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Georges Brassens

Georges Brassens (/ʒɔʁʒ bʁa.sɛ̃s/), nĂ© le Ă  SĂšte (HĂ©rault) et mort le Ă  Saint-GĂ©ly-du-Fesc (HĂ©rault), est un auteur-compositeur-interprĂšte français.

Georges Brassens
Georges Brassens au Théùtre national populaire en 1966.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Georges Charles Brassens
Nationalité
Activité
Période d'activité
signature de Georges Brassens
Signature de Georges Brassens.
Plaque commémorative à SÚte.

Auteur de plus de deux cents chansons — parmi lesquelles Chanson pour l'Auvergnat, La Mauvaise RĂ©putation, Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Les Copains d'abord, Supplique pour ĂȘtre enterrĂ© Ă  la plage de SĂšte, Les Trompettes de la renommĂ©e, etc. — il met Ă©galement en musique des poĂšmes de François Villon, Victor Hugo, Paul Verlaine, Francis Jammes, Paul Fort, Antoine Pol, ThĂ©odore de Banville, ou encore Louis Aragon.

Il reçoit le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1967.

Biographie

Maison natale de Brassens Ă  SĂšte.

Georges Charles Brassens naĂźt le au numĂ©ro 54 de la rue de l'Hospice (rebaptisĂ©e rue Georges-Brassens en 1982), dans un quartier populaire du port de Cette[1] (le nom de la ville n'est orthographiĂ© SĂšte qu’en 1928[2], un changement de graphie qu'il Ă©voque comme Ă©tant Ă  l'origine de sa « premiĂšre tristesse d'Olympio » dans la chanson Jeanne Martin[3]).

Dans la maison familiale[note 1], il est entourĂ© de sa mĂšre, Elvira (nĂ©e Dagrosa, 1887-1962), de son pĂšre, Jean-Louis (1881-1965, maçon, comme ses parents l'Ă©taient avant lui), de sa demi-sƓur Simone Comte (1912-1994), nĂ©e du premier mariage de sa mĂšre, et de ses grands-parents paternels, Jules et Marguerite (nĂ©e Josserand), natifs de Castelnaudary[4].

Sa mĂšre, dont les parents sont originaires de Marsico Nuovo dans la rĂ©gion de la Basilicate en Italie du Sud[5], est une catholique d'une grande dĂ©votion. Veuve de guerre d'Alphonse Comte, tonnelier tuĂ© au front[6] (-), pĂšre de Simone, la demi-sƓur de Georges, Elvira Ă©pouse en 1919 Jean-Louis Brassens, un entrepreneur de maçonnerie. Le pĂšre de Georges est un homme paisible, gĂ©nĂ©reux, libre-penseur, anticlĂ©rical (il refusera d'assister Ă  la communion de son fils[7]) et dotĂ© d'une grande indĂ©pendance d'esprit. Deux caractĂšres trĂšs diffĂ©rents qu'une chose rĂ©unit : le goĂ»t de la chanson. D’ailleurs, tout le monde chante Ă  la maison. Sur le gramophone, les disques de Mireille, Jean Nohain, Tino Rossi ou Ray Ventura et ses CollĂ©giens.

Les années 1930 : SÚte

Selon le souhait de sa mĂšre, Ă  l'Ăąge de quatre ans Georges commence sa scolaritĂ© dans l’institution catholique des sƓurs de Saint-Vincent. Il en sort deux ans aprĂšs pour entrer Ă  l’école communale, selon le dĂ©sir de son pĂšre. À douze ans, il entre au collĂšge[note 2]. Georges est loin d’ĂȘtre un Ă©lĂšve studieux. Ses amis le dĂ©crivent comme plutĂŽt rĂȘveur en classe[note 3]. Mais, aprĂšs l'Ă©cole, il prĂ©fĂšre les jeux, les bagarres, les bains de mer et les vacances. Afin que son carnet de notes soit meilleur, sa mĂšre lui refuse des cours de musique. Il ignorera donc tout du solfĂšge, mais cela ne l’empĂȘche pas de griffonner des chansonnettes sur ses premiers poĂšmes.

Alphonse Bonnafé

En 1936, il s'ouvre Ă  la poĂ©sie grĂące Ă  son professeur de français, Alphonse BonnafĂ©, alias « le Boxeur ». L’adolescent s’enhardit jusqu'Ă  lui soumettre quelques-uns de ses bouts-rimĂ©s. Loin de le dĂ©courager, l'enseignant lui conseille plus de rigueur et l'intĂ©resse Ă  la technique de versification et Ă  l'approche de la rime[8]. À la poĂ©sie et Ă  la chanson populaire s’ajoute sa passion pour les rythmes nouveaux, venus d’AmĂ©rique, qu’il Ă©coute Ă  la TSF : le jazz. En France, Charles Trenet conjugue tout ce qu'il aime. Il sera un modĂšle.

« On Ă©tait des brutes, on s'est mis Ă  aimer [les] poĂštes. [
] Et puis, grĂące Ă  ce prof, je me suis ouvert Ă  quelque chose de grand. Alors, j’ai voulu devenir poĂšte
[9] »

Mauvaise réputation

Brassens en 1964 avec une de ses fameuses pipes.

Son intĂ©rĂȘt croissant pour la poĂ©sie ne lui ĂŽte pas le goĂ»t pour les « quatre cents coups ». À 16 ans, au printemps 1938, il se trouve mĂȘlĂ© Ă  une fĂącheuse aventure. Dans le dessein de se faire de l'argent de poche, la bande de copains dont il fait partie commet quelques larcins dont les proches sont les principales victimes. Georges, de son cĂŽtĂ©, subtilise une bague et un bracelet de sa sƓur. Ces vols rĂ©pĂ©tĂ©s mettent la ville en Ă©moi. Lorsque la police arrĂȘte enfin les coupables, l’affaire fait scandale. Indulgent, Jean-Louis Brassens ne lui adresse aucun reproche quand il va le chercher au poste de police. Pour saluer l’attitude de son pĂšre, il en fera une chanson : Les Quatre Bacheliers. « Mais je sais qu'un enfant perdu [
] a de la chance quand il a, sans vergogne, un pĂšre de ce tonneau-lĂ  ». Par Ă©gard pour son pĂšre, il ne la chantera qu’aprĂšs sa mort.

« Je crois qu'il m'a donnĂ© lĂ  une leçon qui m'a aidĂ© Ă  me concevoir moi-mĂȘme : j'ai alors essayĂ© de conquĂ©rir ma propre estime. [
] J'ai tentĂ©, avec mes petits moyens, d'Ă©galer mon pĂšre. Je dis bien tenté [10] »

Pour sa part, cette mĂ©saventure se solde, en 1939, par une condamnation Ă  une peine d'emprisonnement avec sursis[note 4]. Il ne retourne pas au collĂšge. Il passe l’étĂ© reclus dans la maison et se laisse pousser la moustache. Le , la guerre contre l'Allemagne est dĂ©clarĂ©e. Il pourrait devenir maçon auprĂšs de son pĂšre, mais peine perdue, il ne se satisfait pas de cette perspective. Il persuade ses parents de le laisser quitter SĂšte, oĂč sa rĂ©putation est ternie, et aller tenter sa chance Ă  Paris.

Paris

En fĂ©vrier 1940, Georges est hĂ©bergĂ©, comme convenu avec ses parents, chez sa tante maternelle Antoinette Dagrosa, dans le 14e arrondissement[note 5]. Chez elle il y a un piano. Il en profite pour apprendre l’instrument Ă  l’aide d’une mĂ©thode, malgrĂ© sa mĂ©connaissance du solfĂšge. Pour ne pas vivre Ă  ses dĂ©pens, comme promis il recherche un emploi. Il obtient celui de manƓuvre dans un atelier des usines Renault. Cela ne dure pas ; le 3 juin, Paris et sa rĂ©gion sont bombardĂ©s et l’usine de Billancourt est touchĂ©e. Le 14, l’armĂ©e allemande entre dans la capitale. C’est l’exode. Georges retourne dans sa ville natale. Une fois l’étĂ© passĂ©, certain que son avenir n'est pas lĂ , il revient chez sa tante dans un Paris occupĂ© par la Wehrmacht. Tout travail profitant maintenant Ă  l'occupant, il n'est plus question pour lui d'en rechercher.

Georges passe ses journĂ©es Ă  la bibliothĂšque municipale du quartier. Conscient de ses lacunes en matiĂšre de poĂ©sie, il apprend la versification et lit Villon, Baudelaire, Verlaine, Hugo et tant d’autres. Il acquiert ainsi une certaine culture littĂ©raire qui le pousse Ă  Ă©crire ses premiers recueils de poĂ©sie : Les Couleurs vagues, Des coups d'Ă©pĂ©e dans l'eau, annonçant le style des chansons Ă  venir et À la venvole[note 6], dans laquelle son anarchisme se fait jour. Ce dernier opuscule est publiĂ© en 1942, grĂące Ă  l'argent de ses proches : ses amis, sa tante et mĂȘme une amie de celle-ci, une couturiĂšre nommĂ©e Jeanne Planche nĂ©e Le Bonniec, qui apprĂ©cie beaucoup ses chansons.

Basdorf

En fĂ©vrier 1943, l'Allemagne nazie impose au gouvernement de Vichy la mise en place d’un service du travail obligatoire (STO). Georges, 21 ans, est convoquĂ© Ă  la mairie du 14e arrondissement oĂč il se prĂ©sente et oĂč il reçoit sa feuille de route. De sĂ©vĂšres mesures de reprĂ©sailles Ă©taient prĂ©vues pour les rĂ©fractaires. Nombre d'entre eux rejoignirent les maquis et devinrent rĂ©sistants, d'autres se cachĂšrent sous de faux noms. Le 8 mars, Georges Brassens se trouve Ă  la gare de l’Est pour se rendre en Allemagne, vers le camp de travailleurs de Basdorf, prĂšs de Berlin. LĂ -bas, il travaille dans la manufacture de moteurs d’avion BMW.

