Royaume du Burundi
Le Royaume du Burundi était une entité politique gouvernée par un roi. Son territoire correspondait à celui de l'actuel Burundi, situé dans l'Afrique des Grands Lacs, en Afrique de l'Est. Le royaume, à majorité Hutu, était dirigé par un monarque Tutsi, dont le titre était mwami. Créé au xviie siècle, le royaume fut préservé durant la colonisation européenne et fut un État indépendant entre 1962 et 1966.
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Devise | Dieu, le Roi et le Burundi |
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Statut |
État indépendant (xviie siècle–1890) Composante de l'Afrique orientale allemande (1890–1916) Composante du Ruanda-Urundi (1916–1962) État indépendant (1962–1966) |
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Capitale | Muramvya |
Monnaie | Roupie de l'Afrique orientale allemande, franc congolais, Franc du Ruanda-Urundi et Franc burundais |
Entités suivantes :
Histoire
La date de la fondation du royaume est inconnue mais remonte probablement au xviie siècle lorsque les Tutsis commencèrent à dominer les Hutus, pourtant plus nombreux. Sous la direction du roi (mwami) Ntare Ier (qui régna de 1675 à 1705), le royaume s'étendit et annexa nombre de ses voisins[1]. Quoique toujours dirigé par le mwami, le royaume était très décentralisé et les chefs régionaux jouissaient d'une large indépendance. Avant l'arrivée des colonisateurs, les guerres de succession étaient fréquentes[1].
En 1890, le Burundi devint une composante de l'Afrique orientale allemande mais il ne fut pas effectivement occupé ou dirigé par le pouvoir colonial. Durant la Première Guerre mondiale, les troupes belges, venues du Congo belge voisin, envahirent et occupèrent la région. Les Belges se virent attribuer un mandat de la Société des Nations sur le Burundi et le Royaume du Rwanda ; ils conservèrent cependant intactes un bon nombre des institutions du royaume[1].
Alors que la monarchie rwandaise fut abolie par une révolution entre 1959 et 1961, la monarchie burundaise réussit à survivre durant la période coloniale puis post-coloniale. En 1962 le royaume du Burundi gagna à nouveau son indépendance, sous forme d'une monarchie constitutionnelle, dans laquelle le mwami détenait le pouvoir exécutif tandis que le pouvoir législatif était confié au parlement[2]. Des violences éclatèrent cependant entre la majorité Hutu et la minorité Tutsi, de 1963 à 1965 ; elles culminèrent avec le coup d'État manqué de 1965, dirigé contre Mwambutsa IV. Le fils de Mwambutsa IV, Ntare V, déposa son père par un coup d'État en juillet 1966, mais fut lui-même chassé du pouvoir par un troisième coup d'État en , mené par son Premier ministre, Michel Micombero, lequel abolit la monarchie[2].
Postérité
La plupart des membres de la famille royale vivent de nos jours en exil en France. La princesse Esther Kamatari s'est présentée à l'élection présidentielle d' (en)[3] sous l'étiquette du parti Abahuza. Ses partisans pensent que la restauration d'une monarchie constitutionnelle pourrait aider à calmer les tensions qualifiées d'ethniques[4].
Le drapeau du royaume arbore un karyenda (un tambour) en son centre, symbole de l'autorité royale[5].
Articles connexes
Notes et références
Notes
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kingdom of Burundi » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Kingdom of Burundi », Encyclopædia Britannica en ligne (consulté le ).
- (en) « Burundi: Fall of the Monarchy (1962 - 1966) », African Democracy Encyclopaedia Project (consulté le ).
- (en) « Princess for president in Burundi », BBC News, .
- (en) « Pro-monarchy party gets green light in Burundi », Panapress, (consulté le ).
- (en) Mauro Talocci et Whitney Smith (revised and updated by), Guide to the Flags of the World (ISBN 978-0-688-01141-3 et 0-688-01141-1), p. 153.
Bibliographie
- Joseph Gahama, Le Burundi sous administration belge : la période du mandat, 1919-1939, Paris, Karthala, , 465 p. (ISBN 978-2-86537-089-4, lire en ligne)