OligocĂšne
LâOligocĂšne est une Ă©poque gĂ©ologique qui sâĂ©tend de 33,9 ± 0,1 Ă 23,03 ± 0,05 millions d'annĂ©es[1]. Elle suit lâĂocĂšne aprĂšs la Grande Coupure, et prĂ©cĂšde le MiocĂšne. Câest la troisiĂšme Ă©poque de lâĂšre CĂ©nozoĂŻque et aussi la troisiĂšme du PalĂ©ogĂšne.
Notation chronostratigraphique | E3 |
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Notation française | g |
Notation RGF | g |
Niveau | Ăpoque / SĂ©rie |
PĂ©riode / SystĂšme - ĂrathĂšme / Ăre -- ĂonothĂšme / Ăon |
PaléogÚne Cénozoïque Phanérozoïque |
Stratigraphie
Le nom de l'OligocĂšne, dĂ©fini par l'Allemand Heinrich Ernst Beyrich dĂ©rive du grec ancien : áœÎ»ÎŻÎłÎżÏ (oligos, peu) et ÎșαÎčÎœÏÏ (kainos, nouveau), en rĂ©fĂ©rence Ă la raretĂ© dâapparition de nouveaux groupes de mammifĂšres durant cette Ă©poque, en comparaison de leur rapide radiation Ă©volutive durant l'ĂocĂšne.
Bornes
Le début de l'OligocÚne est défini par l'extinction des foraminifÚres planctoniques Hantkenina et Cribrohantkenina (en)[2].
La fin de l'OligocÚne est définie par[2] :
- le début de la chronozone magnétique C6Cn.2n
- la plus faible présence des foraminifÚres planctoniques Paragloborotalia kugleri
- la quasi-disparition des nanofossiles calcaires Reticulofenestra bisecta (base de la zone NN1).
Subdivisions
L'OligocÚne se subdivise en deux étages géologiques :
Tectonique
Durant cette période, la partie occidentale de la plate-forme européenne est soumise à une distension de direction dominante est-ouest, liée au ralentissement du taux d'expansion de l'Atlantique Nord par rapport à l'Atlantique Central. Appelée « Distension OligocÚne », elle entraßne l'ouverture du rift ouest-européen[3].
Paléoclimatologie
L'OligocĂšne dĂ©bute avec la Grande Coupure, marquĂ©e par une chute brutale des tempĂ©ratures sur toute la planĂšte. Le refroidissement climatique entraine une extinction massive des espĂšces, surtout sous les latitudes moyennes, oĂč le climat passe de tropical Ă tempĂ©rĂ©. La chute initiale des tempĂ©ratures est peut-ĂȘtre liĂ©e Ă lâimpact dâune mĂ©tĂ©orite dans la baie de Chesapeake aux Ătats-Unis, et/ou un autre impact en SibĂ©rie.
Le climat frais se maintient pendant plusieurs millions d'années, avant de connaitre un réchauffement en fin de période. Celui-ci se poursuivra durant le MiocÚne inférieur, jusqu'à atteindre l'optimum climatique de MiocÚne, entre 18 et 15 millions d'années.
Paléogéographie
La tectonique des plaques se poursuit. LâAmĂ©rique du Sud et lâAntarctique se sĂ©parent en ouvrant le passage de Drake. Le courant circumpolaire antarctique se met en place, ce qui conduit Ă un refroidissement trĂšs net de lâAntarctique, qui se couvre durablement de glaces.
Les montagnes de lâouest de lâAmĂ©rique du Nord continuent leur formation.
La plaque africaine continue sa poussée vers le nord, isolant les restes de Téthys et formant la Méditerranée. Les Alpes et les autres chaines de montagnes du Sud de l'Europe se soulÚvent sous cette poussée. La formation du rift ouest-européen à l'avant de la chaine alpine entraine l'approfondissement des aires subsidentes, ce qui favorise la transgression marine du début de l'OligocÚne[4].
Flore
Les Angiospermes continuent leur expansion. De nombreuses forĂȘts tropicales et intertropicales sont remplacĂ©es par des forĂȘts tempĂ©rĂ©es dâarbres Ă feuilles caduques. Les graminĂ©es sâĂ©tendent depuis les berges des riviĂšres et des lacs mais sans encore former des savanes. Les plaines ouvertes et les dĂ©serts deviennent plus frĂ©quents.
En AmĂ©rique du Nord, des espĂšces subtropicales dominent avec des anacardiers, des litchis, des hĂȘtres et des pins. Les lĂ©gumineuses, joncs et fougĂšres continuent Ă se diversifier.
Faune
(Musée d'histoire naturelle de Londres).
Le dĂ©but de lâOligocĂšne est marquĂ© par un refroidissement gĂ©nĂ©ral, une ariditĂ© croissante et le dĂ©veloppement des habitats ouverts de type savane aux dĂ©pens des milieux forestiers. Ces modifications de lâenvironnement affectent directement les faunes, particuliĂšrement dans lâhĂ©misphĂšre nord[5]. La faune marine et terrestre est ainsi devenue plus moderne, en raison de lâextinction de formes plus anciennes plutĂŽt que de lâapparition de nouvelles formes.
LâEurope connait une extinction massive et un flux dâanimaux dâorigine asiatique. Sâensuit une radiation Ă©volutive comme celle de la mĂ©gafaune de mammifĂšres herbivores brouteurs des pĂ©rissodactyles et artiodactyles.
LâAmĂ©rique du Sud et l'Australie, isolĂ©es des autres continents, dĂ©veloppent une faune distincte, oĂč dominent les mammifĂšres marsupiaux.
Les cĂ©tacĂ©s dentĂ©s apparaissent ainsi que les Carcharhinidae (requins). Les reptiles restent abondants, les serpents et les lĂ©zards se diversifient, mais les Choristodera disparaissent, peut-ĂȘtre Ă cause du climat.
Le refroidissement climatique de l'OligocĂšne entraine l'extinction de nombreuses familles archaĂŻques de Primates : Adapiformes, Omomyidae, Eosimiidae, Afrotarsiidae, etc. Platyrrhiniens et Catarrhiniens, apparus vers la fin de l'ĂocĂšne, se dĂ©veloppent et se diversifient durant l'OligocĂšne. En fin de pĂ©riode apparaissent les Cercopithecidae et les Hominoidea, qui vont connaitre une radiation Ă©volutive durant le MiocĂšne.
Références
- (en) GeoWhen database
- Gradstein, Ogg, Smith, A Geologic Time Scale, 2004
- Xavier Le Pichon, Guy Pautot, Le fond des océans, Presses universitaires de France, , p. 105
- Monique Schuler, Environnements et paléoclimats paléogÚnes, éditions du BRGM, , p. 47.
- Emmanuel Gheerbrant, « Le PaléogÚne et la radiation des mammifÚres », CNRS