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Tour Eiffel

La tour Eiffel [tuʁɛfɛl] est une tour de fer puddlĂ© de 330 m[1] de hauteur (avec antennes) situĂ©e Ă  Paris, Ă  l’extrĂ©mitĂ© nord-ouest du parc du Champ-de-Mars en bordure de la Seine dans le 7e arrondissement. Son adresse officielle est 5, avenue Anatole-France.

Tour Eiffel
Le Champ-de-Mars au premier plan, la tour Eiffel au deuxiĂšme, puis le Palais de Chaillot au troisiĂšme plan.
Présentation
Type
Partie de
Architecte
Ingénieur
Matériau
Construction
1887 - 1889 (5 mois pour les fondations et 21 mois pour le montage de la partie métallique)
Ouverture
Commanditaire
Hauteur
330 m en 2022 (avec l'antenne)
Données techniques complÚtes
Dernier Ă©tage : 279,11 m
Occupant
Propriétaire
Usage
tour d'observation et de télécommunications, attraction touristique
Patrimonialité
Visiteurs par an
6 207 303 ()
Site web
Localisation
Pays
Ville
Quartier
Adresse
AccĂšs et transport
Gare
Autobus
(BUS) RATP 30 42 72 82 Tour Eiffel
69 86 Champ de Mars
Coordonnées
48° 51â€Č 30″ N, 2° 17â€Č 40″ E
Carte

Construite en deux ans par Gustave Eiffel et ses collaborateurs pour l'Exposition universelle de Paris de 1889, cĂ©lĂ©brant le centenaire de la RĂ©volution française, et initialement nommĂ©e « tour de 300 mĂštres », elle est devenue le symbole de la capitale française et un site touristique de premier plan : il s’agit du quatriĂšme site culturel français payant le plus visitĂ© en 2016, avec 5,9 millions de visiteurs[2]. Depuis son ouverture au public, elle a accueilli plus de 300 millions de visiteurs[3].

D’une hauteur de 312 mĂštres[o 1] Ă  l’origine, la tour Eiffel est restĂ©e le monument le plus Ă©levĂ© du monde pendant quarante ans. Le second niveau du troisiĂšme Ă©tage, appelĂ© parfois quatriĂšme Ă©tage, situĂ© Ă  279,11 mĂštres, est la plus haute plateforme d'observation accessible au public de l'Union europĂ©enne et la deuxiĂšme plus haute d'Europe, derriĂšre la tour Ostankino Ă  Moscou culminant Ă  337 mĂštres. La hauteur de la tour a Ă©tĂ© plusieurs fois augmentĂ©e par l’installation d'un drapeau puis de nombreuses antennes, notamment en 1991, 1994, 2000 et 2022. UtilisĂ©e dans le passĂ© pour de nombreuses expĂ©riences scientifiques, elle sert aujourd’hui d’émetteur de programmes radiophoniques et tĂ©lĂ©visĂ©s.

Présentation générale

Carte du 7e arrondissement de Paris situant la tour Eiffel et le Champ-de-Mars.

ContestĂ©e par certains Ă  l'origine, la tour Eiffel fut d'abord, Ă  l'occasion de l'exposition universelle de 1889, la vitrine du savoir-faire technique français. PlĂ©biscitĂ©e par le public dĂšs sa prĂ©sentation Ă  l'exposition, elle a accueilli plus de 200 millions de visiteurs depuis son inauguration[o 2]. Sa taille exceptionnelle et sa silhouette immĂ©diatement reconnaissable en ont fait un emblĂšme de Paris.

ImaginĂ©e par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau des Ă©tudes et chef du bureau des mĂ©thodes d'Eiffel & Cie[4], la tour Eiffel est conçue pour ĂȘtre le « clou de l'Exposition de 1889 se tenant Ă  Paris. ». Elle salue Ă©galement le centenaire de la RĂ©volution française. Le premier plan est rĂ©alisĂ© en juin 1884 et amĂ©liorĂ© par Stephen Sauvestre, l’architecte en chef des projets de l'entreprise, qui lui apporte plus d'esthĂ©tique.

Le , le ministre du Commerce et de l'Industrie Édouard Lockroy, fervent dĂ©fenseur du projet, signe un arrĂȘtĂ© qui dĂ©clare ouvert « un concours en vue de l’Exposition universelle de 1889 »[5]. Gustave Eiffel remporte ce concours et une convention du 8 janvier 1887 fixe les modalitĂ©s d'exploitation de l'Ă©difice. Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, de 1887 Ă  1889, par 250 ouvriers, elle est inaugurĂ©e, Ă  l'occasion d'une fĂȘte de fin de chantier organisĂ©e par Gustave Eiffel, le 31 mars 1889[o 3]. Sa frĂ©quentation s'Ă©rode rapidement ; la tour Eiffel ne connaĂźtra vĂ©ritablement un succĂšs massif et constant qu'Ă  partir des annĂ©es 1960, avec l'essor du tourisme international. Elle accueille maintenant plus de six millions de visiteurs chaque annĂ©e.

Sa hauteur lui a permis de porter le titre de « plus haute structure du monde » jusqu'Ă  la construction en 1930 du Chrysler Building Ă  New York. SituĂ©e sur le Champ-de-Mars, prĂšs de la Seine, dans le 7e arrondissement de Paris, elle est actuellement exploitĂ©e par la SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel (SETE). Le site, sur lequel travaillent plus de 500 personnes (dont plus de 250 directement employĂ©s par la SETE), est ouvert tous les jours de l'annĂ©e[o 1].

La tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis le 24 juin 1964[6] et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991, en compagnie d'autres monuments parisiens.

Données techniques

Dimensions de la tour Eiffel, entre 2000 et 2022.

Voici les principales dimensions de la tour Eiffel.

  • Fondations
    • Hauteur du sol (au-dessus du niveau de la mer) : 33,50 mĂštres
    • Longueur de l'Ă©cart intĂ©rieur entre 2 piliers : 74,24 mĂštres
    • Longueur de l'Ă©cart extĂ©rieur entre 2 piliers : 124,90 mĂštres
  • 1er Ă©tage
    • Hauteur du plancher au-dessus du sol : 57,63 mĂštres
    • Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 91,13 mĂštres
    • CĂŽtĂ© extĂ©rieur (au niveau du plancher) : 70,69 mĂštres
    • Superficie (au niveau du plancher) : 4 200 m2
  • 2e Ă©tage
    • Hauteur du plancher au-dessus du sol : 115,73 mĂštres
    • Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 149,23 mĂštres
    • CĂŽtĂ© extĂ©rieur (au niveau du plancher) : 40,96 mĂštres
    • Superficie (au niveau du plancher) : 1 650 m2
  • 3e Ă©tage
    • Hauteur du plancher au-dessus du sol : 276,13 mĂštres
    • Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 309,63 mĂštres
    • CĂŽtĂ© extĂ©rieur (au niveau du plancher) : 18,65 mĂštres
    • Superficie (au niveau du plancher) : 350 m2
  • « 4e Ă©tage » (second niveau du 3e Ă©tage)
    • Hauteur du plancher au-dessus du sol : 279,11 mĂštres
    • Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 312,61 mĂštres
    • CĂŽtĂ© extĂ©rieur (au niveau du plancher) : 18,65 mĂštres
    • Superficie (au niveau du plancher) : 350 m2
  • FlĂšche
    • Hauteur totale avec antennes (mesure 2022) : 330 mĂštres
    • Hauteur totale avec antennes (mesure 2000) : 324 mĂštres
    • Hauteur totale avec antennes (mesure 1994) : 318,70 mĂštres
    • Hauteur totale avec antennes (mesure 1991) : 317,96 mĂštres
    • Hauteur totale avec drapeau (mesure 1889) : 312,27 mĂštres
    • Hauteur totale sans drapeau (mesure 1889) : 300 mĂštres

Description de la tour Ă©tage par Ă©tage

La tour Eiffel, vue des trois Ă©tages, en mai 2014.

Les informations ci-dessous décrivent les principales données techniques de chaque étage, ainsi que les principales curiosités qui s'offrent au visiteur, une fois sur place[7].

La base

Base de la tour.
Vue de la tour Eiffel depuis le Trocadéro.

La tour s'inscrit dans un carrĂ© de 125 mĂštres de cĂŽtĂ©, selon les termes mĂȘmes du concours de 1886. Haute de 330 mĂštres avec ses 116 antennes, elle est situĂ©e Ă  33,5 mĂštres au-dessus du niveau de la mer.

Des fondations aux appuis

Les deux piliers situĂ©s du cĂŽtĂ© de l'École militaire reposent sur une couche de bĂ©ton de 2 mĂštres, qui elle-mĂȘme repose sur un lit de gravier, la fosse faisant en tout 7 mĂštres de profondeur. Les deux piliers cĂŽtĂ© Seine sont situĂ©s en dessous du niveau du fleuve. Les ouvriers travaillĂšrent dans des caissons mĂ©talliques Ă©tanches dans lesquels Ă©tait injectĂ© de l'air comprimĂ© (procĂ©dĂ© Triger).

16 massifs de fondation soutiennent 16 arbalĂ©triers inclinĂ©s Ă  54 degrĂ©s par rapport au sol[a 1], qui forment les arĂȘtes des quatre piliers. D'Ă©normes boulons d'ancrage de 7,80 mĂštres de long fixent un sabot en fonte, qui contient un contre-sabot en acier moulĂ©, lequel sert d'appui Ă  l'arbalĂ©trier. Durant les travaux, un vĂ©rin hydraulique amovible placĂ© entre le sabot et le contre-sabot permettait de les faire coulisser de quelques centimĂštres l'un par rapport Ă  l'autre, et Ă©ventuellement d'ajuster les cales en fer qui rĂšglent leur espacement. Ce dispositif, ajoutĂ© aux boĂźtes Ă  sable des pylĂŽnes provisoires soutenant les parties hautes des arbalĂ©triers durant les travaux, permettait au contremaĂźtre de montage d'effectuer les rĂ©glages nĂ©cessaires, en particulier lors du raccordement des quatre piliers avec les poutres horizontales du premier Ă©tage, tout en parant Ă  l'Ă©ventualitĂ© d'un tassement des maçonneries ou du sol[a 2].

Suivant les calculs des ingĂ©nieurs, la pression sur les sommiers en pierre de taille de ChĂąteau-Landon placĂ©s directement sous les sabots est de 18,70 kg/cm2, compte tenu des efforts dus Ă  la fois au poids de la tour et aux vents. La pression exercĂ©e sur les fondations de bĂ©ton sur le sol, composĂ© de sable et de gravier, n'est plus que de 4,9 Ă  5,3 kg/cm2 suivant les piliers[a 3].

Entrée du pilier Est, entre les appuis de deux arcs décoratifs, devant le soubassement en pierre factice, février 2009.
Soubassements

Le Champ de Mars Ă©tant orientĂ© du sud-est au nord-ouest, chacun des quatre piliers est orientĂ© en direction d'un point cardinal. Les bases des quatre piliers sont abritĂ©es dans des soubassements carrĂ©s de 25 mĂštres de cĂŽtĂ© et de 4 mĂštres de hauteur, composĂ©s d'une ossature en fer et de pierres factices en bĂ©ton comprimĂ©. Ils furent rĂ©alisĂ©s du au [a 4].

De nos jours, les caisses pour l'achat des billets occupent les piliers nord et ouest, les ascenseurs sont accessibles depuis les piliers est et ouest. Les escaliers (ouverts au public jusqu'au deuxiĂšme Ă©tage, et comprenant au total 1 665 marches jusqu'au sommet) sont accessibles depuis le pilier est. Et enfin, le pilier sud comprend un ascenseur privĂ©, rĂ©servĂ© au personnel et aux clients du restaurant gastronomique Le Jules Verne, situĂ© au deuxiĂšme Ă©tage.

Les arcs
L'un des arcs de la tour Eiffel sous un ciel nuageux (août 2013).
Arc et envol de la tour Eiffel. Juillet 2022.

Tendus entre chacun des quatre piliers, les arcs s'Ă©lĂšvent Ă  39 mĂštres au-dessus du sol et ont un diamĂštre de 74 mĂštres. Bien que trĂšs richement dĂ©corĂ©s sur les croquis initiaux de Harry Bellod, ils le sont beaucoup moins de nos jours. Leur rĂŽle est « purement dĂ©coratif »[a 1].

Le premier Ă©tage

Le premier Ă©tage depuis la base.

SituĂ© Ă  57 mĂštres au-dessus du sol, d'une superficie de 4 220 mĂštres carrĂ©s environ, il peut supporter la prĂ©sence simultanĂ©e d'environ 2 500 personnes.

Une galerie circulaire fait le tour du premier étage et permet d'embrasser une vue à 360° sur Paris. Cette galerie est ponctuée de plusieurs tables d'orientation et longues-vues permettant d'observer les monuments parisiens. Face à l'extérieur sont inscrits en lettres d'or les noms de soixante-douze personnalités du monde scientifique des XVIIIe et XIXe siÚcles (Français ayant vécu entre 1789 et 1889).

Ce premier étage abrite le restaurant Madame Brasserie qui s'étend sur deux niveaux. Celui-ci offre d'un cÎté, une trÚs belle vue panoramique sur Paris, et de l'autre, une vue sur l'intérieur de la tour.

On peut Ă©galement voir certains vestiges liĂ©s Ă  l'histoire de la tour Eiffel, notamment un tronçon de l'escalier en colimaçon qui, Ă  l'origine du monument, montait jusqu'au sommet. Cet escalier a Ă©tĂ© dĂ©montĂ© en 1986, lors des trĂšs importants travaux de rĂ©novation de la tour. Il a Ă©tĂ© ensuite dĂ©coupĂ© en 22 tronçons dont 21 ont Ă©tĂ© vendus aux enchĂšres, et achetĂ©s pour la plupart par des collectionneurs amĂ©ricains.

