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Rhinite

« Rhinite » ou « coryza » sont les termes médicaux décrivant l'irritation et l'inflammation (aiguë ou chronique) des muqueuses de la cavité nasale.

Rhinite
Présentation
Type
Maladie infectieuse, classe de maladie (d), symptôme ou signe médical (d)

Les rhinites peuvent être allergiques ou non. Lorsqu'elles sont chroniques, elles affectent fortement la qualité de vie des personnes qui en sont victimes, au point que l'OMS a publié en 2001 une nouvelle classification de la maladie.

La rhinite est souvent accompagnée d'autres troubles tels que l'asthme et/ou la sinusite et c'est une cause d'insomnie et de fatigue. Cinquante pour cent (50 %) des patients souffrant de rhinite présentent une hyperréactivité bronchique non spécifique, et donc un risque accru d'asthme.

Inversement, les asthmatiques ont presque tous une rhinite (plus ou moins aiguë) associée aux crises d'asthme[1] - [2] - [3] - [4].

Une Ă©tude[5] Ă©pidĂ©miologique fondĂ©e sur 6 500 adultes suivis durant plus de 9 ans a montrĂ© que la rhinite (allergique ou non) Ă©tait par ailleurs un facteur prĂ©dictif de l'asthme :

  • une rhinite allergique prĂ©juge d'un risque 3,5 fois plus important de dĂ©velopper un asthme ;
  • une personne affectĂ©e d'une rhinite non allergique a 3 fois plus de risque de devenir asthmatique.

SymptĂ´mes

Les symptĂ´mes en sont :

Rhinite allergique

La rhinite allergique est l'un des symptĂ´mes allergiques les plus communs, et de plus en plus frĂ©quent. Elle est due Ă  une rĂ©action immunologique forte, induite par une substance allergène inhalĂ©e avec l'air (20 000 litres d'air passent quotidiennement par les narines et fosses nasales.)

Elle peut être classée comme :

  • saisonnière. Elle est alors provoquĂ©e par des agents extĂ©rieurs tels que le pollen (rhume des foins) ou des substances ou particules sĂ©crĂ©tĂ©es ou perdues par des espèces vĂ©gĂ©tales, fongiques ou animales (poils de chenille processionnaire par exemple) ;
  • chronique. Elle est par exemple provoquĂ©e par l'exposition de personnes allergiques Ă  des allergènes provenant d'acariens ou de moisissures prĂ©sents dans l'habitat, ou d'Ă©manations industrielles, de l'incinĂ©ration ou du brĂ»lage ou encore de la circulation automobile (voir ci-dessous), etc. ;
  • aiguĂ« et momentanĂ©e, via l'inhalation de diffĂ©rents types d'Ă©manations, substances odorantes ou dĂ©sodorisants, fumĂ©e de tabac, ou bien d'autres polluants ;
  • professionnelle (reconnue ou non comme maladie professionnelle, selon les cas) ;
  • associĂ©e Ă  un âge de la vie (selon certaines Ă©tudes) ; exemple : rhinite de l'enfant, rhinite de l'adolescent[6], dont la prĂ©valence est en France plus importante « chez les filles et les adolescents rĂ©sidant dans les centres du Sud et de l'Ouest » du pays[6] selon l'enquĂŞte « ISAAC » ayant portĂ© sur « 18 555 adolescents de 10 Ă  17 ans issus de la population gĂ©nĂ©rale de cinq zones contrastĂ©es de la France mĂ©tropolitaine »[6].

Rhinites, interactions entre la pollution de l'air et l'exposition au pollen

Deux types d'interactions sont démontrés : exacerbation allergique, et certains pollens rendu plus allergènes par certains polluants. Les polluant les plus étudiés à ce sujet sont l'ozone troposphérique, les oxydes d'azote et les microparticules (PM 2,5 notamment).

Selon une Ă©tude faite en Europe du nord en 2017 et 2018 sur 3 323 individus gĂ©olocalisĂ©s, la saison polliniques et les interactions entre polluants atmosphĂ©riques et l'exposition au pollen sont des facteurs qui interagissent, mais diffĂ©remment selon le type de pollen considĂ©rĂ©. Ainsi, les symptĂ´mes de rhinite ont augmentĂ© de 25 % pour une augmentation de l'intervalle interquartile des niveaux d'ozone pendant la saison des pollens de graminĂ©es, de mĂŞme pour l'exposition aux PM 2,5, les polluants semblant exacerber l'effet allergène de certains pollens aĂ©rotransportĂ©s lors de leur saison pollinique, mais ceci n'Ă©tait vrai que pour les pollens de graminĂ©es ; un tel effet n'a pas Ă©tĂ© observĂ© lors de la saison pollinique du bouleau (et pour rappel, les bouleaux sont nombreux en Europe du nord).

