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Brunei

Le Brunei ou BrunĂ©i[7], en forme longue le Brunei Darussalam[8] - [9] (en malais : Negara Brunei Darussalam), est un micro-État situĂ© dans le nord de l’üle de BornĂ©o, en Asie du Sud-Est. Il partage l'Ăźle avec la Malaisie et l’IndonĂ©sie. Son territoire, coupĂ© en deux parties, est bordĂ© par la mer de Chine mĂ©ridionale et totalement enclavĂ© dans l'État malaisien de Sarawak. Depuis 1968, il est dirigĂ© par le sultan Hassanal Bolkiah.

Brunei Darussalam

(ms) Negara Brunei Darussalam

Devise en malais : Sentiasa membuat kebajikan dengan petunjuk Allah (« Toujours faire le bien sous la conduite de Dieu »)
Hymne en malais : Allah Peliharakan Sultan (« Dieu bénisse le sultan »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Fin du protectorat britannique et indépendance ()
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le Brunei en Asie du Sud-Est (l'ASEAN en gris foncé).
Description de l'image Brunei carte.png.
GĂ©ographie
Plus grande ville Bandar Seri Begawan
Superficie totale 5 765 km2
(classé 173e)
Superficie en eau 8,6 %
Fuseau horaire UTC +8
Histoire
Entité précédente
Indépendance Royaume-Uni
date 1er janvier 1984
DĂ©mographie
Gentilé Brunéien
Population totale (2020[2]) 464 478 hab.
(classé 174e)
DensitĂ© 81 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 35,555 milliards de $
+ 78,53 %[3]
PIB (PPA) (2022) en augmentation 33,389 milliards de $
+ 12,47 %[3]
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 79 816,308 de $
+ 78,12 %[4] (22e)
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 74 952,916 de $
+ 12,21 %[4] (4e)
Taux de chĂŽmage (2022) en stagnation 6,8 % de la pop. active
+ 0 % %
Dette publique brute (2022) Nominale
en stagnation 473 millions de BND
+ 0 %
Relative
0,989 % du PIB
- 44,09 %
Monnaie Dollar de Brunei (BND​)
DĂ©veloppement
IDH (2021) en diminution 0,829[5] (trÚs élevé ; 51e)
Indice d'inégalité de genre (2021) en stagnation 0,259[5] (61e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 45,7[6] (71e)

Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du Commonwealth (avec l'Eswatini, le Lesotho, la Malaisie et les Tonga) qui possĂšde sa propre monarchie.

Étymologie

Depuis l'Ă©poque des dynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommĂ© tour Ă  tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situĂ© dans la partie Nord-Ouest de BornĂ©o[10]. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le Manshu (蠻曞) ou Document sur les barbares de Fan Chuo (暊綜, mort Ă  la fin du IXe siĂšcle), publiĂ© vers 860 de notre Ăšre[11]. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (æž€æł„) se trouve dans la Taiping huanyuji (ć€Șćčłç’°ćź‡èš˜) ou GĂ©ographie universelle de l'Ăšre de la Grande paix[12] de Yue Shi (æš‚ćČ, 930‐1007)[13].

On ne connaĂźt pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une Ă©tymologie proposĂ©e est le nom de Varuna (devanāgarÄ« à€”à€°à„à€Ł [ʋəruɳə]), le dieu de l'ocĂ©an dans l'hindouisme, qui au XIVe siĂšcle aurait donnĂ© « Barunai »[14].

Le Brunei a donnĂ© son nom Ă  l'Ăźle de BornĂ©o. Cette confusion entre l’üle et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais de Malacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne »[15].

Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son Hsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) par Chang-ning-chen, c'est-Ă -dire MarchĂ© de la Paix perpĂ©tuelle, pour dĂ©signer un des quartiers de Boni[16]. En effet Darussalam (ŰšŰ±ÙˆÙ†ÙŠ ŰŻŰ§Ű±Ű§Ù„ŰłÙ„Ű§Ù…) signifie en arabe « demeure de la paix », tandis que negara signifie « État » en malais. Ce dernier terme vient lui-mĂȘme du sanscrit Nagara (à€šà€—à€°) qui signifie « ville ».

GĂ©ographie

Le Brunei a une superficie de 5 765 km2. Il possĂšde des frontiĂšres terrestres de 381 km avec la Malaisie, dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de 161 km. Le point le plus Ă©levĂ© du pays est Ă  une altitude de 1 850 mĂštres.

