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Alexandre Garbell

Alexandre Garbell (dit Sacha) est un peintre français de l’École de Paris né à Riga en Lettonie (alors dans l'Empire russe) le et mort à Paris 20e le [1].

Alexandre Garbell
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Enfant

« Garbell aime le matin, les vastes étendues où la lumière étincelle, se brise et se dilue. Naturellement les ports, les plages, Paris seront ses thèmes et non point ses sujets… », écrit Guy Weelen. Une part de son œuvre est ainsi située à Mers-les-Bains dont il était un habitué.

Biographie

Alexandre Garbell commence à manier les pinceaux dès l’âge de treize ans. Après avoir suivi des études à Moscou, après également s'être installé avec les siens en Allemagne et avoir suivi les cours de l'Académie d'Heidelberg, il arrive à Paris en 1923 et devient élève à l’Académie Ranson où il étudie avec Roger Bissière, y ayant pour co-disciples et amis Jean Le Moal, Alfred Manessier et Francis Gruber. Il fait donc partie de ce que l’on a appelé l’École de Paris. Mais très rapidement il travaille seul et fait preuve, à l’égard de tous les groupes et de toutes les écoles, d’une indépendance et d’une liberté qui ne se sont jamais démenties par la suite.

À partir de 1928, l’œuvre de Garbell est régulièrement présentée à Paris, dans des expositions soit personnelles soit collectives.

Pendant l’occupation, comme d’autres peintres, (Marcelle Rivier, André Lanskoy), Garbell se réfugie à MirmandeAndré Lhote a ouvert une académie libre. De jeunes artistes viennent y chercher émulation auprès de leurs pairs et conseils auprès de leurs aînés. Ainsi en est-il de Gustav Bolin ou Pierre Palué. Compétent et généreux, Garbell influence une nouvelle génération d’artistes et notamment ceux de la jeune école lyonnaise (dont André Cottavoz sera un des plus représentatifs).

En 1946, Alexandre Garbell est de retour à Paris où il se lie d'amitié avec Paul Ackerman et expose dans de grandes galeries (Delpierre, galerie du Siècle, Pierre Loeb…)

À partir de 1960, il passe les frontières et expose à l’étranger : au Danemark, en Suisse, en Angleterre, en Italie et aux États-Unis. À l’occasion de l’exposition organisée par la « Fine arts associates gallery » à New York en 1956, un film télévisé est tourné aux États-Unis sur le thème Le peintre et son œuvre.

Garbell participe régulièrement aux salons importants en France et à l’étranger : « Salon des surindépendants », « Salon de mai » en 1950 puis de 1954 à 1961 ; « Salon des réalités nouvelles » en 1961 ; « Salon Comparaisons » en 1956, 1957, 1962 et 1963 ; également « Salon des Tuileries » et « Salon d'automne» ; « Terres latines », « Grands et jeunes d’aujourd’hui ». Le principe de cette dernière exposition est qu'un « grand » y parraine de « jeunes » peintres : en 1963, il y est « grand », Georges Feher, Gustav Bolin, Albert Bitran, Orlando Pelayo, Eduardo Arroyo et André Cottavoz étant ses « jeunes »[2].

Avant de disparaître, il pourra voir l’hommage que lui rend la galerie Framond à Paris en 1970 sous le titre Garbell, quinze ans de peinture.

Il meurt en décembre 1970 et repose au cimetière de Montry (Seine-et-Marne). Ses traits nous restent fixés grâce à une suite de portraits dus à la photographe Denise Colomb, sœur de Pierre Loeb[3].

La plage et la falaise, Mers-les-Bains

Garbell a été, à un moment donné de sa carrière, tenté par l’abstraction. Mais assez vite, comme avec la plage et la falaise de Mers-les-Bains qu'il a fréquentés assidûment et qu'il a beaucoup dessinés et peints[4], il a dépassé l’opposition entre abstraction et figuration pour rendre compte du réel en termes de formes, de couleurs, de rythmes. La figuration risque de s’arrêter à l’anecdotique, Garbell recherche l’essentiel ; il ne représente pas, il traduit, il transpose. « Tout un secteur de la génération des peintres qui a émergé vers 1950 est issu de ses conceptions » a confirmé le quotidien Le Monde en annonçant sa disparition[5].

Le sculpteur Camille Garbell est le fils d'Alexandre Garbell.