On le voit souvent plongĂ© dans des bouquins ou Ă©crivant des chansons, qui divertissent ses compagnons, et la suite d’un roman commencĂ© Ă  Paris, Lalie Kakamou. Il lie des amitiĂ©s, auxquelles il restera fidĂšle tout au long de sa vie – notamment avec AndrĂ© Larue, RenĂ© Iskin et, plus particuliĂšrement, Pierre OntĂ©niente, le bibliothĂ©caire du camp, Ă  qui il emprunte rĂ©guliĂšrement des livres.

En mars 1944, Georges Brassens bĂ©nĂ©ficie d’une permission de quinze jours[note 7] pour maladie grave[11]. C’est une aubaine Ă  saisir : il ne retournera pas en Allemagne.

Jeanne

« Georges Brassens habita cette impasse de 1944 à 1966, il y écrivit ses premiÚres chansons »
Plaque commémorative à l'entrée de l'impasse Florimont.
no 9, impasse Florimont, avec les statues de chats et la plaque commémorative avec bas-relief réalisée par Renaud et fixée en 1994[12].

À Paris, il lui faut trouver une cachette car il est impossible de passer Ă  travers les filets de la Gestapo en restant chez la tante Antoinette. Jeanne Planche, de trente ans son aĂźnĂ©e, accepte d'hĂ©berger ce neveu encombrant. Avec son mari Marcel, elle habite une maison extrĂȘmement modeste au 9, impasse Florimont. Georges s’y rĂ©fugie le , en attendant la fin de la guerre. On se lave Ă  l’eau froide, il n’y a ni gaz ni Ă©lectricitĂ© (donc pas de radio), ni le tout-Ă -l'Ă©gout. Dans la petite cour, une vraie mĂ©nagerie : chiens, chats, canaris, tortues, buse
 et la fameuse cane qu'il cĂ©lĂ©brera dans une chanson. Il est loin de se douter qu’il y restera vingt-deux ans.

Dans ce cocon, Ă  cause de l'absence d'Ă©lectricitĂ© il se lĂšve et se couche avec le soleil (rythme qu'il gardera la majeure partie de sa vie), poursuit l'Ă©criture de son roman et compose des chansons en s’accompagnant d’un vieux banjo.

« J'y étais bien, et j'ai gardé, depuis, un sens de l'inconfort tout à fait exceptionnel[13]. »

Cinq mois plus tard, le 25 aoĂ»t, c’est la libĂ©ration de Paris. La libertĂ© soudainement retrouvĂ©e modifie peu ses habitudes. Avec leur consentement, il se fixe Ă  demeure chez les Planche. Sa carte de bibliothĂšque rĂ©cupĂ©rĂ©e, Brassens reprend son apprentissage de la poĂ©sie et s’adonne Ă  nouveau Ă  la littĂ©rature.

La fin de la guerre, signée le , marque le retour à Paris des copains de Basdorf. Avec ses amis retrouvés, Brassens projette la création d'un journal à tendance anarchiste, Le Cri des gueux. AprÚs la sortie du premier numéro le projet tourne court faute de financement suffisant.

ParallĂšlement il monte avec Émile Miramont (un copain sĂ©tois) et AndrĂ© Larue (rencontrĂ© Ă  Basdorf) le « Parti prĂ©historique » qui vise surtout Ă  tourner en dĂ©rision les autres partis politiques et prĂ©conise un retour Ă  un mode de vie plus simple. Ce parti ne verra jamais le jour, en raison de l’abandon de Miramont[note 8].

Avec l’aide financiĂšre de Jeanne, il achĂšte la guitare d’un ami. Elle lui sera volĂ©e[14].

En 1946, il hérite du piano de sa tante Antoinette, morte en juillet. Cette année-là il ressent ses premiers maux de reins accompagnés de crises de coliques néphrétiques.

Le libertaire

Antimilitariste[15] et anticlĂ©rical[16], il se lie en 1946 avec des militants libertaires (notamment avec le peintre Marcel Renot et le poĂšte Armand Robin) et lit MikhaĂŻl Bakounine, Pierre-Joseph Proudhon et Pierre Kropotkine. Ces lectures et ces rencontres le conduisent Ă  s'impliquer dans le mouvement et Ă©crire quelques chroniques dans le journal de la FĂ©dĂ©ration anarchiste[17], Le Libertaire (depuis les annĂ©es 1950 Le Monde libertaire), sous les pseudonymes de GĂ©o CĂ©dille, Charles Brenns, Georges, Charles MalpayĂ©, PĂ©pin Cadavre ou encore Gilles Colin[18] - [19] - [20]. Il y exerce Ă©galement un double emploi non rĂ©munĂ©rĂ© de secrĂ©taire de rĂ©daction et de correcteur[19]. Ses articles sont virulents, teintĂ©s d'humour noir, envers tout ce qui porte atteinte aux libertĂ©s individuelles. La violence de sa prose ne fait pas l’unanimitĂ© auprĂšs de ses collĂšgues.

Il collabore également, périodiquement, au bulletin de la CNT, la Confédération nationale du travail[19].

En juin 1947, il quitte la Fédération en gardant intacte sa sympathie pour les anarchistes (plus tard, Brassens ira réguliÚrement se produire bénévolement dans les galas organisés par Le Monde libertaire).

Son roman achevĂ© en automne est publiĂ© Ă  compte d’auteur. Lalie Kakamou est devenu La Lune Ă©coute aux portes. Il est publiĂ© par la NRF, mais sa couverture plagie, par provocation, celles de la maison Gallimard. Brassens adresse une lettre Ă  l’éditeur concernĂ© pour signaler cette facĂ©tie. Contre toute attente, il n’y aura aucune rĂ©action.

PĂŒppchen

Pour ne pas attiser la jalousie de Jeanne, Georges a vĂ©cu des amourettes clandestines. Il y eut en particulier Jo (Josette), ĂągĂ©e de dix-sept ans (-). Une relation tumultueuse qui lui inspira peut-ĂȘtre quelques chansons : Une jolie fleur, P
 de toi et, en partie, Le Mauvais Sujet repenti (modification de Souvenir de parvenue dĂ©jĂ  Ă©crite Ă  Basdorf). Un document vidĂ©o, Le Bout du cƓur, nous montre une version primitive d'Une jolie fleur.

En 1947, il rencontre Joha Heiman (1911-1999). La Blonde Chenille comme il la surnomme habite Ă  quelques mĂštres de chez Jeanne, rue Pauly[21]. NĂ©e Ă  Tallinn, en Estonie[22], elle est son aĂźnĂ©e de neuf ans — affectueusement, il l'appelle « PĂŒppchen », petite poupĂ©e en allemand, mais ils l'orthographieront tous les deux « PĂŒpchen » (c'est le nom gravĂ© sur leur tombe)[23]. Ils ne se marieront jamais ni ne cohabiteront. Il lui Ă©crira J’ai rendez-vous avec vous, Je me suis fait tout petit (devant une poupĂ©e), Saturne, Rien Ă  jeter et La Non-Demande en mariage. Morte le , dix-huit ans aprĂšs lui, elle est enterrĂ©e Ă  ses cĂŽtĂ©s.

Ses talents de poÚte et de musicien sont arrivés à maturité. De nombreuses chansons sont déjà écrites. Pratiquement toutes celles de cette époque qu'il choisira d'enregistrer deviendront célÚbres, comme Le Parapluie, La Chasse aux papillons, J'ai rendez-vous avec vous, Brave Margot, Le Gorille, Il n'y a pas d'amour heureux (poÚme d'Aragon, mis en musique par Brassens sur une mélodie qui sera réutilisée pour La PriÚre, poÚme de Francis Jammes).

La personnalité de Brassens a déjà ses traits définitifs : la dégaine d'ours mal léché, la pipe et la moustache, le verbe imagé et frondeur et pourtant étroitement soumis au carcan d'une métrique et d'un classicisme scrupuleux, le goût des tournures anciennes, le culte des copains et le besoin de solitude, une culture littéraire et chansonniÚre pointue (il s'amuse à combiner l'usage de l'argot et celui d'un langage chùtié faisant appel à l'imparfait du subjonctif, par exemple dans Le Gorille), un vieux fonds libertaire, hors de toute doctrine établie, mais étayé par un individualisme aigu, un antimilitarisme viscéral, un anticléricalisme profond aussi bien qu'un sens du sacré, et un mépris total du confort, de l'argent et de la considération. Il ne changera plus.

Les années 1950 : de Patachou à Bobino

Brassens en 1952.

En 1951, Brassens rencontre Jacques Grello, chansonnier et pilier du Caveau de la RĂ©publique qui, aprĂšs l'avoir Ă©coutĂ©, lui offre sa propre guitare et lui conseille, plutĂŽt que du piano, de s’accompagner sur scĂšne avec cet instrument[24]. Ainsi « armĂ© », il l'introduit dans divers cabarets pour qu'il soit auditionnĂ©. Alors, il compose d'abord sur piano ses chansons qu'il transcrit pour guitare.

Sur scĂšne, Brassens ne s’impose pas. IntimidĂ©, paralysĂ© par le trac, suant, il est profondĂ©ment mal Ă  l'aise. Il ne veut pas ĂȘtre chanteur, il prĂ©fĂ©rerait proposer ses chansons Ă  des chanteurs accomplis, voire Ă  des vedettes de la chanson. Il se produit alors dans quelques cinĂ©mas parisiens, tel le Batignolles, rue La Condamine, oĂč, entre les actualitĂ©s et le film, il interprĂšte trois de ses premiers succĂšs, Le Parapluie, Chanson pour l'Auvergnat et Le Gorille.

