Lepidoptera
Les LépidoptÚres (Lepidoptera) sont un ordre d'insectes holométaboles dont la forme adulte (ou imago) est communément appelée papillon, dont la larve est appelée chenille, et la nymphe chrysalide.
Il s'agit d'un des ordres d'insectes les plus rĂ©pandus et les plus largement connus dans le monde, comprenant entre 155 100 et 174 233 espĂšces dĂ©crites[1] (dont prĂšs de 7 000 en Europe et 5 000 en France[2]), rĂ©parties dans 136 familles et 43 super-familles[3]. Les plus anciennes traces fossiles de papillons montrent que ces insectes ailĂ©s vivaient dĂ©jĂ sur la planĂšte il y a 201 millions dâannĂ©es, aux cĂŽtĂ©s des premiers dinosaures[4].
Ils se caractĂ©risent Ă l'Ă©tat adulte par trois paires de pattes (comme tous les insectes) et par deux paires d'ailes recouvertes dâĂ©cailles de couleurs trĂšs variĂ©es selon les espĂšces. Ils pondent des Ćufs qui donnent naissance Ă des chenilles. Ces derniĂšres se transforment ensuite en chrysalides (s'abritant ou non dans un cocon prĂ©alablement tissĂ©). Il en Ă©merge enfin l'imago, ou papillon. Leur cycle biologique se trouve donc composĂ© de quatre stades distincts : Ćuf, chenille, chrysalide et papillon. Ce sont des insectes Ă mĂ©tamorphose complĂšte.
Comme les abeilles et la plupart des pollinisateurs, dans une grande partie du monde, les papillons sont en forte régression, principalement en raison de l'intensification de certaines pratiques de l'agriculture[5] (monocultures, pesticides) et, localement, de la mortalité routiÚre et de la pollution lumineuse ; ainsi, la mise à jour 2016 de la liste rouge de l'UICN montre que pour 462 espÚces de papillons indigÚnes évaluées en zone méditerranéenne, 19 sont menacées d'extinction (dont 15 endémiques de cette écorégion)[5].
LĂ©pidoptĂšres
Ătymologie
Le terme « lĂ©pidoptĂšre » dĂ©rive du latin scientifique lepidoptera, terme construit lui-mĂȘme Ă partir du grec ancien λΔÏÎŻÏ Â« Ă©caille » et ÏÏΔÏÏÎœ « aile »)[6]. Bon nombre dâespĂšces sont dĂ©signĂ©es par un nom vernaculaire diffĂ©rent suivant leur stade de dĂ©veloppement. Souvent seul le papillon est nommĂ©, parfois, seule la chenille, car ravageuse, porte un nom. Plus exceptionnellement, les deux formes sont nommĂ©es, comme pour les espĂšces Morio (Nymphalis antiopa) ou Bombyx du mĂ»rier (Bombyx mori).
Le mot « papillon » est dĂ©rivĂ© du latin papilio « lui-mĂȘme tirĂ© de la racine pil (« aller, vaciller ») dont papilio serait une forme Ă redoublement (allusion probable aux battements des ailes et aux dĂ©placements vifs de ces insectes) »[7].
En nahuatl, papillon se dit papalotl, ce qui a donné naissance au mot papalote : cerf-volant[8] - [9].
Caractéristiques
MĂ©tamorphose
Les LépidoptÚres sont des holométaboles comme les diptÚres ou les coléoptÚres.
Au stade de l'imago, le papillon a une longévité variable selon l'espÚce, de quelques jours (Bombyx du mûrier) ou semaines (Flambé, Machaon) à plusieurs mois (jusqu'à dix pour le Citron Gonepteryx rhamni).
Ailes
Les Procris de l'oseille des régions tempérées et les morphos mùles des régions tropicales présentent sur la face dorsale de leurs ailes une iridescence métallique qui pourrait induire « une certaine confusion chez les prédateurs en provoquant des variations de couleur rapides lors des battements d'ailes[12] ». |
Chez le Grand porte-queue et le FlambĂ©, les ailes postĂ©rieures se terminent par un ocelle et une queue qui simulent une seconde tĂȘte (yeux et antennes), ce qui leurre le prĂ©dateur qui attaque cette « fausse tĂȘte »[15]. |
Les LĂ©pidoptĂšres, sous la forme adulte (papillon), sont caractĂ©risĂ©s par deux paires d'ailes membraneuses recouvertes dâĂ©cailles colorĂ©es, qui sont des soies aplaties. Le mot « lĂ©pidoptĂšre » vient de cette caractĂ©ristique : lepidos veut dire « Ă©caille » en grec et pteros, « aile »[18].
Une écaille alaire est une minuscule plaque chitineuse le plus souvent pigmentée dotée d'un pédicelle à sa base permettant son insertion sur la membrane. Certaines couleurs métalliques sont optiques par diffraction de la lumiÚre (cas par exemple pour l'Europe du genre Apatura Grand mars changeant, Petit mars changeant)[20].
Chez les papillons, les dessins et les couleurs alaires ont des fonctions multiples, comme la thermorégulation, l'évitement de la prédation et la reproduction. Parmi ces fonctions, le camouflage, l'aposématisme et le mimétisme sont phylogénétiquement trÚs répandus et présentent une grande diversification évolutive[21]. La sélection naturelle privilégie les espÚces qui réalisent le meilleur compromis évolutif d'allocation des ressources entre ces différents traits biologiques[22] - [23].
Des écailles spécialisées, qui forment les androconies, sont présentes sur la face supérieure des ailes des mùles et diffusent des phéromones sexuelles, notamment la danaidone, issues de glandes lors des parades nuptiales.
Les ocelles ou yeux peuvent ĂȘtre des ornementations de dĂ©fense (chez le Paon-du-jour par exemple), c'est un bon moyen de reconnaissance des espĂšces (comme l'ocelle orange centrĂ© de noir Ă l'aile antĂ©rieure du Petit mars changeant absent chez le Grand mars changeant[24]).
Le revers brun ou noir des ailes présente souvent une livrée homochrome qui permet de se cacher à de nombreuses espÚces présentant des couleurs vives sur le recto de leurs ailes (Paon-du-jour par exemple).
Certains papillons, comme le genre Cithaerias, présentent la particularité de ne porter que trÚs peu d'écailles.
Les papillons sont des organismes héliophiles et souvent thermophiles, par thermorégulation leurs ailes optimisent l'efficacité de leurs activités (vol, recherche de nourriture). Au repos, posé à l'ombre, l'échauffement est un processus endothermique et se manifeste par de rapides frémissements des ailes assez proches dans leur principe du frissonnement[25]. Au repos par temps ensoleillé, ils orientent les ailes par rapport aux rayons du soleil en fonction de la température ambiante (processus exothermique). Par temps frais et peu ensoleillé, ils adoptent la posture dorsale (ailes étalées comme celles d'un avion : ouverture totale ℠180°, partielle < 180°), prenant de véritables bains de soleil. Au contraire, lors de journées chaudes et ensoleillées, ils adoptent la posture latérale (ailes plaquées verticalement l'une contre l'autre au-dessus du corps) de façon à limiter la surface exposée aux rayons. Ils se protÚgent également de la surchauffe thoracique en volant énergiquement de place en place pour limiter le temps d'exposition[26]. Certains grands papillons de jour (comme le Flambé ou le Machaon)[27] alternent entre des phases de vol actif avec battements d'ailes et des phases de vol plané, ces derniÚres évitant également la surchauffe thoracique[28]. L'hypothÚse du réchauffement corporel par un mécanisme direct (ailes absorbant directement le rayonnement du soleil et transmettant la chaleur au thorax via l'hémolymphe[29] est infirmée par les calculs et expérimentalement, la membrane alaire étant assez mauvaise conductrice de chaleur et la circulation de l'hémolymphe trop faible[30] - [31]. L'hypothÚse privilégiée est un mécanisme indirect : la chaleur émise par le rayonnement solaire est transférée au thorax par les ailes qui agissent comme des déflecteurs de chaleur par convection, leur angle plus ou moins ouvert favorisant la concentration du flux solaire sur la face dorsale du thorax[32]. Les bandes claires sur les ailes jouent également un rÎle thermorégulateur : elles permettent à des papillons de réduire le stress thermique dans des environnements trÚs chauds[33].
- Paon-du-jour (Aglais io).
- MĂ©gĂšre (Lasiommata megera).
- Cithaerias andromeda esmeralda.
- Acraea pharsalus.
- Cymothoe caenis.
Vision
En raison de la structure de leur Ćil multiple, les papillons ont une vision probablement moins nette que celle d'un ĂȘtre humain, mais bien plus performante selon d'autres points de vue :
- leur champ visuel est bien plus large ;
- ils perçoivent mieux que nous les mouvements rapides dans leur environnement ;
- ils distinguent parfaitement l'ultraviolet et la lumiÚre polarisée ;
- ils diffĂ©rencient probablement beaucoup mieux les couleurs, notamment pour certaines espĂšces ; ainsi, le papillon Graphium sarpedon connu pour porter des marques colorĂ©es (bleu-vert, rouges) trĂšs vives prĂ©sente pour chaque Ćil au moins 15 types de cellules photorĂ©ceptrices, contre 4 chez la plupart des autres insectes. Des expĂ©rimentations physiologiques, anatomiques et molĂ©culaires ont portĂ© sur 200 mĂąles de cette espĂšce (plus faciles Ă capturer que les femelles), qui ont confirmĂ© que chacun de ces photorĂ©cepteurs Ă©tait sensible Ă une partie du spectre lumineux solaire. Trois rĂ©cepteurs sont dĂ©diĂ©s aux bleus et quatre aux verts[34].
Corps
Leur corps est souvent cachĂ© par un Ă©pais revĂȘtement de phanĂšres.
