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Charles Trenet

Charles Trenet, né le à Narbonne (Aude) et mort le à Créteil (Val-de-Marne), est un auteur-compositeur-interprète français.

Charles Trenet
Charles Trenet.
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Créteil (Drapeau de la France France)
Sépulture
Cimetière de l'Ouest (d)
Nom de naissance
Louis Charles Augustin Georges Trenet[1] - [2]
Nationalité
Activités
Période d'activité
Mère
Marie-Louise Caussat-Trenet (d)
Autres informations
Membre de
Label
Genre artistique
Distinction
Discographie

Surnommé à ses débuts « le Fou chantant », il est l'auteur de près de mille chansons à l'inspiration souvent poétique, dont certaines, comme Y'a d'la joie, Ménilmontant, Douce France, La Mer ou encore L'Âme des poètes demeurent des succès populaires intemporels, au-delà même de la francophonie.

Biographie

Enfance

Maison natale de Charles Trenet, à Narbonne, aujourd'hui ouverte aux visiteurs.

Louis Charles Augustin Georges Trenet[3] naît en 1913 à Narbonne, quatre ans après son frère Antoine (1909-1969), dans la maison de ses parents, Lucien Trenet (1882-1966) et Marie-Louise Caussat (1889-1979), au 2 rue Anatole-France (à l'époque, maintenant le 13 avenue Charles-Trenet) — maison devenue depuis le musée Charles-Trenet. Son père est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, mais sa famille garde le niveau de vie de la bourgeoisie de province grâce à son grand-père maternel Auguste, marchand de bois qui s'est opportunément reconverti en tonnelier et fournit en vin les soldats en guerre[4].

En 1920, ses parents divorcent. Charles partage alors son enfance entre Narbonne où réside sa mère, et Saint-Chinian où habite son père, notaire et violoniste amateur. Plus tard, Trenet évoquera sa vision de la féminité à Narbonne comme celle de la masculinité pour Perpignan[5]. Il développe sa sensibilité à la musique et au rythme grâce à sa mère, qui joue au piano le morceau Hindustan et écoute sur le phonographe familial des standards de jazz de George Gershwin, et aussi grâce à son père qui a découvert ces rythmes par les soldats américains pendant la guerre.

Charles et son frère Antoine sont placés chez les Pères de la Trinité, un collège religieux à Béziers[6]. « L'école était libre mais pas moi » confie-t-il plus tard. Il garde de ses années de pensionnat le souvenir douloureux de l'absence maternelle, thème récurrent dans son œuvre (Le Petit Pensionnaire, L'Abbé à l'harmonium, Vrai vrai vrai…).

Son père se remarie en 1927 avec Françoise Prats (1900-1992) et a 2 autres enfants : Claude (27 novembre 1927 - 27 octobre 1998) et Lucienne (née le 13 mars 1932).

Trenet découvre le théâtre, la poésie et le sens du canular grâce à Albert Bausil, poète de Perpignan, ami de son père qui y a acheté une étude de notaire en 1922, et de son journal hebdomadaire Le Coq catalan, dont le titre est déjà un calembour (coq à talent). Dès l'âge de 13 ans, il y publie des poèmes sous le pseudonyme de « Charles » ou « Jacques Blondeau », et joue dans différentes pièces. Pendant deux ans, il dévore les ouvrages de poésie de la bibliothèque de Bausil, développant sa culture littéraire. Période joyeuse faite de complicité intellectuelle où Bausil l'initie aux jeux de mots mais aussi probablement aux jeux sexuels[7].

En 1928, après avoir été renvoyé du lycée à la suite d'une injure envers le surveillant général, Trenet quitte Perpignan pour Berlin, où vivent sa mère Marie-Louise et son second mari, le réalisateur Benno Vigny, tandis que son père s'est remarié l'année précédente avec Françoise Prats, une jeune Catalane de 27 ans. Pendant dix mois, Trenet fréquente une école d'art et rencontre des célébrités allemandes, amies de son beau-père, comme Kurt Weill ou Fritz Lang, et voyage également à Vienne et Prague aux côtés de sa mère[8]. À 16 ans, à son retour en France, il se rapproche du poète Albert Bausil. Il se destine à la peinture — son premier vernissage a lieu en 1927 — prépare un roman, Dodo Manières, qui va finalement être publié en 1939, et s'identifie totalement au monde des arts[5].