Enfin, un observatoire des mouvements du sommet permet de retracer les oscillations de la tour sous l'effet du vent et de la dilatation thermique. Gustave Eiffel avait exigĂ© qu'elle puisse supporter une amplitude de 70 centimĂštres, ce qui ne fut jamais le cas puisque dans les faits, lors de la canicule de 1976, l'amplitude de l'oscillation a Ă©tĂ© de 18 cm et de 13 cm lors de la tempĂȘte de fin dĂ©cembre 1999 (vent de 240 km/h). Pierre Affaticati et Simon Pierrat ont d'ailleurs su remĂ©dier Ă  ce problĂšme d'amplitude en 1982 en incorporant des matĂ©riaux composites Ă  l'armature connexe. Une des particularitĂ©s de la tour est qu'elle « fuit le Soleil ». En effet la chaleur Ă©tant plus importante du cĂŽtĂ© ensoleillĂ©, le fer se dilate de ce cĂŽtĂ© et le sommet s'oriente lĂ©gĂšrement Ă  l'opposĂ©.

Le deuxiĂšme Ă©tage

Second Ă©tage de la tour Eiffel vue depuis le parvis.
Une longue-vue de conception ancienne, aprĂšs la pluie, au deuxiĂšme Ă©tage de la Tour Eiffel. Mai 2009.

SituĂ© Ă  115 mĂštres au-dessus du sol, d'une superficie de 1 650 mĂštres carrĂ©s environ, il peut supporter la prĂ©sence simultanĂ©e d'environ 1 600 personnes.

C'est de cet étage que la vue est la meilleure, l'altitude étant optimale par rapport aux bùtiments en contrebas (au troisiÚme étage, ils sont moins visibles) et à la perspective générale (nécessairement plus limitée au premier étage).

À travers le plancher, des hublots vitrĂ©s ont Ă©tĂ© installĂ©s afin de permettre une vue plongeante sur le sol en contrebas. Des grillages mĂ©talliques de protection sont prĂ©sents afin d'empĂȘcher toute tentative de saut dans le vide, qu'il s'agisse d'un suicide ou d'un exploit sportif.

Le restaurant Le Jules Verne est un restaurant gastronomique d'une capacitĂ© de 95 couverts, d'un 16/20 et trois toques au guide Gault et Millau, et rĂ©fĂ©rencĂ© parmi les adresses de Relais & ChĂąteaux. Le restaurant a Ă©tĂ© repris par FrĂ©dĂ©ric Anton et a rouvert ses portes en aprĂšs 10 mois de travaux, coordonnĂ©s par l'architecte d'intĂ©rieur Aline Asmar d'Amman. Un ascenseur « privĂ© » (il sert aussi au personnel d'entretien de la tour), situĂ© dans le pilier sud, mĂšne directement Ă  une plate-forme d'environ 500 m2, Ă  exactement 123 mĂštres de hauteur.

Le troisiĂšme Ă©tage

SituĂ© Ă  276,13 mĂštres au-dessus du sol, d'une superficie de 350 mĂštres carrĂ©s, il peut supporter la prĂ©sence simultanĂ©e d'environ 400 personnes.

L'accĂšs se fait obligatoirement par un ascenseur (l'escalier est interdit au public Ă  partir du deuxiĂšme Ă©tage) et donne sur un espace fermĂ© ponctuĂ© de tables d'orientation. En montant quelques marches, le visiteur arrive ensuite sur une plate-forme extĂ©rieure, parfois dĂ©nommĂ©e « quatriĂšme Ă©tage » culminant Ă  prĂšs de 279 m.

On peut apercevoir à cet étage une reconstitution du type « musée de cire » montrant Gustave Eiffel recevant Thomas Edison, qui renforce l'idée selon laquelle Gustave Eiffel aurait utilisé l'endroit comme bureau. La réalité historique est différente : l'endroit a d'abord été occupé par le laboratoire météorologique, puis dÚs 1903 par Gustave Ferrié pour ses expérimentations de TSF[8].

  • ExpĂ©rimentations militaires de TSF
    Expérimentations militaires de TSF

Tout en haut de la tour, un mĂąt de tĂ©lĂ©diffusion a Ă©tĂ© installĂ© en 1957, puis complĂ©tĂ© en 1959 pour couvrir environ 10 millions de foyers en programmes hertziens. Le 17 janvier 2005, le dispositif a Ă©tĂ© complĂ©tĂ© par le premier Ă©metteur TNT français, portant Ă  116 le nombre d'antennes de tĂ©lĂ©diffusion et radiodiffusion de l'ensemble. Le , une nouvelle antenne compatible avec le rĂ©seau DAB+ est installĂ©e par hĂ©liportage au sommet de la tour, la faisant ainsi passer de 324 Ă  330 mĂštres de hauteur[9].

Historique

Contexte

The Centennial Tower est le premier projet crĂ©dible d'une tour d'environ 300 mĂštres, imaginĂ© en 1874 pour l'Exposition universelle de 1876.

DÚs la premiÚre exposition universelle (Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations, Londres, 1851), les gouvernants s'aperçoivent que derriÚre l'enjeu technologique se profile une vitrine politique dont il serait dommage de ne pas profiter. En démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant l'exposition signifie son avance et sa supériorité sur les autres puissances européennes qui rÚgnent alors sur le monde.

Dans cette optique, la France accueille à plusieurs reprises l'Exposition universelle, comme en 1855, 1867 et 1878. Jules Ferry, président du conseil de 1883 à 1885, décide de relancer l'idée d'une nouvelle exposition universelle en France. Le 8 novembre 1884, il signe un décret instituant officiellement la tenue d'une exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31 octobre 1889. L'année choisie n'est pas innocente, puisqu'elle symbolise le centenaire de la Révolution française.

C'est aux États-Unis que naĂźt l'idĂ©e d'une tour de 300 mĂštres : lors de l'exposition universelle de Philadelphie en 1876, les ingĂ©nieurs amĂ©ricains Clarke et Reeves imaginent un projet de pylĂŽne cylindrique de 9 mĂštres de diamĂštre maintenu par des haubans mĂ©talliques, ancrĂ©s sur une base circulaire de 45 mĂštres de diamĂštre, d'une hauteur totale de 1 000 pieds (environ 300 mĂštres)[10]. Faute de financement[11], ce projet ne voit pas le jour, mais il est dĂ©crit en France dans la revue Nature.

À partir d'une idĂ©e Ă©mise aux États-Unis de « tour-soleil » en fer Ă©clairant Paris, l’ingĂ©nieur français SĂ©billot et l’architecte Jules Bourdais, qui a Ă©tĂ© Ă  l’origine du Palais du TrocadĂ©ro pour l’exposition universelle de 1878, conçoivent un projet de « tour-phare » en granit, haute de 300 mĂštres. Cette tour, concurrente de celle de Gustave Eiffel, connaĂźt plusieurs versions, mais ne sera jamais construite. Parmi les projets examinĂ©s, celui de Clarke et Reeves Ă©tait le plus rĂ©alisable. Il restait Ă  Eiffel Ă  construire la premiĂšre tour Ă  partir de ces proportions[12].

Élaboration du projet

Premier croquis du pylĂŽne de 300 mĂštres qui deviendra plus tard la tour Eiffel, rĂ©alisĂ© par Maurice Koechlin.
Projet architectural de Stephen Sauvestre.

En juin 1884, deux ingĂ©nieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau d’études et chef du bureau des mĂ©thodes, se penchent Ă  leur tour sur un projet de tour mĂ©tallique de 300 mĂštres. Ils espĂšrent pouvoir en faire le clou de l’Exposition de 1889.

Le 6 juin, Maurice Koechlin dessine le premier croquis de l’édifice. Le dessin reprĂ©sente un haut pylĂŽne de 300 mĂštres, oĂč les quatre piles incurvĂ©es, se rejoignant au sommet, sont reliĂ©es par des plates-formes tous les 50 mĂštres. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s’y intĂ©resser, mais concĂšde toutefois Ă  ses concepteurs l’autorisation de poursuivre l’étude.

Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel, est sollicitĂ© et redessine complĂštement le projet pour lui donner une autre envergure : il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu’au premier Ă©tage par le truchement d’arcs, rĂ©duit le nombre de plates-formes de cinq Ă  deux, surplombe la tour d’une « coiffe » la faisant ressembler Ă  un phare, etc.

Cette nouvelle mouture du projet est Ă  nouveau prĂ©sentĂ©e Ă  Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmĂ©. À tel point qu’il dĂ©pose, le 18 septembre 1884, en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier, un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylĂŽnes mĂ©talliques d’une hauteur pouvant dĂ©passer 300 mĂštres ». Et bien vite, il rachĂštera les droits de Koechlin et Nouguier, pour dĂ©tenir les droits exclusifs sur la future tour, qui, par voie de consĂ©quence, portera son nom.

Gustave Eiffel n'a donc pas conçu le monument, mais s'est appliquĂ© Ă  faire connaĂźtre son projet auprĂšs des gouvernants, des dĂ©cideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, puis, une fois que cela fut fait, Ă  en faire, aux yeux de tous, plus qu’un simple dĂ©fi architectural et technique ou encore un objet purement esthĂ©tique (ou inesthĂ©tique selon certains). Il a aussi financĂ© avec ses propres fonds quelques expĂ©riences scientifiques menĂ©es directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pĂ©renniser.

En 1885, le projet est prĂ©sentĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© des IngĂ©nieurs Civils, pour un devis initial total de 3 155 000 francs incluant fondations, ascenseurs et leurs moteurs[13].

Champ-de-Mars en 1887, avant la construction de la Tour Eiffel. Photographie par Pierre Petit, musée d'Orsay.

Pour commencer, il va s’employer Ă  convaincre Édouard Lockroy, le ministre de l’Industrie et du Commerce de l’époque, de lancer un concours ayant pour objet « d’étudier la possibilitĂ© d’élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer Ă  base carrĂ©e de 125 mĂštres de cĂŽtĂ© Ă  la base et de 300 mĂštres de hauteur ». Les modalitĂ©s de ce concours, qui a lieu en mai 1886, ressemblent beaucoup au projet dĂ©fendu par Gustave Eiffel, mĂȘme si ce dernier ne les a pas Ă©crites. GrĂące Ă  cette similitude, son projet a de grandes chances d’ĂȘtre retenu pour figurer Ă  l’Exposition universelle qui se tient trois ans plus tard[14]. Encore faut-il convaincre que l’objet n’est pas purement un bĂątiment d’agrĂ©ment et qu’il peut remplir d’autres fonctions. En mettant en avant l’intĂ©rĂȘt scientifique qui peut ĂȘtre retirĂ© de sa tour, Eiffel marque des points.

L’issue du concours n’est pourtant pas acquise d’avance Ă  Eiffel. La concurrence est rude avec 107 projets dĂ©posĂ©s. Gustave Eiffel gagne finalement ce concours, l’autorisant Ă  construire sa tour pour l’Exposition universelle de 1889, juste devant Jules Bourdais qui avait entre-temps, troquĂ© le granit pour le fer.

Convention signĂ©e le 8 janvier 1887 qui prĂ©cise l’emplacement, ainsi que les modalitĂ©s de construction et d’exploitation de la Tour de 300 mĂštres. Archives nationales F/12/3770.

Deux problĂšmes se posent alors : le systĂšme d’ascenseurs qui ne satisfait pas le jury du concours, obligeant Eiffel Ă  changer de fournisseur, et l’emplacement du monument. Au dĂ©but, il est envisagĂ© de lui faire enjamber la Seine ou de le coller Ă  l'Ancien Palais du TrocadĂ©ro, situĂ© Ă  l'emplacement de l'actuel palais de Chaillot, avant finalement de dĂ©cider de la placer directement sur le Champ-de-Mars, lieu de l’Exposition, et d’en faire une sorte de porte d’entrĂ©e monumentale.

L’emplacement, mais aussi les modalitĂ©s de construction et d’exploitation font l’objet d’une convention signĂ©e le 8 janvier 1887 entre Édouard Lockroy, ministre du Commerce, agissant au nom de l’État français, EugĂšne Poubelle, prĂ©fet de la Seine, agissant ici au nom de la ville de Paris et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre[15]. Cet acte officiel prĂ©cise notamment le coĂ»t prĂ©visionnel de la construction, soit 6,5 millions de francs de l’époque, au double du devis initial[16], payĂ©s Ă  hauteur de 1,5 million de francs par des subventions (article 7) et pour le reste par une sociĂ©tĂ© anonyme ayant pour objet spĂ©cifique l’exploitation de la tour Eiffel, crĂ©Ă©e par Gustave Eiffel et financĂ©e par l’ingĂ©nieur et un consortium de trois banques. L’écrit prĂ©cise aussi le prix des entrĂ©es qui devra ĂȘtre pratiquĂ© durant l’Exposition universelle (article 7), et que, Ă  chaque Ă©tage, une salle spĂ©ciale, devra ĂȘtre rĂ©servĂ©e, pour mener des expĂ©riences scientifiques et/ou militaires, restant gratuitement Ă  disposition pour les personnes dĂ©signĂ©es par le Commissaire gĂ©nĂ©ral (article 8), etc. Enfin, l’article 11 stipule qu'aprĂšs l’Exposition, Paris deviendra propriĂ©taire de la tour, mais que M. Eiffel, comme complĂ©ment du prix des travaux, en conservera la jouissance pendant 20 ans — jusqu'au — dĂ©lai au bout duquel elle appartiendra Ă  la ville de Paris.

