Marcel Amont
Marcel Amont est un chanteur et acteur français, né le à Bordeaux (Gironde) et mort le à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 93 ans) Saint-Cloud (France) |
Nom de naissance |
Marcel Jean Pierre Balthazar Miramon |
Pseudonyme |
Marcel Amont |
Nationalité | |
Activité | |
Période d'activité |
- |
Labels | |
---|---|
Genre artistique | |
Site web | |
Distinctions |
Prix Vincent-Scotto () Prix Georges-Moustaki (d) Commandeur des Arts et des Lettres‎ |
Discographie |
Il connaît le succès dès les années 1950 jusqu'aux années 1970[1], avec des titres tels que Bleu, blanc, blond, Le Mexicain et Dans le cœur de ma blonde.
Biographie
Famille
De son vrai nom Marcel Miramon, il naît à Bordeaux de Modeste Miramon et Romélie Lamazou — paysans autodidactes natifs d’Etsaut dans la vallée d'Aspe, installés dans la capitale girondine et reconvertis, lui en employé des chemins de fer, elle en infirmière[2] —. Il hésite, après le baccalauréat, entre le professorat d'éducation physique et le conservatoire d'art dramatique. La comédie, puis finalement la chanson, l'emporteront sur le sport.
À la fin de 1950, ayant fait le tour des activités artistiques bordelaises, il part pour Paris, où il se fait peu à peu un nom dans la plupart des cabarets des deux rives (Villa d'Este, La Fontaine des Quatre-Saisons, etc.)[1].
Années 1950
En 1953, il fait la tournée de Jean Nohain en première partie de Philippe Clay. Il frôle la mort après le spectacle de Bordeaux et doit passer un an en sanatorium[3]. C'est en 1956 qu'il rencontre véritablement le succès. Son premier disque, Escamillo, est un tube. Il passe à l'Olympia en première partie d'Édith Piaf : d'abord engagé comme « supplément au programme », il est sacré « révélation de l'année » et termine cinq semaines plus tard en deuxième position sur l'affiche. Porté par ce succès, il enregistre son premier disque en public et obtient le prix de l'académie Charles-Cros en même temps que Serge Gainsbourg et Juliette Gréco. Il débute également au cinéma aux côtés de Brigitte Bardot dans La mariée est trop belle. On le voit souvent dans la célèbre émission télévisée 36 chandelles.
Il poursuit ensuite les succès, avec Julie en 1957, mais surtout deux grands tubes : en 1958, Tout doux tout doucement (Frank Gérald, Pierre Delanoë / Troxel, Christopher, Ellis), adaptation française du succès américain des Fleetwoods Come Softly To Me, et, en 1959, l'une de ses chansons les plus emblématiques, Bleu, blanc, blond (Jean Dréjac / Hal Greene, Dicks Wols), adaptation française du succès américain de Johnny Tillotson True, True Happiness.
Années 1960
Il entame les années 1960 avec d'autres tubes, à l'image des Bleuets d'azur en 1960, et surtout du tube Dans le cœur de ma blonde, l'année suivante.
En 1962, il donne son premier récital à Bobino pendant trois mois et demi, à guichets fermés ; outre ses propres textes, il interprète plusieurs chansons signées Claude Nougaro (Le Balayeur du roy, Porte-plume, Le Tango des jumeaux, Le Jazz et la Java).
La même année, Charles Aznavour lui signe Le Mexicain, qui rencontre un immense succès, étant classé plusieurs semaines no 1 des ventes. Ce tube est considéré comme le plus grand de sa carrière. Il lui écrit ensuite Moi le clown, qui rencontre un certain succès également.
En 1965, il est de retour à l'Olympia pour cinq semaines. Innovation très remarquée, dans sa mise en scène, il fait évoluer autour de lui des danseuses. Cette même année, il signe Maria et le pot au lait, chanson fantaisiste qui sera classée dans les charts.
Le , il anime la première émission en couleur de l'histoire de la télévision française, Amont Tour.
Années 1970
En 1970, à l'Olympia, toujours en compagnie de ses danseuses et choristes, il s'entoure de cascadeurs et utilise des écrans géants pour certaines mises en scène. Le succès est tel que le spectacle dure cent jours. Il incarne alors le jeune chanteur dynamique, souriant et léger, au répertoire à la fois scénique et populaire. Il prépare une comédie musicale et, pour cette raison, décline les offres d'un producteur américain et de la BBC.
En 1971, il enregistre L'amour ça fait passer le temps, qui est vendu à plus de 500 000 exemplaires[4]. Suivent, avec un succès plus modéré, Monsieur et Benjamin le bienheureux, écrit par Éric Charden.
