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René Clair

René Chomette, dit René Clair, est un réalisateur, scénariste et écrivain français, né le à Paris Ier[1] et mort le à Neuilly-sur-Seine. Il utilise également d'autres pseudonymes, au début de sa vie : René Després comme journaliste et Danceny comme parolier. René Clair a pour frère un autre cinéaste, Henri Chomette.

Il est membre de l'Académie française de 1960 jusqu'à sa mort, occupant le fauteuil 19.

Biographie

Fils d'un savonnier, René Lucien Chomette grandit dans le quartier des Halles à Paris. Il est élève au lycée Montaigne, puis au lycée Louis-le-Grand, où il se lie d'amitié avec Jacques Rigaut. En 1917, il est mobilisé comme ambulancier. En 1918, il devient journaliste à L'Intransigeant sous le pseudonyme de René Després. Il écrit par ailleurs des paroles pour la chanteuse Damia, sous le pseudonyme de Danceny.

Il obtient ensuite des rôles dans divers films : « Le Lys de la vie », Le Sens de la mort, L'Orpheline, Parisette et choisit pour cette occasion le pseudonyme de René Clair. Il devient directeur du supplément cinéma de la revue Théâtre et Comœdia illustré.

En 1922, il s'essaie à la réalisation en devenant l'assistant de Jacques de Baroncelli sur deux films. Cette même année, il commence la rédaction du scénario du Rayon diabolique qu'il tournera en 1923 et qui sortira en 1925 sous le titre Paris qui dort.

Le ballet Relâche, dont Francis Picabia a écrit le livret, doit être monté entretemps au Théâtre des Champs-Élysées dont le directeur, Jacques Hébertot, est également celui de Théâtre et Comœdia illustré. Picabia souhaite qu'on projette un film à l'entracte. C'est René Clair qui sera choisi pour le réaliser. Le film d'inspiration dadaïste, Entr'acte, auquel participent également Marcel Duchamp et Man Ray, fera scandale et assurera la notoriété de Clair.

En octobre 1924, René Clair (debout, à gauche) et Erik Satie (assis), mettant en scène le court-métrage Entr'acte, son tout premier film

Il enchaîne divers films avec un goût prononcé pour un certain fantastique (Paris qui dort, Le Fantôme du Moulin-Rouge et Le Voyage imaginaire qui imposent Albert Préjean, La Proie du vent avec Charles Vanel et Jean Murat) et la comédie Un chapeau de paille d'Italie (d'après Eugène Labiche, Les Deux Timides), tout en s'adonnant à l'écriture : Adams sort chez Grasset en 1926. En 1929, il participe à l'écriture du scénario de Prix de beauté, qu'il devait, initialement, également réaliser, mais qui sera tourné par Augusto Genina, avec Louise Brooks dans le rôle principal.

C'est avec son premier film parlant, Sous les toits de Paris (1930), qu'il acquiert une réputation internationale avec des admirateurs prestigieux (dont Chaplin et Eisenstein), et fixe une certaine image de Paris. Le succès se confirme avec Le Million (1930) et À nous la liberté (1931), satire utopiste de la société industrielle. En 1936, sort Les Temps modernes de Chaplin. La Tobis, société allemande qui produisit À nous la liberté, et qui entretemps (1935) était passée sous le contrôle de Goebbels, décide d'attaquer Chaplin pour plagiat et contrefaçon. Clair s'oppose à cette action, considérant le film de Chaplin, qu'il admire, comme un hommage indirect au sien. La Tobis continuera à poursuivre Chaplin.

Après l'échec du Dernier Milliardaire (1934), René Clair accepte l'offre qui lui est faite d'aller travailler à Londres. Il y renouera brièvement avec le succès public pour Fantôme à vendre en 1935, mais son film suivant, Fausses Nouvelles (1937), remake anglais de Le Mort en fuite, sorti l'année précédente en France, déçoit.

De retour en France fin 1938, il commence à tourner « Air pur » en . Le tournage est interrompu par l'ordre de mobilisation de septembre qui envoie à la guerre divers membres de l'équipe de tournage et le film ne sera jamais terminé. Fin juin 1940, René Clair quitte la France avec femme et enfant, gagne l'Espagne puis le Portugal, et s'embarque pour New York. Le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française puis, quelque temps après, annule cette décision.

René Clair est bien accueilli à Hollywood, où il tournera quatre films : La Belle Ensorceleuse (1940), Ma femme est une sorcière (1942), C'est arrivé demain (1943) et Dix Petits Indiens (1945). Ce dernier est une adaptation des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie.

Il rentre en France en 1946, tourne Le silence est d'or (1947), La Beauté du diable (1949), où il revisite le mythe de Faust et dirige Gérard Philipe pour la première fois, puis Les Belles de nuit (1952).

Reconnu par ses pairs comme ici aux côtés de Federico Fellini (à droite), lors du Festival Mostra de Venise 1955.

En 1955, sort son premier film en couleurs, Les Grandes Manœuvres, qui obtient le Prix Louis-Delluc. Il portera ensuite à l'écran (1957) un roman de René Fallet, La Grande ceinture, transformé en Porte des Lilas où l'on peut voir Georges Brassens dans le rôle d'un chanteur qui lui ressemble. La même année il est élu « Satrape » du Collège de Pataphysique.

