André Breton
André Breton, né le [3] à Tinchebray dans l'Orne et mort le à Paris 10e, est un poÚte et écrivain français, principal animateur et théoricien du surréalisme.
photographié par Henri Manuel en 1927.
Naissance | |
---|---|
DĂ©cĂšs | |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
André Robert Breton |
Surnom |
Pape du surréalisme |
Pseudonyme |
Breton, Andre |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoints | |
Enfant |
Propriétaire de |
Le Carnaval d'Arlequin, masque du cygne et de la baleine blanche (d) |
---|---|
Parti politique | |
Mouvement | |
Archives conservées par |
|
Auteur des livres Nadja, L'Amour fou et des diffĂ©rents Manifestes du surrĂ©alisme, son rĂŽle de chef de file du mouvement surrĂ©aliste, et son Ćuvre critique et thĂ©orique pour l'Ă©criture et les arts plastiques, font d'AndrĂ© Breton une figure majeure de l'art et de la littĂ©rature française du XXe siĂšcle.
Considéré comme un avant-gardiste, il a travaillé avec de nombreux artistes pionniers ainsi qu'avec la célÚbre militante et galeriste parisienne Denise René. En 1947, l'exposition Toyen[4] à la Galerie Denise René présente une ouverture sur le jardin secret du peintre qu'il évoque également dans son ouvrage Le Surréalisme et la Peinture.
Biographie
De la tentative dâun coup dâĂtat poĂ©tique au Premier manifeste (1924)
AndrĂ© Breton est nĂ© le Ă Tinchebray en Normandie, oĂč il passe ses quatre premiĂšres annĂ©es[5]. Fils unique de Louis-Justin Breton, gendarme nĂ© dans les Vosges, il est issu de la petite bourgeoisie catholique dont la mĂšre impose une Ă©ducation rigide. Il passe une enfance sans histoire Ă Pantin (actuelle Seine-Saint-Denis, alors dĂ©partement de la Seine), d'abord Ă lâangle de la rue Montgolfier et de la rue Ătienne-Marcel de 1902 Ă 1913, puis avenue Edouard-Vaillant jusque 1918, annĂ©e oĂč la famille s'installe Ă Paris[6].
PremiÚres rencontres décisives : Valéry, Apollinaire, Vaché
Au lycĂ©e Chaptal, il suit une scolaritĂ© « moderne » (sans latin ni grec[7]), se fait remarquer par son professeur de rhĂ©torique qui lui fait dĂ©couvrir Charles Baudelaire et Joris-Karl Huysmans, et par son professeur de philosophie qui oppose le positivisme (« ordre et progrĂšs ») aux pensĂ©es hĂ©gĂ©liennes (« libertĂ© de la conscience de soi ») quâaffectionne le jeune homme[8]. Il se lie dâamitiĂ© avec ThĂ©odore Fraenkel et RenĂ© Hilsum qui publie ses premiers poĂšmes dans la revue littĂ©raire du collĂšge. Au dĂ©pit de ses parents qui le voyaient ingĂ©nieur, Breton obtient son PCN, certificat prĂ©paratoire aux Ă©tudes en mĂ©decine, avec Fraenkel.
Au début de 1914, il adresse quelques poÚmes à la maniÚre de Stéphane Mallarmé, à la revue La Phalange que dirige le poÚte symboliste Jean RoyÚre. Ce dernier les publie et met Breton en relation avec Paul Valéry.
Ă la dĂ©claration de guerre, le , il est avec ses parents Ă Lorient. Il a pour seul livre un recueil de poĂšmes dâArthur Rimbaud quâil connait mal. Jugeant sa poĂ©sie si « accordĂ©e aux circonstances », il reproche Ă son ami Fraenkel sa tiĂ©deur devant « une Ćuvre aussi considĂ©rable ». Pour sa part, il proclame « lâinfĂ©rioritĂ© artistique profonde de lâĆuvre rĂ©aliste sur lâautre[9]. » DĂ©clarĂ© « bon pour le service » le , Breton est mobilisĂ© au 17e rĂ©giment d'artillerie et envoyĂ© Ă Pontivy, dans lâartillerie, pour faire ses classes dans ce qu'il devrait plus tard dĂ©crire comme « un cloaque de sang, de sottise et de boue[10]. » La lecture d'articles d'intellectuels renommĂ©s comme Maurice BarrĂšs ou Henri Bergson, le conforte dans son dĂ©goĂ»t du nationalisme ambiant. DĂ©but , il est versĂ© dans le service de santĂ© comme infirmier et affectĂ© Ă l'hĂŽpital bĂ©nĂ©vole de Nantes[11]. Ă la fin de l'annĂ©e, il Ă©crit sa premiĂšre lettre Ă Guillaume Apollinaire Ă laquelle il joint le poĂšme DĂ©cembre[12]. En dĂ©cembre 1915, il rencontre Ă l'ambulance municipale 103bis de Nantes un soldat en convalescence : Jacques VachĂ©[13] - [14]. Câest le « coup de foudre » intellectuel. Aux tentations littĂ©raires de Breton, VachĂ© lui oppose Alfred Jarry, la « dĂ©sertion Ă lâintĂ©rieur de soi-mĂȘme » et nâobĂ©it quâĂ une loi, lâ« Umour (sans h) ».
Le jeune Breton dĂ©couvre dans un manuel des Docteurs Emmanuel RĂ©gis et Angelo Hesnard ce que lâon nomme alors la « psychoanalyse » de Sigmund Freud. Lors de l'Ă©tĂ© 1916, il est affectĂ© Ă sa demande au Centre de neuro-psychiatrie Ă Saint-Dizier, que dirige Raoul Leroy, un ancien assistant du docteur Jean-Martin Charcot[15] - [16]. En contact direct avec des malades atteints de psychopathologies, il refuse de voir dans la folie seulement un dĂ©ficit mental, mais plutĂŽt une capacitĂ© Ă la crĂ©ation[17]. « La dĂ©tresse, parfois la dĂ©chĂ©ance physique des malades mentaux le frappent Ă jamais » explique Jean-Bertrand Pontalis, spĂ©cialiste de Freud. Le , Breton est envoyĂ© au front comme brancardier.
De retour Ă Paris en 1917, il rencontre Pierre Reverdy avec qui il collabore Ă sa revue Nord-Sud et Philippe Soupault que lui prĂ©sente Apollinaire : « Il faut que vous deveniez amis. » Soupault lui fait dĂ©couvrir Les Chants de Maldoror de LautrĂ©amont, qui provoquent chez lui une grande Ă©motion[18]. Avec Louis Aragon dont il fait la connaissance Ă lâhĂŽpital du Val-de-GrĂące, ils passent leurs nuits de garde Ă se rĂ©citer des passages de Maldoror au milieu des « hurlements et des sanglots de terreur dĂ©clenchĂ©s par les alertes aĂ©riennes chez les malades » (Aragon).
Dans une lettre de juillet 1918 Ă Fraenkel, Breton Ă©voque le projet en commun avec Aragon et Soupault, dâun livre sur quelques peintres comme Giorgio De Chirico, AndrĂ© Derain, Juan Gris, Henri Matisse, Picasso, Henri Rousseau... dans lesquels serait « contĂ©e Ă la maniĂšre anglaise » la vie de lâartiste, par Soupault, lâanalyse des Ćuvres, par Aragon et quelques rĂ©flexions sur lâart, par Breton lui-mĂȘme. Il y aurait Ă©galement des poĂšmes de chacun en regard de quelques tableaux.
MalgrĂ© la guerre, la censure et lâesprit antigermanique, parviennent de Zurich, Berlin ou Cologne, les Ă©chos des manifestations Dada ainsi que quelques-unes de leurs publications comme le Manifeste Dada 3. Au mois de janvier 1919, profondĂ©ment affectĂ© par la mort de Jacques VachĂ©, Breton croit voir en Tristan Tzara la rĂ©incarnation de lâesprit de rĂ©volte de son ami : « Je ne savais plus de qui attendre le courage que vous montrez. Câest vers vous que se tournent aujourdâhui tous mes regards[19]. »
Littérature - Les Champs magnétiques - Dada à Paris
ProjetĂ©e depuis lâĂ©tĂ© prĂ©cĂ©dent par Aragon, Breton et Soupault (les « trois mousquetaires » comme les appelait Paul ValĂ©ry), la revue LittĂ©rature est crĂ©Ă©e[20] dont le premier numĂ©ro paraĂźt en . RencontrĂ© le mois suivant, Paul Ăluard est immĂ©diatement intĂ©grĂ© dans le groupe[21].
AprĂšs la parution de Mont de piĂ©tĂ©, qui regroupe ses premiers poĂšmes Ă©crits depuis 1913, Breton expĂ©rimente avec Soupault l'« Ă©criture automatique » : textes Ă©crits sans aucune rĂ©flexion, Ă diffĂ©rentes vitesses, sans retouche ni repentir. Les Champs magnĂ©tiques, Ă©crit en mai et , nâest publiĂ© quâun an plus tard. Le succĂšs critique en fait un ouvrage prĂ©curseur du surrĂ©alisme[22], mĂȘme si sa nature "automatique" a Ă©tĂ© remise en question par la dĂ©couverte dans les manuscrits de ratures et de variantes[23].