Construction de la tour

Aperçu des différentes étapes de la construction de la tour Eiffel :

Animation d'octobre 1887 Ă  avril 1889
clichés de Jules Théophile Féau (1839-1892)
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8 octobre 1887
10 novembre 1887
10 avril 1888
10 mai 1888
14 octobre 1888
14 novembre 1888
26 décembre 1888
20 janvier 1889
12 février 1889
12 mars 1889
2 avril 1889
  • 18 juillet 1887 : commencement du montage mĂ©tallique de la pile no 4.
    18 juillet 1887 : commencement du montage métallique de la pile no 4.
  • 7 dĂ©cembre 1887 : montage de la partie infĂ©rieure sur les pylĂŽnes en charpente.
    7 décembre 1887 : montage de la partie inférieure sur les pylÎnes en charpente.
  • 20 mars 1888 : montage des poutres horizontales sur l'Ă©chafaudage du milieu.
    20 mars 1888 : montage des poutres horizontales sur l'Ă©chafaudage du milieu.
  • 15 mai 1888 : montage des piliers au-dessus du premier Ă©tage.
    15 mai 1888 : montage des piliers au-dessus du premier Ă©tage.
  • 21 aoĂ»t 1888 : montage de la deuxiĂšme plate-forme.
    21 août 1888 : montage de la deuxiÚme plate-forme.
  • 26 dĂ©cembre 1888 : montage de la partie supĂ©rieure.
    26 décembre 1888 : montage de la partie supérieure.
  • 15 mars 1889 : montage du campanile.
    15 mars 1889 : montage du campanile.
  • Fin mars 1889 : vue gĂ©nĂ©rale de l'ouvrage achevĂ©.
    Fin mars 1889 : vue générale de l'ouvrage achevé.

Chantier

Initialement, Gustave Eiffel (ingĂ©nieur passĂ© maĂźtre dans l'architecture du fer) avait prĂ©vu douze mois de travaux ; en rĂ©alitĂ©, il faudra en compter le double. La phase de construction qui dĂ©bute le 28 janvier 1887, s’achĂšvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.

Ateliers de Levallois-Perret (1889)

Sur le chantier, le nombre d’ouvriers ne dĂ©passera jamais 250. C’est que, en fait, une grande partie du travail est fait en amont, dans les usines des entreprises Eiffel Ă  Levallois-Perret. Ainsi, sur les 2 500 000 rivets que compte la tour, seulement 1 050 846 ont Ă©tĂ© posĂ©s sur le chantier, soit 42 % du total. La plupart des Ă©lĂ©ments sont assemblĂ©s dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mĂštres, avec des boulons provisoires, et ce n’est qu’aprĂšs, sur le chantier, qu’ils sont dĂ©finitivement remplacĂ©s par des rivets posĂ©s Ă  chaud.

Maçonnerie de la tour Eiffel en 1887. Photographie par Pierre Petit, musée d'Orsay.

La construction des piĂšces et leur assemblage ne sont pas le fruit du hasard. Cinquante ingĂ©nieurs exĂ©cutent pendant deux ans 5 300 dessins d’ensemble ou de dĂ©tails, et chacune des 18 038 piĂšces en fer possĂ©dait son schĂ©ma descriptif.

Sur le chantier, dans un premier temps, les ouvriers s’attaquent Ă  la maçonnerie en rĂ©alisant notamment d’énormes socles en bĂ©ton soutenant les quatre piliers de l’édifice. Cela permet de minimiser la pression au sol de l’ensemble qui n'exerce qu'une trĂšs faible poussĂ©e de 4,5 kg/cm2 au niveau de ses fondations.

Montage
Lors de la construction (1889)

Le montage de la partie mĂ©tallique proprement dite commence le 1er juillet 1887. Les hommes chargĂ©s de ce montage sont nommĂ©s les voltigeurs et sont dirigĂ©s par Jean Compagnon. Jusqu’à 30 mĂštres de hauteur, les piĂšces sont montĂ©es Ă  l’aide de grues pivotantes fixĂ©es sur le chemin des ascenseurs. Entre 30 et 45 mĂštres de hauteur, 12 Ă©chafaudages en bois sont construits. Une fois passĂ©s les 45 mĂštres de hauteur, il fallut Ă©difier de nouveaux Ă©chafaudages, adaptĂ©s aux poutres de 70 tonnes qui furent utilisĂ©es pour le premier Ă©tage.

Est ensuite venue l’heure de la jonction de ces Ă©normes poutres avec les quatre arĂȘtes, au niveau du premier Ă©tage. Cette jonction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sans encombre le 7 dĂ©cembre 1887 et a rendu inutiles les Ă©chafaudages temporaires, remplacĂ©s dans un premier temps par la premiĂšre plate-forme (57 mĂštres), puis, Ă  partir d’aoĂ»t 1888, par la seconde plate-forme (115 mĂštres).

GrĂšves
Ouvriers escaladant la Tour Eiffel (1889)

En septembre 1888, alors que le chantier est dĂ©jĂ  bien avancĂ© et le deuxiĂšme Ă©tage construit, les ouvriers se mettent en grĂšve. Ils contestent les horaires de travail (9 heures en hiver et 12 heures l’étĂ©), ainsi que leur salaire considĂ©rĂ© insuffisant eu Ă©gard aux risques pris. Gustave Eiffel argue du fait que le risque n’est pas diffĂ©rent qu’ils travaillent Ă  200 mĂštres d’altitude ou Ă  50, et bien que les ouvriers soient dĂ©jĂ  mieux rĂ©munĂ©rĂ©s que la moyenne de ce qui se pratiquait dans ce secteur Ă  l’époque, il leur concĂšde une augmentation de salaire, tout en refusant de l’indexer sur le facteur « risque variable selon la hauteur » demandĂ© par les ouvriers. Trois mois plus tard, une nouvelle grĂšve Ă©clate mais cette fois-ci, Eiffel tient tĂȘte et refuse toute nĂ©gociation.

Mise en perspective de la tour Eiffel et du Trocadéro pendant l'exposition universelle de Paris en 1900.

Ascenseurs

L’édifice achevĂ© ou presque, il reste Ă  prĂ©voir un moyen pour que le public monte Ă  la troisiĂšme plate-forme. Les ascenseurs Backmann initialement prĂ©vus dans le projet prĂ©sentĂ© au concours de mai 1886, ont Ă©tĂ© rejetĂ©s par le jury, Gustave Eiffel fait appel Ă  trois nouveaux fournisseurs : Roux-Combaluzier et Lepape (devenus Schindler), la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Otis et enfin LĂ©on Edoux qui a fait ses Ă©tudes dans la mĂȘme promotion que Gustave Eiffel.

Fer puddlé de la tour

Au pied de la tour Eiffel Ă  Paris.

Le fer puddlĂ© (matĂ©riau dĂ©barrassĂ© de l'excĂšs de carbone) de la tour Eiffel a Ă©tĂ© produit dans les forges et aciĂ©ries Dupont et Fould de Pompey, en Lorraine[17], Ă  la suite d’un appel d’offres remportĂ© par l’entreprise. Gustave Eiffel l'a choisi notamment en raison de ses propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques[18].

De rĂ©currentes polĂ©miques sur l’origine du fer affirment que celui-ci viendrait en rĂ©alitĂ© d’AlgĂ©rie, ce qui a Ă©tĂ© largement dĂ©montrĂ© comme faux, preuves Ă  l’appui[19] - [20].

Peintures

Les Ă©lĂ©ments de structure de la tour Eiffel sont peints avant son montage en rouge Venise puis Ă  son inauguration en 1889, l'Ă©difice est recouvert d'une Ă©paisse couche de brun rouge, « avant de connaĂźtre, au fil des annĂ©es, diffĂ©rentes teintes » - Gustave Eiffel ayant Ă©crit que le bĂątiment a Ă©tĂ© conçu de façon Ă  rendre ses parties accessibles « afin de pouvoir faire en tout temps des visites destinĂ©es Ă  reconnaĂźtre un commencement de rouille et Ă  y remĂ©dier »[21].

Depuis 1968, lors de sa trente-cinquiĂšme campagne de peinture, la couleur choisie et qui demeure est le brun[21].

En 1995, la tour est pour la premiĂšre fois repeinte sans plomb[21].

Depuis 2018, débute une nouvelle campagne de rénovation et peinture devant se terminer en 2024[21]. (Voir infra)

Bilan

Transports durant les travaux de l'exposition universelle de 1889

En mars 1889, le monument est achevé à temps et aucun accident mortel n'a été déploré parmi les ouvriers (un ouvrier y trouve toutefois la mort un dimanche ; il ne travaillait pas et perd l'équilibre lors d'une démonstration à sa fiancée).

La tour Eiffel a coĂ»tĂ© 7 799 401,31 francs[22] soit environ 1,5 million de francs de plus que prĂ©vu, et a pris le double du temps Ă  ĂȘtre construit que ce qui Ă©tait initialement prĂ©vu dans la convention de janvier 1887. Cela reprĂ©sente aussi plus du double du devis initial d'Eiffel prĂ©sentĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© des IngĂ©nieurs Civils, en 1885[16].

Tour Eiffel de 1889 Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale

Manifestation devant la tour Eiffel, rappelant le rÎle des aciéries lorraines (2012)[23].
Vue aérienne de l'Exposition universelle de Paris de 1889 à l'occasion de laquelle la tour Eiffel fut construite.
Médaille de 1889 commémorant l'ascension du 1er étage. La tour est représentée à cÎté de 9 monuments célÚbres : Invalides, N-D de Cologne, Opéra, Grande pyramide, Panthéon, St-Pierre, Arc de triomphe, Rouen, Obélisque Washington.

Le 6 mai 1889, l’Exposition universelle ouvre ses portes au public, qui peut grimper sur la Tour de 300 mĂštres (nom de la tour Eiffel Ă  cette Ă©poque) Ă  partir du 15 mai. Alors qu’elle avait Ă©tĂ© dĂ©criĂ©e pendant sa construction, elle connaĂźt, pendant l’Exposition, un succĂšs populaire immĂ©diat. DĂšs la premiĂšre semaine, alors que les ascenseurs ne sont mĂȘme pas encore en service, ce sont 28 922 personnes qui grimpent Ă  pied en haut de l’édifice. Finalement, sur les 32 millions d’entrĂ©es comptabilisĂ©es pour l’Exposition, ce sont environ 2 millions de curieux qui s’y presseront.

Le monument, qui est alors le plus haut du monde (jusqu’en 1930 et l’édification du Chrysler Building Ă  New York), attire aussi quelques personnalitĂ©s, dont Thomas Edison.

Mais, une fois l’Exposition finie, la curiositĂ© retombe vite et le nombre de visiteurs avec elle. En 1899, seules 149 580 entrĂ©es sont comptabilisĂ©es. Afin de relancer l’exploitation commerciale de sa tour, Gustave Eiffel baisse le prix des billets d’entrĂ©e, sans que l’impact soit significatif. Il faut attendre l’Exposition universelle de 1900 Ă  Paris, pour que remonte le nombre de curieux. À cette occasion, plus d’un million de tickets sont vendus, ce qui est largement supĂ©rieur aux dix annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, mais bien infĂ©rieur Ă  ce qui aurait pu ĂȘtre permis. En effet, non seulement les entrĂ©es sont deux fois moins nombreuses qu’en 1889, mais, en part absolue, la baisse est encore plus forte, compte tenu du fait que les visiteurs de l’Exposition universelle de 1900 sont encore plus nombreux qu’en 1889.

La chute du nombre d’entrĂ©es reprend dĂšs 1901, de sorte que l’avenir de la tour n’est pas assurĂ©, passĂ© le 31 dĂ©cembre 1909, date de la fin de la concession d’origine. Certains avancent mĂȘme l’idĂ©e qu’elle puisse ĂȘtre dĂ©truite.

Le 15 juillet 1918, durant la premiÚre Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose prÚs du pilier Est de la Tour Eiffel[24].

Expériences scientifiques et radiodiffusion

Conscient du risque de destruction de la tour, Gustave Eiffel imagine, dĂšs l'origine, qu'elle puisse rendre des services Ă  la science. C’est pourquoi, il y multiplie les expĂ©riences, qu’il finance en partie, jusqu'Ă  son retrait des affaires en 1893, aprĂšs le scandale de Panama dans lequel il est impliquĂ©.

Météorologie et aérodynamique

En 1889, il autorise ÉleuthĂšre Mascart, premier directeur du Bureau central mĂ©tĂ©orologique de France (ancĂȘtre de MĂ©tĂ©o-France crĂ©Ă© en 1878) Ă  installer une petite station d’observation en haut de la tour Eiffel.

En 1909, une petite soufflerie est construite au pied de la tour. Elle est remplacĂ©e en 1912 par une soufflerie beaucoup plus vaste, rue Boileau, dans le 16e arrondissement, oĂč sera conçu le seul avion de Gustave Eiffel, le Breguet Laboratoire Eiffel.

Radio et télévision

En octobre 1898, EugĂšne Ducretet Ă©tablit la premiĂšre liaison tĂ©lĂ©phonique hertzienne entre la tour Eiffel et le PanthĂ©on, distant de 4 kilomĂštres.

En 1903, Gustave Eiffel soutient, Ă  ses frais, le projet du capitaine Gustave FerriĂ©, qui cherche Ă  Ă©tablir un rĂ©seau tĂ©lĂ©graphique sans fil, sans le financement de l’ArmĂ©e qui privilĂ©gie Ă  cette Ă©poque les signaux optiques et les pigeons voyageurs, jugĂ©s plus fiables. Alors que la tĂ©lĂ©graphie sans fil n’en est qu’à ses balbutiements, il accepte l'installation d'une antenne au sommet de sa tour, l'expĂ©rience est couronnĂ©e de succĂšs.