En 1960, il est élu à l'Académie française : c'est la seconde fois qu'un cinéaste en tant que tel y fait son entrée, (le premier étant Marcel Pagnol en 1946). Au même moment, la Nouvelle Vague bouleverse les règles d'un cinéma de studios dont il était devenu le représentant le plus prestigieux (célébré par les grands critiques de sa génération, de Georges Sadoul à André Bazin).

Il alterne ensuite la participation à des films à sketches (La Française et l'Amour en 1960 et Les Quatre Vérités en 1962), et à des longs métrages : Tout l'or du monde (1961) avec Bourvil, puis Les Fêtes galantes qui sortira en 1965 et sera son dernier film.

René Clair se consacre ensuite à l'écriture et à la mise en scène théâtrale. Il remonte, entre autres, Relâche de Francis Picabia en 1970, et touche à l'opéra avec Orphée et Eurydice en 1973, présenté à l'Opéra de Paris.

En 1974, il est président du jury du Festival de Cannes. Il crée la pièce La Catin aux lèvres douces au Théâtre de l'Odéon et s'intéresse à la bande dessinée pour le compte de l'Académie française (Séance publique annuelle des Cinq académies, ).

Il meurt le et est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine. Son épouse, Bronia, est décédée en 2004[2]. Dans cette commune, il vivait 11 bis avenue de Madrid, où une plaque commémorative lui rend hommage.

Plaque 11 bis avenue de Madrid à Neuilly-sur-Seine, où il vécut de 1932 à sa mort.

Filmographie

Comme réalisateur

Comme scénariste

Sauf indication contraire, les films sont réalisés par René Clair.

Comme acteur

Théâtre

Adaptation

Metteur en scène

Ĺ’uvres Ă©crites

Romans

  • Adams, Paris, Grasset, 1926.
  • La Princesse de Chine, suivi de De fil en aiguille, Paris, Grasset, 1951.

Nouvelles

  • Jeux du hasard, Paris, Gallimard, 1976.

Théâtre

  • L’Étrange Ouvrage des cieux, Paris, Gallimard, coll. "Le Manteau d'Arlequin", 1972.

Critiques

  • RĂ©flexion faite, Paris, Gallimard, 1951.
  • CinĂ©ma d’hier, cinĂ©ma d’aujourd’hui, Paris, Gallimard, 1970, coll. "IdĂ©es".

Scénarios

  • ComĂ©dies et commentaires (Le silence est d'or, La BeautĂ© du diable, Les Belles de nuit, Les Grandes ManĹ“uvres, Porte des lilas), Paris, Gallimard, 1959.
  • Tout l'or du monde, Paris, Gallimard, 1961.

Autres

  • Une supposition, chanson folklorique, recueillie par RenĂ© Clair, satrape & mise en notation moderne par Georges van Parys, Collège de Pataphysique, 2 clinamen LXXXV [1958].
  • Gabriel Dauchot, Éditions Galerie 55, Cannes, 1959.
  • Discours de rĂ©ception de M. RenĂ© Clair Ă  l'acadĂ©mie française et rĂ©ponse de M. Jacques de Lacretelle, Paris, Gallimard, 1962.

DĂ©corations et titres honorifiques

Plaque du square René-Clair à Lyon.

Depuis 1994 le prix René-Clair distingue un cinéaste pour l’ensemble de son œuvre.

La place René-Clair, à Épinay-sur-Seine, lui rend hommage.

Sa sépulture à Neuilly-sur-Seine.

Annexes

Documents et bibliographie critique

  • Denise Bourdet, RenĂ© Clair, dans: Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957
  • BarthĂ©lĂ©my Amengual, RenĂ© Clair, Paris, Seghers, 1963, coll. "CinĂ©ma d'aujourd'hui".
  • RenĂ© Clair, catalogue de l'exposition du Palais de Chaillot, janvier-, Paris, La CinĂ©mathèque française.
  • Olivier Barrot, RenĂ© Clair ou Le Temps mesurĂ©, Édition 5 Continents, 1985, coll. "Bibliothèque du CinĂ©ma".
  • Pierre Billard, Le Mystère RenĂ© Clair, Paris, Plon, 1998.
  • « RenĂ© Clair [numĂ©ro thĂ©matique] », 1895, revue d'histoire du cinĂ©ma, no 25,‎ , p. 239 p. (lire en ligne)
  • NoĂ«l Herpe, Le Film dans le texte : l'Ĺ“uvre Ă©crite de RenĂ© Clair, Paris, Jean-Michel Place, 2001; (dir.) RenĂ© Clair ou le cinĂ©ma Ă  la lettre, AFRHC, 2000; numĂ©ro spĂ©cial de la revue 1895, AFRHC, 1998.
  • NoĂ«l Herpe (dir.) et Emmanuelle Toulet (dir.), RenĂ© Clair ou le cinĂ©ma Ă  la lettre, Paris, AFRHC, 2000.

Liens externes

Notes et références

  1. Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance no 1/846/1898, avec mentions marginales du mariage en 1928 avec Braindel Jerlmutter, et du décès. Autre mention marginale : « Clair » est devenu son nom légal par décret du 15 décembre 1967.
  2. « CLAIR René (René Chomette : 1898-1981) - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )
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