Tour de Tokyo
La tour de Tokyo (東京タワー, Tōkyō tawā, de l'anglais Tokyo Tower) est une tour rouge et blanche située dans l'arrondissement de Minato à Tokyo au Japon. Son concept est fondé sur celui de la tour Eiffel de Paris. Elle a été réalisée par l'architecte Tachū Naitō.
東京タワー
Architecte | |
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Ingénieur | |
Construction |
- |
Ouverture | |
Coût |
2,8 milliards ¥ (8,4 millions de dollars en 1958) |
Statut |
Achevée |
Usage |
Diffusion de la radio et de la télévision, communications, observation |
Patrimonialité |
Élément du patrimoine culturel national du Japon (d) () |
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Hauteur |
Flèche : 332,6 m Dernier étage : 249,9 m |
Surface |
23 100 m2[1] |
Étages |
6 |
Nombre dʼascenseurs |
4 |
Contracteur | |
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Sites web |
(ja + en + zh + ko + th + id) www.tokyotower.co.jp (es) es.tokyotower.co.jp |
La tour mesure 332,6 mètres de haut (soit 2,6 mètres de plus que la tour Eiffel, qui en mesure 330 en comprenant son antenne) ce qui en fait l'une des plus hautes tours en métal du monde. L'édifice ne pèse que 4 000 tonnes, bien moins que les 10 100 tonnes de la tour Eiffel. La construction démarre en 1957 et s'achève en 1958. La tour ouvre au public le 23 décembre de la même année. 176 ampoules réparties à différents endroits éclairent la tour. L'hiver, elle est illuminée en orange, l'été en blanc.
L'antenne dominant la tour s'est tordue lors du séisme du 11 mars 2011.
Histoire
Le 1er février 1953, la chaîne de télévision publique NHK émet pour la première fois, suivie le 28 août par la chaîne commerciale NTV[2]. La croissance rapide du réseau de télévision a poussé le gouvernement japonais à réfléchir à la construction d’une antenne permettant de couvrir Tokyo et ses alentours[3]. La topographie relativement plate de la région du Kantō rendait possible l’utilisation d’une seule antenne, pour peu qu’elle soit assez grande[4]. Cette dernière permet la diffusion de signaux de télévision dans un rayon de 150 km[5].
Le gouvernement a donc décidé de construire une tour qui devait être le symbole de la reconstruction du Japon, encore marqué par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale[5]. Elle se devait de dépasser les références occidentales, comme la tour Eiffel dont elle s’inspire[3]. En raison des risques sismiques dans la région, touchée 30 ans auparavant par un grand séisme, la conception de la tour est revenue à Tachū Naitō, spécialiste de la construction parasismique[3]. Il l'a conçue pour résister à des séismes deux fois plus puissants que le séisme de 1923 de Kantō, mais aussi à des vents supérieurs à 220 km/h[5].
En plus des contraintes naturelles, Hisakichi Maeda, président de la Nihon Denpatō et propriétaire de la tour, voulait qu’elle dépasse l’Empire State Building, qui était alors, du haut de ses 381 mètres (au niveau du toit), la plus haute structure du monde. Cependant, il semble que le manque de fonds et de matériaux ait eu raison de ce projet[5].
La construction débute en juin 1957, sur le site d’un ancien temple bouddhiste[6]. Environ 400 tobi[3], ouvriers spécialisés dans la construction de gratte-ciels, font partie de l’aventure. Sous les ordres de Seita Kurosaki, ils assemblent les 4 000 tonnes[7] de poutres d’acier[8], dont environ un tiers provient de 90 chars de combat américains endommagés pendant la guerre de Corée[6] - [9].
En 19 mois, la tour est érigée et l’assemblage de l’antenne de 90 mètres est terminé le 14 octobre 1958[5]. La tour de Tokyo atteint alors 333 mètres, ce qui en fait la plus haute tour autoportante de l'époque, mais aussi la plus haute tour de Tokyo, loin devant les 40 mètres du bâtiment de la Diète nationale[6]. Sa peinture caractéristique, orange international et blanc, satisfait aux règles de sécurité aérienne[10]. 28 000 litres de peinture sont nécessaires pour peindre la tour dans son intégralité, et cette opération doit être répétée tous les 5 ans[5]. La tour a ouvert ses portes au public dès le 23 décembre 1958 et elle a finalement coûté 2,8 milliards de yens[11].
La tour n'est équipée qu'en 1961 d'antennes radios[10], situées au-dessus du premier observatoire à environ 200 m du sol[7].