Leurs piĂšces buccales sont transformĂ©es en proboscis (sauf chez certains petits groupes trĂšs primitifs pour ce caractĂšre, tels les Micropterigidae munis de mandibules broyant le pollen), trompe enroulĂ©e en spirale au repos, pour aspirer le nectar. La trompe est formĂ©e par les galeas des maxilles qui sont fortement allongĂ©es et reliĂ©es entre elles par deux coaptations : lâantĂ©rieure formĂ©e de soies et la postĂ©rieure formĂ©e de crochets qui les solidarisent fortement, formant ainsi un canal qui permet lâaspiration du nectar. Toutes les autres piĂšces buccales sont atrophiĂ©es ou absentes, Ă lâexception des palpes labiaux qui protĂšgent la trompe lorsquâelle est enroulĂ©e au repos. La trompe des papillons est un outil de haute prĂ©cision qui cumule les prouesses techniques. Au repos, elle reste enroulĂ©e en spirale comme un ressort de montre, sous l'effet d'une lame Ă©lastique qui court tout au long de sa paroi supĂ©rieure. Une succession d'anneaux de chitine - substance trĂšs rĂ©sistante - maintient la canalisation bĂ©ante quelle que soit sa courbure. Lorsque le papillon veut se nourrir, il contracte une sĂ©rie de plusieurs centaines de minuscules muscles obliques, situĂ©s dans l'Ă©paisseur de la trompe, dont ils provoquent le dĂ©roulement. Au premier tiers de la longueur, des muscles spĂ©ciaux coudent la trompe vers le bas. Cette articulation souple favorise en particulier la recherche du nectar dans les corolles les plus Ă©troites et les plus profondes. Sans mĂȘme avoir Ă baisser la tĂȘte, le papillon dĂ©place sa trompe pour explorer tous les recoins des fleurs qu'il visite. Dans la tĂȘte de l'insecte, une sorte de poire peut se dilater sous l'action de muscles puissants. Elle fait office d'aspirateur. GrĂące Ă des organes gustatifs trĂšs sensibles situĂ©s au bout de leurs pattes, ils savent immĂ©diatement s'il y a lieu de dĂ©ployer leur encombrant attirail d'aspiration.
Portrait d'un Historis odius - MusĂ©um de Toulouse - Trompe et Ćil de papillon
- Papillon aspirant du nectar de banane
L'Ćuf est pondu sur ou Ă proximitĂ© de la plante-hĂŽte de la chenille qui souvent qualifie l'espĂšce (PiĂ©ride du chou ou AzurĂ© du serpolet).
La larve, ou chenille, est de type broyeur avec deux glandes labiales sĂ©ricigĂšnes câest-Ă -dire fabriquant un fil de soie.
La chrysalide se trouve ou non dans un cocon. Le dĂ©veloppement des chenilles sâeffectue gĂ©nĂ©ralement en cinq stades marquĂ©s par des mues jusquâĂ la transformation en nymphe, ou chrysalide. Suivant les espĂšces, la nymphose a lieu sous terre ou Ă lâair libre et la chenille sâentoure parfois dâun cocon de fils de soie avant de se transformer.
- Accouplement de piérides du navet
- Ćufs d'un papillon mexicain (Caligo eurilochus)
Chenille de Grand porte queue (Machaon)
99 % des espĂšces connues sont phytophages[35], câest-Ă -dire se nourrissent de plantes. Les adultes se nourrissent pour la plupart de nectar des plantes Ă fleurs. Certains ont les piĂšces buccales classiques des Insectes, ce qui est un caractĂšre primitif, dâautres ont une trompe atrophiĂ©e et ne se nourrissent pas Ă lâĂ©tat adulte.
Variabilité
Chaque espĂšce de LĂ©pidoptĂšres peut prĂ©senter diffĂ©rents types de variabilitĂ©. Il existe des variations de taille, les individus pouvant ĂȘtre plus ou moins grands en fonction de la gĂ©nĂ©ration, de l'altitude ou encore du climat. Il existe Ă©galement des variations, parfois trĂšs importantes, dans l'ornementation alaire[36] :
- Dimorphisme sexuel : beaucoup d'espÚces présentent des différences entre le mùle et la femelle, différences souvent minimes, mais qui peuvent aller chez certaines espÚces jusqu'à une coloration ou ornementation totalement différente. C'est le cas de nombreux Azurés, comme l'Azuré commun (Polyommatus icarus).
- Dessus du mĂąle.
- Dessus de la femelle.
- Accouplement (vue de dessous, mĂąle Ă gauche).
- VariabilitĂ© gĂ©ographique : beaucoup d'espĂšces voient leur apparence varier Ă travers leur aire de rĂ©partition, ce qui justifie parfois la description de sous-espĂšces diffĂ©rentes. Par exemple, l'Amiral (Limenitis arthemis) a dans le Sud-Est des Ătats-Unis une ornementation nettement diffĂ©rente (sous-espĂšce astyanax) de celle du Nord du continent (sous-espĂšce arthemis).
- Sous-espĂšce Limenitis arthemis arthemis.
- Sous-espĂšce Limenitis arthemis astyanax.
- Variabilité saisonniÚre : les espÚces plurivoltines (qui produisent plusieurs générations par an) peuvent avoir une apparence différente selon la saison[37]. Il s'agit souvent de subtiles variations de taille ou de coloration, mais il arrive que ces différences soient spectaculaires, comme chez la Carte géographique (Araschnia levana), dont les individus de printemps (forme levana) sont rouges à taches noires et les individus d'été (forme prorsa) sont noirs à bandes blanches.
- Forme printaniĂšre levana.
- Forme estivale prorsa.
- Certaines espĂšces existent sous diffĂ©rentes formes bien tranchĂ©es qui peuvent se rencontrer en un mĂȘme lieu et au mĂȘme moment, et dont l'occurrence peut ĂȘtre due ou non Ă des facteurs gĂ©nĂ©tiques. Par exemple, le Petit mars changeant (Apatura ilia) se prĂ©sente en France soit sous une forme Ă bandes blanches (forme ilia), soit sous une forme Ă bandes fauves (forme clytie).
- Forme ilia.
- Forme clytie.
- On rencontre rarement des formes individuelles aberrantes, différant radicalement de tous les autres individus de leur espÚce. Elles peuvent là encore résulter de facteurs génétiques ou environnementaux (par exemple des conditions de développement inhabituelles pendant les stades larvaires).
- Indépendamment de tous ces facteurs, il existe toujours une certaine variabilité individuelle, deux papillons n'étant jamais identiques.
Ăvolution
Histoire Ă©volutive
La forme actuelle des stades de dĂ©veloppement, de l'Ćuf Ă l'imago, existe sans doute depuis 150 Ma. Les 220 000 espĂšces vivent partout dans le monde exceptĂ© dans l'Antarctique et sont particuliĂšrement nombreuses dans la rĂ©gion des tropiques. Elles sont presque toujours associĂ©es Ă des plantes supĂ©rieures (des angiospermes ou plantes Ă fleurs) et ont donc coĂ©voluĂ©. Il est en effet vraisemblable que l'Ă©volution qui a conduit Ă ce groupe qui possĂšde un organe hautement spĂ©cialisĂ© comme la trompe sâest accomplie en mĂȘme temps que le dĂ©veloppement des plantes Ă fleurs avant la fin du Tertiaire. Comme presque toutes les espĂšces ont des chenilles infĂ©odĂ©es Ă une plante-hĂŽte prĂ©cise, l'Ă©volution n'a sĂ»rement dĂ» se faire qu'en prĂ©sence d'une seule plante-hĂŽte ancestrale, donc pas avant le Tertiaire.
Fossiles
Les LĂ©pidoptĂšres fossiles ont tendance Ă ĂȘtre plus rares que ceux des autres insectes, parce quâils Ă©taient moins abondants dans des types d'environnement comme les lacs et les Ă©tangs propices Ă la fossilisation et que les stades larvaires nâont que la tĂȘte chitineuse comme partie dure susceptible d'ĂȘtre fossilisĂ©e.
Il existe cependant quelques fossiles, dans lâambre ou dans des sĂ©diments trĂšs fins. Des traces de galeries peuvent ĂȘtre observĂ©es sur des feuilles fossiles mais leur interprĂ©tation est dĂ©licate[38].
Le fossile le plus ancien Archaeolepis mane, issu de roches britanniques, a Ă©tĂ© datĂ© dâenviron 190 Ma[38], au jurassique. Ce sont des restes dâailes qui montrent des Ă©cailles Ă cannelures parallĂšles sous microscope Ă©lectronique et le rĂ©seau de nervures caractĂ©ristique commun aux LĂ©pidoptĂšres et TrichoptĂšres. On ne connaĂźt que deux autres fossiles du jurassique et treize du crĂ©tacĂ©[38]. La pĂ©riode suivante, le tertiaire, est beaucoup plus riche en fossiles[39]. LâĂ©ocĂšne en particulier, avec les gisements dâambre de la Baltique est riche. Ceux-ci ne sont pas dâune grande utilitĂ© pour Ă©tablir la phylogĂ©nie des LĂ©pidoptĂšres car ils sont dĂ©jĂ trĂšs proches des espĂšces modernes. Plus rarement, les LĂ©pidoptĂšres peuvent se trouver dans des sĂ©diments de type lacustre : diatomite. Un bel exemple a Ă©tĂ© publiĂ© dans le Bulletin des lĂ©pidoptĂšres de France[40].
D'aprĂšs les fossiles du Jurassique d'AmphiesmĂ©noptĂšres dĂ©couverts (groupe constituĂ© des ancĂȘtres des TrichoptĂšres et LĂ©pidoptĂšres, selon la classification de Willi Hennig), ces groupes se sont diffĂ©renciĂ©s il y 56 Ma[41].
Les Kalligrammatidae, famille de névroptÚres dont on connaßt plusieurs fossiles plus anciens que ceux des LépidoptÚres, ont une morphologie similaire à ces derniers mais ne leur sont pas directement apparentés : il s'agit d'une convergence évolutive.
Systématique et phylogénie
Position au sein des insectes
Les LépidoptÚres sont un ordre. Au sein de la classe des insectes, celui-ci est placé dans la sous-classe des ptérygotes, l'infra-classe des néoptÚres et le super-ordre des holométaboles (ou endoptérygotes, qui se caractérisent par leur cycle de développement à métamorphose complÚte).
L'étude des relations de parenté (phylogénie) entre les différents ordres d'insectes montre que les LépidoptÚres sont le groupe frÚre de l'ordre des TrichoptÚres.
Phylogénie des ordres actuels d'insectes holométaboles, d'aprÚs Peters et al., 2014[42] et Misof et al., 2014[43] :
Holometabola |
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Classification interne
- La taxinomie des insectes est en pleine évolution voire révolution, et les différentes classifications sont trÚs disparates notamment concernant les sections situées entre les ordres et les genres.
Historique
Carl von LinnĂ© dans Systema Naturae (1758) reconnaĂźt trois groupes de LĂ©pidoptĂšres : les Papilio, les Sphinx et les Phalaena avec sept sous-groupes dans les Phalaena (Scoble, 1995). Cette sĂ©paration se retrouve aujourdâhui dans 9 des super-familles de LĂ©pidoptĂšres.