Dans LittĂ©rature paraissent successivement les PoĂ©sies de LautrĂ©amont[24], des fragments des Champs magnĂ©tiques et lâenquĂȘte Pourquoi Ă©crivez-vous ?, mais Breton reste insatisfait de la revue. AprĂšs avoir rencontrĂ© Francis Picabia dont lâintelligence, lâhumour, le charme et la vivacitĂ© le sĂ©duisent, Breton comprend quâil nâa rien Ă attendre des « aĂźnĂ©s », ni de lâhĂ©ritage dâApollinaire : lâEsprit nouveau parĂ© du bon sens français et son horreur du chaos[25], ni du rĂ©veil de Paul ValĂ©ry[26], pas plus que des « modernes » Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Pierre Drieu la Rochelle perpĂ©tuant la tradition du roman quâil rejette (et rejettera toujours).
Le , Tristan Tzara arrive enfin Ă Paris. La dĂ©ception de Breton de voir apparaĂźtre un ĂȘtre « si peu charismatique » est Ă la hauteur de ce quâil en attendait. Il se voyait avec Tzara « tuer lâart », ce qui lui paraĂźt le plus urgent Ă faire mĂȘme si « la prĂ©paration du coup dâĂtat peut demander des annĂ©es[27]. » Avec Picabia et Tzara, ils organisent les manifestations Dada qui suscitent le plus souvent incomprĂ©hension, chahuts et scandales, buts recherchĂ©s. Mais dĂšs le mois dâaoĂ»t, Breton prend ses distances avec Dada. Il refuse dâĂ©crire une prĂ©face Ă lâouvrage de Picabia JĂ©sus-Christ rastaquouĂšre : « Je ne suis mĂȘme plus sĂ»r que le dadaĂŻsme ait gain de cause, Ă chaque instant je mâaperçois que je le rĂ©forme en moi[28]. »
Ă la fin de lâannĂ©e, Breton est engagĂ© par le couturier, bibliophile, et amateur dâart moderne Jacques Doucet. Ce dernier, « personnalitĂ© Ă©prise de rare et dâimpossible, juste ce quâil faut de dĂ©sĂ©quilibre », lui commande des lettres sur la littĂ©rature et la peinture ainsi que des conseils dâachat dâĆuvres dâart. Entre autres, Breton lui fera acheter le tableau Les Demoiselles d'Avignon de Picasso.
AprĂšs le « procĂšs BarrĂšs »[29] (), rejetĂ© par Picabia et au cours duquel Tzara sâest complu dans une insolence potache, Breton considĂšre le pessimisme absolu des dadaĂŻstes comme de l'infantilisme. LâĂ©tĂ© suivant, il profite dâun sĂ©jour dans le Tyrol pour rendre visite Ă Sigmund Freud Ă Vienne, mais ce dernier garde ses distances avec le chef de file de ceux qu'il est tentĂ© de considĂ©rer comme des « fous intĂ©graux »[30].
Rupture avec Dada - Naissance du surréalisme - Premier manifeste
En , Breton tente dâorganiser un « CongrĂšs international pour la dĂ©termination des directives et la dĂ©fense de lâesprit moderne ». Lâopposition de Tzara en empĂȘche la tenue. Une nouvelle sĂ©rie de LittĂ©rature avec Breton et Soupault pour directeurs, recrute de nouveaux collaborateurs comme RenĂ© Crevel, Robert Desnos, Roger Vitrac mais, dĂ©finitivement hostile Ă Picabia, Soupault prend ses distances avec les surrĂ©alistes. Avec Crevel, Breton expĂ©rimente les sommeils hypnotiques permettant de libĂ©rer le discours de lâinconscient. Ces Ă©tats de sommeil forcĂ© vont rĂ©vĂ©ler les Ă©tonnantes facultĂ©s dâ « improvisation » de Benjamin PĂ©ret et de Desnos. Ă la fin , doutant de la sincĂ©ritĂ© des uns et craignant pour la santĂ© mentale des autres, Breton dĂ©cide dâarrĂȘter lâexpĂ©rience.
Breton semble fatiguĂ© de tout : il considĂšre les activitĂ©s de journalisme dâAragon et Desnos, pourtant rĂ©munĂ©ratrices, comme une perte de temps. Les Ă©crits de Picabia le déçoivent, il sâemporte contre les projets trop littĂ©raires de ses amis â « toujours des romans ! »[31]. Dans un entretien avec Roger Vitrac, il confie mĂȘme son intention de ne plus Ă©crire. Cependant, au cours de lâĂ©tĂ© suivant, il Ă©crit la plupart des poĂšmes de Clair de terre.
Le , paraĂźt, en volume sĂ©parĂ©, Le Manifeste du surrĂ©alisme initialement prĂ©vu pour ĂȘtre la prĂ©face au recueil de textes automatiques Poisson soluble. Instruisant le procĂšs de lâattitude rĂ©aliste, Breton Ă©voque le chemin parcouru jusque-lĂ et dĂ©finit ce nouveau concept, revendique les droits de lâimagination, plaide pour le merveilleux, lâinspiration, lâenfance et le hasard objectif.
« SURRĂALISME, n. m. Automatisme psychique pur, par lequel on se propose dâexprimer, soit verbalement, soit par Ă©crit, soit de toute autre maniĂšre, le fonctionnement rĂ©el de la pensĂ©e. DictĂ©e de la pensĂ©e, en lâabsence de tout contrĂŽle exercĂ© par la raison, en dehors de toute prĂ©occupation esthĂ©tique ou morale.
- Encycl. Philos. Le surrĂ©alisme repose sur la croyance Ă la rĂ©alitĂ© supĂ©rieure de certaines formes dâassociations nĂ©gligĂ©es jusquâĂ lui, Ă la toute-puissance du rĂȘve, au jeu dĂ©sintĂ©ressĂ© de la pensĂ©e. Il tend Ă ruiner dĂ©finitivement tous les autres mĂ©canismes psychiques et Ă se substituer Ă eux dans la rĂ©solution des principaux problĂšmes de la vie. »
Quelques jours aprĂšs, le groupe publie le pamphlet Un cadavre, Ă©crit en rĂ©action aux funĂ©railles nationales faites Ă Anatole France : « Loti, BarrĂšs, France, marquons tout de mĂȘme dâun beau signe blanc lâannĂ©e qui coucha ces trois sinistres bonshommes : lâidiot, le traitre et le policier. Avec France, câest un peu de la servilitĂ© humaine qui sâen va. Que soit fĂȘtĂ© le jour oĂč lâon enterre la ruse, le traditionalisme, le patriotisme et le manque de cĆur ! »
La Révolution surréaliste - Nadja - Adhésion au PCF - PremiÚres ruptures
Le , paraĂźt le premier numĂ©ro de la RĂ©volution surrĂ©aliste, lâorgane du groupe que dirigent Benjamin PĂ©ret et Pierre Naville. Breton radicalise son action et sa position politique. Sa lecture de lâouvrage de LĂ©on Trotski sur LĂ©nine et la guerre coloniale menĂ©e par la France dans le Rif marocain le rapproche des intellectuels communistes. Avec les collaborateurs des revues ClartĂ© et Philosophie, les surrĂ©alistes forment un comitĂ© et rĂ©digent un tract commun : « La RĂ©volution dâabord et toujours ».
En , Aragon, Breton, Ăluard, PĂ©ret et Pierre Unik adhĂšrent au Parti communiste français. Ils sâen justifient dans le tract « Au grand jour »[32]. Breton est affectĂ© Ă une cellule dâemployĂ©s au gaz.
Le , il rencontre dans la rue LĂ©ona Delcourt, alias Nadja[33]. Ils se frĂ©quentent chaque jour jusquâau [34]. Elle ordonne Ă Breton dâĂ©crire « un roman sur moi. Prends garde : tout sâaffaiblit, tout disparaĂźt. De nous il faut que quelque chose reste... »[35]. RetirĂ© au manoir dâAngo, prĂšs de Varengeville-sur-Mer, au mois dâ, en compagnie dâAragon, Breton commence lâĂ©criture de Nadja. En novembre, Ă lâoccasion dâune lecture quâil fait au groupe, Breton rencontre Suzanne Muzard. Câest le coup de foudre rĂ©ciproque. Bien quâelle soit la maĂźtresse dâEmmanuel Berl, elle partage avec Breton une aventure passionnĂ©e et orageuse. Elle demande Ă Breton de divorcer dâavec Simone, ce Ă quoi il consent, mais freinĂ©e dans ses dĂ©sirs dâaventure par son goĂ»t du confort et de la sĂ©curitĂ© matĂ©rielle, elle Ă©pouse Emmanuel Berl, sans pour autant rompre dĂ©finitivement avec Breton. La relation faite de ruptures et de retrouvailles perdurera jusquâen . Pour elle, Breton ajoute une troisiĂšme partie Ă Nadja.