Charles et Johnny

Mon destin de poésie a jeté bas son masque, a déchiré son costume, a revêtu le mien et nous sommes partis, tous deux – et je suis parti tout seul, sur la voie dont certains aiguillages me séparaient souvent du reste du monde.
Fin du texte intitulé Quel est mon destin ?, écrit par Charles Trenet pour son examen d’entrée à la Sacem en 1933.

Au début de septembre 1930, il quitte Narbonne pour Paris dans le but de poursuivre dans le journalisme[8], tout en ayant convaincu son père qu'il y étudie à l'école des arts décoratifs le dessin et l'architecture, comme son grand-père architecte[Note 1]. Pour gagner sa vie à son arrivée à Paris, sur les recommandations d'Albert Bausil, il travaille dans les studios de cinéma Pathé de Joinville, en tant qu'accessoiriste : il est chargé de faire les « claquettes » annonçant le début d'une scène. Il se mêle au groupe d'artistes de Montparnasse. Il rencontre Antonin Artaud, Jean Cocteau et Max Jacob[Note 2], auxquels il confie ses envies littéraires, et qui le surnomment le « téméraire ». Il compose ses premières chansons pour le film Bariole de son beau-père Benno Vigny[9]. S'inspirant des duos Pills et Tabet et Gilles et Julien[10] alors en vogue, il forme en 1933 le duo « Charles et Johnny » avec le pianiste suisse Johnny Hess, qu'il rencontre en 1932 au club de jazz le College Inn[Note 3]. Les deux compères, familiers du cabaret Le Bœuf sur le toit, y rencontrent souvent le chanteur Jean Sablon, auquel ils confient l'interprétation de la chanson qu'ils composent un soir, Vous qui passez sans me voir, et qui permet bientôt à Jean Sablon d'obtenir le succès aux États-Unis. Ils passent une audition au Palace devant le directeur Henri Varna et l'agence Audiffred, et Joséphine Baker leur permet d'être engagés en les convainquant de prendre les duettistes sous contrat[Note 4]. Ils chantent également au cabaret Le Fiacre jusqu'en 1936.

Des débuts en solo éclatants

Le service militaire met fin au duo : en octobre 1936, Trenet est appelé sous les drapeaux à la base d'Istres. Aidé par l’impresario Emile Audiffred, il participe à quelques galas en solo, dont l'un à Marseille au cabaret du Grand Hôtel Noailles, à l'occasion duquel il est surnommé le « Fou chantant ». C'est à ce moment de sa carrière qu'il compose et écrit ses chansons les plus célèbres : Y'a d'la joie, Je chante, Fleur bleue. Ces chansons sont – dans un premier temps – confiées à d'autres interprètes : Y'a d'la joie est d'abord chantée par Maurice Chevalier au Casino de Paris, dans la revue Paris en joie, pour l'Exposition internationale de février 1937, puis dans le film L'Homme du jour, de Julien Duvivier. La Valse à tout le monde est interprétée par Fréhel, et Quel beau dimanche par Lys Gauty. Isolé et éloigné de Paris, Charles Trenet parvient à se faire muter à la base de Vélizy dans les Yvelines.

Libéré du service militaire en décembre 1937, il commence véritablement sa carrière en solo par une première séance d'enregistrement chez Columbia : Je chante et Fleur bleue. En janvier 1938, Trenet grave Y'a d'la joie et se réapproprie « son » œuvre par la même occasion. En mars 1938, grâce à Émile Audiffred et Mitty Goldin, vient son premier grand triomphe sur la scène d'un music-hall, à l'A.B.C.[Note 5]. Il chante également au micro de Radio Cité, notamment le titre Boum !, pour lequel il reçoit sa première consécration : le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros. Il se lie d'affection pour le jeune poète-chansonnier Gabriel Arnaud dont il soutient l'édition du premier roman Le Paroissien - Roman Picaresque[11].

En 1938, il tourne en vedette dans les films La Route enchantée et Je chante[Note 6].

N'aimant pas son visage poupin, il se crêpe les cheveux, visse sur sa tête un chapeau de feutre mou rabattu en arrière, s'habille avec un complet-veston bleu et plante un œillet rouge à sa boutonnière : le « Fou chantant » entame dès lors une longue tournée internationale qui le conduit en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Maroc, en Grèce, en Turquie et en Égypte[12].

La guerre

Inscription sur le mur d'une maison de Narbonne, proche de la cathédrale Saint-Just. Sa ville natale rend hommage à Charles Trenet en retranscrivant une chanson interprétée en 1951, L'Âme des poètes. D'autres murs de la ville célèbrent également le Fou chantant, dont un portrait quai de Lorraine.

