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Cerf de Virginie

Odocoileus virginianus ‱ Chevreuil, Chevreuil de Virginie, Cariacou

Le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), couramment appelé biche des palétuviers[1] en Guyane et chevreuil[2] au Québec, en Louisiane et dans les régions canadiennes francophones, est un cervidé originaire d'Amérique (du Canada au Brésil). Il a été introduit dans de nombreux autres pays tels que la Finlande, l'ancienne Tchécoslovaquie ou encore la Nouvelle-Zélande.

Le cerf de Virginie est l'un des grands mammifÚres les plus communs de l'Amérique, considéré officiellement comme symbole national de la faune au Costa Rica et au Honduras.

Description

Cet animal peut mesurer jusqu'Ă  deux mĂštres de long et un mĂštre au garrot. Un mĂąle normal pĂšse entre 60 et 90 kg, mais on peut en trouver pesant jusqu'Ă  160 kg. La femelle pĂšse normalement de 40 Ă  60 kg. Les mĂąles ĂągĂ©s de plus d'un an ont des bois qui se dĂ©veloppent chaque annĂ©e, Ă  partir de la fin du printemps. Ces bois atteignent leur taille maximale en fin d'Ă©tĂ©, et persistent jusqu'Ă  l'hiver suivant. La gestation de la femelle peut durer de 205 Ă  216 jours (sept mois). Il en existe une sous-espĂšce naine : le cerf des Keys (Odocoileus virginianus clavium)

Alimentation

Il se nourrit de gousses, d'herbes, de cactus et de fruits. Son estomac lui permet de se nourrir de certaines espĂšces toxiques pour l'ĂȘtre humain dont le sumac grimpant ou certains champignons.

RĂ©partition

Il vit principalement Ă  l'est des montagnes Rocheuses, dans les forĂȘts, marais et clairiĂšres.

Dans la partie occidentale de son habitat, il peut cÎtoyer le cerf hémione, une espÚce trÚs proche.

Comportement

Le cerf de Virginie devient plus téméraire en automne (surtout en novembre, saison du rut) alors que la nourriture se fait plus rare. Il se nourrit principalement de végétaux et de petits fruits.

Reproduction

L'ùge de la maturation sexuelle dépend à la fois de la densité de population et de l'accÚs à la nourriture. Lorsque les conditions sont favorables, les femelles peuvent atteindre la maturité sexuelle et commencer à s'accoupler dÚs l'ùge de six ou sept mois et donner naissance à un faon de six à sept mois plus tard.

Les portĂ©es comptent de un Ă  trois petits, pesant de deux Ă  quatre kilogrammes Ă  la naissance. Chez les jeunes biches, la portĂ©e est souvent simple, en particulier lorsqu’il s'agit de leur premiĂšre portĂ©e. Si l'hiver a Ă©tĂ© particuliĂšrement rude, ou bien que la population se situe sur un territoire pauvre en nourriture, les portĂ©es compteront rarement plus d'un petit.

Les naissances ont le plus fréquemment lieu à la fin mai et au début juin, quoiqu'elles puissent s'étendre sur une période allant de la fin mars jusqu'au début août pour les accouplements précoces ou tardifs.

Les mùles deviennent matures en moyenne à la moitié de leur deuxiÚme année, quoique peu d'entre eux aient la chance de se reproduire à cet ùge, en raison de la forte compétition avec les autres mùles au moment du rut.

Dynamique des populations

Aux États-Unis, on estime qu'Ă  la suite d'une gestion restauratoire des populations, la population amĂ©ricaine de cerf de Virginie est passĂ©e d'environ 300 000 individus vers 1930 Ă  30 millions aujourd'hui, soit une multiplication par 100, ce qui a notamment pu profiter aux tiques, lesquelles diffusent la maladie de Lyme.

C'est une espÚce qui a su également profiter de certains espaces périurbains.

État des populations, menaces

Cet animal est vulnérable à la fragmentation écologique de ses habitats, parce qu'il doit se déplacer entre ses aires hivernales et estivale et car il traverse souvent des routes sans craindre les voitures, et sa présence n'est pas partout indiquée par un panneau ; chaque année de nombreux décÚs par accidents de la route impliquent une collision entre animal et véhicule[3]. En Amérique du Nord, notamment, depuis quelques décennies des mesures conservatoires (ex : écoducs et sautoirs permettent de limiter le nombre de collisions impliquant le cerf notamment lors de ses migrations[4] - [5].