Description de la tour étage par étage
Les informations ci-dessous décrivent les principales données techniques de chaque étage, ainsi que les principales curiosités qui s'offrent au visiteur, une fois sur place.
La base
La tour est fondée sur une base carrée de 80 mètres de côté[3]. Un bâtiment composé de quatre niveaux se situe entre les quatre piliers de la tour. Du nom de Foot Town, ce centre commercial abrite différentes attractions.
Un aquarium contenant 50 000 poissons de différentes espèces se trouve au rez-de-chaussée[7]. Au même niveau, le restaurant officiel de la tour, le Tower Restaurant, accueille 400 couverts simultanément[12] et un petit magasin FamilyMart permet de faire des achats de dernière minute. Le 1er étage est occupé par de nombreux restaurants dont ceux des franchises McDonald's et Pizza-La.
Aux 3e, 4e et 5e étages s'étend un parc d'attractions sur le thème de One Piece avec café, boutique et jeux : Tokyo One Piece Tower. Des restaurants et boutiques One Piece se trouvent également au premier étage de la Tour.
Jusqu'en 2013 y figuraient également un musée de cire et une exposition d’hologrammes[7]. Le musée de cire, portant le nom de Tokyo Tower Wax Museum, avait ouvert ses portes en 1970[13]. De nombreuses célébrités comme les Beatles y avaient leurs représentations. L'exposition d'hologrammes portait le nom de Space Wax. Un autre musée, le Guinness World Records Museum, se trouvait à cet étage.
Un petit parc de jeux sur le toit du bâtiment offre une vue différente de la tour[7]. Des jongleurs ainsi que des attractions y distraient les enfants.
L'observatoire principal
L’observatoire principal constitue le premier étage de la tour. Il est situé 145 mètres au-dessus du sol[7] et peut être atteint de deux manières différentes, soit par les ascenseurs, soit par les escaliers, qui sont ouverts exclusivement les weekends et les jours fériés. Afin d'atteindre l'observatoire, les visiteurs doivent gravir 660 marches[14], ils sont récompensés à leur arrivée par la remise d'un certificat de reconnaissance[15]. Les trois ascenseurs sont situés dans un pylône au centre de la tour[12], fournis par Mitsubishi[1].
Bâti sur deux niveaux, l'observatoire abrite au sein du premier une petite salle de concert, le Club333, ainsi qu'un café. Deux fenêtres situées au sol sur les côtés Nord et Est de la tour permettent d'en apprécier la hauteur.
Des tables d'orientation constituées d'écrans tactiles sont situées aux quatre côtés de l'observatoire, et complètent le panorama à 360°. Des jumelles peuvent y être louées et sont utilisables également dans l'observatoire spécial.
Le second niveau est occupé par une boutique de souvenirs et plus surprenant, un temple shintō. Situé à 150 mètres du sol, c'est le plus haut temple shintō des 23 arrondissements spéciaux de Tokyo[16]. Il est censé accorder des faveurs divines aux personnes passant des examens, mais également permettre de réussir en amour ou bien d'être protégé sur la route[16]. C'est aussi à cet étage que se trouve l'ascenseur pour accéder à l'observatoire spécial.
L'observatoire spécial
L’observatoire spécial se situe sous l’antenne principale, à 250 mètres du sol[7]. Un ascenseur vitré permet de parcourir les 100 m séparant les deux observatoires. Une galerie circulaire ponctuée de longues-vues offre une vue panoramique unique sur Tokyo et certains lieux comme le Rainbow Bridge et par beau temps, sur le mont Fuji au sud-ouest.
Un éclairage spécial et des musiques d'ambiance donnent à l'observatoire le style d'un film de science-fiction.
Illuminations
Depuis son inauguration, la tour profite d’un système d’éclairage décoratif. Jusqu’à 1987, seules les arêtes de la tour étaient illuminées. Pendant l'été de l'année 1987, la Nihon Denpatō invita Motoko Ishii, une éclairagiste, à moderniser l'apparence de la tour[17]. Elle métamorphose son éclairage en 1989 par l'installation de 176 projecteurs, éclairant la tour de blanc du 7 juillet au 1er octobre et d'orange du 2 octobre au 6 juillet. La couleur blanche est obtenue par des lampes aux halogénures métalliques, la couleur orange avec des lampes à vapeur de sodium.