AprĂšs LinnĂ©, Denis et SchiffermĂŒller (1775) sont suivis par Fabricius (1775) et Latreille (1796). Ils identifient beaucoup plus dâespĂšces en les regroupant dans ce qui sera reconnu comme des genres.
HĂŒbner dĂ©crit beaucoup des genres modernes et Ochsenheimer et Friedrich Treitschke (1776-1842), dans une sĂ©rie de volumes sur la faune de LĂ©pidoptĂšres europĂ©ens publiĂ©s entre 1807 et 1835, renforcent les fondements de leur classification en genres (Scoble, 1995).
G.A.W. Herrich-Schaffer (plusieurs volumes, 1843-1856), et Edward Meyrick (1895) basent leur classification sur le nervurage des ailes. Au mĂȘme moment, Sir George Hampson travaille sur la distinction entre Microlepidoptera et Macrolepidoptera.
Parmi les premiers entomologistes Ă Ă©tudier les fossiles dâinsectes et leur Ă©volution, Samuel Hubbard Scudder (1837-1911) travaille sur les papillons. Il publiera une Ă©tude des gisements du Colorado. Andrey Vasilyevich Martynov (1879-1938) met en Ă©vidence la proximitĂ© des LĂ©pidoptĂšres et des TrichoptĂšres (Grimaldi et Engel, 2005).
Parmi les apports majeurs du XXe siĂšcle figure la sĂ©paration basĂ©e sur la structure de lâappareil gĂ©nital des femelles en Monotrysia et Ditrysia par Carl Julius Bernhard Börner (1880-1953) en 1925 et 1939 (Scoble, 1995).
Willi Hennig (1913-1976) dĂ©veloppe lâanalyse cladistique et lâapplique Ă la phylogĂ©nie des insectes. Niels P. Kristensen, E. S. Nielsen et D.R. Davis Ă©tudient les relations entre les familles de Monotrysia, Kristensen ayant travaillĂ© sur la phylogĂ©nie des insectes et des grands groupes de LĂ©pidoptĂšres (Scoble 1995, Grimaldi et Engel, 2005). Alors quâen gĂ©nĂ©ral, les phylogĂ©nies basĂ©es sur les analyses de lâADN diffĂšrent des phylogĂ©nies basĂ©es sur les analyses morphologiques, ce n'est pas le cas pour les LĂ©pidoptĂšres, au moins Ă grande Ă©chelle (Grimaldi et Engel, 2005). Les tentatives de regroupement des super-familles de LĂ©pidoptĂšres en grand groupes naturels ont toutes Ă©chouĂ© car les critĂšres actuels Microlepidoptera et Macrolepidoptera, Heterocera et Rhopalocera, Jugatae et Frenatae, Monotrysia et Ditrysia (Scoble, 1995) ne permettent pas de dĂ©finir des groupes monophylĂ©tiques.
Classifications traditionnelles
Ces classifications Ă©taient basĂ©es essentiellement sur des caractĂšres superficiels. Elles ont progressivement Ă©tĂ© abandonnĂ©es au profit dâanalyses phylogĂ©nĂ©tiques fondĂ©es sur des critĂšres morphologiques et molĂ©culaires.
Dans une de ces classifications, les LĂ©pidoptĂšres se divisaient en :
- la division des Ditrysia, qui reprĂ©sentait 99 % des LĂ©pidoptĂšres, elle-mĂȘme divisĂ©e en deux sous-ordres :
- Les HĂ©tĂ©rocĂšres, sont le plus souvent de couleurs ternes, leurs antennes sont souvent filiformes ou plus ou moins plumeuses (elles sont impliquĂ©es dans la communication par les phĂ©romones). Ils sont traditionnellement considĂ©rĂ©s comme les « papillons de nuit » mais cette classification est dĂ©suĂšte car beaucoup comme les ZygĂšnes ne sont actifs que le jour[2]. Ce sous-ordre comprenait de nombreuses super-familles et familles qui regroupent les phalĂšnes (Ă peu prĂšs 20 % des LĂ©pidoptĂšres), les noctuelles (plus de 30 %), les bombyx, les pyrales, les tordeuses, les teignes et les « mites » au sens large (plus de 50 %)⊠; ce n'est pas un regroupement naturel, comme son nom l'indique (« les autres⊠») et il doit ĂȘtre abandonnĂ©.
- Les rhopalocÚres, sont des insectes aux couleurs parfois vives, leurs antennes se terminent « en massue » bien distincte (comme le terme grec rhopalos l'indique). Ils sont traditionnellement considérés comme les « papillons de jour »[2]. Ce sous-ordre comprenait deux super-familles et plusieurs familles.
- Le 1 % restant était constitué par la division des Monotrysia qui comprenait 2 super-familles caractérisées par des larves mineuses.
Dans une autre classification, les LépidoptÚres étaient divisés en quatre sous-ordres :
- Frenatae - frenates
- Jugatae
- Macrolepidoptera
- Microlepidoptera
Classification phylogénétique
Une nouvelle classification phylogĂ©nĂ©tique s'est progressivement dĂ©veloppĂ©e, qui nâest pas entiĂšrement adoptĂ©e et fait lâobjet dâune rĂ©vision continue (toutes les analyses molĂ©culaires nâont pas encore Ă©tĂ© faites, pour plus dâinformations sur la classification lire lâarticle sur la systĂ©matique).
Outre qu'il y a encore des dĂ©saccords sur certaines espĂšces, il est parfois dĂ©licat d'Ă©tablir l'appartenance d'un papillon Ă une espĂšce ou Ă une autre, Ă cause du phĂ©nomĂšne d'hybridation ou parce qu'un nom d'espĂšce couvre parfois en rĂ©alitĂ© plusieurs sous-espĂšces morphologiquement trĂšs proches et non encore identifiĂ©es en tant qu'espĂšces. Ces deux phĂ©nomĂšnes sont plus frĂ©quents que ne l'indiquent les guides de naturalistes[45]. Les taxonomistes ne prennent pas en compte des individus « douteux » (probablement des hybrides le plus souvent), parce que ces derniers rendent plus difficile la discrimination des espĂšces. L'hybridation naturelle se produirait entre environ 10 % de toutes les espĂšces animales, assez rarement en moyenne, mais avec des taux d'hybridation qui peuvent ĂȘtre plus importants pour certaines espĂšces (Mallet, 2005). Les donnĂ©es disponibles pour les papillons d'Europe (l'un des plus Ă©tudiĂ©s dans le monde) laissent penser qu'environ 16 % des 440 espĂšces de papillons europĂ©ens sont connus pour hybrider dans la nature avec au moins une autre espĂšce proche de la leur. Parmi ceux-ci peut-ĂȘtre la moitiĂ© ou plus sont fertiles et ont montrĂ© des preuves de « rĂ©trocroisements » dans la nature[46].
Une vaste synthÚse publiée dans la revue Zootaxa en 2011[3] aboutit à la taxinomie suivante :
- LépidoptÚres fossiles non classés (4 familles et 12 genres)
- sous-ordre des Zeugloptera Chapman, 1917 â Papillons les plus primitifs, Ă mandibules, 160 espĂšces dĂ©crites, principalement originaires du PalĂ©arctique et du Pacifique.
- super-famille des Micropterigoidea Herrich-SchÀffer, 1855 (1 famille)
- sous-ordre des Aglossata Speidel, 1977 â Papillons primitifs, 2 espĂšces dĂ©crites, originaires du Pacifique sud.
- super-famille des Agathiphagoidea Kristensen, 1967 (1 famille)
- sous-ordre des Heterobathmiina Kristensen & Nielsen, 1983 â Papillons primitifs, pollinivores, 3 espĂšces dĂ©crites, originaires d'AmĂ©rique du Sud.
- super-famille des Heterobathmioidea Kristensen & Nielsen, 1979 (1 famille)
- sous-ordre des Glossata Fabricius, 1775 â Papillons « classiques » pourvus d'une trompe ; groupe contenant l'immense majoritĂ© des espĂšces de LĂ©pidoptĂšres dĂ©crites (plus de 157 000 espĂšces).
- infra-ordre des Dacnonypha Hinton, 1946
- super-famille des Eriocranioidea Rebel, 1901 (1 famille)
- clade des Coelolepida Nielsen & Kristensen, 1996
- infra-ordre des Acanthoctesia Minet, 2002
- super-famille des Acanthopteroctetoidea Davis, 1978 (1 famille)
- infra-ordre des Lophocoronina Common, 1990
- super-famille des Lophocoronoidea Common, 1973 (1 famille)
- clade des Myoglossata Kristensen & Nielsen, 1981
- infra-ordre des Neopseustina Davis & Nielsen, 1980
- super-famille des Neopseustoidea Hering, 1925 (1 famille)
- clade des Neolepidoptera Packard, 1895
- infra-ordre des Exoporia Common, 1975
- super-famille des Mnesarchaeoidea Eyer, 1924 (1 famille)
- super-famille des Hepialoidea Stephens, 1829 (5 familles)
- infra-ordre des Heteroneura Tillyard, 1918
- clade des Nepticulina Meyrick, 1928
- super-famille des Nepticuloidea Stainton, 1854 (2 familles)
- clade des Eulepidoptera Kiriakoff, 1948
- clade des Incurvariina Börner, 1939
- super-famille des Andesianoidea Davis & Gentili, 2003 (1 famille)
- super-famille des Adeloidea Bruand, 1850 (5 familles)
- clade des Etimonotrysia Minet, 1984
- super-famille des Palaephatoidea Davis, 1986 (1 famille)
- super-famille des Tischerioidea Spuler, 1898 (1 famille)
- clade des Ditrysia Börner, 1925 â contient environ 98 % des espĂšces de LĂ©pidoptĂšres dĂ©crites.
