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Nouvel An chinois

Le Nouvel An chinois, Nouvel An du calendrier chinois ou Nouvel An lunaire (chinois simplifiĂ© : ć†œćŽ†æ–°ćčŽ ; chinois traditionnel : èŸČ曆新ćčŽ ; pinyin : nĂłnglĂŹ xÄ«nniĂĄn) ou « passage de l’annĂ©e » (èż‡ćčŽ / 過ćčŽ, guĂČniĂĄn) est le premier jour du premier mois du calendrier chinois. La fĂȘte du printemps (昄节 / æ˜„çŻ€, chĆ«njiĂ©) marque le dĂ©but des festivitĂ©s qui se dĂ©roulent sur quinze jours et qui s’achĂšvent avec la fĂȘte des lanternes (ć…ƒćź”èŠ‚ / ć…ƒćź”çŻ€, yuĂĄnxiāojiĂ©).

Nouvel An chinois
Lion chinois.
Lion chinois.

Nom officiel Nouvel An du calendrier chinois
Autre(s) nom(s) Nouvel An lunaire
ObservĂ© par les Chinois et d’autres pays d’Asie, mais de diffĂ©rentes façons
Type Célébration nationale et locale
Signification chasser les mauvaises influences et souhaiter un nouvel an béni.
Commence Le premier jour d’une nouvelle lune tombe toujours entre le 21 janvier et le 19 fĂ©vrier du calendrier grĂ©gorien
Finit quinze jours plus tard
Date 2022 1 février
Date 2023 22 janvier
Date 2024 10 février
CĂ©lĂ©brations repas, mahjong, distribution d’étrennes contenues dans des enveloppes rouges, allumage de pĂ©tards

Le calendrier chinois Ă©tant un calendrier luni-solaire, la date du Nouvel An chinois dans le calendrier grĂ©gorien varie d'une annĂ©e sur l'autre, mais tombe toujours entre le et le , lors de la deuxiĂšme nouvelle lune depuis le solstice d'hiver quand le soleil se trouve dans le signe du Verseau. C’est, comme tous les commencements de mois lunaires chinois, le premier jour d'une nouvelle lune. Par convention, l'alignement astronomique qui signale la nouvelle lune est dĂ©terminĂ© Ă  l’observatoire de la Montagne Pourpre Ă  Nankin.

Pratiques et appellations

Le Nouvel An est cĂ©lĂ©brĂ© officiellement en Chine continentale (sept jours de congĂ©s) et Ă  TaĂŻwan (au moins cinq jours), Ă  Hong Kong et Macao (trois jours), ainsi que dans certains pays asiatiques oĂč l’influence de la culture chinoise est importante, ou ceux dont la population comprend une forte minoritĂ© de Chinois ethniques : Singapour et Malaisie (deux jours), Philippines (trois jours), Brunei et IndonĂ©sie (un jour), ThaĂŻlande, ViĂȘt Nam (fĂȘte du TĂȘt, trois jours, avec un jour de dĂ©calage avec la Chine tous les 22 ou 23 ans pour compenser le dĂ©calage horaire entre PĂ©kin et HanoĂŻ), CorĂ©e (fĂȘte de Seollal, corĂ©en : 섀날, trois jours).

Les congĂ©s du Nouvel An, qui peuvent ĂȘtre prolongĂ©s par un week-end ou un pont, sont une pĂ©riode de migration intense, appelĂ©e Chunyun ("transports de printemps"), car nombreux sont ceux qui s’efforcent de rejoindre leur famille, depuis l’étranger parfois : embouteillages sur les routes et encombrements dans les gares et les aĂ©roports sont la rĂšgle.

Il est observĂ© individuellement partout dans le monde par les membres de la diaspora chinoise, et parfois Ă©galement par les Japonais (vieux premier mois æ—§æ­Łæœˆ (kyĆ«shƍgatsu)), les Hmong, les Mongols, les TibĂ©tains, les NĂ©palais et les Bhoutanais.