Il est sensible à une encéphalopathie spongiforme transmissible due à un prion pathogÚne (maladie proche de celle de la vache folle), dite Chronic wasting disease et à d'autres maladies touchant les cervidés.

Suivi sanitaire

Dans plusieurs pays, conformĂ©ment Ă  l'approche One Health promue par l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) et l'OIE, le gibier fait rĂ©guliĂšrement l’objet d'un suivi Ă©co-Ă©pidĂ©miologique.

Il se fait surtout Ă  partir de cadavres trouvĂ©s in situ et d’animaux tuĂ©s Ă  la chasse (alors Ă©chantillonnĂ©s dans les abattoirs, boucheries, et plus rarement en supermarchĂ©)[6] ; Les cerfs sont particuliĂšrement suivis en AmĂ©rique du Nord, car porteurs de la tuberculose bovine et surtout - depuis quelques dĂ©cennies - la CWD (maladie dĂ©bilitante chronique, une maladie Ă  prion proche de maladie de la vache folle, mais qui ne semble pas toucher l’Homme Ă  ce jour)[6].

Le cerf de Virginie : nouvelle espÚce réservoir du virus de la COVID ?

En 2021 et 2022, des Ă©tudes ont mis en Ă©vidence « une infection gĂ©nĂ©ralisĂ©e chez le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) en AmĂ©rique du Nord, avec des centaines d'animaux infectĂ©s dans 24 États amĂ©ricains et plusieurs provinces canadiennes »[6]. Ceci a des implications Ă©coĂ©pidĂ©miologiques importantes pour le virus SARS-CoV-2 responsable de la pandĂ©mie de COVID-19 : il pourrait persister Ă  long terme, continuer Ă  Ă©voluer chez les cerfs, puis possiblement rĂ©apparaitre chez l'Homme (car dans un « systĂšme Ă  plusieurs hĂŽtes rĂ©servoirs »[7], il peut avoir un avantage sĂ©lectif : il ne disparait pas au cas oĂč il disparaĂźtrait chez l'un des rĂ©servoirs individuels[8]). Le Cerf de Virginie est la premiĂšre espĂšce sauvage chez laquelle une transmission du SARS-CoV-2 entre animaux vivant en libertĂ© a Ă©tĂ© documentĂ©e[6]. L’infection semble asymptomatique, mais le cerf pourrait propager le virus Ă  d'autres animaux (sauvages ou du bĂ©tail) plus vulnĂ©rables[6].

« Le fait que les animaux deviennent un rĂ©servoir viral, servant de source rĂ©calcitrante d'Ă©pidĂ©mies et Ă©levant potentiellement de nouvelles variantes » inquiĂšte les chercheurs, dont certains pensent que « le variant Omicron, hautement infectieux, a passĂ© du temps dans un rĂ©servoir animal avant d'apparaĂźtre chez l’Homme »[6].

Vulnérabilité du Cerf de Virginie au virus SARS-CoV-2

En 2021, on sait que la protĂ©ine du rĂ©cepteur ACE2 (cible du virus sur les cellules de l’organisme qu’il infecte) et chez le Cerf de Virginie similaire Ă  celle de l'Homme.

Ce cerf a Ă©tĂ© expĂ©rimentalement infectĂ© (cf. publication de janvier 2021, faite par des chercheurs du DĂ©partement amĂ©ricain de l'agriculture (USDA) aprĂšs inoculation nasale de faons captifs, qui ont ensuite (entre 3 et 5 jours aprĂšs l'infection) Ă©mis le virus dans leur mucus nasal et leurs excrĂ©ments ; ils ont aussi pu propager l'infection Ă  d'autres faons, y compris dans des enclos adjacents[9]. D'autres ongulĂ©s, tels que les vaches, les moutons et les chĂšvres n'y sont pas sensibles[6]. Le cerf de Virginie semble aussi pouvoir ĂȘtre « rĂ©infectĂ© » par un autre variant du virus (phĂ©nomĂšne dĂ©crit par Kuchipudi Ă  partir d'Ă©chantillons faits en dĂ©cembre et janvier 2022 (un cerf avait des anticorps contre Omicron, mais aussi contre le variant Delta)[10].

Et en mars 2022, dans l’ouest du pays — dans l'Utah, une autre espĂšces (Cerf mulet ; Odocoileus hemionus) a aussi Ă©tĂ© testĂ©e positive au SARS-CoV-2. Au dĂ©but avril 2020, aucune autre espĂšces de cervidĂ© ne semble avoir Ă©tĂ© observĂ©e porteuse du virus.