- 1 famille et 25 genres non classés
- super-famille des Tineoidea Latreille, 1810 (3 familles)
- super-famille des Gracillarioidea Stainton, 1854 (3 familles)
- super-famille des Yponomeutoidea Stephens, 1829 (10 familles)
- clade des Apoditrysia Minet, 1983
- 2 familles non classées
- super-famille des Simaethistoidea Minet, 1991 (1 famille)
- super-famille des Gelechioidea Stainton, 1854 (21 familles)
- super-famille des Alucitoidea Leach, 1815 (2 familles)
- super-famille des Pterophoroidea Latreille, 1802 (1 famille)
- super-famille des Carposinoidea Walsingham, 1897 (2 familles)
- super-famille des Schreckensteinioidea Fletcher, 1929 (1 famille)
- super-famille des Epermenioidea Spuler, 1910 (1 famille)
- super-famille des Urodoidea Kyrki, 1988 (1 famille)
- super-famille des Immoidea Common, 1979 (1 famille)
- super-famille des Choreutoidea Stainton, 1858 (1 famille)
- super-famille des Galacticoidea Minet, 1986 (1 famille)
- super-famille des Tortricoidea Latreille, 1802 (1 famille)
- super-famille des Cossoidea Leach, 1815 (7 familles)
- super-famille des Zygaenoidea Latreille, 1809 (12 familles)
- clade des Obtectomera Minet, 1986
- super-famille des Whalleyanoidea Minet, 1991 (1 famille)
- super-famille des Thyridoidea Herrich-SchÀffer, 1846 (1 famille)
- super-famille des Hyblaeoidea Hampson, 1903 (1 famille)
- super-famille des Calliduloidea Moore, 1877 (1 famille)
- super-famille des Papilionoidea Latreille, 1802 (7 familles)
- super-famille des Pyraloidea Latreille, 1809 (2 familles)
- super-famille des Mimallonoidea Burmeister, 1878 (1 famille)
- clade des Macroheterocera Chapman, 1893
- super-famille des Drepanoidea Boisduval, 1828 (3 familles)
- super-famille des Lasiocampoidea Harris, 1841 (1 famille)
- super-famille des Bombycoidea Latreille, 1802 (10 familles)
- super-famille des Geometroidea Leach, 1815 (5 familles)
- super-famille des Noctuoidea Latreille, 1809 (6 familles)
- clade des Incurvariina Börner, 1939
- clade des Nepticulina Meyrick, 1928
- infra-ordre des Exoporia Common, 1975
- infra-ordre des Neopseustina Davis & Nielsen, 1980
- infra-ordre des Acanthoctesia Minet, 2002
- infra-ordre des Dacnonypha Hinton, 1946
Liste des familles
- Acanthopteroctetidae Davis, 1978 (2 genres, 5 espĂšces)
- Adelidae Bruand, 1850 (5 genres, 294 espĂšces)
- Agathiphagidae Kristensen, 1967 (1 genre, 2 espĂšces)
- Aididae Schaus, 1906 (2 genres, 6 espĂšces)
- Alucitidae Leach, 1815 (9 genres, 216 espĂšces)
- Andesianidae Davis & Gentili, 2003 (1 genre, 3 espĂšces)
- Anomosetidae Tillyard, 1919 (1 genre, 1 espĂšce)
- Anthelidae Turner, 1904 (9 genres, 94 espĂšces)
- Apatelodidae Neumoegen & Dyar, 1894 (10 genres, 145 espĂšces)
- â Archaeolepidae Whalley, 1985 (1 genre, 1 espĂšce)
- Argyresthiidae Bruand, 1850 (1 genre, 157 espĂšces)
- Attevidae Mosher, 1916 (1 genre, 52 espĂšces)
- Autostichidae Le Marchand, 1947 (72 genres, 638 espĂšces)
- Batrachedridae Heinemann & Wocke, 1876 (10 genres, 99 espĂšces)
- Bedelliidae Meyrick, 1880 (1 genre, 16 espĂšces)
- Blastobasidae Meyrick, 1894 (24 genres, 377 espĂšces)
- Bombycidae Latreille, 1802 (26 genres, 185 espĂšces)
- Brachodidae Agenjo, 1966 (14 genres, 137 espĂšces)
- Brahmaeidae Swinhoe, 1892 (7 genres, 65 espĂšces) â inclut les ex-Lemoniidae.
- Bucculatricidae Fracker, 1915 (4 genres, 297 espĂšces)
- Callidulidae Moore, 1877 (7 genres, 49 espĂšces)
- Carposinidae Walsingham, 1897 (19 genres, 283 espĂšces)
- Carthaeidae Common, 1966 (1 genre, 1 espĂšce)
- Castniidae Boisduval, 1828 (34 genres, 113 espĂšces)
- Cecidosidae Bréthes, 1916 (5 genres, 16 espÚces)
- Choreutidae Stainton, 1858 (18 genres, 406 espĂšces)
- Cimeliidae Chrétien, 1916 (2 genres, 6 espÚces)
- Coleophoridae Bruand, 1850 (5 genres, 1386 espĂšces)
- Copromorphidae Meyrick, 1905 (9 genres, 43 espĂšces)
- Cosmopterigidae Heinemann & Wocke, 1876 (135 genres, 1792 espĂšces)
- Cossidae Leach, 1815 (151 genres, 971 espĂšces)
- Crambidae Latreille, 1810 (1020 genres, 9655 espĂšces)
- Cyclotornidae Meyrick, 1912 (1 genre, 5 espĂšces)
- Dalceridae Dyar, 1898 (11 genres, 80 espĂšces)
- Depressariidae Meyrick, 1883 â inclut les ex-Ethmiidae.
- Doidae Donahue & Brown, 1987 (2 genres, 6 espĂšces)
- Douglasiidae Heinemann & Wocke, 1876 (2 genres, 29 espĂšces)
- Drepanidae Boisduval, 1828 (122 genres, 660 espĂšces)
- Dudgeoneidae Berger, 1958 (6 genres, 57 espĂšces)
- Elachistidae Bruand, 1850 (161 genres, 3201 espĂšces) â inclut les ex-Agonoxenidae.
- Endromidae Boisduval, 1828 (12 genres, 59 espĂšces) â inclut les ex-Mirinidae.
- â Eolepidopterigidae Rasnitsyn, 1983 (1 genre, 1 espĂšce)
- Epermeniidae Spuler, 1910 (10 genres, 126 espĂšces)
- Epicopeiidae Swinhoe, 1892 (9 genres, 20 espĂšces)
- Epimarptidae Meyrick, 1914 (1 genre, 4 espĂšces)
- Epipyropidae Dyar, 1903 (9 genres, 32 espĂšces)
- Erebidae Leach, 1815 (1760 genres, 24569 espĂšces) â inclut les ex-Arctiidae, les ex-Lymantriidae et d'anciens Noctuidae.
- Eriocottidae Spuler, 1898 (6 genres, 80 espĂšces)
- Eriocraniidae Rebel, 1901 (5 genres, 29 espĂšces)
- Eupterotidae Swinhoe, 1892 (53 genres, 339 espĂšces)
- Euteliidae Grote, 1882 (29 genres, 520 espĂšces)
- Galacticidae Minet, 1986 (3 genres, 19 espĂšces)
- Gelechiidae Stainton, 1854 (500 genres, 4700 espĂšces)
- Geometridae Leach, 1815 (2002 genres, 23002 espĂšces)
- Glyphipterigidae Stainton, 1854 (28 genres, 535 espĂšces) â inclut les ex-Acrolepiidae.
- Gracillariidae Stainton, 1854 (101 genres, 1866 espĂšces)
- Hedylidae Guenée, 1858 (1 genre, 36 espÚces)
- Heliodinidae Heinemann & Wocke, 1876 (13 genres, 69 espĂšces)
- Heliozelidae Heinemann & Wocke, 1876 (12 genres, 123 espĂšces)
- Hepialidae Stephens, 1829 (62 genres, 606 espĂšces)
- Hesperiidae Latreille, 1809 (570 genres, 4113 espĂšces)
- Heterobathmiidae Kristensen & Nielsen, 1979 (1 genre, 3 espĂšces)
- Heterogynidae Rambur, 1866 (1 genre, 10 espĂšces)
- Himantopteridae Rogenhofer, 1884 (11 genres, 80 espĂšces) â inclut les ex-Anomoeotidae.
- Hyblaeidae Hampson, 1903 (2 genres, 18 espĂšces)
- Immidae Common, 1979 (6 genres, 245 espĂšces)
- Incurvariidae Spuler, 1898 (11 genres, 51 espĂšces)
- Lacturidae Heppner, 1995 (8 genres, 120 espĂšces)
- Lasiocampidae Harris, 1841 (224 genres, 1952 espĂšces)
- Lecithoceridae Le Marchand, 1947 (100 genres, 1200 espĂšces)
- Limacodidae Duponchel, 1845 (301 genres, 1672 espĂšces)
- Lophocoronidae Common, 1973 (1 genre, 6 espĂšces)
- Lycaenidae Leach, 1815 (416 genres, 5201 espĂšces)
- Lyonetiidae Stainton, 1854 (32 genres, 204 espĂšces)
- Lypusidae Herrich-SchĂ€ffer, 1857 (3 genres, 21 espĂšces) â inclut les ex-Chimabachidae.