Expositions personnelles

  • 1928 : galerie Catmine, Rue de Seine, Paris.
  • 1928 : chez Fabre et Bénézit, Paris.
régulièrement jusqu’en 1939 : chez Jeanne Castel ainsi que chez Mouradian et Valloton, Paris.
  • 1946 : galerie Delpierre, rue La Boétie, Paris, exposition organisée par Henri Bénézit.
  • 1948 : galerie du Siècle, Paris.
  • 1951 : Atheneum gallery, Copenhague (Danemark).
  • 1952 : galerie Art vivant, Paris.
  • 1954 : Galerie Michel Warren, Rue des beaux-arts, Paris.
  • 1955 : Rolland, Browse et Del Banco gallery, Londres.
  • 1956 : Première exposition aux États-Unis à la Fine arts associates gallery, New York.
  • 1958 et 1960 : expositions galerie Pierre, Paris.
  • 1960 : galerie Plaine, Saint-Étienne et galerie A, Clermont-Ferrand.
  • 1961 : galerie David Findlay, New York.
  • 1964 : première exposition galerie Kriegel, avenue Matignon, Paris.
  • 1965 : deuxième exposition à la galerie David Findlay, New York, préfacée par Guy Weelen.
  • 1966 : deux expositions intitulées « Thèmes pour la couleur » et « Naples - Les Halles », galerie Kriegel, Paris.
  • 1967 : galerie Bettie Thommen, Bâle et galerie d’Eendt, Amsterdam.
  • 1970 : « Garbell, quinze ans de peinture », galerie Framond, Paris.
  • 1973 : crédit Français, Rue des Mathurins, Paris.
  • 1974 : « Hommage à Garbell », galerie Sapiro, Paris.
  • 1979 : rétrospective au musée d’Art moderne de la ville de Paris; rétrospective « Peintures 1949 – 1970 », au musée de l’État du grand duché du Luxembourg.
  • 1980 : galerie Framond, présentation d’œuvres datées entre 1963 et 1970, Paris.
  • 1981 : rétrospective au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.
  • 1984 : galerie Framond, Paris, et galerie Quintoy green, Londres.
  • 1987 : galerie Kara, Genève.
  • 2004 : galerie de la Charité, Lyon[6].
  • 2010 : galerie Pierre-François Garcier, Paris.
  • 2012 : « Les métaphores d’un peintre » en collaboration avec la Galerie Pierre-François GARCIER (Globe et Cecil Hôtel), Lyon.
  • 2022 : Espace Jacques-Prévert, Mers-les-Bains (avec la participation de Camille Garbell et Louise Graatsma)[7] - [8].

Expositions collectives

Citations

Dits d'Alexandre Garbell

  • « C'est le contenu, le rythme, le "tâchage" qui me conduisent vers une justification allusive. Le tableau est, en ce qui me concerne, un espace à recréer, mais devant rester sur la surface de la toile. L'écueil de la peinture abstraite est le tapis, l'écueil de la perspective : l'illusion. Toute la difficulté est là. Le signe est un élément, non pas particulier - œil, main comme chez les primitifs - mais signe rythmique. Dans une foule sur la plage, pour prendre toujours le même exemple, les personnages ont une sorte de commun dénominateur qui devient parcelle de rythme et en se juxtaposant compose le mouvement. » - Alexandre Garbell[11]

Réception critique

  • « His experiments, inspired by a kind of lyricism, have led him to surprising and remarkable colour harmonies. » - Raymond Nacenta[12]
  • « Les bruits éclatent en couleurs; les linges battent des ailes comme un envol d'anges turbulents; des odeurs virent au pourpre en s'étalant, d'autres s'aiguisent jusqu'au jaune citron; le soleil agrippe les passants, fouaille les magasins, efface les tatouages de l'ombre qui se reforment aussitôt; la foule percute sur les façades, ricoche sur les trottoirs, coule sur la chaussée, hache les voitures, déchiquette l'air. Tout grouille, ruisselle, résonne, exhale. Par l'art du peintre, notre sensation de la rue s'élève jusqu'à sa vérité originelle, qui est intensité de présence. On comprend que l'exhortation éclate en exultation. » - René Berger[13]
  • « Garbell était un peintre visuellement vorace. C'est le terme même qu'il employait à son propos... Cette voracité le poussait devant tous les spectacles, non point pour exalter les aimables frémissements des sens, mais pour arracher les choses aux systèmes de rapports dont elles sont par habitude enrobées, pour faire jaillir l'inattendu, l'instant éblouissant ou l'instant fatal où tout à coup elles se transforment ou se révèlent. » - Guy Weelen[14]
  • « Cette peinture généreuse, ces formes modelées en pleine pâte transposent la nature dans une sorte de lyrisme coloré appartenant en propre à cet artiste qui avait choisi à vingt ans de s'établir à Paris. » - Gérald Schurr[15]
  • « Des taches de couleurs, démultipliées en myriades de touches complémentaires, des aplats en matière, des coulures brusquement vrillées, un dessin qui dompte une matière sensuelle, la peinture est là. Dans cette véhémence, il y a toujours de la discipline. Garbell sait où il va. Son œil aigu ne laisse rien échapper des plages, des marchés, des rues de Naples où le linge qui sèche flotte comme drapeaux au vent. Éclats de lumière qu'il piège dans un espace suggéré par les masses et leur suggestion vide. Sa vision est rapide et sa transcription doit garder cette impression de fugitive fraîcheur, tout en s'accompagnant d'une permanence de l'image qui exalte les apparences. » - Lydia Harambourg[6]
  • « Garbell était un iNdépendant viscéral. S'il s'est tenu en dehors de tous les courants, abstrait sans l'être, réel sans l'être, il s'y est tenu très près pour y butiner, s'en enrichir au service de sa propre exploration picturale. D'une certaine façon, Garbell vivait avec sa peinture sa propre initiation au monde. Il était à la fois un homme d'ordre et d'imaginaire. » - André Parinaud[16]
  • « Garbell aura été pour certains peintres de ma génération l'un des aînés immédiats que nous aurons aimés et respectés... Il aura su rester fidèle, contre vents et marées, à la haute idée qu'il avait de la peinture, à qui il aura toujours donné, comme il nous aura toujours donné, le meilleur de lui-même. » - Orlando Pelayo[16]

