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Jean-François Chabrun

Jean-François Chabrun, né le à Mayenne en Mayenne et mort le à Nîmes, est un poète, résistant, journaliste, écrivain et critique d'art français.

Jean-François Chabrun
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Biographie

Jean-François Chabrun appartient par sa mère, lyonnaise, comme par son père, mayennais, à une famille de médecins, de juristes et d'hommes politiques français. Il est le fils de César Chabrun, professeur, homme politique, ancien député de la Mayenne, ancien ministre et de Madame Marthe Chabrun, née Marthe Audibert, l'une des premières femmes diplômées d'études supérieures en France (grande germaniste). Dès 1935, pionnière de l'antifascisme, elle crée et préside les premiers « comités de défense des prisonniers politiques » avec Andrée Viollis et le professeur Souriau. Elle se rend courageusement en Allemagne et en Roumanie visiter les premiers prisonniers communistes emprisonnés par les nazis. Elle accueille les réfugiés politiques qui fuient le fascisme qui s'étend à l'est : Allemands, Tchèques, Autrichiens, Juifs, Roumains puis les réfugiés du Sud, Italiens et Espagnols. Elle héberge et cache entre autres la famille de Léon Trotsky, et elle organise le voyage du petit-fils de Léon Trotsky pour le Mexique.

Élève au lycée Henri-IV à Paris, Jean-François Chabrun suit des études supérieures à Rennes et à la Sorbonne (licence ès lettres). En 1938, il participe aux manifestations du groupe néo-dada Les Réverbères et collabore à la revue du même nom fondée par Jean Marembert et Michel Tapié en avril.

Après un séjour en Allemagne, il publie dans le troisième numéro des Réverbères (novembre 1938) l'article, Entartete Kunst sur l'oppression du nazisme. Il quitte le groupe en 1939 et adhère à la Fédération Internationale de l'Art Révolutionnaire Indépendant (FIARI) où il rencontre André Breton. Il signe avec les surréalistes le tract collectif : À bas les lettres de cachets ! À bas la terreur grise ! (août 1939).

Licencié ès-lettres-philo, il intègre le Musée de l'Homme pour le département de l'Océanie. Pendant la drôle de guerre, Jean-François Chabrun est arrêté et incarcéré avec Léo Malet, Benjamin Péret et Béno Stenberg inculpés pour « complot contre la sûreté extérieure de l'État » et « reconstitution de la ligue dissoute » (trotskiste).

En , Jean-François Chabrun est exclu par les trotskistes[1] de La Main à Plume, pour cause de « stalinisme ».

Membre du CPL (ComitĂ© parisien de libĂ©ration) 1944-1946, il est Conseiller de la ville de Paris et Conseiller gĂ©nĂ©ral de la Seine au titre du ComitĂ© parisien de libĂ©ration, mĂ©daillĂ© de la RĂ©sistance, est nommĂ© par dĂ©cret du GĂ©nĂ©ral de Gaulle Conseiller gĂ©nĂ©ral de la Seine, il a 24 ans. Ă€ ce titre, il siège Ă  la commission des affaires culturelles de Paris avec les professeurs Paul Langevin, Paul Rivet et Mario Roques. En marge de ses activitĂ©s poĂ©tiques et littĂ©raires, il collabore au quotidien communisant Ce Soir (dirigĂ© par l'Ă©crivain Jean-Richard Bloch) en tant que grand reporter puis chroniqueur littĂ©raire. Il est envoyĂ© en 1945 en RĂ©publique TchĂ©coslovaque et Ă  Londres par les F.U.J.P. (Forces Unies de la Jeunesse Patriotiques). Il est Ă©galement employĂ© comme rĂ©dacteur pour le Magazine "J" en 1946.

Il devient secrétaire particulier de Louis Aragon (1947-1948), pour lequel il suit les rapports entre le Parti communiste français et les intellectuels au sein du Comité national des écrivains. Il est secrétaire général de la Bibliothèque Française, maison d'édition du PC. Après avoir rompu avec Aragon, il s'éloigne définitivement du PC à l'occasion du procès Rajk (leader communiste hongrois). Sur les conseils de proches, il devient durant une année (1949) agent de publicité pour Tourisme et travail, puis deux années, inspecteur de la banque Caisse Centrale du Crédit Coopératif.