Faune

Le Brunei regorge de singes nasiques, de civettes-loutres, de chat Ă  tĂȘte plate, d'ours des cocotiers, de pygargue blagre, d’écureuils gĂ©ants, de chats marbrĂ©s, de cigognes de storm, de chat bai, de varan malais, de calaos, de gibbons, de pangolins, de panthĂšres nĂ©buleuses, de serpents verts
 Autant d'espĂšces en voie de disparition dans les pays voisins. Il existe plus de 3 000 sortes de papillons. Conscientes de ce patrimoine exceptionnel, les autoritĂ©s songent Ă  multiplier les rĂ©serves ou les parcs nationaux.

Histoire

Le Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec la Chine, et cela dÚs 977. On sait que cette année-là, le Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu.

On a trouvé au Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maßtre Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane du Brunei[17].

En 1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman du Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des Bolkiah.

Le nom de Brunei est attesté dÚs le XIVe siÚcle. Le Nagarakertagama, un poÚme épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrÎlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rÎle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.

Le royaume du Brunei se développe rapidement aprÚs la chute de Majapahit, s'étendant à Bornéo et dans l'archipel philippin.

C'est à cette période de son apogée historique, dans les années 1520, que le royaume du Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal, Royaume-Uni et Espagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique.

Du pĂ©trole y est dĂ©couvert en 1903 et commence Ă  ĂȘtre exploitĂ© en 1929, le premier puits de pĂ©trole est installĂ© Ă  SĂ©ria. À l'Ă©poque de la dĂ©colonisation (deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accĂšde Ă  l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et dĂ©mocratique se dĂ©veloppe Ă  cette pĂ©riode : il aboutit en 1962 Ă  une violente rĂ©bellion, rapidement Ă©crasĂ©e par les Britanniques. C'est alors que l'Ă©tat d'urgence est dĂ©crĂ©tĂ©, et la Constitution abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par dĂ©cret. ConformĂ©ment Ă  un accord avec le Royaume-Uni, le Brunei accĂšde Ă  l'indĂ©pendance le . Le sultan actuel est Hassanal Bolkiah. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui dĂ©finit l'identitĂ© brunĂ©ienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est Ă©rigĂ©e en idĂ©ologie d'État.

Politique

Le Brunei est un sultanat. Le sultanat a vĂ©cu sous protectorat britannique du XIXe siĂšcle jusqu'en 1984. Le pays est une monarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rĂŽle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la DĂ©fense, ministre des Finances, recteur de l'universitĂ©, chef de la police, chef suprĂȘme des forces armĂ©es et commandeur des croyants, depuis l'abolition de la Constitution en 1962. La derniĂšre Ă©lection lĂ©gislative, en 1962, avait provoquĂ© une rĂ©bellion, poussant l'ancien sultan, Omar Ali Saifuddien III, Ă  dĂ©clarer l'Ă©tat d'urgence, toujours en vigueur. Depuis, le sultanat surveille tout, notamment les mĂ©dias. Les autoritĂ©s peuvent ainsi fermer sans raison les organes de presse et mettre en prison les journalistes accusĂ©s d'articles « faux et malveillants ».
[réf. nécessaire]
Photographie de Hassanal Bolkiah dans une salle de conférence du Pentagone.
Hassanal Bolkiah, le sultan du Brunei, lors de sa visite au Pentagone en décembre 2002

Il reçoit des conseils en matiÚre législative d'un corps de 21 membres non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.

Le pays est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), du Commonwealth depuis son indépendance, aprÚs avoir été longtemps sous protectorat britannique.

En 2009, Hayati Salleh était la premiÚre femme à devenir procureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursiÚres parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au Conseil législatif de Brunei.

En , avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants[18] et aprĂšs 17 ans d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996)[19], le Brunei a instaurĂ© la charia (Ă©galement appelĂ©e loi ou code pĂ©nal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays[20] qui compte environ 400 000 habitants (les bouddhistes reprĂ©sentent 13 % de la population, les chrĂ©tiens 10 %)[18]. Ce nouveau code prĂ©voit notamment la flagellation comme punition Ă  la consommation d'alcool (Ă©galement requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et la lapidation en cas d’adultĂšre[18]. L'homosexualitĂ©, jusque-lĂ  punie de 10 ans de prison, est dĂ©sormais passible de mort par lapidation[21]. Le sultan a dĂ©clarĂ© Ă  cette occasion que les BrunĂ©iens remplissaient ainsi leur devoir envers Allah[18]. Le Brunei devient le premier et jusqu'Ă  prĂ©sent le seul État d'Asie du Sud-Est Ă  introduire la charia[22] - [18] sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'IndonĂ©sie, pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'Aceh, sur l'Ăźle de Sumatra, qui avait dĂ©jĂ  adoptĂ© cette loi[18]. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat oĂč l'islam est la religion officielle, dont la pratique Ă©tait dĂ©jĂ  connue comme plus conservatrice qu'en IndonĂ©sie et en Malaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systĂšmes lĂ©gislatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors Ă  la gestion de litiges mineurs comme les diffĂ©rends matrimoniaux[19]. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pĂ©nal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultĂšre ou de sodomie, peine exĂ©cutĂ©e au moyen du fouet ou de la lapidation[23].