Et, curieusement, en 2022, en Autriche et Allemagne oĂč des chevreuils (Capreolus capreolus), des cerfs Ă©laphes (Cervus elaphus) et des daims (Dama dama) ont Ă©tĂ© testĂ©s pour le virus, ils semblent tous Ă©pargnĂ©s, mĂȘme dans les zoos[11]
 alors que « Toutes les donnĂ©es sur les rĂ©cepteurs ACE2 suggĂšrent que les espĂšces de cerfs europĂ©ens devraient ĂȘtre aussi sensibles que les cerfs de Virginie »[6].

SymptĂŽmes

Les premiĂšres Ă©tudes n'ont pas dĂ©tectĂ© de signe clinique notable. Une rhinite, une attĂ©nuation marquĂ©e de l'Ă©pithĂ©lium respiratoire de la trachĂ©e, une bronchite et, dans certains cas, une bronchiolite ont nĂ©anmoins Ă©tĂ© observĂ©es lors d'inoculations expĂ©rimentales de cerfs de Virginie[12]. En 2022, on ignore encore si les cerfs sauvages peuvent prĂ©sentent des symptĂŽmes en cas d'infection ; rĂ©pondre Ă  cette question exigerait des Ă©tudes longitudinales statistiquement beaucoup plus puissantes (pour rappel, prĂšs des trois quarts des cas humains testĂ©s positifs au SRAS-CoV-2 — par RT-PCR — Ă©taient asymptomatiques)[13].

Prévalence du virus chez le Cerf de Virginie

En Amérique du Nord, en 2021 et 2022, des variants du SARS-COV-2 circulent abondamment chez le Cerf de Virginie. Et ils « reflÚtent généralement ceux qui se propagent chez les humains proches. Des études suggÚrent aussi que le SARS-CoV-2 dans la nature pourrait déjà explorer de nouvelles voies d'évolution grùce à des mutations du virus »[6].

385 Ă©chantillons sanguins de cerfs de Virginie prĂ©levĂ©s de janvier Ă  mars 2021 ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s dans le cadre normal de la surveillance des maladies de la faune dans l'Illinois, du Michigan, de l'État de New York et de Pennsylvanie : 40 % d'entre eux contenaient des anticorps anti-SRAS-CoV-2 (rĂ©sultat publiĂ© en prĂ©impression en juillet 2021)[6]. Il fallait encore vĂ©rifier que ces anticorps ne provenaient pas d’infections par d’autres coronavirus chez les cerfs[6].
L'effort d'échantillonnage a donc été amplifié, et étendu à une grande partie de l'Amérique du Nord.

À partir de dĂ©cembre 2020, les tests PCR ont commencĂ© Ă  ĂȘtre positifs (ex. : en 2021, dans l’Ohio, 129 cerfs Ă©taient positifs pour l'ARN viral du SRAS-CoV-2 sur 360 animaux Ă©chantillonnĂ©s entre janvier et mars 2021)[6]. En Iowa 33 % de 283 ganglions lymphatiques rĂ©tropharyngĂ©s de cerfs Ă©chantillonnĂ©s entre avril 2020 et janvier 2021 Ă©taient Ă©galement positifs pour le SRAS-CoV-2 (surtout en novembre-dĂ©cembre 2020, pĂ©riode coĂŻncidant avec celle d'un pic Ă©pidĂ©miologique humain[8]. Dans l’Ohio, plus de 50% des gĂ©nomes viraux sĂ©quencĂ©s chez le cerf de Virginie Ă©taient les mĂȘmes que ceux trouvĂ©s chez les humains malades de la COVID-19 dans cet État.
Le virus « humain » semble s’ĂȘtre propagĂ© chez les cerfs Ă  au moins six reprises, et les mutations observĂ©es chez les cerfs montrent que l'infection se propageait rapidement entre cerfs[6] - [14].

Des cerfs infectĂ©s ont ensuite Ă©tĂ© trouvĂ©s dans 24 des 30 États amĂ©ricains oĂč un Ă©chantillonnage a Ă©tĂ© signalĂ©, mais aussi au QuĂ©bec[15], en Ontario[16], au Saskatchewan, dans le Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique, bien que les taux de sĂ©ropositivitĂ© au Canada aient Ă©tĂ© plus faible, Ă  1-6 %. Fin dĂ©cembre 2021, des chercheurs dĂ©couvrent que le variant hautement transmissible d'Omicron a contaminĂ© des cerfs de Virginie vivant Ă  Staten Island (l'un des cinq arrondissements de la ville de New York)[10]. En Ontario, dĂšs novembre-dĂ©cembre 2021, dans un travail publiĂ© en prĂ©impression de fĂ©vrier 2021 des chercheurs dĂ©celaient et signalaient des signes d'Ă©volution Ă  long terme du virus chez le cerf de Virginie[16].