À Singapour, Stephanie Nolte montre comment entre 1965 et 1985, le gouvernement a donnĂ© une plus grande force Ă  la fĂȘte de NoĂ«l, en « l'industrialisant », et en limitant les festivitĂ©s de la fĂȘte traditionnelle, de façon Ă  distancier les pratiques culturelles de celles de la RĂ©publique Populaire de Chine[1].

Célébrations traditionnelles

Généralités

DĂ©coration traditionnelle.

Les cĂ©lĂ©brations, coutumes et tabous de la fĂȘte de printemps varient dans les dĂ©tails selon les rĂ©gions ou les Ă©poques. La pratique gĂ©nĂ©rale veut qu'on s'efforce de repartir sur un nouveau pied aprĂšs s'ĂȘtre dĂ©barrassĂ© des mauvaises influences de l’an passĂ©, accompagnĂ© de signes de bon augure. On a recours Ă  des objets ou aliments prĂ©sentant une homophonie avec un mot de sens auspicieux.

Le « passage de l’annĂ©e » (èż‡ćčŽ / 過ćčŽ, guĂČniĂĄn) s’effectue dans la nuit du dernier jour du douziĂšme mois. Le mot signifiant annĂ©e est considĂ©rĂ© comme Ă©tant Ă  l’origine le nom d'un monstre, Nian, qui venait autrefois rĂŽder autour des villages une nuit par an, obligeant les habitants Ă  se calfeutrer et Ă  veiller jusqu’à son dĂ©part au petit matin. Les cĂ©lĂ©brations principales comportent un rĂ©veillon (ćčŽć€œé„­ / ćčŽć€œéŁŻ, niĂĄnyĂšfĂ n) comprenant des plats aux noms auspicieux, suivi d’une nuit de veille (柈ćȁ / 柈æ­Č) gage de longĂ©vitĂ©, que certains occupent Ă  jouer au mahjong, la distribution d’étrennes (掋ćȁ钱 / 棓æ­Č錱, yāsuĂŹqiĂĄn) contenues dans des enveloppes rouges (hĂłngbāo), l’allumage de pĂ©tards Ă  mĂšches pour chasser les mauvaises influences.

Préparations

Porte Ă  Lijiang avec des inscriptions parallĂšles.
Objet dĂ©coratif imitant un lingot d’or yuanbao.

La semaine prĂ©cĂ©dant le Nouvel An, traditionnellement le 23 ou le 24 du 12e mois, a lieu le « petit Nouvel An » (èż‡ć°ćčŽ / 過氏ćčŽ, guĂČxiǎoniĂĄn), une cĂ©rĂ©monie d'adieu au Dieu du Foyer (灶王爷 / 灶王çˆș, ZĂ owĂĄngyĂ©) dont l’effigie est collĂ©e dans la cuisine. D'aprĂšs les croyances, il doit faire un long voyage pour rapporter, comme chaque annĂ©e, les bonnes et mauvaises actions de la famille Ă  l'Empereur de jade. Pour obtenir sa clĂ©mence, on dĂ©pose des aliments (plutĂŽt collants, comme des bonbons) devant son image en espĂ©rant l'empĂȘcher de dire du mal ; certains collent directement une sucrerie sur la bouche de son portrait. Celui-ci est brĂ»lĂ©, et le GĂ©nie s’envole avec la fumĂ©e. Un nouveau portrait sera affichĂ© quelques jours plus tard, signalant son retour.

Le grand nettoyage de la maison est fait. Le dernier jour, on affiche un peu partout des souhaits Ă©crits sur papier rouge, symbole de chance. Il s’agit de caractĂšres auspicieux comme fĂș (犏) bonheur, ou chĆ«n (昄) printemps, souvent collĂ©s Ă  l’envers car renverser (怒, dĂ o) est homophone d'arriver ( 戰 dĂ o). Un fu renversĂ© signifie donc : « Le bonheur est arrivĂ©. ». Traditionnellement, de chaque cĂŽtĂ© des montants de la porte d’entrĂ©e, on colle une bande de papier rouge sur laquelle est Ă©crit un vers ; les deux vers se rĂ©pondent et constituent une inscription parallĂšle (ćŻč联 / ć°èŻ, duĂŹliĂĄn) ; elles Ă©taient autrefois toujours Ă©crites Ă  la main, de prĂ©fĂ©rence par des personnes aux dons littĂ©raires et calligraphiques. Bien sĂ»r, les dĂ©corations et inscriptions de l’an passĂ© ont Ă©tĂ© tout d’abord retirĂ©es.