Certains habitants du Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du pays au monde moderne[19]. Dans son discours du , le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations[19]. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que « le Brunei montre ses caractéristiques féodales, comme un état qui appartient au XVIIIe siÚcle, plutÎt que comme un membre important de l'Asie du Sud-Est du XXIe siÚcle ». Il qualifie cette loi islamique « d'abjecte et absolument injustifiable »[19]. En mai 2014, plusieurs personnalités, dont Richard Branson, propriétaire de la marque Virgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hÎtels appartenant au sultan du Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur Twitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hÎtels de la chaßne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à Londres, l'HÎtel Bel-Air et le Beverly Hills Hotel à Los Angeles[24]. Le , l'humoriste et animatrice Ellen DeGeneres appelle également au boycott des hÎtels aprÚs la promulgation par le sultan d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusées d'homosexualité[25]. Devant le tollé, Hassanah Bolkiah annonce un moratoire sur l'application des jugements relevant du code pénal de la charia[26].

Par la suite, dĂšs la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par le sultan, celle de fĂȘter NoĂ«l[27]. Seule la population musulmane est concernĂ©e. Les autres habitants peuvent cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte mais en privĂ© uniquement et sans en faire la promotion. Les dĂ©corations et les chapeaux de PĂšre NoĂ«l sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent Ă  une peine de 5 ans de prison et 20 000 dollars d'amende[27]. Cette mesure a Ă©tĂ© motivĂ©e par la pensĂ©e selon laquelle fĂȘter NoĂ«l consiste Ă  imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrĂ©tiens vivant dans les pays oĂč les personnalitĂ©s de cette confession sont opprimĂ©es, en majoritĂ© des pays musulmans (pas seulement le Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan, etc.), publiĂšrent des photos de sapins et de dĂ©corations de NoĂ«l[28].

Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison[29].

Relations Ă©trangĂšres

Organisations internationales et régionales

C’est en 1984 que le tournant diplomatique du Brunei s’opĂšre sur la scĂšne internationale. En effet, cette mĂȘme annĂ©e le pays intĂšgre successivement les Nations Unies[30] (auxquelles il fait don d’un million de dollars amĂ©ricains le jour de son adhĂ©sion) : « En septembre 1984, lors de son entrĂ©e aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars amĂ©ricains Ă  l'Organisation des Nations Unies »[31].

Par la suite cette mĂȘme annĂ©e, le pays rejoint Ă©galement l’ASEAN[32], le Commonwealth[33] et, de surcroĂźt, le Forum de CoopĂ©ration Ă©conomique Asie-Pacifique (APEC)[34] Il est Ă©galement membre du Dialogue Asie Europe depuis sa crĂ©ation en 1998, dont il est d’ailleurs un des membres fondateurs[35].

Le Brunei a rejoint l’ASEAN au lendemain de son indĂ©pendance en 1984. Le Brunei a, selon l’ASEAN, fortement contribuĂ© aux dĂ©veloppement des relations diplomatiques entre l’association et la Chine. D’une part, le pays a menĂ© un travail d’amĂ©lioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’ASEAN. De l’autre, il a Ă©galement jouĂ© un rĂŽle central dans les nĂ©gociations concernant le conflit toujours prĂ©sent, en mer de chine mĂ©ridionale. En 2013, un sommet a Ă©tĂ© organisĂ© au Brunei, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’ASEAN dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet, la Chine a acceptĂ© d’entrer en consultation avec l’ASEAN concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime[36]. Le 1er janvier 2018, le diplomate du Brunei Lim Jock Hoi (en) est nommĂ© quatorziĂšme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ASEAN[37].

Japon

Le Japon est l’un des pays avec lequel le Brunei Ă©change le plus, Ă©conomiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire Ă©conomique du Brunei. 44 % du total des exportations sont Ă  destination du Japon, dont 87 % sont reprĂ©sentĂ©s par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phĂ©nomĂšne rĂ©cent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signĂ© des conventions bilatĂ©rales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelĂ©es Ă  quatre reprises. La derniĂšre convention a Ă©tĂ© ratifiĂ©e en 2013 pour une durĂ©e de dix ans[38].

Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement Ă  la coopĂ©ration Ă©conomique Ă©nergĂ©tique. Depuis des annĂ©es, le Japon se montre coopĂ©ratif dans le partage du savoir faire technologique avec le Brunei dans leurs efforts de diversification Ă©conomique, notamment, en matiĂšre d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours de SĂ©ria, l’entreprise automobile nippone Mitsubishi a financĂ© la construction de champs de panneaux photovoltaĂŻques[38].

Le Brunei possĂšde une ambassade Ă  Tokyo et le Japon en possĂšde Ă©galement une Ă  Bandar Seri Begawan.

États-Unis

Les relations diplomatiques entre les États-Unis et le Brunei relĂšvent dans un premier temps du champ des alliances stratĂ©giques et sĂ©curitaires. Lors de la pĂ©riode la Guerre Froide, la position gĂ©ographique du Brunei suscitait un intĂ©rĂȘt particulier pour les États-Unis. En effet, le Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires amĂ©ricaines aux Philippines, Ă  Singapour, en ThaĂŻlande et en Australie[39].

Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie amĂ©ricaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », les États-Unis investissent et dĂ©veloppent de plus en plus de relations bilatĂ©rales avec les États du sud est asiatique. De fait, le Brunei est dĂ©sormais un partenaire Ă©conomique et diplomatique des États-Unis. En effet, les États-Unis et le Brunei ont ainsi dĂ©veloppĂ© la mise en place et l'application de deux programmes bilatĂ©raux :

  • Le « Brunei-US English-Language Enrichment Programme for ASEAN ». Ce programme vise a renforcer la prĂ©sence et la bonne utilisation de l’anglais au sein de l’ASEAN Ă  travers des formations linguistiques dispensĂ©es par des experts du Brunei et des États-Unis. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement du Brunei et ou les membres de l’ASEAN.
  • Le « US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership ». Ce programme inclut Ă©galement la participation de l’IndonĂ©sie. Il vise Ă  dĂ©velopper l’accĂšs aux Ă©nergies pour les populations des rĂ©gions d’Asie Pacifique.

Chine

La Chine et le Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de 2 000 ans remontant Ă  la dynastie des Han. Jusque dans les annĂ©es 1500, les deux pays commerçaient rĂ©guliĂšrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu Ă  peu Ă©clipsĂ©es. Ce n’est que lors de la pĂ©riode de la Guerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rĂ©tablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques[40].

En termes de gĂ©opolitique, les deux États ont des rivalitĂ©s communes. En effet, le Brunei et la Chine ont tous les deux des revendications quant Ă  la souverainetĂ© territoriale de la mer de Chine mĂ©ridionale[36]. Les deux pays ont cependant signĂ© des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas menĂ© de bataille frontale et physique. À l’instar de ce Ă  quoi on a pu assister entre la Chine et les Philippines ou la Chine et le Vietnam. Par ailleurs, le Brunei n'insiste pas non plus de maniĂšre formelle sur sa revendication envers le rĂ©cif Luisa, qui fait pourtant partie de sa zone Ă©conomique exclusive, comme notifiĂ© au sens de la Convention des Nations Unies rĂ©gissant le droit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu mĂ©diatisĂ©e du diffĂ©rend territorial entre le Brunei et la Chine illustre la stratĂ©gie diplomatique de base du Brunei en matiĂšre de gestion des litiges Ă  l’international[40].

Australie

En 1984, l’Australie est devenue l’un des premiers pays Ă  Ă©tablir des relations diplomatiques avec le Brunei[41]. Les deux pays entretiennent des relations bilatĂ©rales animĂ©es par un passĂ© historique commun ; les militaires australiens ayant libĂ©rĂ© Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945[31]. Au Brunei, sur la plage de Muara, Ă  Bandar Seri Begawan, un monument commĂ©morant cet Ă©vĂ©nement fut Ă©rigĂ© et est dĂ©sormais le lieu ou se dĂ©roule une cĂ©rĂ©monie annuelle. Celle ci est la journĂ©e de l’ANZAC (corps d'armĂ©e australien et nĂ©o-zĂ©landais) cĂ©lĂ©brĂ© annuellement en Australie, en Nouvelle-ZĂ©lande, au Samoa, aux Tonga, aux Ăźles Cook, Ă  Niue, en Nouvelle-CalĂ©donie et en PolynĂ©sie française, et dorĂ©navant au Brunei[31].