Patachou

AprĂšs plusieurs auditions infructueuses, Brassens est dĂ©couragĂ©. Roger ThĂ©rond et Victor Laville, deux copains sĂ©tois, journalistes du magazine Paris Match, viennent le soutenir et tentent de l'aider, dans la mesure de leurs moyens. Ils lui obtiennent une audition chez Patachou, le jeudi , dans le cabaret montmartrois de la chanteuse[note 9]. Le jour dit, et au bout de quelques chansons, Patachou est conquise. Enhardi, Brassens lui propose ses chansons. Elle ne dit pas non et l'invite mĂȘme Ă  se produire dans son cabaret dĂšs que possible[25]. Les jours suivants, malgrĂ© son trac, Georges Brassens chante effectivement sur la scĂšne du restaurant-cabaret de Patachou. Pour le soutenir, Pierre Nicolas, bassiste dans l'orchestre de la chanteuse, l’accompagne spontanĂ©ment[note 10].

Jacques Canetti

Quand Patachou parle de sa découverte, elle ne manque pas de piquer la curiosité du directeur du théùtre des Trois Baudets, Jacques Canetti, également directeur artistique pour la firme phonographique Philips. Le , il se rend au cabaret Chez Patachou pour écouter le protégé de la chanteuse. Emballé, il convainc le président de Philips de lui signer un contrat. Le quotidien France-Soir, des 16-, proclame en gros titre : « Patachou a découvert un poÚte ! »

Le 19 mars, l’enregistrement du Gorille et du Mauvais sujet repenti s’effectue au studio de la Salle Pleyel. Certains collaborateurs, offusquĂ©s par Le Gorille, s’opposent Ă  ce que ces chansons sortent sous le label de Philips. Une porte de sortie est trouvĂ©e par le biais d’une nouvelle marque qui vient d’ĂȘtre acquise : Polydor. D'avril Ă  novembre, neuf chansons sortiront sur disques 78 tours. L'une d'elles, Le Parapluie, est remarquĂ©e par le rĂ©alisateur Jacques Becker qui l'utilise pour son film Rue de l'Estrapade. ÉditĂ©e sur disque en mĂȘme temps que la sortie du film en salle, elle est distinguĂ©e par l’AcadĂ©mie Charles-Cros l’annĂ©e suivante en obtenant le Grand Prix du disque 1954[note 11].

Le 6 avril, Brassens fait sa premiĂšre Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e Ă  la RTF. Il chante La Mauvaise RĂ©putation devant le public de l’Alhambra. Du au , il fait sa premiĂšre tournĂ©e en France, en Suisse et en Belgique, avec Patachou et Les FrĂšres Jacques.

Il est engagé à partir du mois de septembre aux Trois Baudets ; le théùtre ne désemplit pas. Dans le public, les chansons comme Hécatombe[note 12] - [26] et Le Gorille scandalisent les uns, ravissent les autres. Ces controverses contribuent à faire fonctionner le bouche à oreille. DÚs lors, Georges Brassens gravit les échelons du succÚs et de la notoriété. En 1953, tous les cabarets le demandent et ses disques commencent à bien se vendre. Son premier passage à Bobino, sa salle de prédilection, « l'usine » comme il se plaisait à le dire, « à quatre pas de sa maison » se fera en , avec l'accord du directeur des Trois Baudets (Jacques Canetti) ; son deuxiÚme passage a lieu en , mais pas encore en vedette.

Lui qui longtemps a hĂ©sitĂ© entre une carriĂšre de poĂšte et celle d’auteur-compositeur est maintenant lancĂ© dans la chanson. Loin de juger la chanson comme une expression poĂ©tique mineure, il considĂšre que cet art demande un Ă©quilibre parfait entre le texte et la musique et que c’est un don qu’il possĂšde, que de placer un mot sur une note [27]. ExtrĂȘmement exigeant, il s’attache Ă  Ă©crire les meilleurs textes possibles. Jamais satisfait, il les remanie maintes fois : il change un mot, peaufine une image, jusqu'Ă  ce qu'il estime avoir atteint son but.

Patachou, qui a mis avec succĂšs plusieurs chansons de son poulain Ă  son rĂ©pertoire, enregistre neuf titres le , au studio Chopin-Pleyel, pour l’album Patachou
 chante Brassens. Pour ce disque, il lui a donnĂ© une chanson en exclusivitĂ© : Le Bricoleur (BoĂźte Ă  outils) et interprĂšte en duo avec elle la chanson Maman, Papa.

René Fallet

SĂ©duit par les chansons qui passent Ă  la radio, l’écrivain RenĂ© Fallet va l’écouter un soir aux Trois Baudets. Il en sort ravi et son enthousiasme le pousse Ă  publier un article dithyrambique dans Le Canard enchaĂźnĂ© du : « Allez, Georges Brassens ! »

« La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sĂšche au soleil, de coup de poing sur le kĂ©pi, une voix qui va aux fraises, Ă  la bagarre et
 Ă  la chasse aux papillons. »

TouchĂ©, Brassens lui Ă©crit pour le remercier et lui demander de venir le voir aux « Trois Baudets ». Leur rencontre sera le dĂ©but d’une amitiĂ© qui durera le restant de leur vie.

Pierre Nicolas

Son second roman, La Tour des miracles, est publiĂ© en , aux Ă©ditions des Jeunes Auteurs rĂ©unis, dirigĂ©es par Jean-Pierre Rosnay, qui est aussi l'auteur de la prĂ©face. Son premier album, Georges Brassens chante les chansons poĂ©tiques (
 et souvent gaillardes) de
 Georges Brassens, sort chez Polydor en octobre. Devenu vedette, il triomphe en tĂȘte d’affiche de Bobino (du 16 au ).

En 1954, c'est au tour de l’Olympia (du au et du au ). Pour cette grande scĂšne, il fait appel Ă  Pierre Nicolas pour l’accompagner Ă  la contrebasse, marquant ainsi le dĂ©but d’une collaboration qui durera presque trente ans. Le bassiste sera dĂ©sormais de toutes les scĂšnes et de tous les enregistrements. Bobino (du au ) achĂšve cette annĂ©e qui a vu la publication, en octobre, de La Mauvaise RĂ©putation, recueil oĂč sont rĂ©unis des textes en prose et en vers, dont une piĂšce de thĂ©Ăątre : Les Amoureux qui Ă©crivent sur l’eau.

Gibraltar

Avec le succĂšs, l’argent commence Ă  entrer et il faut faire face Ă  la gestion du mĂ©tier. En 1954, Pierre OntĂ©niente, le copain de Basdorf, a acceptĂ© de l’aider sans contrepartie pour s’occuper de ses affaires. Avant de franchir le pas et de s'engager plus avant, il fait son apprentissage auprĂšs de Ray Ventura, l'Ă©diteur de Georges.

En 1955, Brassens fait l’acquisition de la maison des Planche et de celle qui lui est mitoyenne pour l’agrandir. L’eau et l’électricitĂ© installĂ©es, il la leur offre. La vie continue comme avant. Cette mĂȘme annĂ©e, il rencontre Paul Fort, poĂšte qu’il admire et qu’il a chantĂ© Ă  ses dĂ©buts (Le Petit Cheval[note 13], sur son deuxiĂšme 78 tours). Avant sa tournĂ©e en Afrique du Nord et son passage Ă  l’Ancienne Belgique, Ă  Bruxelles, il compose des musiques sur deux autres de ses poĂšmes : Comme hier et La Marine[note 14] en vue de son nouveau passage Ă  l’Olympia (du 6 au ). La nouvelle station de radio, Europe no 1, qui vient d’apparaĂźtre sur les ondes, est un Ă©vĂ©nement important dans sa carriĂšre. C’est la seule qui diffuse ses chansons interdites sur les radios d’État. En 1956, Brassens sera animateur sur Europe no 1[note 15].

PrĂȘt Ă  se consacrer Ă  son ami, Pierre OntĂ©niente quitte son emploi en janvier 1956. Son baptĂȘme du feu : le prochain passage Ă  Bobino de l’artiste ( – ). Entre-temps, Ă  la demande de RenĂ© Fallet, Brassens a acceptĂ©, par amitiĂ©, de faire l’acteur aux cĂŽtĂ©s de Pierre Brasseur et Dany Carrel. Le roman La Grande Ceinture, de son ami Fallet, est adaptĂ© Ă  l’écran par RenĂ© Clair. Le film s’intitulera Porte des Lilas. Dans cette affaire, OntĂ©niente y gagnera son sobriquet de « Gibraltar ». Le trouvant aussi rĂ©sistant qu’un roc quand il dĂ©fend les intĂ©rĂȘts de son « protĂ©gĂ© », le rĂ©alisateur le compare au Rocher de Gibraltar. Friand de surnoms, Brassens l’adopte pour dĂ©nommer son ami et, dĂ©sormais, secrĂ©taire-imprĂ©sario. Trois chansons arrivent Ă  point pour illustrer le film : Au bois de mon cƓur, L'Amandier et Le Vin[note 16].

En 1957, Brassens et Gibraltar créent les éditions 57.

Moulin de la Bonde

Le moulin de la Bonde Ă  CrespiĂšres.

La maison de Jeanne, impasse Florimont, est toute petite. Pour vivre comme il l'entend, il jette son dĂ©volu, en 1958, sur le moulin de la Bonde, au bord du ru de Gally, Ă  l'extĂ©rieur du village de CrespiĂšres, en Seine-et-Oise (Yvelines actuelles). Il s'y rend souvent pour, entre autres, y honorer grandement l’amitiĂ© des copains d’enfance : Victor Laville, Émile Miramont, Henri Colpi, Roger ThĂ©rond ; de ceux de Basdorf : RenĂ© Iskin, AndrĂ© Larue ; des anars du Libertaire ; des amis du monde de la chanson et du spectacle : Marcel Amont, Guy BĂ©art, Georges Moustaki, Jacques Brel, Pierre Louki, Jean Bertola, Boby Lapointe, Lino Ventura, Raymond Devos, Jean-Pierre Chabrol, Bourvil (en voisin), Fred Mella (soliste des Compagnons de la chanson) et bien d’autres. FidĂšles, jusqu’à la fin. Seule Jeanne refusera de venir au moulin.