Collections publiques

Plusieurs grands musées dans le monde possèdent une ou plusieurs œuvres d'Alexandre Garbell :

En France Alexandre Garbell est représenté dans les collections de :

Œuvre graphique

À la demande de l’éditeur André Sauret, Alexandre Garbell a produit des séries de lithographies pour illustrer les ouvrages :

Références

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 20e, n° 7, vue 2/31.
  2. Caroline Larroche et Louise Graatsma, Garbell, les métaphores d'un peintre, éditions Altamira, 2009.
  3. Denise Colomb, Alexandre Garbell, photos, Donation Denis Colomb, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
  4. « Alexandre Garbell : un autre regard sur Mers... », Mers Info' - Journal municipal, n°74, hiver 2021, pp. 30-31
  5. « Mort du peintre Alexandre Garbell », Le Monde, 4 janvier 1971
  6. Lydia Harambourg, « Lyon : Garbell », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°44, 17 décembre 2004, page 135.
  7. Xavier Togni, « Exposition-hommage à Garbell, le peintre amoureux de Mers-les-Bains », Le Courrier picard, 17 mai 2022.
  8. Anne-Sophie Marquetty, « Mers-les-Bains : un hommage à Alexandre Garbell », L'Informateur, n°4035, 19 mai 2022, p. 45
  9. François Fosca, « Salon des Tuileries, 1928 », L'Amour de l'art, n°6, juin 1928, pp. 1-14.
  10. La Capitale Galerie, Le regard, les œuvres des années 1950-1960, présentation de l'exposition, 2023
  11. Guy Weelen, « Dialogue avec Garbell », Pour l'Art, n°41, mars-avril 1955.
  12. Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960, page 310.
  13. René Berger, Sacha-Alexandre Garbell, in XXe siècle, n°16, mai 1961.
  14. Guy Weelen, Hommage à Garbell, édité par les galeries Sapiro et Kriegel, 1974.
  15. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1993, pages 426-427.
  16. Propos rapportés par Caroline Larroche et Louise Graatsma, Garbell, les métaphores d'un peintre, Éditions Altamira, 2009.

Annexes

Bibliographie

  • Études et préfaces d'exposition écrites par :
  • Pierre Courthion, Peintres d'aujourd'hui, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1952.
  • Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
  • Jean-François Chabrun, « Garbell : après tout, la nature est un moyen d'expression », L'Express, .
  • George Besson, « Alexandre Garbell le Napolitain », Les Lettres françaises, .
  • René Berger, « Sacha-Alexandre Garbell », XXe siècle, n°16, , page 54 - Texte repris par l'auteur dans le chapitre Espace, perspective et vision de Connaissance de la peinture (12 volumes), Vol.8, Éditions du Cap, Monte-Carlo, 1963.
  • Guy Weelen et Pierre Joly, « Dialogues avec Garbell », revue Pour l’Art - no 41, mars-, no 73-74, juillet-, et no 81, novembre-.
  • Jean-François Chabrun, « Un peintre dont la patrie est un jardin », Galerie des Arts, n°15, .
  • Guy Weelen, « Alexandre Garbell, la mémoire est création », Lettres françaises, n°829, .
  • Georges Boudaille, « Alexandre Garbell », Lettres françaises, 13-.
  • Pierre Cabanne, « Les images totales de Garbelle », Combat, .
  • Lydia Harambourg, Dictionnaire des peintres de l'École de Paris, 1945-1965, éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1993 (ISBN 2-8258-0048-1)
  • Pierre Courthion, L’art indépendant, édition Albin Michel, Paris.
  • René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Guy Weelen et René Berger, Hommage à Garbell, édité par les galeries Sapiro et Kriegel, Paris, 1974.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Pierre Palué, Mirmande et ses peintres, Études drômoises, 1998.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemoorains, Gründ, 2001.
  • Caroline Larroche et Louise Graatsma, Garbell, les métaphores d'un peintre, éditions Altamira, Paris, 2009.

Article connexe

Liens externes

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