Tourisme responsable
Le tourisme responsable, appelé aussi tourisme durable est une des formes de pratiques de tourisme alternatif très étudié au Québec[1], visant à préserver les ressources naturelles et améliorer les conditions de vie des personnes habitant toute l'année les communes visitées. La littérature académique, via l'économiste Jost Krippendorf, professeur à l'Université de Berne, en Suisse, a analysé et proposé d'alléger dès les années 70 les coûts du tourisme de masse: dommages sur écosystèmes, aliénation des terres, perturbations des sociétés locales, conflits d'usage, et bétonisation d'espaces, alors que le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard de 1995 à 2016[2] - [3], grâce notamment aux compagnies aériennes low-cost[2], et pourrait atteindre 1,8 milliard[4]. Ce surtourisme préoccupe car 95 % des voyageurs vont dans 5 % de la planète, selon l'Organisation mondiale du tourisme[5] et perturbe les habitants comme à Barcelone où ils sont 30 % à ne plus supporter les touristes[5].
Variantes
Le tourisme responsable met en avant un pays, une culture, des hommes et des femmes pour qui les revenus du tourisme peuvent être une véritable source supplémentaire de moyens pour exister[3]. Parmi ses variantes, l'écotourisme[6] - [7], le slow-tourism[6], le tourisme solidaire avec les pays en voie de développement[6], qui concentrent patrimoine environnemental et populations en difficultés[8], le philantourisme[6] et l'agritourisme, façon de découvrir une région en compagnie des agriculteurs, des éleveurs et des viticulteurs qui y travaillent[6]
DĂ©finitions
Le tourisme responsable « regroupe l'ensemble des pratiques touristiques engagées, qu'elles soient vertes, solidaires, éthiques, sociales etc. Il vise à trouver des voies d'améliorations pour les trois grands piliers de l'activité touristique que sont l'environnement, l'économie et le social. Si le terme peut paraître moralisateur, il n'est là que pour aider à faire évoluer en positif ce qui est parfois déjà là en germe »[9].
A partir de l'approche qualitative/quantitative de la revue Journal of Sustainable Tourism les universitaires ont constaté "une utilisation croissante d’études quantitatives (uni-variées, multi-variées ou plus avancées)"[10].
Le Tourisme responsable vu par l'Université de Barcelone
Jordi Gascón et Ernest Cañada, professeurs à l'Université de Barcelone, le définissent comme un mouvement social en faveur de la durabilité du tourisme, via trois lignes d'action:
- La revendication de la responsabilité des touristes, voyagistes, hôtes et institutions publiques.
- La mise en place de modèles de développement touristique spécifiques à chaque destination, avec ses variables sociales, culturelles, économiques et environnementales.
- La dénonciation des impacts négatifs sur les sociétés d'accueil, leurs écosystèmes et l'environnement, ainsi que l'accompagnement et la solidarité avec les groupes concernés.
Cette conception se rapproche de celle défendue, entre autres, par le Forum du Tourisme Responsable, plate-forme regroupant diverses organisations sociales d'Espagne, réalisé dans le cadre du Forum social mondial qui s’est tenu à Belém do Pará, au Brésil, en janvier et février 2009[11].
Tourisme responsable, labels et bonnes pratiques
Une autre définition privilégie la mise en œuvre d’instruments de gestion d’entreprise visant à minimiser les impacts négatifs et accroître les bénéfices de la population d’accueil. D'où la multiplication de labels tendant à vouloir attribuer de supposées bonnes pratiques[12].
Plusieurs chercheurs ont dénoncé le fait que, dans le cadre de cette approche, le secteur du tourisme tente de conjuguer le terme "responsabilité" avec des politiques d’image. Selon eux, le tourisme responsable doit être une volonté personnelle éthique, tant pour le voyageur que pour les voyagistes, plutôt qu'une démarche marketing de greenwashing de ces derniers, tendant à profiter aux grosses structures du secteur : voyagistes, croisiéristes, transporteurs, chaînes hôtelières internationales, sociétés de remontées mécaniques ou de parcs d'attraction, etc.