Sex-ratio

Les mùles sont plus touchés par le virus que les femelles, comme c'est le cas avec l'encéphalopathie des cervidés et de la tuberculose, probablement car les mùles ont un domaine vital plus grand, se déplacent plus, et ont plus de contacts avec d'autres cerfs lors de la saison de reproduction (automne-hiver). Une autre raison est la dynamique propre aux groupes sociaux de cerfs célibataires mùles[17], qui forment des groupes lùches de deux à six individus se touchant et se lÚchant souvent, alors que les cerfs matriarcaux vivent avec leur harde de femelles et leurs faons[6].

Proximité avec l'Homme

Le Cerf de Virginie approche souvent l'Homme ; il est aussi Ă©levĂ© pour sa viande, et des lieux de rĂ©habilitation accueillent des faons orphelins. Les cerfs captifs ont souvent des contacts avec l’Homme et parfois avec des cerfs sauvages, ils peuvent aussi s’enfuir ou ĂȘtre relĂąchĂ©s dans la nature, mais selon Vanessa Hale « il n'y a probablement pas assez de contacts directs dans aucun de ces scĂ©narios pour expliquer les centaines de cas dĂ©tectĂ©s jusqu'Ă  prĂ©sent, sans parler des innombrables autres qui n'ont tout simplement pas Ă©tĂ© enregistrĂ©s »[14].

Des cerfs pourraient s’infecter en enfonçant leur museau dans des masques jetĂ©s ou en mangeant des vĂ©gĂ©taux contaminĂ©s et/ou en buvant de l’eau contaminĂ© par l’Homme.

RĂŽle de l'Ă©grainage et de la chasse ?

On a aussi constaté, « notamment, aprÚs le pic de cas humains de novembre 2020 dans l'Iowa » que les infections de cerfs par le SRAS-CoV-2 ont coïncidé « avec le début de l'hiver et le pic de la saison de chasse au cerf »[18].

L'agrainage apportĂ© par les chasseurs qui nourrissent et appĂątent ainsi les cerfs, pourrait ĂȘtre l'une sources humaines de virus, et il favorise le regroupement d'animaux normalement Ă©parpillĂ©s[14] (situation connue pour ĂȘtre propice Ă  la contagion inter-individus)[8].

Ainsi, lors de la deuxiÚme semaine de janvier 2021, en fin de saison de chasse réguliÚre, les cinq échantillons de RPLN de cerfs récoltés étaient tous positifs pour l'ARN du SRAS-CoV-2[8].

Et durant les 7 derniĂšres semaines (du 23 novembre 2020 Ă  la fin de la saison de chasse le 10 janvier 2021), 80 des 97 Ă©chantillons de RPLN de cerfs de tout l'État (82,5 %) Ă©taient positifs pour le SRAS-CoV- 2 ARN[8].

Un nombre Ă©levĂ© de copies d'ARN viral a souvent Ă©tĂ© retrouvĂ© dans les Ă©chantillons de ganglions de cerfs (allant de 2,7 copies Ă  2,3 × 106 copies par millilitre), suggĂ©rant que de nombreux cerfs avaient probablement une charge virale Ă©levĂ©e[8].

Vecteurs de contagion ?

On sait que le virus infectieux est prĂ©sent dans les excrĂ©ments des animaux infectĂ©s (homme y compris) et qu'il a aussi une certaine capacitĂ© persistance dans l'eau (au moins une semaine quand la charge virale est importante)[19], et que les eaux usĂ©es contiennent souvent de l'ARN viral mais on n’y a pas trouvĂ© le virus lui-mĂȘme et on trouve des cerfs contaminĂ©s loin des lieux habitĂ©s[20]. Enfin, le vison d'AmĂ©rique et/ou peut-ĂȘtre le chat sauvage pourraient aussi ĂȘtre des intermĂ©diaires[6]. Ces modes d’infection peuvent co-exister[6], faisant craindre que le cerf puisse devenir un rĂ©servoir du SRAS-CoV-2 et une source possible d'Ă©pidĂ©mies rĂ©currentes chez d'autres animaux (humains y compris), tout comme le chameau est devenu un rĂ©servoir naturel du coronavirus MERS-CoV-2. Dans ce, le SRAS-CoV-2 pourrait muter et se recombiner avec d'autres coronavirus dangereux pour d'autres animaux partageant des pĂąturages avec des cerfs (vaches, moutons, chĂšvres...)[6].

Mobilité du Cerf de Virginie

Le cerf de Virginie vit sur quelques kilomĂštres carrĂ©s presque toute l’annĂ©e, mais au moment de la reproduction (octobre - fĂ©vrier), ils se dĂ©placent plus (de quelques dizaines de km Ă  une centaine de 100 kilomĂštres parfois. Quand il y a beaucoup de neige plusieurs groupes peuvent cohabiter dans des zones mieux protĂ©gĂ©es en ForĂȘt (autre occasion de contagions inter-individus et inter-groupes)[6].

Origine humaine des infections de cerfs ?

DĂ©but 2021, les parents viraux les plus proches des virus infectant les cerfs de Virginie Ă©taient ceux trouvĂ©s chez de personnes du Michigan prĂšs d'un an plus tĂŽt ; le virus circule donc depuis de mois chez les cerfs, et note la virologue canadienne Mubareka, et comme ceci a pu ĂȘtre dĂ©montrĂ© avec un Ă©chantillonnage trĂšs clairsemĂ©, il semble que d'autres choses se passent dans la faune sauvage. Ainsi, une prĂ©impression de fĂ©vrier 2021 fait Ă©tat de variants Alpha et Delta du SARS-CoV-2 trouvĂ©s chez des cerfs en Pennsylvanie en novembre 2021[21].

Les gĂ©nomes Alpha y Ă©taient distincts de ceux trouvĂ©s chez l'homme et ont Ă©tĂ© trouvĂ©s des mois aprĂšs que Delta soit devenu prĂ©dominant chez l'Homme, Ă©voquant une Ă©volution indĂ©pendante du variant Alpha au sein de la population de cervidĂ©s. On soupçonne aussi que dans un cas au moins, c'est le cerf qui a pu infecter un humain et non l'inverse (sans le sud-ouest de l’Ontario)[6].

Si ce phĂ©nomĂšne est courant, le virus pourrait ne pas s'estomper, mais continuer Ă  longtemps circuler tout en Ă©voluant[6]. En mars 2021, l'USDA a Ă©tĂ© mission (avec 300 millions de dollars de subvention) pour enquĂȘter sur les animaux sensibles au SRAS-CoV-2, dont en Ă©chantillonnant des cerfs durant la saison de chasse 2022-2023 dans au moins 27 États[6]. Et des inoculations expĂ©rimentales doivent montrer si les variants telles que Omicron et Delta se comportent diffĂ©remment chez le cerf de Virginie, et quels autres animaux sauvages elles peuvent infecter (dont cerf mulet et wapiti, deux autres cervidĂ©s)[6].

Sous-espĂšces

Au sein d'une vaste métapopulation nord-américaine, on peut distinguer 38 sous-espÚces de l'odocoileus virginianus.

  • Odocoileus virginianus acapulcensis
  • Odocoileus virginianus borealis
  • Odocoileus virginianus cariacou
  • Odocoileus virginianus carminis
  • Odocoileus virginianus chiriquensis
  • Odocoileus virginianus clavium — Cerf des Keys
  • Odocoileus virginianus couesi
  • Odocoileus virginianus curassavicus
  • Odocoileus virginianus dacotensis
  • Odocoileus virginianus goudotii
  • Odocoileus virginianus gymnotis
  • Odocoileus virginianus hiltonensis
  • Odocoileus virginianus leucurus — Cerf Ă  queue blanche de Colombie
  • Odocoileus virginianus macrourus
  • Odocoileus virginianus mcilhennyi
  • Odocoileus virginianus margaritae
  • Odocoileus virginianus mexicanus
  • Odocoileus virginianus miquihuanensis
  • Odocoileus virginianus nelsoni
  • Odocoileus virginianus nemoralis
  • Odocoileus virginianus nigribarbus
  • Odocoileus virginianus oaxacensis
  • Odocoileus virginianus ochrourus
  • Odocoileus virginianus osceola
  • Odocoileus virginianus peruvianus
  • Odocoileus virginianus rothschildi
  • Odocoileus virginianus seminolus
  • Odocoileus virginianus sinaloe
  • Odocoileus virginianus taurinsulae
  • Odocoileus virginianus texanus
  • Odocoileus virginianus thomasi
  • Odocoileus virginianus toltecus
  • Odocoileus virginianus tropicalis
  • Odocoileus virginianus ustus
  • Odocoileus virginianus venatorius
  • Odocoileus virginianus veraecrucis
  • Odocoileus virginianus virginianus
  • Odocoileus virginianus yucatanensis