DorĂ©navant, il cesse de se produire dans les cabarets pour alterner les tours de chant entre Bobino et l’Olympia. Il poursuit ses tournĂ©es Ă  l’étranger (1958 : Suisse, Rome, 1959 : Belgique, Afrique du Nord, 1961 : QuĂ©bec, etc.).

Les années 1960 : honneurs et douleurs

Georges Brassens à Toulouse en décembre 1963.

Jacques Charpentreau écrit le premier ouvrage sur le chanteur : Georges Brassens et la poésie quotidienne de la chanson[note 17].

En 1961, il sort un disque en hommage Ă  Paul Fort, mort l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, disque oĂč sont rĂ©unis sept poĂšmes qu’il a mis en musique ou qu'il dĂ©clame simplement[note 18].

Georges Brassens sur scĂšne en 1964.

En , il fĂȘte Ă  Bobino ses dix ans de carriĂšre. Le 15 mai, il monte un spectacle en hommage Ă  Paul Fort, au thĂ©Ăątre HĂ©bertot. Le 5 dĂ©cembre, jour de la premiĂšre Ă  l’Olympia avec Nana Mouskouri, il souffre d’une crise de coliques nĂ©phrĂ©tiques. Sur l’insistance de Bruno Coquatrix, il honore les dates prĂ©vues Ă  partir du lendemain jusqu’au 24 dĂ©cembre. Chaque soir, une ambulance l’attend. À la suite de cette douloureuse expĂ©rience, il ne retournera plus Ă  l’Olympia[note 19]. Le 31 dĂ©cembre, il apprend la mort de sa mĂšre. Le jour mĂȘme, il se rend Ă  SĂšte puis regagne Marseille pour se produire Ă  l’Alcazar. « Pour la premiĂšre fois, ce soir, elle me voit chanter », dit-il[28].

En , il est cosignataire d'une lettre du Comité de secours aux objecteurs de conscience réclamant au président de la République et au Premier ministre un statut pour que les objecteurs puissent effectuer un service civil et non militaire[29].

Georges Brassens (à droite) sur la scÚne du théùtre du Capitole en 1963.

Le prix Vincent Scotto, dĂ©cernĂ© par la SACEM, gratifie Les Trompettes de la renommĂ©e de meilleure chanson de l'annĂ©e 1963. En octobre, le numĂ©ro 99 de la trĂšs sĂ©lective collection PoĂštes d’aujourd’hui, qui paraĂźt chez les libraires, est consacrĂ© Ă  Georges Brassens. Quand l’éditeur Pierre Seghers lui avait fait part de ce projet, Brassens avait acceptĂ© Ă  condition que son ancien professeur de français, Alphonse BonnafĂ©, fĂ»t l’auteur du texte[30]. Brassens est ainsi le deuxiĂšme auteur de chansons (aprĂšs LĂ©o FerrĂ©), Ă  figurer dans cette collection. Dans son journal, RenĂ© Fallet Ă©crit :

« C’est le triomphe enfin avouĂ© et officiel de ceux qui, voilĂ  dix ans, criaient au poĂšte pour les sourds[31]. »

Georges Brassens sur scĂšne en 1964.

Dix ans se sont Ă©coulĂ©s depuis la parution de son premier album — neuf ont paru, quatre-vingts chansons ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es. Pour marquer cet anniversaire, un coffret de six 33 tours 30 cm, Dix ans de Brassens, est mis en vente. Le 6 novembre, Georges Brassens se voit honorĂ©, pour cet ouvrage, par l’AcadĂ©mie Charles-Cros, en recevant le Grand Prix international du disque 1963 des mains de l’écrivain Marcel AymĂ©.

Souffrant de calculs rénaux depuis plusieurs mois déjà, les crises de coliques néphrétiques deviennent plus aiguës. Il subit une opération des reins à la mi-janvier. AprÚs une longue convalescence, il est à nouveau sur les planches de Bobino en .

Les Copains d’abord

Le film d’Yves Robert, Les Copains, sort en 1965. Pour le gĂ©nĂ©rique, Brassens a composĂ© une chanson : Les Copains d’abord[note 20]. Le succĂšs qu’elle rencontre est tel qu’il rejaillit sur les ventes de son premier album 33 tours 30 cm et sur son triomphe Ă  Bobino (du au ) avec, en alternance, Barbara[note 21], Serge Lama, MichĂšle Arnaud, Brigitte Fontaine ou Boby Lapointe. L'une de ses nouvelles chansons, Les Deux Oncles, oĂč il renvoie dos Ă  dos les belligĂ©rants des deux camps de la Seconde Guerre mondiale pour exprimer l’horreur que lui inspire la guerre, jette le trouble et lui vaut des inimitiĂ©s chez certains de ses admirateurs[32].

Jean-Louis Brassens, lui non plus, n’aura jamais vu son fils sur scùne ; il meurt le et Marcel Planche, quant à lui, le 7 mai suivant.

Lors de l'Ă©mission radiophonique Musicorama, diffusĂ©e en direct du thĂ©Ăątre de l'ABC le 12 octobre, Georges Brassens rĂ©alise un rĂȘve : chanter avec Charles Trenet[note 22]. Ils renouvelleront cette expĂ©rience pour l'Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e La La La en mars 1966. L’estime qu’ils se portent est rĂ©ciproque, mais Trenet garde ses distances. « C’est le grand regret de Georges. S’il y en avait un qu’il aurait vraiment aimĂ© frĂ©quenter, c’est bien Trenet. Or, il s’est trouvĂ© que Trenet [
] n’a rien fait pour aller vers Georges »[33].

Pour rompre sa solitude, Jeanne se remarie Ă  75 ans, le , avec un jeune homme de 37 ans. ContrariĂ© par ce mariage, Brassens quitte l'impasse Florimont pour emmĂ©nager dans un duplex prĂšs de la place Denfert-Rochereau[note 23]. Jacques Brel, qu’il a connu aux « Trois Baudets » en 1953, est son voisin ; il s’apprĂȘte Ă  faire ses adieux sur la scĂšne de l’Olympia. Par amitiĂ©, Brassens Ă©crit le texte du programme de cet Ă©vĂ©nement.

Du au , Georges Brassens se produit sur les planches du ThĂ©Ăątre national populaire (TNP) avec Juliette GrĂ©co qui en assure la premiĂšre partie[note 24]. Chaque soir, il prĂ©sente sa Supplique pour ĂȘtre enterrĂ© Ă  la plage de SĂšte et fait part de son Bulletin de santĂ© — en rĂ©ponse aux rumeurs distillĂ©es par une certaine presse — et pour faire bonne mesure, il (rĂ©)affirme sa singularitĂ© et exprime le peu de bien qu'il pense du militantisme et des groupuscules de toutes sortes avec la chanson Le Pluriel, dans laquelle, quelles que soient les circonstances, il proclame : « Bande Ă  part, sacrebleu, c'est ma rĂšgle et j'y tiens ! »

HabituĂ© Ă  souffrir de ses calculs rĂ©naux, il a laissĂ© passer le temps. Au mois de mai 1967, une nouvelle crise l’oblige Ă  interrompre une tournĂ©e pour subir une deuxiĂšme opĂ©ration des reins. Le , parrainĂ© par Marcel Pagnol et Joseph Kessel, l'AcadĂ©mie française lui dĂ©cerne le Grand Prix de poĂ©sie pour l’ensemble de son Ɠuvre. Brassens en est honorĂ©, mais pense ne pas le mĂ©riter.

« Je ne pense pas ĂȘtre un poĂšte
 Un poĂšte, ça vole quand mĂȘme un peu plus haut que moi
 Je ne suis pas poĂšte. J’aurais aimĂ© l’ĂȘtre comme Verlaine ou Tristan CorbiĂšre[34]. »

René Fallet sort à son tour un livre sur son ami, aux éditions Denoël.

AprĂšs Mai 68, quand on lui demande ce qu’il faisait pendant les Ă©vĂ©nements, il rĂ©pond malicieusement : « Des calculs ! »[35]

Le 24 octobre, avec son ami Fallet, il est au chevet de Jeanne, qui meurt faute d’avoir pu surmonter le choc de son opĂ©ration de la vĂ©sicule biliaire. Elle avait 77 ans.

Le , à l'initiative du magazine Rock & Folk et de RTL, Georges Brassens, Léo Ferré et Jacques Brel sont invités à débattre autour d'une table. Ce moment est immortalisé par le photographe Jean-Pierre Leloir et par une vidéo.

Cette année-là, il franchit les limites du 14e arrondissement pour emménager dans une maison du quartier Saint-Lambert[note 25], dans le 15e arrondissement. Bobino l'attend à nouveau à partir du 14 octobre.

En décembre, pour satisfaire à la demande de son ami sétois, le cinéaste Henri Colpi, il enregistre la chanson écrite par ce dernier avec une musique composée par Georges Delerue pour illustrer le film dans lequel joue Fernandel : Heureux qui comme Ulysse[note 26].

Les années 1970 : Bretagne et Grande-Bretagne

La villa Ker Flandry au bord du Trieux, maison bretonne de Brassens Ă  LĂ©zardrieux (CĂŽtes-d'Armor).

Au début des années 1970, Georges Brassens engage son ami Jean Bertola[36] comme secrétaire artistique et organisateur de ses tournées[37]. Le pianiste lyonnais apportera à Georges une aide dans toutes les formes, amicales, musicales, artistiques, ou de présentations des tours de chant.