Rhinites allergiques et circulation automobile

En 2008 l'autoritĂ© sanitaire de la rĂ©gion de Rome, a conclu que l'exposition chronique aux retombĂ©es de la circulation automobile favorise les rhinites chez l'adulte (Ă©tude faite Ă  partir de 9 488 adultes de 25 Ă  59 ans habitant près d'une zone de trafic intense Ă  Rome en Italie, et en prenant en compte d'autres facteurs de risque liĂ©s Ă  l'Ă©ducation, la profession, l'habitat, le tabagisme actif ou passif et l'intensitĂ© du trafic). La proximitĂ© de l'habitation avec un axe routier important augmente le risque de dĂ©claration de difficultĂ©s respiratoires (397 personnes se sont plaintes de bronchites chroniques, 472 d'asthme et 1 227 de rhinite). La prĂ©valence de l'asthme a pu ĂŞtre corrĂ©lĂ©e avec l'auto-signalement de la proximitĂ© d'une zone de fort trafic et les rhinites Ă©taient fortement corrĂ©lĂ©es aux indicateurs de trafic, surtout chez les non-fumeurs. Dans ce cas, une bronchite chronique Ă©tait signalĂ©e pour 4 % des habitants Ă©tudiĂ©s, alors que 5 % Ă©taient victimes d'asthme et 13 % (soit 1 227 personnes) de rhinite[7].

Rhinite non allergique

Une rhinite aiguë non allergique peut être induite :

  • par une infection (bactĂ©rienne ou plus souvent virale) ; dans ce dernier cas, une rhinite aiguĂ« virale peut entraĂ®ner une perte d'odorat (35 % des cas de dysosmies) quand un mucus surabondant recouvre l'Ă©pithĂ©lium olfactif au point d'empĂŞcher la reconnaissance des odeurs par le cerveau[8]) ;
  • par des dĂ©fauts structurels des conduits nasaux : parois dĂ©placĂ©es, polypose nasosinusienne obstructive (conduit nasal plus ou moins obturĂ© par des polypes) ;
  • par des modifications hormonales pathologiques ou liĂ©e Ă  la grossesse (« rhinite de grossesse » ou « rhinite gravidique » survenant chez environ 30 % des femmes enceintes, avec sensation de « nez bouchĂ© ») ; celle-ci survient en gĂ©nĂ©ral après le premier trimestre et s'aggrave pendant le troisième trimestre et disparaĂ®t le plus souvent deux semaines après l'accouchement ;
  • par abus de certains mĂ©dicaments (dĂ©congestionnant nasal, aspirine, certains antihypertenseurs, mĂ©dicaments des troubles de l'Ă©rection)[9], elle sera appelĂ©e dans ce cas-lĂ  privinisme ou rhinitis medicamentosa.

Rhinite atrophique

C'est une maladie dégénérative et inflammatoire des cavités nasales et des sinus, caractérisée par la dégénérescence du tissu et du cartilage nasal, des cavités nasales évasées et un dysfonctionnement total de la muqueuse nasale restante. Elle est souvent accompagnée d'odeurs fétides (cacosmie), de saignements de nez et de croûtes[10].

Rhinite atrophique secondaire

Aussi appelée « Syndrome du Nez Vide » (SNV) ou Empty nose syndrome (ENS) pour les anglophones, elle résulte de l'ablation chirurgicale ou d'une détérioration d'une quantité excessive de cornet nasal.

Diverses interventions endonasales peuvent entrainer le syndrome du nez vide : turbinectomie, turbinoplastie, mais aussi la cautérisation[11].

