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Esther Kamatari

La princesse Esther Kamatari, née au Burundi le [1], est un membre de la famille royale du Burundi, de la dynastie Ganwa, en exil en France, également mannequin et écrivain. Son père, le prince Ignace Kamatari, est le frère du roi Mwambutsa IV.

Esther Kamatari
Description de cette image, également commentée ci-après
Esther Kamatari en 2006.
Biographie
Titulature Princesse du Burundi
Dynastie Ganwa
Naissance
Giheta (Ruanda-Urundi)
Père Ignace Kamatari
Mère Agrippine
Conjoint Pierre Bassez
Gilles Herbulot
Enfants Premier lit :
Frédérique Bassez Kamatari
Deuxième lit :
Jade Herbulot Kamatari
Arthur Herbulot Kamatari
Description de l'image Coat of arms of the Kingdom of Burundi.svg.

Biographie

L'assassinat de son père en 1964[2] ainsi que la chute de la monarchie sont deux événements qui ont déterminé le cours de sa vie.

Elle s'exile pour la France en 1970 où elle entreprend des études de droit. Elle est repérée par le couturier Paco Rabanne et entreprend une carrière de mannequin[3].

Durant sa carrière internationale de top model, elle défile pour les plus grandes maisons de haute couture dont la maison Lanvin, et elle devient la première mannequin noire de l'histoire[4]. Ensuite, Esther Kamatari se distingue par ses engagements humanitaires en faveur de son pays, notamment envers les femmes et les orphelins[5]. Elle est notamment l'initiatrice d'une démarche solidaire originale qui consiste à placer les enfants orphelins dans des familles d'accueil.

En 1999, elle est primée pour son action humanitaire parmi les African Ladies à l'UNESCO à Paris[6]. Le 17 novembre de cette année-là, elle est reçue à la Chambre des députés italiens à Rome en présence du président de la Chambre Luciano Violante pour présenter son action sur la réinsertion des enfants traumatisés de guerre[7].

En 2004, Esther Kamatari intervient au premier congrès mondial de « La Femme noire leader », à l'UNESCO[8].

Auteur du livre Princesse des Rugo. Mon histoire, elle est choisie par le mouvement Abahuza (« rassembler » en kirundi) pour le représenter lors des élections législatives, et communales de et présidentielle (en) d'août 2005[9].

En 2007, Esther Kamatari témoigne de son action pour les orphelins du Burundi au congrès du Mouvement mondial des mères, à l'UNESCO à Paris[10].

En 2008, elle est élue conseillère municipale en France, à Boulogne-Billancourt, chargée de la solidarité internationale, et réélue en 2014[11].

Depuis 2010, elle contribue Ă  la formation au mannequinat dans les banlieues, soutenue par la ville de Montfermeil et le groupe LVMH[12].

En 2012, elle parraine, aux côtés du président Abdou Diouf, une soirée de gala au profit d’un centre multimédia pour les femmes de Rutana, au Burundi[13].

En , elle s'oppose au transfert de la dépouille de son oncle, le roi Mwambutsa IV à Bujumbura, en invoquant le respect de la mémoire du roi, qui s'est opposé dans son testament à ce que sa dépouille repose au Burundi[14] - [15] - [16].

En 2015, elle rejoint le cercle fermé des égéries de la maison Guerlain dont elle devient l'ambassadrice extraordinaire[17] - [18].

En mars 2015, elle initie à Abidjan, lors du festival N'Zassa Mode, du styliste Ciss St Moïse, un défilé de rue ouvert à l'ensemble de la population. Cet événement se déroule dans les rues de Treichville avec la participation de créateurs venus du Sénégal, du Gabon, de la Mozambique, du Cameroun, du Niger, du Congo, de France, etc.[19]

En 2017, Esther Kamatari obtient gain de cause à Genève contre le gouvernement du Burundi qui voulait rapatrier la dépouille du roi Mwambutsa IV. Elle déclare : « La patrie se construit avec les vivants pas avec les morts[20]. » Le 30 juin de la même année, elle fait ré-inhumer les restes de l'ancien souverain au cimetière de Meyrin, en Suisse, et lui rend hommage[21] - [22] - [23].

