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Astérix et les Normands

Astérix et les Normands est le neuvième album de la bande dessinée Astérix, publié en 1966, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo.

Astérix et les Normands
9e album de la série Astérix le Gaulois
Logo de l'album.
Logo de l'album.

Scénario René Goscinny
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix
Lieu de l’action Armorique

Éditeur Dargaud
Première publication 1966
Nb. de pages 48

Prépublication Pilote à partir du 28 avril 1966
Albums de la série

Il a été pré-publié dans le journal Pilote du no 340 () au no 361 ().

Résumé

Afin de devenir un homme, Goudurix, jeune barde lutécien sans cervelle, peureux et fainéant, est envoyé chez son oncle Abraracourcix, chef du village gaulois. Durant son séjour, Astérix et Obélix sont chargés de veiller sur le jeune homme, et essaient de l'initier à la danse, à la course et la chasse.

Pendant ce temps, des Normands, qui ne connaissent pas la peur, débarquent de leur drakkar sur la plage non loin du village, à la recherche de gens pouvant leur apprendre la peur. Leur chef, Olaf Grossebaf ayant entendu dire que « la peur donne des ailes », a pris cette expression au pied de la lettre et croit pouvoir apprendre à voler par ce biais. Il est mal tombé : les Gaulois du village ne connaissent pas davantage la peur. Goudurix, jeune homme peureux, semble par contre être un candidat idéal pour enseigner la peur. Les Normands le kidnappent.

Astérix et Obélix partent à sa recherche. Arrivés au camp normand, et après avoir défait la plupart des hommes de Grossebaf (dans une bagarre où se mêlent des légionnaires romains malchanceux), ils apprennent la raison de la capture de Goudurix. Astérix, rusé, propose une alternative à Grossebaf (qui prévoit de lancer le jeune Lutécien terrifié du haut d'une falaise pour le voir voler), et demande à Obélix de retourner au village afin d'en ramener la seule chose pouvant terrifier les guerriers : le barde Assurancetourix aux chants insupportables. Astérix reste en otage chez les Normands.

Or Assurancetourix a trouvé en Goudurix son seul admirateur : il a été charmé par ce garçon qui vient de la capitale et qui aime sa musique. Le barde, grisé par les récits de Goudurix sur la vie lutécienne des artistes musicaux, vient de partir pour Lutèce. Obélix le rattrape sur la route, et le ramène aux Normands : Assurancetourix est ravi de chanter pour un nouveau public.

Durant son récital, les Normands épouvantés par sa musique connaissent enfin la peur, mais découvrent qu'ils ne peuvent pas voler et ils commencent à craindre plusieurs dangers dont ils ne soupçonnaient pas l'existence jusqu'alors. Exaspéré par la situation, le peureux Goudurix explose de colère, devenant étonnamment courageux. Les Normands repartent donc chez eux et, sur le chemin, parviennent finalement à dominer leur peur.

Goudurix, quant à lui, sort grandi de cette expérience, devenu enfin courageux et volontaire. C'est la fin de son séjour, et un banquet est organisé au village en l'honneur de son départ pour Lutèce.

Personnages principaux

Analyse

Personnages

Le barde Assurancetourix joue dans cette histoire un rôle central, puisque sa musique se révèle très utile pour le dénouement de l'histoire : comme ce sera aussi le cas dans l'album Astérix chez Rahàzade, ses talents musicaux sauvent la situation. Ils lui valent même, pour la première fois de la série, une invitation au traditionnel banquet final : c'est son éternel « ennemi » Cétautomatix qui se retrouve ligoté à un arbre.

Apparaît pour la première fois dans la série le facteur gaulois Pneumatix, qui apporte la lettre prévenant l'arrivée de Goudurix à Abraracourcix. Il ne semble pas épuisé par son lourd fardeau (le courrier est pourtant gravé sur des plaques de marbre). Son nom fait référence aux tubes pneumatiques, un système de transport de courriers, missives urgentes et autres objets, utilisé dans beaucoup de rédactions de journaux à l'époque, dont certainement celle du journal Pilote.

Le forgeron Cétautomatix acquiert dans cet album son aspect physique définitif : torse nu, massif et musclé, avec un tablier de forgeron.

D'autres noms d'habitants du village sont cités : Boulimix, Aventurépix, Porquépix, Allégorix, Élèvedelix.

Tous les noms des Normands ont un suffixe en -af, sur le modèle du roi Olaf II de Norvège.

On ignore de quel camp romain le centurion et les légionnaires de l'album proviennent.

On ignore si le facteur Pneumatix vit ou non dans le village. On le reverra dans les albums Astérix légionnaire, L'anniversaire d'Astérix et Obélix - Le Livre d'or et Le Papyrus de César.

Triple-Patte, habituellement présent parmi les pirates, n'apparaît pas dans cet album.