En 1971, il compose la musique du film de Michel Audiard Le drapeau noir flotte sur la marmite, adaptation du roman de René Fallet Il était un petit navire.

Gravure sur granit du portrait de Georges Brassens, octobre 1977.

LĂ©zardrieux

ConsĂ©quence de vacances passĂ©es Ă  Paimpol chez le neveu de Jeanne depuis les annĂ©es 1950, Georges Brassens apprĂ©cie la Bretagne. Michel Le Bonniec lui a trouvĂ© une maison sur les rives du Trieux, Ă  LĂ©zardrieux[38] : « Ker Flandry ». Le moulin de CrespiĂšres est mis en vente au dĂ©but de 1970. À la demande de Brassens, « Gibraltar » et son Ă©pouse viennent habiter la maison de l’impasse Florimont[39].

Brassens a cinquante ans et vingt ans de carriĂšre. Un autre tour de chant l’attend Ă  Bobino avec Philippe Chatel, Maxime Le Forestier, Pierre Louki, en alternance ( au ). Avec la chanson Mourir pour des idĂ©es, il rĂ©pond aux rĂ©actions mitigĂ©es envers sa chanson Les Deux Oncles. Le , il participe Ă  une soirĂ©e spĂ©ciale contre la peine de mort au Palais des sports de Paris. À partir du , il entame ses derniĂšres tournĂ©es françaises. Il passe au thĂ©Ăątre municipal de SĂšte, le . Cette annĂ©e-lĂ , il fait son entrĂ©e dans Le Petit Larousse.

RĂ©pondant Ă  l’invitation de Colin Evans, professeur de français Ă  l’University College de Cardiff, en Pays de Galles, Brassens donne deux rĂ©citals au Shermann Theatre le [note 27].

En 1973, Brassens joue dans un film de Jean-Marie Périer : Pourquoi t'as les cheveux blancs
, sur un scénario de René Fallet. Ce film a été diffusé sur la troisiÚme chaßne de l'ORTF le [40].

Le , il s’installe Ă  Bobino pour cinq mois. Il prĂ©sente les nouvelles chansons de son dernier album, dont celle qui lui donne son nom : Trompe-la-mort. Il y est accompagnĂ© par le guitariste JoĂ«l Favreau.

« C’est pas demain la veille, bon Dieu, de mes adieux. »

Le , jour de la derniĂšre, personne ne se doute qu’il ne foulera plus jamais les planches de son music-hall de prĂ©dilection.

Saint-GĂ©ly-du-Fesc

La tombe de Georges Brassens au cimetiĂšre Le Py de SĂšte.

D'inquiĂ©tantes douleurs abdominales, de plus en plus vives, l’amĂšnent Ă  se faire examiner. Un cancer de l’intestin est diagnostiquĂ© et se gĂ©nĂ©ralise. Il est opĂ©rĂ© Ă  Montpellier, dans la clinique du docteur Bousquet, en novembre 1980. L'annĂ©e suivante, une nouvelle opĂ©ration Ă  l’hĂŽpital amĂ©ricain de Paris lui accorde une rĂ©mission qui lui permet de passer l'Ă©tĂ© dans la propriĂ©tĂ© des Bousquet, Ă  Saint-GĂ©ly-du-Fesc, au nord de Montpellier, avant de revenir Ă  Paris puis de sĂ©journer Ă  LĂ©zardrieux.

Hormis les disques de ses chansons arrangĂ©es en jazz — dans lesquels il est Ă  la guitare auprĂšs de prestigieux musiciens de jazz — en 1979 et celui en faveur de Perce-neige, l’association de son ami Lino Ventura, sur lequel il chante les chansons de sa jeunesse en 1980 et sans oublier son interprĂ©tation de la Chanson du hĂ©risson dans le conte musical Émilie Jolie de Philippe Chatel en 1979, il n’a pas enregistrĂ© d’album depuis cinq ans. Il passe une derniĂšre fois au Palais d'Hiver de Lyon. Pourtant, prĂšs de quinze chansons sont prĂȘtes, quinze autres en gestation. Il envisage de les graver, mais ne pourra mener Ă  bien ce projet. AprĂšs sa mort, Jean Bertola acceptera de les chanter. L'album DerniĂšres chansons sera un succĂšs commercial rĂ©compensĂ© par l’AcadĂ©mie Charles-Cros (voir Ă©galement l'album Le Patrimoine de Brassens).

Ultime satisfaction, la peine de mort — contre laquelle il a participĂ© Ă  des manifestations[note 28], signĂ© des pĂ©titions et au sujet de laquelle il a Ă©crit des chansons (Le Gorille, 1952 ; La Messe au pendu, 1976) — est abolie en France le .

Revenu dans la famille de son chirurgien Ă  Saint-GĂ©ly-du-Fesc, il fĂȘte son soixantiĂšme anniversaire le 22 octobre. Il meurt en toute fin de soirĂ©e du , Ă  23 h 15. Georges Brassens est inhumĂ© Ă  SĂšte le matin du 31 dans le caveau familial dont la pierre tombale porte une croix, (cette croix dĂ©jĂ  dans sa chanson faisant une ombre sur la baigneuse Ă  la plage de SĂšte) au cimetiĂšre Le Py[note 29].

Le choc de sa mort, dont les médias se font largement l'écho[41], est immense dans toute la France et la francophonie.

Joha Heiman meurt le et est enterrée auprÚs de lui.

Lui qui avait comme modĂšle de rĂ©ussite Paul Misraki, parce qu'il Ă©tait chantĂ© partout sans ĂȘtre connu du grand public, ne se doutait pas qu'un jour il accĂ©derait Ă  la renommĂ©e internationale.

Chaque annĂ©e, de 50 000 Ă  80 000 personnes visitent sa tombe[42].

Discographie

Textes ou musiques d'autres auteurs et compositeurs

Tout au long de sa carriÚre, Brassens aura repris, mis en musique et interprété ou simplement déclamé les textes de plusieurs poÚtes, non sans les avoir le plus souvent abrégés. Parmi eux :

  • Louis Aragon : Il n'y a pas d'amour heureux ;
  • ThĂ©odore de Banville : Le Verger du roi Louis ;
  • Francis Carco : La Chanson tendre (sur une musique de Jacques Larmanjat) ;
  • Henri Colpi : Heureux qui comme Ulysse (chanson du film homonyme d'Henri Colpi, sur une musique de Georges Delerue) ;
  • Pierre Corneille, pour les stances, et Tristan Bernard, pour la conclusion : Marquise ;
  • Paul Fort :
    • Le Petit Cheval (La Complainte du petit cheval blanc, du recueil Mortcerf, 1909) ;
    • Si le bon Dieu l'avait voulu (du recueil L’Alouette, 1917) ;
    • La Marine (version rĂ©duite de L’Amour marin, 1900) ;
    • Comme hier (du recueil L’Alouette, 1917) ;
    • Germaine Tourangelle (version rĂ©duite du poĂšme Le Jet d'eau (RĂȘverie sur un banc du Luxembourg), du recueil Bol d'air, 1946, dĂ©clamĂ© sans musique) ;
    • À Mireille dite « Petit Verglas » (dĂ©clamĂ© sans musique) ;
    • L'Enterrement de Verlaine (version rĂ©duite de Convoi de Paul Verlaine aprĂšs un tourbillon de neige, du recueil Ballades françaises et chroniques de France, 1896, dans une version simplement dĂ©clamĂ©e, puis dans une version chantĂ©e sur la musique originellement prĂ©vue pour ce poĂšme, mais qui avait Ă©tĂ© utilisĂ©e finalement pour La Marche nuptiale) ;
  • Victor Hugo :
  • Francis Jammes : La PriĂšre (version rĂ©duite de Rosaire, du recueil L'Église habillĂ©e de feuilles, sur la musique d'Il n'y a pas d'amour heureux) ;
  • Alphonse de Lamartine : PensĂ©e des morts ;
  • HĂ©gĂ©sippe Moreau : Sur la mort d'une cousine de sept ans (mis en musique par Brassens – qui en fit lui-mĂȘme un enregistrement jamais publiĂ© –, on peut en entendre les versions chantĂ©es par les Compagnons de la chanson, par ValĂ©rie Ambroise ou par Eric Zimmermann) ;
  • Alfred de Musset :
    • Ballade Ă  la lune ;
    • À mon frĂšre revenant d'Italie ;
  • Gustave Nadaud :
    • Carcassonne (sur la musique de la chanson Le Nombril des femmes d'agent, dont les paroles, bien que sur un autre sujet, empruntent le thĂšme du poĂšme de Nadaud) ;
    • Le Roi boiteux ;
  • Norge : Jehan l'advenu (sur une musique de Jacques Yvart) ;
  • Antoine Pol : Les Passantes ;
  • Jean Richepin :
    • Les Oiseaux de passage ;
    • Les Philistins ;
  • Paul Verlaine :
  • François Villon :
    • Ballade des dames du temps jadis ;
    • Les Regrets de la belle heaulmiĂšre[43] (simplement dĂ©clamĂ©) ;
    • Épitaphe et rondeau (improvisation sans accompagnement sur l'air du menuet de Marquise) ;
    • Un extrait du Petit Testament (sĂ©ance de travail sur la prononciation et l'articulation avec essai de plusieurs motifs mĂ©lodiques parmi lesquels des rĂ©miniscences d'Il suffit de passer le pont et de La Ballade des dames du temps jadis).

Bibliographie

  • La lune Ă©coute aux portes, initialement intitulĂ© Lali Kakamou. Pseudo-Ă©dition Gallimard publiĂ©e Ă  compte d'auteur. BibliothĂšque du lĂšve-nez, 1947 ;
  • La Tour des miracles, Éditions des Jeunes Auteurs RĂ©unis (JAR), Paris 1953. Nombreuses rĂ©Ă©ditions, dont : Stock, 1968 ; 10-18 (Presses de la CitĂ©), 1974 (ISBN 978-2-2640-0486-4) ; Stock, 1991 (ISBN 978-2-2340-2378-9) ; J'ai Lu/Librio, 2010 (ISBN 978-2-2900-2169-9)[44].