En 1974, il est l'animateur de l'émission dominicale Toutankhamont. En 1975, il crée sa comédie musicale Pourquoi tu chanterais pas aux théâtre des Bouffes-Parisiens à Paris, mais celle-ci ne rencontre pas le succès. Alors qu'il se trouve dans le creux de la vague, son ami Georges Brassens lui donne la chanson Le Chapeau de Mireille, qui devient un classique.
Dans les années 1960 et 1970, il participe à de très nombreuses émissions de variétés, notamment celles de Maritie et Gilbert Carpentier.
Années 1980
En 1980, il fait partie des candidats de la présélection française pour le Concours Eurovision de la chanson avec la chanson Camarade vigneron. Le , lors de la finale de la présélection sur TF1, présentée par Évelyne Dhéliat, il se classe 4e sur six candidats à la suite des votes des téléspectateurs.
Dans les années suivantes, malgré des chansons écrites par Julien Clerc, Alain Souchon ou Maxime Le Forestier, il se fait plus rare, mais se produit en tournée dans le monde entier, notamment au Japon, en Russie, à San Francisco ou à Rome.
En 1989, il revient à l'Olympia et sort un livre et un album en béarnais.
Années 1990
Dans les années 1990, la nostalgie aidant, il réapparaît en France, notamment grâce au duo humoristique Les Vamps, qui parlent beaucoup de lui et de son tube Bleu, blanc, blond.
Il continue à se produire sur scène durant la décennie, mais on le voit encore plus souvent à partir des années 2000.
Années 2000
En 2006, il revient avec un nouvel album, Décalage horaire, signant des duos avec Agnès Jaoui, Gérard Darmon, Didier Lockwood, Biréli Lagrène.
En 2007, il retrouve l'Olympia, 50 ans après son premier passage, et participe l'année suivante à l'enregistrement d'Enfantillages, album pour enfants d'Aldebert, qu'il rejoint à l'Olympia.
Entre 2008 et 2010, pendant deux ans, il est l'une des têtes d'affiche de la tournée Âge tendre, la tournée des idoles pour les saisons 3 et 4, notamment en compagnie d'une autre étoile du music-hall, son amie Annie Cordy.
En , il fête ses 80 ans par une série de récitals à La Grande Comédie à Paris.
Années 2010
En 2010, il participe Ă l'album pour enfants Les Larmes de crocodile, d'Emma Daumas, Ă©crivant plusieurs textes et chantant un duo avec elle[5], sur des musiques de son fils, Mathias Miramon.
En 2012, après la publication d'un livre de souvenirs intitulé Sur le boulevard du temps qui passe, il publie Il a neigé, un livre illustré des photos issues principalement de ses albums personnels. Il effectue sa rentrée parisienne à l'Alhambra le pour fêter ses plus de 60 ans de carrière. Il propose un spectacle vivant, entre le stand-up et le tour de chant.
En 2013, sa chanson Il a le maillot jaune figure dans la bande originale du film La Grande Boucle réalisé par Laurent Tuel. La même année, il participe au clip Parce que la nuit, une chanson du collectif Les Marguerites contre Alzheimer, destinée à aider la lutte contre la maladie.
En , Marianne Mélodie/Universal Music sort le double CD Anthologie (succès de 1959 à 1975).
En mars de la même année paraît son 7e livre, Lettre à des amis, qui rassemble des lettres fictives envoyées aux personnes qu'il aime et qu'il a connues pour la plupart. Parmi les destinataires : Charles Aznavour, Maurice Chevalier, Yves Montand, Alain Souchon, François Morel, Antoine de Caunes, entre autres.
De à , il participe au 10e anniversaire de Âge tendre, la tournée des idoles, puis à la croisière de la même tournée, en .
À la fin de 2017 sort son 8e livre, À l'ombre de La Fontaine, préfacé par François Morel et André Bercoff.
En 2018, il lance un nouveau spectacle, Marcel raconte et chante Amont, qui mélange stand-up et tour de chant, dans lequel il se confie sur sa vie (mise en scène Éric Théobald, pianiste Léandro Aconcha). Il s'installe d' à à l'Alhambra de Paris tous les dimanches.
Le , il sort un nouvel album, Par-dessus l'épaule, où il reprend ses succès avec certains de leurs auteurs, dont Charles Aznavour, qui signe là son dernier enregistrement, mais également Alain Souchon, Maxime Le Forestier, Aldebert, Francis Cabrel, François Morel, Igit, et son propre fils, Mathias Miramon.