Certains opérateurs en font une pure opération marketing, tandis que d'autres, généralement de taille artisanale, s'appliquent des chartes aux critères stricts[3], préférant des engagements réels et éthiques, à des labels aux critères non contraignants[13].
Le tourisme responsable comme niche de marché
Le tourisme responsable est une niche spécifique du marché du tourisme. L'approche basée sur les apports aux sociétés et écosystèmes locaux est constatée dans les structures de taille artisanale, qui lient le tourisme responsable à un territoire, une communauté d'accueil, en vue de mieux répartir les revenus du tourisme et d'intégrer la notion de "juste prix"[14].
Tourisme responsable et patrimoine culturel
Selon Olivier Lazzarotti, de l'Université d'Amiens, le "le tourisme a une place essentielle" dans le "mouvement de patrimonialisation"[15] de la nature et de la culture, tandis que cette patrimonialisation influence elle aussi le tourisme. Il a pris l'exemple du patrimoine mondial de l'Unesco a permis aux Etats-Unis de "compenser, dans l’ordre des Sept Merveilles du Monde, la déficience en matière de monuments anciens"[15] et la création par la même UNESCO du « patrimoine immatériel » qui selon lui, loin de « détruire » la culture"[15], est devenu ce " « qui la fait vivre, si ce n’est revivre »[15].
La proximité de lieux du patrimoine mondial de l’UNESCO, comme celle d’un aéroport ou d’un port accueillant des bateaux de croisière, font cependant partie des critères retenus par des chercheurs européens pour répertorier la centaine de sites à surveiller le plus[4]. Parmi eux, Bernadett Papp, chercheuse à l'European Tourism Futures Institute, aux Pays-Bas, pointe le risque de file pendant des heures ou l'impossibilité de prendre de photos tant la foule est compacte[4] et Pascale Marcotte, professeure au Département de géographie de l'Université Laval, les nuisances aux résidents[4].
Acteurs, chartes, événements et importance économique
Les acteurs du tourisme responsable
Les acteurs majeurs sont:
- les gouvernements;
- les ONG qui diffusent des pratiques et réalisent des études;
- des scientifiques;
- les acteurs de terrain, comme les communautés locales qui bénéficient directement des retombées économiques et peuvent ainsi améliorer leurs infrastructures et créer des emplois[16];
- des ONG intéressées au sujet comme observatrices. Selon Greenpeace, le tourisme responsable "ne se limite pas seulement à réduire notre empreinte carbone" mais requiert aussi de "préserver les écosystèmes et les retombées économiques et sociales pour les populations locales"[17]. Pour cela, l'association écologiste encourage le voyage à vélo, via le recours à la carte européenne des véloroutes[18] et son équivalente française[19], ainsi que les itinéraires à pied, via le site Mon Gr[20].
Les chartes
Plusieurs chartes existent:
- l'Organisation mondiale du tourisme promulgue un Code mondial d'éthique du tourisme de 10 articles dès son Assemblée générale à Santiago (Chili) en [21].
- Le groupe hôtelier français Accor déclare non seulement appliquer ce code[22], mais aussi contribuer à l’élaboration de la Charte éthique du tourisme en France[22].
- L'Association des voyageurs et voyagistes éco-responsables a publié ses propres critères en 2007 dans un ouvrage de référence[23]. Elles sont toujours en vigueur aujourd'hui[24].
Les événements
Plusieurs événements ayant regroupé la plupart des acteurs du secteur ont eu lieu en France: Le Forum National du Tourisme Responsable (FNTR) - Chambéry, 2010[25] ; le FNTR qui s'est déroulé à Montpellier en 2012 [26]; et le Salon international de l'écotourisme, du voyage solidaire et participatif - Grenoble décembre 2018[27].
Le FNTR de Chambéry a réuni durant trois jours 65 intervenants , incluant des anthropologues et des scientifiques et constitue l'acte fondateur de nombreuses démarches ayant eu lieu par la suite.