Normands et Normandie

Les auteurs jouent avec les représentations dans la culture populaire des guerriers Vikings, notamment en leur faisant porter des casques à cornes. Or, aucune preuve historique n'atteste que ce fut réellement le cas ; s'il est possible qu'ils en aient porté, cela devait être en de rares occasions[1].

Les Normands possèdent eux aussi une sorte de potion magique, le calva (abréviation de Calvados), qu'ils boivent dans le crâne de leurs vaincus. En effet Goscinny prend un malin plaisir à mélanger les références aux Normands scandinaves (les Vikings) et celles aux Normands de la future province française de Normandie. C'est ainsi qu'en plus du calva, les Normands de l'album consomment beaucoup de crème dans leur cuisine, font des réponses de Normand, creusent des trous normands, mais crient Mort aux rennes ! pour Mort aux vaches !, etc. Évidemment, ils débarquent en Gaule en chantant « Je veux revoir ma Normandie », en référence aux paroles de Ma Normandie de Frédéric Bérat.

Parallèlement, Assurancetourix quitte le village en chantant pour tenter sa chance à Lutèce (à l’Olympix, parodiant l’Olympia de Paris). Lors de son passage dans la future Normandie, son chant effraie les animaux et les vaches locales et fait tourner leur lait.

Années yéyé

Goudurix représente une synthèse de la jeunesse parisienne et française des années 1960, chantant le Monkix : c'est un jeune homme de la ville, branché, chevelu, amateur de musiques énergiques yéyé et de harpes saturées. Il arrive au village en coupé sport : un « char sport fabriqué à Mediolanum », référence directe aux voitures Alfa Romeo, dont les usines historiques sont installées à Milan (en latin Mediolanum).

Éléments historiques

Astérix demande au chef des Normands Grossebaf : « Si on vous apprend la peur, vous relâchez Goudurix ? » et Grossebaf répond : « Oui. Nous ne sommes pas venus ici pour faire la guerre. Pour ça, nos descendants s'en chargeront dans quelques siècles. ». Cette réponse fait référence aux futures invasions normandes, les raids vikings en France, à l'époque des Carolingiens.

Chansons

  • Le Monkix, chantĂ© par Goudurix, parodiant la chanson The Monkey.
  • Le Folklore armoricain, chantĂ© par Assurancetourix, parodiant Le Folklore amĂ©ricain, chanson de Sheila.
  • Je veux revoir ma Normandie, chantĂ© par les Normands dĂ©barquant en Gaule, parodiant Ma Normandie, chanson de FrĂ©dĂ©ric BĂ©rat.
  • Un milia passuum Ă  pied, ça use les caligulas, chantĂ© par Assurancetourix, parodiant la chanson populaire Un kilomètre Ă  pied, ça use les souliers.
  • J'aime la Gaule, la cervoise, Toutatis et les femmes, les femmes, les femmes qui ont les yeux bleus…, chantĂ© par Assurancetourix, parodiant Un rien me fait chanter, chanson de Charles Trenet.
  • Ça balance ! Oh, oui !, chantĂ© par Assurancetourix.
  • Ma mère ma dit : Assurancetourix, fais-toi tresser les cheveux…, chantĂ© par Assurancetourix, parodiant Les Élucubrations d'Antoine, chanson d'Antoine.
  • Et tout ça, ça fait, d'excellents Gaulois !, chantĂ© par Assurancetourix, parodiant Ça fait d'excellents Français, chanson de Maurice Chevalier.
  • Ça se balance ! Ça se balance !, chantĂ© par Assurancetourix.

Citations latines

  • Vah donc eh, faba ! : phrase prononcĂ©e par un lĂ©gionnaire Ă  l'intention d'Olibrius, le traitant de « fayot » (faba signifiant fève, haricot, fayot), car Olibrius fait du zèle pour se faire bien voir de ses supĂ©rieurs.
  • Sol lucet omnibus (Le soleil luit pour tout le monde) : phrase prononcĂ©e par le lĂ©gionnaire Olibrius, après avoir Ă©tĂ© assommĂ© par ObĂ©lix.
  • Mergitur ou pas, fluctuat ! Compris ! Fluctuat ! (coule ou pas, il flotte !), parodiant Fluctuat nec mergitur (Il flotte, mais ne coule pas, devise de la ville de Paris) : phrase prononcĂ©e par Goudurix Ă©nervĂ©, pour que les Normands s'en aillent enfin Ă  bord de leur drakkar.

Tirage

Cet album a Ă©tĂ© tirĂ© Ă  1 200 000 exemplaires.

Publications

Adaptations

Notes et références

  1. (en) « Did Vikings really wear horns on their helmets? », The Straight Dope,‎ 7 décembre 2004 (consulté le 1er novembre 2008)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

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