- Megalopygidae Herrich-SchÀffer, 1855 (23 genres, 232 espÚces)
- â Mesokristenseniidae Huang, Nel & Minet, 2010 (1 genre, 3 espĂšces)
- Metarbelidae Strand, 1909 (18 genres, 196 espĂšces)
- Micropterigidae Herrich-SchÀffer, 1855 (21 genres, 160 espÚces)
- Millieriidae Heppner, 1982 (3 genres, 4 espĂšces)
- Mimallonidae Burmeister, 1878 (27 genres, 194 espĂšces)
- Mnesarchaeidae Eyer, 1924 (1 genre, 7 espĂšces)
- Momphidae Herrich-SchÀffer, 1857 (6 genres, 115 espÚces)
- Neopseustidae Hering, 1925 (4 genres, 14 espĂšces)
- Neotheoridae Kristensen, 1978 (1 genre, 1 espĂšce)
- Nepticulidae Stainton, 1854 (13 genres, 819 espĂšces)
- Noctuidae Latreille, 1809 (1089 genres, 11772 espĂšces)
- Nolidae Bruand, 1847 (186 genres, 1738 espĂšces)
- Notodontidae Stephens, 1829 (704 genres, 3800 espĂšces)
- Nymphalidae Rafinesque, 1815 (559 genres, 6152 espĂšces)
- Oecophoridae Bruand, 1850 (313 genres, 3308 espĂšces)
- Oenosandridae Miller, 1991 (4 genres, 8 espĂšces)
- Opostegidae Meyrick, 1893 (7 genres, 192 espĂšces)
- Palaeosetidae Turner, 1922 (4 genres, 9 espĂšces)
- Palaephatidae Davis, 1986 (7 genres, 57 espĂšces)
- Papilionidae Latreille, 1802 (32 genres, 570 espĂšces)
- Phaudidae Kirby, 1892 (3 genres, 15 espĂšces)
- Phiditiidae Minet, 1994 (4 genres, 23 espĂšces)
- Pieridae Swainson, 1820 (91 genres, 1164 espĂšces)
- Plutellidae Guenée, 1845 (48 genres, 150 espÚces)
- Praydidae Moriuti, 1977 (3 genres, 47 espĂšces)
- Prodidactidae Epstein & Brown, 2003 (1 genre, 1 espĂšce)
- Prodoxidae Riley, 1881 (9 genres, 98 espĂšces)
- Prototheoridae Meyrick, 1917 (1 genre, 12 espĂšces)
- Pseudobistonidae Minet, Rajaei & StĂŒning, 2015 (2 genres, 2 espĂšces)
- Psychidae Boisduval, 1829 (241 genres, 1350 espĂšces) â inclut les ex-Arrhenophanidae
- Pterolonchidae Meyrick, 1918 (2 genres, 8 espĂšces)
- Pterophoridae Latreille, 1802 (90 genres, 1318 espĂšces)
- Pyralidae Latreille, 1809 (1055 genres, 5921 espĂšces)
- Ratardidae Hampson, 1898 (3 genres, 10 espĂšces)
- Riodinidae Grote, 1895 (146 genres, 1532 espĂšces)
- Roeslerstammiidae Bruand, 1850 (13 genres, 53 espĂšces)
- Saturniidae Boisduval, 1837 (169 genres, 2349 espĂšces)
- Schistonoeidae Hodges, 1998 (1 genre, 1 espĂšce)
- Schreckensteiniidae Fletcher, 1929 (2 genres, 8 espĂšces)
- Scythrididae Rebel, 1901 (30 genres, 669 espĂšces)
- Scythropiidae Friese, 1966
- Sematuridae Guenée,1858 (6 genres, 40 espÚces)
- Sesiidae Boisduval, 1828 (154 genres, 1397 espĂšces)
- Simaethistidae Minet, 1991 (2 genres, 4 espĂšces)
- Somabrachyidae Hampson, 1920 (4 genres, 8 espĂšces)
- Sphingidae Latreille, 1802 (206 genres, 1463 espĂšces)
- Stathmopodidae Janse, 1917 (44 genres, 408 espĂšces)
- Thyrididae Herrich-SchÀffer, 1846 (93 genres, 940 espÚces)
- Tineidae Latreille, 1810 (357 genres, 2393 espĂšces) â inclut les ex-Acrolophidae
- Tineodidae Meyrick, 1885 (12 genres, 19 espĂšces)
- Tischeriidae Spuler, 1898 (3 genres, 110 espĂšces)
- Tortricidae Latreille, 1802 (1071 genres, 10387 espĂšces)
- â Undopterigidae Kozlov, 1988 (1 genre, 1 espĂšce)
- Uraniidae Leach, 1815 (90 genres, 686 espĂšces)
- Urodidae Kyrki, 1988 (3 genres, 66 espĂšces)
- Whalleyanidae Minet, 1991 (1 genre, 2 espĂšces)
- Xyloryctidae Meyrick, 1890 (60 genres, 524 espĂšces)
- Yponomeutidae Stephens, 1829 (95 genres, 363 espĂšces)
- Ypsolophidae Guenée, 1845 (7 genres, 163 espÚces)
- Zygaenidae Latreille, 1809 (170 genres, 1036 espĂšces)
Cladogramme
Une analyse génétique réalisée par Heikkila et al. (2015)[50], completé par d'autres études[49] - [51], ont permit d'aboutir au cladogramme suivant :
Lepidoptera |
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, les différentes super-familles et la majorité des familles sont confirmé comme groupements monophylétiques. La seule incohérence évidente par rapport au cadre taxonomique rapporté ci-dessus, concerne la position de certains genres, et la fragmentation de certaines familles. Heikkila et coll. a expliqué ce résultat avec le possible manque de matériel génétique analysé et avec le type de caractÚres morphologiques imaginaux pris en considération[50].
Ăcologie et rĂ©partition
Ils sont présents partout dans le monde, mais chaque papillon a une aire de distribution qui lui est spécifique.
Certaines espÚces sont sédentaires, d'autres se disséminent, d'autres encore sont migratrices sur des distances plus ou moins longues.
Ăcozone afrotropicale
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, Ă©cozone afrotropicale
Ăcozone australasienne
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, Ă©cozone australasienne
RĂ©gion holarctique
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, rĂ©gion holarctique
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, rĂ©gion holarctique
Ăcozone nĂ©otropique
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, Ă©cozone nĂ©otropique
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, Ă©cozone nĂ©otropique
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, Ă©cozone nĂ©otropique
RĂ©gion orientale
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, rĂ©gion orientale
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, rĂ©gion orientale
- UniversitĂ© de Rennes 1, collection Charles OberthĂŒr, rĂ©gion orientale
Disparition et papillons comme bioindicateurs
Les papillons sont présents dans presque tous les environnements terrestres (hors zones trÚs froides). Ils y représentent prÚs de 10 % des 1 450 000 espÚces d'insectes connues à la surface de la Terre, derriÚre les coléoptÚres (25 %). Assez facile à observer, les papillons diurnes sont les espÚces d'insectes (hors espÚces-nuisibles) les mieux connues et suivies au monde[52].
TrÚs divers en termes d'exigences écologiques et souvent associés à une ou quelques espÚces de plantes ou à un type d'habitat (la plupart des espÚces sont monophages ou oligophages et étroitement inféodées à des plantes-hÎtes sensibles et vulnérables) ils sont d'excellents indicateurs biologiques)[53]. Ils sont vulnérables à de nombreux facteurs de dégradation de l'environnement et sont des pollinisateurs, ce qui en fait d'intéressants bioindicateurs. En Europe notamment on les utilise pour évaluer l'état et la santé des écosystÚmes, l'état de certains services écosystémiques qui sont des ressources (et des indicateurs) important pour les questions de soutenabilité du développement.
Rien qu'au Royaume-Uni, il a été parcouru environ 750 000 km (l'équivalent d'un aller-retour terre-lune) pour réaliser des transects répétées d'échantillonnages de LépidoptÚres depuis 1976[52]. Ces comptages ont permis de documenter les phénomÚnes de déclin et d'extinctions régionales et nationales, qui ont commencé avant 1900 (des inventaires des papillons butinant sur la pimprenelle étaient déjà fait en 1840 dans une zone protégée de BaviÚre en Allemagne)[52]. Partout, les résultats révÚlent de graves pertes d'espÚces en montrant que les espÚces rares et spécialisées sont celles qui ont largement disparu et avant les autres, laissant des écosystÚmes appauvris et dominés par quelques espÚces communes et plus généralistes[52].
La disparition des papillons ne cesse de s'accĂ©lĂ©rer depuis quelques dĂ©cennies[52]. Elle en dit donc long sur lâĂ©tat de santĂ© de lâenvironnement : ainsi un rapport de l'Agence europĂ©enne pour l'environnement alerte sur le fait qu'en France comme en Europe, les papillons des prairies ont rĂ©gressĂ© de 50 % entre 1990 et 2011, principalement en raison de la dĂ©gradation progressive des Ă©cosystĂšmes, de l'agriculture intensive (pesticides) ou encore du rĂ©chauffement climatique[52]. En Grande-Bretagne, environ 70 % de la totalitĂ© des espĂšces de papillons auraient ainsi disparu en vingt ans[54].
La disparition des papillons, comme celle des abeilles et d'autres pollinisateurs) dans tout ou partie de leur aire de répartition, est en partie liée aux pesticides (désherbants qui tuent certaines de leurs plantes-hÎtes, et insecticides, y compris depuis peu des insecticides dits biologiques produits à partir du bacille de thuringe (Bacillus thuringiensis ou Bt), trÚs utilisés et ciblant les LépidoptÚres, devenant une nouvelle et importante cause de disparition). Leur régression est aussi en partie causée par la réduction de la biodiversité florale du fait de la monoculture et de la transformation du paysage végétal par l'homme, qui a ainsi réduit la quantité des ressources alimentaires et leur diversité qualitative.
Ătat, pressions, menaces
Quelques espÚces, peu nombreuses, ont une aire en extension, voire un comportement invasif lié à l'extension de certaines cultures, comme c'est le cas de la pyrale du maïs, ou encore de la mineuse du marronnier, pour des raisons mal comprises ; mais de nombreuses espÚces de LépidoptÚres sont en forte régression ou ont récemment disparu de tout ou partie de leurs habitats naturels.
La destruction et la fragmentation de leurs habitats (notamment par l'agriculture intensive, l'urbanisation, la dĂ©forestation, l'assĂšchement des milieux humides, les gyrobroyages) et l'usage croissant de pesticides semblent ĂȘtre les principales causes de cette rĂ©gression ; les insecticides mais aussi les dĂ©sherbants ciblent en effet les plantes-hĂŽtes de certaines chenilles. Le dĂ©rĂšglement climatique est une autre cause, qui explique aussi des changements rapides d'aires de rĂ©partition[56] ou des disjonctions de cycles de vie.
Les rhopalocÚres sont en forte voie de régression, depuis les années 1970 notamment, probablement en raison d'un usage croissant de pesticides insecticides, mais aussi à cause du recul du bocage, des prairies, en raison de la fragmentation écopaysagÚre croissante, par les routes notamment (le phénomÚne de roadkill touche aussi les papillons quand ils traversent les routes).
En France métropolitaine, seules une quinzaine d'espÚces sont protégées en 2012. Or au moins 16 papillons de jour sont menacés de disparition à court terme, alertent l'Union internationale pour la conservation de la nature[57], le Muséum national d'histoire naturelle et l'Office pour les insectes et leur environnement[58]. 18 papillons sont quasi-menacés selon la derniÚre liste rouge des espÚces menacées en France, et beaucoup d'autres sont en voie de régression, parmi 253 espÚces[58].
à titre d'exemple, l'Hespérie du barbon (non revu depuis plus de 10 ans, en 2012) a été récemment classée « en danger critique » en France, probablement victime de l'urbanisation, de la périurbanisation et de la fragmentation écopaysagÚre du littoral méditerranéen (roadkill).
Le Mélibée inféodé aux prairies humides acides à molinie voit ses habitats (landes humides et tourbiÚres notamment) détruits, drainés, amendés ou boisés ; il ne survit que dans quelques tourbiÚres des Vosges ou du Jura, et est au bord de l'extinction.
L'AzurĂ© de la sanguisorbe rĂ©gresse en raison de la destruction des prairies humides oĂč vit la plante-hĂŽte Ă laquelle il est infĂ©odĂ© (Sanguisorbe officinale). De plus, sa chenille est durant quelque temps protĂ©gĂ©e dans une fourmiliĂšre.