Quelques problématiques et exemples de tourisme responsable
Des lieux comme le GR20 corse, le parc national de Port-Cros, des plages bretonnes, des ports, falaises, et phares de cette région, les calanques de Marseille, l'Ile de Bréhat et les châteaux de la Loire sont "malmenés par le surtourisme"[28], appelé aussi « hypertourisme », « overtourisme » ou « tourismophobie »[2]. En France, les promoteurs du tourisme responsable alertent depuis l'an 2000 sur un déséquilibre: 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % du territoire[28] - [29], ce qui a dès 2022 débouché sur des mesures de régulation[30]. A l'été, le parc national des calanques a décidé un quota de visiteurs à Sugiton, la plus touchée[31] - [32] et il réfléchit à limiter la fréquentation sur les îles du Frioul[33]. Une enquête sur les selfies postés sur les réseaux sociaux montre une grande concentration sur quelques sites[34].
En mai 2023, Gordes et Lourmarin, dans le Vaucluse, "ont été pris d’assaut"[28] et le maire d'un autre village du Vaucluse a mis en place des parkings de délestage sans parvenir à contenir assez le flux[28]. Des files d’attente de parfois trois heures ont été constatées au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) et aux jardins de Giverny (Eure)[28]. Le 13 juin, l’Alliance France Tourisme des sociétés du secteur avait souligné que le pays, jusque-là relativement épargné, est désormais victime du « surtourisme »[35] et le gouvernement français a dévoilé en juin 2023 un plan pour réguler les flux touristiques[29], avec un guide, un observatoire, en mars 2024 une campagne pour inciter à à adapte « les choix de destination et de calendrier » et des "quotas" éventuels pour des sites comme le Mont Saint-Michel ou les calanques de Marseille[36].
Les villes européennes au passé historique s'adaptent à ce phénomène de surtourisme, alors que réguler l’accès à une ville est jugé souvent "bien plus complexe"[28]. A Venise, menacée à la fois par un tourisme de masse et des risques de submersion[37], les fondations sous-marines sont fragilisées à chaque passage de paquebot[38]. Le "mouvement anti-touristes" a obtenu que les grands paquebots[39] soient interdits depuis le 1er août 2021[38]. Un système de réservations a été créé pour la place Saint-Marc aux heures de pointe et le nombre de visiteurs à 20000 par jour pendant le carnaval[5], des amendes de 500 euros sanctionnant qui pique-nique par terre. Très fréquentée aussi, Amsterdam a décidé un programme en sept points pour ne « plus accueillir des personnes venues seulement pour faire la fête » sans respect pour les habitants, et recevoir plus de touristes dits « de qualité »[40]. Via une campagne de dissuasion du tourisme festif, la municipalité interdit notamment la consommation du cannabis dans les rues du Quartier rouge, associant cette mesure à un renforcement des restrictions sur l'alcool[41]. Comme Venise, Bruges a perdu sa fonction marchande, pour devenir une des attractions du tourisme mondial, posant des problèmes de fréquentation et la question du tourisme responsable[42]. Des villes plus petites sont concernées aussi: en Seine-Maritime, en France, la station balnéaire d'Étretat est victime de son succès et du surtourisme avec 1,5 millions de visiteurs chaque année[43].
Les parcs nationaux américains ont mis en place ensuite des permis d'entrée, suivis par des musées ou des villes soucieuses de mieux gérer les flux[38]. Le Mont Blanc impose une réservation en refuge obligatoire aux 25000 personnes qui chaque année s'y attaquent[38]. Les sites entourant la haute-montagne ne sont pas épargnés: face à l'affluence depuis 2021 au lac du Lauvitel (Oisans), les bivouacs seront encadrés à partir de juin et réservés à des zones dédiées, car certaines personnes laissent leurs déchets, allument des feux, ou coupent des arbres, selon Pierre-Henri Peyret, responsable du secteur isérois du parc national des Ecrins[44].