Vidéographie

Entretiens radio et médias

Prix et distinctions

  • 1954 : Grand Prix du disque de l’AcadĂ©mie Charles-Cros pour la chanson Le Parapluie.
  • 1958 : « Bravo du Music-Hall », dĂ©cernĂ© par l'hebdomadaire, Music-Hall au chanteur le plus populaire de l'annĂ©e.
  • 1963 : Prix Vincent Scotto, dĂ©cernĂ© par la SACEM, pour Les Trompettes de la renommĂ©e, dĂ©signĂ©e meilleure chanson de l'annĂ©e.
  • 1967 : le Grand Prix de poĂ©sie lui est dĂ©cernĂ© pour l’ensemble de son Ɠuvre, par l'AcadĂ©mie française, le 8 juin.
  • 1974 : la Monnaie de Paris frappe une mĂ©daille Ă  son effigie.
  • 1975 : Grand Prix de la ville de Paris.
  • 1979 : Prix de l’AcadĂ©mie du disque français — association sous la haute autoritĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique —, remis en dĂ©cembre par le maire de Paris, Jacques Chirac, Ă  Moustache et Ă  Georges Brassens pour l’album Georges Brassens joue avec Moustache et Les Petits Français.
    • « TrophĂ©e NumĂ©ro 1 » remis par la station de radio, Europe 1 pour l’album Georges Brassens joue avec Moustache et Les Petits Français.
  • 2012 : une piĂšce de 10 â‚Ź en argent Ă  l'effigie du chanteur est Ă©ditĂ©e en 2012 par la Monnaie de Paris, pour la collection « Les Euros des RĂ©gions » afin de reprĂ©senter sa rĂ©gion natale, le Languedoc-Roussillon.

Postérité et hommages

De nombreux auteurs-compositeurs-interprĂštes se sont dits influencĂ©s par Georges Brassens : Renaud et Maxime Le Forestier, qui reprendront aussi certaines de ses chansons, Pierre Perret, Francis Cabrel, Yves Duteil, le Suisse Mani Matter et l'Italien Fabrizio De AndrĂ©, qui traduit plusieurs de ses chansons. Paco Ibåñez publie en 1979 un album de dix chansons de Brassens traduites par Pierre Pascal (le Testament, La Cane de Jeanne
). Brassens en interprĂštera certaines en espagnol. Graeme Allwright sort en 1985 un album de douze chansons traduites en anglais (Une jolie fleur, Les Copains d'abord, Saturne
).

Georges Moustaki, membre de la « bande à Georges », a composé en 1974 Les Amis de Georges en son honneur. Prénommé Giuseppe à sa naissance, Moustaki aurait opté pour le prénom de Georges par admiration pour Brassens[46] - [47].

Plus de cinquante thÚses lui sont consacrées. Traduit dans une vingtaine de langues, il est chanté au Japon, en Serbie, en Russie, en Italie, en Espagne, en Amérique du Nord, en République tchÚque, etc.[48].

En 1991 ouvre Ă  SĂšte l'Espace Georges-Brassens[49].

Vingt-deux documents autographes originaux de Georges Brassens que dĂ©tenait son ami Fred Mella (le soliste des Compagnons de la chanson, mort en 2019), parmi lesquels les paroles manuscrites des chansons Supplique pour ĂȘtre enterrĂ© Ă  la plage de SĂšte, Le Vieux LĂ©on, Le Grand ChĂȘne et Le 22 septembre, mis en vente aux enchĂšres Ă  Paris le 22 septembre 2020, sont adjugĂ©s pour 377 650 â‚Ź. Neuf de ces documents ont fait l'objet de prĂ©emptions de la part de la ville de SĂšte et de la BibliothĂšque nationale de France[50] - [51].

En 2011 est organisée à la Villette l'exposition « Brassens ou la liberté »[49].

En 2021, pour cĂ©lĂ©brer les anniversaires de sa naissance et de sa mort, La Poste Ă©dite un timbre spĂ©cial. D’une valeur de 1,08 euro (lettre verte), il a Ă©tĂ© mis en image par ValĂ©rie Besser Ă  partir d’une photo de Jean-Pierre Leloir.

La 30e promotion des élÚves administratrices et administrateurs territoriaux de l'Institut national des études territoriales (INET) choisit en 2022 le nom de Promotion Georges Brassens, revendiquant son indépendance d'esprit, ses engagements sociaux, et son ancrage populaire[52].

En octobre 2022, une vente d'objets ayant appartenu à Georges Brassens est interdite par la justice, dans le contexte d'un différend successoral[49].

Hommages en chansons du vivant de Brassens

Hommages en chansons posthumes

Reprises

Traduction et adaptations en langues Ă©trangĂšres

  • En espagnol :
    • Paco Ibåñez enregitre en 1979 dix chansons de Brassens traduites par Pierre Pascal dans son album Paco Ibåñez canta Brassens (aussi intitulĂ© Paco Ibåñez canta a Brassens), sorti en France sous le titre Paco Ibañez chante Brasssens en castillan.
    • Javier Krahe a traduit en 1981 L'Orage (La Tormenta) et l'interprĂšte sur l'album La MandrĂĄgora. Sur un autre de ses albums, ElĂ­geme, en 1988, il interprĂšte Marinette[56], (Marieta). Il revendique l'influence de l’Ɠuvre[57] de Brassens.
  • En anglais :
    • Graeme Allwright, accompagnĂ© par Pierre Nicolas, JoĂ«l Favreau, GĂ©rard Niobey et Richard Galliano entre autres, interprĂšte douze chansons traduites par Andrew Kelly, sur l'album Graeme Allwright sings Brassens, enregistrĂ© en 1984 et sorti en 1985 : Buddies First of All (Les Copains d’abord), The Daisy (La Marguerite), A Sinner Repents (Le Mauvais Sujet repenti), The Passers By (Les Passantes), Nine And A Half Times (Quatre-vingt-quinze pour cent), The School Mistress (La MaĂźtresse d’école), Saturn (Saturne), My Lovely Flower She's Hard As Iron (Une jolie fleur), Friends Like Evergreens (Au bois de mon cƓur), The Thunderstorm (L’Orage), To Anne, September Fifteenth (Le 22 septembre), Die For What You Believe In (Mourir pour des idĂ©es).
    • Le chanteur et musicien franco-amĂ©ricain Pierre de Gaillande (en) a consacrĂ© deux albums aux textes de Brassens, traduits par lui : Bad reputation (BarbĂšs Records BR0027), paru en 2011, contient treize titres : The Princess and the troubadour (La Princesse et le Croque-note), To Die for your ideas (Mourir pour des idĂ©es), Penelope (PĂ©nĂ©lope), Don Juan, Song for the countryman (Chanson pour l'Auvergnat), Ninety-five percent (Quatre-vingt-quinze pour cent), I made myself small (Je m'suis fait tout petit), Philistines (Philistins), Trumpets of fortune and fame (Les Trompettes de la renommĂ©e), Public benches (Les Amoureux des bancs publics), Absolutely nothing (Rien Ă  jeter), The pornographer (Le Pornographe), Bad reputation (La Mauvaise RĂ©putation). La chanteuse Keren Ann participe aux chƓurs. Sorti en 2014, Bad reputation 2 (Vermillon Records V0009) comprend onze chansons: Dear Old Leon (Mon vieux LĂ©on), Lament of the ladies of leisure (La Complainte des filles de joie), Give them all kiss (Embrasse-les tous), In the clear water of the fountain (Dans l'eau de la claire fontaine),The Wind (Le Vent), With all due respect (Sauf le respect que je vous dois), Wine (Le Vin), The Old Man (Pauvre Martin), The Storm (TempĂȘte dans un bĂ©nitier), The War of 14-18 (La Guerre de 14-18), The Codicil (Supplique pour ĂȘtre enterrĂ© Ă  la plage de SĂšte). Pierre de Gaillande a invitĂ© JoĂ«l Favreau sur cet album.
  • En allemand, Franz Josef Degenhardt (appelĂ© en 1968 le Brassens allemand) traduit et chante quelques titres sur les albums intitulĂ©s Vorsicht Gorilla, 1985, et Junge Paare auf BĂ€nken, 1986.
  • En polonais, le groupe ZespóƂ Reprezentacyjny enregistre trois albums avec des reprises : ƚmierć za idee – ballady Georgesa Brassensa, 1986, Pornograf, 1993 et Kumple to grunt, 2007.
  • En catalan, Miquel PujadĂł : Fum de pipa i pĂšl de gat CD NĂșvols i clarianes, Columna MĂșsica, 1997.
  • En crĂ©ole martiniquais, Sam Alpha consacre trois albums de 14 titres adaptĂ©s de l’Ɠuvre de Georges Brassens (de 1997 Ă  2000).
  • En tchĂšque, le chansonnier Jiƙí Dědeček (en)[58] consacre deux albums Ă  des chansons adaptĂ©es de Georges Brassens et a publiĂ© en 1988 un livre traduisant en tchĂšque des textes de Brassens.
  • En italien, Fabrizio De AndrĂš a traduit et chantĂ© plusieurs des chansons de celui qu'il appelait "Il Maestro Brassens".
  • En espĂ©ranto, Jacques Yvart a adaptĂ© et chantĂ© plusieurs chansons de Georges Brassens, rĂ©unies dans deux albums (Jacques Yvart kantas Georges Brassens puis Brassens Plu).
  • En basque, Anje Duhalde a traduit et interprĂ©tĂ© quatorze chansons de Georges Brassens rĂ©unies sur l'album Georges Brassens Kantari.