Par exemple l'hermite, un papillon autrefois largement rĂ©pandu en France, a subi une rĂ©gression de ses effectifs de lâordre de 30 % rien que sur les 10 derniĂšres annĂ©es, ce qui le classe dans la catĂ©gorie « vulnĂ©rable »[58].
L'Azuré du mélilot est lui classé « quasi menacé », alors que le mélilot est une plante abondante sur de nombreuses friches.
Les éclairages nocturnes forment des remparts infranchissables pour de nombreuses espÚces de papillons de nuit (Phototropisme négatif) qui ont besoin de se déplacer entre leurs zones de reproduction et nourrissage, et pour leurs migrations, bon nombre d'entre eux meurt d'épuisement en s'approchant de ces éclairages qui, dans ce cas, deviennent un piÚge dont ils ne sortiront plus (Phototropisme positif). Les LépidoptÚres nocturnes sont majoritaires par rapport aux diurnes et participent grandement à la pollinisation parfois de façon spécifique, ils sont aussi la source alimentaire quasiment exclusive des ChiroptÚres qui sont, eux aussi, en grand danger.
MĂ©thodes de conservation
Le taux dâextinction des insectes et arthropodes en zones tempĂ©rĂ©es excĂšde actuellement le taux dâextinction des vertĂ©brĂ©s et des plantes vasculaires[59]. Leur conservation est dâautant plus nĂ©cessaire puisque les extinctions de populations ont mĂȘme parfois lieu dans des rĂ©serves naturelles, alors quâon y retrouve des ressources en abondance[59]. Ătant donnĂ© les fortes pressions et menaces que subissent le lĂ©pidoptĂšre partout dans le monde liĂ©es Ă la perte dâhabitats, des mesures de conservation doivent ĂȘtre envisagĂ©es par les groupes de protection de la biodiversitĂ©. Par ailleurs, plusieurs auteurs soutiennent quâil est peu probable que les espĂšces de lĂ©pidoptĂšres en voie de disparition puissent survivre sans adaptation de leur habitat[60]. Lâimportance du lĂ©pidoptĂšre au sein dâun Ă©cosystĂšme nâest pas nĂ©gligeable, puisquâil sâagit entre autres dâune espĂšce pollinisatrice. Au Canada, le registre public des espĂšces en pĂ©ril[61] dĂ©nombre deux papillons dĂ©signĂ©s en voie de disparition ou en pĂ©ril, soit le Satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit), endĂ©mique Ă la rĂ©gion de la baie des Chaleurs au QuĂ©bec, et le Monarque (Danaus plexippus), prĂ©sent du Canada au Mexique, en passant par la Californie. Ces espĂšces doivent faire lâobjet de projet de conservation afin de prĂ©server la biodiversitĂ© locale des Ă©cosystĂšmes urbains ou sujets Ă des changements importants dus aux changements climatiques Ă©tant donnĂ© leur statut.
Plusieurs approches ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es par les gestionnaires de milieux naturels au cours des derniĂšres annĂ©es en fonction des menaces qui pĂšsent sur les populations de lĂ©pidoptĂšres. Il existe dâailleurs des plans de conservation qui sont destinĂ©s aux dĂ©cideurs politiques pour favoriser la conservation des lĂ©pidoptĂšres en zones urbaines. Par exemple, la fondation David Suzuki rend disponible un plan de conservation pour le monarque en milieu urbain au Canada[62]. Or, peu dâĂ©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es afin de dĂ©terminer leur efficacitĂ© Ă long et court terme sur la dĂ©mographie, le comportement et la viabilitĂ© de la population[60]. La viabilitĂ© dâune mĂ©tapopulation exprime la probabilitĂ© quâelle persiste pour un temps donnĂ©[63]. Pourtant, les tentatives de conservation dâespĂšces de papillons sâavĂšrent souvent infructueuses en raison dâune mauvaise comprĂ©hension des causes du dĂ©clin de leur population[59]. Entre autres, la prĂ©servation de lâĂ©cosystĂšme primaire, bien quâelle consiste en une approche bĂ©nĂ©fique pour plusieurs espĂšces, nâest pas toujours adaptĂ©e Ă la conservation des insectes[59]. Une identification des causes du dĂ©clin et lâĂ©limination de ces causes est donc primordiale pour Ă©laborer un plan de conservation rĂ©ussi. Dâabord, un suivi des populations de papillons, notamment des espĂšces Ă statut, est nĂ©cessaire dans une optique de conservation. Dans les paysages fragmentĂ©s, la notion de mĂ©tapopulation devient pertinente pour assurer lâefficacitĂ© du plan de conservation. En effet, des populations locales de lĂ©pidoptĂšres peuvent se disperser vers dâautres habitats en passant par des zones qui ne sont pas appropriĂ©es pour leur survie au cours de leur cycle de vie[64]. Des habitats connectĂ©s physiquement ne sont pas toujours nĂ©cessaires, mĂȘme en zone urbaine. Par contre, la prĂ©sence dâhabitats viables en zone urbaine est primordiale pour le maintien de la biodiversitĂ© urbaine[65]. Les habitats peuvent ĂȘtre « connectĂ©s » par le biais de lâintervention humaine. En revanche, des connexions structurelles ou fonctionnelles entre les habitats par le biais des corridors Ă©cosystĂ©miques favorise ce type de dispersion[64]. Des Ă©cosystĂšmes ruraux ou urbains permettant les Ă©changes entre les populations favorisent une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique et une recolonisation des habitats qui ont subi une extinction locale, ce qui protĂšge la mĂ©tapopulation de lâextinction[64]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la perte dâhabitat ou leur fragmentation affecte la tĂ©nacitĂ© des populations de papillons et peuvent entraĂźner leur extinction, en les rendant plus vulnĂ©rables aux perturbations locales[63]. De petits habitats fragmentĂ©s peuvent ĂȘtre convenables pour une mĂ©tapopulation, si on sâassure de leur connexion (humaine ou naturelle) et de leur quantitĂ©. En effet, il faut considĂ©rer une quantitĂ© minimale dâhabitats convenables pour quâune mĂ©tapopulation puisse survivre[64]. Comme les conditions locales entre les habitats fragmentĂ©s divergent, on diminue le risque dâextinction des mĂ©tapopulations[64].
Comme la gestion de la conservation dâun habitat pour une espĂšce de papillons nĂ©cessite une bonne comprĂ©hension des menaces, il est possible que la simulation de mĂ©canismes clĂ©s de perturbation soit nĂ©cessaire[60]. Les interventions humaines pour maintenir ou crĂ©er une connectivitĂ© pourraient donc inclure une perturbation de lâhabitat. Par exemple, il est possible que le retrait des plantes indigĂšnes ou de plantes exotiques envahissantes soit essentiel au maintien des plantes nourriciĂšres pour le papillon[65]. Un autre exemple serait de recrĂ©er des dynamiques de feu pour maintenir le stade de succession vĂ©gĂ©tale Ă une succession primaire[60] - [66], qui favorise la prĂ©sence de plantes idĂ©ales pour les larves et la ponte[63]. Par contre, le feu favorise la croissance dâespĂšces vĂ©gĂ©tales envahissantes Ă la suite de la perturbation, et ne peut par consĂ©quent pas constituer en elle seule une mĂ©thode de rĂ©habilitation du papillon dans les prairies sans la combiner Ă de la revĂ©gĂ©talisation[60]. Par contre, le retrait des espĂšces envahissantes doit ĂȘtre accompagnĂ© dâune revĂ©gĂ©talisation du site avec des espĂšces indigĂšnes, accompagnĂ© dâun suivi sur plusieurs annĂ©es pour sâassurer que la colonie a pu ĂȘtre Ă©radiquĂ©e. Un stade succession primaire implique Ă©galement des sols plus jeunes, une augmentation de la luminositĂ© disponible pour les graminĂ©es ainsi quâune augmentation de lâaccessibilitĂ© des lĂ©pidoptĂšres aux plantes qui leur sont vitales en retirant les arbustes[63]. Dâautres interventions pourraient sâavĂ©rer nĂ©cessaires pour soutenir une espĂšce menacĂ©e dans le cadre de la mise en place dâun plan de conservation, telles que la restauration des habitats fragmentĂ©s[63]. Par contre, il est dĂ©montrĂ© que lâamĂ©lioration de lâhabitat nâest pas suffisante pour les populations isolĂ©es de lĂ©pidoptĂšres. La crĂ©ation de nouveaux habitats ou lâagrandissement dâhabitats existants, ainsi que la connectivitĂ© entre les habitats fragmentĂ©s est nĂ©cessaire[60] - [63], combinĂ© avec dâautres mĂ©thodes de gestion comme la rĂ©introduction dâindividus ou lâadaptation de lâhabitat aux stades du cycle de vie de lâespĂšce menacĂ©e. Une restauration dâhabitat implique dâamĂ©liorer sa qualitĂ© pour une ou plusieurs espĂšces. Une des mĂ©thodes pour amĂ©liorer la qualitĂ© de lâhabitat pour le papillon est dâinstaurer sur le long terme un rĂ©gime appropriĂ© de broutage, de tonte ou de fauchage afin dây maintenir une structure de vĂ©gĂ©tation basse et ouverte[63]. LâefficacitĂ© de cette mĂ©thode pour contrĂŽler les espĂšces envahissantes est variable, mais elle peut tout de mĂȘme avoir des effets bĂ©nĂ©fiques pour les populations de lĂ©pidoptĂšres dont lâhabitat est dominĂ© par la vĂ©gĂ©tation ligneuse[60]. Cette structure de vĂ©gĂ©tation permet Ă certaines plantes, comme le Succisa pratensis, de dĂ©velopper des feuilles plus larges, ce qui attire les femelles pour la ponte des Ćufs puisque le risque de manque de nourriture pour les larves est rĂ©duit[63]. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que la tonte des graminĂ©es est associĂ©e Ă une augmentation de la taille de la population, notamment chez le lcaricia icarioides fenderi, ainsi quâĂ un plus grand nombre d'Ćufs et une augmentation du taux de survie des larves[60]. Un habitat oĂč la succession vĂ©gĂ©tale nâest pas suivie peut ne pas adaptĂ© Ă tous les stades du cycle de vie de lâespĂšce ce qui rĂ©duit la viabilitĂ© des mĂ©tapopulations de lĂ©pidoptĂšres[64].