En 2018, elle s'engage pour la santé des femmes dans la lutte contre le cancer du sein et les risques liés à l'éclaircissement de la peau[24].

En janvier 2019, elle est la marraine de l’exposition-vente photographique Black Queens, à l’Espace Remix à Paris, conçue à la fois comme un hommage à la beauté noire et à la black fashion, regroupant la nouvelle vague de mannequins, stylistes et photographes issus du continent. Les bénéfices de l’exposition sont reversés à un orphelinat de Gao, au nord du Mali[25]. En mars, à la tête d'une délégation composée des partenaires et de journalistes, invitée par la première Dame du Mali et présidente de l'ONG Agir, elle remet les jouets collectés et un bus acheminé depuis la France jusqu'à Gao grâce aux dons, à l'orphelinat du Centre Niali de Gao[26]. En septembre de la même année, elle participe à la première saison du jeu d’aventure Fort Boyard Afrique sur Canal + Afrique, les gains remportés étant destinés à l'orphelinat de Gao au Mali[27].

En 2020, elle crée sur place, au Mali, une fondation environnementale, la fondation Princesse Esther Kamatari, mais à la suite de la pandémie de Covid-19, début 2020, elle décide de réorienter en urgence l'activité de cette fondation à la fabrication de masques de protection[28] - [29] en utilisant l'or blanc du mali le coton malien. Ces masques sont offerts aux pompiers, à la Protection civile, au ministère de la Santé, à l'école du maintien de la paix. En partenariat avec l'ONG Mali Health, la fondation réalise des kits de masques et savons maliens pour les femmes et les enfants, remis en particulier aux femmes minières. La princesse déclare durant la campagne de distribution de kits :

« J’invite toutes les femmes, elles qui donnent la vie, et la font grandir à porter les masques pour se protéger du virus, protéger les enfants et protéger les autres[30]. »

En fĂ©vrier 2021, après avoir parcouru plus de 4 000 km de route et de piste Ă  travers le Mali Ă  la rencontre des femmes minières avec la Femima (FĂ©dĂ©ration des femmes minières du Mali), Esther Kamatari met Ă  l'honneur avec sa fondation 25 orpailleuses au cours d'un dĂ©filĂ© unique Ă  Bamako lors d'un salon dĂ©diĂ© Ă  l'or du Mali (Afrik Or)[31] - [32].

En mai 2021, Esther Kamatari initie avec sa fondation, en partenariat avec la MINUSMA, la crĂ©ation d'un parcours sportif de 800 mètres et d'une aire de repos en pavĂ©s plastiques recyclĂ©s, vĂ©ritable site pilote Ă  Bamako au Mali pour dĂ©montrer la faisabilitĂ© du recyclage des dĂ©chets plastiques de manière artisanale par les populations locales. Le projet « Bamako, zĂ©ro plastique » est lancĂ© le 24 mai 2021 Ă  la porte de la capitale. Il contribue Ă  l'assainissement, il est pourvoyeur d'emplois pour les plus dĂ©favorisĂ©s, et il contribue Ă  la formation des populations sur la protection de l'environnement[33] - [34].

Le 21 octobre 2021, elle est prĂ©sente Ă  Madrid Ă  l'avant première du film Voiceless, el genocidio silenciado, avec Lievan Manisha, Alfonso Armada[Note 1], Martin Soto, Victor G. Villaviega[Note 2]. Le film, qui reconstitue une histoire dramatique et oubliĂ©e du Burundi, petit pays des Grands Lacs d’Afrique, est le rĂ©sultat de 16 entretiens dont un avec la Princesse, menĂ©s sur trois ans, dans sept pays d’Afrique, trois  continents diffĂ©rents[Note 3].

