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Voyage

Un voyage est un déplacement dans l'espace, effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel (par exemple tourisme) ou professionnel (affaires) ou autre (guerre, réfugiés politiques ou climatiques), déplacements motivés par des activités sportives ou socio-culturelles ou de grands événements , en un aller avec ou sans retour.

Alors que le nombre de zones inaccessibles, non cartographiées ou inconnues diminuaient, le voyage s'est considérablement développé et démocratisé, au cours du XXe siècle avec l'avènement de moyens de transports modernes de plus en plus rapides et confortables, le chemin de fer d'abord, puis l'automobile et l'avion. Cette évolution s'est faite avec des conséquences négatives croissantes sur le plan de la consommation d'énergie et de carburants fossiles, de fragmentation des paysages et écosystèmes par les infrastructures de transport et d'émission de gaz à effet de serre et autres polluants.

Sculpture El regreso de Williams B. Arrensberg d'Eduardo Úrculo, à Oviedo, dans les Asturies, Espagne.
Compagnes de voyage, à l'époque des voyages en diligence, par Augustus Leopold Egg (huile sur toile, 1862).

Vocabulaire du voyage

Un voyage circulaire qui ramène le voyageur à son point de départ est un « périple ».

Les personnes qui voyagent sont appelées « voyageurs » ou, dans certains modes de transport, « passagers ».

Les professionnels qui organisent et vendent des voyages sont appelés « voyagistes ».

Aspects historiques

Le voyage et ses conditions matérielles

Le déplacement sur de longues distances est consubstantiel à l'homo sapiens, puisque ce dernier va progressivement coloniser l'ensemble du globe terrestre. D'autre part, ces déplacements s'accentuent à la période néolithique, le plus souvent motivés par des raisons pratiques (famille et vie sociale, commerce, exploration, guerres...). A titre d'exemple de conquêtes et/ou d'exploration, on peut mentionner les conquêtes d'Alexandre le Grand, celles de Darius, la colonisation de la Méditerranée par les Grecs et les Phéniciens, le développement des conquêtes romaines, l'expansion des empires égyptiens, chinois ou musulmans ou, plus près de nous, les Grandes Découvertes. Autant d'expéditions qui ont souvent entrainé les hommes fort loin de chez eux. Le commerce et les pèlerinages sont également d'importants et fréquents motifs de voyage dont on trouve de nombreuses traces dès l'Antiquité.

Le voyage est lié à des conditions matérielles qui vont se développer au cours du temps.Transports, logement, orientation sont autant d'éléments qu'il a fallu inventer puis développer, pour que l'Homme puisse se déplacer aisément. Tout d'abord, à côté de la marche, premier mode de locomotion, différents moyens de transport vont se développer, qui rendront le voyage plus aisé: la domestication du cheval, et l'invention de la roue, qui permettront la création de voitures (au sens de « plate-forme, caisse ouverte ou fermée montée sur roues, tirée par la force animale, qui sert à transporter des personnes, des objets[1]. »); le bateau qui permet la navigation fluviale et maritime, mais aussi la construction et l'entretien de routes (par exemple l'important réseau de voies romaines), de ponts permettant de franchir des obstacles naturels. Mais le voyageur doit aussi pouvoir se nourrir et s'abriter durant son déplacement, ce que permettent peu à peu des réseaux d'hôtellerie et d'auberges. Au Moyen-Orient, ce besoin a été en partie satisfait par les réseaux de caravansérails qui offraient gite et protection aux caravanes. Durant l'Antiquité, le manque d'auberges a pu être pallié par des réseaux de connaissances à l'étranger qui pouvaient héberger les voyageurs. Cela a par exemple souvent été le cas dans l'Empire romain, au point même de freiner l'expansion des auberges[2]. Enfin, voyager suppose de se représenter le territoire sur lequel on se déplace; de ce besoin (entre autres raisons) naîtra la cartographie. Il faudra cependant attendre les portulans médiévaux puis les cartes maritimes de la Renaissance pour que la carte devienne une aide réelle et efficace pour le voyageur.

Voyage touristique

Ces conditions matérielles ont souvent rendu les voyages pénibles, difficiles et dangereux. Toutefois, le voyage pour le plaisir est une activité fort ancienne qui ne se limite pas à l'Europe, même si on fait communément remonter ses débuts en Europe au XVIIe siècle.

En effet, à partir du XVIIe siècle, un voyage appelé « Grand Tour » se développe en Angleterre ainsi que dans d'autres pays européens. Pratiqué par de jeunes nobles, c'est une forme de voyage moins directement liée à la nécessité et de plus en plus motivée par le plaisir de voyager et de découvrir d'autres lieux. Au XIXe siècle, le développement des transports et des voies de communigent leurs racines dans l'Histoire et dans les mythes entretenus par la littérature (Marco Polo, Jules Verne, Robinson Crusoé, Christophe Colomb...) tout en comportant des motivations provenant de l'imitation sociale ou de la promotion commerciale du voyage et des vacances. Cette littérature de l'aventure se développe d'ailleurs fortement au XIXe siècle.