Systématique

Nomenclature et Ă©tymologie

Le cerf de Virginie possĂšde plusieurs noms vernaculaires, soit chevreuil, chevreuil de Virginie et cariacou[22]. Le terme « chevreuil » pour dĂ©signer le cerf de Virginie est attestĂ© depuis 1613 par Samuel de Champlain. À cause de la confusion que cela porte avec le chevreuil (Capreolus capreolus), le langage de spĂ©cialitĂ© (nomenclature zoologique) lui prĂ©fĂšre « cerf de Virginie ». Le terme chevreuil est cependant grandement gĂ©nĂ©ralisĂ© dans toutes les variĂ©tĂ©s du français en AmĂ©rique du Nord. Il est aussi couramment utilisĂ© en littĂ©rature quĂ©bĂ©coise et canadienne française depuis l'Ă©poque de la Nouvelle-France. Certains considĂšrent que « chevreuil » devrait ĂȘtre utilisĂ© comme gĂ©nĂ©rique français pour dĂ©signer le genre Odocoileus et d'utiliser « chevreuil de Virginie » comme terme spĂ©cialisĂ© pour dĂ©signer l'espĂšce, ce qui aurait pour avantage de concilier l'usage courant avec l'usage spĂ©cialisĂ©[2].

Bien que dans plusieurs ouvrages, le terme cariacou est désigné comme étant un synonyme de cerf de virginie, cariacou ne désigne que quelques sous-espÚces vivant en Amérique du Sud, particuliÚrement Odocoileus virginianus cariacou[2].

Selon l'Office quĂ©bĂ©cois de la langue française, le terme chevreuil est prĂ©fĂ©rable Ă  cerf pour ce qui est de la restauration, puisque celui-ci est un terme gĂ©nĂ©rique et peut donc prĂȘter Ă  confusion. Notamment avec le Wapiti aussi appelĂ© « cerf du Canada ». Dans ce contexte nord-amĂ©ricain, il est prĂ©fĂ©rable d'utiliser chevreuil, qui est sans Ă©quivoque et utilisĂ© couramment[2].

Notes et références

  1. « Poster faune de Guyane - mammifÚres intégralement protégés » [PDF], sur oncfs.gouv.fr, Office national de la chasse et de la faune sauvage (consulté le ).
  2. « Cerf de Virginie », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française
  3. Labadie, R. (2010). Étude et prĂ©vention des accidents de la route impliquant le cerf de Virginie dans l'ouest-de-la-MontĂ©rĂ©gie. Library and Archives Canada= BibliothĂšque et Archives Canada, Ottawa
  4. De Bellefeuille, S. et M. Poulin (2004) Mesures de mitigation visant à réduire le nombre de collisions routiÚres avec les cervidés. MinistÚre des Transports, Québec, 117 p.
  5. Anthony P. Clevenger et Nigel Waltho, « Factors Influencing the Effectiveness of Wildlife Underpasses in Banff National Park, Alberta, Canada », Conservation Biology, vol. 14, no 1,‎ , p. 47–56 (ISSN 0888-8892 et 1523-1739, DOI 10.1046/j.1523-1739.2000.00099-085.x, lire en ligne, consultĂ© le )
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  18. Figure 1 : Courbe épidémique montrant les cas hebdomadaires de SARS-CoV-2 (pour 100 000) chez l'homme et la variation mensuelle de la positivité du SARS-CoV-2 chez les cerfs de Virginie dans l'Iowa. Le diagramme figure notamment Le moment du premier échantillon positif identifié chez le cerf de Virginie le 28 septembre 2020 et le début et la fin de la saison de chasse au cerf de Virginie le 19 septembre 2020 et le 10 janvier 2021, respectivement pour le cerf et le Cerf de Virginie
  19. Aaron Bivins, Justin Greaves, Robert Fischer et Kwe Claude Yinda, « Persistence of SARS-CoV-2 in Water and Wastewater », Environmental Science & Technology Letters, vol. 7, no 12,‎ , p. 937–942 (ISSN 2328-8930 et 2328-8930, DOI 10.1021/acs.estlett.0c00730, lire en ligne, consultĂ© le )
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