Des provisions sont faites, prĂ©paration importante autrefois, car tous les commerces fermaient pendant les congĂ©s. Elles comprennent beaucoup de choses Ă  grignoter en famille : graines de pastĂšque, fruits secs, bonbons, etc. Faire les courses en vue du Nouvel An se dit bĂ n niĂĄnhuĂČ (択ćčŽèŽ§ / 蟊ćčŽèČš). On faisait aussi l’achat de vĂȘtements neufs, particuliĂšrement pour les enfants. C'Ă©tait auparavant une occasion bienvenue de renouveler sa garde-robe, mais avec le dĂ©veloppement de l’industrie du prĂȘt-Ă -porter, cette coutume a un peu perdu de sa valeur.

RĂ©veillon

Nian gao ćčŽçł• , pĂątisserie traditionnelle du Nouvel An au Sud de la Chine : pĂąte de haricot azuki entre deux couches de pĂąte de riz gluant parfumĂ© au longane.

Le repas du Nouvel An a souvent lieu au domicile des aßnés de la famille. Dans les régions au mode de vie traditionnel, du fait de la coutume patriarcale, il s'agit de la famille paternelle.

À l'heure du rĂ©veillon, le dĂźner ne peut commencer que lorsque toute la famille est prĂ©sente (des places vides sont rĂ©servĂ©es aux membres ne pouvant pas assister au repas). Il est gĂ©nĂ©ralement copieux et comporte souvent des plats symboliques pour assurer la santĂ©, les Ă©tudes, etc. Ainsi le poisson (魚 yĂș), homophone de surplus (驀 yĂș), doit ĂȘtre prĂ©sent Ă  chaque repas de Nouvel An pour garantir qu’il y aura du surplus tous les ans (ćčŽćčŽæœ‰éŠ€ / ćčŽćčŽæœ‰é€˜, niĂĄnniĂĄn yǒuyĂș) et qu’on ne manquera jamais de rien ; certains prennent mĂȘme soin de ne pas le finir, afin de rendre plus complĂštement son sens symbolique. Dans le nord de la Chine, on sert en principe un plat de raviolis é„ș歐 / 逃歐, jiǎozi) car leur forme Ă©voque celle des yuĂĄnbǎo (慃漝 / ć…ƒćŻ¶), lingots anciens. A Canton et ShanghaĂŻ, le canard aux huit trĂ©sors est servi. Le dessert traditionnel est le niĂĄngāo (ćčŽçł•), « gĂąteau de l'An » ; gāo, gĂąteau, est homophone de haut, et en manger constitue un gage de croissance dans tous les domaines souhaitĂ©s.

Des enveloppes rouges (Ă©trennes) contenant de l’argent sont offertes. Traditionnellement, elles Ă©taient distribuĂ©es par les aĂźnĂ©s aux enfants et aux jeunes non mariĂ©s, et avaient surtout la valeur symbolique de porter chance durant toute la nouvelle annĂ©e. Lors des distributions solennelles par les aĂźnĂ©s, la personne qui va recevoir l’enveloppe leur adresse un vƓu ou « parole auspicieuse » (chinois : ć‰ç„„è©± ; pinyin : jĂ­xiĂĄng huĂ ) ; le plus courant est « fĂ©licitations, et faites fortune » (æ­ć–œć‘èŽą / æ­ć–œç™ŒèČĄ, gƍngxǐ fācĂĄi). Beaucoup d’enveloppes rouges contiennent une somme modeste, en nombre pair de billets, mais, il arrive que ce soit le moyen par lequel une personne professionnellement active remet Ă  ses parents ĂągĂ©s ou Ă  ses enfants toute une annĂ©e d’argent de poche. Toutefois, dans une distribution massive des enveloppes rouges(par ex. les temples, les institutions publiques...etc), il contient souvent d’une piĂšce de monnaie ronde avec la valeur « 1 »(par ex. 1 â‚Ź), pour symbolise « la rĂ©pĂ©tition a recommencer par le dĂ©but » (chinois : äž€ć…ƒćŸ©ć§‹ ; pinyin : yÄ« yuĂĄn fĂč shǐ). Lors des visites Ă  la famille et aux amis, dans les jours qui suivent, il est coutume d’offrir une enveloppe aux enfants des visiteurs ou des visitĂ©s ; beaucoup ont donc soin de s’approvisionner en petites coupures neuves avant la pĂ©riode de la fĂȘte.