Cependant, en même temps que le monde "se rétrécit" sous l'effet de la rapidité des transports, son identification sous différentes formes (cartographie, images, informations, etc.) s'accroît, laissant moins de place à la surprise du voyageur. Marc Augé parle ainsi de l’impossible voyage, « celui que nous ne ferons jamais plus, celui qui aurait pu nous faire découvrir des paysages nouveaux et d’autres hommes ».

Aspects énergétiques et environnement

L'extension des voyages rapides et motorisés pose de nouveaux problèmes de consommation d'espace et de ressources énergétiques, ainsi que du « tourisme dit responsable » ainsi que celui du changement climatique, le transport étant un des principaux responsables de l'émission de gaz à effets de serre et de surcroît en augmentation constante.

Aspects juridiques

Les voyages se heurtent parfois à l'administration, certains pays comme la RDA ou l'Union soviétique empêchaient certains citoyens de sortir, d'autres pays limitant l'entrée de voyageurs étrangers, dans les deux cas, afin d'éviter des phénomènes migratoires.

Cela se traduit dans certains cas par la nécessité d'établissement de documents spécifiques par les services administratifs concernés, comme une carte d'identité mise à jour, un passeport pour passer la frontière.

Dans de nombreux pays, pour les "sans papiers" et autres voyageurs jugés illégaux, des reconduites à la frontière ou dans le pays d'origine, et des zones de rétention existent.

Science fiction, futurologie

Les auteurs de science fiction ont mis en scène de nombreuses façons les voyages dans le temps et dans l'espace lointain, parfois en manipulant la notion d'espace-temps.

Quelques types et modalités de voyages

Voir aussi

Bibliographie

Histoire du voyage
  • Jean-Marie André, Marie-Françoise Baslez, Voyager dans l'Antiquité, Paris, Fayard, 1993, 594 p.
  • Frédéric Jacquin, Le voyage en Perse au XVIIIe siècle, Paris, Belin, 2010, 224 p.
  • (en) Tahbish Khair, Martin Leer, Justin Edwards, Hanna Ziadeh (Eds.), Other Routes. 1500 Years of African and Asian Travel Writing, Bloomington, Indiana University Press, 421 p.
  • Sarga Moussa, Sylvain Vernayre, Le voyage et la mémoire au xixe siècle, [Actes de colloque], Grane, Creaphis Éditions, 2011, 481 p.
  • Sylvain Venayre, Panorama du voyage (1780 - 1920) : Mots, figures, pratiques,Paris, Les Belles Lettres, 2013, 651 p.
  • Sylvain Venayre, La gloire de l'aventure, Paris, Aubier-Montaigne, 2002, 349 p.
  • Dirk Van der Cruysse, Le noble désir de courir le monde. Voyager en Asie au XVIIe siècle Paris, Fayard, 2002, 562 p.
  • Jean Verdon, Voyager au Moyen Age, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2007 [1998], 404 p.
Sociologie du voyage et du voyageur
  • Jean-Didier Urbain, L'idiot du voyage. Histoires de touristes, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2002 [1991], 353 p.

Jusqu'au XIXe siècle

  • Basho, Journaux de voyage, Paris, Presses orientalistes de France, 1988, 123 p.
  • Jean Chardin, Voyages en Perse, Paris, Phébus, 2007, 276 p.
  • Ennin, Journal d'un voyageur en Chine au IXe siècle, Paris, Albin Michel, 1961, 310 p.
  • Jacques Lacarrière, Méditerranée, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2013, 1067 p. Contient entre autres : En cheminant avec Hérodote, Les plus anciens voyages du monde, Promenades dans la Grèce antique (Pausanias).
  • Jean de Léry, Histoire d'un voyage faict (sic) en la terre du Brésil, Paris, Le Livre de Poche, Coll. « Bibliothèque classique », 1994, 670 p.
  • Jean de Mandeville, Voyage autour de la Terre, Paris, Les Belles Lettres, 2004, 301 p.
  • Marco Polo, Le Devisement du monde, Paris: Le Livre de Poche, Coll. « Lettres gothiques », 1998, 509 p.
  • Guillaume de Rubrouck, Voyage dans l'Empire mongol (1253 - 1255), Paris: Payot, 1985, 318 p.
  • Jean-Baptiste Tavernier, Les six voyages en Turquie & et en Perse, 2 volumes, Paris, Éditions La Découverte, 1981, 335 p. et 349 p.
  • Voyageurs arabes (Anonyme, Ibn Faḑlān, Ibn Jubayr, Ibn Bațțūța), Paris, Gallimard, Coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1409 p.
  • Xu Xiake, Randonnées aux sites sublimes, Paris, Gallimard, Coll. « Connaissance de l'Orient »,1993, 391 p.

XIXe siècle

XXe siècle

  • Nicolas Bouvier, L'usage du monde, Paris, Éd. La Découverte, 2014 [1963], 432 p.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Voiture », sur http://www.cnrtl.fr, s.d. (consulté le )
  2. (en) Lokyie Lomine, Tourism in Augustan Society (44 BC - AD 69) in John K. Walton (Ed.), Histories of tourism.Representation, Identity and Conflict, Toronto, Channel View Publication, , 244 p. (ISBN 978-1-84541-031-5, lire en ligne)
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