopithĂšques et colobes noirs. Les 180 km de pistes permettent la surveillance motorisĂ©e du massif forestier et l’accĂšs facile aux touristes.

À l’intĂ©rieur du massif se trouve Ă©galement une source d’eau thermale. L’accĂšs au parc se fait Ă  travers les immenses plantations de thĂ© de Teza et Rwegura.

Parc national de la Ruvubu

Le parc national de la Ruvubu, situĂ© de part et d’autre de la riviĂšre Ruvubu, encadrĂ© de hauts massifs montagneux, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de tous ses habitants et rendu Ă  la vie sauvage. Le rĂ©seau de pistes de 100 km environ permet d’atteindre de nombreux observatoires.

Réserve gérée de la Rusizi

Parc national de la Rusizi.

La rĂ©serve gĂ©rĂ©e de la Rusizi est proche de l'ancienne capitale Bujumbura. Le delta de la Rusizi (sur 500 ha) est constituĂ© d’une vĂ©gĂ©tation de Phragmites mauritanus, il est parcouru par quelques familles d’antilopes et par des hippopotames en quĂȘte de pĂąturage.

La palmeraie de la Rusizi, sur la route de Cibitoke, Ă  10 km de Bujumbura), possĂšde une vĂ©gĂ©tation acclimatĂ©e Ă  une faible pluviositĂ© (des Ă©pineux et des euphorbes) et de palmiers Hyphane bengalensis var ventricosa. Au sein de la rĂ©serve se trouvent des Ă©tangs naturels formĂ©s par d'anciens mĂ©andres de la Rusizi oĂč des centaines d’oiseaux viennent se nourrir de poissons.

RĂ©serve naturelle de Bururi

La rĂ©serve naturelle de Bururi couvre une superficie de 3 300 ha. C'est une forĂȘt humide d’altitude, oĂč ont Ă©tĂ© identifiĂ©s 117 espĂšces d’oiseaux et 25 espĂšces de mammifĂšres.

SituĂ©e Ă  seulement 33 km de Rumonge par une route allant des bords du lac jusqu'Ă  la rĂ©serve.

Les rĂ©serves naturelles forestiĂšres de Rumonge, Kigwena et Mugara sont en cours d’amĂ©nagement pour permettre aux chimpanzĂ©s et aux cercopithĂšques d’y trouver assez de nourriture pour s'installer et se reproduire. Il existe une chute d’eau thermale, situĂ©e dans la rĂ©serve de Mugara. Les plages du Tanganyika, toutes proches, sont propices Ă  la baignade.

Réserve naturelle gérée du lac Rwihinda

La rĂ©serve naturelle gĂ©rĂ©e du lac Rwihinda est un sanctuaire pour les oiseaux aquatiques migrateurs qui viennent s’y reproduire. Tous les oiseaux dĂ©sormais protĂ©gĂ©s grĂące Ă  un effort d’amĂ©nagement des bords du lac, nichent maintenant de plus en plus nombreux sur les Ăźlot verdoyants et les marĂ©cages tout proches. GrĂące Ă  des barques mises Ă  la disposition des visiteurs, il est possible d'approcher, sans les effrayer, de la plus grande variĂ©tĂ© d’oiseaux possible.

Faille de Nyakazu et chutes de la Karera

Sur le massif de Nkoma situé dans la province de Rutana au sud-est du Burundi, se distinguent deux sites naturels : les chutes de Karera et la faille de Nyakazu.

Au sud-est du Burundi, dans la province de Rutana, commune de Mpinga-Kayove, sur la colline de Shanga, se trouvent les chutes de Karera. Ces chutes sont orientées du nord au sud et s'étendent sur 142 ha. Elles sont subdivisées en six branches et réparties sur trois paliers.

Sur un premier niveau, se trouve une chute principale subdivisĂ©e en deux branches parallĂšles d'une longueur estimĂ©e Ă  80 m environ qui se dĂ©verse sur un bassin. Cette chute comprend plusieurs cascades de tailles diffĂ©rentes entrecoupĂ©es de deux plates-formes. À l'ouest de cette chute principale se trouve une autre cascade moins importante de 50 m environ. Les eaux de ces deux chutes convergent sur un deuxiĂšme palier pour former la troisiĂšme cascade qui se dĂ©verse sur la vallĂ©e. Ces eaux coulent Ă  travers une galerie forestiĂšre entourĂ©e d'une savane Ă  Parinari curatellifolia et Pericopsis angolensis et de grands arbres tels que le Newtonia buchananii. C'est Ă  partir de 1980 que les chutes de Karera ont Ă©tĂ© instituĂ©es en aire protĂ©gĂ©e.

