Brunei
Le Brunei ou BrunĂ©i[7], en forme longue le Brunei Darussalam[8] - [9] (en malais : Negara Brunei Darussalam), est un micro-Ătat situĂ© dans le nord de lâĂźle de BornĂ©o, en Asie du Sud-Est. Il partage l'Ăźle avec la Malaisie et lâIndonĂ©sie. Son territoire, coupĂ© en deux parties, est bordĂ© par la mer de Chine mĂ©ridionale et totalement enclavĂ© dans l'Ătat malaisien de Sarawak. Depuis 1968, il est dirigĂ© par le sultan Hassanal Bolkiah.
Brunei Darussalam
(ms) Negara Brunei Darussalam
Devise | en malais : Sentiasa membuat kebajikan dengan petunjuk Allah (« Toujours faire le bien sous la conduite de Dieu ») |
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Hymne |
en malais : Allah Peliharakan Sultan (« Dieu bénisse le sultan ») |
FĂȘte nationale | |
· ĂvĂ©nement commĂ©morĂ© |
Fin du protectorat britannique et indépendance () |
Forme de l'Ătat | Monarchie absolue islamique de droit divin |
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Sultan | Hassanal Bolkiah |
Parlement | Conseil législatif |
Langues officielles | Malais[1] |
Capitale |
Bandar Seri Begawan 4°56'27" N, 114°56'55" E |
Plus grande ville | Bandar Seri Begawan |
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Superficie totale |
5 765 km2 (classé 173e) |
Superficie en eau | 8,6 % |
Fuseau horaire | UTC +8 |
Entité précédente |
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Indépendance | Royaume-Uni |
date | 1er janvier 1984 |
Gentilé | Brunéien |
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Population totale (2020[2]) |
464 478 hab. (classé 174e) |
Densité | 81 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
35,555 milliards de $ + 78,53 %[3] |
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PIB (PPA) (2022) |
33,389 milliards de $ + 12,47 %[3] |
PIB nominal par hab. (2022) |
79 816,308 de $ + 78,12 %[4] (22e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
74 952,916 de $ + 12,21 %[4] (4e) |
Taux de chĂŽmage (2022) |
6,8 % de la pop. active + 0 % % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 473 millions de BND + 0 % Relative 0,989 % du PIB - 44,09 % |
Monnaie |
Dollar de Brunei (BNDâ ) |
IDH (2021) | 0,829[5] (trÚs élevé ; 51e) |
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Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,259[5] (61e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 45,7[6] (71e) |
Code ISO 3166-1 |
BRN, BNâ |
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Domaine Internet | .bn |
Indicatif téléphonique | +673 |
Organisations internationales | AIIB |
Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du Commonwealth (avec l'Eswatini, le Lesotho, la Malaisie et les Tonga) qui possĂšde sa propre monarchie.
Ătymologie
Depuis l'Ă©poque des dynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommĂ© tour Ă tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situĂ© dans la partie Nord-Ouest de BornĂ©o[10]. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le Manshu (è »æž) ou Document sur les barbares de Fan Chuo (æšç¶œ, mort Ă la fin du IXe siĂšcle), publiĂ© vers 860 de notre Ăšre[11]. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (æž€æł„) se trouve dans la Taiping huanyuji (ć€Șćčłç°ćźèš) ou GĂ©ographie universelle de l'Ăšre de la Grande paix[12] de Yue Shi (æšćČ, 930â1007)[13].
On ne connaĂźt pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une Ă©tymologie proposĂ©e est le nom de Varuna (devanÄgarÄ« à€”à€°à„à€Ł [ÊÉruÉłÉ]), le dieu de l'ocĂ©an dans l'hindouisme, qui au XIVe siĂšcle aurait donnĂ© « Barunai »[14].
Le Brunei a donnĂ© son nom Ă l'Ăźle de BornĂ©o. Cette confusion entre lâĂźle et un des Ătats qui sây trouvait vient des Portugais de Malacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne »[15].
Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son Hsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) par Chang-ning-chen, c'est-Ă -dire MarchĂ© de la Paix perpĂ©tuelle, pour dĂ©signer un des quartiers de Boni[16]. En effet Darussalam (ۚ۱ÙÙÙ ŰŻŰ§Ű±Ű§ÙŰłÙŰ§Ù ) signifie en arabe « demeure de la paix », tandis que negara signifie « Ătat » en malais. Ce dernier terme vient lui-mĂȘme du sanscrit Nagara (à€šà€à€°) qui signifie « ville ».