La tour Eiffel a donc un potentiel scientifique qui mĂ©rite d’ĂȘtre exploitĂ© : les autoritĂ©s dĂ©cident, en 1910, de prolonger la concession et l’exploitation pour soixante-dix annĂ©es supplĂ©mentaires. La tour apparaĂźt d’autant plus utile qu’il s’agit du point le plus Ă©levĂ© de la rĂ©gion parisienne et que son Ă©metteur de TSF aura Ă©tĂ© stratĂ©gique pendant la PremiĂšre Guerre mondiale. GrĂące Ă  la tour Eiffel, plusieurs messages dĂ©cisifs sont captĂ©s dont le « radiogramme de la victoire », permettant de dĂ©jouer l’attaque allemande sur la Marne, et ceux conduisant Ă  l'arrestation de Mata Hari.

À partir des annĂ©es 1920, le rĂ©seau de TSF Ă  usage strictement militaire dont fait partie l’émetteur de la tour Eiffel bascule vers un usage civil. À partir de 1921, des programmes radio sont rĂ©guliĂšrement diffusĂ©s depuis la tour Eiffel et Radio Tour Eiffel est officiellement inaugurĂ©e le .

En 1925, la tour Eiffel sert de cadre aux dĂ©buts de la tĂ©lĂ©vision en France. La technique s’amĂ©liore et des Ă©missions, encore expĂ©rimentales, sont proposĂ©es entre 1935 et 1939.

À la LibĂ©ration, l'Ă©metteur Telefunken du Fernsehsender Paris est utilisĂ© pour les premiĂšres Ă©missions en 441 lignes. AprĂšs son incendie, il est remplacĂ© par un Ă©metteur 819 lignes jusqu'Ă  l'arrĂȘt des Ă©missions en noir et blanc de TF1. La tĂ©lĂ©vision se rĂ©pand ensuite dans les foyers, d’abord en noir et blanc, puis en couleur.

En 1959, l’installation d’un nouveau mĂąt de tĂ©lĂ©diffusion fait culminer la tour Eiffel Ă  320,75 mĂštres et arrose 10 millions de personnes. Un Ă©metteur pour la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique terrestre est installĂ© en 2005.

Virage de 1937

La société d'exploitation change et la tour subit quelques transformations à l'occasion de l'Exposition spécialisée de 1937 : les décorations démodées du premier étage sont enlevées et un nouvel éclairage est installé.

La tour depuis la Seconde Guerre mondiale

Évolution de la frĂ©quentation de la tour Eiffel depuis 1889.

La tour est réquisitionnée par la Wehrmacht qui y installe également le seul émetteur de télévision fonctionnant en Europe pendant la guerre, le Fernsehsender Paris, pour communiquer avec les troupes. Les émissions, principalement en français, étaient destinées aux militaires allemands blessés se trouvant dans les hÎpitaux de la région. Les Allemands placent un faisceau lumineux dans la tour pour guider les avions, dans la nuit. AprÚs avoir échappé à la destruction prévue par Hitler en 1944, elle passe, à la Libération, sous contrÎle allié et les Américains y installent un radar.

En 1952, la tour Eiffel se voit aussi dotĂ©e d'un phare aĂ©ronautique de balisage, remplaçant celui du mont ValĂ©rien dĂ©truit pendant la guerre. De par sa hauteur et sa position, celui-ci pouvait balayer les quatre points cardinaux sans ĂȘtre interrompu par le relief. Les faisceaux pouvaient porter jusqu'Ă  trois-cents kilomĂštres.

À partir des annĂ©es 1960, le tourisme international de masse commence Ă  se dĂ©velopper, et le nombre de visiteurs de la tour augmente pour atteindre progressivement le cap des 6 millions d’entrĂ©es annuelles (cap passĂ© pour la premiĂšre fois en 1998). Une rĂ©novation a lieu dans les annĂ©es 1980, autour de trois axes :

  • l'allĂšgement de la structure de l'Ă©difice ;
  • la reconstruction totale des ascenseurs et escaliers ;
  • la crĂ©ation de moyens de sĂ©curitĂ© adaptĂ©s au succĂšs populaire de la tour.
PiĂšce de collection de 5 francs Ă©mise pour le 100e anniversaire de la tour Eiffel (1989, argent).

La tour Eiffel, ainsi allĂ©gĂ©e de 1 340 tonnes superflues, est repeinte et traitĂ©e contre la corrosion, les ascenseurs de la troisiĂšme plate-forme sont remplacĂ©s, le restaurant gastronomique Le Jules-Verne est installĂ©, un dispositif d’éclairage composĂ© de 352 projecteurs au sodium est mis en place. Les noms de savants du premier Ă©tage sont remis en valeur par de la dorure comme Ă  l'origine.

En 2002, le cap des 200 millions d’entrĂ©es cumulĂ©es est dĂ©passĂ©.

Le , s’ouvre une nouvelle pĂ©riode d’exploitation de dix ans, le concessionnaire Ă©tant la sociĂ©tĂ© d'Ă©conomie mixte SETE (SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel), dont le capital est dĂ©tenu Ă  60 % par la ville de Paris.

En , le deuxiĂšme Ă©tage de la tour Eiffel est Ă©quipĂ© de deux Ă©oliennes capables de produire 10 MWh par an. En comparaison, la consommation Ă©lectrique annuelle de la tour s'Ă©lĂšve Ă  6,7 GWh[25].

Fin 2017, un appel à projets international est lancé par la maire de Paris Anne Hidalgo afin d'embellir les alentours du monument et de supprimer les files d'attente[26]. Depuis fin 2019, des travaux de peinture ont lieu pour la tour, qui arborera une nouvelle couleur plus dorée en prévision des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Les travaux doivent prendre fin au cours de l'année 2022.

Lutte contre le terrorisme

Dispositif pare-balles et antivoiture-bélier.

En raison du risque terroriste, la SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel fait fermer le parvis de la tour Ă  la libre circulation en juin 2016 et sĂ©curise le pĂ©rimĂštre en mettant en place en 2018 sur deux cĂŽtĂ©s une enceinte en verre pare-balles Ă©paisse de 6,5 cm complĂ©tĂ©e par des plots anti-voitures-bĂ©liers, sur les deux autres un grillage mĂ©tallique haut de 3,24 m (le centiĂšme de la tour Eiffel) qui « reprend la forme et les courbes » de la tour[27] - [28]. Des fouilles ont lieu.

Évocations de la tour

Protestation des artistes contre la tour

La tour vue de l'est.
La tour vue de l'ouest (depuis Suresnes).

Des articles, souvent pamphlétaires, sont publiés tout au long de l'année 1886, avant le début des travaux.

Alors que les fondations de l'Ă©difice n'avaient commencĂ© que quelques jours plus tĂŽt, le 28 janvier 1887 exactement, une lettre de protestation signĂ©e par une cinquantaine d'artistes (Ă©crivains, peintres, compositeurs, architectes, etc.) paraissait dans le journal Le Temps le 14 fĂ©vrier 1887[o 4]. SignĂ©e de grands noms de l'Ă©poque (Alexandre Dumas fils, Guy de Maupassant, Émile Zola, Charles Gounod, Leconte de Lisle, Charles Garnier, Sully Prudhomme, etc.) et restĂ©e cĂ©lĂšbre sous le nom de Protestation des artistes contre la tour de M. Eiffel, elle se montrait trĂšs virulente Ă  l'Ă©gard de la hauteur de la tour qui viendrait, selon eux, dĂ©figurer Paris[o 4] :

« II suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une noire et gigantesque cheminĂ©e d’usine, Ă©crasant de sa masse barbare : Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, la tour Saint-Jacques, le Louvre, le dĂŽme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliĂ©s, toutes nos architectures rapetissĂ©es, qui disparaĂźtront dans ce rĂȘve stupĂ©fiant. Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entiĂšre, frĂ©missante encore du gĂ©nie de tant de siĂšcles, comme une tache d’encre, l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tĂŽle boulonnĂ©e. »

— Collectif d’artistes, « Les artistes contre la tour Eiffel », Le Temps, 14 fĂ©vrier 1887.

Un dĂ©bat houleux mĂȘlant des personnalitĂ©s de l'Ă©poque, des responsables politiques, des journalistes, des ingĂ©nieurs suit cette dĂ©claration.

En juillet 1888, François CoppĂ©e fustige la tour Eiffel, qu’il traite de « mĂąt de fer aux durs agrĂšs / InachevĂ©, confus, difforme », de « symbole de force inutile », d’« Ɠuvre monstrueuse et manquĂ©e » ou encore de « mĂąt ridicule » (Sur la tour Eiffel, deuxiĂšme plateau, PoĂ©sies). En mai 1889, par poĂ©sie interposĂ©e, Raoul Bonnery lui rĂ©pond : « Tu mis la fleur de ta science/ A m'appeler « Monstre hideux » / Un peu plus de reconnaissance / T'eĂ»t convenu peut-ĂȘtre mieux. », ou encore « Quel sang dans tes veines circule / Pour t'Ă©crier avec mĂ©pris, / Que je suis un mĂąt ridicule / Sur le navire de Paris. / Un mĂąt ? J'accepte l'Ă©pithĂšte, / Mais un mĂąt fier, audacieux, / Qui saura, portant haut la tĂȘte, / Parler de progrĂšs jusqu'aux cieux. » (La tour Eiffel Ă  François CoppĂ©e, le jour de ses 300 mĂštres, in Le Franc journal). Au contraire des exemples prĂ©cĂ©dents, Vicente Huidobro, Blaise Cendrars et Louis Aragon lui rendent hommage (respectivement dans Nord-Sud, no 6-7, 1917, La tour en 1910 in Dix-neuf poĂšmes Ă©lastiques, 1913 et La tour parle in La Tour Eiffel de Robert Delaunay). Pierre Bourgeade, dans une nouvelle intitulĂ©e La SuicidĂ©e, relate, via le tĂ©moignage d'un gardien, le suicide d'une inconnue ayant sautĂ© du 3e Ă©tage de la tour (in Les Immortelles, Gallimard, 1966).

On a pu lire ailleurs :

  • « ce lampadaire vĂ©ritablement tragique » (LĂ©on Bloy) ;
  • « ce squelette de beffroi » (Paul Verlaine) ;
  • « ce mĂąt de fer aux durs agrĂšs, inachevĂ©, confus, difforme » (François CoppĂ©e) ;
  • « cette haute et maigre pyramide d'Ă©chelles de fer, squelette disgracieux et gĂ©ant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminĂ©e d'usine » (Guy de Maupassant) ;
  • « un tuyau d'usine en construction, une carcasse qui attend d'ĂȘtre remplie par des pierres de taille ou des briques, ce grillage infundibuliforme, ce suppositoire criblĂ© de trous » (Joris-Karl Huysmans).

Gustave Eiffel rĂ©pondit Ă  la protestation des artistes dans un entretien avec Paul Bourde qui fut reproduit dans le mĂȘme numĂ©ro du journal Le Temps, Ă  la suite de la protestation[o 4].

Le ministre Édouard Lockroy remit au directeur des travaux, Adolphe Alphand, une rĂ©ponse qui pourrait avoir Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par un obscur fonctionnaire nommĂ© Georges Moineaux, qui deviendra cĂ©lĂšbre sous le nom de Georges Courteline.

Gustave Eiffel Ă©crivit plus tard :

« Cette page bien française a dû étonner quelque peu les expéditionnaires du ministÚre ; la correspondance administrative n'est malheureusement d'ordinaire ni si vive, ni si gaie, ni si spirituelle ; sa sévérité s'accommode mal à nos vieilles traditions gauloises. Si M. Lockroy pouvait faire école, l'exercice des fonctions publiques serait moins monotone et certainement mieux apprécié. Le ministre avait su mettre les rieurs de son cÎté. Son procÚs était gagné. »

La tour Eiffel a attiré les foules aprÚs son inauguration, faisant, petit à petit, taire les réticences . Ainsi, deux ans aprÚs avoir signé la « protestation des artistes », Sully Prudhomme prononce un discours favorable à la tour.

Art pictural

Avant mĂȘme la fin de la construction, Georges Seurat ou encore Paul-Louis Delance peignent la tour Eiffel. En 1889, le peintre Roux la reprĂ©sente Ă  la FĂȘte de nuit Ă  l’Exposition universelle de 1889 et Jean BĂ©raud la fait apparaĂźtre en arriĂšre-plan de son EntrĂ©e de l’Exposition de 1889.

Puis plusieurs peintres viendront directement s'en inspirer : le Douanier Rousseau, Paul Signac, Pierre Bonnard, Maurice Utrillo, Marcel Gromaire, Édouard Vuillard, Albert Marquet, Raoul Dufy, Marc Chagall, Roger Lersy, Henri Riviùre[o 5], Paolo Intini[29].

Mais le peintre le plus prolifique et inspiré vis-à-vis de la tour Eiffel reste Robert Delaunay, qui en fait le sujet central d'une trentaine de toiles, réalisées entre 1910 et 1925[30].

Littérature

Au moment de son Ă©dification et au tout dĂ©but de son exploitation, le monument a avant toute chose fait l’objet d’analyses critiques personnelles, le plus souvent publiĂ©es dans des journaux de l’époque et le plus souvent nĂ©gatives, les artistes abordant les thĂšmes rĂ©currents du dĂ©fi technique, industriel et commercial que la tour reprĂ©sentait Ă  l’époque, de son influence sur le rayonnement de la France Ă  l’étranger, l’aspect esthĂ©tique ou au contraire inesthĂ©tique de la tour ou encore de son intĂ©rĂȘt scientifique potentiel ou au contraire de son inutilitĂ©.

Par la suite, devant le succĂšs populaire qu’elle a remportĂ© auprĂšs du grand public, un grand nombre d’écrivains ont revu leurs considĂ©rations, balayant leurs derniĂšres rĂ©serves.

