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Jacques Baratier

Jacques Baratier est un rĂ©alisateur et scĂ©nariste français nĂ© le Ă  Montpellier et mort le Ă  Antony[1]. CinĂ©aste d'exigence aux antipodes du cinĂ©ma commercial, il considĂ©rait le cinĂ©ma comme une aventure intellectuelle et non comme un mĂ©tier et collabora dans ce mĂȘme esprit avec les Ă©crivains et les auteurs de son temps comme Jacques Audiberti, Christiane Rochefort ou Arrabal. Il connut le succĂšs populaire une seule fois avec DragĂ©es au poivre. On lui doit d'avoir rĂ©vĂ©lĂ©, au public français, dans son premier long mĂ©trage, Goha, l'acteur Ă©gyptien Omar Sharif. Le cinĂ©aste obtient, pour ce film, le Prix international du Festival de Cannes 1958.

Jacques Baratier
Biographie
Naissance
DécÚs
(Ă  91 ans)
Antony
Sépulture
Nationalité
Activités
Période d'activité
Autres informations
Distinction

Biographie

Sous l'impulsion de son pĂšre, banquier, Jacques Baratier Ă©tudie le droit jusqu'en licence en 1938. Quand la Seconde Guerre mondiale Ă©clate, Baratier effectue son service militaire dans l'aviation. Il dĂ©cide de s'engager au Maroc. À la LibĂ©ration, il frĂ©quente Saint-Germain-des-PrĂ©s, et rencontre Gabriel Pomerand, Olivier Larronde, Jacques Besse ou Boris Vian. Quelques annĂ©es plus tard, il repart en Afrique du Nord avec le projet de devenir peintre. Mais, dans le Sahara algĂ©rien, il croise une Ă©quipe de cinĂ©ma, celle de RenĂ© Chanas, qui tourne L'Escadron blanc. Il se fait engager comme figurant, puis assistant rĂ©alisateur. En 1948, il rĂ©alise un court-mĂ©trage, Les Filles du soleil, sur la vie des tribus berbĂšres.

Par la suite, il enchaĂźne les documentaires (DĂ©sordre, La CitĂ© du Midi, MĂ©tier de danseur consacrĂ© Ă  Jean BabilĂ©e, Chevalier de MĂ©nilmontant sur le Paris de Maurice Chevalier). En 1956, il rĂ©alise un court-mĂ©trage sur la vie nocturne Ă  Paris, Paris, la nuit qui obtient l'Ours d'or au Festival de Berlin. En 1957, il tourne, en Tunisie, son premier long-mĂ©trage de fiction, Goha, avec Omar Sharif et Zohra FaĂŻza[2] dans les principaux rĂŽles. Claudia Cardinale, pressentie pour ĂȘtre la vedette fĂ©minine, n'y tient plus qu'un petit rĂŽle. TirĂ© d’un conte Ă©gyptien, il reçoit le Prix international du Festival de Cannes en 1958.

« Mon pĂšre propose Ă  un jeune comĂ©dien Ă©gyptien, Omar Sharif, le premier rĂŽle. À la sortie d’un lycĂ©e de Tunis, il remarque une jeune fille de 16 ans, Claudia Cardinale, Ă  laquelle il propose le rĂŽle fĂ©minin. Elle accepte, mais le coproducteur refuse. La jeune Claudia aura le rĂŽle de la confidente. Suivant comme toujours son inspiration, mon pĂšre demande Ă  Georges SchehadĂ©, poĂšte libanais, d’écrire le scĂ©nario et les dialogues de Goha[3]. »

— Diane Baratier, Positif, n ° 600, fĂ©vrier 2011

Pour son film suivant, il travaille avec l'écrivain Jacques Audiberti dont il adapte un roman, La Poupée (1962) ; il en fait un film satirique et loufoque qui prend pour toile de fond une dictature sud-américaine.

« Le sujet est une peinture surrĂ©aliste des dictatures qui sĂ©vissent en AmĂ©rique latine. Sans argent pour aller en AmĂ©rique du Sud, il dĂ©cide d’engager des Ă©migrĂ©s algĂ©riens de la banlieue parisienne pour jouer les rĂ©volutionnaires sud-amĂ©ricains, et tourne son film dans les bidonvilles de Nanterre grĂące Ă  l’appui de l’écrivain algĂ©rien Kateb Yacine. La Guerre d’AlgĂ©rie touche Ă  sa fin, et mon pĂšre fait scander Ă  ses figurants des slogans « contre ceux qui les affament ». Il intĂšgre dans la distribution des acteurs de théùtre comme Sacha PitoĂ«ff, Jacques Dufilho, Daniel Emilfork et l’étonnant travesti Sonne Teal[4]. C’est la premiĂšre fois qu’on voyait un travesti Ă  l’écran[3]. »

— Diane Baratier

L'annĂ©e suivante, Jacques Baratier signe un film inspirĂ© des sketches de Guy Bedos, DragĂ©es au poivre, oĂč figurent, entre autres personnalitĂ©s, Jean-Paul Belmondo, Simone Signoret, Francis Blanche et Claude Brasseur. En 1965, Baratier retrouve, dans L'Or du duc, l'inspiration de RenĂ© Clair qu'il revendique depuis ses dĂ©buts (il rĂ©alisera d’ailleurs un portrait du cinĂ©aste pour la tĂ©lĂ©vision). Cette comĂ©die aĂ©rienne met en scĂšne Claude Rich en aristocrate fauchĂ©, flanquĂ© de dix enfants et d'un autobus.

En 1974, il réalise plusieurs émissions d'Italiques, l'émission littéraire de Marc Gilbert.

Tout au long de sa carriĂšre, Jacques Baratier, influencĂ© par le cinĂ©ma surrĂ©aliste, l'esprit germanopratin et la psychanalyse, rĂ©alise des films qui explorent la folie et l'inconscient : PiĂšge (1969), L'AraignĂ©e de satin (1984), Rien, voilĂ  l'ordre (2004). D'autres films, plus rĂ©alistes, se rapprochent, eux, du documentaire : Le DĂ©sordre Ă  vingt ans (1967) sur le Saint-Germain-des-PrĂ©s de l'aprĂšs-guerre oĂč l'on retrouve Boris Vian, Jacques Audiberti, Juliette GrĂ©co et Gabriel Pomerand. Ou encore La Ville-bidon (1973) qui dĂ©nonce l'Ă©dification des tours dans la banlieue parisienne, dans lequel Roland Dubillard incarne un gardien de HLM philosophe et dĂ©sabusĂ©.

Filmographie

Courts métrages

Longs métrages

Assistant réalisateur

Notes et références

  1. Jacques Baratier, cinéaste, par Jean-Luc Douin, Le Monde, 10 décembre 2009
  2. (en) Zohra Faiza sur l’Internet Movie Database
  3. Nourrir la lune, par Diane Baratier, Positif, n ° 600, février 2011, page 40
  4. Sonne Teal sur lesexedesanges.ch

Liens externes

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