Rhinite positionnelle à bascule ou bilatérale

La rhinite positionnelle[12] est une rhinite qui dĂ©pend de la position du corps. Elle apparait en position couchĂ©e. Elle est soit bilatĂ©rale (les deux narines se bouchent) soit Ă  bascule (une seule narine se bouche)[13]. Le facteur positionnel dans le dĂ©clenchement ou l’entretien de l’obstruction est l’élĂ©ment dĂ©terminant pour le diagnostic[14]. Une rhinorrhĂ©e postĂ©rieure est frĂ©quente avec la rhinite positionnelle[14]. La rhinite positionnelle entraine  une  modification de la permĂ©abilitĂ© nasale liĂ©e Ă  des phĂ©nomènes posturaux (essentiellement le dĂ©cubitus)[15]. L’endoscopie nasale permet de retrouver en dĂ©cubitus une congestion globale ou localisĂ©e des cornets infĂ©rieurs presque toujours rĂ©versible après pulvĂ©risation de produits vasoconstricteurs[15] - [16]. Les examens complĂ©mentaires sont en gĂ©nĂ©ral inutiles[15]. Les vasoconstricteurs, utilisĂ©s pour le diagnostic, ne peuvent pas ĂŞtre continuĂ©s Ă  long terme[15]. Les opĂ©rations visant Ă  rĂ©tablir la permĂ©abilitĂ© nasale sont Ă  envisager le plus souvent au niveau turbinal (cautĂ©risation, radiofrĂ©quence, turbinoplastie, turbinectomie) ou septal en cas de dĂ©viation[15]. Bien qu'il n’y ait pas d’étude Ă©valuant l'efficacitĂ© dans cette pathologie des opĂ©rations suivantes : cautĂ©risation, radiofrĂ©quence, turbinoplastie, turbinectomie, opĂ©ration au niveau septal[15].

Types

Les principaux types de rhinite possèdent un code CIM-10 :

Traitements et adaptation

Afin de continuer à pratiquer des sports comme le jogging et ménager leur vitalité et bonne santé, des sportifs sujets à la rhinite utilisent un écarteur nasal[17]

Notes et références

  1. (en) Greiner A. Allergic Rhinitis : Impact of the Disease and Considerations for Management. The Medical Clinics of North America 2006. Volume 90, Issue 1, Pages 17 - 38
  2. (en) Prenner B, Schenkel E et al. Allergic Rhinitis: Treatment Based on Patient Profiles. Am. J. Med.. 2006. pages 119, 230-237
  3. (en) Bousquet et al. Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) 2008 Update. (in collaboration with the World Health Organization GA²LEN and AllerGen). Allergy 2008;63 (Suppl. 86), pages 8-160
  4. Demoly P.; Trébuchon F.; Ott M. Du nouveau contre les allergies. Top Santé. Avril 2007.n°199. pages 83-96
  5. Rhinitis and onset of asthma : a longitudinal population-based study, étude conduite par le laboratoire d'épidémiologie des maladies respiratoires de l'Unité Inserm 700, dirigée par Mahmoud Zureik, publiée en 2008 dans la revue The Lancet du 20 septembre 2008
  6. Annesi-Maesano, I., & Oryszczyn, M. P. (1998) La rhinite de l'adolescent Résultats de l'enquête ISAAC Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, 38(4), 283-289.
  7. (en) G. Cesaroni et al. « Comparison between various indices of exposure to traffic-related air pollution and their impact on respiratory health in adults » Occupational and environmental medicine octobre 2008, 9 pages
  8. IFCNS Institut français de chirurgie du nez et des sinus
  9. Institut français de chirurgie du nez et des sinus (voir § b : Rhinites exogènes
  10. « Narines », sur https://www.passeportsante.net/, (consulté le )
  11. « FFAAIR | Syndrome du Nez Vide (SNV) », sur www.ffaair.org (consulté le )
  12. « Accueil », sur ORL Toulouse (consulté le )
  13. « PRISE EN CHARGE DES RHINITES CHRONIQUES », sur orlfrance (consulté le )
  14. « “PRISE EN CHARGE DES RHINITES CHRONIQUES” », sur orlfrance.org
  15. PROMOTEUR : SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORL, « Recommandation pour la pratique clinique “ Prise en charge des rhinites chroniques ” », sur rforl.com,  : « Il n’y a pas d’étude spĂ©cifique Ă©valuant ces diffĂ©rentes mĂ©thodes dans cette pathologie. »
  16. « pathologie rhinosinusienne infectieuse non spécifique », sur dspace.univ-tlemcen.dz
  17. "Le jogging pour mon bien-être Vitalité et santé - Perte de poids - Un cœur plus fort", par Michel Delore, chez l'Éditeur Amphora en 2009

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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