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Arthur Adamov

Arthur Adamov est un écrivain, traducteur et auteur dramatique français d'origine russo-arménienne, né Arthur Adamian le à Kislovodsk dans le Caucase et mort le à Paris 5e[1] des suites d'une surdose de barbituriques.

Arthur Adamov
Description de l'image Arthur Adamov (1908-1970).jpg.
Nom de naissance Arthur Adamian
Naissance
Kislovodsk, Russie
Décès
5e arrondissement de Paris, France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français, russe
Mouvement théâtre de l'absurde
Genres

Biographie

Il naît dans une riche famille d'origine arménienne. Le petit Arthur n'a que 4 ans quand ses parents quittent la Russie en 1914 pour l'Allemagne, puis Genève et Mayence. La famille subit un important revers de fortune en 1917 pendant la révolution d'Octobre. Joueur obsessionnel, le père se suicidera en 1933 après avoir perdu le reste de ses biens au jeu.

Comme de nombreux Russes fortunés de l'époque, le jeune Arthur est élevé en français. Il fait ses études en Suisse et en Allemagne. Dès 1924, il s'installe à Paris où il fréquente les milieux surréalistes et participe à la publication de la revue Discontinuité. Il écrit à cette époque sa toute première pièce, Mort chaude.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Marseille, mais est arrêté, puis détenu pendant six mois au camp de concentration d'Argelès-sur-Mer pour propos hostiles à l'égard du régime de Vichy.

La guerre d'Algérie pendant la seconde moitié des années 1950 radicalise l'écrivain qui, dans « les années 60, adhère au communisme, puis - après 1968 - à divers courants d'extrême-gauche. »[2]. En 1960, il signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'Algérie. En 1964, pendant un cycle de conférences données aux États-Unis sur la littérature française et le théâtre moderne, il prend part à des manifestations contre la guerre du Viêt Nam. Au cours de cette période, en parallèle à l'écriture de ses pièces de théâtre, il signe plusieurs traductions de grands classiques romanesques et théâtraux russes, allemands et suédois. Mais de graves ennuis financiers, causés par des problèmes fiscaux, le font sombrer peu à peu dans l'alcoolisme.

Le théâtre d'Adamov, d'abord influencé par le surréalisme, se rattache au courant du théâtre de l'absurde. Subissant ensuite l'influence de Brecht, il écrit des œuvres ouvertement « politisées » à partir du milieu des années 1950 avec ses pièces Le Ping-Pong, qui dénonce les vaines illusions que fait miroiter l'argent symbolisé par une machine à sous dans un café, et Paolo Paoli, qui fait le procès de la petite-bourgeoisie. Dans ses dernières œuvres Adamov mêle l'intime et le politique.

Il est inhumé au cimetière parisien d'Ivry (44e division)[3].

Sa femme, Jacqueline Autrusseau, était une journaliste et psychanalyste française (née le à Saint-Jean-de-Daye et morte le à Villejuif). Elle fut secrétaire de rédaction de la revue de l'Institut français de psychanalyse.

Ĺ’uvres

Textes autobiographiques

  • L'Aveu (1946)
  • L'Homme et l'Enfant (1968)
  • Je... ils... (1969)

Théâtre

  • Mort chaude (vers 1926)
  • La Parodie (1947)
  • L'Invasion (1949)
  • La Grande et la Petite ManĹ“uvre (1950)
  • Le DĂ©sordre (1951), pièce radiophonique
  • Comme nous avons Ă©tĂ© (1951)
  • Le Sens de la marche (1951)
  • Tous contre tous (1952)
  • Le Professeur Taranne (1953)
  • Les Retrouvailles (1953)
  • Le Ping-Pong (1955)
  • Paolo Paoli (1957)
  • En fiacre (1959), pièce radiophonique
  • Les Ă‚mes mortes (1960), adaptation scĂ©nique du roman de Nicolas Gogol
  • Le Printemps 71 (1961)
  • La Politique des restes (1962)
  • Le Temps vivant (1963), pièce radiophonique
  • Finita la commedia (1964), pièce radiophonique
  • La Sainte Europe (1965)
  • M. le ModĂ©rĂ© (1967)
  • Off Limits (1968)
  • Si l'Ă©tĂ© revenait (1970)

Autres publications

  • L'Heure nouvelle (1946)
  • La Commune de Paris, - (1959), anthologie de textes
  • Ici et maintenant (1964)
  • Artaud vivant (1980), publication posthume
  • Strindberg (1982), publication posthume
  • L'Autre (1985), recueil de notes posthume

Traductions (liste partielle)