La faille de Nyakazu s'ouvre sur la dépression du Kumoso. C'est une entaille dans le massif de Nkoma qui surplombe la plaine et se prolonge à la frontiÚre avec la Tanzanie. Cette faille est d'origine tectonique récente et s'étend sur 600 ha. On y trouve des vestiges historiques d'un fort allemand.

On observe Ă©galement une chute saisonniĂšre d'une hauteur de plus de 100 m qui se dĂ©verse sur une vallĂ©e couverte d'une forĂȘt constituĂ©e de diffĂ©rentes espĂšces notamment Entandrophragma excelsum. Autour de la faille, il existe une forĂȘt claire Ă  Brachystegia. C'est une zone de conservation des arbres de haute altitude qui jouit d'un microclimat particulier.

Les espÚces de faune ne sont pas toutes inventoriées.

Pierre de Stanley-Livingstone

MĂ©morial Livingstone.

Une pierre fut érigée à une dizaine de kilomÚtres au sud du site de la future Bujumbura (qui n'allait naßtre que quelques décennies plus tard sous le nom de Usumbura) pour immortaliser la rencontre du à Mugere, entre le savant Livingstone et le jeune reporter Stanley, parti à sa recherche.

Lac Tanganyika

Le lac Tanganyika, ou Tanganika est l'un des Grands Lacs d'Afrique, deuxiĂšme lac africain par la surface aprĂšs le lac Victoria, le deuxiĂšme au monde par le volume et la profondeur aprĂšs le lac BaĂŻkal. Il est le plus poissonneux du monde. Ses eaux rejoignent le bassin du Congo puis l'ocĂ©an Atlantique. On estime que sa formation remonte Ă  environ 20 millions d'annĂ©es (MiocĂšne).

Son nom, Etanga'ya'nia en bembé (ou kibembe), signifie « lieu de mélange ». Richard Francis Burton et John Hanning Speke furent les premiers Européens à l'apercevoir et décidÚrent de conserver son nom d'origine, contrairement à l'usage en vigueur à l'époque. Burton s'attribua seul la paternité de la découverte, ce qui brouilla les deux hommes à vie.

GĂ©ographie

Lac Tanganyika.

Le lac Tanganyika couvre une superficie de 32 900 km2 (approximativement la mĂȘme superficie que la Belgique) et s'Ă©tire sur 677 km le long de la frontiĂšre de la Tanzanie (Ă  l’est) et de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (Ă  l'ouest) ; son extrĂ©mitĂ© nord sĂ©pare ces deux pays du Burundi, son extrĂ©mitĂ© sud les sĂ©pare de la Zambie. On retrouve Ă  l'ouest (du cĂŽtĂ© congolais), les monts Mitumba.

Il est situĂ© sur la branche occidentale de la vallĂ©e du Grand Rift. Sa tempĂ©rature de surface est de 25 °C en moyenne pour un pH avoisinant 8,4. La profondeur ainsi que la localisation tropicale du lac empĂȘchent le renouvellement total des masses d'eau et la plus grande partie des eaux profondes sont des eaux fossiles et anoxiques.

Le lac Tanganyika fait maintenant partie du bassin hydraulique du fleuve Congo. Il s'y déverse par son émissaire, la Lukuga. Jusqu'en 1878, cette riviÚre se jetait dans le lac, mais des mouvements tectoniques, et surtout la montée du niveau de l'eau, en ont inversé le sens vers le Congo.

Le bassin drainant du lac Tanganyika couvre une superficie de 250 000 km2. Les principales riviĂšres qui l'alimentent sont la Malagarasi, la Rusizi, la Ifume, la Ruvubu et la Ntahangwa qui y dĂ©versent 24 km3 d’eau par an ; les pluies, quant Ă  elles, en apportent 41 km3 par annĂ©e. La Malagarazi est plus ancienne que le lac lui-mĂȘme et se trouvait auparavant dans le prolongement du Congo.