Hommages et reprises en musique

  • Roland Dyens compose et enregistre avec le quatuor Enesco Hommage Ă  Georges Brassens sur le 33 tours homonyme sorti en 1985 chez Auvidis.
  • Rodolphe Raffalli : À Georges Brassens, CD, © Productions Patrick Tandin / Groupe FrĂ©meaux Colombini SA, 2001;
  • Rodolphe Raffalli : À Georges Brassens, vol. 2, CD, © Groupe FrĂ©meaux Colombini SAS, 2006;

Hommages dans la fiction

Hommages au théùtre

  • Un p'tit coin d'paradis ?, premiĂšre crĂ©ation en , mise en scĂšne de Roland Marcuola, avec Roland Marcuola et Ghislain Liebaert (Compagnie Les Uns Les Unes).

Lieux portant son nom

Rue Georges Brassens Ă  SĂšte.

Endroits qu'il a lui-mĂȘme frĂ©quentĂ©s :

  • la rue Georges-Brassens Ă  SĂšte, rue de la maison familiale, actuellement au numĂ©ro 20. AppelĂ©e rue de l'Hospice Ă  l'Ă©poque de sa naissance, puis rue Henri-Barbusse, Brassens la cite dans sa chanson Jeanne Martin ;
  • le parc Georges-Brassens, Ă  Paris (15e), desservi par la station Georges-Brassens, sur la ligne 3a du tramway parisien. Georges Brassens a vĂ©cu l'essentiel de sa vie parisienne dans ce secteur de Paris, d'abord chez sa tante, rue d'AlĂ©sia, puis chez Jeanne, au 9, impasse Florimont, ensuite, aprĂšs un bref passage Ă  l'hĂŽtel MĂ©ridien de la rue Émile-Dubois, au 42, rue Santos-Dumont ;
  • la rue Georges-Brassens Ă  CrespiĂšres, localitĂ© oĂč, de 1958 Ă  1970, il possĂ©da la maison du moulin de la Bonde (dont le cambriolage est Ă  l’origine de sa chanson Stances Ă  un cambrioleur) ;
  • la rue Georges-Brassens Ă  LĂ©zardrieux, dans laquelle se situe Ker Flandry, la maison bretonne qu'il avait acquise au dĂ©but des annĂ©es 1970 ;
  • la rue Georges-Brassens Ă  Paimpol, Ă  l'angle de laquelle se trouve le bar (rebaptisĂ© aprĂšs sa mort « Les Copains d'abord ») oĂč il aimait venir lors de ses sĂ©jours en Bretagne.
  • il existe Ă©galement une place Georges-Brassens (Georges-Brassens-Platz) Ă  Basdorf en Allemagne, et la bibliothĂšque municipale de cette ville porte Ă©galement son nom.

Outre ceux-ci, un grand nombre de voies et espaces publics, salles de spectacle, parcs et jardins, portent le nom de Georges Brassens. Quelques exemples :

En France, en 2015, cent quarante-neuf Ă©tablissements scolaires portent son nom[60], parmi lesquels :

Par ailleurs, l'astéroïde 6587, est nommé « Brassens » en son honneur.

Festivals

Chaque année, des artistes se réunissent pour rendre hommage à Georges Brassens.

Journées Georges-Brassens

Créées en 1987, les Journées Georges-Brassens sont le plus ancien événement consacré à Brassens. Elles ont lieu chaque année le second week-end d'octobre dans le parc Georges-Brassens (Paris 15e) et sont organisées par l'« Association culturelle et événementielle du 15e arrondissement de Paris » (ACE15)[note 31]. Elles proposent sur deux jours : dictée Georges-Brassens, chorales, tremplin de la chanson, prix littéraire Georges-Brassens, concerts, prix Mémoire Georges-Brassens.

Charavines

Depuis 1995, les premiers week-ends d'août, organisé par les bénévoles de l'association Vivre à Chirens, le Festival Brassens de Charavines est l'un des plus anciens de France. Il propose quatre soirées musicales dont trois grands spectacles cabaret 100 % Georges Brassens. Dans une grande salle décorée en cabaret, une trentaine d'artistes réalisent des interprétations trÚs variées. Les festivaliers ont librement accÚs aux expositions et aux aprÚs-midi musicaux en plein air.

Vaison-la-Romaine

Depuis 1997, pendant la derniÚre semaine d'avril, le Festival Georges Brassens[note 32] de Vaison-la-Romaine est organisé par l'association Les Amis de Georges Brassens. Son initiateur, Georges Boulard, passionné de Brassens, a réuni les proches du chanteur pour créer un festival-témoignage avec conférences, expositions, concerts d'artistes multiples, connus ou non. Le festival s'est développé avec le temps et les répertoires se sont diversifiés, mais on est certain d'y entendre chaque année plusieurs concerts consacrés à Brassens.

Basdorf (Allemagne)

Depuis 2004, Ă  la mi-septembre, organisĂ© par Les Amis des Amis de Georges, quatre jours d'un festival essentiellement consacrĂ© Ă  Brassens. InitiĂ© par la visite anniversaire de 2004, au cours de laquelle Georges Boulard a emmenĂ© RenĂ© Iskin et les copains survivants du STO chanter Brassens sur les lieux oĂč ont Ă©tĂ© Ă©crits certains des premiers succĂšs.

Rennes et Saint-Brieuc

Depuis 2004, le festival Ballade avec Brassens a lieu en septembre, en alternance entre Rennes et Saint-Brieuc. En 2018, le à Rennes, sur la promenade Georges-Brassens, soixante-dix groupes (deux cents personnes environ) ont repris à nouveau plus ou moins fidÚlement les chansons du Sétois. Chaque édition voit se rassembler environ 7 000 personnes (entrée gratuite).

Soucieu-en-Jarrest

Depuis 2005, le Festival des fils de Georges a lieu à Soucieu-en-Jarrest le dernier week-end de mai. Sur trois jours se produisent des artistes chantant Brassens et ceux qui se réclament « fils de Georges ». Des guinguettes sont mises en place dans lesquelles les chansons du Sétois sont interprétées de différentes façons ; ce festival de chansons se réclame du développement durable et se trouve ainsi en harmonie avec le respect de la nature dans une grande fraternité[62].

L'Intégrale Brassens Paris, 9e

Cet Ă©vĂ©nement s'est tenu de 2006 Ă  2014, la derniĂšre semaine complĂšte du mois d'octobre, Ă  la salle Rossini, dans la mairie du 9e arrondissement de Paris, 6, rue Drouot. Toutes les chansons (y compris posthumes et inĂ©dites) de Brassens sont interprĂ©tĂ©es par diffĂ©rents artistes, dans un ordre proche de l'ordre chronologique, en neuf soirs de spectacle — avec toujours un hommage Ă  un autre auteur. L'Ă©vĂ©nement fut orchestrĂ© en 2006 et 2007 par Dimitris Bogdis et Marie Volta, puis par cette derniĂšre de 2008 Ă  mi 2013, avec le soutien de l'association Le Grand Pan - IntĂ©grale Brassens, nĂ©e autour du festival. Celui-ci a vu le jour Ă  l'initiative de Dimitris Bogdis (traducteur et interprĂšte de Brassens en grec) et Marie Volta (autrice, compositrice, et interprĂšte de Brassens)[63].

Pirey

Depuis 2008, Ă  Pirey, dans le Doubs, sont organisĂ©es les Brassensiades, Ă  l'initiative de l'association L'Amandier, dont l'objectif est de maintenir vivante l'Ɠuvre de Georges Brassens et de lui donner une place importante dans le patrimoine culturel collectif. Ce festival, qui se dĂ©roule Ă  la fin mars, accueille durant trois soirĂ©es des artistes qui interprĂštent, adaptent, les chansons de Brassens. Sont aussi organisĂ©es des confĂ©rences, des expositions et des animations.