Famille et descendance

De ses deux mariages sont nés trois enfants :

  1. avec Pierre Bassez, qu'elle Ă©pouse en avril 1972, elle a une fille :
    1. Frédérique Bassez Kamatari (née à Berck le 2 janvier 1972)[35], comédienne[36]et metteur en scène
  2. avec le Dr Gilles Herbulot[37], qu'elle Ă©pouse le 3 octobre 1986, elle a une fille et un fils :
    1. Jade Herbulot Kamatari (née à Paris le 6 juillet 1986)[38], comédienne[39] et metteuse en scène[40] - [41].
    2. Arthur Herbulot Kamatari (né à Boulogne-Billancourt en 1991)[42], dit Prince Arthur Kamatari[43], musicien[44], membre du groupe Calypsodelia.

DĂ©coration

Publications

  • Esther Kamatari et Marie Renault, Princesse des Rugo : Mon histoire, Paris, Bayard, (ISBN 2-227-13914-5, BNF 37655609)
  • TĂ©moins de souffrance des protagonistes de la libertĂ© Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s. Rencontres avec... Esther Kamatari (Testimoni della sofferenza protagoniste di libertĂ  alla Camera dei deputati 2000 (ISBN 9788892002586))
  • Esther Kamatari Prinses zonder land , Arena Amsterdam 2005, (ISBN 90-6974-718-9)[46]

Notes et références

Notes

  1. Président de Reporters sans frontières Espagne.
  2. Réalisateurs d'un documentaire historique sur le génocide des tutsis de 1993 au Burundi.
  3. Le fil conducteur du rĂ©cit est l’histoire de LiĂ©vin Manisha. Ă€ l’âge de six ans, il assiste au meurtre de ses voisins et de sa famille, victimes de l’attaque gĂ©nocidaire qui se dĂ©chaĂ®ne au Burundi après l’assassinat du prĂ©sident. RĂ©fugiĂ© dans son propre pays et victime d’un enlèvement violent, LiĂ©vin dĂ©cide de quitter le Bur undi pour sa vie. Après avoir parcouru 3 000 kilomètres, il arrive Ă  Johannesbourg, en Afrique du Sud. Sa dĂ©termination Ă  dĂ©noncer la situation de son peuple l’emmène Ă  New York et sa voix finit par ĂŞtre entendue Ă  l’ONU.