Le , il fête ses 90 ans lors d'un concert exceptionnel à l'Alhambra en compagnie d'une vingtaine d'invités, dont Maxime Le Forestier, Serge Lama, Laurent Baffie, Gérard Lenorman, Nicoletta, Bernard Montiel, Gérard Darmon, Michel Jonasz, Igit, Christophe, Ivan Levaï, François Morel, Alex Vizorek, Raphaël Mezrahi, Michèle Torr, Georges Chelon et André Bercoff.
Le paraît son 9e livre, Les Coulisses de ma vie, écrit à quatre mains avec son fils, Mathias Miramon. En octobre, est diffusé sur Planète+ le documentaire Pourquoi nous détestent-ils, nous les vieux ?.
Années 2020
Au début des années 2020, il est considéré, avec Line Renaud et Hugues Aufray, comme un des derniers grands représentants du music-hall en France.
Le , il est président du jury du 10e prix Georges-Moustaki.
En , il écrit un texte pour saluer Gilles Dreu, « Dédicace à mon ami » sur l'album Le Comptoir des amis.
En paraît son 10e livre, Mirlitontaines et chansons oubliées, illustré de dessins de l'auteur, et, en octobre, il publie pour la première fois un roman, Adieu la belle Marguerite.
Mort
Marcel Amont meurt le à Saint-Cloud, à l'âge de 93 ans[6], des suites de problèmes cardiaques. Ses obsèques se tiennent dans l'intimité le , puis il est incinéré.
Vie privée
Marcel Amont partage sa vie de 1956 à 1959 avec Tamara Vladimirovna Deiness, avec qui il a deux enfants, Katia et Alexis. Il épouse en 1977 Marlène Laborde, devenue son agent, avec qui il reste marié jusqu'à sa mort ; ils ont une fille et un garçon, Romélie et Mathias[7].
Discographie
- 1956 : Escamillo (Georges Coulonges / Christian Roi)
- 1957 : La Chanson du grillon (Jean Dréjac)
- 1958 : Julie (Jacques Datin / Maurice Vidalin)
- 1958 : L'Amour en mer (Michel Rivgauche)
- 1959 : Tout doux, tout doucement (Frank Gérald, Pierre Delanoë / Troxel, Christopher, Ellis) adaptation française du succès américain des Fleetwoods Come Softly To Me
- 1959 : Bleu, blanc, blond (Jean Dréjac/Hal Greene, Dicks Wols), adaptation française du succès américain de Johnny Tillotson True, true happiness
- 1960 : Les Bleuets d'azur (Jacques Larue / Guy Magenta)
- 1961 : Dans le cœur de ma blonde (Jean Dréjac / N. Petty)
- 1962 : Le Mexicain (parfois intitulée Un Mexicain) (Jacques Plante / Charles Aznavour)
- 1963 : Moi le clown (Jacques Mareuil, Charles Aznavour)
- 1965 : Maria et le pot au lait (Marcel Amont)
- 1965 : Au bal de ma banlieue (Jean Dréjac)
- 1967 : Samba d'été (Marcos Valle, Michel Pécarrère)[8]
- 1967 : Dans 45 ans (Michel Pécarrère / John Lennon,Paul McCartney) adaptation française de When I'm Sixty Four
- 1970 : Le Monsieur qui volait (Claude Nougaro, Marcel Amont)
- 1970 : Moitié orange, moitié citron (H. Giraud, W. Lewis, M. Rivgauche, A. Rouvre)
- 1971 : L'amour ça fait passer le temps (Jean-Michel Rivat, Franck Thomas / Roland Vincent)
- 1971 : Monsieur (Gilles Thibault / Jacques Renard)
- 1971 : Benjamin le bienheureux (Yvan Dessca / Éric Charden)
- 1971 : C'est aujourd'hui dimanche (Bernard Estardy, Jean-Michel Rivat / Franck Thomas)
- 1972 : Bleu, blanc, rouge et des frites (F. Thomas et Y. Dessca / Jean-Pierre Bourtayre)
- 1973 : L'amour Ă vol d'oiseau (R. Vincent / M. Jourdan)
- 1974 : Y'a toujours un peintre (Jean-Michel Rivat / Roland Vincent)
- 1974 : Le Chapeau de Mireille (Georges Brassens)
- 1975 : Les Artistes (Marcel Amont, Jacques Revaux / Roland Vincent)
- 1976 : La musique est de retour (Marcel Amont, M. Jourdan / Gustin)
- 1977 : On ne guérit pas de son enfance (Marcel Amont / Michel Cywie)
- 1977 : Les chansons d'Italie (Didier Barbelivien - GĂ©rard stern)
- 1979 : Viennois (Alain Souchon)
- 1979 : Paris rombière (François Cavanna / Roland Vincent)
- 1979 : Pour traverser la rivière (Gilles Vigneault)
- 1979 : La Galère (Maxime Le Forestier / Julien Clerc)
- 1982 : Demain j'arrĂŞte de fumer (Marcel Amont)
- 1983 : Ça va, ça vient (S. Cutugno / Claude Lesmesle)
- 1983 : Cette France (Didier Barbelivien / Claude Lemesle)
- 1985 : Le Tam-tam des gorilles (Lana et Paul Sebastian / Sylvain Lebel) (45 tours pour enfants)
- 1989 : Comme un goût de paradis (Marcel Amont - Sylvain Lebel / Michel Héron)
- 1991 : Sympathic (Marcel Amont)
- 2006 : Démodé (Marcel Amont / Philippe Loffredo)
- 2009 : Il a neigé (Marcel Amont / Mathias Miramon)
- 2018 : Par-dessus l'Ă©paule (Igit)
Les titres de Marcel Amont font partie du catalogue d'Universal.