GĂ©ographie
Le Brunei a une superficie de 5 765 km2. Il possÚde des frontiÚres terrestres de 381 km avec la Malaisie, dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de 161 km. Le point le plus élevé du pays est à une altitude de 1 850 mÚtres.
Faune
Le Brunei regorge de singes nasiques, de civettes-loutres, de chat Ă tĂȘte plate, d'ours des cocotiers, de pygargue blagre, dâĂ©cureuils gĂ©ants, de chats marbrĂ©s, de cigognes de storm, de chat bai, de varan malais, de calaos, de gibbons, de pangolins, de panthĂšres nĂ©buleuses, de serpents verts⊠Autant d'espĂšces en voie de disparition dans les pays voisins. Il existe plus de 3 000 sortes de papillons. Conscientes de ce patrimoine exceptionnel, les autoritĂ©s songent Ă multiplier les rĂ©serves ou les parcs nationaux.
Histoire
Le Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec la Chine, et cela dÚs 977. On sait que cette année-là , le Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu.
On a trouvé au Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maßtre Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane du Brunei[17].
En 1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman du Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des Bolkiah.
Le nom de Brunei est attesté dÚs le XIVe siÚcle. Le Nagarakertagama, un poÚme épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrÎlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rÎle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.
Le royaume du Brunei se développe rapidement aprÚs la chute de Majapahit, s'étendant à Bornéo et dans l'archipel philippin.
C'est à cette période de son apogée historique, dans les années 1520, que le royaume du Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal, Royaume-Uni et Espagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique.
Du pĂ©trole y est dĂ©couvert en 1903 et commence Ă ĂȘtre exploitĂ© en 1929, le premier puits de pĂ©trole est installĂ© Ă SĂ©ria. Ă l'Ă©poque de la dĂ©colonisation (deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accĂšde Ă l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et dĂ©mocratique se dĂ©veloppe Ă cette pĂ©riode : il aboutit en 1962 Ă une violente rĂ©bellion, rapidement Ă©crasĂ©e par les Britanniques. C'est alors que l'Ă©tat d'urgence est dĂ©crĂ©tĂ©, et la Constitution abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par dĂ©cret. ConformĂ©ment Ă un accord avec le Royaume-Uni, le Brunei accĂšde Ă l'indĂ©pendance le . Le sultan actuel est Hassanal Bolkiah. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui dĂ©finit l'identitĂ© brunĂ©ienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est Ă©rigĂ©e en idĂ©ologie d'Ătat.
Politique
Il reçoit des conseils en matiÚre législative d'un corps de 21 membres non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.
Le pays est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), du Commonwealth depuis son indépendance, aprÚs avoir été longtemps sous protectorat britannique.
En 2009, Hayati Salleh était la premiÚre femme à devenir procureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursiÚres parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au Conseil législatif de Brunei.
En , avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants[18] et aprĂšs 17 ans d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996)[19], le Brunei a instaurĂ© la charia (Ă©galement appelĂ©e loi ou code pĂ©nal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays[20] qui compte environ 400 000 habitants (les bouddhistes reprĂ©sentent 13 % de la population, les chrĂ©tiens 10 %)[18]. Ce nouveau code prĂ©voit notamment la flagellation comme punition Ă la consommation d'alcool (Ă©galement requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et la lapidation en cas dâadultĂšre[18]. L'homosexualitĂ©, jusque-lĂ punie de 10 ans de prison, est dĂ©sormais passible de mort par lapidation[21]. Le sultan a dĂ©clarĂ© Ă cette occasion que les BrunĂ©iens remplissaient ainsi leur devoir envers Allah[18]. Le Brunei devient le premier et jusqu'Ă prĂ©sent le seul Ătat d'Asie du Sud-Est Ă introduire la charia[22] - [18] sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'IndonĂ©sie, pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'Aceh, sur l'Ăźle de Sumatra, qui avait dĂ©jĂ adoptĂ© cette loi[18]. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat oĂč l'islam est la religion officielle, dont la pratique Ă©tait dĂ©jĂ connue comme plus conservatrice qu'en IndonĂ©sie et en Malaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systĂšmes lĂ©gislatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors Ă la gestion de litiges mineurs comme les diffĂ©rends matrimoniaux[19]. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pĂ©nal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultĂšre ou de sodomie, peine exĂ©cutĂ©e au moyen du fouet ou de la lapidation[23].