Premières productions des pièces

Études

  • Propos d'Arthur Adamov recueillis par AndrĂ© Laude, « Arthur Adamov : “Je n'ai rien contre l'esthĂ©tique, la beautĂ© formelle, seulement, je veux qu'elle serve” », TĂ©lĂ©cinĂ©, no 142, Paris, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), , p. 28-29 (ISSN 0049-3287).
  • « L'ExpĂ©rience du gouffre », par Arthur Adamov, in Max Chaleil (dir.), Entretiens – Roger Vailland, Rodez, Ă©d. Subervie, 1970.
  • La Nouvelle Critique, numĂ©ro spĂ©cial Arthur Adamov, aoĂ»t-.
  • Lectures d'Adamov. Actes du colloque international WĂĽrzburg 1981, Ă©ditĂ©s par Robert Abirached, Ernstpeter Ruhe et Richard Schwaderer, TĂĽbingen, Gunter Narr Verlag / Paris, Ă©d. J.-M. Place, 1983.
  • Samia Assad Chahine, Regards sur le théâtre d’Arthur Adamov, Paris, Ă©d. A.G. Nizet, 1981.
  • Jacqueline Adamov, « Censure et reprĂ©sentation dans le théâtre d’Arthur Adamov », in P. Vernois (textes recueillis et prĂ©sentĂ©s par), L’onirisme et l’insolite dans le théâtre français contemporain. Actes du colloque de Strasbourg, Paris, Ă©d. Klincksieck, 1974.
  • Jacquie Adamov, « L sans personne », in Théâtre/Public, n° 173, 2004.
  • Roland Barthes, sur Le Ping-Pong, in Mythologies.

Bernadette Bost, « Les répétitions-variations ou l’impossible même dans “Si l’été revenait” d’Arthur Adamov », in B. Bost, J.-F. Louette et B. Vibert (contributions réunies par), Impossibles théâtres. XIXe – XXe siècles, Chambéry, éd. Comp’Act (« L’Acte même »), 2005.

  • RenĂ© Gaudy, Arthur Adamov, Paris, Ă©d. Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1971.
  • RenĂ© Gaudy, « RĂ©vĂ©lation sur la mort de A.A. », revue Frictions, 2014.
  • Marie-Claude Hubert, Langage et corps fantasmĂ© dans le théâtre des annĂ©es cinquante : Ionesco, Beckett, Adamov, Paris, Ă©d. Librairie JosĂ© Corti, 1987.
  • Marie-Claude Hubert, « La Grande et la Petite ManĹ“uvre ou la “rĂ©volution trahie” », in Jeanyves GĂ©rin (dir.), Fiction et engagement politique : la reprĂ©sentation du parti et du militant dans le roman et le théâtre du XXe siècle, Paris, Ă©d. Presses Sorbonne nouvelle, 2008.
  • Emmanuel Jacquart, Le Théâtre de dĂ©rision : Beckett, Ionesco, Adamov, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. « Tel », 1998.
  • Alexandra MariĂ©, « Adamov rĂŞvĂ© par Planchon. A.A. Théâtres d'Arthur Adamov ou la rĂ©habilitation des fantĂ´mes », in Brigitte Ferrato-Combe et Agathe Salha (textes rĂ©unis par), Recherches & Travaux : Fictions biographiques et arts visuels XIXe – XXIe siècles, no 68, 2006, Ellug / Revues (Éditions littĂ©raires et linguistiques de l'universitĂ© de Grenoble).
  • Pierre MĂ©lèse, Arthur Adamov, Paris, Ă©d. Seghers, coll. « Théâtre de tous les temps », 1973.
  • Olivier Neveux, « La MĂ©lancolie d’État : Si l’étĂ© revenait. Persistance politique du théâtre d’Arthur Adamov », in JournĂ©es de l'action culturelle. Ĺ’uvre ultime, Strasbourg, UniversitĂ© Marc-Bloch, 2005.
  • Maurice Regnaut, Sur (Adamov, Artaud, Brecht, Genet, Gorki, Racine, Weiss), Paris, Ă©d. P. J. Oswald, 1975.
  • Jean-Pierre Sarrazac, « Adamov devant Strindberg : la dramaturgie de l’aveu », Théâtres du moi, théâtres du monde, Rouen, Ă©d. MĂ©dianes, coll. « VillĂ©giatures / Essais », 1995.
  • Revue Europe, .
  • Nathalie Lempereur, Arthur Adamov, ici et maintenant – Exil, théâtre et politique, prĂ©face de Pascal Ory, Paris, Ä–ditions de la Sorbonne, coll. « Histoire contemporaine », 2020.
  • Gilles Ortlieb, Un dĂ©nuement, Arthur Adamov, Paris, Ă©d. Fario, 2019.
Plaque de la rue Arthur-Adamov.

Hommages

  • Artaud a peint un portrait d'Adamov (exposition « MĂ©lancolie », Grand Palais, Paris, 13 octobre 2005 - 16 janvier 2006).
  • Alexandre Garbell a peint un portrait d'Arthur Adamov[4].
  • Une vie, une Ĺ“uvre : Arthur Adamov au centre de l'arène, France Culture, .
  • Une rue lui est dĂ©diĂ©e dans la ville de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

Notes et références

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 5e, n° 180, vue 24/31.
  2. Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, p. 15.
  3. http://equipement.paris.fr/cimetiere-parisien-d-ivry-4504
  4. Tableau reproduit dans la revue L'Heure nouvelle, n° 1, 1945.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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