Les deux pays participent Ă©galement aux nĂ©gociations et Ă  l'Accord de partenariat transpacifique. Le Brunei dispose d’un haut-commissariat dans la capitale australienne Canberra et l'Australie possĂšde un bureau Ă  Bandar Seri Begawan. Les deux pays sont membres du Commonwealth[38].

Bangladesh

Le Bangladesh et le Brunei ont des relations diplomatiques trĂšs fournies[42] - [40]. Ils sont tous deux membres de l'Organisation de la coopĂ©ration islamique, du Commonwealth et du Mouvement des pays non alignĂ©s et partagent des points de vue communs sur des questions rĂ©gionales et internationales. Le Brunei a rapidement reconnu le Bangladesh et d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Bangladesh dispose d'un haut-commissariat Ă  Bandar Seri Begawan. Le Brunei a un haut-commissariat Ă  Dhaka.

France

La France dispose d’une ambassade Ă  Bandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’Allemagne au Brunei. La France est un des trois pays europĂ©ens Ă  disposer d’une ambassade au Brunei. Le Brunei a, quant Ă  lui, ouvert un point de reprĂ©sentation diplomatique Ă  Paris en juillet 1989. Un ambassadeur y siĂšge depuis 1991. La premiĂšre visite diplomatique du Brunei en France date de 1996. En 2006, le prince hĂ©ritier, Al-Muhtadee Billah, s’est rendu Ă  Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le PrĂ©sident de la RĂ©publique de l’époque, Jacques Chirac.

La France et le Brunei Ă©changent commercialement Ă  hauteur de 22 millions d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majoritĂ© l’entreprise Airbus, qui a vendu sept avions au pays en 2014) et la banque. En effet, le Brunei, cherchant Ă  diversifier son Ă©conomie encore largement dĂ©pendante de la rente pĂ©troliĂšre, a Ă©tabli, Ă  l’image de ce qui s’est fait avec le Japon, des partenariats de coopĂ©ration Ă©conomique[43].

De plus, le sultan du Brunei possĂšde deux palaces emblĂ©matiques de la capitale française, Le Meurice et le Plaza AthĂ©nĂ©e. Cet Ă©lĂ©ment a cependant dĂ©clenchĂ© une vive polĂ©mique au sein de la sociĂ©tĂ© française. En effet, Ă  l’annonce de cette acquisition, de nombreux mĂ©dias et associations françaises ont alors appelĂ© au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phĂ©nomĂšne prend une ampleur mondiale. Le motif invoquĂ© est le suivant : l’application de la loi islamique au sein du Brunei. Depuis 2013, le pays applique la Charia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des femmes ayant des relations extra-conjugales (adultĂšre), l’amputation de la main en cas de vol, la pĂ©nalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants, etc.

Ces Ă©lĂ©ments ont suscitĂ© une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroĂźt, de la communautĂ© internationale. De nombreuses personnalitĂ©s Ă©tant habituĂ©es de ces deux palaces, ont ainsi exprimĂ© le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus sĂ©journer dans les Ă©tablissements concernĂ©s. L’Organisation non gouvernementale Human Rights Campaign a ainsi relayĂ© la parole de plusieurs de ces personnalitĂ©s, notamment la rĂ©dactrice en chef de l’édition amĂ©ricaine du magazine Vogue Anna Wintour[44]. Cette derniĂšre a ainsi dĂ©clarĂ© Ă  propos de l’hĂŽtel Meurice ne plus pouvoir y sĂ©journer, ainsi que toute son Ă©quipe, en bon Ă©tat de conscience. Le patron du groupe Kering, François-Henri Pinault, a Ă©galement dĂ©clarĂ©, par le biais de sa fondation Kering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la dĂ©cision du Sultan de Brunei et boycotte ses hĂŽtels »[44]. Depuis, le sujet est encore polĂ©mique.

Enfin, la France mĂšne une politique culturelle abondante au Brunei. En effet, en 1986 se crĂ©e l’Alliance française du Brunei. Cette derniĂšre met en place de nombreux Ă©vĂ©nements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopĂ©ration entre les deux pays.

Singapour

Le Brunei entretient des relations diplomatiques importantes avec Singapour et cela dĂšs 1984. Le Brunei possĂšde un haut commissariat Ă  Singapour et Singapour en possĂšde Ă©galement un Ă  Bandar Seri Begawan.

Les deux pays collaborent activement Ă©conomiquement. Tout comme avec les Philippines, de nombreux accords de coopĂ©ration bilatĂ©rales ont Ă©tĂ© signĂ©s. De plus, les deux pays ont Ă©tabli un accord monĂ©taire d’interchangeabilitĂ©. En effet, le dollar de Singapour peut ĂȘtre utilisĂ© au Brunei et inversement[45].