Certains habitants du Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du pays au monde moderne[19]. Dans son discours du , le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations[19]. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que « le Brunei montre ses caractéristiques féodales, comme un état qui appartient au XVIIIe siÚcle, plutÎt que comme un membre important de l'Asie du Sud-Est du XXIe siÚcle ». Il qualifie cette loi islamique « d'abjecte et absolument injustifiable »[19]. En mai 2014, plusieurs personnalités, dont Richard Branson, propriétaire de la marque Virgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hÎtels appartenant au sultan du Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur Twitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hÎtels de la chaßne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à Londres, l'HÎtel Bel-Air et le Beverly Hills Hotel à Los Angeles[24]. Le , l'humoriste et animatrice Ellen DeGeneres appelle également au boycott des hÎtels aprÚs la promulgation par le sultan d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusées d'homosexualité[25]. Devant le tollé, Hassanah Bolkiah annonce un moratoire sur l'application des jugements relevant du code pénal de la charia[26].
Par la suite, dĂšs la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par le sultan, celle de fĂȘter NoĂ«l[27]. Seule la population musulmane est concernĂ©e. Les autres habitants peuvent cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte mais en privĂ© uniquement et sans en faire la promotion. Les dĂ©corations et les chapeaux de PĂšre NoĂ«l sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent Ă une peine de 5 ans de prison et 20 000 dollars d'amende[27]. Cette mesure a Ă©tĂ© motivĂ©e par la pensĂ©e selon laquelle fĂȘter NoĂ«l consiste Ă imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrĂ©tiens vivant dans les pays oĂč les personnalitĂ©s de cette confession sont opprimĂ©es, en majoritĂ© des pays musulmans (pas seulement le Brunei mais aussi lâIrak, lâIran, le Pakistan, etc.), publiĂšrent des photos de sapins et de dĂ©corations de NoĂ«l[28].
Critiquer le gouvernement est passible dâune amende, voire d'une peine de prison[29].
Relations Ă©trangĂšres
Organisations internationales et régionales
Câest en 1984 que le tournant diplomatique du Brunei sâopĂšre sur la scĂšne internationale. En effet, cette mĂȘme annĂ©e le pays intĂšgre successivement les Nations Unies[30] (auxquelles il fait don dâun million de dollars amĂ©ricains le jour de son adhĂ©sion) : « En septembre 1984, lors de son entrĂ©e aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars amĂ©ricains Ă l'Organisation des Nations Unies »[31].
Par la suite cette mĂȘme annĂ©e, le pays rejoint Ă©galement lâASEAN[32], le Commonwealth[33] et, de surcroĂźt, le Forum de CoopĂ©ration Ă©conomique Asie-Pacifique (APEC)[34] Il est Ă©galement membre du Dialogue Asie Europe depuis sa crĂ©ation en 1998, dont il est dâailleurs un des membres fondateurs[35].
Le Brunei a rejoint lâASEAN au lendemain de son indĂ©pendance en 1984. Le Brunei a, selon lâASEAN, fortement contribuĂ© aux dĂ©veloppement des relations diplomatiques entre lâassociation et la Chine. Dâune part, le pays a menĂ© un travail dâamĂ©lioration et dâaugmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de lâASEAN. De lâautre, il a Ă©galement jouĂ© un rĂŽle central dans les nĂ©gociations concernant le conflit toujours prĂ©sent, en mer de chine mĂ©ridionale. En 2013, un sommet a Ă©tĂ© organisĂ© au Brunei, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de lâASEAN dans le but de discuter du conflit. Ă lâissue de ce sommet, la Chine a acceptĂ© dâentrer en consultation avec lâASEAN concernant la mise en place dâun code de conduite concernant cet enjeu maritime[36]. Le 1er janvier 2018, le diplomate du Brunei Lim Jock Hoi (en) est nommĂ© quatorziĂšme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ASEAN[37].
Japon
Le Japon est lâun des pays avec lequel le Brunei Ă©change le plus, Ă©conomiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire Ă©conomique du Brunei. 44 % du total des exportations sont Ă destination du Japon, dont 87 % sont reprĂ©sentĂ©s par la vente de gaz naturel. Ceci nâest pas un phĂ©nomĂšne rĂ©cent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signĂ© des conventions bilatĂ©rales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelĂ©es Ă quatre reprises. La derniĂšre convention a Ă©tĂ© ratifiĂ©e en 2013 pour une durĂ©e de dix ans[38].