La Seconde Guerre mondiale éclate et Trenet est mobilisé. Les journaux annoncent même officiellement sa mort[13] . Il donne une entrevue, en août 1940 au quotidien L'Éclaireur de Nice, dans laquelle il déclare : « C'est la troisième fois qu'on me tue. Je n'arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. »

Pendant l'Occupation, Trenet se consacre essentiellement au cinéma et joue dans six films dont Je chante, Romance de Paris et Adieu Léonard. Écrit par Jacques Prévert en collaboration avec son frère Pierre et réalisé par ce dernier, Adieu Léonard est le seul de ces films à rester dans la mémoire des cinéphiles. Sa carrière cinématographique prend fin avec la fin de la guerre[9].

À partir de 1941, il chante à Paris aux Folies Bergère, où il interprète des chansons telles qu'Espoir – « Tous les jours noirs ont leurs lendemains » – et Douce France, dont la salle reprend le refrain comme un hymne de la résistance, la chanson étant un soutien moral aux « expatriés de force » et non un acte de collaboration[5]. Trenet dénonce son contrat au bout de quatre jours, lorsqu'il découvre dans le public la présence de soldats allemands[14].

En 1944, il est dénoncé dans le journal Je suis partout pour sa ressemblance avec « le juif Harpo Marx » ou dans le journal Le Réveil du peuple, au motif que Trenet est une anagramme de Netter, « nom spécifiquement juif ». En fuyant la Gestapo, il est blessé par des agents d'une balle dans la jambe. Hospitalisé, il doit retourner chez sa mère pour trouver les papiers qui prouvent sa « non-judéité » sur quatre générations, réfutant ainsi ces assertions, ce qui lui vaut de ne plus être inquiété par la Gestapo[15].

À la Libération, la commission d'épuration le critique, notamment pour avoir composé des hymnes pour le régime de Vichy et chanté un concert en Allemagne (sur les trois prévus) avec Tino Rossi. Il est condamné à 8 mois d'inactivité, ramenés à 3 mois et préfère partir pour l'Amérique[16] - [17].

Trenet évoque cette période de l'Occupation dans deux chansons, Jeunesse plumée, écrite en 1962 et Nous, on rêvait, écrite en 1992. Il admet que cette sombre période a tari son inspiration : selon lui, ses œuvres postérieures à la guerre n'ont plus la fraîcheur et l'insouciance de ses premiers refrains[5].

L'Amérique

Charles Trenet donnant un spectacle accompagné de quelques musiciens lors d'un rodéo présenté au stade Delorimier à Montréal, au Québec, 24 juillet 1946.

En 1945, Trenet part pour une tournée au Québec puis à New York[18], où il connaît un assez grand succès. Il va ainsi parcourir pendant près de deux ans le continent américain, du Brésil au Canada. Ce voyage au Canada lui inspire plusieurs chansons, notamment Dans les pharmacies et Dans les rues de Québec. Jusqu'en 1954, il parcourt le monde de concert en concert, sans s'arrêter d'écrire et de composer.

Jusqu'en 1945, le récital était réservé aux interprètes de musique classique. Charles Trenet fut le premier à avoir l'idée de donner, au Théâtre de l'Étoile, un récital de chansons. Et il encouragera également ses amis Charles Aznavour et Yves Montand à faire de même.

Retour en France

En 1954, Trenet rentre à Paris. Ses nouveaux succès comme Nationale 7 confortent sa notoriété. D'autres grandes chansons datent des années 1950 : La Folle Complainte, Moi, j'aime le music-hall et L'Âme des poètes.

Au début des années 1960, avec la vague yéyé, Charles Trenet se fait plus rare sur scène. Ces années sont pour lui l'occasion de se consacrer à la peinture et l'écriture. Il publie le roman Un Noir éblouissant (chez Grasset).

En 1965, il se fait accompagner sur scène et à la télévision par un groupe de rock, Les Piteuls dont 2 membres, Serge Koolenn et Richard Dewitte, formeront en 1972 le groupe Il était une fois.

En 1968, Trenet a cinquante-cinq ans et trente années de carrière, qu'il envisage de fêter sur la scène de Bobino, mais les événements de mai 68 le font renoncer, et c'est au Don Camilo qu'il effectue une rentrée discrète. Son grand retour se fait l'année suivante au Théâtre de la Ville[19].

Second retour et premiers adieux

Charles Trenet pendant le festival du Printemps de Bourges 1977.

