Actias luna
Le Papillon lune (Actias luna) est une espèce de lépidoptères nocturne de la famille des Saturniidae. Il est caractérisé par une coloration vert pâle et par la présence d'ocelles sur les ailes antérieures et postérieures. Cette espèce se retrouve dans les milieux boisés et semble préférer les forêts bien drainées[1]. Les adultes sont attirés par la lumière. Par son apparence exotique et unique, il est particulièrement populaire. Par exemple, il s'agit du premier saturnidé américain à être illustré dans un livre (Gazophylacii Naturae and Artis Decas Secunda par James Pelletier) au XVIIIe siècle[2]. Par la suite, aux États-Unis, le papillon lune est apparu sur une série de timbres délivrés en 1987. Il est également apparu sur la couverture du livre américain Field Guide to Moth of Eastern North America par Charles V. Covell en 2005[3].
Étymologie
Luna est la déesse de la Lune chez les Romains.
Distribution
Il est présent en Amérique du Nord, du nord du Mexique jusqu'à l'est des Grandes Plaines des États-Unis[4]. Au Canada, on le retrouve dans la province de la Saskatchewan jusqu'à celle de la Nouvelle-Écosse[3].
Identification
Le papillon lune a une envergure entre 8 et 11,5 cm. Ses ailes possèdent une couleur verte et on retrouve sur chacune d'elles, de petits ocelles. Les ailes postérieures se terminent par de longs prolongements. Les mâles ont des antennes larges et plumeuses et s'en servent pour repérer les phéromones des femelles. Celles-ci ont des antennes beaucoup moins larges[5].
Cycle de vie
Selon les régions, le papillon lune peut produire plus d'une génération par année. Au Canada et dans les régions du nord, l'espèce est généralement univoltine. Les adultes émergent à partir du début du mois de juin. Dans le nord-est des États-Unis, les papillons produisent deux générations par année. La première émerge d'avril à mai et la deuxième apparaît 9 et 11 semaines plus tard. Dans le sud des États-Unis, on peut compter près de 3 générations. Celles-ci sont espacées de huit à dix semaines et débutent dès le mois de mars.
Au cours de sa vie, la femelle pond entre 400 et 600 œufs et les dépose généralement en petite masse de 4 à 7 œufs sur les feuilles de sa plante hôte. Les œufs sont de forme ovoïde et de coloration blanc-brun. Ils écloront de 8 à 20 jours plus tard, selon les conditions climatiques. Les jeunes chenilles sont grégaires, mais à partir du troisième stade, elles deviendront solitaires. Les chenilles passent par 5 stades de développement avant d'entamer leur chrysalide[2]. Chaque stade prend généralement de 5 jours à une semaine pour se compléter. Lors des deux premiers stades larvaires, la chenille est verte avec de légères teintes de noir au niveau de la face dorsale de son corps. Dès le troisième stade, la chenille est de couleur verte et possède une série de petites taches à coloration variable (jaune à magenta), de fines lignes verticales blanches sur les côtés et une ligne transversale pâle[6]. La tête de la chenille est brune. Lors du dernier stade, la chenille peut mesurer jusqu'à 6,5 cm de long.
- Ĺ’ufs.
- Premier stade larvaire.
- Deuxième stade larvaire.
- Troisième stade larvaire.
- Quatrième stade larvaire.
- Cinquième stade larvaire.
Lorsque le moment est venu, la chenille commence le tissage d'un cocon de soie. Avant d'entamer sa transformation en chrysalide, elle vide ses intestins de l'excédent d'eau, de nourriture, de matières fécales et d'autres fluides. La chenille prendra ensuite une teinte rougeâtre et deviendra immobile. Sa peau se fend alors et la chenille devient une chrysalide. Ce stade dure environ deux semaines, sauf dans le cas d'une diapause où le papillon n'émergera que le printemps suivant. Au Canada, la chenille se métamorphose au sol parmi les feuilles. Elle sera recouverte par la neige et ainsi protégée des conditions hivernales[7].
- Chrysalide.
- Cocons.
- Adulte.
Liste des plantes hĂ´tes
- Betula (bouleau)
- Alnus (aulne)
- Diospyros (plaqueminier)
- Liquidambar (copalme d'Amérique)
- Carya et Annamocarya
- Juglans (noyer)
- Rhus (dont le Sumac de Virginie)
Prédation
Les chenilles du papillon lune sont les hôtes de nombreux insectes parasitoïdes (mouche tachinide, guêpe ichneumonide, guêpe braconide et guêpe pteromalide[2] - [8]). Tous les stades de développement sont sujets à la prédation par plusieurs types d'invertébrés et de vertébrés prédateurs. Les adultes se font également dévorer la nuit, Kellog et al. (2003) a reporté avoir retrouvé au sol, sous un perchoir de hibou, des restes d'ailes de papillon lune[8].
Notes et références
- Daniel Handfield, Guide des papillons du Québec, Ottawa, Broquet, , 536 p. (ISBN 2-89000-486-4)
- Tuskes PM, Tuttle JP, Collins MM. 1996. The Wild Silk Moths of North America: The Natural History of the Saturniidae of the United States and Canada. Cornell University Press. Ithaca, New York. 250 pp.
- « luna moth - Actias luna (Linnaeus) », sur entnemdept.ufl.edu (consulté le )
- « Comprehensive Report Species - », sur explorer.natureserve.org (consulté le )
- « Luna Moth », sur www.fcps.edu (consulté le )
- (en) David L. Wagner, Caterpillars of Eastern North America, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, , 512 p. (ISBN 978-0-691-12143-7), p. 241
- Yves Dubuc, Les insectes du Québec, Ottawa, Broquet, , 456 p. (ISBN 978-2-89000-825-0)
- Kellog SK, Fink LS, Brower LP. 2003. Parasitism of native luna moths, Actias luna (L.) (Lepidoptera: Saturniidae) by the introduced Compsilura concinnata (Meigen) (Diptera: Tachinidae) in central Virginia, and their hyperparasitism by trigonalid wasps (Hymenoptera: Trigonalidae). Environmental Entomology 32: 1019-1027.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie, sources
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Actias luna (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence Catalogue of Life : Actias luna Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (fr+en) Référence EOL : Actias luna (Linnaeus 1758)
- (en) Référence NCBI : Actias luna (taxons inclus)
- (fr) Papillon lune sur espacepourlavie.ca