Cet amour malheureux pĂšse sur lâhumeur de Breton : mĂ©sententes dans le groupe, dĂ©tachement de Robert Desnos, altercation en public avec Soupault, fermeture de la Galerie SurrĂ©aliste pour cause de gestion nĂ©gligĂ©e... La parution du Second manifeste du surrĂ©alisme () est l'occasion pour Breton de relancer le mouvement et, selon l'expression de Mark Polizzotti, de « [codifier] tous les changements que le mouvement a connus pendant ses cinq premiĂšres annĂ©es et en particulier le passage (...) de l'automatisme psychique au militantisme politique »[36]. Breton est alors plongĂ© dans la lecture de Marx, Engels et Hegel ; et la question du rĂ©el dans sa dimension politique ainsi que celle de l'engagement de l'individu occupent sa rĂ©flexion comme le prĂ©cise l'incipit du livre[37]. Ce second manifeste est aussi l'occasion pour lui de rĂ©gler ses comptes, de maniĂšre violente en maniant jusqu'Ă l'insulte et le sarcasme[38], et de faire le point sur les remous qu'a connus le groupe ces derniĂšres annĂ©es. Breton justifie son intransigeance par sa volontĂ© de dĂ©couvrir, s'inspirant de la PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit, ce « point de lâesprit dâoĂč la vie et la mort, le rĂ©el et lâimaginaire, le passĂ© et le futur, le communicable et lâincommunicable, le haut et le bas cessent dâĂȘtre perçus contradictoirement. »[39] Les « exclus » visĂ©s par le texte rĂ©agissent en publiant un pamphlet sur le modĂšle de celui Ă©crit contre Anatole France quelques annĂ©es plus tĂŽt et en reprennent le mĂȘme titre, « Un cadavre ». DĂšs lors, les adversaires sacrent ironiquement Breton « Pape du surrĂ©alisme »[40]. L'humeur sombre de Breton s'exprime pleinement dans ce que Mark Polizzotti appelle le « passage le plus sinistre du manifeste » et qui est selon lui le reflet d'une grande « amertume personnelle »[41], une phrase souvent citĂ©e et reprochĂ©e Ă Breton, notamment par Albert Camus : « L'acte surrĂ©aliste le plus simple consiste, rĂ©volvers aux poings, Ă descendre dans la rue et Ă tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule. »[42] Marguerite Bonnet relĂšve qu'une phrase trĂšs proche figurait dĂ©jĂ dans un article publiĂ© en 1925 dans le numĂ©ro 2 de La RĂ©volution surrĂ©aliste et qu'elle n'avait pas, en son temps, retenu l'attention. Elle avance que Breton fait allusion Ă la figure d'Ămile Henry qui, peu aprĂšs son arrestation a prĂ©tendu s'appeler « Breton » et suggĂšre qu'« une sorte de lent transfert, de nature presque onirique, cheminant dans les zones les plus mystĂ©rieuses de la sensibilitĂ©, aurait ainsi prĂ©parĂ© en [Breton] la tentation fugitive de s'identifier Ă l'ange exterminateur de l'anarchie »[43].
En rĂ©action au Second manifeste, des Ă©crivains et artistes publient un recueil collectif de pamphlets contre Breton, intitulĂ© Un Cadavre. Georges Limbour et Georges Ribemont-Dessaignes y commentent la phrase oĂč tirer au hasard dans la foule est qualifiĂ© d'acte surrĂ©aliste le plus simple. Limbour y voit un exemple de bouffonnerie et d'impudeur et Ribemont-Dessaignes traite Breton d'hypocrite, de flic et de curĂ©[44]. AprĂšs la publication de ce pamphlet, le Manifeste aura une seconde Ă©dition, oĂč Breton ajoutera une note insistant sur le fait, dĂ©jĂ indiquĂ© dans la premiĂšre Ă©dition, mais moins nettement, que qualifier un acte d'acte surrĂ©aliste le plus simple n'est pas recommander de le commettre[45].
Avec plusieurs amis Ă©crivains (RenĂ© Char, Louis Aragon, Paul Ăluard, etc), il attaque frontalement lâExposition coloniale de 1931, qu'ils dĂ©crivent comme un «âcarnaval de squelettesâ», destinĂ© à «âdonner aux citoyens de la mĂ©tropole la conscience de propriĂ©taires quâil leur faudra pour entendre sans broncher lâĂ©cho des fusilladesâ». Ils rĂ©clament Ă©galement «âlâĂ©vacuation immĂ©diate des coloniesâ», et la tenue d'un procĂšs sur les crimes commis[46].
« SASDLR » - Rupture avec Aragon - « L'Amour fou » - Rupture avec Ăluard
La RĂ©volution surrĂ©aliste fait place au SurrĂ©alisme au service de la RĂ©volution (SASDLR). Le titre de la revue est d'Aragon. Breton et AndrĂ© Thirion lancent lâidĂ©e dâune Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires (AEAR). Cette association est effectivement crĂ©Ă©e en par les instances dirigeantes du parti communiste français, mais ni Breton ni Thirion nâont Ă©tĂ© sollicitĂ©s et leur adhĂ©sion ainsi que celle dâautres surrĂ©alistes nâest prise en compte quâĂ la fin de 1932. DĂšs cette Ă©poque, les surrĂ©alistes se retrouvent au sein de l'AEAR sur les positions de l'Opposition de gauche.
MĂȘme sâil ne dĂ©sespĂšre pas de pouvoir orienter lâaction culturelle du Parti et rĂ©cupĂ©rer les forces psychiques dispersĂ©es, en conciliant le freudisme avec le marxisme au service du prolĂ©tariat, Breton ne cesse de se heurter Ă lâincomprĂ©hension et la dĂ©fiance croissante venant de la direction du Parti communiste.
Quand il dĂ©nonce la censure de lâactivitĂ© poĂ©tique par lâautoritĂ© politique qui frappe le poĂšme dâAragon Front rouge, sans cacher le peu dâestime quâil a pour ce texte de pure propagande, Breton nâen dĂ©fend pas moins son auteur (MisĂšre de la poĂ©sie), Aragon dĂ©savoue cette dĂ©fense et provoque la rupture dĂ©finitive et Paul Vaillant-Couturier lui reproche un texte de Ferdinand AlquiĂ©, publiĂ© dans SASDLR, dĂ©nonçant le « vent de crĂ©tinisation systĂ©matique qui souffle de lâURSS ».
En rĂ©ponse aux violentes manifestations fascistes du , devant lâAssemblĂ©e nationale, Breton lance un Appel Ă la lutte Ă destination de toutes les organisations de gauche. SollicitĂ©, LĂ©on Blum refuse poliment son soutien.
En 1934, Breton rencontre Jacqueline Lamba dans des circonstances proches de celles évoquées dans le poÚme Tournesol écrit en 1923. De cette rencontre et des premiers moments de leur amour, Breton écrit le récit L'Amour fou. De leur union naßtra une fille, Aube.
En , Breton Ă©crit le discours quâil devra prononcer au CongrĂšs des Ă©crivains pour la dĂ©fense de la culture. Mais Ă la suite dâune violente altercation avec Ilya Ehrenbourg, ce dernier, dĂ©lĂ©guĂ© de la reprĂ©sentation soviĂ©tique, ayant calomniĂ© les surrĂ©alistes, la participation de Breton est annulĂ©e. Il fallut le suicide de RenĂ© Crevel pour que les organisateurs concĂšdent Ă Ăluard de lire le texte. La rupture dĂ©finitive avec le Parti est consommĂ©e avec le tract « Du temps oĂč les surrĂ©alistes avaient raison ».
En 1938, Breton organise la premiĂšre Exposition internationale du surrĂ©alisme Ă Paris. Ă cette occasion, il prononce une confĂ©rence sur lâhumour noir. Cette mĂȘme annĂ©e, il voyage au Mexique et rencontre les peintres Frida Kahlo et Diego Rivera, ainsi que LĂ©on Trotski avec qui il Ă©crit le manifeste Pour un art rĂ©volutionnaire indĂ©pendant (ru), qui donne lieu Ă la constitution dâune FĂ©dĂ©ration internationale de lâart rĂ©volutionnaire indĂ©pendant (FIARI). Cette initiative est Ă lâorigine de la rupture avec Ăluard.
Marseille - Martinique - New York
MobilisĂ© dĂšs , Breton est affectĂ© en Ă lâĂ©cole prĂ©militaire aĂ©rienne de Poitiers comme mĂ©decin[47]. Le jour de lâarmistice (), il est en « zone non-occupĂ©e » et trouve refuge chez Pierre Mabille, le mĂ©decin qui a accouchĂ© Jacqueline, Ă Salon-de-Provence (Bouches-du-RhĂŽne), puis il est rejoint par Jacqueline et leur fille Aube, Ă la villa Air-Bel, Ă Marseille, siĂšge du ComitĂ© amĂ©ricain de secours aux intellectuels crĂ©Ă© par Varian Fry. Dans lâattente dâun visa, les surrĂ©alistes[48] reconstituent un groupe et trompent lâennui et lâattente par des cadavres exquis dessinĂ©s et la crĂ©ation du Jeu de Marseille. Ă lâoccasion dâune visite Ă Marseille du marĂ©chal PĂ©tain, AndrĂ© Breton, dĂ©noncĂ© comme « anarchiste dangereux », est prĂ©ventivement emprisonnĂ© sur un navire pendant quatre jours, tandis que la censure de Vichy interdit la publication de lâAnthologie de lâhumour noir et de Fata morgana.
Breton embarque Ă destination de New York le avec Wifredo Lam et Claude LĂ©vi-Strauss. Ă lâescale de Fort-de-France (Martinique), Breton est internĂ© puis libĂ©rĂ© sous caution. Il rencontre AimĂ© CĂ©saire. Le , il arrive Ă New York, oĂč demeurent pendant la guerre de nombreux intellectuels français en exil[49] - [50].
Avec Marcel Duchamp, Breton fonde la revue VVV et Pierre Lazareff lâengage comme « speaker »[51] pour les Ă©missions de la radio la Voix de lâAmĂ©rique Ă destination de la France. Jacqueline le quitte pour le peintre David Hare.