Roland Barthes décrit ce sentiment d'attrait/répulsion des artistes vis-à-vis de la tour Eiffel :

« Regard, objet, symbole, la tour est tout ce que l’homme met en elle, et ce tout est infini. Spectacle regardĂ© et regardant, Ă©difice inutile et irremplaçable, monde familier et symbole hĂ©roĂŻque, tĂ©moin d’un siĂšcle et monument toujours neuf, objet inimitable et sans cesse reproduit, elle est le signe pur, ouvert Ă  tous les temps, Ă  toutes les images et Ă  tous les sens, la mĂ©taphore sans frein ; Ă  travers la tour, les hommes exercent cette grande fonction de l’imaginaire, qui est leur libertĂ© ; puisque aucune histoire, si sombre soit-elle, n’a jamais pu la leur enlever. »

— Roland Barthes, La Tour Eiffel, Delpire Éditeur, 1964.

LĂ©on-Paul Fargue revient sur l’analyse critique de ses pairs, sur la tour Ă  ses dĂ©buts (Le PiĂ©ton de Paris, 1932-1939), de mĂȘme que Pierre Mac Orlan, qui tout en rappelant qu’au dĂ©part, pour les artistes, « vitupĂ©rer contre la tour [
] Ă©tait un brevet de sensibilitĂ© littĂ©raire et artistique », souligne l’intĂ©rĂȘt scientifique et militaire qui a ensuite Ă©tĂ© reconnu Ă  la tour (La Tour, Javel et les BĂ©landres, Villes, in ƒuvres complĂštes), enfin derniĂšrement, Pascal LainĂ© aborde l’histoire de la conception, de la construction et des premiĂšres annĂ©es d’exploitation de la tour Ă  travers une narration romancĂ©e (Le MystĂšre de la tour Eiffel, 2005). En cela, il se rapproche de Dino Buzzati, qui dans Le K., mettait en scĂšne un ouvrier fictif qui aurait travaillĂ© sur le chantier de la tour en 1887-1889. NĂ©anmoins, Buzzati procĂšde diffĂ©remment de LainĂ©, son texte Ă©tant une nouvelle, pas un roman, et le ton utilisĂ© Ă©tant fantastique et non rĂ©aliste comme pour Pascal LainĂ©.

En poĂ©sie, Guillaume Apollinaire en a fait un calligramme souvenir de guerre, dans 2e canonnier conducteur du recueil Calligrammes (1918), et l'Ă©voque dans un vers de Zone en 1913, vers que RenĂ© Étiemble considĂšre, dans Essais de littĂ©rature (vraiment) gĂ©nĂ©rale, comme un exemple d’haĂŻku occidental (« BergĂšre ĂŽ tour Eiffel le troupeau des ponts bĂȘle ce matin »).

Le monument du Champ-de-Mars a Ă©galement Ă©tĂ© traitĂ© sous des formes particuliĂšres : journal (Jules de Goncourt et Edmond de Goncourt, Journal, tome VIII, 6 mai et 2 juillet 1889), rĂ©cit de voyage (Guy de Maupassant, La Vie errante, 1890), oĂč l’écrivain dit son dĂ©goĂ»t de la tour Eiffel (dĂšs les premiĂšres lignes, le ton est donnĂ© : « J’ai quittĂ© Paris et mĂȘme la France, parce que la tour Eiffel finissait par m’ennuyer trop »), Ă©tude sĂ©miologique (Roland Barthes, La Tour Eiffel, 1964), mais aussi prĂ©face de livres, discours Ă  une confĂ©rence, article dans une revue, etc.

La tour est également largement évoquée dans le roman d'Umberto Eco Le Pendule de Foucault, publié en 1988 ; le chapitre 116 lui est presque entiÚrement consacré.

Cinéma et télévision

DÚs que l'ingénierie cinématographique commença à se développer, la tour Eiffel fut filmée par les cinéastes les plus illustres. Ainsi, dÚs 1897, soit seulement 8 ans aprÚs son inauguration, Louis LumiÚre filme le premier l'édifice dans Panorama pendant l'ascension de la tour Eiffel pour le diffuser au public dans sa salle de projection parisienne. Un autre pionnier du cinéma, Georges MéliÚs, la montrera dans Images de l'exposition 1900.

La tour Eiffel trouve sa premiĂšre consĂ©cration dans une Ɠuvre de fiction avec les premiers FantĂŽmas de Louis Feuillade, soit 5 films d'action rĂ©alisĂ©s durant les annĂ©es 1913 et 1914 (FantĂŽmas, Juve contre FantĂŽmas, Le mort qui tue, FantĂŽmas contre FantĂŽmas et Le Faux Magistrat). RenĂ© Navarre qui joue FantĂŽmas est alors le maĂźtre de la tour Eiffel.

ScÚne se déroulant sur la tour Eiffel dans le film Paris qui dort de René Clair (1924)

En 1923, avec Paris qui dort, RenĂ© Clair rĂ©alise la premiĂšre fiction ayant la tour Eiffel pour personnage principal. Dans ce court film (35 minutes), un scientifique plonge Paris dans le sommeil. Une poignĂ©e d'hommes et de femmes qui se rĂ©fugient dans les hauteurs de la tour Eiffel Ă©chappent au sort rĂ©servĂ© aux autres habitants de la capitale. La tour Eiffel devient alors un lieu magique qui offre sa protection Ă  ces heureux individus. Le rĂ©alisateur français rĂ©cidivera en 1928, avec La Tour, mais cette fois-ci sous forme de documentaire. Pendant les 14 minutes que dure cette Ɠuvre, il explore toutes les possibilitĂ©s de la camĂ©ra et montre le monument sous toutes ses coutures. Par lĂ  mĂȘme, il signe une sorte de dĂ©claration d'amour Ă  cet Ă©difice qui l'inspire tant.

En 1930, avec La Fin du monde, Abel Gance pousse encore les recherches pour mettre en valeur l'esthétisme des structures de la tour.

En 1939, le réalisateur Ernst Lubitsch connaßt un des plus grands succÚs de sa carriÚre avec le film Ninotchka. La camarade russe Ninotchka, jouée par Greta Garbo, arrive en mission à Paris. En chemin vers la tour Eiffel, elle rencontre un Français (Melvyn Douglas) avec lequel elle vivra une aventure sentimentale qui prendra de plus en plus d'ampleur à chaque étage franchi de la tour. La plupart des vues de la tour Eiffel sont réalisées en studio et non sur place. La célÚbre scÚne du cocktail associera à jamais l'image du champagne à celle de la tour Eiffel et comme l'explique le scénariste du film, Billy Wilder, à la suite de ce film, Hollywood aura tendance à adopter l'enchaßnement d'une bouteille de champagne à la tour Eiffel pour chaque scÚne se déroulant à Paris.

Mais avant toute chose, la tour Eiffel deviendra au fil du temps, le symbole visuel de Paris et de la France.

Ainsi, dĂšs 1942, le cĂ©lĂšbre film de Michael Curtiz, Casablanca met furtivement en scĂšne la tour Eiffel pendant l'histoire romantique se passant Ă  Paris entre Rick Blaine (Humphrey Bogart) et Ilsa Lund Laszlo (Ingrid Bergman). Le cinĂ©ma amĂ©ricain sera Ă©galement trĂšs friand d'apparitions de la tour, notamment pour l'effet pratique et symbolique. Elle permet en effet de signifier en un seul plan ou une seule sĂ©quence, mĂȘme courte, que l'action se situe en France ou Ă  Paris. Ainsi, dĂšs 1953, Byron Haskin la montre dĂ©truite dans son adaptation de La Guerre des mondes. Ce genre d'images (la tour Eiffel dĂ©truite) sera par la suite souvent utilisĂ©e dans des films amĂ©ricains pour signifier un danger planĂ©taire immĂ©diat et grave, comme en 1996 dans Independence Day et Mars Attacks! ou encore Armageddon en 1998.

Les apparitions cinématographiques de ce symbole de Paris sont impossibles à comptabiliser, mais l'expert en cinéma Luc Lagier a réalisé un catalogue vidéo des apparitions les plus marquantes de la dame de fer au septiÚme art pour l'émission Blow-Up sur Arte[31].

Autres formes artistiques

Vue photographique sous la tour Eiffel

Recenser de maniÚre exhaustive les évocations de la tour dans l'art ou la culture serait impossible. La construction de la tour a accompagné le développement de certaines formes d'art, comme la photographie ou la bande dessinée. La publicité et l'industrie des loisirs ont également largement utilisé la tour, de la silhouette aux détails structurels, afin d'évoquer l'art de vivre français.

Enfin, si les formes d'expression plus traditionnelles, comme le théùtre et à l'opéra, se sont librement emparées de la tour, son utilisation y est restée plus confidentielle que d'autres, plus modernes, comme les jeux vidéo ou la télévision.

Données chiffrées

Tour de trĂšs grande hauteur

Avec ses 169 mĂštres, l'obĂ©lisque de Washington est le « plus haut bĂątiment du monde », avant que la tour Eiffel prenne cette place.

À son inauguration, la tour Eiffel est la structure la plus haute au monde avec ses 300 mĂštres. Elle dĂ©passe de 130 mĂštres la prĂ©cĂ©dente plus haute structure au monde, l'obĂ©lisque de Washington, et conserve sa premiĂšre place pendant environ 40 ans (la grande pyramide de Gizeh a dĂ©tenu ce record pendant environ 4 000 ans), jusqu'en 1930, oĂč elle est dĂ©passĂ©e par le Chrysler Building, avec 319 mĂštres.

Avec ses 319 mĂštres, le Chrysler Building Ă©tait, Ă  son inauguration en 1930, le plus « haut bĂątiment du monde ».

La pierre ne permet pas de dĂ©passer une certaine hauteur. L'obĂ©lisque de Washington en est la preuve. Il Ă©tait prĂ©vu Ă  l'origine que le monument, fait de marbre, de grĂšs et de granit, atteigne 180 mĂštres de hauteur. AchevĂ© le 6 dĂ©cembre 1884, et officiellement ouvert au public le 9 octobre 1888, il mesure 169 mĂštres, soit 10 de moins que prĂ©vu. C'est alors la plus haute structure du monde.

La technique du fer permet ensuite de dĂ©passer cette limite. Que ce soit en Angleterre, en France ou aux États-Unis, les projets vont se multiplier pour atteindre l'objectif de 300 mĂštres. En 1833, Richard Trevithick, expert britannique des machines Ă  vapeur, propose un projet de colonne en fonte ajourĂ©e, haute de 1 000 pieds (≈ 300 mĂštres).

En France, dans les annĂ©es 1880, le principal concurrent de Gustave Eiffel est Jules Bourdais, qui a imaginĂ© et construit, avec Gabriel Davioud, le palais du TrocadĂ©ro, dans le cadre de l'exposition universelle de 1878. Bourdais imagine d'abord une tour de 300 mĂštres en granit, mais le projet ne prenant pas assez en compte le problĂšme de la rĂ©sistance des matĂ©riaux, ce matĂ©riau sera finalement remplacĂ© par le fer en 1886, lors du concours qui l'oppose Ă  Gustave Eiffel pour construire une tour de 300 mĂštres pour l'Exposition universelle de 1889. Si Jules Bourdais est restĂ© connu comme un concurrent sĂ©rieux d'Eiffel, c'est qu'il a su promouvoir, comme son adversaire, son projet de tour auprĂšs des hommes politiques, des mĂ©dias et du grand public. 107 projets sont dĂ©posĂ©s lors de ce concours. MĂȘme s'ils ne semblent pas tous rĂ©alistes, cela prouve que Gustave Eiffel est loin d'ĂȘtre le seul ingĂ©nieur Ă  avoir planchĂ© sur ce projet de trĂšs haute tour.

Place de la tour Eiffel parmi les plus hauts bĂątiments de 1889

En 1889, avant que la tour Eiffel ne soit officiellement achevĂ©e, seules trois structures dĂ©passaient 150 mĂštres, soit la moitiĂ© de sa hauteur : la cathĂ©drale de Rouen (150 mĂštres), la cathĂ©drale de Cologne (157 mĂštres) et l'obĂ©lisque de Washington (169 mĂštres). Avec ses 300 mĂštres, la tour Eiffel dĂ©passe donc largement tous les autres grands bĂątiments du monde existants Ă  l'Ă©poque[32].

Fréquentation de la tour Eiffel

File d'attente de visiteurs de la Tour Eiffel.
Jeton souvenir de l'ascension automatique de la tour Eiffel, début du XXe siÚcle.

AprĂšs le succĂšs populaire pendant l’Exposition universelle de Paris de 1889 et le demi-succĂšs de l’Exposition universelle de 1900, le nombre de visiteurs ne dĂ©collera qu’une fois la Seconde Guerre mondiale terminĂ©e.

Ainsi, entre 1901 et 1914, entre 120 000 et 260 000 personnes en font l’ascension chaque annĂ©e. De 1915 Ă  1918 inclus, elle est fermĂ©e du fait de la PremiĂšre Guerre mondiale. Puis, de 1919 Ă  1939, la tour Eiffel attire en moyenne 480 000 visiteurs par an avec des pics Ă  800 000 entrĂ©es pendant l’Exposition coloniale de 1931 et l’Exposition spĂ©cialisĂ©e de 1937. Entre 1940 et 1945 inclus, elle est de nouveau fermĂ©e pour cause de Seconde Guerre mondiale.

Une fois cette pĂ©riode passĂ©e, le nombre de visiteurs annuels ne cessera d’augmenter : 1 300 000 en moyenne de 1946 Ă  1962 et ce n’est vĂ©ritablement qu’à partir de 1963 que les entrĂ©es se dĂ©veloppent, notamment grĂące Ă  l’essor du tourisme international. En effet, en 1963, la tour Eiffel repasse pour la premiĂšre fois le cap des 2 millions de visiteurs, soit le mĂȘme que pour son annĂ©e inaugurale soixante-quatorze ans plus tĂŽt, Ă  la diffĂ©rence majeure que cette fois-ci, ce cap symbolique de 2 millions d’entrĂ©es sera amĂ©liorĂ© chaque annĂ©e. En 1972 le cap des 3 millions d’entrĂ©es est dĂ©passĂ©, en 1984 c’est celui des 4 millions, en 1989 celui des 5 millions, et enfin en 1998 celui des 6 millions.