Cependant, les relations diplomatiques entre les deux Ătats ne se limitent pas seulement Ă la coopĂ©ration Ă©conomique Ă©nergĂ©tique. Depuis des annĂ©es, le Japon se montre coopĂ©ratif dans le partage du savoir faire technologique avec le Brunei dans leurs efforts de diversification Ă©conomique, notamment, en matiĂšre dâĂ©nergie renouvelable. En 2011, aux alentours de SĂ©ria, lâentreprise automobile nippone Mitsubishi a financĂ© la construction de champs de panneaux photovoltaĂŻques[38].
Le Brunei possĂšde une ambassade Ă Tokyo et le Japon en possĂšde Ă©galement une Ă Bandar Seri Begawan.
Ătats-Unis
Les relations diplomatiques entre les Ătats-Unis et le Brunei relĂšvent dans un premier temps du champ des alliances stratĂ©giques et sĂ©curitaires. Lors de la pĂ©riode la Guerre Froide, la position gĂ©ographique du Brunei suscitait un intĂ©rĂȘt particulier pour les Ătats-Unis. En effet, le Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires amĂ©ricaines aux Philippines, Ă Singapour, en ThaĂŻlande et en Australie[39].
Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie amĂ©ricaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », les Ătats-Unis investissent et dĂ©veloppent de plus en plus de relations bilatĂ©rales avec les Ătats du sud est asiatique. De fait, le Brunei est dĂ©sormais un partenaire Ă©conomique et diplomatique des Ătats-Unis. En effet, les Ătats-Unis et le Brunei ont ainsi dĂ©veloppĂ© la mise en place et l'application de deux programmes bilatĂ©raux :
- Le « Brunei-US English-Language Enrichment Programme for ASEAN ». Ce programme vise a renforcer la prĂ©sence et la bonne utilisation de lâanglais au sein de lâASEAN Ă travers des formations linguistiques dispensĂ©es par des experts du Brunei et des Ătats-Unis. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement du Brunei et ou les membres de lâASEAN.
- Le « US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership ». Ce programme inclut Ă©galement la participation de lâIndonĂ©sie. Il vise Ă dĂ©velopper lâaccĂšs aux Ă©nergies pour les populations des rĂ©gions dâAsie Pacifique.
Chine
La Chine et le Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de 2 000 ans remontant Ă la dynastie des Han. Jusque dans les annĂ©es 1500, les deux pays commerçaient rĂ©guliĂšrement. Ă la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu Ă peu Ă©clipsĂ©es. Ce nâest que lors de la pĂ©riode de la Guerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rĂ©tablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques[40].
En termes de gĂ©opolitique, les deux Ătats ont des rivalitĂ©s communes. En effet, le Brunei et la Chine ont tous les deux des revendications quant Ă la souverainetĂ© territoriale de la mer de Chine mĂ©ridionale[36]. Les deux pays ont cependant signĂ© des accords dâexplorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres Ătats revendiquant aussi le territoire, les deux Ătats nâont pas menĂ© de bataille frontale et physique. Ă lâinstar de ce Ă quoi on a pu assister entre la Chine et les Philippines ou la Chine et le Vietnam. Par ailleurs, le Brunei n'insiste pas non plus de maniĂšre formelle sur sa revendication envers le rĂ©cif Luisa, qui fait pourtant partie de sa zone Ă©conomique exclusive, comme notifiĂ© au sens de la Convention des Nations Unies rĂ©gissant le droit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu mĂ©diatisĂ©e du diffĂ©rend territorial entre le Brunei et la Chine illustre la stratĂ©gie diplomatique de base du Brunei en matiĂšre de gestion des litiges Ă lâinternational[40].
Australie
En 1984, lâAustralie est devenue lâun des premiers pays Ă Ă©tablir des relations diplomatiques avec le Brunei[41]. Les deux pays entretiennent des relations bilatĂ©rales animĂ©es par un passĂ© historique commun ; les militaires australiens ayant libĂ©rĂ© Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945[31]. Au Brunei, sur la plage de Muara, Ă Bandar Seri Begawan, un monument commĂ©morant cet Ă©vĂ©nement fut Ă©rigĂ© et est dĂ©sormais le lieu ou se dĂ©roule une cĂ©rĂ©monie annuelle. Celle ci est la journĂ©e de lâANZAC (corps d'armĂ©e australien et nĂ©o-zĂ©landais) cĂ©lĂ©brĂ© annuellement en Australie, en Nouvelle-ZĂ©lande, au Samoa, aux Tonga, aux Ăźles Cook, Ă Niue, en Nouvelle-CalĂ©donie et en PolynĂ©sie française, et dorĂ©navant au Brunei[31].