Faune et flore

Le lac Tanganyika abrite au moins 250 espĂšces de poissons cichlidĂ©s (Neolamprologus, Paleolamprologus, Altolamprologus, Xenotilapia, Julidochromis, Telmatochromis, Tropheus, Petrochromis) et 150 espĂšces de non-cichildĂ©s (Stolothrissa, Limnothrissa), dont la plupart vivent le long de la cĂŽte jusqu'Ă  environ 180 mĂštres de profondeur. La plus grande part de la biomasse se situe dans la zone pĂ©lagique. Elle est dominĂ©e par six espĂšces : deux espĂšces de sardines du Tanganyika et quatre espĂšces de lates. La quasi-totalitĂ© des espĂšces de cichlidĂ©s sont endĂ©miques et plusieurs sont apprĂ©ciĂ©es comme poissons d'aquarium.

Le cobra d'eau (Boulengerina annulata stormsi, espÚce endémique) est un reptile adapté à la vie sub-aquatique, comme les serpents marins des récifs coralliens. La partie terminale du corps est comprimée latéralement afin de faciliter la nage. Jeune, il se nourrit volontiers de Neolamprologus vivant dans les coquilles de Neothauma tanganyicense (escargots endémiques du lac Tanganyika) ; adulte, il n'hésite pas à s'attaquer à des proies beaucoup plus imposantes.

Transports

SituĂ© Ă  10 km du centre-ville de Bujumbura, l'aĂ©roport international Melchior Ndadaye est desservi par 8 compagnies aĂ©riennes.

Dans la fiction

Divers

L'école Carolus-Magnus-Schule au Burundi. L'école bénéficie du fonds de la campagne Ta journée pour l'Afrique de l'organisation humanitaire allemande Aktion Tagwerk[51].
  • FrontiĂšres terrestres : 974 km (Tanzanie 451 km ; Rwanda 290 km ; RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo 233 km)
  • Littoral : km
  • ExtrĂ©mitĂ©s d'altitude : +772 m Ă  +2 670 m
  • Taux d'alphabĂ©tisation (2015) : 85,6 %
  • IndĂ©pendance : (ancien protectorat belge ; accordĂ©e par l'ONU)
  • Lignes de tĂ©lĂ©phone : 35 000 (2006)
  • TĂ©lĂ©phones portables : 250 000 (2007)
  • Utilisateurs d'Internet : 60 000 (2006)
  • Nombre de fournisseurs d'accĂšs Internet : 5 (2008)
  • Routes : 12 322 km (dont 1 286 km goudronnĂ©s) (2004)
  • Voies ferrĂ©es : km
  • Voies navigables : km
  • Nombre d'aĂ©roports : 7 (dont 1 avec des pistes goudronnĂ©es) (2013)

Codes

Le Burundi a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Voir la section Langues pour ce qui concerne l'anglais.