À l’heure actuelle, ce sont donc plus de 300 millions de visiteurs qui ont foulĂ© de leurs pieds la tour Eiffel (palier atteint le )[3].

D'aprĂšs l'Observatoire rĂ©gional du tourisme d'Île-de-France, la tour Eiffel est le cinquiĂšme monument le plus visitĂ© d'Île-de-France en 2004 avec 6 229 993 visiteurs, derriĂšre Notre-Dame de Paris (12 800 000 visiteurs), Disneyland Paris (12 400 000), la basilique du SacrĂ©-CƓur de Montmartre (8 millions) et le musĂ©e du Louvre (6 600 398)[33].

Exploitation commerciale

Différents exploitants

RĂ©sultats de la SETE (en millions d'euros)[34].
Poste 2019 2020 2021
Chiffre d'affaires99,2 25,3 33,4
RĂ©sultat avant impĂŽt5,7 −47,6 −34,4
Dotations aux amortissements et provisions2,9 4,4 9,4
RĂ©sultat net1,8 −52 −47,8

PropriĂ©tĂ© de l'État français pendant l'Exposition universelle de 1889, la tour Eiffel est ensuite devenue propriĂ©tĂ© de la ville de Paris (Article 11 de la convention du 8 janvier 1887). Selon ce mĂȘme article, Gustave Eiffel devient (en son nom propre) l'exploitant de la tour Eiffel. Il possĂšde la jouissance commerciale de la tour pour une durĂ©e de vingt ans, du 1er janvier 1890 au 31 dĂ©cembre 1909, aprĂšs quoi, l'Ă©difice est susceptible d'ĂȘtre dĂ©truit. Devant l'intĂ©rĂȘt scientifique reconnu au monument, Gustave Eiffel obtient une prolongation de son autorisation d'exploiter commercialement la tour Eiffel, Ă  partir du 1er janvier 1910 et pour une pĂ©riode de 70 ans supplĂ©mentaires.

La gestion du monument a ensuite Ă©tĂ© confiĂ©e, de 1980 Ă  2005, Ă  la SociĂ©tĂ© nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel (SNTE), sociĂ©tĂ© d'Ă©conomie mixte dĂ©tenue Ă  30 % par Paris et Ă  70 % par la SAGI (SociĂ©tĂ© anonyme de gestion immobiliĂšre), elle-mĂȘme dĂ©tenue Ă  hauteur de 60 % par Perexia, une filiale du CrĂ©dit foncier de France (Groupe Caisse d'Ă©pargne) et Ă  40 % par Paris.

Le , le conseil de Paris dĂ©cide la crĂ©ation d'une nouvelle sociĂ©tĂ© d'Ă©conomie mixte, la SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel (SETE), dĂ©tenue Ă  hauteur de 60 % par Paris et Ă  40 % par des partenaires privĂ©s (BTP Eiffage, Unibail, LVMH, Dexia CrĂ©dit local et EDF), pour prendre le relais de la SNTE dans la gestion du monument dans le cadre d'une dĂ©lĂ©gation de service public[35]. Cette sociĂ©tĂ© doit ĂȘtre l'exploitant de la tour du au .

La SETE emploie 362 personnes au [34].

Revenus de l'exploitation

La tour Eiffel a coĂ»tĂ© 7,8 millions de francs-or. L'État français a versĂ© 1,5 million de francs-or sous forme de subventions et une sociĂ©tĂ© anonyme a Ă©tĂ© spĂ©cialement crĂ©Ă©e Ă  l'occasion de l'Ă©dification de la tour, avec un capital de 5,1 millions de francs-or. Cette sociĂ©tĂ© Ă©tait dĂ©tenue pour partie par Gustave Eiffel lui-mĂȘme et pour partie par un consortium de trois banques. Les bĂ©nĂ©fices obtenus Ă  l'issue de l'Exposition universelle de 1889 ont permis de rembourser intĂ©gralement le capital aux actionnaires.

Selon une Ă©tude conduite par la Chambre de commerce italienne de Monza et Brianza en 2012, qui a Ă©valuĂ© les monuments d'Europe les plus cĂ©lĂšbres, la tour Eiffel aurait une image de marque d'une valeur virtuelle de 434 milliards d'euros, loin devant le ColisĂ©e de Rome (91 milliards d'euros) et la Sagrada FamĂ­lia de Barcelone (90 milliards d'euros)[36] - [37]. Selon l'Ă©tude historico-immobiliĂšre "Que vaut Paris ?" publiĂ©e en 2013, la Tour Eiffel vaudrait 2,8 milliards d'euros comparĂ©s Ă  7,5 milliards pour Le Louvre et 525 milliards pour l'ensemble des logements parisiens[38].

Textes officiels

Délibération du Conseil de Paris du 13 décembre 2005.

Les textes désignant les exploitants de la tour Eiffel sont les suivants :

  • Convention du 8 janvier 1887, entre Gustave Eiffel, Édouard Lockroy et EugĂšne Poubelle, autorisant l'exploitation de la tour par Gustave Eiffel, en son nom propre, du jour d'ouverture au public lors de l'Exposition universelle de 1889 jusqu'au 31 dĂ©cembre 1909 ;
  • prolongation de l'autorisation de gestion et d'exploitation de la tour Eiffel donnĂ©e Ă  Gustave Eiffel pour une pĂ©riode de 70 ans, Ă  compter du 1er janvier 1910 ;
  • dĂ©libĂ©ration du Conseil de Paris du 17 fĂ©vrier 1981, « portant sur la concession de la tour Eiffel », accordĂ©e Ă  la SNTE pour une pĂ©riode de vingt-cinq ans, allant du 1er janvier 1981 au 31 dĂ©cembre 2005 ;
  • dĂ©libĂ©ration du Conseil de Paris du 13 dĂ©cembre 2005 ;
  • attribution de la dĂ©lĂ©gation de service public pour la gestion et l’exploitation de la tour Eiffel, accordĂ©e Ă  la SETE pour une durĂ©e de dix ans, Ă  partir du 1er janvier 2006.

Droits d'auteur

DĂšs 1889, la tour Eiffel fait l'objet de trĂšs nombreuses reproductions, on la retrouve par exemple sur des bouteilles, des bougies, des chromos, des pieds de lampe, etc.

Gustave Eiffel envisage alors d'exploiter commercialement l'image de sa tour. Jules Jaluzot, directeur du Printemps, lui propose mĂȘme de lui racheter les droits exclusifs de reproduction pour fabriquer des copies en sĂ©rie et les vendre dans son magasin. Mais l'initiative provoque un tollĂ© de nombreux artisans et Gustave Eiffel renonce Ă  son idĂ©e initiale en abandonnant ses droits d'auteur dans le domaine public.

Ainsi, Gustave Eiffel s'est privĂ© d'une source de revenus importante. L'exploitation commerciale de l'image sur les cartes postales reprĂ©sentant la tour Eiffel aurait pu lui rapporter beaucoup d'argent. Avec plus de 5 milliards d'unitĂ©s, en cumulĂ© depuis 1889, les cartes postales reprĂ©sentant le monument sont les plus vendues au monde[39]. Mais Gustave Eiffel a une importante fortune personnelle et la seule exploitation commerciale des entrĂ©es lui rapporte suffisamment.

La SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) revendique des droits sur la publication de la tour illuminĂ©e, sans que cela soit confirmĂ© par un jugement[40], en s'appuyant sur une dĂ©cision de la Cour de cassation du 3 mars 1992 relative Ă  des illuminations mises en place en 1989, pour le centenaire de la tour. Selon la Cour, le spectacle son-et-lumiĂšre La Mode en images, et notamment « la composition de jeux de lumiĂšre destinĂ©s Ă  rĂ©vĂ©ler et Ă  souligner les lignes et les formes du monument constituait une « crĂ©ation visuelle » originale, et, partant, une Ɠuvre de l'esprit[41]. »

Entretien

Au début des années 1980, Jacques Chirac, alors maire de Paris, lance d'importants travaux de rénovation, accompagnés d'un traitement anticorrosion et d'une campagne de peinture sur l'ensemble de la tour[21].

De 2008 Ă  2014, l’ascenseur du pilier ouest est rĂ©novĂ© pour un coĂ»t global estimĂ© Ă  36 millions d'euros[42].

La 19e campagne de peinture de la tour a lieu de 2009 Ă  2010[43].

En 2010, un modÚle numérique de la tour a été réalisé par le Centre technique des industries mécaniques en collaboration avec DEKRA, pour la Société d'exploitation de la tour Eiffel. Grùce à ce modÚle, il est possible de simuler le comportement de la structure en fonction des efforts appliqués (vent, gel, neige, poids des visiteurs), ou d'anticiper les conséquences des modifications et de mieux planifier l'entretien[44].

En 2012 et 2013, le premier Ă©tage de la tour est rĂ©novĂ© par l'agence Moatti-RiviĂšre. À cette occasion, le bord intĂ©rieur de l'Ă©tage sera prolongĂ© par des dalles transparentes bordĂ©es par un garde-corps vitrĂ©, afin de donner une vue sur le sol[45]. Cette opĂ©ration, financĂ©e en totalitĂ© par la SociĂ©tĂ© d'exploitation de la tour Eiffel, a pour but d'augmenter la frĂ©quentation du 1er Ă©tage, les visiteurs ayant tendance Ă  prĂ©fĂ©rer les autres Ă©tages[45]. La salle de rĂ©ception et de confĂ©rence Gustave-Eiffel sera dĂ©truite puis reconstruite, afin de la moderniser et d'amĂ©liorer la vue depuis l'intĂ©rieur[45]. Le pavillon FerriĂ© sera Ă©galement dĂ©truit puis reconstruit[45].

En 2018, dans le cadre de sa vingtiÚme campagne de peinture, la tour Eiffel fait l'objet d'un « lifting » qui s'avÚre difficile par la présence de plomb - agent anticorrosion de l'époque jusqu'en 1995 - dans les peintures et de rouille, apparue à l'occasion du décapage dans l'enceinte du monument[46] - [21].

En vue des Jeux Olympiques de 2024, la tour Eiffel bĂ©nĂ©ficie d'autres rĂ©novations lancĂ©es en 2018, d'un montant de 60 millions d'euros, que le magazine Marianne dĂ©signe comme des travaux « cache-misĂšre »[21]. En effet, diffĂ©rents rapports d'audit Ă©tablis les derniĂšres annĂ©es dĂ©noncent une « structure mĂ©tallique vieillissante » (sociĂ©tĂ© Dekra), des « phĂ©nomĂšnes de craquelage et d'enrouillement » ne permettant pas de « prĂ©voir une nouvelle application de couche de peinture » (sociĂ©tĂ© Expiris) et il est recensĂ© en outre « 884 dĂ©fauts » dont un grand nombre concernent une « modification de la structure qui met en cause sa durabilité » (sociĂ©tĂ© SLH IngĂ©nierie)[21].

Repeinte en moyenne tous les sept ans, la tour Eiffel devrait connaĂźtre ses prochains travaux en 2030.

Informations diverses

Illuminations de la tour

La tour Eiffel vue de nuit.

La tour Eiffel est rĂ©guliĂšrement animĂ©e par des jeux de lumiĂšre[o 6]. DĂšs 1888, avant mĂȘme son achĂšvement, des feux d’artifice Ă©taient tirĂ©s depuis le deuxiĂšme Ă©tage, et encore maintenant, il est le lieu de rendez-vous des Parisiens Ă  chaque fĂȘte nationale française.

En 1889, et dans un premier temps, les Ă©clairages de la tour se font Ă  l'aide de 10 000 becs de gaz, mais dĂšs l’Exposition universelle de 1900, qui se tient Ă  Paris, ils se font Ă  l’électricitĂ©.

En 1925, AndrĂ© CitroĂ«n fait installer par Fernand Jacopozzi une Ă©norme publicitĂ© lumineuse pour sa marque, s’étendant en hauteur. Les illuminations par 250 000 ampoules en six couleurs figurent neuf tableaux, le dernier Ă©tant le nom « CitroĂ«n » avec un lettrage stylisĂ© version Art dĂ©co. Elle reste en place jusqu'en 1933 bien que la commune ait multipliĂ© par six sa taxe en 1926.

En 1937, pour l’Exposition internationale des arts appliquĂ©s, AndrĂ© Granet conçoit un nouvel Ă©clairage mettant en valeur la structure en dentelle de la tour.

Pour le passage Ă  l'an 2000, la tour a Ă©tĂ© Ă©quipĂ©e d'un faisceau lumineux tournant Ă  la maniĂšre d’un phare rappelant ainsi le projet initial de Gustave Eiffel. En outre, sur toute la hauteur de la tour, un systĂšme de 20 000 flashes est venu complĂ©ter l'Ă©clairage habituel. Ces 20 000 ampoules Ă  baĂŻonnettes crĂ©pitaient tous les jours pendant dix minutes Ă  midi, et de la tombĂ©e de la nuit Ă  une heure du matin, en plus de l’éclairage dorĂ© habituel, elles s’illuminaient pendant cinq minutes Ă  chaque nouveau passage d’heure. Enfin, Ă  une heure du matin, pour clore le spectacle, les ampoules brillaient pendant dix minutes, mais cette fois-ci seules, c’est-Ă -dire sans l’éclairage habituel de la tour.