Les deux pays participent Ă©galement aux nĂ©gociations et Ă l'Accord de partenariat transpacifique. Le Brunei dispose dâun haut-commissariat dans la capitale australienne Canberra et l'Australie possĂšde un bureau Ă Bandar Seri Begawan. Les deux pays sont membres du Commonwealth[38].
Bangladesh
Le Bangladesh et le Brunei ont des relations diplomatiques trĂšs fournies[42] - [40]. Ils sont tous deux membres de l'Organisation de la coopĂ©ration islamique, du Commonwealth et du Mouvement des pays non alignĂ©s et partagent des points de vue communs sur des questions rĂ©gionales et internationales. Le Brunei a rapidement reconnu le Bangladesh et dâautres pays dâAsie du Sud-Est. Le Bangladesh dispose d'un haut-commissariat Ă Bandar Seri Begawan. Le Brunei a un haut-commissariat Ă Dhaka.
France
La France dispose dâune ambassade Ă Bandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec lâAmbassade dâAllemagne au Brunei. La France est un des trois pays europĂ©ens Ă disposer dâune ambassade au Brunei. Le Brunei a, quant Ă lui, ouvert un point de reprĂ©sentation diplomatique Ă Paris en juillet 1989. Un ambassadeur y siĂšge depuis 1991. La premiĂšre visite diplomatique du Brunei en France date de 1996. En 2006, le prince hĂ©ritier, Al-Muhtadee Billah, sâest rendu Ă Paris dans le cadre dâune visite de travail. Il sâest par la suite entretenu avec le PrĂ©sident de la RĂ©publique de lâĂ©poque, Jacques Chirac.
La France et le Brunei Ă©changent commercialement Ă hauteur de 22 millions dâeuros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs dâĂ©changes commerciaux sont lâaviation (en majoritĂ© lâentreprise Airbus, qui a vendu sept avions au pays en 2014) et la banque. En effet, le Brunei, cherchant Ă diversifier son Ă©conomie encore largement dĂ©pendante de la rente pĂ©troliĂšre, a Ă©tabli, Ă lâimage de ce qui sâest fait avec le Japon, des partenariats de coopĂ©ration Ă©conomique[43].
De plus, le sultan du Brunei possĂšde deux palaces emblĂ©matiques de la capitale française, Le Meurice et le Plaza AthĂ©nĂ©e. Cet Ă©lĂ©ment a cependant dĂ©clenchĂ© une vive polĂ©mique au sein de la sociĂ©tĂ© française. En effet, Ă lâannonce de cette acquisition, de nombreux mĂ©dias et associations françaises ont alors appelĂ© au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phĂ©nomĂšne prend une ampleur mondiale. Le motif invoquĂ© est le suivant : lâapplication de la loi islamique au sein du Brunei. Depuis 2013, le pays applique la Charia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des femmes ayant des relations extra-conjugales (adultĂšre), lâamputation de la main en cas de vol, la pĂ©nalisation de la consommation dâalcool et de lâavortement, l'embrigadement des enfants, etc.
Ces Ă©lĂ©ments ont suscitĂ© une indignation de la part dâune grande partie de la population française, et de surcroĂźt, de la communautĂ© internationale. De nombreuses personnalitĂ©s Ă©tant habituĂ©es de ces deux palaces, ont ainsi exprimĂ© le fait que, par souci dâĂ©thique et de conscience, elles ne pouvaient plus sĂ©journer dans les Ă©tablissements concernĂ©s. LâOrganisation non gouvernementale Human Rights Campaign a ainsi relayĂ© la parole de plusieurs de ces personnalitĂ©s, notamment la rĂ©dactrice en chef de lâĂ©dition amĂ©ricaine du magazine Vogue Anna Wintour[44]. Cette derniĂšre a ainsi dĂ©clarĂ© Ă propos de lâhĂŽtel Meurice ne plus pouvoir y sĂ©journer, ainsi que toute son Ă©quipe, en bon Ă©tat de conscience. Le patron du groupe Kering, François-Henri Pinault, a Ă©galement dĂ©clarĂ©, par le biais de sa fondation Kering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la dĂ©cision du Sultan de Brunei et boycotte ses hĂŽtels »[44]. Depuis, le sujet est encore polĂ©mique.