Militairement, les deux pays coopĂšrent activement. Ainsi, les forces armĂ©es de Singapour ont formĂ© des soldats du Brunei. DĂšs 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu Ă©tant l’exercice PĂ©lican. entre les deux armĂ©es navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraĂźner Ă  exercer une dĂ©fense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine mĂ©ridionale. Les exercices concernent les forces aĂ©riennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatĂ©rale de dĂ©fense[38].

Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse[46].

Philippines

Depuis l’indĂ©pendance du Brunei en 1984, les deux pays ont commencĂ© a Ă©tablir des relations diplomatiques. Les Philippines ont mĂȘme Ă©tabli un consulat gĂ©nĂ©ral en 1983, l’annĂ©e prĂ©cĂ©dant l’indĂ©pendance du Brunei, Ă  Bandar Seri Begawan. Le Brunei s’est quant Ă  lui Ă©tabli la mĂȘme annĂ©e dans la ville de Makati (situĂ©e dans la pĂ©riphĂ©rie de Manille), avec une ambassade[40].

Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente derniĂšres annĂ©es, l’Islam apparaĂźt comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, le Brunei a financiĂšrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquĂ©es au sein du pays. En 2011, la mosquĂ©e Haji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville de Cotabo. La construction a entiĂšrement Ă©tĂ© financĂ©e par le sultan du Brunei Haji Hassanal Bolkiah lui-mĂȘme, dans l’optique de promouvoir et Ă©tendre la pratique de la religion musulmane dans le sud des Philippines. Le coĂ»t total de la construction s’étend Ă  48 millions de dollars amĂ©ricains.

Depuis le milieu des annĂ©es 2000, la coopĂ©ration Ă©conomique s’est accĂ©lĂ©rĂ©e entre les deux pays. En effet, en 2009, le Brunei et les Philippines ont signĂ© un protocole d’entente bilatĂ©rale oĂč la composante majeure concerne la coopĂ©ration dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrie Halal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont rĂ©pertoriĂ©s au Brunei[39].

Indonésie

Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antĂ©rieures Ă  l’ùre coloniale europĂ©enne. Elles datent ainsi du quatorziĂšme siĂšcle. Pendant la pĂ©riode coloniale europĂ©enne, l'IndonĂ©sie Ă©tait administrĂ©e par les Pays-Bas tandis que le Brunei Ă©tait lui sous l’égide britannique, ce qui a peu Ă  peu effacĂ© la diplomatie entre les deux Ă©tats. Au lendemain de son indĂ©pendance en 1984, le Brunei rĂ©tablit les relations diplomatiques avec l’IndonĂ©sie. Le Brunei a ouvert une ambassade Ă  Jakarta. L'IndonĂ©sie, quant Ă  elle, a une ambassade Ă  Bandar Seri Begawan. Le Brunei et la province indonĂ©sienne de BornĂ©o sont tous deux situĂ©s sur la mĂȘme Ăźle. Il n'y a pas de frontiĂšre terrestre entre les deux Ă©tats. Les deux pays disposent d’un rĂ©fĂ©rentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passĂ© colonial. Les deux pays ont une majoritĂ© de leur population qui pratiquent l'islam. Les deux États sont de fait, membres de l’Organisation de la coopĂ©ration islamique. En 2012, 58 000 indonĂ©siens travaillent au Brunei[38].

Malaisie

Le Brunei et la Malaisie jouissent d’une culture et d’un passĂ© commun dĂ» Ă  l’appartenance de l’Est du pays Ă  l'Empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatĂ©rale[38]. De plus, la proximitĂ© gĂ©ographique des deux États, tous deux situĂ©s sur l’üle de BornĂ©o, facilitent ces processus. Les deux pays ont Ă©tabli des institutions les reprĂ©sentant. Le Brunei possĂšde un haut commissariat Ă  Kuala Lumpur ainsi que deux consulats gĂ©nĂ©raux Ă  Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possĂšde un haut commissariat Ă  Bandar Seri Begawan. Les deux États sont membres de l’ASEAN et du Commonwealth.

La frontiĂšre entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et rĂ©gion de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du Sarawak). « BrunĂ©i ne rĂ©cupĂ©rera jamais le Limbang. Or, la riviĂšre du Limbang Ă©tait l’axe de circulation en direction de la citĂ© portuaire du mĂȘme nom, point d’articulation entre deux flux opposĂ©s : dans un sens les produits forestiers acheminĂ©s vers la Chine ou l’Inde »[47]. Ainsi, le Brunei et la Malaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passĂ© entre les deux pays. Depuis, la rĂ©gion est toujours source de tensions[47] - [48].