Le , Breton rencontre Elisa Bindorff. Ensemble, ils voyagent jusqu'Ă la pĂ©ninsule de la GaspĂ©sie, Ă l'extrĂ©mitĂ© sud-est du QuĂ©bec. DĂšs son retour Ă New-York, il publie Arcane 17 nĂ© du « dĂ©sir dâĂ©crire un livre autour de lâArcane 17[52] en prenant pour modĂšle une dame que jâaime... »
Pour rĂ©gler les questions pratiques de divorce et de remariage, Breton et Ălisa se rendent Ă Reno dans le Nevada. Il en profite pour visiter les rĂ©serves des indiens Hopis et Zuñis, emportant avec lui des ouvrages de Charles Fourier.
Haïti - Retour en France - Nouvelles polémiques et nouvelles expositions
En , Ă lâinvitation de Pierre Mabille, nommĂ© attachĂ© culturel Ă Pointe-Ă -Pitre, Breton se rend en HaĂŻti pour y prononcer une sĂ©rie de confĂ©rences. Sa prĂ©sence coĂŻncide avec un soulĂšvement populaire qui renverse le gouvernement en place[53]. AccompagnĂ© de Wilfredo Lam, il rencontre les artistes du Centre d'Art de Port-au-Prince et achĂšte plusieurs toiles Ă Hector Hyppolite, contribuant Ă lancer l'intĂ©rĂȘt pour la peinture populaire haĂŻtienne. Le , il est de retour en France.
DĂšs le mois de juin, il est invitĂ© Ă la soirĂ©e dâhommages rendus Ă Antonin Artaud. Câest dâune voix vive et ferme que Breton prononce enfin les « deux mots dâordre qui nâen font quâun : "transformer le monde" et "changer la vie" »[54].
MalgrĂ© les difficultĂ©s de la reconstruction de la France et le dĂ©but de la guerre froide, Breton entend poursuivre sans aucune inflexion les activitĂ©s du surrĂ©alisme. Et les polĂ©miques reprennent et se succĂšdent : contre Tristan Tzara se prĂ©sentant comme le nouveau chef de file du surrĂ©alisme, contre Jean-Paul Sartre qui considĂ©rait les surrĂ©alistes comme des petits-bourgeois, contre des universitaires, en dĂ©montant la supercherie dâun soi-disant inĂ©dit dâArthur Rimbaud, contre Albert Camus et les chapitres que celui-ci consacre Ă LautrĂ©amont et au surrĂ©alisme dans LâHomme rĂ©voltĂ©.
Il retrouve Georges Bataille pour une nouvelle Exposition internationale du surrĂ©alisme dĂ©diĂ©e Ă Ăros, donne frĂ©quemment son concours pour nombre dâartistes inconnus en prĂ©façant les catalogues dâexposition, et participe Ă plusieurs revues surrĂ©alistes comme NĂ©on, MĂ©dium, Le SurrĂ©alisme mĂȘme, Bief, La BrĂȘche...
Ă partir de 1947, AndrĂ© Breton s'intĂ©resse de prĂšs Ă lâArt brut. Avec Jean Dubuffet il participe Ă la crĂ©ation de la Compagnie de l'Art brut, officiellement crĂ©Ă©e en , qui aurait pour objet de « rassembler, conserver et exposer les Ćuvres des malades mentaux[55]. »
DÚs 1948, André Breton s'engage activement en faveur d'une citoyenneté mondiale[56] - [57].
En 1950, il cosigne avec Suzanne Labin une lettre circulaire datée du , proposant de « créer un foyer de culture libre face à l'obscurantisme envahissant, en particulier l'obscurantisme stalinien », et proposant la constitution d'un comité de patronage :
« Des intellectuels français qui n'entendent pas abdiquer et qui ne disposaient jusqu'ici d'aucune tribune, alors que d'innombrables publications staliniennes dĂ©shonorent chaque jour la culture, se proposent de relever le dĂ©fi dans le secteur de la civilisation dont ils ont la charge. Ils veulent fonder Ă cet effet une revue littĂ©raire et idĂ©ologique oĂč les grandes traditions du libre examen seraient reprises et revivifiĂ©es. »
â (Projet pour une revue culturelle, document dactylographiĂ©, fonds Alfred Rosmer, Le MusĂ©e social, CEDIAS)
Parmi les personnalités pressenties pour le Comité de patronage on trouve Albert Camus, René Char, Henri Frenay, André Gide, Ernest Hemingway, Sidney Hook, Aldous Huxley, Ignazio Silone et Richard Wright. D'aprÚs Suzanne Labin : « Tous les membres du Comité de patronage ont répondu positivement à nos propositions. Aucun n'a formulé de désaccord. Le projet n'a finalement pas abouti en raison de difficultés financiÚres, pas du tout en raison de divergences idéologiques[58]. »
Le , il cosigne dans Le Libertaire une « DĂ©claration prĂ©alable » au manifeste « SurrĂ©alisme et anarchisme » : « La lutte pour le remplacement des structures sociales et lâactivitĂ© dĂ©ployĂ©e par le surrĂ©alisme pour transformer les structures mentales, loin de sâexclure, sont complĂ©mentaires. Leur jonction doit hĂąter la venue dâun Ăąge libĂ©rĂ© de toute hiĂ©rarchie et toute contrainte. »[59]
En 1954, un projet d'action commune avec l'Internationale lettriste contre la cĂ©lĂ©bration du centenaire de Rimbaud Ă©choue lorsque les surrĂ©alistes refusent la « phrasĂ©ologie marxiste » proposĂ©e par les lettristes dans le tract commun. Breton est alors pris Ă partie par Gil Joseph Wolman et Guy Debord qui soulignent dans un texte sur le mode allĂ©gorique sa perte de vitesse au sein du mouvement[60]. De 1953 Ă 1957 il dirige, pour le Club français du livre, la publication des 5 volumes de Formes de l'Art, dont il rĂ©dige lui-mĂȘme le premier tome : L'Art magique. Il manifeste son intĂ©rĂȘt pour l'art naĂŻf par sa rencontre avec le peintre Ferdinand Desnos qui peint son portrait en 1954[61].
En 1958, il signe avec d'autres surréalistes le tract du Comité de Lutte Anti-Nucléaire (CLAN), Démasquez les physiciens, videz les laboratoires, qui stigmatise les scientifiques au service des armements nucléaires[57].
En 1960, il signe le « Manifeste des 121 », dĂ©claration sur le droit Ă lâinsoumission dans la guerre dâAlgĂ©rie. ParallĂšlement, il s'engage dans la dĂ©fense du droit Ă l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comitĂ© crĂ©Ă© par Louis Lecoin, aux cĂŽtĂ©s d'Albert Camus, Jean Cocteau, Jean Giono et l'abbĂ© Pierre. Ce comitĂ© obtient un statut, restreint, en pour les objecteurs.
En 1965, il organise la 9e Exposition internationale surrĂ©aliste intitulĂ©e LâĂcart absolu en rĂ©fĂ©rence Ă lâutopie fouriĂ©riste.
Le , souffrant dâune insuffisance respiratoire, AndrĂ© Breton est rapatriĂ© de Saint-Cirq-Lapopie, le village du Lot dans lequel il avait achetĂ© une maison en 1951[62]. Il meurt le lendemain Ă lâhĂŽpital LariboisiĂšre Ă Paris.
Sur sa tombe, dĂ©corĂ©e simplement d'un octaĂšdre Ă©toilĂ©, au cimetiĂšre des Batignolles (31e division), Ă Paris (17e), est gravĂ©e lâĂ©pitaphe : « Je cherche lâor du temps[63]. »
Commentaires
- « HĂ©raclite mourant, Pierre de Lune, Sade, le cyclone Ă tĂȘte de grain de millet, le tamanoir : son plus grand dĂ©sir eĂ»t Ă©tĂ© dâappartenir Ă la famille des grands indĂ©sirables. » (« Jugement de lâauteur sur lui-mĂȘme », Ćuvres complĂštes, tome II, p. 663.)
- « Le poĂšte et le moraliste ne sont jamais si bien accordĂ©s en lui que pour soutenir et pour illustrer deux causes qui dans son esprit nâen font quâune : celle de la femme et celle de lâamour [...] Ce grand flamboyant Ă©tait le moins timide de tous les Ă©crivains français modernes. » (AndrĂ© Pieyre de Mandiargues, TroisiĂšme BelvĂ©dĂšre, Gallimard, 1971)
« Un théoricien amoureux de la théorie »
« Il y a Ă la base de toute rĂ©flexion profonde un sentiment si parfait de notre dĂ©nuement que lâoptimisme ne saurait y prĂ©sider... Je me crois sensible autant quâil se peut Ă un rayon de soleil mais cela nâempĂȘche pas de constater que mon pouvoir est insignifiant... Je rends justice Ă lâart en mon for intĂ©rieur mais je me dĂ©fie des causes en apparence les plus nobles[64]. »
Visage dĂ©cidĂ©, menton en avant, le coin de la lĂšvre infĂ©rieure affaissĂ© Ă cause de la pipe[65], chevelure lĂ©onine tirĂ©e en arriĂšre, le regard fixant lâinvisible, AndrĂ© Breton a incarnĂ© le surrĂ©alisme cinquante ans durant, malgrĂ© lui et en dĂ©pit du rejet des institutions et des honneurs constamment exprimĂ©s.
Toute sa vie, Breton a tentĂ© dâemprunter dâun mĂȘme front, trois chemins : la poĂ©sie, lâamour, la libertĂ©[66].
TrĂšs tĂŽt, il sâest mĂ©fiĂ© des romans et leurs auteurs lui donnent lâimpression quâils sâamusent Ă ses dĂ©pens[67]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il rejette « lâesprit français » fait de blasement, dâatonie profonde qui se dissimule sous le masque de la lĂ©gĂšretĂ©, de la suffisance, du sens commun le plus Ă©culĂ© se prenant pour le bon sens, du scepticisme non Ă©clairĂ©, de la roublardise[66]. « Avec Breton, le merveilleux remplace les exhibitions nihilistes et l'irrationnel ouvre les portes Ă©troites du rĂ©el sans vrai retour au symbolisme » (Hubert Haddad)[68].
Pour abolir les conformismes et les prĂ©jugĂ©s, combattre le rationalisme, Breton usera de la poĂ©sie comme dâune arme aux multiples facettes que sont lâimagination, « qui fait Ă elle seule les choses rĂ©elles »[69], lâĂ©merveillement, les rĂ©cits de rĂȘves et les surprises du hasard, lâĂ©criture automatique, les raccourcis de la mĂ©taphore et lâimage. « Que font la poĂ©sie et lâart ? Ils vantent. Lâobjet de la rĂ©clame est aussi de vanter. La puissance de la rĂ©clame est bien supĂ©rieure Ă celle de la poĂ©sie [...] La poĂ©sie a toujours Ă©tĂ© regardĂ©e comme une fin. Jâen fais un moyen. Câest la mort de lâart (de lâart pour lâart). Les autres arts suivent la poĂ©sie. »[70]
Il sâagit de « retrouver le secret dâun langage dont les Ă©lĂ©ments cessassent de se comporter en Ă©paves Ă la surface dâune mer morte. »[71]
Pour rĂ©ussir son entreprise de subversion poĂ©tique Breton sâest gardĂ© de tout travail quotidien alimentaire, allant jusquâĂ dĂ©fendre Ă ses amis les plus proches (Aragon, Desnos) de se commettre dans le journalisme. « La rĂ©vĂ©lation du sens de sa propre vie ne sâobtient pas au prix du travail. [...] Rien ne sert dâĂȘtre vivant, sâil faut quâon travaille[72]. »
Pour Breton, lâamour, comme le rĂȘve, est une merveille oĂč lâhomme retrouve le contact avec les forces profondes. Amoureux de lâamour et de la femme, il dĂ©nonce la sociĂ©tĂ© pour avoir trop souvent fait des relations de lâhomme et de la femme une malĂ©diction dâoĂč serait nĂ©e lâidĂ©e mystique de lâamour unique. Lâamour « ouvre les portes du monde oĂč, par dĂ©finition, il ne saurait plus ĂȘtre question de mal, de chute ou de pĂ©chĂ© »[71]. « Il nâest pas de solution hors lâamour[73]. »
« Je nâai pas connu dâhomme qui ait une plus grande capacitĂ© dâamour. Un plus grand pouvoir dâaimer la grandeur de la vie et lâon ne comprend rien Ă ses haines, si lâon ne sait pas quâil sâagissait pour lui de protĂ©ger la qualitĂ© mĂȘme de son amour de la vie, du merveilleux de la vie. Breton aimait comme un cĆur bat. Il Ă©tait lâamant de lâamour dans un monde qui croit Ă la prostitution. Câest lĂ son signe » (Marcel Duchamp)[74].
ParticuliĂšrement attachĂ© Ă la mĂ©taphore de la « maison de verre »[72], Breton sâest livrĂ© dans les « Vases Communicants » Ă une analyse de quelques-uns de ses rĂȘves comme s'il n'existait aucune frontiĂšre entre le conscient et l'inconscient. Pour lui, le rĂȘve est l'Ă©manation de ses pulsions profondes qui lui indique une solution que le recours Ă lâactivitĂ© consciente ne peut lui apporter.
Les adversaires de Breton lâont nommĂ©, par dĂ©rision parfois, avec vĂ©hĂ©mence souvent, le « pape du surrĂ©alisme ». Or, si lâauteur des Manifestes a constamment influĂ© sur la ligne directrice du mouvement, il s'est toujours gardĂ© d'apparaĂźtre comme un « chef de file », mĂȘme s'il a pu se montrer intransigeant, voire intolĂ©rant, lorsquâil considĂ©rait que lâintĂ©gritĂ© du mouvement surrĂ©aliste Ă©tait en pĂ©ril. Toute idĂ©e de contrainte, militaire, clĂ©ricale ou sociale, a toujours suscitĂ© en lui une rĂ©volte profonde.
PrĂ©sentant ce quâont toujours Ă©tĂ© ses objectifs, Breton Ă©crit : « La vraie vie est absente », disait dĂ©jĂ Rimbaud. Ce sera lâinstant Ă ne pas laisser passer pour la reconquĂ©rir. Dans tous les domaines, je pense quâil faudra apporter Ă cette recherche toute lâaudace dont lâhomme est capable. » Et Breton ajoute quelques mots dâordre :
« Foi persistante dans lâautomatisme comme sonde, espoir persistant dans la « dialectique » (celle dâHĂ©raclite, de MaĂźtre Eckhart, de Hegel) pour la rĂ©solution des antinomies qui accablent lâhomme, reconnaissance du « hasard objectif » comme indice de rĂ©conciliation possible des fins de la nature et des fins de lâhomme aux yeux de ce dernier, volontĂ© dâincorporation permanente Ă lâappareil psychique de lâ «humour noir » qui, Ă une certaine tempĂ©rature peut seul jouer le rĂŽle de soupape, prĂ©paration dâordre pratique Ă une intervention sur la vie mythique, qui prenne dâabord, sur la plus grande Ă©chelle, figure de nettoyage. »
â La ClĂ© des champs
Ce que Breton rĂ©habilite sous le nom de « hasard objectif », câest la vieille croyance en la rencontre entre le dĂ©sir humain et les forces mystĂ©rieuses qui agissent en vue de sa rĂ©alisation. Mais cette notion est dĂ©pourvue Ă ses yeux de tout fondement mystique. Il se base sur ses expĂ©riences personnelles de « synchronicitĂ©s »[75] et sur les expĂ©rimentations en mĂ©tapsychique quâil a observĂ©es Ă lâInstitut mĂ©tapsychique international[76].
Pour souligner son accord avec le matĂ©rialisme dialectique, il cite Friedrich Engels : « La causalitĂ© ne peut ĂȘtre comprise quâen liaison avec la catĂ©gorie du hasard objectif, forme de manifestation de la nĂ©cessitĂ©[77]. » Dans ses Ćuvres, le poĂšte analyse longuement les phĂ©nomĂšnes de hasard objectif dont il a Ă©tĂ© le bĂ©nĂ©ficiaire bouleversĂ©. Nadja semble possĂ©der un pouvoir mĂ©diumnique qui lui permet de prĂ©dire certains Ă©vĂ©nements. Ainsi annonce-t-elle que telle fenĂȘtre va sâĂ©clairer dâune lumiĂšre rouge, ce qui se produit presque immĂ©diatement aux yeux dâun Breton Ă©merveillĂ©. Michel ZĂ©raffa a tentĂ© de rĂ©sumer ainsi la thĂ©orie de Breton : « Le cosmos est un cryptogramme qui contient un dĂ©crypteur : lâhomme. »[78] Ainsi mesure-t-on lâĂ©volution de lâArt poĂ©tique du symbolisme au surrĂ©alisme, de GĂ©rard de Nerval et Charles Baudelaire Ă Breton[79].
L'« humour noir », expression dont le sens moderne a Ă©tĂ© construit par Breton[80], est un des ressorts essentiels du surrĂ©alisme. La nĂ©gation du principe de rĂ©alitĂ© quâil comporte en est le fondement mĂȘme. Selon Ătienne-Alain Hubert « l'humour, loin d'ĂȘtre un exercice brillant, engage des zones profondes de l'ĂȘtre et [...] dans les formes les plus authentiques et les plus neuves qu'il connaĂźt alors, il se profile sur un arriĂšre-fond de dĂ©sespoir. » [81]. Il publie en 1940 une Anthologie de l'humour noir. Pour Michel Carrouges il faut parler, Ă propos de l'Ćuvre de Breton comme de celle de Benjamin PĂ©ret, dâune « synthĂšse de lâimitation de la nature sous ses formes accidentelles, dâune part, et de lâhumour, dâautre part, en tant que triomphe paradoxal du principe de plaisir sur les conditions rĂ©elles ».
Homophobie
L'homophobie assumée d'André Breton a été mise en avant pour expliquer notamment le rejet du mouvement surréaliste à l'égard de personnalités comme Jean Cocteau et René Crevel[82].
Ćuvres
Les Ćuvres complĂštes dâAndrĂ© Breton ont Ă©tĂ© publiĂ©es par Gallimard en quatre tomes dans la BibliothĂšque de la PlĂ©iade sous la direction de Marguerite Bonnet, pour les deux premiers tomes, et Ătienne-Alain Hubert, pour les deux tomes suivants (1988). (OCLC 20526303)
Revue : La BrĂ©che, Action surrĂ©aliste, dir. AndrĂ© Breton, Ăric Losfeld, de 1961 Ă 1967 (no 1 Ă 8).
Poésie et récits
- 1919 : Mont de piété (1913-1919), avec deux dessins d'André Derain, Paris, éditions Au sans pareil, coll. Littérature
- 1920 :
- Les Champs magnétiques, avec Philippe Soupault, écrits en 1919
- S'il vous plaßt, avec Philippe Soupault, théùtre
- Vous m'oublierez, sketch
- 1923 : Clair de terre
- 1924
- Les Pas perdus
- Poisson soluble
- 1928 : Nadja ; réédition 1963[83]
- 1929 : Le Trésor des jésuites, en collaboration avec Louis Aragon
- 1930 :
- Ralentir travaux, en collaboration avec RenĂ© Char et Paul Ăluard
- LâImmaculĂ©e conception, en collaboration avec Paul Ăluard
- 1931 : L'Union libre
- 1932 : Le Revolver Ă cheveux blancs[84]
- 1934 :
- L'Air de l'eau
- Point du jour
- 1936 : Au lavoir noir
- 1937 :
- Le Chùteau étoilé
- L'Amour fou
- 1940 : Fata morgana
- 1943 : Pleine marge
- 1944-1947 : Arcane 17
- 1946 : Young cherry trees secured against hares / Jeunes cerisiers garantis contre les liĂšvres
- 1947 : Signe ascendant
- 1948 :
- Martinique, charmeuse de serpents, avec des dessins d'André Masson
- La Lampe dans l'horloge
- 1949 : Au regard des divinités
- 1954 : Adieu ne plaise
- 1959 : Constellations, 22 textes en Ă©cho Ă 22 gouaches de Joan MirĂł
- 1961 : Le La
Essais
- 1924 : Manifeste du surréalisme ; augmenté de la Lettre aux voyantes (en 1929)
- 1924 : Les Pas perdus [rééd. revue et corrigée Gallimard Idées, 1970]
- 1926 : Légitime défense
- 1928 : Le Surréalisme et la Peinture ; derniÚre édition revue et augmentée de 1965
- 1930 : Second manifeste du Surréalisme
- 1932 : MisÚre de la poésie
- Les Vases communicants
- 1934 : Qu'est-ce que le surréalisme ?
- 1935 : Position politique du surréalisme
- 1936 : Notes sur la poĂ©sie, en collaboration avec Paul Ăluard
- 1938 :
- Trajectoire du rĂȘve
- Dictionnaire abrégé du surréalisme
- 1940 : Anthologie de l'humour noir ; édition augmentée 1950
- 1945 : Situation du surréalisme entre les deux guerres
- 1946 : ProlégomÚnes à un troisiÚme manifeste du surréalisme ou non, précédé d'une réédition des deux Manifestes
- 1947 :
- Yves Tanguy
- Ode Ă Charles Fourier
- 1949 : Flagrant délit
- 1952 : Entretiens avec André Parinaud, retranscriptions d'entretiens radiodiffusés[85]
- 1953 : La Clé des champs, recueil d'essais publiés entre 1936 et 1952
- 1954 : Du surrĂ©alisme en ses Ćuvres vives
- 1957 : LâArt magique, en collaboration avec GĂ©rard Legrand, rĂ©Ă©ditions 1992 et 2003
Correspondance
- édité par Jean-Michel Goutier, Lettres à Aube (1938-1966), Paris, Gallimard, coll. « Blanche », , 174 p. (ISBN 978-2-07-012501-2)
- Lettres à Simone Kahn (1920-1960), édité par Jean-Michel Goutier, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2016 (ISBN 978-2-07-019687-6)
- Lettres Ă Jacques Doucet (1920-1926), Ă©ditĂ© par Ătienne-Alain Hubert, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2016 (ISBN 9782070197088)
- André Breton et Benjamin Péret, Correspondance 1920-1959, présentée et éditée par Gérard Roche, Paris, Gallimard, 2017.
- Correspondance avec Tristan Tzara et Francis Picabia 1919-1924, présentée et éditée par Henri Béhar, Paris, Gallimard, 2017.
- AndrĂ© Breton et Paul Ăluard, Correspondance 1919-1938, prĂ©sentĂ©e et Ă©ditĂ©e par Ătienne-Alain Hubert, Paris, Gallimard, 2019, 458 p. (ISBN 9782072796586)
- AndrĂ© Breton et Simone Debout, Correspondance 1958-1966, suivie de «âMĂ©moire. DâAndrĂ© Breton Ă Charles Fourierâ: la rĂ©volution passionnelleâ» & de «âRĂ©trospectionsâ», par Simone Debout, Ă©dition Ă©tablie, annotĂ©e et prĂ©sentĂ©e par Florent Perrier, avec le concours d'AgnĂšs Chekroun, Paris, Ăditions Claire Paulhan, coll. «âTirĂ©-Ă -partâ», 2019, 288 p. (ISBN 978-2-912222-65-7)
L'intégralité de la correspondance d'André Breton, conformément à ses dispositions testamentaires[86], est accessible en ligne depuis [87].
Archives
- Un fonds André Breton[88] est conservé à la bibliothÚque Kandinsky, au Centre Pompidou à Paris.
Documents audiovisuels
- Entretien avec Judith Jasmin, réalisateur Gérard Chapdeleine pour Radio-Canada, 1960 (34'/16 mm/n&b et couleurs)[89].
Voir aussi
Bibliographie
- André Breton, sur BiblioWiki (domaine public au Canada)
Ouvrages
- Henri Béhar, André Breton le grand indésirable, nouvelle édition revue et ressourcée, Paris, Fayard, 2005, 554 p. (premiÚre édition : Calmann-Lévy, 1990).
- Marguerite Bonnet, « Chronologie » dans Ćuvres complĂštes, Paris, Ă©ditions Gallimard, coll. « BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 1988.
- « André Breton », dans Le Robert des grands écrivains de langue française, sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, Paris, Les Dictionnaires Le Robert, 2000.
- Mark Polizzotti, André Breton, Paris, Gallimard, coll. « Biographies », 1999, 844 p.
- Robert Kopp, Album Breton, Paris, Gallimard, coll. « BibliothÚque de la Pléiade », 2008.
Essais, études et témoignages
- AndrĂ© Breton. La BeautĂ© convulsive, catalogue de lâexposition du Centre Pompidou, 1991, 512 p.
- FrĂ©dĂ©ric Aribit, AndrĂ© Breton, Georges Bataille, le vif du sujet, Paris, l'Ăcarlate, 2012.
- Frédéric Aribit, Comprendre Breton, Paris, Max Milo éditions, 2015.
- Philippe Audoin, Breton, Paris, Gallimard, coll. « Pour une bibliothÚque idéale », 1970
- Sarane Alexandrian, AndrĂ© Breton par lui-mĂȘme, Paris, Le Seuil, coll. « Ăcrivains de toujours », 1971.
- Jean-Louis Bédouin, André Breton, Paris, Seghers, coll. « PoÚtes d'aujourd'hui », 1967.
- Henri BĂ©har, Les PensĂ©es dâAndrĂ© Breton (avec la collaboration de Maryvonne BarbĂ© et de Roland Fournier), Lausanne, LâĂge dâhomme, 1988.
- Henri BĂ©har, Potlatch. AndrĂ© Breton ou la cĂ©rĂ©monie du don, Tusson, Ăditions du LĂ©rot, 2019 (dĂ©dicaces de et Ă AndrĂ© Breton - Michel Butor, Paul Claudel, Colette, Marguerite Duras, etc.)
- Claude Bommertz, Le Chant automatique d'André Breton et la tradition du haut-dire, Peeters, coll. « Pleine Marge », 2004.
- Marguerite Bonnet, André Breton, naissance du surréalisme, Paris, José Corti, 1975.
- Cahier de L'Herne André Breton, dirigé par Michel Murat et Marie-Claire Dumas, Paris, L'Herne, 1998.
- Michel Carrouges, André Breton et les données fondamentales du surréalisme, Paris, Gallimard, NRF, 1950.
- Jacqueline Chénieux-Gendron et al., Lire le regard : André Breton et la peinture, Louvain, Lachenal & Ritter, diffusion Peeters, 1993.
- Jean Clair, Du surréalisme considéré dans ses rapports au totalitarisme et aux tables tournantes, Paris, Mille et une nuits, 2003.
- Joël Cornuault, André Breton et sa malle d'aurores, Nérac, Pierre Mainard éditeur, 2021.
- Pierre Daix, La Vie quotidienne des Surréalistes, 1917-1932, Paris, Hachette, 1993.
- RĂ©gis Debray, L'Honneur des funambules. RĂ©ponse Ă Jean Clair sur le surrĂ©alisme, Pairs, L'Ăchoppe, 2003.
- Charles Duits, André Breton a-t-il dit passe, Paris, Maurice Nadeau, 1991. (ISBN 2-86231-097-2)
- Olivier Encrenaz et Jean Richer, Vivante Ătoile : Michel-Ange, GĂ©rard de Nerval, AndrĂ© Breton, Paris, Lettres modernes, 1971.
- Fabrice Flahutez, Nouveau Monde et Nouveau Mythe. Mutations du surréalisme de l'Exil américain à l'Ecart Absolu, Dijon, Les presses du réel, 2007.
- Julien Gracq, André Breton, quelques aspects de l'écrivain, Paris, José Corti, 1948.
- Philippe Lavergne, André Breton et le mythe, Paris, José Corti, 1985.
- Gérard Legrand, André Breton en son temps, Paris, Le Soleil Noir, 1976.
- Serge Pey, Appel aux Survenants, Lettre du , Ă propos de la vente de l'atelier de la rue Fontaine, Bruxelles, Ă©ditions maelstrĂm ReĂvolution, 2009.
- Paule Plouvier, Poétique de l'amour chez André Breton, Paris, José Corti, 1983.
- Emmanuel Rubio, Les Philosophies d'AndrĂ© Breton (1924-1941), Lausanne, L'Ăge d'Homme, coll. « BibliothĂšque MĂ©lusine », 2009.
- Georges Sebbag, Le Point sublime : Breton, Rimbaud, Kaplan, Paris, Jean-Michel Place, 1997.
- Georges Sebbag, André Breton l'amour-folie : Suzanne, Nadja, Lise, Simone, Paris, Jean-Michel Place, 2004.
- Georges Sebbag, André Breton 1713-1966. Des siÚcles boules de neige, Paris, Jean-Michel Place, 2016.
- Jean-Paul Török, AndrĂ© Breton ou la Hantise de l'absolu, Paris, L'Ăcarlate, , 311 p. (ISBN 978-2-296-54650-9, BNF 42454290, lire en ligne)
- Volker Zotz, André Breton, Somogy, 1990.
- (en) Andre Breton : The Black Mirror of Anarchism (1952), in Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, The Emergence of the New Anarchism (1939 to 1977), volume II, Black Rose Books, 2009, p. 127-130.
- J'ai cessĂ© de me dĂ©sirer ailleurs. Pour saluer AndrĂ© Breton (ouvrage collectif), Ăditions La passe du vent, 2016.
- Elena Galtsova. L'Ćuvre d'AndrĂ© Breton comme une encyclopĂ©die du surrĂ©alisme, Moscou, IMLI RAN, 2019.
- L'Or du temps. AndrĂ© Breton 50 ans aprĂšs, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, MĂ©lusine, n°37, Paris, Ăditions L'Ăge d'Homme, 2017.
Filmographie
- André Breton Malgré Tout, film documentaire réalisé par Fabrice Maze, co-produit par Seven Doc, Arte, Aube Elléouët Breton et Oona Elléouët, sorti en 2005.
Musique
- Yves-Marie Pasquet : 1971 : Chant d'amour, pour soprano et 7 instruments, poÚme d'André Breton.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- Delarge
- Index of Historic Collectors and Dealers of Cubism
- MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂa
- Tate
- (en) Art Institute of Chicago
- (en) Art UK
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (en) Museum of Modern Art
- (en) National Portrait Gallery
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- André Breton et Claude Levi-Strauss, Marseille- New York
- Rue Fontaine : sur André Breton et la vente de la rue Fontaine
- Site comportant d'importantes archives sur André Breton
- André Breton en Haïti, l'imprévisible force des mots
Notes et références
- « http://archivesetdocumentation.centrepompidou.fr/ead.html?id=FRM5050-X0031_0000065 » (consulté le )
- « http://www.archivesportaleurope.net/ead-display/-/ead/pl/aicode/FR-SIAF/type/fa/id/FRDAFAPH_AD046 » (consulté le )
- On trouve parfois mentionnĂ©e la date du 18 fĂ©vrier 1896, mais selon l'Ă©tat-civil, AndrĂ© Breton est bien nĂ© le 19 fĂ©vrier, comme le confirment la plupart des sources biographiques de rĂ©fĂ©rence : Henri BĂ©har, AndrĂ© Breton le grand indĂ©sirable (Fayard, 2005), la Chronologie de Marguerite Bonnet dans les Ćuvres complĂštes (Gallimard, coll. « BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 1988), ou encore la Notice d'auteur de la BNF . Comme le prĂ©cise BĂ©har, c'est Breton lui-mĂȘme qui a modifiĂ© la date vĂ©ritable du 19 fĂ©vrier en 18 fĂ©vrier : date de naissance anticipĂ©e dâun jour correspondant Ă celle de sa cousine, dont il parle dans Les Vases communicants. Une autre explication, confirmant la modification de cette date par Breton lui-mĂȘme, fait rĂ©fĂ©rence Ă l'astrologie : .
- « Exposition Toyen (André Breton) », sur www.andrebreton.fr (consulté le )
- André Breton (1896 - 1966), www.ouest-france.fr.
- « Sur les traces dâAndrĂ© Breton Ă Pantin », sur exploreparis.com (consultĂ© le )
- InstituĂ©e aprĂšs la rĂ©forme de 1902 qui crĂ©e, Ă cĂŽtĂ© des « sections classiques » (centrĂ©es autour des HumanitĂ©s latines et grecques) les « sections modernes », tournĂ©es vers les cultures anglo-saxonnes et ouvertes sur la science et la technologie. Selon plusieurs spĂ©cialistes de l'Ćuvre d'AndrĂ© Breton (Henri BĂ©har, Marguerite BonnetâŠ), cette orientation n'a pas Ă©tĂ© sans influencer l'iconoclasme de ses goĂ»ts littĂ©raires ultĂ©rieurs (cf. Ă ce propos Norbert Bandier, « AndrĂ© Breton et la culture classique », in "Europe", mars 1991, p. 23.).
- Biro & Passeron, p. 64.
- Bonnet, OC 1, p. XXXI.
- Cf. « La parole est à monsieur André Breton »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le ), entretien avec André Parinaud no 2 (1952)
- Mark Polizzotti, André Breton, Gallimard, 1999, p. 38.
- Mark Polizzotti, André Breton, Gallimard, 1999, p. 42.
- Christophe Mercier, « Jacques Vaché, le dandy au browning », Les lettres françaises, 24 février 2019.
- Robert Kopp, « Les « Lettres de guerre » de Jacques Vaché », La revue des deux mondes, 14 novembre 2018.
- Jean-Bertrand Pontalis « Les Vases non communicants. Le malentendu André Breton - Freud », in Sigmund Freud House Bulletin, vol. 2, no 1, Vienne, 1978 (texte déjà paru dans Nouvelle Revue française aprÚs une conférence du 24 novembre 1977 « Les vases non communicants ».
- Marguerite Bonnet, « Folie et psychanalyse dans lâexpĂ©rience surrĂ©aliste. La rencontre dâAndrĂ© Breton avec la folie, Saint-Dizier, aoĂ»t-novembre 1916 », Art et psychanalyse, BrochĂ©,â (lire en ligne)
- Bonnet, OC 1, p. ?.
- Chronologie des années 1914-1931 de Philippe Soupault établie par Lydie Lachenal, in « Philippe Soupault. Littérature et le reste », Gallimard, Paris, 2006, page 322.
- Lettre Ă Tristan Tzara du 22 janvier.
- Consultable sur « melusine.univ-paris3.fr »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le ).
- Une premiĂšre fois, lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă lâoccasion dâune reprĂ©sentation de « Couleurs du temps » dâApollinaire, Ăluard aborda Breton, mais, Ă cause de sa timiditĂ©, il avait prĂ©textĂ© une confusion de personne.
- AndrĂ© Malraux dans Action : « Ce livre crĂ©e un poncif au point que câest lui que citeront les critiques de 1970 lorsquâil sera question de lâĂ©tat dâesprit des artistes de 1920. ».
- StĂ©phanie Parent, « « Le manuscrit des «Champs magnĂ©tiques» d'AndrĂ© Breton et Philippe Soupault: le paradoxe de l'Ă©criture automatique. » », Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. coll. Figura, MontrĂ©al, vol. 4, p. 139-148,â (lire en ligne)
- De ce recueil introuvable depuis sa premiĂšre publication, Breton en a recopiĂ© intĂ©gralement lâexemplaire dĂ©posĂ© Ă la BibliothĂšque nationale.
- ConfĂ©rence dâApollinaire de novembre 1917.
- Publication de La Jeune Parque aprÚs un silence de quinze ans. Breton : « Monsieur Teste était trahi », « Entretiens avec André Parinaud » 1952.
- Lettres Ă Tristan Tzara des 4 et 20 avril 1919, in, Daix p. 57.
- Lettre Ă Simone Breton.
- « Mise en accusation et jugement de Maurice BarrĂšs pour crime contre la sĂ»retĂ© de lâesprit ».
- François Migeot « Que diable allait-il faire dans cette galÚre ? Breton et la psychanalyse », in Europe, mars 1991, p. 126 à 129. Selon Migeot, Freud, qui escomptait la reconnaissance du milieu médical pour introduire la psychanalyse en France, « craignait le scandale » et désirait rien moins que de devenir le « saint patron » des surréalistes.
- Lettre à Simone Breton du 19 juillet, cité in Bonnet, p. XLIV.
- JosĂ© Pierre, Tracts surrĂ©alistes et dĂ©clarations collectives, Paris, Ăric Losfeld, 1980.
- Nadja, pseudonyme de LĂ©ona Delcourt, « parce qu'en russe câest le commencement du mot espĂ©rance, et parce que ce nâen est que le commencement ». Pour plus de dĂ©tails biographiques, voir OC 1, page 1 508 et suivantes.
- Ils se reverront encore deux fois au moins, en novembre, quand Nadja ayant lu un « compte rendu » de Breton de leur liaison ne se reconnaßtra pas. à son tour, elle écrira son récit sur un cahier. Breton gardera ce cahier, qu'il trouve un peu « pot-au-feu », jusqu'en février de l'année suivante. G. Sebbag « André Breton, l'amour-folie », Jean-Michel Place, 2004, p. 51.
- OC 1, page 708.
- Mark Polizzotti, op. cit., p. 366.
- « En dĂ©pit des dĂ©marches particuliĂšres Ă chacun de ceux qui sâen sont rĂ©clamĂ©s ou sâen rĂ©clament, on finira bien par accorder que le surrĂ©alisme ne tendit Ă rien tant quâĂ provoquer, au point de vue intellectuel et moral, une "crise de conscience" de lâespĂšce la plus gĂ©nĂ©rale et la plus grave et que lâobtention ou la non-obtention de ce rĂ©sultat peut seule dĂ©cider de sa rĂ©ussite ou de son Ă©chec historique », AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â I, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 1988, p. 781.
- AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â I, op. cit., p. 787.
- AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â I, op. cit., p. 781.
- Surnom tirĂ© du texte de Georges Ribemont-Dessaignes Papologie dâAndrĂ© Breton.
- Mark Polizzotti, op. cit., p. 371.
- AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â I, op. cit., p. 782-783. Breton enchaĂźne immĂ©diatement sur la phrase en prĂ©cisant : « Qui n'a pas eu, au moins une fois, envie d'en finir de la sorte avec le petit systĂšme d'avilissement et de crĂ©tinisation en vigueur a sa place toute marquĂ©e dans cette foule, ventre Ă hauteur de canon. » Un appel de note permet Ă Breton, pleinement conscient de son effet, de dĂ©velopper son propos et de rĂ©futer par avance toute critique : « cet acte que je dis le plus simple, il est clair que mon intention n'est pas de le recommander entre tous parce qu'il est simple et me chercher querelle Ă ce propos revient Ă demander bourgeoisement Ă tout non-conformiste pourquoi il ne se suicide pas, Ă tout rĂ©volutionnaire pourquoi il ne va pas vivre en URSS », ibid., p. 783.
- Marguerite Bonnet, André Breton, naissance du surréalisme, Librairie José Corti, Paris, 1975, p. 64-65.
- Pascale Cassuto-Roux, « Appels aux meurtres surrĂ©alistes », dans Florence Quinche et Antonio Rodriguez (dir.), Quelle Ă©thique pour la littĂ©rature ?, Labor et Fides, 2007, p. 65-66 (partiellement consultable sur Google Livres), qui renvoie, pour les textes du pamphlet Un Cadavre, Ă Tracts surrĂ©alistes et dĂ©clarations collectives (1922-1969), t. I (1922-1939), Le Terrain Vague, Ăric Losfeld Ă©diteur, 1980, p. 133-134 et 140-142.
- Pascale Cassuto-Roux, « Appels aux meurtres surréalistes », dans Florence Quinche et Antonio Rodriguez (dir.), Quelle éthique pour la littérature ?, Labor et Fides, 2007, p. 66.
- « Paul Ăluard Faire face aux bĂątisseurs de ruines », sur L'HumanitĂ©, .
- Christian Richard, 1939-1945 : la guerre aérienne dans la Vienne, Geste éditions, , 348 p. (ISBN 2-84561-203-6), p. 22.
- Victor Brauner, FrĂ©dĂ©ric Delanglade, Ăscar DomĂnguez, Max Ernst, Wifredo Lam, AndrĂ© Masson et Benjamin PĂ©ret. RenĂ© Char viendra leur rendre visite en voisin et aidera Brauner Ă se cacher en Provence.
- Eugénie Bastié, « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
- Cf. Emmanuelle Loyer, Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947), Grasset, 2005.
- Pour lire des textes quâil nâa pas Ă©crits. BĂ©har.
- Du tarot de Marseille. Le manuscrit d'Arcane 17 est conservé à la bibliothÚque Jacques-Doucet à Paris. Il est reproduit aux éditions Biro, Paris, 2009.
- Henri BĂ©har parle dâune tentative de manipulation de Breton par les militaires pour mettre en place une dictature.
- Extrait du discours dâAndrĂ© Breton gravĂ© sur un compact-disc insĂ©rĂ© dans l'Ă©dition de 2006 des Nouveaux cahiers de Rodez dâAntonin Artaud, Gallimard, LâImaginaire.
- Mark Polizzotti, André Breton, Gallimard, 1999, p. 634.
- Michel Auvray, Histoire des Citoyens du Monde : Un idĂ©al en action de 1945 Ă nos jours, Auzas Ăditeurs Imago, , 432 p.
- « Lotois du Monde », sur lotoisdumonde.fr (consulté le )
- S. Labin à G. Roche, novembre 1983, cité par Myriam Boucharenc, L'Universel Reportage, p. 92, note 18.
- Jean-Louis Bédouin, Robert Benayoun, André Breton, Roland Brudieux, Adrien Dax, Guy Doumayrou, Jacqueline Duprey-Senard, Jean-Pierre Duprey, Jean Ferry, Georges Goldfayn, Alain Lebreton, Gérard Legrand, Jehan Mayoux, Benjamin Péret, Bernard Roger, Jean Schuster, Anne Seghers et Clovis Trouille et leurs camarades étrangers actuellement à Paris, Surréalisme et anarchisme - Déclaration préalable, Le Libertaire, 12 octobre 1951, lire en ligne.
- Mark Polizzotti, op. cit., p. 676.
- Calmels et Cohen, commissaires-priseurs à Paris, Catalogue de la collection André Breton, HÎtel Drouot, Paris, 15 avril 2003.
- Il y habitait l'ancienne auberge des mariniers visible sur le site Quercy Tourisme. Voir aussi « André Breton à Saint-Cirq-Lapopie, une vente surréaliste », Le Figaro, 10 mars 2014.
- Citation extraite d'Introduction au discours sur le peu de réalité, éd. Folio, p. 9.
- Lettre à Jacques Doucet, 1er février 1929.
- Voir la photo du moulage en plùtre de son visage réalisé en 1929. Béhar, p. 264.
- Arcane 17
- « Premier manifeste du surréalisme ».
- Le Nouveau Magasin d'Ă©criture, Zulma, 2006, p. 97.
- « Premier manifeste... ».
- Lettre à Aragon du 13 avril 1920. Pierre Daix « La Vie quotidienne des surréalistes », Hachette, Paris, 1993, p. 56.
- « Du surrĂ©alisme en ses Ćuvres vives »
- Nadja.
- BĂ©har, p. 245.
- Déclaration de 1966 citée dans P. Audoin Les Surréalistes, Le Seuil, 1973, p. 19.
- Pierre Bayard « Demain est écrit », éditions de Minuit, Paris, 2005.
- Breton et son intĂ©rĂȘt pour la mĂ©tapsychique « Breton et son intĂ©rĂȘt pour la mĂ©tapsychique »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?).
- Les vases communicants (1932), OC2, p. 168. Cette phrase n'a Ă©tĂ© retrouvĂ©e ni dans l'Ćuvre d'Engels ni dans celle de la littĂ©rature rĂ©volutionnaire de l'Ă©poque selon les recherches menĂ©es par Marguerite Bonnet et Ătienne-Alain Hubert mĂȘme si certains de ses propos Ă©pistolaires en sont proches, cf. Notice, p. 1363-1365.
- « Le surréalisme », entretiens dirigés par F. Alquié.
- « La Nature est un temple oĂč de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles ; / Lâhomme y passe Ă travers des forĂȘts de symboles / Qui lâobservent avec des regards familiers. » « Correspondances », Les Fleurs du mal.
- Ătienne-Alain Hubert, « Notice » in AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â II, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 1992, p. 1761. Selon Henri BĂ©har, AndrĂ© Breton lui-mĂȘme dĂ©clara ne pas revendiquer la paternitĂ© de l'expression « humour noir », que Huysmans avait employĂ©e en 1885 (en parlant de lui-mĂȘme sous le pseudonyme d'A. Meunier) et Ernst en 1936. (Henri BĂ©har, Collaborateur Collectif, Mexique, miroir magnĂ©tique, L'Ăge d'homme, 1999, p. 51, partiellement consultable sur Google Books.) Le texte dans lequel J.-K. Huysmans s'attribue « une pincĂ©e d'humour noir » fut publiĂ© dans Les Hommes d'aujourd'hui, L. Vanier, 1885, no 263. Il est reproduit dans le Cahier de l'Herne consacrĂ© Ă J.-K. Huysmans, 1985, p. 25-29, et, partiellement, dans J.-K. Huysmans, Ă rebours, prĂ©sentation par Daniel Grojnowski, GF Flammarion, 2004, p. 318-320 (p. 318 pour l'expression « pincĂ©e d'humour noir »).
- Ătienne-Alain Hubert, « Notice » in AndrĂ© Breton, Ćuvres complĂštes â II, op. cit., p. 1755.
- Franck Merger, « Surréalisme et homosexualité » (2003).
- La rĂ©Ă©dition de 1963 est augmentĂ©e dâun avant-dire et de quelques photos indisponibles au moment de la premiĂšre Ă©dition, comme ce mannequin de cire du musĂ©e GrĂ©vin, « adorable leurre [...], feignant de se dĂ©rober dans lâombre pour attacher sa jarretelle ». (Breton, OC 1, p. 746).
- AndrĂ© Breton et Roger LacouriĂšre (dir.) (ill. Salvador DalĂ), Le revolver Ă cheveux blancs, Paris, Ăditions des Cahiers libres, Imprimerie Union, , 173 p. (OCLC 657406213).
- Radio France a édité ces entretiens en deux cassettes audio.
- « André Breton, lettres à sa fille », L'Express, 29 octobre 2009.
- Correspondance sur le site de l'association Atelier André Breton.
- Fonds d'archives André Breton au Centre Pompidou, à Paris..
- Complément de programme du DVD « L'Invention du monde » de Michel Zimbaca et Jean-Louis Bédouin (1952), coédition Choses Vues, CBC et Radio-Canada, 2010. Pas de date précise de l'enregistrement, mais Breton évoque la mort de Benjamin Péret survenue trois mois auparavant (18 septembre 1959). L'équipe canadienne est venue à Paris faire un reportage sur deux artistes canadiens Jean Benoßt et Mimi Parent participant à l'exposition surréaliste Eros à la galerie Cordier en décembre 1959.