Suite à une succession de chutes mortelles aux Falaises de Moher[45], 25ème lieu mondial pour les selfies et le 4ème pour les sites naturels après le Grand Canyon, le Parc Kruger et Phi Phi Island en Thailande[46] - [34] avec 634375 posts sur Instagram et plus de 5 millions sur TikTok [47], mais qui recense plus de 60 décès[48] et d'Étretat[49] - [50], un effort a été lancé pour prévenir[51], sur les sites surfréquentés, les décès liés aux selfies, dont le nombre a augmenté pour atteindre 259 dans le monde de 2011 à 2017[52] puis 379 personnes entre janvier 2008 et juillet 2021, dont 31 entre janvier et juillet 2021, selon une étude rédigée par sept scientifiques espagnols pour la Fondation iO, publiée dans le Journal of Travel Medicine[53]. Des sièges à selfie sont notamment à l'étude en Irlande[54]
D'autres destinations célèbres ont pris des mesures pour un tourisme plus responsables:
- A Cinque Terre le passage annuel de 2,5 millions de visiteurs pour 4000 habitants a fait qu'un quota de visiteurs a failli être instauré en 2016, mais abandonné[38]. Depuis l'été 2019, il y est interdit de porter des chaussures sans semelle antidérapante»[38], les porteurs de tongs ou de sandales risquent une amende[38].
- Sur l'île de Pâques, au Chili, qui accueille 116000 touristes par an, des séjours limités à 30 jours sont imposés depuis 2018 "pour limiter la production de déchets, difficiles à évacuer"[38].
- Au Machu Picchu (Pérou), parmi les Sept Merveilles du monde depuis 2007, un total de 2500 visiteurs par jour au maximum est autorisé[38].
- Le rocher Uluru/Ayers Rock avait reçu la visite de 395.000 personnes entre juin 2018 et juin 2019, soit 20 % de plus en un an[38] et le parc national a interdit définitivement son ascension, haute de plus de 340 mètres, depuis le 26 octobre 2019[38].
- Au Bouthan rouvert en septembre 2022, les visiteurs doivent s'acquitter d'une taxe de 200 dollarspar nuit, triplée, afin de «financer un tourisme neutre en matière d'émissions de CO² et à bâtir un secteur touristique toujours plus durable», selon le ministre du Tourisme[38].
- A Komodo (île), le ticket d'entrée a lui été multiplié par 18, soit environ 250 euros, depuis le 1er août 2022[38], afin de protéger les dragons de Komodo, "classés comme espèce vulnérable proche de l'extinction"[38].
- A Maya Bay, en Thaïlande, popularisée par "La Plage", film avec Leonardo Di Caprio sorti en 2000, le passage de jusqu'à 6000 visiteurs par jour a entraîné la fermeture de la baie au public en juin 2018[38]. Depuis sa réouverture le 1er janvier 2022, seuls 375 visiteurs peuvent y accéder au même moment[38].
- l'île de Boracay, aux Philippines, a totalement fermé ses accès aux touristes, d'avril à octobre 2018, en vue d'un grand ménage car elle a été qualifiée de «fosse septique» par le président philippin[38].
- À Ibiza, une loi interdit depuis 2017 les locations saisonnières sans licence et limite à 623000 le nombre de logements touristiques pour l'ensemble des îles Baléares[2];
- À Dubrovnik, en Croatie, les autorités ont installé des caméras aux portes des remparts pour contrôler les flux de touristes[2];
- À Florence, les autorités aspergent les rues autour de la basilique Santa Croce au jet d’eau pour éviter que les touristes ne s’y attardent trop[2];
- Sur l’île de Skye(Ecosse), les autorités sont préoccupées par l’encombrement des routes ou les dégradations de l’environnement[2];
- Seuls 4700 visiteurs quotidiens peuvent accéder à l'Ile de Bréhat, du 14 juillet au 25 août[28].
- En Irlande, une réflexion est en cours sur l'accès au sommet de l'île, le Carrauntuohil, en raison de rochers instables et de la fréquentation[55], c'est aussi le cas pour les falaises de Moher, site naturel le plus visité du pays[56] avec un million et demi de visiteurs par an[57].
- Depuis l'été 2023, la réservation est obligatoire pour les îles de Port-Cros et Porquerolles, dans le Var, avec un plafond de 6 000 personnes par jour[28].