Discographie occitane en béarnais
Fidèle à ses origines béarnaises, Marcel Amont a enregistré de nombreux disques en béarnais ; ces disques contiennent aussi bien des chansons traditionnelles que des textes des auteurs classiques de la littérature béarnaise et gasconne, tels que Jacob de Gassion, Xavier Navarrot, Alexis Peyret ou Simin Palay. Cet engagement en faveur des lettres béarnaises et occitanes s'est cristallisé dans son livre Comment peut-on être gascon ?.
Filmographie
Cinéma
- 1956 : La mariée est trop belle, de Pierre Gaspard-Huit : Toni
- 1961 : Conduite Ă gauche, de Guy Lefranc : Pierre Vilaret
- 1984 : Les Maîtres du soleil, de Jean-Jacques Aublanc : Victor
- 1984 : Le Montreur d'ours, de Jean Fléchet : Pierre Agasse
Téléfilms
- 1966 : Adieux de Tabarin : Tramel
- 1968 : Uit met... Yvonne Lex
- 1980 : Chouette, chat, chien... show : le mime conteur
- 1983 : La Veuve rouge d'Édouard Molinaro
Séries télévisées
- 1957 : Trente-Six chansons : Vahiné
- 1958-1959 : Airs de France : Évariste Chanterelle / Robert
- 1973 : Molière pour rire et pour pleurer de Marcel Camus : La Fontaine
- 1981 : On demande grand-père gentil et connaissant des trucs, court-métrage de Gisèle Braunberger : le grand-père
- 1986 : Maguy : Pierre François
- 2012 : AĂŻcha de Yamina Benguigui: Alfred
- 2014 : Le Sang de la vigne de Marc Rivière : Hubert de Montalzat
Publications
- Une chanson, qu'y a-t-il à l'intérieur d'une chanson ? (Seuil, 1989)
- Ça se dit, ça s'écrit, ça se chante (éd. Christian Pirot, 2000)
- Comment peut-on ĂŞtre gascon ? (Ă©d. Atlantica, 2001)
- Les Plus Belles Chansons de Gascogne (Ă©d. Sud-Ouest, 2006)
- Sur le boulevard du temps qui passe (Ă©d. Christian Pirot, 2009)
- Il a neigé (éd. Didier Carpentier, 2012)
- Lettres Ă des amis (Ă©d. Chiflet & Cie, 2014)
- À l'ombre de La Fontaine (éd. Académie Alphonse-Allais 2017)
- Les Coulisses de ma vie (Ă©d. Flammarion, 2019)
- Mirlitontaines & chansons oubliées (éd. du Mont-Ailé, 2021)
- Adieu la belle Marguerite (Ă©d. Cairn, 2021)
Distinctions
RĂ©compenses
- 1956 : Grand prix du disque de l'académie Charles-Cros
- 1972 : Prix Vincent-Scotto de la Sacem avec L'amour, ça fait passer le temps
Notes et références
- Biographie, sur marcelamont.com.
- Renée Mourgues, « Marcel Amont, de Borce et d’Aspe », sur larepubliquedespyrenees.fr, La République des Pyrénées, (consulté le ).
- « Marcel Amont et Marlène : 37 ans de mariage et amoureux comme au premier jour », sur purepeople.com, .
- « TOP 45 Tours - 1971 » sur top-france.fr.
- « Emma Daumas choisit Elodie Frégé en duo sur son disque pour enfants », Charts in France, 4 octobre 2010.
- Léna Lutaud, « Mort de Marcel Amont, l'homme qui donnait tout pour la chanson », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- « Décès de Marcel Amont : qui sont sa femme Marlène et ses quatre enfants ? »
- « Samba d'été » (consulté le )
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :