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Gaspésie

La Gaspésie est une péninsule située au centre-est du Québec, à l'est de la vallée de la Matapédia, et entourée des eaux de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent au nord, du golfe du St-Laurent à l'est et de la baie des Chaleurs au sud. Le nom de Gaspésie est un dérivé du mot Gaspé qui est un dérivé du terme micmac Gespeg signifiant « fin des terres ».

Gaspésie
Image satellite de la Gaspésie avec une partie de l'ßle d'Anticosti au nord-est.
Image satellite de la Gaspésie avec une partie de l'ßle d'Anticosti au nord-est.
Localisation
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Québec
CoordonnĂ©es 48° 40â€Č 00″ nord, 65° 40â€Č 00″ ouest
Étendues d'eau Estuaire du Saint-Laurent, golfe du Saint-Laurent, baie des Chaleurs
GĂ©ographie
Superficie 30 341 km2
Altitude 1 268 m (mont Jacques-Cartier)
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
Gaspésie
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Gaspésie
Cap Gaspé Station, « la fin des terres ».
Le Rocher
Phare de Cap Gaspé - Parc national Forillon

La péninsule gaspésienne fut le berceau du Canada lors du débarquement de Jacques Cartier en 1534. Quelque deux cents ans plus tard, en 1760, au fond de la baie des Chaleurs, eut lieu la bataille de la Ristigouche lors de la Guerre de Sept Ans entre la France et le Royaume-Uni qui confirma la supériorité maritime des Britanniques.

Tour Ă  tour terre d’accueil pour les Micmacs, Acadiens, pĂȘcheurs jersiais et normands, basques, bretons, Ă©migrĂ©s irlandais, Ă©cossais, anglais, belges et les migrations des canadiens-français, la GaspĂ©sie conserve encore aujourd'hui la marque de ces diffĂ©rents mouvements de populations, tant par ses toponymes Ă©vocateurs que par les diffĂ©rents accents pittoresques qui se succĂšdent d’un village Ă  l’autre.

GĂ©ographie

La superficie de la GaspĂ©sie (rĂ©gion touristique) est similaire Ă  celle de la Belgique avec ses 30 341 km2. Sa population est d'environ 135 000 habitants[Note 1] - [1]. La pĂ©ninsule est bordĂ©e au nord par l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, au sud par la baie des Chaleurs et Ă  l'est par le golfe du Saint-Laurent. Elle englobe l'ensemble de la GaspĂ©sie administrative (GaspĂ©sie–Îles-de-la-Madeleine) et une partie de la rĂ©gion administrative du Bas-Saint-Laurent.

Cette rĂ©gion commence Ă  Sainte-Flavie, oĂč la route 132 se sĂ©pare en deux pour former une boucle itinĂ©rante d'environ 885 km[2]. C'est Ă  ce point prĂ©cis qu'il faut choisir entre l'itinĂ©raire du sud et celui du nord.

Ce vaste territoire est divisé en cinq régions naturelles : la CÎte (partie est de La Mitis et La Matanie), la Haute-Gaspésie, la Pointe (La CÎte-de-Gaspé et le Rocher-Percé), la Baie-des-Chaleurs et la Vallée de la Matapédia. La cÎte située au nord est beaucoup plus abrupte que celle du sud, ce qui a favorisé l'occupation humaine et ses activités dans le sud de la Gaspésie[3].

Les régions de la Gaspésie

Les régions naturelles de la Gaspésie :
1- la CĂŽte ;
2- la Haute-Gaspésie ;
3- la Pointe ;
4- la Baie-des-Chaleurs ;
5- la Vallée.

La Gaspésie est constituée de cinq régions naturelles et touristiques. Au nord, bordée par le golfe du Saint-Laurent, la Gaspésie comprend La CÎte, La Haute-Gaspésie et une partie de la Pointe. Au sud, bordée par la baie des Chaleurs, on retrouve une partie de la Pointe, La Baie-des-Chaleurs et la vallée de la Matapédia.

La région touristique de la Gaspésie s'étend sur le territoire de deux régions administratives et leurs municipalités régionales de comté :

La CĂŽte

La CĂŽte se dĂ©roule de Sainte-Flavie aux MĂ©chins le long de l'estuaire du Saint-Laurent en dĂ©crivant une immense courbe. Matane, dont l'altitude moyenne est de 160 m, est la plus grande ville de cette rĂ©gion. Trois riviĂšres se jettent dans le Saint-Laurent et traversent perpendiculairement le paysage : les riviĂšres Mitis, Matane et Cap-Chat. Ces riviĂšres sont rĂ©putĂ©es pour la pĂȘche au saumon. Le paysage est majoritairement composĂ© de collines façonnĂ©es par l'agriculture et de secteurs plus ou moins boisĂ©s. Vers Les MĂ©chins, le relief devient plus abrupt. La population locale vit de l'agriculture en Ă©tĂ© et de l'exploitation du bois en hiver. La ville de Matane (ville) regroupe la majeure partie de la population de cette rĂ©gion.

La Haute-Gaspésie

Paysage d'automne de la Haute-Gaspésie.

La Haute-Gaspésie s'étend le long du golfe Saint-Laurent de la ville de Cap-Chat au village de Grande-Vallée en passant par Sainte-Anne-des-Monts. Elle englobe le parc national de la Gaspésie sur une partie des Monts Chic-Chocs.

Le paysage est constituĂ© de falaises et de montagnes qui marquent la fin de la chaĂźne des Appalaches. La route 132 fait de nombreux lacets coincĂ©e entre le littoral et les falaises. De nombreuses vallĂ©es se sont formĂ©es Ă  l'embouchure des riviĂšres. Elles sont souvent le lieu des emplacements de nombreux villages de pĂȘcheurs, car Ă  l'abri du vent et des vagues. Plus dans les terres, plusieurs monts dĂ©passent mille mĂštres de hauteur.

La Pointe

C'est la partie extrĂȘme de la GaspĂ©sie allant de Grande-VallĂ©e Ă  Port-Daniel-Gascons et baignant dans le golfe du Saint-Laurent. On la qualifie souvent d'un des plus beaux endroits de la GaspĂ©sie. Le relief est moins abrupt et la cĂŽte plus dĂ©coupĂ©e de caps et d'anses. Dans sa partie nord, le paysage est constituĂ© de grandes baies comme la baie de GaspĂ©, la baie de Malbaie et celle de l'Anse-Ă -Beaufils. Elle englobe le parc national Forillon qui est la pointe extrĂȘme de cette rĂ©gion. L'Ă©conomie principale de cette rĂ©gion est la pĂȘche et la commercialisation du poisson. La ville de RiviĂšre-au-Renard en est la capitale avec son port de pĂȘche important. La pointe de Saint-Pierre fut l'un des sites les plus importants de la pĂȘche et reprĂ©sente le point le plus Ă  l'est de la GaspĂ©sie.

Le rocher Percé est un lieu touristique important de la Pointe avec son paysage particulier. Le village de Percé est d'ailleurs le plus fréquenté de la Gaspésie. La Pointe se termine dans la ville de Port-Daniel-Gascons située au bord de la baie des Chaleurs.

La Baie-des-Chaleurs

Son nom vient des eaux tempérées de la baie des Chaleurs proches de 20 °C qui inspirÚrent Jacques Cartier à son arrivée dans la région. Dans cette région rÚgne un micro-climat qui contraste avec le froid de la partie nord de la Gaspésie. Elle englobe le parc national de Miguasha, qui protÚge le site contenant de nombreux fossiles de plantes et d'animaux.

La vallée de la Matapédia

Parfois nommĂ©e simplement « La VallĂ©e », elle est la partie Ă  l'ouest de la GaspĂ©sie et la seule Ă  ne pas avoir accĂšs Ă  la mer. La forĂȘt, surtout composĂ©e d'Ă©pinettes et de sapins, recouvre une grande partie de la rĂ©gion. La pĂȘche au saumon est un loisir populaire dans les nombreuses riviĂšres de la vallĂ©e. La riviĂšre est interrompue par deux grands lacs d'origine glaciaire: le lac MatapĂ©dia et le lac au Saumon.

Selon les limites administratives, la vallée de la Matapédia fait partie du Bas-Saint-Laurent, tandis qu'elle fait partie de la Gaspésie selon les limites touristiques.

GĂ©ologie

Le paysage s'est formĂ© par l'apparition de la chaĂźne des Appalaches qui a bouleversĂ© l'est de l'AmĂ©rique du Nord il y a un demi-milliard d'annĂ©es[4]. La chaĂźne s'Ă©tend de l'Alabama jusqu'Ă  Terre-Neuve sur 2 500 km. La partie nord de la GaspĂ©sie est apparue durant l'orogĂ©nĂšse taconienne[5] en mĂȘme temps que la faille de Logan qui sĂ©pare le bouclier canadien des Appalaches dans le Saint-Laurent. Les Monts Chic-Chocs se sont formĂ©s lors de ce soulĂšvement. Le sud de la GaspĂ©sie s'est formĂ© plus tard durant l'orogĂ©nĂšse acadienne il y a 390 millions d’annĂ©es[4].

Progressivement, les montagnes des Appalaches se sont Ă©rodĂ©es donnant maintenant des plaines vallonnĂ©es. Seul le noyau dur du cƓur de la chaĂźne constituĂ© de granite des monts McGerrigle est restĂ© escarpĂ©. Aujourd'hui, le relief est constituĂ© de quatre plateaux Ă©tagĂ©s comme suit : le plateau du mont Albert et monts McGerrigle Ă  environ 900 m, le haut-plateau des Chic-Chocs Ă  partir de 600 m, le plateau appalachien Ă  partir de 300 m et le bas plateau cĂŽtier de 0 Ă  300 m.

Hydrographie

La Gaspésie possÚde de nombreuses riviÚres qui sont toutes quasiment orientées nord-sud ou sud-nord. Cette orientation a permis de définir deux régions hydrographiques majeures qui coupent la Gaspésie en deux : la région hydrographique de la baie des Chaleurs et de Percé[6] et celle du Saint-Laurent sud-est[7]. La premiÚre région est composée des bassins versants de la Madawaska, de la Matapédia, de la Nouvelle et de la Cascapédia. La seconde regroupe les bassins versants de la Bécancour, de la Boyer, de la ChaudiÚre, du Sud, de l'Etchemin, du Loup, de Mitis, de la Matane, de Sainte-Anne, de l'York, de Rimouski, de Kamouraska et de la Fouquette.

Dans la partie nord de la Gaspésie plus escarpée, les riviÚres sont courtes et se jettent dans le Golfe du Saint-Laurent comme les riviÚres Cap-Chat, Sainte-Anne et Madeleine[8]. Au sud, les riviÚres sont plus longues, plus calmes et se jettent dans la baie des Chaleurs. La riviÚre Grande-Cascapédia est la plus longue et mesure 58 kilomÚtres.

Les plus grands bassins versants sont ceux des riviĂšres Ristigouche, MatapĂ©dia, Bonaventure et CascapĂ©dia[9]. Les principaux lacs de la rĂ©gion sont ceux de Sept Îles, de CascapĂ©dia, de Sainte-Anne et de York[10] et sont tous principalement utilisĂ©s pour la pĂȘche, la villĂ©giature et les activitĂ©s rĂ©crĂ©o-touristiques.

Ce rĂ©seau hydrographique Ă©tait utilisĂ© autrefois pour le transport du bois jusqu'aux embouchures des riviĂšres sur lesquels se trouvaient des usines de pĂąte Ă  papier. Les embouchures Ă©taient aussi des lieux de refuge pour les bateaux et des emplacements privilĂ©giĂ©s pour les villages de pĂȘcheurs. Aujourd'hui, ce rĂ©seau dont la qualitĂ© des eaux est irrĂ©prochable[11] permet de favoriser le dĂ©veloppement de la faune aquatique mais aussi de maintenir la pĂȘche de loisir au saumon.

Climat

Panneau d'avertissement de chaussée glissante en hiver à Gaspé.

Le climat de la Gaspésie est trÚs hétérogÚne du fait de ses reliefs et paysages contrastés. Il est considéré de façon générale comme climat boréal. Cependant, les températures sont plus importantes sur le bord de mer que sur le relief et les précipitations de pluie et de neige plus importante au contraire des températures en altitudes, sur les sommets de la chaßne des Appalaches[12].

Le climat est plus rigoureux que celui du reste du QuĂ©bec du fait de l'influence du golfe du Saint-Laurent. Les tempĂ©ratures moyennes Ă  Cap-Chat sont de 3,3 °C et les prĂ©cipitations de 1 000 mm/an. Dans le massif des Chic-Chocs, les conditions climatiques sont beaucoup plus rigoureuses, notamment sur les sommets au-dessus de 1 000 m d'altitude oĂč le climat est subarctique. Au Mont Jacques-Cartier, la tempĂ©rature moyenne annuelle a Ă©tĂ© de −3,3 °C sur la pĂ©riode 1981-2010 avec des minima hivernaux pouvant attendre les −40 °C. Ces conditions froides permettent le maintien d'un pergĂ©lisol dont la profondeur varierait entre 40 et 60 m[13]. Le vent et le brouillard sont aussi des paramĂštres climatiques trĂšs prĂ©sents. Le parc Ă©olien de Cap-Chat atteste la prĂ©sence d'un vent rĂ©gulier et permanent.

On observe, en plus des diffĂ©rences d'altitudes, une diffĂ©rence est/ouest du climat. La pointe est beaucoup plus touchĂ©e par les intempĂ©ries avec 1 400 mm/an que l'extrĂȘme ouest avec 900 mm/an. De mĂȘme, une diffĂ©rence nord/sud se caractĂ©rise par des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es au sud dans la Baie des Chaleurs (19 °C) contre (17 °C) sur les bords du Saint-Laurent[14].

Histoire

Carte des territoires micmacs.
Le peuple des Micmacs.

Tour Ă  tour terre d'Ă©lection des AmĂ©rindiens de la Nation micmaque, des Français arrivĂ©s dans le sillage de Jacques Cartier, des Acadiens fuyant les Anglais, des Loyalistes fuyant les AmĂ©ricains[15], puis des immigrants irlandais, Ă©cossais ou belges, la GaspĂ©sie est, en 2012, un havre pour pĂȘcheurs de salmonidĂ©s[16].

Toponymie

La dénomination actuelle de Gaspésie trouve son origine dans la langue micmaque sous le vocable de « Gespegeoag ». Le suffixe de plusieurs lieux micmacs se compose des lettres « geoag » ou « ag ». La toponymie sera francisé en « Gaspésie ». Le mot micmac « Gespeg » devenant « Gaspé ». DÚs 1675, les Européens nomment les Micmacs habitant la péninsule « Gaspésiens »[17].

Les premiers Gaspésiens

Les plus vieilles traces d’occupation humaine de la pĂ©ninsule gaspĂ©sienne se trouvent sur le site archĂ©ologique de La Martre sur la cĂŽte nord de la GaspĂ©sie. Cette rĂ©gion possĂšde une concentration de sites palĂ©o-indiens importante remontant Ă  environ 9 000 ans avant le prĂ©sent. CaractĂ©risĂ©es par leur culture dite plano, du nom des techniques de fabrication des pointes de lances utilisĂ©es pour chasser, ces populations Ă©taient nomades et vivaient de la chasse aux mammifĂšres terrestres (caribous, orignaux, ours, liĂšvres, etc.) et des ressources aquatiques (mammifĂšres marins et poissons). Des traces des AmĂ©rindiens sont dĂ©couvertes Ă  La Martre de 7 000 ans Ă  2 000 ans avant le prĂ©sent. Puis ces peuples ont modifiĂ© leurs modes de dĂ©placement en exploitant beaucoup plus les ressources naturelles. Ils ont progressivement construit des territoires constituĂ©s de villages.

Au XVIe siĂšcle, la GaspĂ©sie est sĂ©parĂ©e en deux. Au nord, les Iroquoiens possĂšdent toute la vallĂ©e du Saint-Laurent, tandis qu'au sud, les Micmacs dĂ©tiennent la Baie des Chaleurs. Les deux peuples pratiquent la pĂȘche aux maquereaux et aux phoques en mer, et aux saumons dans les terres. Mais, en 1570, les Iroquois quittent le territoire Ă  cause de conflits territoriaux avec les Micmacs. Ces derniers prennent donc le contrĂŽle de toute la GaspĂ©sie. Ils sont de grands pĂȘcheurs et exploitent toutes les ressources marines : phoques, morses, mollusques, crustacĂ©s et de nombreux poissons.

Portrait de Jacques Cartier.

Les Micmacs sont les premiers contacts qu'ont les EuropĂ©ens en dĂ©barquant en GaspĂ©sie[18]. Officiellement, c'est Jacques Cartier qui s'approprie cette rĂ©gion au nom du roi français François Ier. Cependant, il ne fait que suivre la route des pĂȘcheurs bretons et basques[19] qui venaient dĂ©jĂ  chasser la baleine et pĂȘcher la morue sur les cĂŽtes gaspĂ©siennes et dans l'estuaire du Saint-Laurent[20]. Parti de Saint-Malo, le , Jacques Cartier dĂ©barque dans la baie des Chaleurs le de la mĂȘme annĂ©e. C'est notamment lui qui nomma la rĂ©gion Baie-des-Chaleurs en raison de son climat plutĂŽt clĂ©ment. Le , il atteint la baie de GaspĂ© et plante une croix attestant de l'occupation des terres par la France. Son emplacement est encore soumis Ă  discussion[21]. Lors de ses voyages suivants, Jacques Cartier continue l'exploration du fleuve Saint-Laurent et de la rĂ©gion de QuĂ©bec dĂ©laissant la GaspĂ©sie.

L'occupation française puis anglaise

Au XVIe siĂšcle, l'occupation des terres en GaspĂ©sie par les EuropĂ©ens n'est pas permanente. Seules les cĂŽtes et la mer sont occupĂ©es de façon saisonniĂšre par les pĂȘcheurs. Cependant, Ă  partir du XVIIe siĂšcle, la pĂȘche Ă  la morue devient prĂ©dominante et les pĂȘcheurs mettent Ă  terre des installations de sĂ©chage et de traitement de la morue afin de la traiter avant de l'envoyer en Europe. En 1676, Pierre Denys de la Ronde Ă©tablit en GaspĂ©sie le premier poste de pĂȘche permanent. La colonisation par les EuropĂ©ens est donc motivĂ©e par la pĂȘche. À cette Ă©poque, diverses seigneuries sont dĂ©tenues par quelques exploitants de pĂȘche. Le baron de Lahontan la dĂ©crit comme suit :

« Vis-Ă -vis de cette Isle on trouve l'Isle percĂ©e Ă  la CĂŽte du Sud. C'est un gros rocher percĂ© Ă  jour sous lequel les Chaloupes seulement peuvent passer. Les Basque & les Normands ont accoutumĂ© d'y faire la PĂšche des MoluĂ«s en tems de Paix. Elle y est trĂšs abondante, & ces Poissons y sont plus grands & plus propres Ă  faire sĂ©cher que ceux de Terre Neuve; mais il y a deux grandes incommoditez. L'une que les Vaisseaux y courent du risque, s'ils ne sont amarres Ă  de bons cables & arrĂȘtez par de bonnes ancres. L'autre inconvĂ©nient, c'est qu'il n'y a ni gravier ni cailloux pour Ă©tendre ces Poissons au Soleil, & qu'on est oblige de se servir de vignaux, qui sont des espĂ©ces de clayes.
Outre ce lieu de PĂȘche, il y en a d'autres du mĂȘme cotĂ© Ă  quelques lieues plus haut dans le Fleuve, savoir celui de GaspĂ©, oĂč les Ă©quipages des Vaisseaux font quelquefois le commerce de Pelleteries avec les GaspĂ©sĂŻens, ce qui porte prĂ©judice aux PropriĂ©taires de cette RiviĂšre. Les autres font vers les Monts Notre-Dame dans les petites Bayes ou RiviĂšres qui se dĂ©chargent dans le Fleuve.
»

— Baron de Lahontan, 1728

En 1740, on Ă©value Ă  environ 500 personnes la population de la GaspĂ©sie[22]. La plupart des villes comme Port-Daniel, Matane et GaspĂ© sont fondĂ©es du fait de l'essor de l'Ă©conomie engendrĂ©e par la pĂȘche. La seigneurie de Pabos est le plus important poste de pĂȘche en 1750.

Cependant, la rĂ©gion est troublĂ©e par les conflits incessants entre la France et l'Angleterre. Les navires de guerre sont en permanence dans les eaux de la GaspĂ©sie et du golfe du Saint-Laurent; ce qui empĂȘche le travail des pĂȘcheurs et les Ă©changes commerciaux. Des pĂ©riodes de calme et de chaos se succĂšdent dans les colonies de la GaspĂ©sie. En 1756, l'Angleterre dĂ©clare la guerre Ă  la France sonnant le dĂ©but de la guerre de Sept Ans durant laquelle la France perdit la Nouvelle-France.

Les nombreux postes de pĂȘche de la GaspĂ©sie sont dĂ©truits pendant cette marche anglaise vers QuĂ©bec et en 1760, la bataille de la Ristigouche marque le tournant de la guerre. Les derniers navires de la flotte française sont dĂ©truits par les Anglais dans la baie des Chaleurs, le long de la riviĂšre Ristigouche. Le , MontrĂ©al capitule et la Nouvelle-France ainsi que la GaspĂ©sie deviennent des terres anglaises. La GaspĂ©sie est alors dĂ©sorganisĂ©e et les amĂ©nagements pour la pĂȘche complĂštement dĂ©truits par les Anglais. La rĂ©gion est dĂ©sertĂ©e de ses habitants, seuls les Micmacs et quelques colons français restent sur place. La GaspĂ©sie devient alors une terre d'accueil principalement pour les Acadiens et les loyalistes qui fuient leur rĂ©gion d'origine.

Illustration de la lecture de l’ordre de dĂ©portation des Acadiens par le colonel Winslow dans l’église de Grand-PrĂ©.

En 1755, l'Acadie, ancienne province de la Nouvelle-France, est soumise Ă  la dĂ©portation par les Anglais, car les Acadiens ne veulent pas se soumettre aux demandes anglaises. Nombre d'Acadiens se rĂ©fugie en GaspĂ©sie et principalement dans la Baie des Chaleurs puisque, jusqu'en 1763, ils sont chassĂ©s de leur terre d'origine. Les Acadiens forment alors la plus grande partie de la population de la GaspĂ©sie. Un deuxiĂšme noyau de population est issu de l'indĂ©pendance des amĂ©ricains avec les loyalistes fidĂšles Ă  la couronne d'Angleterre qui fuient les Ă©tats d'AmĂ©rique. Beaucoup s'installent en GaspĂ©sie et notamment Ă  PaspĂ©biac. D'autres immigrants anglophones (Irlande, Angleterre et Écosse) vont rejoindre la GaspĂ©sie attirĂ©s par la pĂȘche et son Ă©conomie.

L'ouverture de la Gaspésie

Aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, la GaspĂ©sie vit essentiellement de la pĂȘche et de ses activitĂ©s parallĂšles. Son activitĂ© maritime est gĂ©rĂ©e par des EuropĂ©ens et notamment des Anglos-Normands de l'Ăźle de Jersey qui montent de vĂ©ritables compagnies de pĂȘche. Le bateau est le seul moyen de communications; ce qui provoque un isolement de la GaspĂ©sie par rapport au reste du Canada. Cet isolement a eu un impact important sur la culture, le patrimoine et le mode de vie de la GaspĂ©sie. La chasse Ă  la baleine est pratiquĂ©e au XIXe siĂšcle et le port de GaspĂ© est le premier port canadien avec sept bateaux sur treize[23]. La chasse se dĂ©roulait prĂšs de la pointe gaspĂ©sienne et dans l'embouchure du fleuve Saint-Laurent et concernait quatre espĂšces de baleine dont la baleine noire, le rorqual Ă  bosse, le rorqual commun et la baleine bleue. L'huile extraite des baleines permettait d'alimenter le QuĂ©bec. Mais la surpĂȘche, la concurrence avec les chasseurs amĂ©ricains et l'huile de charbon provoquĂšrent la fin de cette activitĂ© vers 1900.

Le XXe siĂšcle marque un tournant pour la GaspĂ©sie avec le dĂ©clin de la pĂȘche Ă  la morue. La GaspĂ©sie Ă©tait au cƓur des liaisons maritimes et fluviales grĂące Ă  sa proximitĂ© avec l'ocĂ©an et le fleuve Saint-Laurent. Avec le dĂ©clin de la pĂȘche, la GaspĂ©sie devient isolĂ©e et loin des centres urbains constituĂ©s de QuĂ©bec et de MontrĂ©al[24]. En 1911, le chemin de fer atteint GaspĂ©, dĂ©senclavant totalement la GaspĂ©sie. Puis Ă  partir de 1920, la route 132 permet d'accĂ©der Ă  l'ensemble de la pĂ©ninsule. Enfin, la GaspĂ©sie se rapproche du reste du QuĂ©bec. L'exploitation forestiĂšre devient dĂšs lors une activitĂ© nouvelle avec la colonisation de la vallĂ©e de la MatapĂ©dia.

Culture folklorique

TĂȘte d'indien, en GaspĂ©sie

La GaspĂ©sie est reconnue comme Ă©tant une rĂ©gion folklorique riche et fertile. Les contes et les lĂ©gendes prennent notamment une part importante dans la culture gaspĂ©sienne, au point oĂč plusieurs villes et villages doivent leur nom Ă  ces histoires, comme le Cap-Chat et l'Anse-au-Griffon[25].

Le contenu culturel a notamment Ă©voluĂ© en fonction de la prĂ©sence de diffĂ©rentes communautĂ©s dans la rĂ©gion. Bien que les groupes autochtones et anglophones aient contribuĂ© Ă  l'Ă©volution culturelle du territoire, l'essence folklorique de la GaspĂ©sie provient surtout des communautĂ©s francophones qui s'y sont installĂ©es au fil des siĂšcles[26]. Plus prĂ©cisĂ©ment, il s'agit des colons français, arrivĂ©s autour du XVII et XVII siĂšcles, ainsi que ceux qui avaient dĂ©jĂ  un hĂ©ritage canadiens-français, comme les Acadiens, venant de la Nouvelle-Écosse et d'autres groupes d'ailleurs du QuĂ©bec[26].

La grandiosité des paysages, entre mer et montagnes, joue un rÎle de premier plan dans le développement de contes et des légendes gaspésiens. Dans les récits, il est souvent question du mystérieux vent du grand large, des naufrages et attaques pirates sur mer et des trésors perdus sur terre [25].

Transmission du folklore

La propagation des lĂ©gendes s'est premiĂšrement dĂ©roulĂ©e Ă  l'oral, grĂące aux quĂȘteux et aux voyageurs, pour ensuite se transmettre de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration [25]. Aujourd'hui, plusieurs conteurs visitent les parcs et traversent le territoire gaspĂ©sien pour transmettre cette culture aux passant et assurer la perpĂ©tuitĂ© du folklore rĂ©gional.

Plusieurs personnalités québécoises se sont vouées à l'écriture des récits gaspésiens. Notamment, Catherine Jolicoeur, spécialiste du folklore acadien, a longuement documenté les légendes autour de l'ßle Bonaventure et a recueilli plus de 1074 histoires autour d'un navire naufragé dans la région[25].

Pour sa part, l'ethnologue Marius Barbeau a récolté autour de 800 chansons et légendes, à Tourelle et à Saint-Anne-des-Monts, lors de son périple gaspésien en 1918[25].

Finalement, l'Ă©crivain Sylvain RiviĂšre propose plus d'une vingtaine d'Ɠuvres sur les histoires gaspĂ©siennes, regroupant des poĂšmes, des rĂ©cits et des chansons[27]. Il dĂ©crit la richesse folklorique du territoire comme suit :

"Car la GaspĂ©sie, sans vouloir ĂȘtre chauvin, fut assurĂ©ment l’une des terres les plus fertiles aux contes, aux lĂ©gendes, Ă  la prose, Ă  la fiction aurant qu'Ă  la trame romanesque, accueillant plus souvent qu'autrement en son sein les dĂ©couvreurs de paysages, les rapailleux d'identitĂ©, les dĂ©fonceurs de portes ouvertes, touchĂ©s par le tant Ă  dire des gens et du pays qui en tirĂšrent Ă  leurs tous une Ɠuvre nĂ©e de l'peuvre d'une nature paysĂ©e de dĂ©mesure, d'effronterie, de belle Ă©poumonnerie et d'identitĂ© effilotĂ©e (...)" — Sylvain RiviĂšre, Contes, lĂ©gendes et rĂ©cits de la GaspĂ©sie, L’empremier du monde, Paroisse Notre-Dame-des-Neiges, Éditions Trois0Pistolets, 2005, p.XV

Économie

PÚre et fils dépeçant la morue en Gaspésie en 1943

L'Ă©conomie Ă©tait d'abord principalement axĂ©e sur la pĂȘche, l'agriculture et l'exploitation forestiĂšre. Aujourd'hui, la GaspĂ©sie doit se diversifier, car ses ressources primaires ne sont plus aussi efficientes qu'autrefois surtout Ă  cause de la surpĂȘche, de la surexploitation forestiĂšre et de la diminution du nombre d'agriculteurs[28]. L'Ă©conomie est dĂšs lors obligĂ©e de se rĂ©orienter vers de nouvelles industries. Ainsi, des industries pharmaceutiques, de constructions navales et de transformation du bois s'installent en GaspĂ©sie.

Agriculture

DÚs l'occupation de la Gaspésie par les marins français, la terre est exploitée pour alimenter les hommes à terre. Cette exploitation est réduite et se limite à une culture maraßchÚre. Puis avec l'installation des entreprises de traitement de la morue, l'agriculture et l'élevage se densifient[29]. Cependant, cette agriculture demeure une agriculture vivriÚre.

Sous l'occupation britannique, les Acadiens qui ont fui la dĂ©portation exploitent la terre de façon plus importante. Cependant, les terres ne leur appartiennent pas contrairement aux loyalistes qui reçoivent de l'État des acres de terre. Les principales cultures sont l’orge et la pomme de terre. Les agriculteurs rĂ©coltent le foin et Ă©lĂšvent aussi des bƓufs, des chevaux, des vaches et des moutons. Le XXe siĂšcle voit le dĂ©veloppement important de l'agriculture avec l'organisation en associations des agriculteurs comme l'Union des producteurs agricoles (UPA)[30].

En 2002, le nombre d'exploitations agricoles est de 644 dont 328 exploitations de production vĂ©gĂ©tale et 316 de production animale[31]. Plus de la moitiĂ© des exploitations de production animale Ă©lĂšvent des bovins de boucherie (138 exploitations sur 316 en 2002) tandis qu'en production vĂ©gĂ©tale, plus de la moitiĂ© produisent des cĂ©rĂ©ales et des protĂ©agineux (184 sur 328 exploitations en 2002). La production agricole rapportant les plus gros revenus est la production de la pomme de terre avec 45 % des revenus de production vĂ©gĂ©tale[31]. Au niveau de l'occupation du sol, l'agriculture reprĂ©sente une trĂšs faible superficie par rapport Ă  la forĂȘt et se cantonne le long du Saint-Laurent entre RiviĂšre-du-Loup et Matane[32].

Industrie Ă©olienne

Le parc Ă©olien Éole Ă  Cap-Chat comprenant la plus grande Ă©olienne Ă  axe vertical au monde.

Les ressources liĂ©es au vent sont relancĂ©es. En effet, la construction de plusieurs parcs Ă©oliens d'ici 2012, Ă  la suite d'un appel d'offres d'Hydro-QuĂ©bec totalisant 1 000 MW, a favorisĂ© la crĂ©ation d'emplois manufacturiers. En 2005, une entreprise de fabrication de pales d'Ă©oliennes s'est Ă©tablie Ă  GaspĂ©. Deux autres entreprises ont vu le jour Ă  la suite de l'appel d'offres : Marmen qui fabrique des tours et Composites, VCI qui produit les nacelles, situĂ©es sur le territoire de La Matanie qui fait partie de la GaspĂ©sie gĂ©ographique.

PĂȘche

Bateau de pĂȘche Ă  Carleton-sur-Mer.

La pĂȘche est une ressource historique et Ă©conomique importante de la GaspĂ©sie. Les premiers hommes europĂ©ens venaient pĂȘcher la baleine et la morue sur les cĂŽtes gaspĂ©siennes. Aujourd'hui, la GaspĂ©sie est la rĂ©gion du QuĂ©bec qui produit le plus de poissons et crustacĂ©s avec 40 897 tonnes sur un total de 62 222 tonnes en 2004[33]. Cependant, avec le moratoire sur la morue instituĂ© par le gouvernement Mulroney qui en interdit la pĂȘche depuis 1992, ce sont les crustacĂ©s comme la crevette et le crabe des neiges qui sont les produits les plus dĂ©barquĂ©s[33] du QuĂ©bec. La GaspĂ©sie participe pour la moitiĂ© Ă  la pĂȘche de crabes des neiges avec 8 816 tonnes sur un total de 15 289 tonnes en 2004 et Ă  la quasi-totalitĂ© des crevettes nordiques avec 21 396 tonnes pĂȘchĂ©es sur 22 347 tonnes au QuĂ©bec en 2004.

Tourisme

Le tourisme est aussi un facteur économique important grùce à des milieux naturels gaspésiens exceptionnels tels que le parc national de la Gaspésie.

Territoire et nature

La péninsule gaspésienne est riche de ses paysages de mer et de montagne, de ses vallées, de ses baies et de ses cÎtes des plus diversifiées et pittoresques. C'est en Gaspésie que se termine la partie continentale des Appalaches, chaßne montagneuse couvrant l'est de l'Amérique du Nord dans l'axe nord-sud. Ses sommets (mont Jacques-Cartier, mont-Albert) demeurent parmi les plus hauts de l'est du Canada.

Faune

La faune, d'une grande richesse, comprend de nombreux oiseaux ainsi que de grands mammifÚres. La région est réputée pour l'observation ornithologique avec plus de 300 espÚces d'oiseaux[34] comme le fou de Bassan, le grÚbe jougris, le bihoreau gris, l'autour des palombes ou l'eider à duvet.

La GaspĂ©sie permet de dĂ©couvrir aussi de nombreux mammifĂšres marins notamment au large de la Pointe Forillon. Quelques baleines comme le rorqual bleu, le rorqual commun ou le petit rorqual sont communes dans la rĂ©gion. Des phoques gris ou commun peuvent ĂȘtre observĂ©s depuis la cĂŽte.

Les mammifĂšres terrestres sont caractĂ©ristiques du Canada, comme l'ours noir, l'orignal (Ă©lan d'AmĂ©rique) et le cerf de Virginie. La rĂ©gion possĂšde l'unique troupeau de caribous installĂ© au sud du fleuve Saint-Laurent depuis 1930. Il rĂ©side dans le parc national de la GaspĂ©sie et on estime la taille du troupeau de 150 Ă  200 individus[35]. Ce troupeau et son habitat sont trĂšs protĂ©gĂ©s car il reprĂ©sente l'unique troupeau isolĂ© du sud du QuĂ©bec et son dĂ©clin durant les cent derniĂšres annĂ©es est trĂšs important. On observe le caribou dans les monts Chic-Chocs et les monts McGerrigle. Contrairement aux caribous, l'orignal est trĂšs prĂ©sent en GaspĂ©sie avec une densitĂ© trĂšs importante de 4,16 orignaux par 10 km2 et une population totale d'environ 5 000 orignaux[36]. Cette densitĂ© s'explique par l'absence de prĂ©dateurs. NĂ©anmoins, la chasse Ă  l'orignal, qui est trĂšs prisĂ©e des GaspĂ©siens, a lieu une fois par an et dure environ une semaine. Par ce moyen on tente de rĂ©guler le nombre d'orignaux en GaspĂ©sie. Si au dernier recensement, on en compte trop, on augmentera le nombre de permis de chasse autorisĂ©s dans certains secteurs pour cette pĂ©riode ou on allongera la pĂ©riode de chasse.

Flore

La flore de la GaspĂ©sie est trĂšs variĂ©e du fait des micro-climats que l'on y rencontre. En effet, entre les bords maritimes et les hauts des sommets, le couvert vĂ©gĂ©tal est diffĂ©rent d'une zone Ă  l'autre. La forĂȘt recouvre une grande partie du territoire dont 96 % sont des rĂ©sineux dont le sapin baumier dominant. Quelques feuillus comme l'Ă©rable vivent prĂšs des cĂŽtes maritimes, tandis que l'intĂ©rieur des terres est peuplĂ© de conifĂšres.

Le couvert vĂ©gĂ©tal Ă©volue avec l'altitude. À l'altitude 0, on trouve des Ă©rables et des bouleaux jaunes, puis vers 100 m apparaissent les sapins puis vers 250 m Ă  300 m des Ă©pinette noire. Il s'agit de la zone tempĂ©rĂ©e nordique Ă  dominance de sapins et de bouleaux jaunes[37]. Au-delĂ  de 900 m, les feuillus ne sont plus prĂ©sents, seuls les Ă©pinettes blanches et les sapins rĂ©sistent aux conditions rigoureuses de l'hiver. Il s'agit de la zone borĂ©ale Ă  dominance de sapins et de bouleaux blancs[38]. Au-delĂ  de 1 000 m, un couvert vĂ©gĂ©tal caractĂ©ristique de la toundra est prĂ©sente avec une vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e et du lichen.

Certaines rĂ©gions essayent de mettre en valeur la flore de la GaspĂ©sie comme aux Jardins de MĂ©tis Ă  Grand-MĂ©tis[39]. Les barachois, des bancs de sable visibles dans la baie de GaspĂ©, sont aussi des milieux particuliers oĂč la flore doit rĂ©sister Ă  la salinitĂ© de la terre. On y trouve des plantes comme le mertensie, le glaux maritime, la salicorne ou la gesse maritime.

Enfin, sept plantes ont le statut d'espÚces menacées et protégées. On peut citer la Polystic des rochers[40] ou l'Adiante du Canada[41]. Le site du ministÚre du développement durable, de l'environnement et des parcs[42] donnent l'ensemble de la liste des plantes menacées du Canada.

Parcs nationaux

Ce territoire est exploitĂ© et maĂźtrisĂ© par les Canadiens grĂące Ă  des parcs, des rĂ©serves fauniques et des zones d'exploitations. En GaspĂ©sie, un parc national du Canada, Forillon[43], et trois parc nationaux du QuĂ©bec : GaspĂ©sie[44], Île-Bonaventure-et-du-Rocher-PercĂ©[45] et Miguasha[46], sont des zones protĂ©gĂ©es.

Le parc national du Canada Forillon couvre la pointe de la GaspĂ©sie sur une superficie de 244,8 km2. Sa crĂ©ation engendra de nombreuses expropriations de propriĂ©tĂ©s des habitants de la pointe. Le parc permet de dĂ©couvrir la mer et la culture des pĂȘcheurs de la morue. Des falaises impressionnantes Ă  Cap-Bon-Ami sont des lieux de nichĂ©e de nombreux oiseaux marins. Avec son caractĂšre plus sauvage, le parc national de la GaspĂ©sie est situĂ©e au cƓur de la pĂ©ninsule et recouvre la chaĂźne des Appalaches. Essentiellement composĂ© de montagne, le parc contient les sommets les plus hauts du QuĂ©bec, notamment les monts Jacques Cartier Ă  1 270 m et Albert Ă  1 154 m. C'est le parc restĂ© le plus sauvage de la GaspĂ©sie. Plus petit, le parc national de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-PercĂ© est situĂ© dans la rĂ©gion de PercĂ© au sud du parc national Forillon. Il couvre une superficie de 5,8 km2 avec cinq formations rocheuses dont l'extraordinaire rocher PercĂ© posĂ© au bord de la cĂŽte maritime et l'Ăźle Bonaventure, refuge des fous de Bassan. Enfin, le parc national de Miguasha est situĂ© le long de la riviĂšre Ristigouche et protĂšge un site fossilifĂšre vaste et riche datant de 370 millions d'annĂ©es. Il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999.

RĂ©serves fauniques

Paysage de l'étang à la Truite à la réserve faunique de Matane.

En plus des parcs nationaux, la GaspĂ©sie dĂ©tient plusieurs rĂ©serves fauniques gĂ©rĂ©es par la SEPAQ, SociĂ©tĂ© des Ă©tablissements de plein air du QuĂ©bec[47]. Ce sont des territoires vouĂ©s Ă  la prĂ©servation et Ă  la dĂ©couverte de la nature. Ce sont des zones dans lesquelles la chasse, la pĂȘche et les activitĂ©s sportives sont rĂ©glementĂ©es, dĂ©finies par l'article 111 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune[48]. La pĂ©ninsule gaspĂ©sienne compte huit rĂ©serves fauniques :

Zones d'exploitations contrÎlées (zecs)

La pĂȘche au saumon dans une zec de la riviĂšre MatapĂ©dia.

Les zones d'exploitations contrÎlées ou zecs[49], organismes à but non lucratif, sont des zones naturelles réglementées par l'article 104 de la loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune[50], comme pour les réserves fauniques. Ces zones doivent respecter quatre grands principes: la conservation de la faune, l'accessibilité à la ressource faunique, la participation des usagers et l'autofinancement des opérations.

En GaspĂ©sie, il existe quinze zecs sur les 86 zecs du QuĂ©bec recouvrant une superficie de 1 205 km2. La plupart des zecs sont consacrĂ©es Ă  la pĂȘche sportive au saumon. Les activitĂ©s avec prĂ©lĂšvement comme la chasse, la pĂȘche et la cueillette sont soumises Ă  un paiement donnant un droit d'entrĂ©e et d'utilisation. Ce prĂ©lĂšvement permet d'autoalimenter les zecs et d'assurer la sĂ©curitĂ© des usagers. Les prĂ©lĂšvements sont ainsi dĂ©comptĂ©s et surveillĂ©s pour maintenir un renouvellement des espĂšces animales et florales dans les rĂ©serves.

Transports

Transport aérien

La péninsule est desservie par les aéroports de Gaspé et de Mont-Joli. Des liaisons existent notamment avec la ville de Québec et les ßles de la Madeleine.

Transport fluvial

Un service de traversier permet de rejoindre Matane depuis Baie-Comeau (2 h 20 min) ou depuis Godbout (2 h 15 min) Ă  travers le fleuve Saint-Laurent.

Route 132

Panneaux de signalisation à RiviÚre-du-Loup vers Gaspé.

Elle permet de faire le tour complet de la Gaspésie et d'accéder à tous les attraits touristiques de la région. Elle fut achevée en 1929 aprÚs une décision de Joseph-Léonide Perron, ministre de la voirie[51]. La route 132 porta en son honneur le nom de boulevard Perron, car elle permit de désenclaver la région et tous les villages qui la constituent et qui n'étaient accessibles que par la mer ou par des chemins cahoteux. Cette route permit aussi de favoriser le tourisme avec la construction d'infrastructures touristiques.

La route 132 contourne la GaspĂ©sie en suivant les cĂŽtes et en reliant les villes et villages du Nord et du Sud. Elle traverse les cinq rĂ©gions naturelles de la GaspĂ©sie. Toutes les villes principales de la route 132 sont desservies par la compagnie d'autocars OrlĂ©ans Express. Les points d’arrĂȘts du rĂ©seau de la RĂ©gie intermunicipale de transport GaspĂ©sie – Îles-de-la-Madeleine (RĂ©GÎM) complĂštent les points d'arrĂȘts d’OrlĂ©ans Express qui offre dĂ©sormais un service semi-express dans la pĂ©ninsule. Keolis Canada et la RĂ©GÎM travaillent ensemble pour assurer une information conjointe Ă  la clientĂšle, aux habitants et coordonner les horaires de leurs vĂ©hicules.

Une autre route, la route 299 permet d'accĂ©der au cƓur de la GaspĂ©sie et aux plus hauts sommets du QuĂ©bec mĂ©ridional.

Patrimoine

Phares

En Gaspésie, les phares sont nombreux et divers car la navigation a toujours été dangereuse dans le golfe du Saint-Laurent et les différentes baies de la péninsule[52]. Les premiers phares construits dans les années 1860 sont des tours de bois, carrées ou octogonales, pour des raisons économiques. Ces phares forment un réseau le long du golfe. Le phare de Cap-des-Rosiers classé monument historique est le premier érigé en Gaspésie en 1858[53].

Dans les années 1870, le gouvernement met en place un réseau télégraphique qui permet aux différents phares de suivre le parcours des navires. Le phare de La Martre est construit en 1876. Dans les années 1900, ce réseau devient sans fil et permet aux gardiens de phare de communiquer avec les bateaux. Plus tard, d'autres phares, cette fois en fonte, sont construits à Métis, à Cap-Chat, à Matane et à la Pointe-à-la-Renommée.

Ponts couverts

La GaspĂ©sie est connue pour ses dix ponts couverts en bois presque tous en service[54] construits jusqu'en 1950. Cette particularitĂ© Ă©tait autrefois Ă©conomique car couvrir un pont permettait d'augmenter sa durĂ©e de vie en Ă©vitant la pourrissement du bois du tablier. Le toit est construit en bardeaux de cĂšdre et souvent teint en rouge sang de bƓuf (la lĂ©gende voulant qu'on mĂ©langeait du sang animal Ă  de l'huile pour l'Ă©tanchĂ©itĂ©).

Le plus long des ponts couverts, d'une longueur de 89 mÚtres, est le pont de Saint-Edgar datant de 1938 sur la riviÚre Petite Cascapédia à New Richmond. Le pont Heppel datant de 1909 sur la riviÚre Matapédia est le plus vieux pont.

Autres

Le rocher de Cap-Chat

Notes et références

Notes

  1. En combinant les populations des municipalités régionales de comté du Rocher-Percé, de La CÎte-de-Gaspé, de La Haute-Gaspésie, de Bonaventure, d'Avignon, de La Matapédia, de La Matanie et de La Mitis

Références

  1. Institut de la statistique du Québec, « Profils statistiques par région et MRC géographiques »,
  2. Gabriel Audet, Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, ßles de la Madeleine, édition Ulysse, 5e édition, 2002, (ISBN 2-89464-667-4).
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  6. « Région hydrographique de la baie des Chaleurs et de Percé », Développement durable, environnements et parcs du Québec (consulté le )
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  9. Ils dĂ©passent Ă  1 000 km2, « Portrait rĂ©gional de l’eau, GaspĂ©sie–Îles-de-la-Madeleine (RĂ©gion administrative 11) », DĂ©veloppement durable, environnement et parcs du QuĂ©bec (consultĂ© le )
  10. Ils dĂ©passent le km2, « Portrait rĂ©gional de l’eau, GaspĂ©sie–Îles-de-la-Madeleine (RĂ©gion administrative 11) », DĂ©veloppement durable, environnement et parcs du QuĂ©bec (consultĂ© le )
  11. « Portrait rĂ©gional de l’eau, GaspĂ©sie–Îles-de-la-Madeleine (RĂ©gion administrative 11) », DĂ©veloppement durable, environnement et parcs du QuĂ©bec (consultĂ© le )
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  53. Paul LaramĂ©e et Marie-JosĂ© Auclair, La GaspĂ©sie, son paysage, son histoire, ses gens, ses attraits, Les Éditions de l'Homme, 2003, (ISBN 2-7619-1792-8), p. 168.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Gabriel Audet, GaspĂ©sie, Bas-Saint-Laurent, Ăźles de la Madeleine, Ulysse, (ISBN 2-89464-667-4).
  • Jean-Marie Fallu, Une histoire d'appartenance : La GaspĂ©sie, vol. 7, Sainte-Foy (QuĂ©bec), Les Éditions GID, , 557 p. (ISBN 2-922668-37-1).
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  • Marc Desjardins, Yves Frenette, Jules BĂ©langer et Bernard Hetu, Histoire de la GaspĂ©sie, Sainte-Foy, Les Presses de l'UniversitĂ© Laval, , 797 p. (ISBN 2-89224-280-0).
  • Paul LaramĂ©e et Marie-JosĂ©e Auclair, La GaspĂ©sie : ses paysages, son histoire, ses gens, ses attraits, MontrĂ©al/Ivry-sur-Seine, Les Ă©ditions de l'Homme, , 399 p. (ISBN 2-7619-1792-8).
  • Paul LaramĂ©e et Marie-JosĂ©e Auclair, La GaspĂ©sie, son paysage, son histoire, ses gens, ses attraits, MontrĂ©al/Ivry-sur-Seine, Les Ă©ditions de l'Homme, , 399 p. (ISBN 2-7619-1792-8).

Liens externes

Vidéographie

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