Il reprend la route des studios et de la scène en 1971 pour faire ses adieux à l'Olympia en 1975. Il a alors soixante-deux ans. Affecté par la mort de sa mère en 1979[Note 7], il s'enferme dans le silence et retourne dans sa propriété du sud de la France.

Le producteur québécois Gilbert Rozon, qui admire Trenet, se met alors en tête de relancer sa carrière[20], et finit par le convaincre. Charles Trenet revient à la scène en 1983 à l'occasion du festival Juste pour rire de Montréal. Il ne la quittera plus. Au passage, il accepte d'être le président d'honneur de la première cérémonie des Victoires de la musique en 1985. En 1987, âgé de soixante-quatorze ans, il obtient un grand succès au Printemps de Bourges[Note 8], où Jacques Higelin, inconditionnel des chansons de Trenet, l'a déjà présenté – voire imposé – lors du premier festival, à l'époque résolument rock, en 1977.

Les années passent, mais « le Fou chantant » reste indémodable et inépuisable. Il fête ses quatre-vingts ans sur scène à l'Opéra Bastille en mai 1993 devant de nombreux admirateurs, dont le président de la République française François Mitterrand. En 1999, il est fait membre de l'Académie des beaux-arts après avoir été refusé à l'Académie française en 1983[9]. Il enregistre sa dernière chanson Les poètes descendent dans la rue en studio, le 5 mars 1999, avec des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Radio France, à l'occasion de la première édition du Printemps des Poètes. Son dernier concert a lieu, en novembre 1999, salle Pleyel à Paris, où il donne trois récitals, chantant assis.

Mort et hommages

Tombe de Charles Trenet au cimetière de l'Ouest de Narbonne, renouvelée en 2019.
Buste de Charles Trenet à la Maison natale Charles Trenet, à Narbonne.

Fatigué, Charles Trenet se retire chez lui, où deux accidents cardio-vasculaires successifs l'épuisent[9]. Transporté à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, il meurt le , à l'âge de 87 ans.

Son corps est incinéré et ses cendres sont déposées au cimetière de l'ouest de Narbonne, dans le caveau familial en simple ciment[21]. Le , jour de l'anniversaire du chanteur, sa tombe est renouvelée et désormais ornée d'une pierre tombale spectaculaire[22].

Le , à l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, France 3 diffuse le documentaire Charles Trenet, l'enchanteur.

Contestation de l'héritage

Trenet a légué quelques années plus tôt la totalité de son patrimoine à Georges El Assidi, qui fut son secrétaire particulier pendant près de vingt ans. Selon Lucienne Trenet (demi-sœur de Charles), et Wulfran Trenet (fils de Claude et neveu de Charles), Georges El Assidi aurait dilapidé l'héritage, et ils contestent en 2008 le testament signé du en assignant ce dernier pour « abus de faiblesse, extorsion, violence et homicide volontaires »[23]. L'affaire aboutit à un non-lieu[24] - [Note 9].

Un second procès en appel se tient à partir du . La cour d'appel rejette la demande d'annulation du testament le [25].

Vie privée

Charles Trenet, qui fréquentait beaucoup avant-guerre les grandes figures du milieu homosexuel de Montparnasse (Cocteau, Max Jacob, Gabriel Arnaud) n'a cependant jamais parlé publiquement de sa vie privée, à l'exception d'une « aventure pendant la guerre, avec une jeune femme qui s'appelait Monique Pointier », mais cette relation est rompue car la mère de Charles, Marie-Louise Caussat, ne la supporte pas et laisse entendre qu'elle ne peut pas avoir d'enfant[26].

Affaires judiciaires

[27]

Au début des années 1960, Trenet est en procès contre Claude François et Charlie Chaplin, qu'il accuse de plagiats. Les deux se règleront à l'amiable[28].

Le , le chanteur, qui séjourne alors dans sa propriété Le Domaine des Esprits, est appréhendé à la brasserie Le Cintra à Aix-en-Provence[29], en compagnie de quatre jeunes hommes dont deux de 20 ans[Note 10] et inculpé d'outrages à la pudeur et attentats aux mœurs sur la personne de mineurs de moins de 21 ans[Note 11]. Placé sous mandat de dépôt, il est écroué à la prison d'Aix-en-Provence et le reste jusqu'au , étant libéré après le versement d'une caution. Robert Derlin, son ex-cuisinier, chauffeur et secrétaire, qui l'accuse de l'avoir contraint à recruter de jeunes personnes pour des parties, est également inculpé et incarcéré. Durant sa détention, Charles Trenet compose une prière pour les prisonniers et une chanson pour le gardien-chef grâce à l'archevêque du diocèse Charles de Provenchères, ses nombreux soutiens ont réussi à lui faire parvenir un harmonium[28].