Les deux pays ont des revendications de souverainetĂ© territoriale en mer de Chine mĂ©ridionale. Cependant, ils ont tous deux dĂ©cidĂ© de suivre une diplomatie en adĂ©quation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de l'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la dĂ©claration sur la conduite des parties en mer de Chine mĂ©ridionale. Le Brunei et la Malaisie, Ă  l'instar d'autres États revendiquant des intĂ©rĂȘts en mer de Chine mĂ©ridionale, suivent cette dĂ©claration[49].

Subdivisions

Actuellement, le Brunei, d'une superficie de 5 765 km2, est sĂ©parĂ© en quatre districts, ayant chacun un chef-lieu :

Économie

L'Ă©conomie du Brunei est fondĂ©e essentiellement sur une seule ressource : les hydrocarbures, et principalement le pĂ©trole, exploitĂ© dans ce pays Ă  partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se rĂ©percute sur le dĂ©veloppement humain du pays : le Brunei, qui a un IDH de 0,829, est au 51e rang mondial (sur 191 pays) en 2021. Il affiche un PIB par habitant de 31 800 dollars, un taux de chĂŽmage insignifiant. Le Brunei est, selon la Banque mondiale, l'un des pays d'Asie oĂč l'on vit le mieux. En 2022, le Brunei est classĂ© en 92e position pour l'indice mondial de l'innovation[50].

Bien que le Brunei dispose sans doute du meilleur systÚme social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impÎts inexistants, etc.), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraßt. En effet, prÚs de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Ces derniÚres années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures.

Le Brunei fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989. Le Brunei est signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'OMC depuis 1995.

En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[51].

L'État brunĂ©ien a lancĂ© une politique facilitant l'installation d'entreprises Ă©trangĂšres : zones franches, exonĂ©ration d'impĂŽts
 En dix ans, une cinquantaine de sociĂ©tĂ©s se sont dĂ©jĂ  implantĂ©es au Brunei. Depuis 2007, le Brunei tente aussi de dĂ©velopper l'Ă©cotourisme.

Contrairement à ses voisins (Malaisie, Indonésie), le Brunei n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la jungle.

DĂ©mographie

Graphique reprĂ©sentant la population totale du Brunei. De 85 000 habitants en 1961, elle atteint 360 000 habitants en 2003 de façon linĂ©aire.
Évolution de la dĂ©mographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

Selon le recensement de 2011, la population du Brunei est de 393 162 habitants, contre 332 844 habitants en 2001[52]. En 2012, cette population Ă©tait composĂ©e de maniĂšre estimĂ©e Ă  25 % de moins de 15 ans, Ă  71,3 % de personnes entre 15 et 65 ans et Ă  3,7 % de personnes de 65 ans ou plus. La densitĂ© de population est Ă  cette date de 71,7 hab./km2. Le pays connait une espĂ©rance de vie de 76,6 ans en 2013. Le taux de croissance de la population de 1,6 % en 2012, avec un taux de natalitĂ© de 17,7 â€°, un taux de mortalitĂ© de 3,3 â€°, un taux de mortalitĂ© infantile de 11,1 â€°, un taux de fĂ©conditĂ© de 1,99 enfant/femme et un taux de migration de 2,51 â€°.

Évolution dĂ©mographique depuis 1950
19501960197019801990200020102016[53]
44 98383 037127 554185 220252 887325 297395 027436 620

Langues

La langue des habitants du Brunei est le malais du Brunei (Melayu Brunei), une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.

Ancien protectorat britannique, le Brunei a au moins 50 % de sa population qui parle anglais (anglais du Brunei (en)), qui de plus, est la langue commerciale, avec le mandarin.

L'arabe est une langue de culture, et religieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants en madrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans du Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe.

Religions

Vue de la mosquée Omar Ali Saifuddin depuis le lac. Un navire de cérémonie est accosté prÚs de l'édifice.
Mosquée Omar Ali Saifuddin

La population du Brunei comprend 78,8 % de musulmans[54] - [55]. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister Ă  la priĂšre collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformĂ©ment au 9e verset de la soixante-deuxiĂšme sourate, Al-Jumua, du Qorʟān)[18], enseignement obligatoire du Coran Ă  l'Ă©cole publique[56] et vente d'alcool interdite sur le territoire[57]. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est chrĂ©tienne, 7,8 % est bouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes[55].