Ensuite, la dynamique de la mĂ©tapopulation doit ĂȘtre prise en compte dans un plan de gestion et de conservation dâune espĂšce de lĂ©pidoptĂšres. En effet, la mĂ©tapopulation doit avoir une taille minimale que lâespĂšce soit viable en termes de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique et de protection contre les maladies qui peuvent les atteindre[64]. Une analyse de la viabilitĂ© de la population peut ĂȘtre un outil pertinent, puisquâil permet de prĂ©dire le risque dâextinction ou la viabilitĂ© dâune population en fonction de certains paramĂštres[63]. Ce type de modĂ©lisation de la dĂ©mographie amĂšne Ă lâidentification des facteurs qui contribuent Ă la survie du lĂ©pidoptĂšre, et finalement au choix de la mĂ©thode de gestion de son habitat[63]. Lâanalyse de viabilitĂ© permet de prendre en compte les dynamiques des paysages dans la gestion de la conservation Ă long terme pour un habitat fragmentĂ© ayant un stade de succession vĂ©gĂ©tale avancĂ©[63]. Les mesures de conservation choisies pour une espĂšce doivent prendre en compte les diffĂ©rents stades de son cycle de vie et du dĂ©veloppement du lĂ©pidoptĂšre. Il faut souligner que le risque dâadapter un habitat aux premiers stades du cycle de vie du papillon en perturbant lâhabitat dans lequel il se trouve est souvent bĂ©nĂ©fique finalement pour la survie de la mĂ©tapopulation[65]. En effet, mĂȘme si les stades juvĂ©niles et les sites de pontes ne nĂ©cessitent quâune petite partie des ressources que le papillon utilise Ă maturitĂ©[59], il ne faut pas nĂ©gliger leur importance dans la mise en place du plan de conservation. La survie des larves et la prĂ©sence des sites de ponte ont notamment un effet direct sur la taille de la mĂ©tapopulation et sa persistance[59]. Le plan de restauration dâun habitat devrait en dĂ©finitive reprĂ©senter toutes les Ă©tapes de vie du lĂ©pidoptĂšre.
Pour ce qui est du choix de lâhabitat Ă conserver pour favoriser une population de lĂ©pidoptĂšres ou bien le choix de lâhabitat dans lequel il y aura une rĂ©introduction de lâespĂšce, il est nĂ©cessaire de comprendre le besoin de lâhabitat Ă toutes les Ă©chelles. Ă petite Ă©chelle, il faut considĂ©rer les plantes prĂ©sentes ainsi que les dynamiques locales, dont les variations microclimatiques et topographiques. MĂȘme si elles ne sont pas souvent prises en compte, ces variations peuvent avoir un effet considĂ©rable sur la survie de la mĂ©tapopulation[65], puisquâelles peuvent affecter le comportement des individus dans un habitat qui semble adaptĂ© Ă premiĂšre vue. Ă grande Ă©chelle, il est important de prendre en considĂ©ration le type dâĂ©cosystĂšme ainsi que la distribution historique de lâespĂšce. En effet, leur distribution actuelle ne correspond pas nĂ©cessairement au meilleur habitat possible historiquement[65]. La modĂ©lisation est nĂ©cessaire avant de choisir un habitat pour la rĂ©introduction afin de bien prioriser les stades du cycle de vie les plus menacĂ©s en fonction des caractĂ©ristiques dâhabitats disponibles[66]. Le plan de restauration devrait prendre en considĂ©ration lâensemble des facteurs biotiques et abiotiques de lâĂ©cosystĂšme de prĂ©dilection de lâespĂšce faisant lâobjet de la rĂ©introduction. Les critĂšres de sĂ©lections pour le choix de lâhabitat comprennent la prĂ©sence des plantes vitales pour lâespĂšce faisant lâobjet du plan de conservation, une pente maximale prĂ©fĂ©rable pour lâespĂšce ainsi quâune proportion dâespĂšces vĂ©gĂ©tales indigĂšne plus grande que la quantitĂ© dâespĂšces exotiques prĂ©sentes dans le paysage[66]. Comme les plantes nĂ©cessaires pour la survie des lĂ©pidoptĂšres Ă diffĂ©rents stades de leur cycle de vie sont pour la plupart en dĂ©clin, il est souvent nĂ©cessaire de revaloriser cette vĂ©gĂ©tation au sein de lâhabitat dans le plan de conservation[66]. Dans le cadre dâune restauration ou de crĂ©ation dâhabitats, il est nĂ©cessaire de recrĂ©er une communautĂ© vĂ©gĂ©tale diversifiĂ©e, biologiquement cohĂ©rente et fonctionnelle: la seule plantation de plantes vitales pour lâespĂšce faisant lâobjet du plan de conservation ne sera pas suffisante pour recrĂ©er les interactions complexes que lâon retrouve dans lâĂ©cosystĂšme Ă lâĂ©tat naturel[66]. Afin de planifier cette recoloniastion, il faut prendre en compte la distribution historique des communautĂ©s vĂ©gĂ©tales pour lâhabitat en question et de les adapter en fonction des rĂ©alitĂ©s terrains, des changements climatiques qui ont eu lieu depuis les premiĂšres prises de donnĂ©es, en plus de prendre en compte la biologie du lĂ©pidoptĂšre. Les parcelles dâhabitat non perturbĂ©s devraient ĂȘtre intĂ©grĂ©es dans le plan de conservation afin de retrouver un habitat restaurĂ© cohĂ©rent et qui est adaptĂ© Ă tous les niveaux trophiques. Finalement, les habitats fragmentĂ©s doivent avoir une assez grande superficie pour accueillir la population locale, ce qui permet de soutenir une mĂ©tapopulation viable[63]. Il est par ailleurs essentiel, lors dâune modification ou dâune crĂ©ation dâun habitat dans le cadre dâun plan de conservation, que cette adaptation permette de soutenir autant dâespĂšces que possible, en particulier dans les points chauds de biodiversitĂ©, ou bien dans des zones oĂč lâon retrouve une population dense dâespĂšces endĂ©miques ou rares[66]. Sans la considĂ©ration des autres espĂšces dans un plan dâaction visant la conservation dâune espĂšce de lĂ©pidoptĂšres en particulier, des effets nĂ©gatifs sur la biodiversitĂ© sont attendus, en plus dâune dĂ©gradation du statut des espĂšces endĂ©miques ou rares vulnĂ©rables qui frĂ©quentent cet Ă©cosystĂšme[66].
La mĂ©thode de la rĂ©introduction dâindividus dans un habitat donnĂ© peut ĂȘtre nĂ©cessaire dans un contexte dâextinction imminente dâune population de lĂ©pidoptĂšres, dans une zone oĂč la recolonisation naturelle est peu probable Ă©tant donnĂ© lâisolement gĂ©ographique des populations par rapport aux parcelles viables[60]. Cette technique de conservation a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour plusieurs espĂšces dont le Glaucopsyche lygdamus palosverdesensis aux Ătats-Unis et le Coenonympha nipisiquit au Canada[66]. Deux avenues peuvent ĂȘtre empruntĂ©es dans le cadre de cette mĂ©thode de gestion dâune population. La premiĂšre est de fournir aux populations introduites des habitats garantissant un succĂšs dâintĂ©gration[66]. La seconde approche consiste Ă modifier graduellement les communautĂ©s vĂ©gĂ©tales de lâhabitat dans lequel le papillon est introduit, ce qui permet Ă la population de sâadapter et Ă la vĂ©gĂ©tation de prendre place de façon graduelle[66]. La premiĂšre approche nĂ©cessite une gestion intensive et continue afin de permettre Ă la population de persister dans son nouvel habitat. Elle assure toutefois une viabilitĂ© Ă court terme pour la population de lĂ©pidoptĂšres introduite et limite les risques dâextinction subite, ce qui peut ĂȘtre nĂ©cessaire lors dâune implantation. La deuxiĂšme approche prĂ©voit de moins en moins dâintervention humaine avec le temps puisque la population sâadapte au milieu en fonction des rĂ©alitĂ©s prĂ©sentes et est par consĂ©quent plus adaptĂ©e Ă une planification Ă long terme. Il ne faut pas sous-estimer lâimportance de faire un suivi de la viabilitĂ© de la population rĂ©introduite ou conservĂ©e sur le Ă plusieurs Ă©chelles de temps. Il arrive quâun habitat soit considĂ©rĂ© comme Ă©tant idĂ©al pour lâespĂšce par les experts (par exemple, un habitat qui contient plusieurs plantes nĂ©cessaires aux larves) alors quâil ne lâest pas sur le temps long Ă cause, par exemple, dâextinctions locales frĂ©quentes[66]. La rĂ©introduction peut donc ĂȘtre une rĂ©ussite Ă court terme sans lâĂȘtre une autre Ă©chelle de temps.
Le travail Ă faire pour que les espĂšces de lĂ©pidoptĂšres menacĂ©es retrouvent un statut stable pour chacune des populations reste colossal. Par contre les plans de conservation doivent sâajuster Ă une multitude de critĂšres pour sâadapter Ă la mĂ©tapopulation de lâespĂšce faisant lâobjet dâun plan de conservation. Les techniques de restauration dâhabitats et de populations de lĂ©pidoptĂšres dĂ©taillĂ©es dans les diffĂ©rentes Ă©tudes ne peuvent pas ĂȘtre universelles. Pour quâelles soient applicables Ă lâensemble des espĂšces de lĂ©pidoptĂšres dans diffĂ©rents types dâhabitats, la gestion de la conservation des espĂšces devrait se concentrer sur les processus Ă©cologiques comme les perturbations historiquement bĂ©nĂ©fiques pour le maintien des mĂ©tapopulations de papillons ou la compĂ©tition entre espĂšces[60]. Or, la plupart des plans de conservation se penche plutĂŽt vers lâanalyse des objectifs spĂ©cifiques au site, ce qui demande plus de travail pour bĂątir un projet dans une zone diffĂ©rente avec une espĂšce diffĂ©rente[60]. Aussi, un plan de gestion devrait ĂȘtre flexible et sâadapter en fonction des avancĂ©es scientifiques par rapport aux connaissances biologiques de lâespĂšce de lĂ©pidoptĂšres faisant lâobjet dâune conservation ou de lâĂ©cologie du paysage, des changements climatiques et des dynamiques naturelles de lâhabitat[66]. Il est possible que les objectifs et les mesures entreprises pour y arriver soient appelĂ©s Ă ĂȘtre modifiĂ©s dans le temps et le plan de gestion devrait prendre ces facteurs en compte.