Enfin, la France mĂšne une politique culturelle abondante au Brunei. En effet, en 1986 se crĂ©e lâAlliance française du Brunei. Cette derniĂšre met en place de nombreux Ă©vĂ©nements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses dâĂ©tudes en coopĂ©ration entre les deux pays.
Singapour
Le Brunei entretient des relations diplomatiques importantes avec Singapour et cela dĂšs 1984. Le Brunei possĂšde un haut commissariat Ă Singapour et Singapour en possĂšde Ă©galement un Ă Bandar Seri Begawan.
Les deux pays collaborent activement Ă©conomiquement. Tout comme avec les Philippines, de nombreux accords de coopĂ©ration bilatĂ©rales ont Ă©tĂ© signĂ©s. De plus, les deux pays ont Ă©tabli un accord monĂ©taire dâinterchangeabilitĂ©. En effet, le dollar de Singapour peut ĂȘtre utilisĂ© au Brunei et inversement[45].
Militairement, les deux pays coopĂšrent activement. Ainsi, les forces armĂ©es de Singapour ont formĂ© des soldats du Brunei. DĂšs 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu Ă©tant lâexercice PĂ©lican. entre les deux armĂ©es navales. Un des buts de cet exercice est notamment de sâentraĂźner Ă exercer une dĂ©fense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine mĂ©ridionale. Les exercices concernent les forces aĂ©riennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatĂ©rale de dĂ©fense[38].
Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse[46].
Philippines
Depuis lâindĂ©pendance du Brunei en 1984, les deux pays ont commencĂ© a Ă©tablir des relations diplomatiques. Les Philippines ont mĂȘme Ă©tabli un consulat gĂ©nĂ©ral en 1983, lâannĂ©e prĂ©cĂ©dant lâindĂ©pendance du Brunei, Ă Bandar Seri Begawan. Le Brunei sâest quant Ă lui Ă©tabli la mĂȘme annĂ©e dans la ville de Makati (situĂ©e dans la pĂ©riphĂ©rie de Manille), avec une ambassade[40].
Au regard de lâĂ©tude des relations entre les deux pays depuis les trente derniĂšres annĂ©es, lâIslam apparaĂźt comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, le Brunei a financiĂšrement soutenu de nombreux projets dâĂ©difications de mosquĂ©es au sein du pays. En 2011, la mosquĂ©e Haji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville de Cotabo. La construction a entiĂšrement Ă©tĂ© financĂ©e par le sultan du Brunei Haji Hassanal Bolkiah lui-mĂȘme, dans lâoptique de promouvoir et Ă©tendre la pratique de la religion musulmane dans le sud des Philippines. Le coĂ»t total de la construction sâĂ©tend Ă 48 millions de dollars amĂ©ricains.
Depuis le milieu des annĂ©es 2000, la coopĂ©ration Ă©conomique sâest accĂ©lĂ©rĂ©e entre les deux pays. En effet, en 2009, le Brunei et les Philippines ont signĂ© un protocole dâentente bilatĂ©rale oĂč la composante majeure concerne la coopĂ©ration dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, lâagriculture, la gestion de lâeau et lâindustrie Halal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont rĂ©pertoriĂ©s au Brunei[39].
Indonésie
Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antĂ©rieures Ă lâĂšre coloniale europĂ©enne. Elles datent ainsi du quatorziĂšme siĂšcle. Pendant la pĂ©riode coloniale europĂ©enne, l'IndonĂ©sie Ă©tait administrĂ©e par les Pays-Bas tandis que le Brunei Ă©tait lui sous lâĂ©gide britannique, ce qui a peu Ă peu effacĂ© la diplomatie entre les deux Ă©tats. Au lendemain de son indĂ©pendance en 1984, le Brunei rĂ©tablit les relations diplomatiques avec lâIndonĂ©sie. Le Brunei a ouvert une ambassade Ă Jakarta. L'IndonĂ©sie, quant Ă elle, a une ambassade Ă Bandar Seri Begawan. Le Brunei et la province indonĂ©sienne de BornĂ©o sont tous deux situĂ©s sur la mĂȘme Ăźle. Il n'y a pas de frontiĂšre terrestre entre les deux Ă©tats. Les deux pays disposent dâun rĂ©fĂ©rentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passĂ© colonial. Les deux pays ont une majoritĂ© de leur population qui pratiquent l'islam. Les deux Ătats sont de fait, membres de lâOrganisation de la coopĂ©ration islamique. En 2012, 58 000 indonĂ©siens travaillent au Brunei[38].