En , il est condamné à un an de prison avec sursis et 10 000 francs d'amende. Robert Derlin qui l'avait dénoncé est relaxé[30]. Charles Trenet fait appel du jugement, déclarant à la presse : « Le public dit qu'il ne me retirera pas son affection même si ce que l'on a dit de moi est vrai. Mais ce que l'on a dit est faux et je veux qu'on le sache bien. Du reste, j'apporterai des éléments nouveaux au dossier »[31].

En appel, Charles Trenet est relaxé[32].

Cet épisode révèle au public son homosexualité ; il avait toujours souhaité rester discret sur ce sujet[33].

Distinctions

Décorations

Prix et médailles

  • Prix Candide pour Vous qui passez sans me voir (1937)
  • Prix Candide pour Boum ! (1938)
  • Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour Voyage au Canada (1951)
  • Prix Tino Rossi pour Printemps à Rio (1952)
  • Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour L’âme des poètes (1952)
  • Grand prix du disque de l'Académie du disque français pour l’ensemble de son œuvre (1954)
  • Disque et chapeau d'or pour La mer (1955)
  • Grand prix du disque de la ville de Paris (1956)
  • Abeille d’or de la poésie (1959)
  • Prix Jean-Antoine (1960)
  • Prix de la chanson poétique Vincent Scotto pour Kangourou (1962)
  • Prix de la chanson humoristique pour L’horrible tango (1962)
  • Diplôme Prestige de la France (1965)
  • Prix de l'Académie Charles-Cros in honorem (1967)
  • Ruban d’honneur de la chanson française (1967)
  • Trophée du MIDEM (1971)
  • Médaille de la ville de Narbonne (1971)
  • Prix du grand concours RTL pour La mer (1972)
  • Trophée des 7 d’or (1975)
  • Médaille d’or Albert Willemetz de la SACEM (1977)
  • Trophée des Victoires de la musique (1985)
  • Disque d'or pour Mon cœur s'envole (1992)
  • Trophée Django d’or pour La mer (1996)
  • Médaille d’or de la ville de Cannes (1996)
  • Médaille de la ville de Montreux (1996)
  • Time for Peace Award de l'Organisation des Nations unies (1997)
  • prix Grand-siècle-Laurent-Perrier (1998)
  • Trophée d'honneur des Molières (2000)