Certaines illuminations cĂ©lĂšbrent des Ă©vĂ©nements d'une portĂ©e plus internationale. Par exemple, de nouvelles illuminations apparaissent le 22 janvier 2004 pour cĂ©lĂ©brer le nouvel an chinois Ă  Paris. De juillet Ă  dĂ©cembre 2008, Ă  l'occasion de la prĂ©sidence française du conseil de l'Union europĂ©enne, la tour Eiffel fut Ă©clairĂ©e en bleu et, entre le premier et le second Ă©tage, 12 lumiĂšres en forme d'Ă©toiles furent installĂ©es pour Ă©voquer le drapeau europĂ©en. Elle est illuminĂ©e en vert le Ă  l'occasion de l'ouverture Ă  Paris de la COP21.

Depuis peu, les illuminations s'accordent avec l'actualité : dans la nuit du 14 au , les éclairages de la tour s'éteignent, en signe de deuil, aprÚs les attentats survenus la veille[47]. Puis, du 16 au 18 novembre, la face nord-ouest de la tour est éclairée des couleurs tricolores[48]. Ces illuminations sont, par la suite, prolongées jusqu'au 25 novembre[49]. Elle est également illuminée aux couleurs du drapeau belge le 22 mars 2016, aprÚs que des attentats ont frappé le pays.

Le soir du , la tour Eiffel est éteinte aprÚs la mort de l'ancien président de la République Jacques Chirac[50].

Concerts sur ou à cÎté de la tour

La tour a servi de podium Ă  quelques artistes : le , pour le lancement du film Le Jour le plus long, Édith Piaf chante depuis le premier Ă©tage de la tour Eiffel[o 2] devant 25 000 Parisiens. En 1966, pour le lancement de la campagne mondiale contre la faim, Charles Aznavour et Georges Brassens y chantent.

Pour les Ă©vĂ©nements plus spectaculaires, le monument ne peut pas accueillir les artistes : la tour ne sert que d'arriĂšre-plan aux spectacles qui se dĂ©roulent sur le Champ de Mars . Le , Jean-Michel Jarre donne ainsi un concert au pied de la tour Eiffel pour cĂ©lĂ©brer les 50 ans de l'UNESCO, devant plus d'un million de spectateurs[51]. Le , Johnny Hallyday y donne un concert et un spectacle pyrotechnique, devant 600 000 personnes, dont il tirera un disque : 100 % Johnny - Live Ă  la tour Eiffel.

RĂ©pliques

Reproduction de la tour Eiffel (165 m) devant l'hĂŽtel-casino Paris Las Vegas.

Parmi les nombreuses répliques de la tour Eiffel, on peut citer :

  • À Lyon (France), sur la colline de FourviĂšre, se trouve la tour antenne-radio de Lyon, qui rappelle le troisiĂšme Ă©tage de la tour Eiffel par sa construction en treillis mĂ©tallique de la mĂȘme Ă©poque, mais n'a aucun lien avec Gustave Eiffel.
  • À Prague (RĂ©publique tchĂšque), la tour de Petƙín, d'une hauteur de 60 m, s'inspire de la tour Eiffel.
  • À Las Vegas (États-Unis), une rĂ©plique de 165 m de hauteur a Ă©tĂ© construite dans le cadre du complexe hĂŽtelier Paris Las Vegas.
  • À Tokyo (Japon), la tour de Tokyo (東äșŹă‚żăƒŻăƒŒ, Tƍkyƍ tawā, de l'anglais Tokyo Tower) est une tour orange et blanche situĂ©e dans l'arrondissement de Minato. Son concept est fondĂ© sur celui de la tour Eiffel de Paris. Elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par l'architecte TachĆ« Naitƍ.
  • À Hangzhou (Chine) se trouve une rĂ©plique de la Tour Eiffel haute de 108 m.
  • En novembre 1889, le projet de « La grande tour de Londres » de 1200 pieds fait l'objet d'un concours[52] jugĂ© en 1890, dont aucune des 68 propositions n'est retenue[53].

Ventes de tronçons d'escalier

L'escalier hĂ©licoĂŻdal de 1889 reliant Ă  l'origine le deuxiĂšme au troisiĂšme Ă©tage a Ă©tĂ© dĂ©montĂ© en 1983 et dĂ©coupĂ© en 24 morceaux dont 20 ont Ă©tĂ© vendus aux enchĂšres[54]. Certains de ces morceaux sont occasionnellement remis aux enchĂšres comme en 2016, quand François Tajan a adjugĂ© le tronçon numĂ©ro 13, d'une hauteur de 2,60 mĂštres et comptant 14 marches, pour la somme de 523 800 euros[55].

Plate-forme d'observation

Le second niveau du troisiĂšme Ă©tage, appelĂ© parfois quatriĂšme Ă©tage, situĂ© Ă  279,11 m, est la plus haute plate-forme d'observation accessible au public de l'Union europĂ©enne et la plus haute d'Europe, tant que celle de la Tour Ostankino Ă  Moscou culminant Ă  360 m demeurera fermĂ©e au public, Ă  la suite de l'incendie survenu en l'an 2000, l'observatoire du Shard de Londres se situant Ă  245 m et celui de la Fernsehturm de Berlin Ă  204 m.

Cheminée

Cheminée au sud-ouest.

Au sud-ouest du pilier ouest de la tour Eiffel, se trouve une cheminée en briques rouges, parmi des arbustes au sommet d'une fontaine et de grottes artificielles au bord d'un petit étang. Elle date de l'époque de la création de la tour en 1887. Elle servait à alimenter en énergie le chantier du pilier sud durant sa construction.

Victor Lustig : « l'homme qui vendit la tour Eiffel »

En 1925, l'escroc Victor Lustig vend la tour Eiffel pour piĂšces dĂ©tachĂ©es et rĂ©cupĂ©ration, Ă  un ferrailleur[56] - [57]. Ayant lu dans la presse que celle-ci pourrait ĂȘtre bientĂŽt dĂ©molie, il fabrique de faux documents Ă  en-tĂȘte du ministĂšre des Postes et TĂ©lĂ©graphes, organisme alors responsable de la tour, et invite les cinq plus importantes compagnies rĂ©cupĂ©ratrices de mĂ©taux ferreux Ă  l'hĂŽtel de Crillon, place de la Concorde Ă  Paris. Seuls sont censĂ©s ĂȘtre dans la confidence le prĂ©sident de la RĂ©publique, le ministre, le sous-ministre et son chef de cabinet. Se prĂ©sentant comme Ă©tant ces deux derniers, Victor Lustig et son complice Dan Collins conduisent leurs invitĂ©s en limousine Ă  la tour Eiffel et la leur font visiter, puis annoncent au ferrailleur le plus crĂ©dule qu'il a remportĂ© le marchĂ©. Celui-ci ayant payĂ© par chĂšque une avance reprĂ©sentant le quart de la soumission, augmentĂ© d'un pot-de-vin, les deux escrocs encaissent le chĂšque et s'enfuient en Autriche. Revenus Ă  Paris retenter leur chance avec de nouveaux ferrailleurs, ils sont surveillĂ©s par la police et s'Ă©chappent en bateau Ă  New York.

Cet exploit a été repris dans le livre (The Man Who Sold the Eiffel Tower) de James F. Johnson et Floyd Miller, paru en 1961 chez Doubleday[58], dont la traduction française (L'Homme qui vendit la tour Eiffel) a été publiée en 1963 par Calmann-Lévy[59]. En 1964, Claude Chabrol réalise un court-métrage inspiré de cette histoire, L'Homme qui vendit la tour Eiffel, dans le film à sketches Les Plus Belles Escroqueries du monde.

Exploits sportifs

Forestier, vainqueur du « championnat de l'escalier » (1905).

Comme les artistes, les sportifs ont utilisé la tour à la fois pour la publicité qu'elle permet, que pour le défi que peut représenter sa hauteur. Pour beaucoup, il s'agit d'un exploit réalisé sans l'accord préalable de la société exploitant la tour, comme les sauts à l'élastique d'A. J. Hackett et Thierry Devaux, ou Taïg Khris qui établit le record du monde de saut dans le vide en roller en s'élançant d'une plate-forme située au niveau du premier étage de la tour Eiffel. D'autres sont moins risqués mais ont marqué par leur originalité, comme Sylvain Dornon qui monte sur des échasses les marches qui mÚnent au premier étage.

Des manifestations sportives ont aussi marquĂ© l'histoire de la tour. Le 26 novembre 1905, le quotidien Les Sports organise le « championnat de l'escalier » regroupant 227 concurrents. Le vainqueur, un laitier du nom de Forestier, grimpe les 729 marches menant au deuxiĂšme Ă©tage en 3 min 12 s[60].

En avril 1900, Henry Deutsch de la Meurthe offre un prix de 100 000 francs Ă  la premiĂšre machine volante capable de rĂ©aliser, avant octobre 1904, le trajet aller-retour de Saint-Cloud Ă  la tour Eiffel en moins de 30 minutes. , Alberto Santos-Dumont parcourt ce trajet en 30 min 42 s, avec son ballon dirigeable no 6, et remporte le prix. En 1944, peu avant le dĂ©barquement en Normandie, un pilote amĂ©ricain du 357th Fighter Group, William Overstreet, Jr., aux commandes d'un P-51 Mustang passe sous les arches de la tour Eiffel pour abattre un Messerschmitt Bf 109. Ce dernier, touchĂ© Ă  plusieurs reprises par le Mustang, tenta de survoler Paris pour le faire abattre par la Flak[61].

Accidents

La tour Eiffel n’a connu qu'un seul accident mortel durant sa construction[62].

Le 4 fĂ©vrier 1912, Franz Reichelt, un jeune tailleur parisien de 33 ans d’origine autrichienne, dĂ©cide de sauter du premier Ă©tage de la tour Eiffel, soit Ă  quelque cent mĂštres de hauteur, muni d’une voilure de son invention, une combinaison-parachute en toile caoutchoutĂ©e avec ailes d'une surface portante de douze mĂštres carrĂ©s, et de se filmer. Il s’écrase au sol, aprĂšs avoir dĂ©jouĂ© la vigilance des policiers qui s'attendaient Ă  un essai avec un mannequin[63]. L’autopsie montre qu'il est mort d’une crise cardiaque, avant d’avoir touchĂ© le sol[64].

Le 24 fĂ©vrier 1926, Ă  la suite d'un pari avec un AmĂ©ricain, LĂ©on Collot, jeune lieutenant de rĂ©serve de 32 ans du camp d’Orly, dĂ©cide de faire passer son avion Breguet 19 entre les pieds ouest et nord de la tour Eiffel ; malheureusement, Ă  la suite de son passage rĂ©ussi, il se tue en heurtant une antenne TSF[65].

Le 20 mars 1928, un essai de parachute Ă  la tour Eiffel, alors que cette pratique est totalement interdite depuis 1912, va mal tourner, provoquant la mort de Marcel Gayet, un bijoutier de 35 ans, qui va chuter de 80 mĂštres avant de s'Ă©craser au sol, son parachute ne s'Ă©tant pas ouvert, alors qu'il a sautĂ© du 1er Ă©tage de la tour. Le mauvais pliage de son parachute serait en cause[66].

En 2006, selon le Quid, il y avait eu 366 morts depuis l'inauguration de la tour, tous motifs confondus : dĂ©fis sportifs ratĂ©s, accidents, suicides, etc.[39]. Depuis plusieurs dĂ©cennies, la sociĂ©tĂ© exploitant le monument a mis en place un systĂšme de filets de sĂ©curitĂ© empĂȘchant les accidents et dissuadant les aventuriers. MalgrĂ© cela, certains arrivent encore Ă  passer outre et Ă  braver le danger. Ce fut le cas le 17 mai 2005, lorsqu’un NorvĂ©gien de 31 ans se tua vers 22 h en voulant sauter en parachute du deuxiĂšme Ă©tage. MalgrĂ© les protections, il rĂ©ussit Ă  s'Ă©lancer de la tour mais heurta peu aprĂšs les structures du premier Ă©tage, mourant sur le coup[67] - [68]. Le dernier en date, un IsraĂ©lien, s'est suicidĂ© le 24 juin 2012 en sautant dans le vide aprĂšs avoir escaladĂ© la tour jusqu'au-dessus du deuxiĂšme Ă©tage.

Écoulement de l'Ă©lectricitĂ©

La tour Eiffel frappée par la foudre en 1902.

Seize tuyaux de fonte de 50 cm de diamĂštre courant le long des quatre piliers jusque dans la couche aquifĂšre permettent d'Ă©couler l'Ă©lectricitĂ© lorsque la tour Eiffel est frappĂ©e par la foudre[69] - [70].

Émetteurs

La tour Eiffel est l'émetteur principal de diffusion hertzienne de la région parisienne, en particulier pour les programmes de radio FM, auparavant de télévision analogique et aujourd'hui télévision numérique. De nombreuses liaisons sont également réalisées depuis les antennes disposées à son sommet. Plus d'une centaine de faisceaux hertziens assurent la transmission des signaux entre la tour et les différents opérateurs (studios, régies
).

Radio-FM

Le sommet de la tour et les réémetteurs en août 2015.

Une trentaine de programmes FM est diffusée depuis la tour, dont :

Programme Fréquence (MHz) PER (kW)
France Inter87,810
RFI89,010
TSF Jazz89,910
Nostalgie90.410
Chante France90.94
Chérie FM91.310
France Musique91,710
Mouv'92,110
France Culture93,510
Radio Orient94,34
Skyrock96,010
BFM Business96,44
Voltage96,94
Rire et chansons97,410
Sud Radio +99,94
NRJ100,310
Radio Notre Dame / Fréquence protestante100,710
Radio Classique101,110
Radio Nova101,510
Fun Radio101,910
OÜI FM102,34
M Radio102,710
RMC103,110
Virgin Radio103,510
RFM103,910
RTL104,310
Europe 1104,710
FIP105,110
France Info105,510
RTL2105,910
France Bleu Paris107.110
Télévision analogique

Depuis le , la TĂ©lĂ©vision analogique terrestre a cessĂ© d'ĂȘtre utilisĂ©e comme mode de diffusion en rĂ©gion parisienne[71].