Avant , l'hindouisme était la religion majoritaire au Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme[58]. En , les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays[59].

En mai 2014, le Brunei instaure la charia[60] - [19] ; cf. rubrique « Politique ».

Photographie d'un quartier pauvre de la capitale, Bandar Seri Begawan. Au premier plan se trouvent des maisons sur pilotis délabrées. En arriÚre-plan se trouve la mosquée Omar Ali Saifuddin et des immeubles modernes en béton.
Bandar Seri Begawan, capitale du pays et chef-lieu du district de Brunei-Muara. Vue sur le village flottant de Kampong Ayer

Culture

FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNom françaisNom localRemarques
1er janvierJour de l’An
23 fĂ©vrierFĂȘte nationale
1er juinJournée des Forces armées
15 juilletAnniversaire du sultanLes festivités durent un mois
  • De nos jours, il est interdit de fĂȘter NoĂ«l dans le sultanat du Brunei[61].

Communication

Transports

  • Routes : 1 712 km (dont 1 284 km goudronnĂ©s) (en 1996)
  • Voies ferrĂ©es : 13 km
  • Voies navigables : 209 km
  • Nombre d'aĂ©roports: deux (dont un avec des pistes goudronnĂ©es) (en 2000)

Télécommunication

On compte en 2012, de source gouvernementale, 341 200 utilisateurs d'Internet dans le pays[57].

  • Lignes de tĂ©lĂ©phone : 80 000 (en 2011)
  • TĂ©lĂ©phones portables : 44 000 (en 1996)
  • Postes de radio : 329 000 (en 1998)
  • Postes de tĂ©lĂ©vision : 201 900 (en 1998)
  • Nombre de fournisseurs d'accĂšs Internet: 2 (en 2000)

Codes

Le Brunei a pour codes :

Notes et références

  1. « Présentation du Sultanat de Brunei », sur diplomatie.gouv.fr (consulté le )
  2. « East Asia/Southeast Asia :: Brunei — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consultĂ© le )
  3. PIB à parité de pouvoir d'achat, d'aprÚs le Fonds monétaire international (FMI).
  4. Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database - Données pour l'année 2022.
  5. Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
  6. (en) Martin J. Wolf, John W. Emerson, Daniel C. Esty, Alex de Sherbinin, Zachary A. Wendling et al., 2022 Environmental Performance Index, New Haven, Connecticut, États-Unis, Yale Center for Environmental Law & Policy, , 192 p. (lire en ligne [PDF]).
  7. Conseil national de l'information géographique et Commission nationale de toponymie, « Le Trésor des lieux étrangers »,
  8. Commission d'enrichissement de la langue française, « Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de siĂšges diplomatiques ou consulaires : JORF no 0095 du 21 avril 2019 », sur legifrance.gouv.fr, Journal officiel de la RĂ©publique française, (consultĂ© le ).
  9. « EncyclopĂ©die Larousse en ligne - Brunei État de Brunei Darussalam », sur www.larousse.fr (consultĂ© le )
  10. (en) Liu Yingsheng et Karim Osman, « Two Descriptions of Brunei in the Ming Period », en.unesco.org.
  11. (en) Robert Nicholl, « Notes on Some Controversial Issues in Brunei History », Archipel, vol. 19, 1980, p. 25.
  12. "Taiping" (ć€Șćčł), « l'Ăšre de la Grande paix », sont les annĂ©es 976-984.
  13. (en) Johannes L. Kurz, « Boni in Chinese Sources : Translations of Relevant Texts from the Song to the Qing Dynasties », Nalanda-Sriwijaya Centre Working Paper Series, no 4,‎ , p. 3.
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  16. (en) Robert Nicholl, « Notes on Some Controversial Issues in Brunei History », Archipel, vol. 19, 1980, p. 34.
  17. (pt + fr + de) Jorge Manuel dos Santos Alves, Claude Guillot et Roderich Ptak, Mirabilia Asiatica, Wiesbaden, Harrassowitz, coll. « South China and maritime Asia » (no 11), (ISBN 3-447-04704-6, ISSN 0945-9286, BNF 40014278, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
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  61. Arnaud Focraud, « En Somalie et dans le sultanat de Brunei, il est interdit de fĂȘter NoĂ«l », lejdd.fr, 23 dĂ©cembre 2015.

Voir aussi

Bibliographie

  • Chen Dasheng, « Une pierre tombale du dĂ©but du XIVe siĂšcle retrouvĂ©e Ă  Brunei », Archipel, vol. 42,‎ , p. 47-52 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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