Malaisie
Le Brunei et la Malaisie jouissent dâune culture et dâun passĂ© commun dĂ» Ă lâappartenance de lâEst du pays Ă l'Empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place dâune diplomatie bilatĂ©rale[38]. De plus, la proximitĂ© gĂ©ographique des deux Ătats, tous deux situĂ©s sur lâĂźle de BornĂ©o, facilitent ces processus. Les deux pays ont Ă©tabli des institutions les reprĂ©sentant. Le Brunei possĂšde un haut commissariat Ă Kuala Lumpur ainsi que deux consulats gĂ©nĂ©raux Ă Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possĂšde un haut commissariat Ă Bandar Seri Begawan. Les deux Ătats sont membres de lâASEAN et du Commonwealth.
La frontiĂšre entre les deux Ătats fut lâobjet de conflits ; les deux pays revendiquant lâappartenance de la ville et rĂ©gion de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du Sarawak). « BrunĂ©i ne rĂ©cupĂ©rera jamais le Limbang. Or, la riviĂšre du Limbang Ă©tait lâaxe de circulation en direction de la citĂ© portuaire du mĂȘme nom, point dâarticulation entre deux flux opposĂ©s : dans un sens les produits forestiers acheminĂ©s vers la Chine ou lâInde »[47]. Ainsi, le Brunei et la Malaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passĂ© entre les deux pays. Depuis, la rĂ©gion est toujours source de tensions[47] - [48].
Les deux pays ont des revendications de souverainetĂ© territoriale en mer de Chine mĂ©ridionale. Cependant, ils ont tous deux dĂ©cidĂ© de suivre une diplomatie en adĂ©quation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de l'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la dĂ©claration sur la conduite des parties en mer de Chine mĂ©ridionale. Le Brunei et la Malaisie, Ă l'instar d'autres Ătats revendiquant des intĂ©rĂȘts en mer de Chine mĂ©ridionale, suivent cette dĂ©claration[49].
Subdivisions
Actuellement, le Brunei, d'une superficie de 5 765 km2, est séparé en quatre districts, ayant chacun un chef-lieu :
- Belait, d'une superficie de 2 724 km2, a pour chef-lieu la ville de Kuala Belait ;
- Brunei-Muara, district de la capitale Bandar Seri Begawan qui en est le chef-lieu, d'une superficie de 571 km2 ;
- Temburong, d'une superficie de 1 304 km2, a pour chef-lieu Bangar ;
- Tutong, d'une superficie de 1 166 km2, a pour chef-lieu Tutong.
Ăconomie
L'Ă©conomie du Brunei est fondĂ©e essentiellement sur une seule ressource : les hydrocarbures, et principalement le pĂ©trole, exploitĂ© dans ce pays Ă partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se rĂ©percute sur le dĂ©veloppement humain du pays : le Brunei, qui a un IDH de 0,829, est au 51e rang mondial (sur 191 pays) en 2021. Il affiche un PIB par habitant de 31 800 dollars, un taux de chĂŽmage insignifiant. Le Brunei est, selon la Banque mondiale, l'un des pays d'Asie oĂč l'on vit le mieux. En 2022, le Brunei est classĂ© en 92e position pour l'indice mondial de l'innovation[50].
Bien que le Brunei dispose sans doute du meilleur systÚme social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impÎts inexistants, etc.), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraßt. En effet, prÚs de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Ces derniÚres années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures.
Le Brunei fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989. Le Brunei est signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'OMC depuis 1995.
En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[51].
L'Ătat brunĂ©ien a lancĂ© une politique facilitant l'installation d'entreprises Ă©trangĂšres : zones franches, exonĂ©ration d'impĂŽts⊠En dix ans, une cinquantaine de sociĂ©tĂ©s se sont dĂ©jĂ implantĂ©es au Brunei. Depuis 2007, le Brunei tente aussi de dĂ©velopper l'Ă©cotourisme.
Contrairement à ses voisins (Malaisie, Indonésie), le Brunei n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la jungle.
DĂ©mographie
Selon le recensement de 2011, la population du Brunei est de 393 162 habitants, contre 332 844 habitants en 2001[52]. En 2012, cette population Ă©tait composĂ©e de maniĂšre estimĂ©e Ă 25 % de moins de 15 ans, Ă 71,3 % de personnes entre 15 et 65 ans et Ă 3,7 % de personnes de 65 ans ou plus. La densitĂ© de population est Ă cette date de 71,7 hab./km2. Le pays connait une espĂ©rance de vie de 76,6 ans en 2013. Le taux de croissance de la population de 1,6 % en 2012, avec un taux de natalitĂ© de 17,7 â°, un taux de mortalitĂ© de 3,3 â°, un taux de mortalitĂ© infantile de 11,1 â°, un taux de fĂ©conditĂ© de 1,99 enfant/femme et un taux de migration de 2,51 â°.