Canal + ayant une date de fin d'autorisation de diffusion diffĂ©rente des autres chaĂźnes, son Ă©metteur a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le .

ChaĂźnes Canal[72] Puissance

(PAR)

TF1 25 H 215 kW
France 2 22 H 215 kW
France 3 Paris Île-de-France 28 H 215 kW
Canal + 06 H 104 kW
France 5 / Arte 30 H 100 kW
M6 33 H 100 kW
Télévision numérique

Depuis le 31 mars 2005, la Télévision numérique terrestre (TNT) est diffusée depuis la tour Eiffel. La diffusion depuis la tour est passée au tout numérique le 8 mars 2011.

Multiplex LCN[73] ChaĂźnes Canal Puissance
(PAR)
Diffuseur
R1 2
3
14
27
30
France 2
France 3 Paris Île-de-France
France 4 / Culturebox
France Info
BFM Paris
35H 50 kW TDF
R2 8
15
16
17
18
C8
BFM TV
CNews
CStar
Gulli
25H 51 kW TDF
R3 4
26
41
42
43
45
Canal+
LCI
Paris PremiĂšre
Canal+Sport
Canal+Cinéma
PlanĂšte+
22H 50 kW TDF
R4 5
6
7
9
22
France 5
M6
Arte
W9
6ter
30H 51 kW TDF
R6 1
10
11
12
13
TF1
TMC
TFX
NRJ 12
LCP-Public SĂ©nat
32H 50 kW TDF
R7 20
21
23
24
25
TF1 SĂ©ries Films
La chaüne L'Équipe
RMC Story
RMC DĂ©couverte
Chérie 25
42H 50 kW TDF
R15 31
32
33
34
BDM TV
Télé Bocal
Demain IDF
IDF1
France 24
ViĂ GrandParis
28H 5 kW TDF
L9 81
82
Test UHD1
Test UHD2
26H 1 kW TDF
Répartition des émetteurs de télévision selon leur canal depuis 1935
  • 180 lignes
  • 455 lignes
  • 441 lignes
  • 819 lignes (norme E)
  • 625 lignes (norme L)
  • SECAM L et L'
  • DVB-T MPEG 2
  • DVB-T MPEG 4 AVC
  • DVB-T2 MPEG H HEVC
  • Galerie

    • Panorama Ă  360° de Paris depuis la tour Eiffel.
      Panorama à 360° de Paris depuis la tour Eiffel.

    Notes et références

    Notes

      Références

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      72. LCN = Logical Channel Number.
      1. p. 2
      2. p. 23
      3. p. 7
      4. p. 9
      5. p. 16
      6. p. 18-19
      • Gustave Eiffel, « Une tour de trois cents mĂštres », 1900
      1. p. 12
      2. p. 101-102 et 106-108 à propos des vérins, p. 75 à propos des cales en fer et du tassement du sol
      3. p. 67-68
      4. p. 95

      Annexes

      Ouvrages de Gustave Eiffel

      Couverture de l'ouvrage La Tour de 300 mĂštres. Gustave Eiffel, 1900.

      Bande dessinée

      • « Gustave Eiffel : Le GĂ©ant du fer » par JoĂ«l Alessandra, Eddy Simon et Philippe CoupĂ©rie Eiffel - Éditions 21 g - 2015 – (ISBN 979-10-93111-04-9)

      Autres ouvrages

      • La Tour Eiffel de 300 mĂštres - Tissandier, Gaston - 1889 sur Gallica
      • La Tour Eiffel de 300 mĂštres Ă  l'Exposition universelle de 1889.... Max de Nansouty. Paris : Tignol, 1889, 113 p. : ill. (Ă©puisĂ©)
      • Histoire populaire des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise de la Tour Eiffel. Georges et Jacques Barral. J.Mersch Ă©diteur, 1889.
      • Guide officiel de la Tour Eiffel. Jules Simon. Paris : Chaix, 1893, 64 p. : ill., couv. ill. ; in-8. [PDF] Disponible gratuitement Ă  la BNF, sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103378c.
      • L'Exposition de 1889 et la tour Eiffel, d'aprĂšs les documents officiels. Gombault et Singier. Exposition internationale (1889 ; Paris). Éditeur scientifique.208 p. : ill. ; in-18. [PDF]Disponible gratuitement Ă  la BNF, sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61693x.
      • La Tour Eiffel prĂ©sentĂ©e par Le Corbusier.... Charles Cordat. Paris : Éditions de Minuit, 1955, 191 p.: ill. (Ă©puisĂ©)
      • Une tour nommĂ©e Eiffel. G. Guy. Presses de la CitĂ©, Paris, 1957.Histoire de la Tour Eiffel. Charles Braibant. Paris : Plon, 1964, 252 p. (Ă©puisĂ©)
      • La Tour Eiffel. Roland Barthes et AndrĂ© Martin. Paris : 1964. RĂ©Ă©d. : Paris : CNP/Seuil, 1989, 79 p. (ISBN 2-86754-055-0)
      • Gustave Eiffel. Bertrand Lemoine. Paris, Fernand Hazan, coll. « Architecture », 1984, 136 p. (ISBN 2-85025-067-8) ; en allemand Gustave Eiffel, trad. Mara Huber-Legnani, BirkhĂ€user, coll. « Architektur », BĂąle, 1988 (ISBN 3-7643-1889-9) ; en espagnol Eiffel, trad. Carmen Artal, Stylos, Barcelone, 1986 (ISBN 84-7616-005-4) et Gustave Eiffel, trad. Yago Barja de Quiroga, Akal, coll. « Akal arquitectura », Tres Cantos, 2002 (ISBN 84-460-1699-0)
      • La Sentinelle de Paris. Winnie Denker et Françoise Sagan. Robert Laffont, 1988, 111 p. (Ă©puisĂ©)
      • La Tour de 300 mĂštres. Charles de Bures. Lausanne : AndrĂ© Delcour, 1988, 159 p. : ill. (Ă©puisĂ©)
      • La Tour de Monsieur Eiffel. Bertrand Lemoine. Paris : Gallimard, 1989. - 143 p. : ill.(coll. « DĂ©couvertes Gallimard / Culture et sociĂ©tĂ© : Architecture » (no 62)). (ISBN 2-07-053083-3)
      • The tallest tower: Eiffel and the Belle Ă©poque. Harriss. Washington : Regnery Gateway, 1989 - 256 p. : ill., bibliogr., index. (ISBN 0-89526-764-0). (Ă©puisĂ©)
      • Quid de la Tour Eiffel. Dominique FrĂ©my. Paris : Robert Laffont, 1989, 162 p. : ill., bibliogr. index. (ISBN 2-221-06488-7)
      • La Tour Eiffel, un siĂšcle d'audace et de gĂ©nie. Jean Des Cars et Jean Paul Caracalla. Paris : DenoĂ«l, 1989, 127 p.: ill., bibliogr. (ISBN 2-207-23563-7). (Ă©puisĂ©)
      • Lucien Geindre, « Les fers de la tour Eiffel », dans Le Pays lorrain, 86e annĂ©e, 1989, no 1, p. 42-47 (lire en ligne)
      Couverture du Guide officiel de la tour Eiffel. 1893.
      • La Tour. Lille, universitĂ© Lille-III. 1990. - 198 p. (Revue des Sciences humaines no 218)
      • La fantastique histoire de la Tour Eiffel. Bertrand Lemoine. Ouest-France, Rennes, 1998, 30 p. (ISBN 2-7373-2237-5) ; en anglais The amazing story of the Eiffel tower (ISBN 2-7373-2239-1), en espagnol La fantĂĄstica historia de la Torre Eiffel (ISBN 2-7373-2240-5), en italien La fantastica storia della Torre Eiffel (ISBN 2-7373-2241-3), en allemand Die phantastische Geschichte vom Eiffel Turm (ISBN 2-7373-2238-3), en russe ĐŁĐŽĐžĐČĐžŃ‚Đ”Đ»ŃŒĐœĐ°Ń ĐžŃŃ‚ĐŸŃ€ĐžŃ Đ­ĐčфДлДĐČĐŸĐč Đ±Đ°ŃˆĐœĐž (ISBN 2-7373-2242-1), trad. Entreprises 35. 2016 : nouvelle Ă©dition revue.
      • La Tour Eiffel. Bernard Marrey. Édition du Patrimoine, 2001, 65 p.
      • La Tour Eiffel, cent ans de sollicitude. FrĂ©dĂ©ric Seitz. Belin, 2001. (ISBN 2-7011-2579-0)
      • 36 vues de la Tour Eiffel. Juillard. Christian Desbois, 2002. (ISBN 2-910150-18-6)
      • Tours et dĂ©tours. Wojtek Korsak. Plastic, 2002.
      • Eiffel. Michel Carmona. Fayard, 2002, 635 p. (ISBN 2-213-61204-8)
      • Gustave Eiffel. Daniel Bermond. Perrin, 2002, 502 p. (ISBN 2-262-01515-5)
      • La Tour Eiffel. Marc Gaillard. Flammarion, 2002, 143 p. (ISBN 2-08-200800-2)
      • Le roman de la Tour Eiffel. Robert Bressy. Éditions du Signe, 2004, 50 p.
      • La Tour Eiffel. Photographies Winnie Denker. Texte Bertrand Lemoine. Éditions MengĂšs, 2004. (ISBN 2-85620-441-4)
      • La Tour Eiffel. PubliĂ©e par SEP-TrĂ©sors IDF (Le Parisien et les Éditions Fabbri). Septembre 2005
      Couverture de l'ouvrage L'Exposition de 1889 et la tour Eiffel, d'aprĂšs les documents officiels, 1889.
      • Le MystĂšre de la tour Eiffel (roman). Pascal LainĂ©. Albin Michel-Canal+ Éditions. 2005. - 250 p. (ISBN 2-226-16915-6). Roman adaptĂ© en tĂ©lĂ©film (La LĂ©gende vraie de la tour Eiffel de Simon Brook, 2005)
      • La Tour de 300 mĂštres, rĂ©Ă©dition de l’ouvrage de Gustave Eiffel. Textes (prĂ©face, lĂ©gendes et notice biographique) par Bertrand Lemoine. Taschen, 2006, 160 p. Textes en huit langues. (ISBN 978-3822841488)
      • L'Aventure de la tour Eiffel, rĂ©alisation et financement, Michel Lyonnet du Moutier, Publications de la Sorbonne, coll. Locus Solus, Paris, 2009, 210 p., (ISBN 978-2-85944-628-4)
      • La Tour Eiffel, nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e septembre 2010, prĂ©face de Viviane Hamy, Paris, La DiffĂ©rence. - 192 p., plus de 200 ill. (ISBN 978-2-7291-1897-6)
      • La fabuleuse aventure de la tour Eiffel, Pascal Varejka, Prisma, Paris, 2014, 157 p., (ISBN 978-2-8104-1315-7)
      • J'ai construit la tour en fer, Fabien SabatĂšs, FrĂ©dĂ©ric Douin Editions, 2016, 528 p., (ISBN 2354981619)
      • La tour Eiffel. VĂ©ritĂ©s et lĂ©gendes, François Vey, Perrin, 2018, 256 p.
      • La Naissance de la tour Eiffel. Jean Olivier HĂšron. Actes Sud Junior (Les Comtes des MĂ©tamorphoses) 16 p.- : ill. couleurs
      • Les Rendez-vous de la tour Eiffel. Carole Morgane. Le Cherche-Midi, 367 p. (Photographies de personnalitĂ©s)
      • Tour Eiffel, un voyage immobile. Jean-Paul Lubliner. Collectionneur. (photographies)
      • Paris mystĂ©rieux et insolite. Dominique Lesbros. Éditions De BorĂ©e. (ISBN 2-84494-340-3)
      • La Tour Eiffel, un phare universel. Catherine Orsenne. Éditions Massin. (ISBN 2-7072-0517-6)
      • Jean-Marc Degoulange, La tour Eiffel en guerre (1900-1945), Ă©ditions Pierre de Taillac, 2020.

      Ouvrage pour les jeunes

      • Le Livre de la tour Eiffel. Sylvie Girardet, Claire Merleau-Ponty, Anne Tardy et Nicole Claveloux. Éditions Gallimard, DĂ©couverte Cadet, 93 p. Paris, 1983. (ISBN 2-07-059401-7).

      Catalogues d'exposition

      • Exposition Gustave Eiffel. Ville de Dijon, 1981.
      • Gustave Eiffel et son temps par Bernard Marrey, musĂ©e de la Poste. Paris, 1982.
      • Gustave Eiffel, constructeur par Bertrand Lemoine, tour Eiffel, dĂ©lĂ©gation Ă  l'action artistique de la ville de Paris, 1988. Catalogue : Gustave Eiffel, constructeur : 1832-1923. Bertrand Lemoine, prĂ©f. Jacques Chirac, DĂ©lĂ©gation Ă  l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 63 p. Paris, 1988. (ISBN 2-905118-16-4)
      • 1889, la tour Eiffel et l'exposition universelle. MusĂ©e d'Orsay, 1989.
      • Gustave Eiffel : le magicien du fer. Caroline Mathieu et al. Skira/Flammarion, 2009, 255 p. (ISBN 2081225026)

      Sources

      Pour la partie bibliographie (ouvrages écrits et catalogues d'exposition, hors DVD, bandes dessinées et sites Internet) :

      DVD

      Documents vidéo

      Articles connexes

      Liens externes

      Bases de données et dictionnaires

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