Il prend la succession dans la librairie d'Adrienne Monnier.

En 1954, à la suite de son divorce, il abandonne la librairie pour se tourner vers la critique d'art dans divers organes de presse : L'Express, Le Nouveau Candide, Paris Match, Parents, Ésope, Les Nouvelles Littéraires, La Gazette de Lausanne, Télé 7 jours, Marie Claire, Connaissance des Arts, Arts magazine. Il se spécialise dans l'art chinois de la "haute époque" (du néolithique à la dynastie des Ming).

Principales émissions de télévision: Van Dongen, Nicolas Ledoux et les architectes « visionnaires » du XVIIIe siècle, Francisco de Goya. De 1950 à 1982, il est chroniqueur, commentateur artistique et conférencier pour l'ORTF.

Pour des besoins amicaux et personnels, il crée les éditions Hors-Mesure (1965) et vient au secours de Bruno Durocher, afin de poursuivre les publications de la revue Caractères, qui fut interrompue en 1958.

Il crée et fonde la revue l'Ingénu, avec le soutien de son épouse (Élisabeth) "Lizzie", revue trimestrielle des Lettres et des Arts, dont le premier numéro est sorti le premier trimestre 1979. Il y eut 59 numéros (printemps 1994).

Ĺ’uvres

  • L'Art DĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Édition Les RĂ©verbères, 1938
  • Les DĂ©serts de l'Enthousiasme, Édition de La Main Ă  Plume, 1942
  • Qui fait la pluie et le beau temps avec un dessin de Tita. Les pages libres de La Main Ă  Plume, 1943
  • Le surrĂ©alisme encore et toujours, Éditions de La Main Ă  Plume, 1943
  • Apollinaire et le surrĂ©alisme, Galerie Breteau, 1943
  • La Mystique et l'enthousiasme (surrĂ©alisme et religion), no 1 de la collection Tracts, 1944. Éditions de La Main Ă  Plume
  • Feuillets de Quatre Vingt et Un, dans Cahier du 4'21, 1944
  • Dernier EtĂ©, 1946. InĂ©dit. Hommage Ă  ses amis disparus et Ă  tous les autres, victimes du rĂ©gime nazi
  • Marco MĂ©nĂ©goz, dans Les Lettres Françaises, 1947
  • Le Secret public, deux poèmes ornĂ©s de six gravures de J-V Manuel, 1948. Mis en musique par Witold LutosĹ‚awski, Paroles TissĂ©es
  • Max Bucaille, avec la collaboration de NoĂ«l Arnaud et de RenĂ© Passeron pour Le Messager Boiteux de Paris, Ă©ditions GLM, 1950
  • IdĂ©e Première, avec une gravure de RenĂ© Passeron pour Le Messager Boiteux de Paris, 1951
  • Traduction et adaptation pour la tĂ©lĂ©vision de Don Juan et Faust : les Romantiques allemands de Christian Dietrich Grabbe, Ă©ditions DesclĂ©e De Brouwer, Paris, 1956
  • Paysage. PoĂ©sie. Écriture de l'auteur ornĂ©e de 7 dessins d'Henri Seigle, imprimĂ© par Roger Grumiaux, 1957
  • Épouventables Ă©pouventails, avec des photographies de Robert Doisneau, Paris, Hors Mesure, 1965
  • Descriptions, poĂ©sie avec 30 lithographie de Paul Ackerman, Ă©ditions Hors Mesure, Paris, 1968
  • Les Chantiers chimĂ©riques, poĂ©sie, Paris, Flammarion, 1970
  • La Parcelle fantĂ´me, Paris, Ă©ditions de la Table ronde, 1981
  • Quelqu'un, poĂ©sie, illustrĂ© par Michel Barbault, 1981
  • Le Mirage en hiver, poĂ©sie, illustrĂ© par Michel Barbault, Lambesc, 1983
  • Orme Mirant Miroir, poĂ©sie; texte bilingue, traduction anglaise de Robert Bell et Sarah Harrison avec une esquisse de l'auteur, 1984
  • Antigone est parmi nous, pièce en 3 actes, 1985, inĂ©dit
  • Clopinet bat sa femme, 1986. InĂ©dit.
  • L'eau, la terre, l'air, le feu PoĂ©sie. IllustrĂ© par Michel Barbault 1988 Livre d'artiste fait main. Tirage limitĂ© Ă  33 exemplaires.
  • Le chemin de croix. PoĂ©sie. IllustrĂ© par Michel Barbault 1989. Livre d'artiste fait main. Tirage limitĂ© Ă  33 exemplaires.
  • Discours de Jean-François Chabrun prononcĂ© par Albert FĂ©raud Ă©lu membre de la section sculpture lors de la sĂ©ance publique tenue Ă  l'Institut de France par l'AcadĂ©mie des Beaux-Arts, le .
  • Lettre Ă  AndrĂ© Breton, 1992. L'IngĂ©nu, No LI. Également dans le no 2 de la revue franco-anglaise Rambler (Boston, Londres et FontarĂŞche, dans le Gard) dont l'animateur est Philip O'Connor, auteur de MĂ©moires d'un bĂ©bĂ© public, Ă©ditĂ© par Maurice Nadeau et rĂ©Ă©ditĂ© en livre de poche. En 1994 la revue "SOUFFLES" dirigĂ©e par Jacques Gasc consacra un cahier complet Ă  l'auteur, notamment la "Lettre Ă  AndrĂ© Breton".
  • Les vieux poètes. PoĂ©sie. IllustrĂ© par Michel Barbault, 1994. Livre d'artiste fait main. Tirage limitĂ© Ă  33 exemplaires.
  • FenĂŞtre ouverte parle au vent, ou comme un cadavre exquis, 1995/1996 InĂ©dit. TĂ©moignage de l'auteur retraçant les diverses Ă©poques vĂ©cues dont il fut tĂ©moin, des RĂ©verbères, de l'Occupation, la clandestinitĂ©, ses engagements, ses isolements et pour finir son anonymat.
  • Poèmes instantanĂ©s 1997, (HaĂŻku). IllustrĂ© par Michel Barbault, pour l'exposition de Tokyo Ă  la galerie Massouda.Hosaka Bulding, 1998 Livre d'artiste fait main. Tirage limitĂ© Ă  33 exemplaires.