- En dépit d'un "pic de 30 000 visiteurs atteint à l’Ascension"[28], le maire du Mont-Saint-Michel refuse d’y imposer des quotas, "revendiquant la liberté de circuler"[28].
- En Gironde, première destination œnotouristique avec 6,8 millions de visiteurs du vignoble[33], à Saint-Emilion, classée depuis 1999 au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO, où plus d'un million de touristes chaque année, surtout l'été, sont constatés[33], le maire s'est déclaré en juin 2023 sceptique sur une régulation du tourisme[33].
- à l'île de Noirmoutier, assaillie de touristes, l’idée d’instaurer un péage sur le pont refait surface[58];
- à la Presqu'île de Crozon, la plage de l’île Vierge, remarquée par des revues internationales, à la pointe sud de la Bretagne, la commune a dû interdire l’accès au site en 2020[58];
- à la dune du Pilat du bassin d’Arcachon, deux millions de personnes et parfois 17000 par jour ont entrainé des actions contre le stationnement sauvage[58];
- le Pont du Gard a fermé l'accès automobile en 2000 pour limiter à 5500 le nombre de visiteurs simultanés[58];
- afin d’assurer la sauvegarde de la presqu’île de Maguelone, le petit train est gratuit et quasiment tous les véhicules à moteur interdits depuis la fin des années 2010[58];
- aux Gorges de l'Ardèche, deux millions de touristes par an, le « canoë malin », Bison futé fluvial, a été mis en place pour éviter les embouteillages[58];
- Au Mont Canigou, depuis 2008, les différents accès ont été fermés progressivement aux voitures[58].
- Au musée du Louvre, où les visiteurs ne viennent voir que trois ou quatre oeuvres[5], des mesures sont envisagées dès 2019;
- depuis l'été 2019, Paris réfléchit à des solutions pour limiter les autocars de tourisme, même si le tourisme de groupe ne représente que 8% du tourisme dans cette ville[5].
Selon le sociologue Rodolphe Christin, auteur d'un "Manuel de l’anti-tourisme"[59], le voyage "n’est plus celui de la Beat Generation et des artistes comme Arthur Rimbaud ou Antonin Artaud": il se transforme en "une forme de conformisme social avec lequel il nous faut rompre"[60], mais pour Soline Archambault, directrice des Grands sites de France, passer du surtourisme au tourisme durable implique surtout une « gestion durable de la fréquentation » pour les « laisser respirer » et les préserver « sur la durée » en s'appuyant sur une « histoire de plus de 20 ans en matière de gestion durable de la fréquentation » [61].
Un livre de David Medioni, journaliste, et Jean Viard, sociologue, spécialiste du temps libre, propose de « réinventer ce que furent les colonies de vacances, les auberges de jeunesse ou le tourisme social », éventuellement sous une forme moderne de « vacances populaires qui seraient à la fois responsables et accessibles », pourrait constituer « l'une des réponses à la question du surtourisme »[62].
Plusieurs expériences réussies ont tenté d'associer à "une activité touristique des pratiques de développement durable"[22] et mis en évidence "la nécessité d’aborder la problématique du développement durable de manière globale", les interactions entre entreprises, citoyens, clients, et gouvernements étant privilégiées dans le but d'avoir un "réel impact"[22].
Aucun site touristique français ne figure sur la liste du "patrimoine mondiale en péril de l’Unesco"[5] mais en région Ile-de-France les touristes étaient 50 millions en 2018 contre 33,8 millions en 2017 et 31 millions en 2016[5] avec de fortes concentrations à Notre-Dame de Paris (12 millions)[5], au musée du Louvre (10,2 millions dont 70% sont étrangers), la Tour Eiffel (6 millions) ou le Château de Versailles (8 millions)[5]. Pour contrarier cette tendance, 600 étudiants du tourisme, de l’hôtellerie ou de la restauration se portent volontaires en 2019 pour aller sur 60 sites touristiques[5] (comme Disneyland Paris, le château de Versailles) réorienter les touristes vers des lieux moins connus[5]. A Marseille, chaque année, 3 millions de personnes visitent le parc naturel des Calanques.
Chronologie
- 1963 : fermeture de la grotte de Lascaux pour la protéger de la respiration des 1500 visiteurs quotidiens[38], une réplique ouvre en 1983;
- 1987 : La Conférence mondiale de l’UNESCO pour l’environnement et le développement publie le rapport "Notre avenir à tous", le "Rapport Bruntland"[1];
- Avril 2019 : un sondage Comptoir des Voyages révèle que 63% des Français interrogés renonceraient à visiter un site s’il est trop fréquenté[5];
- Eté 2019 : au Mont Saint-Michel, les policiers interviennent pour désengorger les 25000 personnes par jour, Yan Galton, maire de la commune, veut "rendre touristique la baie" et pas seulement le site[5];
- Juillet 2019 : Jean-François Martins, adjoint à la Maire de Paris organise une table-ronde autour du thème: "Y’a-t-il trop de touristes à Paris?"[5];
- Août 2019 : un groupe de travail interministériel est formé et doit rendre ses conclusions en fin d’année[5];
- Eté 2022 : trois personnes décèdent de chutes en faisant des selfies aux falaises d'Etretat.
Références
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- "Les touristes ne sont plus les bienvenus en Europe", Ouest-France le 17/08/2017
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- "Gérer le surtourisme à l'ère des réseaux sociaux" par Ximena Sampson le 29 février 2020 sur Radio Canada
- "Comment la France lutte contre le surtourisme" par LĂ©a Taieb le 02.08.2019
- "Écotourisme, train-bragging… Huit mots pour être incollable sur le tourisme durable" par Marine Sanclemente, dans Le Figaro Voyage le 01/06/2023
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- "Un étudiant décède en tentant de prendre un selfie du haut d’une falaise", par Jennifer Mertens, dans Le Soir le 5 Janvier 2019
- "Cliffs of Moher ranked among world’s most popular selfie spots", le 20 septembre 2021 par Siân McQuillan
- "Cliffs of Moher on list of top 25 most popular selfie spots in world along with Pyramids of Giza and the Colosseum" par Marija Voznuka, dans The Sun, 31 août 2021
- "Selfies mortels sur les falaises : à Étretat, la sécurité des touristes vire au casse-tête", par Nicolas Farmine, dans Le Figaro le 13/10/2022
- "Falaises d'Étretat : une touriste indienne se tue en prenant un selfie" AFP le 3 octobre 2022
- "Après 3 "selfies" mortels en 2022, de nouvelles mesures de sécurité à Etretat pour éloigner les promeneurs du vide" par Sylvie Callier sur France 3 le 09/02/2023
- "Des sièges à selfie, bientôt en place en Irlande pour éviter les décès accidentels" 21 FÉVRIER 2019
- (en) Devil's Ladder Route
- "50 voyages Ă faire dans sa vie" chez Hachette Tourisme en 2022
- "Comment les gorges de l’Ardèche, l’île de Noirmoutier ou la Dune du Pilat font bloc face au « surtourisme » dasn 20 minutes le 25/06/23
- "Manuel de l’anti-tourisme", par Rodolphe Christin, aux Editions Ecosociété, en 2018
- "Comment lutter contre le surtourisme ? Les solutions d'un sociologue, d'un Ă©lu et d'un associatif Place publique" par Emilien Hertement et Lisa Guillemin dans le 'magazine Marianne le 22/06/2023
- Radio France le 19/06/2023
- "L'an zéro du tourisme" par Jean Viard et David Medioni aux Editions de l'Aube en 2022
Annexes
Bibliographie
- Jean-Pierre Lamic, Tourisme durable : de l'utopie à la réalité, Chambéry, Kalo taxidi, , 440 p. (ISBN 978-2-490038-06-0 et 2-490038-06-0, OCLC 1129118243, lire en ligne)
- Alain Laurent, Tourisme responsable : clé d'entrée du développement territorial durable : guide pour la réflexion et l'action, Impr. Laballery, coll. « Chronique sociale », impr. 2009, 511 p. (ISBN 978-2-85008-728-8 et 2-85008-728-9, OCLC 470948273, lire en ligne)