Élection

Œuvre

Chansons emblématiques

Filmographie

Documentaire

Hommages

  • En 1976, Dalida reprend, à sa manière, La Mer qui sort dans son 33 tours Coup de chapeau au passé.
  • En 1979, Michel Sardou évoque La Mer dans L'Anatole et dédie sa chanson à Charles Trenet (album Verdun). Michel Sardou évoque une nouvelle fois Trenet, en 1990, dans la chanson La maison des vacances (album Le Privilège), dont la musique rappelle les accords et la rythmique typiques du « Fou chantant » :
    « Dans la maison d'vacances, C'est tellement loin Paris, On fredonne Douce France, En cueillant des radis [...] J'espère qu'le vieux Trenet, Ne me f'ra pas d'ennuis, Cette musique il est vrai, Ressemble à ce qu'il fit, S'il exige un procès, Je le perdrais tant pis, La maison s'en irait, J'nai pas payé l'crédit, Je sais qu'il sait d'avance, Que tout a été dit, Et quand les souris dansent, Le chat qui dort sourit ». (paroles Michel Sardou, Didier Barbelivien - musique D. Barbelivien)
  • En 1980, Georges Brassens reprend J´ai connu de vous, Verlaine, Boum !, Terre et En quittant la ville, j'entends dans l'album Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse.
  • En 1985, Jean Bertola enregistre Honte à qui peut chanter, chanson inédite de Georges Brassens qui évoque Y'a d'la joie.
  • En 1994, Charles Aznavour chante Trenetement, une chanson écrite « façon Trenet ».
  • En 1997, Jérôme Savary, en compagnie de son Grand Magic Circus, met en scène Y'a d'la Joie !… et d'l'amour, un spectacle consacré à Charles Trenet et son œuvre[Note 12] - [Note 13].
  • En 2002, le spectacle Chapeau Monsieur Trenet[37] voit le jour, créé par Jeff Leygnac. Depuis et à travers la France entière, la troupe rend toujours hommage avec gaieté au poète disparu.
  • En 2003, Marie-Christine Maillard revisite son répertoire à la sauce jazzy. Elle concrétise ce projet avec la tournée et l'album Marie chante Trenet. Celui-ci rencontre le succès sur le marché asiatique et plus particulièrement à Taïwan, en Corée du Sud et au Japon[38] - [39] - [40].
  • En 2004, Jacques Higelin effectue une tournée de spectacles durant plus d'un an, dont deux séries de concerts au Trianon de Paris aux printemps et automne 2005 intitulés Higelin enchante Trenet. Il interprète « le fou chantant », tantôt en restant proche des versions originales, tantôt sur ses propres arrangements[Note 14].
  • Le 17 février 2011, la chaîne France 5 diffuse à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, un documentaire réalisé par Jacques Pessis en hommage à Charles Trenet.
  • Le 18 mai 2013, Google rend hommage à Charles Trenet pour son centième anniversaire[41].
  • Le 16 février 2013, la chaîne Arte diffuse le documentaire Charles Trenet, l'ombre au tableau où l'animateur Karl Zéro raconte la part d'ombre de Charles Trenet à travers des archives oubliées et les témoignages de ses amis proches – Charles Aznavour, Jean-Jacques Debout ou de son biographe Jacques Pessis.
  • En mai 2015, la ville de Paris nomme un de ses nouveaux jardins en son nom.
  • En juin 2015, Benjamin Biolay sort un album de reprises en collaboration avec Fiszman et Benarrosh
  • En août 2017, sur l'aire de repos de Narbonne-Vinassan de l'autoroute A9, une statue lui rend hommage[42].
  • En 2021, on compte au total 47 ouvrages déjà consacrés à Charles Trenet. Le Figaro Magazine conseille par ailleurs la consultation du site charles-trenet.com et de ses articles signés par Élisabeth Duncker, de même que la page Facebook « Charles Trenet d'hier et aujourd'hui », qui poste régulièrement des documents inédits[43].

Charles Trenet dans la mémoire populaire

Dans la chanson

Au cinéma

Dans la bande dessinée

Dans la publicité

  • En 1975, à la télévision, Charles Trenet parodie Le Jardin extraordinaire dans un spot publicitaire pour le désodorisant Wizard[45].
  • En 1995, Y'a d'la joie est utilisée pour l'eau Badoit.
  • En 2002, Tombé du ciel agrémente un spot publicitaire pour Mercedes-Benz.
  • En 2003, Douce France est utilisée pour le shampoing Dop.
  • En 2004, l'INPES utilise la chanson Que reste-t-il de nos amours ? dans son spot de campagne de prévention contre le sida.
  • En 2008, Route Nationale 7 est utilisée pour Altaya : La Route Bleue.
  • En 2016, Boum est utilisée pour le Samsung Galaxy S7[46].

À la télévision

  • Dans la série américaine Lost, la chanson La Mer est régulièrement citée.
  • Dans la série The X-Files (saison 1 : Le Message).
  • Dans la saison 21 des Simpson (épisode 19 : The Squirt and the Whale), la thème de fin est La Mer.
  • Dans le téléfilm Un amour à taire, la chanson Je chante est diffusée à plusieurs reprises.

À la radio

  • Le studio 105 de la Maison de Radio France est baptisé « Charles Trenet » en 1995.

Divers

  • Dans la brochure franco-allemande Chansons de France avec vingt-sept chansons de divers ACI français se trouve la chanson Je chante (Ich singe), transcrite en allemand par Didier Caesar du duo Stéphane et Didier (Kernen, RFA) et en français sur le disque Chansons préférées. Le duo l'interprète en français et en allemand, ainsi que la chanson Boum ! (Bumm).
  • Le 18 février 2011, Nice-Matin publie sur son site internet une chanson inédite de Trenet, don d'un habitant d'Antibes, Thierry Guillo, intitulée Vas-y Tonton (la France te demande), d'environ trois minutes, enregistrée, d'après le journal, au piano à « La Carrière », sa maison antiboise, et reprise parfois partiellement durant les meetings de la campagne présidentielle de 1988 de François Mitterrand[47].
  • Le vidéaste MisterJDay utilise régulièrement la chanson Les Intellectuels dans ses vidéos pour ironiser sur la naïveté de certains internautes ainsi que dans certaines de ses introductions vidéo.