Études critiques et essais

  • Picasso. Dessins de trottoirs illustrĂ©s par un texte Ă©crit « Ă  quatre mains » par le peintre et l'auteur. Les pages libres de la Main Ă  Plume, no 12. Paris 1943.Tirage limitĂ© Ă  265 exemplaires
  • Philippe Bonnet, Ă©ditions de la Galerie Motte, Paris, 1958
  • Roger Lersy. Artiste-peintre, Genève, Paris, Éd. Motte, 1961
  • Goya. Éditions Somogy, Paris-Stuttgart-Oslo etc. collection Les plus grands, 1965
  • Alkis Pierrakos. PrĂ©faces de Dimitris A. Fatouros et Jean-François Chabrun, Galerie Merlin, Athènes (Grèce), 1965
  • Auguste Rodin, Edita, Lausanne, La Bibliothèque des Arts, 1967 en coll avec Robert Descharnes, rĂ©Ă©ditĂ© en 1986
  • Sous l'invocation de Cottavoz (Galerie Kriegel), Paris 1973
  • Vingt et un grammes de plus ou l'homme clandestin, Paris, Éditions de la Table Ronde, 1974
  • Albert FĂ©raud, Paris, Le MusĂ©e de Poche, 1974
  • Le Bon État, vie de Cola di Rienzo (l'aventure du dernier tribuns rĂ©publicains Ă  Rome, au temps des Papes d'Avignon), Paris, Éditions Le Sagittaire, 1978
  • Le surrĂ©alisme encore et jamais, Éditions RafaĂ«l de Surtis, 2006.Tirage limitĂ© Ă  200 exemplaires.

Liens externes

Notes et références

  1. Michel Fauré, Histoire du surréalisme sous l'Occupation, Poche, 478 pages, 2003.
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