Danse du lion Ă  New York en 2008.

Les enfants Ă©taient autorisĂ©s ce soir-lĂ  Ă  faire Ă©clater des pĂ©tards ou Ă  faire brĂ»ler des feux de bengale, en attendant la chaĂźne de pĂ©tards que chaque foyer se devait d’allumer Ă  l’arrivĂ©e du premier jour de l’annĂ©e (minuit au XXIe siĂšcle, mais autrefois on changeait de jour Ă  11 h du soir). NĂ©anmoins, Ă  cause des accidents de plus en plus frĂ©quents dus Ă  la concentration urbaine, beaucoup de pays ont interdit les pĂ©tards privĂ©s. Des modĂšles Ă©lectriques lumineux et sonorisĂ©s sont proposĂ©s sous le nom de « pĂ©tards Ă©lectriques » (甔鞭炟 / 電鞭炟, diĂ nbiānpĂ o), avec un succĂšs variable.

Une coutume ancienne veut qu’on aille se coucher le plus tard possible ce soir-lĂ , car ce serait un gage de longĂ©vitĂ© ; cela s’appelle « monter la garde de l’annĂ©e » (柈ćȁ / 柈æ­Č, shǒusuĂŹ). Une tĂ©lĂ©vision aide largement Ă  remplir cet objectif, mais un jeu (mahjong par exemple) est aussi souvent choisi, d’autant que, pour certains, il est bon de tenter sa chance pendant la nuit du Nouvel An. Dans certaines rĂ©gions, les jeux d’argent habituellement interdits, Ă©taient exceptionnellement autorisĂ©s pendant la fĂȘte de printemps.

Premier jour de l’annĂ©e

TĂȘte de lion et queue du dragon.

Si les rĂšglements locaux le permettent, une chaĂźne de pĂ©tards est allumĂ©e dĂšs onze heures ou minuit. Le matin, aprĂšs un court repos, beaucoup se rendent au temple local, puis sur les tombes ancestrales s’ils habitent Ă  proximitĂ©. On considĂšre que plus la visite au temple est prĂ©coce, plus on aura de chance dans l’annĂ©e. Il arrive donc que les fidĂšles se massent devant les grands temples avant l’ouverture des portes pour ĂȘtre le premier Ă  planter sa baguette d’encens dans le brĂ»le-parfum. Dans certaines villes, un temple ouvre Ă  minuit, premiĂšre heure du premier jour. Certains prennent ce jour au moins un repas vĂ©gĂ©tarien. Les familles qui en avaient les moyens commandaient une danse de lion ou de dragon (qui reprĂ©sente Noblesse, Bravoure et Chance). Dans certaines citĂ©s hors de Chine comme Paris, la diaspora chinoise organise une parade ; la tradition a dĂ©butĂ© Ă  San Francisco dans la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle.

Nouvel an chinois Ă  Manchester, Royaume-Uni.

La premiĂšre journĂ©e Ă©tait thĂ©oriquement consacrĂ©e aux visites, en commençant par les personnes les plus importantes (parents aĂźnĂ©s, supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques) ; cette activitĂ© s'appelle « saluer l’annĂ©e » (拜ćčŽ, bĂ iniĂĄn) ; de nos jours le tĂ©lĂ©phone est largement utilisĂ©. Les familles en deuil sont traditionnellement exemptĂ©es de visites pendant une durĂ©e variable.

Le jour du Nouvel An, on doit thĂ©oriquement porter des vĂȘtements neufs, et beaucoup aiment que du rouge, couleur auspicieuse, y apparaisse. On ne fait pas de mĂ©nage, et si l'on doit absolument balayer des dĂ©tritus tombĂ©s Ă  terre, il ne faut pas les dĂ©poser Ă  l'extĂ©rieur du domicile car cela symboliserait une perte. Certains estiment qu'il est mauvais de faire une grande toilette ce jour-lĂ .

Jours suivants

Le deuxiĂšme jour est traditionnellement celui oĂč les femmes mariĂ©es rendent visite Ă  leur famille avec enfants et mari.

Dans certaines rĂ©gions, les visites Ă©taient dĂ©conseillĂ©es durant le troisiĂšme jour car elles Ă©taient censĂ©es facilement donner lieu Ă  des altercations (è”€ćŁ, chĂŹkǒu, « bouche rouge »).

Le cinquiĂšme jour est en gĂ©nĂ©ral celui oĂč les commerces rouvrent. À Hong Kong c’est l’anniversaire du Dieu de la richesse. Des pĂ©tards sont allumĂ©s, et parfois des danses de lions commandĂ©es.

Le septiĂšme jour Ă©tait pour certains celui oĂč tout le monde changeait d’ñge, les dates de naissances exactes Ă©tant autrefois tenues secrĂštes. D'autres, nĂ©anmoins, estiment que l’ñge change le premier jour de la nouvelle annĂ©e.

Le huitiĂšme ou neuviĂšme jour — selon les rĂ©gions — est l’anniversaire du dieu du Ciel (怩慏, Tiāngƍng) assimilĂ© Ă  l’Empereur de jade. Une cĂ©rĂ©monie se dĂ©roule chez soi ou au temple tard le soir, au dĂ©but de la nouvelle journĂ©e.

Le quinze du premier mois est la derniĂšre journĂ©e de la fĂȘte du printemps, marquĂ©e par la fĂȘte des lanternes.

XÄ«nniĂĄn hǎo, littĂ©ralement « Bon Nouvel An », une des nombreuses façons de souhaiter la bonne annĂ©e en mandarin.

VƓux de Nouvel An

Le vƓu traditionnel, particuliĂšrement dans le nord de la Chine, est « Bon passage de l’annĂ©e » (èż‡ćčŽć„œ / 過ćčŽć„œ, guĂČniĂĄn hǎo). Il est souvent remplacĂ© par « Bonne annĂ©e », utilisable Ă©galement le premier janvier, dĂ©but officiel de l'annĂ©e (新ćčŽćż«äč / 新ćčŽćż«æš‚, xÄ«nniĂĄn kuĂ ilĂš, cantonais Jyutping : sanÂč nin⁎ faaiÂł lok⁶, pe̍h-ƍe-jÄ« : Sin-nĂź khĂČai-lo̍k). Le « FĂ©licitations, et faites fortune » mentionnĂ© plus haut peut ĂȘtre aussi utilisĂ©, mais tend Ă  ĂȘtre plus particuliĂšrement liĂ© aux distributions d’enveloppes rouges.