1950 | 1960 | 1970 | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | 2016[53] |
---|---|---|---|---|---|---|---|
44 983 | 83 037 | 127 554 | 185 220 | 252 887 | 325 297 | 395 027 | 436 620 |
Langues
La langue des habitants du Brunei est le malais du Brunei (Melayu Brunei), une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
Ancien protectorat britannique, le Brunei a au moins 50 % de sa population qui parle anglais (anglais du Brunei (en)), qui de plus, est la langue commerciale, avec le mandarin.
L'arabe est une langue de culture, et religieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants en madrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans du Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe.
- Hajah Norsiah binti Haji Abdul Gapar est une femme écrivain brunéienne célÚbre.
Religions
La population du Brunei comprend 78,8 % de musulmans[54] - [55]. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister Ă la priĂšre collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformĂ©ment au 9e verset de la soixante-deuxiĂšme sourate, Al-Jumua, du QorÊŸÄn)[18], enseignement obligatoire du Coran Ă l'Ă©cole publique[56] et vente d'alcool interdite sur le territoire[57]. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est chrĂ©tienne, 7,8 % est bouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes[55].
Avant , l'hindouisme était la religion majoritaire au Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme[58]. En , les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays[59].
En mai 2014, le Brunei instaure la charia[60] - [19] ; cf. rubrique « Politique ».
Culture
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Jour de lâAn | ||
23 fĂ©vrier | FĂȘte nationale | ||
1er juin | Journée des Forces armées | ||
15 juillet | Anniversaire du sultan | Les festivités durent un mois |
- On fĂȘte Ă©galement au Brunei le nouvel An chinois et les fĂȘtes religieuses du calendrier musulman.
- De nos jours, il est interdit de fĂȘter NoĂ«l dans le sultanat du Brunei[61].
Communication
Transports
- Routes : 1 712 km (dont 1 284 km goudronnés) (en 1996)
- Voies ferrées : 13 km
- Voies navigables : 209 km
- Nombre d'aéroports: deux (dont un avec des pistes goudronnées) (en 2000)
Télécommunication
On compte en 2012, de source gouvernementale, 341 200 utilisateurs d'Internet dans le pays[57].
- Lignes de téléphone : 80 000 (en 2011)
- Téléphones portables : 44 000 (en 1996)
- Postes de radio : 329 000 (en 1998)
- Postes de télévision : 201 900 (en 1998)
- Nombre de fournisseurs d'accĂšs Internet: 2 (en 2000)
Codes
Le Brunei a pour codes :
- BN, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-2 (liste des codes pays) ;
- BRN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
- BRU, selon la liste des codes pays du CIO ;
- BRU, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- BX, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
- BRN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
- V8, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;
- WB, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;
.bn
, selon la liste des domaines Internet de premier niveau.
Notes et références
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- « East Asia/Southeast Asia :: Brunei â The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consultĂ© le )
- PIB à parité de pouvoir d'achat, d'aprÚs le Fonds monétaire international (FMI).
- Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - Données pour l'année 2022.
- Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
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- Conseil national de l'information géographique et Commission nationale de toponymie, « Le Trésor des lieux étrangers »,
- Commission d'enrichissement de la langue française, « Recommandation concernant les noms d'Ătats, d'habitants, de capitales, de siĂšges diplomatiques ou consulaires : JORF no 0095 du 21 avril 2019 », sur legifrance.gouv.fr, Journal officiel de la RĂ©publique française, (consultĂ© le ).
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- « Lâinstauration de la charia Ă Brunei entraĂźne lâappel au boycott de palaces », sur la-croix.com, .
- Arnaud Focraud, « En Somalie et dans le sultanat de Brunei, il est interdit de fĂȘter NoĂ«l », lejdd.fr, 23 dĂ©cembre 2015.
Voir aussi
Bibliographie
- Chen Dasheng, « Une pierre tombale du dĂ©but du XIVe siĂšcle retrouvĂ©e Ă Brunei », Archipel, vol. 42,â , p. 47-52 (lire en ligne).
Articles connexes
- Ăcrivains brunĂ©iens
- Forces armées brunéiennes
Liens externes
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