Fin 2008, pour célébrer les 50 ans de la tour, Motoko Ishii a conçu un nouvel éclairage : le Diamond Veil ("voile de diamant" en anglais). Des lumières blanches sont placées sur les nœuds de la structure tandis qu'un dégradé, créé par des projecteurs, éclaire la tour de bleu au niveau de l'antenne et de rouge au niveau de la base[18].
Du 11 au 16 avril 2011, soit un mois après le séisme de la côte Pacifique de Tōhoku, la tour affichait grâce à 8 400 diodes électroluminescentes de couleur blanche le message GANBARO NIPPON : « Tiens bon, Japon ». Ce système était rechargé par le biais de panneaux photovoltaïques[19].
Fonctions
14 signaux sont transmis depuis le sommet de la tour : 9 de la télévision (NHK, NTV, TV Asahi, Fuji TV...) et 5 de la radio FM (Tokyo FM, NHK FM...). La tour est équipée de caméras permettant de surveiller le trafic routier et maritime. Elle abrite également des antennes de la Japan Railways.
Tourisme
Le Temple Zōjō-ji se trouve non loin de celle-ci.
Tours métalliques autoportantes plus hautes que la tour de Tokyo (332,6 m)
Nom | Hauteur | Année de construction | Pays | Ville | Commentaire |
---|---|---|---|---|---|
Tokyo Skytree | 634 m | 2012 | Japon | Tokyo | La plus haute antenne radio du monde |
Tour Ostankino | 540 m | 1963 | Russie | Moscou | 3e plus haute tour autoportante du monde |
Tour de télévision de Kiev | 385 m | 1973 | Ukraine | Kiev | |
Tour de radiotélévision de Tachkent | 374,9 m | 1985 | Ouzbékistan | Tachkent | |
Pylônes électriques de la rivière de Yangtze | 346,5 m | 2003 | Chine | Jiangyin | Les deux plus grands poteaux électriques au monde |
Tour du dragon | 336 m | 2000 | Chine | Harbin |
Galerie
- Tour de Tokyo de jour.
- Tour de Tokyo de nuit.
- Vue depuis le haut de la Tour de Tokyo.
- Temple Zōjō-ji avec la Tour de Tokyo en arrière-plan.
- Tour de Tokyo, au 1er janvier 2011.
Notes et références
- (en) « Facts and visitor information on the Tokyo Tower », sur www.great-towers.com (consulté le )
- Jacques Mousseau, « La télévision au Japon », Communication & Langages, vol. 59, no 59, , p. 89-90 (lire en ligne)
- « La Tokyo Tower défie la nature depuis 50 ans », sur 20min.ch, (consulté le )
- (en) « Tokyo Tower vs. Super Tower Crossed Signals », sur colliersinternational.com (consulté le )
- (en) Rob Gilhooly, « The Tower and the story », sur japantimes.co.jp, (consulté le )
- (en) Martin Fackler, « Tokyo Tower goes from futuristic hope to symbol of the good old days », sur nytimes.com, (consulté le )
- (en) « Tokyo Tower Data », sur tokyotower.co.jp (consulté le )
- (en) « Minato Ward, the Home of the Tokyo Tower », sur mtlo.co.jp (consulté le )
- (en) « Tokyo Tower celebrates five decades », sur tokyoreporter.com, (consulté le )
- (en) Masami Ito, « Half century on, Tokyo Tower still dazzles as landmark », sur japantimes.co.jp, (consulté le )
- (en) Stuart Braun, « BIG IN JAPAN Tokyo Tower », sur metropolis.co.jp (consulté le )
- Alexandre Rosa, « Tokyo Tower – la petite sœur japonaise de la Tour Eiffel rouge et blanche », sur travelpics.fr, (consulté le )
- (en) « Wax Museum », sur tokyotower.co.jp, Nippon Television City Corporation (consulté le )
- (en + es) « Tokyo Tower (東京タワー) », sur Takumi Japan, (consulté le )
- (en) « Direct staircase to the Main Observatory (Starting Point) », sur tokyotower.co.jp (consulté le )
- (en) « Great Shinto Shrine of the Tower », sur tokyotower.co.jp (consulté le )
- (ja) « ⑤起死回生のライトアップ », sur yomiuri.co.jp, (consulté le )
- (en) « Diamonds for Tokyo Tower », sur tokyoreporter.com, (consulté le )
- (en) « Tokyo Tower has a new illuminated message, “GANBARE NIPPON” », sur tokyohive.com, (consulté le )
Liens externes
- Sites officiels : (mul) www.tokyotower.co.jp et (es) es.tokyotower.co.jp
- La tour de Tokyo, emblème de la capitale nippone, Nippon.com