Année chinoise et date du Nouvel An

Généralités

Une annĂ©e classique compte 12 mois lunaires et dure 354 ou 355 jours, soit environ 11 jours de moins qu'une annĂ©e solaire. Pour que le calendrier reste luni-solaire, il faut compenser cette diffĂ©rence en adjoignant un treiziĂšme mois lunaire Ă  certaines annĂ©es dites embolismiques (comme, 2006, par exemple oĂč le septiĂšme mois lunaire est doublĂ©). L'adjonction du mois supplĂ©mentaire se fait selon la rĂšgle des jalons mĂ©dians : la course de la Terre autour du Soleil est divisĂ©e en douze et les dĂ©limitations, dont les dates astronomiques sont fixĂ©es, sont appelĂ©es jalons mĂ©dians. Le mois lunaire qui ne comporte pas de jalon mĂ©dian devient un mois intercalaire, sauf s'il se trouve Ă  moins de 20 mois d'un prĂ©cĂ©dent mois supplĂ©mentaire. Le mois supplĂ©mentaire est le double du mois prĂ©cĂ©dent et porte le mĂȘme numĂ©ro d'ordre, prĂ©cĂ©dĂ© du caractĂšre rĂčn (闰 / 閏). Astrologiquement, il a les mĂȘmes caractĂ©ristiques que son double. Certains astrologues, nĂ©anmoins, rattachent la premiĂšre moitiĂ© au mois prĂ©cĂ©dent et la seconde au mois suivant. Le solstice d'hiver tombe toujours durant le mois lunaire numĂ©rotĂ© 11 (NB: si jamais un mois intercalaire a Ă©tĂ© ajoutĂ© avant lui, il garde son numĂ©ro 11 mĂȘme s'il devient techniquement le 12e mois de l'annĂ©e lunaire, puisque l'Ă©ventuel mois intercalaire ne modifie pas la numĂ©rotation). Le Nouvel An est donc, presque toujours, la deuxiĂšme nouvelle lune aprĂšs le solstice d’hiver[1] mais ce n'est pas une rĂšgle absolue.

Le calendrier chinois actuel est Ă  peu de chose prĂšs celui qui fut instaurĂ© en -104 par l’empereur Wudi de la dynastie Han. D’autres calendriers existĂšrent auparavant, faisant dĂ©buter l’annĂ©e Ă  des dates diffĂ©rentes.

Chaque annĂ©e chinoise est associĂ©e Ă  un des douze signes du zodiaque chinois, associĂ©s aux 12 rameaux terrestres du cycle sexagĂ©simal, qui se succĂšdent dans un ordre cyclique : rat, bƓuf (ou buffle), tigre, lapin (ou liĂšvre, mais chat pour les Vietnamiens), dragon, serpent, cheval, chĂšvre, singe, coq, chien, cochon. Chaque annĂ©e est Ă©galement associĂ©e Ă  un des cinq Ă©lĂ©ments : mĂ©tal, eau, bois, feu, terre.

1. La PĂąque juive Ă©tant la premiĂšre pleine lune aprĂšs l'Ă©quinoxe de printemps, il y a six ou dix semaines du Nouvel An chinois Ă  Pessa'h, selon qu'il y ait trois ou quatre nouvelles lunes en hiver.

Date du Nouvel An chinois

AnnĂ©e Date Signe de l’annĂ©e (branche terrestre) ÉlĂ©ment
20005 fĂ©vrierdragon (韍) MĂ©tal (金)
200124 janvierserpent (蛇) MĂ©tal (金)
200212 fĂ©vriercheval (銏) Eau (æ°Ž)
20031 fĂ©vriermouton/chĂšvre (矊) Eau (æ°Ž)
200422 janviersinge (献) Bois (朚)
20059 fĂ©vriercoq (雞) Bois (朚)
200629 janvierchien (狗) Feu (火)
200718 fĂ©vriercochon (çŒȘ) Feu (火)
20087 fĂ©vrierrat (錠) Terre (期)
200926 janvierbƓuf/buffle (牛) Terre (期)
201014 fĂ©vriertigre (虎) MĂ©tal (金)
20113 fĂ©vrierlapin/liĂšvre[2] (慔) MĂ©tal (金)
201223 janvierdragon (韍) Eau (氎)
201310 fĂ©vrierserpent (蛇) Eau (æ°Ž)
201431 janviercheval (銏) Bois (朚)
201519 fĂ©vriermouton/chĂšvre (矊) Bois (朚)
20168 fĂ©vriersinge (献) Feu (火)
201728 janviercoq (雞) Feu (火)
201816 fĂ©vrierchien (狗) Terre (期)
20195 fĂ©vriercochon (çŒȘ) Terre (期)
202025 janvierrat (錠) MĂ©tal (金)
202112 fĂ©vrierbƓuf/buffle (牛) MĂ©tal (金)
20221 fĂ©vriertigre (虎) Eau (æ°Ž)
202322 janvierlapin/liĂšvre (慔) Eau (æ°Ž)
202410 fĂ©vrierdragon (韍) Bois (朚)
202529 janvierserpent (蛇) Bois (朚)
202617 févriercheval (銏) Feu (火)
20276 fĂ©vriermouton/chĂšvre (矊) Feu (火)
202826 janviersinge (献) Terre (期)
202913 fĂ©vriercoq (雞) Terre (期)
20303 fĂ©vrierchien (狗) MĂ©tal (金)
203123 janviercochon (çŒȘ) MĂ©tal (金)