Protection
La convention de Berne qui a pour but d'assurer la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe par une coopĂ©ration entre les Ătats a Ă©tĂ© signĂ©e le 19 septembre 1979 Ă Berne en Suisse (entrĂ©e en vigueur le 1er juin 1982). Elle comporte en annexe une liste d'espĂšces qui comprend des papillons. Voici quelques exemples :
- Polyommatus golgus
- Euphydryas aurinia le damier de la succise
- Euphydryas maturna le damier du frĂȘne
- Papilio alexanor Alexanor
- Papilio hospiton Porte-Queue de Corse
- Parnassius apollo Apollon
- Parnassius mnemosyne[67]
- Directive habitats de la communauté européenne du 21 mai 1992
- Annexe II
- Lycaena helle â CuivrĂ© de la bistorte
- Lycaena dispar â CuivrĂ© des marais[68]
- Polyommatus eroides
- Polyommatus golgus
- Phengaris teleius- l'azuré de la sanguisorbe
- Coenonympha oedippus le fadet des laĂźches
- Euphydryas aurinia le damier de la succise
- Directive habitats de la communauté européenne du 21 mai 1992
- Annexe IV espĂšces nĂ©cessitant une protection stricte, transposĂ© en droit français par l'arrĂȘtĂ© du 23 avril 2007 remplaçant celui du 22 juillet 1993
- Lycaena helle - Cuivré de la bistorte
- Lycaena dispar â CuivrĂ© des marais
- Phengaris arion- l'azuré du serpolet
- Phengaris nausithous- l'azuré des palluds
- Phengaris teleius- l'azuré de la sanguisorbe[69]
- Polyommatus eroides
- Polyommatus golgus[70]
- Lopinga achine Bacchante
- Coenonympha oedippus le fadet des laĂźches
- Euphydryas aurinia le damier de la succise
- Protection nationale par arrĂȘtĂ© du 23 avril 2007
- Phengaris alcon- l'azuré des mouillÚres
- Phengaris rebeli- l'azuré de la croisette[71].
- Protection régionale, par exemple
- Cupido minimus, Cyaniris semiargus, Lysandra coridon et Melitaea phoebe en Poitou-Charentes[69]
- Satyrium w-album la thĂ©cla de l'orme, Glaucopsyche alexis l'azurĂ© des cytises, Plebejus idasle moyen argus, Plebejus idas l'azurĂ© des coronilles, Pseudophilotes baton l'azurĂ© du thym, en Ăle-de-France[72].
Une espÚce est considérée comme nuisible Cacyreus marshalli le brun des pelargonium.
Des recommandations sont émises au niveau national en direction des Maires et Mairies qui convie à réduire voir éteindre quant cela est possible les éclairages nocturnes ayant pas ou peut d'utilité publique pour rétablir les Corridor biologique, Les ultraviolets sont particuliÚrement à proscrire des éclairages nocturnes, un label et décerné aux communes sous la forme d'étoiles (communes étoilées) cette appellation concerne toutefois principalement la réappropriation du ciel nocturne, la redécouverte de la voute céleste.
Symboles et mythologie du papillon
Début juillet 1608, les faubourgs d'Aix-en-Provence furent recouverts d'une pluie de sang. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc fit des relevés de cette pluie en recueillant quelques gouttes sur la muraille du cimetiÚre de la cathédrale. Il découvrit que c'étaient les excréments des chrysalides des papillons qui avaient été observés récemment. Le centre-ville n'ayant pas été envahi, il était resté épargné. Cette explication scientifique ne calma pas la terreur populaire[73].
GrĂące et lĂ©gĂšretĂ©, le papillon est, au Japon, un emblĂšme de la femme ; et deux papillons figurent le bonheur conjugal. LĂ©gĂšretĂ© subtile : les papillons sont des esprits voyageurs ; leur vue annonce une visite, ou la mort dâun proche.
Un autre aspect du symbolisme du papillon est fondĂ© sur ses mĂ©tamorphoses : la chrysalide est lâĆuf qui contient la potentialitĂ© de lâĂȘtre ; le papillon qui en sort est un symbole de rĂ©surrection. Câest encore, si lâon prĂ©fĂšre la sortie du tombeau.
Symbole du feu solaire et diurne, et pour cette raison de lâĂąme des guerriers, il reprĂ©sente le soleil dans le temple des guerriers aztĂšques et le dieu de feu porte comme emblĂšme un pectoral nommĂ© papillon dâobsidienne. Lâobsidienne, comme le silex, est une pierre de feu. Toutes ces interprĂ©tations dĂ©coulent probablement de lâassociation analogique du papillon et de la flamme, du fait de ses couleurs et du battement de ses ailes[74].
Dans la mythologie grecque, PsychĂ© (l'Ăąme), mariĂ©e Ă Ăros (l'amour), acquiert des ailes de papillon ; la peinture française, nourrie de mythologie, fait figurer des papillons Ă cĂŽtĂ© de PsychĂ© dans les tableaux qui la reprĂ©sentent. En grec ancien, psukhĂȘ signifie Ă la fois « Ăąme » et « papillon ».
Arts
Dessins et peintures
Les papillons ont Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©s et il en reste des peintures datant pour la plus ancienne, en Ăgypte dans la tombe de Neferhotep de vers 3 000 ans avant notre Ăšre.
En Europe, les plus anciennes peintures de papillons retrouvées sont celles d'enluminures du IXe siÚcle, puis dans divers tableaux de la peinture flamande, de la peinture hollandaise et de la peinture italienne mais ils sont particuliÚrement présents dans les natures mortes flamandes et hollandaises du XVIIe siÚcle.
- Ăgypte, ancienne tombe de Nakht
- Livre d'heures d'Hastings
- Partout Ă travers le monde
- Chine (voir aussi le plus grand parc mondial des papillons dans le District de Xishan)
- Les papillons ont aussi été dessinés et peints par des naturalistes qui étaient des artistes.
Autres représentations de papillons
- En philatélie
De trĂšs nombreux papillons ont fait l'objet de tirages dans de nombreux pays.
- Timbre de la poste allemande, le Gonepteryx rhamni
- Timbre de la poste d'AzerbaĂŻdjan, le Zegris menestho
- Timbre de la poste de Russie
- En héraldique,
Des blasons représentent des papillons, par exemple les armes des marquis de La GalissonniÚre qui donnent sans doute le papillon du blason de la ville de Monniéres :
- Ville de de MonniĂšres.
- Des tapisseries, céramiques et autres éléments d'ameublement
- CĂ©ramique italienne
- En illustration de livres, publicité
- The Princess Nobody illustrée par Richard Doyle
- Ă La Parisienne, hiver 1913-1914
Notes et références
- (en) Robert G. Foottit et Peter H. Adler, Insect Biodiversity, John Wiley & Sons, , p. 327
- Vincent Albouy, Les papillons, Ăditions Artemis, , p. 14
- (en) Erik J. van Nieukerken et al., « Order Lepidoptera Linnaeus, 1758. In: Zhang, Z.-Q. (Ed.) Animal biodiversity: An outline of higher-level classification and survey of taxonomic richness », Zootaxa, Magnolia Press (d), vol. 3148, no 1,â , p. 212â221 (ISSN 1175-5334 et 1175-5326, DOI 10.11646/ZOOTAXA.3148.1.41, lire en ligne).
- (en) Timo J. B. van Eldijk, Torsten Wappler, Paul K. Strother et Carolien M. H. van der Weijst, « A Triassic-Jurassic window into the evolution of Lepidoptera », Science Advances, vol. 4, no 1,â , e1701568 (ISSN 2375-2548, DOI 10.1126/sciadv.1701568, lire en ligne, consultĂ© le )
- UICN (2016) PremiÚre évaluation de l'état de conservation des papillons en Méditerranée, d'aprÚs un rapport (The status and distribution of Mediterranean butterflies) du Centre de Coopération pour la Méditerranée (UICN-Med), en collaboration avec le Programme des espÚces de l'UICN et Butterfly Conservation Europe 06 septembre 2016, consultable en ligne
- Informations lexicographiques et étymologiques de « lépidoptÚre » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Patrice Leraut, OĂč les papillons passent-ils l'hiver ?, Quae, (lire en ligne), p. 11
- « Un autre regard - Chronique de Nicole Tourneur - Français au Mexique - La rubrique expatriation de WebFrancia - », sur www.webfrancia.com (consulté le )
- (es) RAE- ASALE et RAE, « papalote | Diccionario de la lengua española », sur «Diccionario de la lengua española» - Edición del Tricentenario (consulté le )
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- Laurent Chabrol, Guide écologique des papillons du Limousin, Société entomologique du Limousin, , p. 57
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- « Tous ces papillons ont une position de repos « ailes fermĂ©es » et gĂšrent lâabsorption, donc la tempĂ©rature, de maniĂšre active en jouant sur leur orientation par rapport au soleil et sur lâouverture de leurs ailes. Le procĂ©dĂ© est efficace et permet de maniĂšre active â et câest lĂ le point important â dâĂ©viter la surchauffe fatale ». Cf « La gestion de la lumiĂšre par les insectes, source dâinnovations », sur techniques-ingenieur.fr,
- (en) Joel G. Kingsolver, « Evolution and coadaptation of thermoregulatory behavior and wing pigmentation pattern in pierid butterflies », Evolution, vol. 41, no 3,â , p. 472 (DOI 10.2307/2409250).
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- (en) Radwanul Hasan Siddique, Guillaume Gomard & Hendrik Hölscher, « The role of random nanostructures for the omnidirectional anti-reflection properties of the glasswing butterfly », Nature Communications, vol. 6, no 6909,â (DOI 10.1038/ncomms7909).
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Voir aussi
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Articles connexes
Références taxinomiques
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Lepidoptera
- (en) Référence Catalogue of Life : Lepidoptera (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Lepidoptera (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Lepidoptera Linneaus 1758
- (fr+en) Référence ITIS : Lepidoptera
- (en) Référence Animal Diversity Web : Lepidoptera
- (en) Référence NCBI : Lepidoptera (taxons inclus)
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Lepidoptera
Liens externes
- LĂ©pi'Net â Les Carnets du LĂ©pidoptĂ©riste Français
- Papillons de Suisse
- Papillons diurnes du Canada
- Le monde des insectes : forum francophone sur les lépidoptÚres
- (de) Lepiforum : aide à l'identification des lépidoptÚres d'Europe
- (en) Butterflies of America
- (en) The Global Lepidoptera Names Index (LepIndex)