Références

  1. Esther Kamatari et Marie Renault, Princesse des Rugo. Mon histoire, Bayard, Paris, 2001, p. 16.
  2. Raphaël Ntibazonkiza, Au royaume des seigneurs de la lance : De l'indépendance à nos jours (1962-1992), (lire en ligne), p. 3, 37.
  3. « Fashion Designer Paco Rabanne And Top Model Esther Kamatari, Paris,... », sur Getty Images (consulté le ).
  4. « Princesse Kamatari à cmidi du 20 mars 2015 avec Caroline Dasylva », sur YouTube, (consulté le ).
  5. « Portrait: Esther Kamatari un modèle pour top model (lien archivé) », sur le blog france-metissage.com (consulté le ).
  6. Esther Kamatari, « Honorifique », sur esther.kamatari.free.fr, (consulté le ).
  7. (it) « Camera: Domani incontro con Esther Kamatari », sur camera.it (consulté le ).
  8. Esther Kamatari, « UNESCO », sur esther.kamatari.free.fr, (consulté le ).
  9. (en) « Princess for president in Burundi », sur le site de la BBC, (consulté le ).
  10. « Esther Kamatari - Princesse maman », sur famillechretienne.fr (consulté le ).
  11. « Boulogne - Billancourt », sur boulognebillancourt.com (consulté le ).
  12. « Montfermeil change d'image », sur le site du Figaro.fr, (consulté le ).
  13. « Inauguration du Centre Ijambo de Rutana », sur le site du Cercle des anciens et des amis de l'Organisation internationale de la Francophonie, (consulté le ).
  14. Cédric-Soledad Urakeza, « Le corps du roi Mwambutsa exhumé, mais son transfert vers le Burundi suspendu (lien archivé) », sur le site IWACU les voix du Burundi, (consulté le ).
  15. « Les restes du roi Mwambusta IV ne seront pas rapatriés de Suisse mercredi comme prévu », sur le site Sous le manguier.com, (consulté le ).
  16. Marc Niyonkuru, « Divergeances sur le retour des restes du roi Mwambutsa IV au sein de sa famille », sur le site de la radio Isanganiro, (consulté le ).
  17. « Esther Kamatari, la nouvelle égérie de Guerlain », sur le site Le Parisien.fr, (consulté le ).
  18. « Femmes au pluriel : interview de Princesse Esther Kamatari », sur YouTube, (consulté le ).
  19. « Article », sur lebanco.net (consulté le ).
  20. Suisse : Le gouvernement burundais débouté dans le procès de rapatriement de la dépouille du Roi Mwambutsa, Radio publique africaine.
  21. « Kamatari : "Aucun pouvoir n’a été reconnaissant envers le signataire de l’indépendance" », IWACU,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. RFJ, Radio Fréquence Jura, « La dépouille de l'ex-roi de Burundi retrouve la paix à Meyrin (GE) », sur rfj.ch (consulté le ).
  23. « La dépouille de l'ex-roi de Burundi retrouve Meyrin », tdg.ch, (consulté le ).
  24. « Esther Kamatari, une princesse engagée pour la santé des femmes », sur Franceinfo, (consulté le ).
  25. « Esther Kamatari : “La mode africaine est encore trop peu visible” », sur Télérama.fr (consulté le ).
  26. « Les Black Queens de Paris à Gao », sur mademoiselleb.eu (consulté le ).
  27. « Fort Boyard Afrique - Les candidats », sur Canal+ Afrique (consulté le ).
  28. Paul Lorgerie, « Coronavirus : au Mali, les masques en "or blanc" de la princesse burundaise », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  29. « Afrique Hebdo - Mali : les masques en "or blanc" de la princesse Esther Kamatari pour lutter contre le Covid-19 », sur France 24, (consulté le ).
  30. Deutsche Welle, « Une princesse burundaise solidaire offre des masques au Mali », sur DW.COM, (consulté le ).
  31. « Au Mali, conte de Noël pour vingt orpailleuses devenues mannequins », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. AfricaPresse.Paris, « Princesse Esther Kamatari : "Je veux mettre à l'honneur les femmes minières du Mali"… qu'elle fait défiler au Salon Afrik'Or de Bamako », sur AfricaPresse.Paris, (consulté le ).
  33. « Bamako zéro plastique : Un projet d’assainissement aux multiples avantages », sur MINUSMA, (consulté le ).
  34. Sory Ibrahim Coulibaly, « «Bamako zéro déchet plastique » : le projet lancé par la Fondation Princesse Esther Kamatari », sur 30 Minutes, (consulté le ).
  35. Esther Kamatari et Marie Renault, op. cit., p. 113.
  36. Saint-Quentin : Frédérique Bassez-Kamatari ou l’histoire d’une « sorcière » bien aimée, L'Aisne nouvelle, 11 octobre 2015.
  37. 2nd International Encounters Of Cinema Vérité At Opera Bastille - "Princess Kamatari, Dr Gilles Herbulot and their children", Bertrand Rindoff Petroff, Getty Images, 11 octobre 2008.
  38. Esther Kamatari et Marie Renault, op. cit., p. 144.
  39. Collectif 49 701
  40. Formart
  41. Rue du Conservatoire
  42. Esther Kamatari et Marie Renault, op. cit., p. 154.
  43. Radio Campus Paris
  44. Festival de la Cité, Lausanne, 5-10 juillet 2016.
  45. Royal Ark.
  46. « Prinses zonder land », sur bibliotheek.nl (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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