Notes et références

Notes

  1. Sa passion du dessin se retrouve dans ses affiches qu'il réalise pour la plupart.
  2. C'est Jacob qui lui conseille de ne pas publier ses poèmes mais de les chanter.
  3. En 1933, ils créent et répètent les chansons de leur répertoire dans une chambre à Montrouge. (cf. Jacques Pessis, Livret de l'intégrale ''Y'a d'la joie'', 2017)
  4. Joséphine Baker, qui se trouve par hasard dans la salle, les écoute et glisse à Henri Varna : « Engage-les ! Ils sont si mignons ! »
  5. Il s'y produit pour la première fois le en vedette américaine de Lys Gauty.
  6. L'intrigue de Je chante a pour cadre une institution pour jeunes filles du grand monde. Un jeune professeur (Charles Trenet) y déclenche cette sorte d'allégresse que seul le Fou chantant peut déclencher fin 1938, entraînant dans une folle farandole tous les gens du château, dont une bande de collégiennes sexy et extatiques.
  7. Il lui dédiera une chanson Que veux-tu que je te dise maman, 1981.
  8. En première partie, Font et Val, Alain Meilland, Leny Escudero et Jacques Higelin chantent ses chansons dans un hommage intitulé « Les Fous chantant ».
  9. Finalement, Georges El Assidi se serait fait voler l'héritage par deux escrocs, le Français Maurice Khardine et l'avocat danois Johan Schütler, dirigeants la société Nest à laquelle El Assidi a confié la gestion de l'intégralité du patrimoine Trenet. Source : « Succession de Trenet : la justice lance deux mandats d'arrêt internationaux », 30 juillet 2012, Le Monde.fr.
  10. À l'époque, la majorité est encore à 21 ans et, même si la majorité sexuelle est à 15 ans en France, ce n'est pas le cas pour les relations homosexuelles pour lesquelles elle est à 21 ans.
  11. Ces chefs d'inculpation sont fantaisistes et n'ont jamais existé en droit français. La source a probablement inversé les termes et confondu l'attentat à la pudeur et l'outrage public à la pudeur (ou moins probablement l'outrage aux bonnes mœurs).
  12. Dans les années 1950, entassée dans une Juva Quatre décapotable, une famille prend la route de la Riviera pour des congés payés bien mérités. Les chansons de Charles Trenet bercent cette pièce, décrite comme « une revue marseillaise à l'ancienne » par son metteur en scène, Jérôme Savary.
  13. Charles Trenet en était très satisfait.
  14. Un CD tiré des soirées au Trianon sort en septembre 2005.
  15. Titre en écoute sur le site de l'artiste..

Références

  1. Carte d'identité de Charles Trenet en 1986..
  2. « Actes de naissance et de décès », sur CinéArtistes (consulté le ).
  3. « TRENET Louis Charles Augustin Georges », sur deces.matchid.io (consulté le )
  4. Sa Route Enchantée, portail des amis de Charles Trenet.
  5. Nelson Monfort, Le Roman de Charles Trenet, Monaco/Paris, éditions du Rocher, , 300 p. (ISBN 978-2-268-07510-5).
  6. Segot 2013, p. 11.
  7. Segot 2013, p. 47.
  8. Interview à la sortie du livre Mes jeunes années sur le site de l'INA.
  9. « Le « fou chantant » est dans un état critique », sur La Dépêche du Midi, .
  10. Sandro Cassatti, Charles Trenet, une vie enchantée, City éditions (lire en ligne). .
  11. Boris Vian, Œuvres : Manuel de Saint-Germain-des-Prés. Chroniques du menteur. Prière d'insérer. Conférences. Écrits pataphysiques. Critique. Science-fiction. Traité de civisme, Fayard, (ISBN 978-2-213-60242-4, lire en ligne)
  12. Charles Trenet, le « Fou chantant », émission diffusée sur Europe1, le 18 février 2011.
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  18. Lors de son arrivée à New-York en 1948, il est emprisonné durant vingt-six jours dans le centre d'immigration d'Ellis Island, soupçonné d'homosexualité, en pleine période de maccarthysme.
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  24. L'avocat de Georges El Assidi rappelle le non-lieu ayant conclu le procès Source Faits divers, le mag « Trenet : la bataille de l'héritage », 24 janvier 2010.
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Voir aussi

Textes de Charles Trenet

  • Dodo Manières, Albin Michel, 1940. (le roman obtiendra deux voix au Prix Goncourt de 1939, dont celle de Sacha Guitry, cf. Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
  • La Bonne Planète, Éditions Brunier, 1949. (Roman également intitulé La Tour prend garde, cf. Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
  • Un noir éblouissant, Bernard Grasset, 1965 (rééd. Lattès, 1989). (le titre provisoire fut Les Aventures hallucinées, cf. Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
  • Mes jeunes années racontées par ma mère et par moi, Robert Laffont, 1978 (rééd. 1992).
  • Pierre, Juliette et l'automate, Robert Laffont, 1983 (rééd. 1999).
  • Œuvres d'éternelle jeunesse : Dodo Manières et La Bonne Planète, Michel Lafon, 1988.