Références

  1. Article 11 de la Constitution du Burundi. Assemblée du Burundi, « Constitution de la République du Burundi », constitution de 2005 (révisée en 2018) [PDF], sur assemblee.bi (consulté le ).
  2. « Loi no n du portant fixation de la capitale politique et de la capitale économique du Burundi » [PDF], sur presidence.gov.bi, (consulté le ).
  3. (en) « Africa : Burundi — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consultĂ© le ).
  4. « Burundi - PIB ($ US courant) | Statistiques », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le ).
  5. Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
  6. (en) « Gini index », sur Banque mondiale (consulté le ).
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  8. Jean François Revel, La connaissance inutile, Pluriel, p. 137.
  9. « Élection prĂ©sidentielle sous haute tension ce lundi au Burundi », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
  10. AFP, « Burundi : Pierre Nkurunziza, unique candidat, rĂ©Ă©lu prĂ©sident », Le Point,‎ (lire en ligne)
  11. « Burundi : le risque de contagion rĂ©gionale existe », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Putsh au Burundi: le gĂ©nĂ©ral estime que la candidature de Nkurunziza s'est faite "au mĂ©pris" des Burundais », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne)
  13. TrĂ©sor Kibangula, « À Dar es-Salaam, les chefs d’État de l’Afrique de l’Est condamnent le coup d’État au Burundi », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  14. « Burundi : le chef des putschistes annonce leur reddition », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  15. MĂ©lanie Gouby, « Au Burundi, le rĂ©gime resserre sa poigne », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  16. « Burundi : Nkurunziza dĂ©clarĂ© vainqueur Ă  la prĂ©sidentielle », Euronews,‎ (lire en ligne)
  17. « Burundi : Évariste Ndayishimiye dĂ©signĂ© candidat Ă  la prĂ©sidentielle par le CNDD-FDD », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  18. « Évariste Ndayishimiye Ă©lu prĂ©sident du Burundi (officiel) », RFI,
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  21. « Twentieth Century Atlas - Death Tolls », sur necrometrics.com (consulté le )
  22. White, Matthew. Death Tolls for the Major Wars and Atrocities of the Twentieth Century: C. Burundi (1972-73, primarily Hutu killed by Tutsi) 120,000
  23. Barbara Harff. No Lessons Learned from the Holocaust? Assessing Risks of Genocide and Political MassMurder since 1955. The American Political Science Review, Vol. 97, No. 1 (Feb., 2003), p. 57-73. Published by: American Political Science Association. Stable URL:
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  36. Codes et lois du Burundi 2010, Tome 2 : « Code de l'Organisation politique et administrative : Titre II Organisation territoriale » [PDF], sur le site du ministÚre de la Justice du Burundi (www.justice.burundi.gov.bi) (consulté le ).
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  38. Institut de statistiques et d’études Ă©conomiques du Burundi (ISTEEBU), « Recensement GĂ©nĂ©ral de la Population et de l'Habitat 2008 » [PDF], sur le site de l'ISTEEBU (www.isteebu.bi) (consultĂ© le ), p. 1 et 29.
  39. « https://mobile.twitter.com/bcrrgphae2022 », sur Twitter (consulté le )
  40. Dans le rapport de recensement de 2008, les statistiques religieuses portent sur les 7 964 078 habitants vivant en « mĂ©nage ordinaire » (98,89 % de la population), par opposition aux 89 496 habitants vivant en « mĂ©nage collectif » (maison de retraite, foyer, prison, etc.) dont les donnĂ©es ne sont pas fournis. Tableau 1.2 (population par type de mĂ©nage) et Tableau 1.13 (population vivant en mĂ©nages ordinaires par religion) du rapport.
  41. U.S. Committee for Refugee and Immigrants. 2008. "World Refugee Survey 2008." Disponible sur le Web http://www.refugees.org/article.aspx?id=2114&subm=179&area=Investigate.
  42. U.S. Committee for Refugees and Immigrants.
  43. « Burundi : l'anglais officialisé aux cÎtés du français et du kirundi », sur RFI, .
  44. « Burundi : l'anglais officialisĂ© aux cĂŽtĂ©s du français et du kirundi », RFI.fr,‎ (lire en ligne).
  45. RĂ©vĂ©rien Abarugira, IbicĂșrarāngisho nĂąngamuzĂ­ki vy'Ă­kirĆ­ndi, Les Presses LavigĂ©ries, Bujumbura, 2000.
  46. « Burundi-cinéma : enfin un deuxiÚme long métrage ! », article d'AdolpheB sur le site Afrique le . Page consultée le .
  47. Éditorial de la 5e Ă©dition du festival en 2013. Page consultĂ©e le .
  48. « Un cinéma burundais en ébullition », article de Claire Diao sur le site Afrik le . Page consultée le .
  49. « Festival du film francophone d'AngoulĂȘme 2020 : retrouvez le palmarĂšs complet de la 13e Ă©dition », sur www.cnews.fr, (consultĂ© le )
  50. Reportage : « Ta journée pour l'Afrique ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Christel Martin, Un autre Burundi, Sepia, Saint-Maur-des-FossĂ©s, , 91 p. (ISBN 978-2-84280-032-1).
  • Augustin Nsanze, Le Burundi contemporain : L'État-nation en question (1956-2002), Paris, L'Harmattan, , 51 p. (ISBN 978-2-7475-1321-0).
  • Questions sur la paysannerie au Burundi. Actes de la Table ronde sur « Sciences sociales, humaines et dĂ©veloppement rural », organisĂ©e par la facultĂ© des lettres et sciences humaines, Bujumbura, du 7 au 11 mai 1985., UniversitĂ© du Burundi, .
  • Jean-François Revel, La connaissance inutile, Pluriel, p. 137 et suivantes

Articles connexes

Liens externes

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