Notes et références

Notes

  1. 54, rue de l’Hospice, aujourd’hui 20, rue Georges-Brassens
  2. Actuellement lycée Paul-Valéry.
  3. Parmi les biographies de ses copains d'enfance, on peut citer celles d'Émile Miramont dit Corne d’aurochs, Brassens avant Brassens – De Sùte à l’impasse Florimont ou de Victor Laville et Christian Mars, Brassens, Le Mauvais sujet repenti.
  4. DiffĂ©rentes sources ne s'entendent pas sur la durĂ©e de la peine imposĂ©e Ă  Georges Brassens. Si l'ami d'enfance de celui-ci, Victor Laville, affirme que tous les malfaiteurs Ă©copĂšrent de peines allant de quinze jours Ă  deux ans avec sursis, ce dernier affirme ne pas se souvenir des peines exactes imposĂ©es Ă  chacun (Laville, V. et Mars, C. (2006). Brassens : le mauvais sujet repenti. Paris, France : L'Archipel). De son cĂŽtĂ©, Jean-Paul Sermonte affirme que Brassens fut condamnĂ© Ă  quinze jours avec sursis (Sermonte, J.-P. (2001). Brassens : au bois de son cƓur. Paris, France : Éditions Didier Carpentier.), alors que Jacques Vassal, s'appuyant sur le tĂ©moignage de Pierre OntĂ©niente, ami et secrĂ©taire personnel de Brassens, fixe la peine Ă  un an avec sursis (Jacques Vassal, Brassens : le regard de "Gibraltar", Ă©d. Fayard, 2006.). Éric Kristy, scĂ©nariste du tĂ©lĂ©film La Mauvaise RĂ©putation rĂ©alisĂ© en 2011 pour France 2 et qui raconte la vie de Georges Brassens de son adolescence Ă  ses dĂ©buts sur scĂšne, quant Ă  lui, Ă©tablit la peine Ă  six mois dans une entrevue accordĂ©e au Point (Georges Brassens et sa "mauvaise rĂ©putation").
  5. 173, rue d’AlĂ©sia.
  6. Expression populaire pour : à la légÚre.
  7. Du 6 au 21 mars 1944. Dates mentionnées sur sa fiche de contrÎle de permissionnaire, visée à Paris IXe, datée du .
  8. Brassens a connu Émile Miramont Ă  9 ans, Ă  l'Ă©cole communale de SĂšte. Brassens l'a surnommĂ© Corne de roc puis Corne d'aurochs, pour mieux l’accorder avec le parti prĂ©historique. Il utilisera ce sobriquet pour le titre de la chanson vengeresse composĂ©e au sujet de son abandon.
  9. 13-15, rue du Mont-Cenis.
  10. Il s'agit de l'orchestre de LĂ©o Clarens, qui les accompagne dans un disque Philips oĂč ils chantent en duo Maman Papa et La LĂ©gende de la nonne (voir l'album posthume Les dĂ©buts de Brassens, en privĂ© 1952-1955).
  11. Il s’agit du sixiĂšme 78 tours (pas plus de trois minutes, donc un seul titre, par face) de Georges Brassens. Sous le titre Le Parapluie, la premiĂšre Ă©dition mentionne : « du film Rue de l’Estrapade ». La deuxiĂšme Ă©dition ajoute : « Grand prix du disque 1954 AcadĂ©mie Charles-Cros ». La chanson Le Fossoyeur est gravĂ©e sur la face B (Polydor – 560.436).
  12. En 2011, un jeune homme de 27 ans est condamnĂ© Ă  Cherbourg Ă  200 euros d'amende et 40 heures de travaux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour outrage Ă  agents aprĂšs avoir chantĂ© HĂ©catombe Ă  sa fenĂȘtre. Sources : "Brassens : les cas tombent" sur lesmotsontunsens.com
  13. Titre original : Complainte du petit cheval blanc.
  14. Titre original : L’Amour marin.
  15. Émission Le Ring, LCI, 16 mars 2011.
  16. Contre toute attente, la chanson Les Lilas, composĂ©e lors de cette aventure cinĂ©matographique, n’est pas chantĂ©e dans le film. Par ailleurs, on entend, en valse musette, une musique qui sera utilisĂ©e en 1960 pour Embrasse-les tous (relevĂ© dans l’article de Philippe Lucas paru dans le numĂ©ro spĂ©cial de la revue Les Amis de Georges consacrĂ© au film Porte des Lilas).
  17. Voir Bibliographie/Les trois premiers ouvrages consacrés à Georges Brassens.
  18. Hommage à Paul Fort, 45 tours, Philips (MEDIUM 432.556 BE). Un 33 tours, sera édité en 1972, pour le centiÚme anniversaire de sa naissance (voir discographie/Autres enregistrements).
  19. sauf le , pour une soirĂ©e au profit de Serge Lama, victime d’un accident de la route.
  20. 45 tours de la bande originale du film Les Copains, orchestre dirigé par André Girard, Philips (437.004 BE), novembre 1964.
  21. Le , la chanteuse avait reçu le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour l'album, Barbara chante Brassens.
  22. Ils s’étaient dĂ©jĂ  rencontrĂ©s une premiĂšre fois en 1960 ; Brassens Ă©tait venu le voir au thĂ©Ăątre de l'Étoile Ă  Paris.
  23. Immeuble « Le MĂ©ridien », 7-9, rue Émile-Dubois, XIVe.
  24. Enregistré, ce spectacle sera édité trente ans plus tard (voir Discographie/Enregistrements publics).
  25. Maison située au 42, rue Santos-Dumont.
  26. La chanson a été éditée sur un 45 tours deux titres chez Philips (6009 007) 1968.
  27. Un disque est enregistré et commercialisé sur les territoires anglais et français. Ce sera le seul enregistrement public édité du vivant du chanteur (voir Discographie/Enregistrements publics).
  28. Comme en 1972, oĂč le 30 octobre, au Palais des sports de Paris, en prĂ©sence de Jean Rostand, il participe, avec LĂ©o FerrĂ©, Nicoletta, Serge Reggiani, Nanette Workman et Johnny Hallyday, Ă  un gala pour la rĂ©forme pĂ©nitentiaire, pour la prĂ©vention de la criminalitĂ© et l'abolition de la peine de mort / Source : Johnny 100 concerts cultes qui ont marquĂ© sa vie, 2012, Ă©dition S.E.N.O.
  29. Les SĂ©tois le dĂ©signent comme « le cimetiĂšre des pauvres ». Il est surnommĂ© « le ramassis ». À dĂ©faut de dominer la mer MĂ©diterranĂ©e, il donne sur l'Ă©tang de Thau.
  30. Lorsqu'il a francisé son nom, Moustaki a choisi le prénom de Georges par admiration pour Brassens.
  31. Site de l’association ACE 15
  32. Site du festival Georges Brassens

Références

  1. « Encyclopédie Larousse en ligne - Georges Brassens », sur Larousse.fr (consulté le ).
  2. Site midilibre.fr, article de Marc Caillaud "Histoire : et Cette devint enfin SÚte", consulté le 26 septembre 2021.
  3. Vidéo YouTube "Jeanne Martin. Le Forestier - Brassens"
  4. Jean-Claude Lamy, Brassens, le mécréant de Dieu, Albin Michel, , p. 17.
  5. Bernard Lonjon, Brassens, les jolies fleurs et les peaux de vache, Archipel, , 263 p. (ISBN 978-2-8098-2298-4, lire en ligne)
  6. « Visionneuse - Mémoire des Hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  7. Documentaire Brassens par Brassens (2020)
  8. Bertrand Dicale, Brassens ?, Flammarion, , p. 15.
  9. Cité par Martin Monestier, Pierre Barlatier, Brassens, le livre du souvenir, éd. Tchou, 2006, p. 35.
  10. Ibidem, p. 36.
  11. Paris-Presse-L'Intransigeant, 20 mai 1970, p. 19 : « Pour Brassens, le S.T.O. dura douze mois. Un de ses copains le tira d'affaire en lui obtenant une permission spĂ©ciale attribuĂ©e pour cas de maladie grave (quelle maladie ? Il ne le sut jamais). Nanti de ce prĂ©cieux papier, “le PoĂšte” rentrait Ă  Paris le , enfoncĂ© dans son pardessus noir. » Extrait des souvenirs de son ami AndrĂ© Larue
  12. Thierry SĂ©chan, Le Roman de Renaud, Monaco, Éditions du Rocher, , 214 p. (ISBN 2-268-05715-1, lire en ligne).
  13. Martin Monestier et Pierre Barlatier, Brassens, le livre du souvenir, Ă©d. Tchou, 2006, p. 56.
  14. Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, p. 91.
  15. L'antimilitarisme de Georges Brassens face au Général Bigeard, Apostrophes, 14 mars 1975, archive vidéo INA, voir en ligne.
  16. Jean Garrigues, La France de la Ve RĂ©publique : 1958-2008, Armand Colin, 2008, p. 106.
  17. Frédéric Bories, Georges Brassens. Militant anarchiste, Marseille, Le mot et le reste, 2022, 192 pages, (EAN 9782361399528), présentation en ligne sur Fabula.
  18. « BRASSENS Georges, Charles », sur maitron.fr (consulté le )
  19. Georges Brassens : ƒuvres complĂštes, Le Cherche midi, coll. « Voix publiques », p. 1035.
  20. Sylvain Boulouque, Les Anarchistes Ni Dieu ni maĂźtre ! (anthologie), Le Monde, 2012, p. 187.
  21. Roman biographique de Maryline Martin in, Brassens, Jeanne et Joha, Éditions du Rocher.
  22. Bernard Lonjon, Georges Brassens : les jolies fleurs et les peaux de vache, Paris, L'Archipel, , 291 p. (ISBN 978-2-8098-2284-7, BNF 45356057, lire en ligne).
  23. « Une lettre au maire pour venir au secours de la "poupée" de Brassens », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  24. Témoignage de Pierre Onténiente recueilli par Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, page 91.
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  27. « Georges Brassens ou l'amour de la musique et de la langue française », sur franceculture.fr, (consulté le )
  28. Cité par Gérard Lenne, Georges Brassens, le vieil Indien, éd. Albin Michel, 2001, p. 62.
  29. « Nouvelle dĂ©marche en faveur d'un statut des objecteurs de conscience », Le Monde,‎
  30. Témoignage de Pierre Onténiente in, Brassens, le regard de Gibraltar, Fayard/Chorus, 2006, pp. 174-175.
  31. Extrait du Journal de A à Z sur Brassens de René Fallet, in Brassens, éd. Denoël, octobre 2005, p. 128.
  32. Voir par exemple cet article de journal, écrit en 1964 par un militant engagé, André CalvÚs, en critique de la chanson Les Deux Oncles
  33. Témoignage de Pierre Onténiente in, Brassens, le regard de Gibraltar, Fayard/Chorus, 2006, p. 197.
  34. CitĂ© par Jean-Paul LiĂ©geois in, Georges Brassens - ƒuvres complĂštes, coll. Voix publiques, Ă©d. Le Cherche-Midi, mars 2007, p. 633.
  35. Victor Laville, Christian Mars, Brassens, le mauvais sujet repenti, Ă©d. l’Archipel, 2006, p. 188.
  36. http://www.lemessager.fr/Actualite/Faucigny/2012/03/25/article_jean_bertola_le_rochois_ami_de_brassens.shtml
  37. http://www.crcb.org/une-voute-de-cannes-pour-jean-bertola-en-1957/.html
  38. Site de la mairie de LĂ©zardrieux
  39. Jacques Vassal, Brassens, le regard de « Gibraltar », éd. Fayard/Chorus, 2006, page 264.
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  62. Site du festival
  63. Site du festival Intégrale Brassens

Voir aussi

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