Recueil de textes de chansons

  • Boum, Chansons folles, Seuil, coll. « Point Virgule », 1988.
  • Le Jardin extraordinaire, les chansons de toute une vie, Le Livre de poche, 1992.
  • Tombé du ciel, l'intégrale, Plon, 1993.
  • Y'a d'la joie - Intégrale Des Chansons, Le Cherche midi, 2013. Édition établie par Jean-Paul Liégeois, préface de Charles Aznavour, avant-propos inédit de Charles Trenet, témoignage de Gérard Davoust, introduction de Jacques Erwan, avec le concours de Jacques Pessis.

Autres écrits

  • Le Paroissien. Roman picaresque, écrit et illustré par Gabriel Arnaud, La Nouvelle édition, 1946. Préface de Charles Trenet.
  • Martin Zambaux, Le chant d'un oiseau têtu. Édition Saint-Germain-des-Prés, 1978. Préface de Charles Trenet.
  • De 1957 à 1968, le club Charles-Trenet, aujourd'hui disparu, a édité un journal : Le Journal des amis de Charles Trenet.

Livres sur Charles Trenet

  • Marc Andry, Charles Trenet, Calmann-Lévy, 1953.
  • Michel Perez, Charles Trenet, Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », 1964.
  • Une noix, Hachette, 1974. Illustré par Michel Guiré-Vaka.
  • La Route enchantée, édition Le Temps singulier, 1981. Présentation de Serge Gainsbourg.
  • Geneviève Beauvarlet, Trenet, Bréat, 1983.
  • Richard Cannavo, La Ballade de Charles Trenet, Robert Laffont, 1984.
  • Richard Cannavo, Trenet : Le siècle en liberté (illustrations de Cabu), Hidalgo, 1989.
  • Noël Balen, Charles Trenet, le fou chantant, Éditions du Rocher, 1992 (rééd. complétée et remise à jour en 2001).
  • Pierre Saka, Trenet par Trenet, Éditions no 1, 1993
  • Fabienne Pavia, Charles Trenet, la vie qui chante, Solar, 1993.
  • Madame la pluie, Limaille, 1993. Illustrations de Hélène Vincent.
  • Bulles enchantées, Éditions DS, 1993. Illustré par Filipandré.
  • Revue Europe, "Charles Trenet", mai 1996.
  • Stéphane Hoffmann, Le Grand Charles, Albin Michel, 1998.
  • Natali, Le Trenet, Mango, 1999.
  • Dupuy-Berberian, Trenet illustré, Albin Michel, 2000.
  • Richard Cannavo, Charles Trenet, sa vie et ses chansons, Seghers, coll. « Poésie et chanson », 2002.
  • Bernard Revel, La folle jeunesse de Charles Trenet, Mare Nostrum, 2002 (rééd. collection Butxaca, Balzac Edition, 2021).
  • Pierre-Jean Chalençon, Charles Trenet, Scali, 2005. Dédicace de Jacques Higelin.
  • Jacques Pessis et Jacques Lapelle, Charles Trenet : 50 ans de chansons, 50 ans d'images, Flammarion, 2008.
  • Christian Lebon, Appelez-moi à 11 h précises !, Didier Carpentier, 2008.
  • Sandro Cassatti, Charles Trenet, une vie enchantée, City éditions, 2011.
  • Jacques Pessis, Trenet, le philosophe du bonheur, L'Archipel, 2011.
  • Jean-Philippe Segot, Charles Trenet à ciel ouvert, Fayard, (lire en ligne).
  • Vincent Lisita, Trénet méconnu, Les Échappés, 2013.
  • Vincent Lisita, La Vie qui va, Robert Laffont, 2018.
  • Olivier Charneux, Le Prix de la joie : été 1963, l’affaire Trenet, Paris, éditions Séguier, coll. « L’indéfinie », , 128 p. (ISBN 978-2-84049-798-1).
  • Valentin Schmite, La révolution Trenet, Éditions EPA, 2021.
  • Jacques Pessis, Trenet hors-chant, Kennes, 2021.

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