La fĂȘte du Nouvel An chinois Ă  Paris

FĂȘte du printemps ou fĂȘte du Nouvel An Chinois Ă  Paris *
Image illustrative de l’article Nouvel An chinois
Encens dans la rue
pendant le Nouvel An chinois 2015 Ă  Paris.
Domaine Pratiques rituelles
Lieu d'inventaire Paris
France
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)

La fĂȘte du Nouvel An chinois Ă  Paris (ou fĂȘte du printemps) est une pratique cĂ©lĂ©brĂ©e depuis 1984 et inscrite Ă  l'inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France[3].

Chaque annĂ©e, plusieurs rassemblements sont organisĂ©s Ă  Paris pour fĂȘter le nouvel an chinois. Un grand dĂ©filĂ© dans le quartier asiatique du 13e arrondissement s'inscrit comme l'Ă©vĂšnement le plus important et le plus « ancien » de France en la matiĂšre. Chaque annĂ©e, environ 200 000 personnes[4] assistent au traditionnel dĂ©filĂ©, organisĂ© par de nombreuses associations des communautĂ©s asiatiques. Pendant le dĂ©filĂ©, les danses du dragon, danses des lions, dĂ©filĂ© costumĂ©, danses traditionnelles et danses folkloriques chinoises sont prĂ©sentĂ©s par les grands et les petits.

En plus du défilé, de nombreux évÚnements sur la culture et la gastronomie chinoise ont aussi eu lieu. Le Food Market et Mr Zhao ont organisé un marché gastronomique qui a rassemblé 25 des meilleurs restaurants chinois pour offrir une cuisine chinoise authentique[5].

Des spectacles ont lieu dans les mairies pour présenter la richesse de la culture artistique chinoise.

Un dĂ©filĂ© a Ă©galement eu lieu dans le Marais pendant la fĂȘte du Nouvel an de l’annĂ©e 2019. Le dĂ©filĂ©, avec les danseurs, a traversĂ© la rue du Temple, rue de Bretagne, rue de Turbigo et rue Beaubourg. La mairie du IIIe arrondissement a organisĂ© d’autres activitĂ©s tel qu’ateliers d'origami, confĂ©rences sur la mĂ©decine chinoise, exposition photo « Un visage de la Chine » de Jean-Christophe GrĂ©lier, etc[4].

Les célébrations de 2020 sont reportées au printemps en raison de la pandémie de covid-19 de 2019-2021[6].

Notes et références

  1. (de) Claudine Salmon et Stefanie Nolte, « Feiern in Singapur, Industrialisierung und kultureller Wandel. VerĂ€nderungen bei Chinesisch Neujahr und Weihnachten in den Jahren 1965 bis 1985 », Archipel, vol. 40, no 1,‎ , p. 202-204 (lire en ligne)
  2. Année du lapin ou année du liÚvre ?
  3. « FĂȘte du printemps ou fĂȘte du Nouvel An Chinois Ă  Paris », sur http://www.culture.gouv.fr (consultĂ© le )
  4. Elodie Falco, « Nouvel An Chinois 2019 : notre sĂ©lection de sorties Ă  Paris », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « ÉvĂšnements », sur Le Food MarketÂź, (consultĂ© le )
  6. CĂ©line Carez, « Paris annule son grand dĂ©filĂ© du Nouvel an chinois », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Catherine Capdeville-Zeng, « Göran Aijmer, New Year Celebrations in Central China in Late Imperial Times », L’Homme, 177-178, janvier-, En ligne, mis en ligne le .

Articles connexes

Liens externes

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