AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Avant le présent

La locution « avant le prĂ©sent Â»[1] - [2], en abrĂ©gĂ© AP[1] - [2], ou parfois « avant aujourd'hui Â» (AA), Ă©quivalent de l'anglais before present (BP), est utilisĂ©e en prĂ©histoire, en palĂ©ontologie, en gĂ©ologie[1] et en climatologie[2], pour dĂ©signer les Ăąges exprimĂ©s en nombre d'annĂ©es comptĂ©es vers le passĂ© Ă  partir du prĂ©sent, lequel peut-ĂȘtre selon le cas l'annĂ©e 1950[1], l'annĂ©e 2000 ou l'annĂ©e courante.

MĂ©thodes de datation

Les méthodes de datation absolue sont aujourd'hui nombreuses, comme la datation par le carbone 14[Note 1], la thermoluminescence, la datation par l'uranium-thorium, etc.. Elles sont adaptées à des tranches de temps variables d'une méthode à l'autre.

Principales méthodes de datation actuelles :

Pour la plupart des mĂ©thodes, les datations brutes obtenues demandent des corrections encore appelĂ©es calibrage (dont chacune dĂ©pend de la mĂ©thode employĂ©e). Lorsque la date a Ă©tĂ© calibrĂ©e, on a souvent la mention calAP ou calBP (dans les articles de recherche) ainsi que la mention de la mĂ©thode ou du logiciel de calibrage, ainsi que l'intervalle de confiance (en % ou en σ).

PĂ©riode d'application

En PrĂ©histoire, les datations avant le prĂ©sent s'appliquent Ă  l'ensemble du PalĂ©olithique. À partir du MĂ©solithique, et a fortiori au NĂ©olithique, on passe gĂ©nĂ©ralement en dates av. J.-C. Toutefois, au-delĂ  du PlĂ©istocĂšne supĂ©rieur, soit environ 129 000 ans, la mention AP est gĂ©nĂ©ralement sous-entendue : la diffĂ©rence de quelque 2 000 ans entre un Ăąge AP et un Ăąge avant J.-C. n'est en effet plus significative par rapport aux marges d'erreurs obtenues pour les pĂ©riodes en question.

Datation par le carbone 14

Calibration de la datation au carbone 14.

Dans le cas d'une datation par le carbone 14, le présent est fixé conventionnellement à l'année 1950. Cette date a été fixée arbitrairement comme année de référence parce qu'elle correspond aux premiers essais de datation par le carbone 14. Elle est également légÚrement postérieure aux premiers essais nucléaires, qui ont perturbé la répartition d'isotopes utilisés en datation radiométrique[1] - [3] - [4].

Quelle que soit la période considérée, il est nécessaire de corriger les imprécisions des datations obtenues par la datation par le carbone 14, de les étalonner.

Les rĂ©sultats bruts des datations par le carbone 14 ne tiennent pas compte des fluctuations du taux de radiocarbone dans l'atmosphĂšre au cours du temps. La prise en considĂ©ration des rĂ©sultats obtenus par d'autres mĂ©thodes, telles que la dendrochronologie, a permis d'Ă©tablir des courbes d'Ă©talonnage permettant de corriger les rĂ©sultats bruts et de les transformer en « annĂ©es AP calibrĂ©es » (cal AP). Le terme « cal AP » correspond Ă  des annĂ©es calendaires et peut ĂȘtre alors transcrit en annĂ©es du calendrier grĂ©gorien (av. J.-C. ou ap. J.-C.) par une soustraction de 1950 ans.

Si les datations obtenues par le carbone 14 n'ont pas Ă©tĂ© calibrĂ©es, la correction Ă  effectuer n'est pas linĂ©aire. Il existe diffĂ©rents logiciels accessibles sur Internet pour rĂ©aliser l'opĂ©ration de conversion[5] - [6]. À titre d'exemple, un rĂ©sultat brut de 16 500 Â± 300 ans AP se situe d'aprĂšs le logiciel CalPal-Online[6] Ă  un Ăąge compris Ă  68 % de probabilitĂ© dans l'intervalle 19 348–20 201 ans cal AP, ce qui reprĂ©sente un Ă©cart trĂšs significatif.

Autres méthodes de datation

Les autres méthodes de datation, qui sont généralement plus récentes que la datation par le carbone 14, ne retiennent pas nécessairement l'année 1950 comme date de référence.

Autres cas

Les nouvelles subdivisions de l'HolocĂšne retiennent par exemple l'annĂ©e 2000 comme date conventionnelle du prĂ©sent : le dĂ©but du Greenlandien est fixĂ© Ă  11 700 ans AP, c'est-Ă -dire en , celui du MĂ©ghalayen Ă  4 250 ans AP, c'est-Ă -dire en [7].

Notes et références

Notes

  1. La datation par le carbone 14 s'applique Ă  partir d'environ 50 000 ans AP, soit de la fin du PalĂ©olithique moyen Ă  aujourd'hui.

Références

  1. Alain Foucault et Jean-François Raoult, Dictionnaire de géologie, Paris, Dunod, coll. « UniverSciences », , 7e éd. (1re éd. Masson, Paris, 1980) (BNF 42257692, lire en ligne), p. 49.
  2. Alain Foucault, Climatologie et palĂ©oclimatologie, Paris, Dunod, coll. « Sciences sup », (1re Ă©d. 2009), XII p. + 308, 24 cm (ISBN 978-2-10-052190-6, OCLC 495417101, BNF 42062179, lire en ligne), p. 144.
  3. (en) R. E. Taylor, « The beginnings of radiocarbon dating in American Antiquity: a historical perspective », American Antiquity: Journal of the Society for American Archaeology, vol. 50, no 2,‎ , p. 309–325 (DOI 10.2307/280489).
  4. (en) Dena Dincauz, Environmental Archaeology : Principles and Practice, Cambridge, England, Cambridge University Press, , 587 p. (ISBN 978-0-521-31077-2, présentation en ligne), chap. 6 (« Measuring time with isotopes and magnetism »), p. 110.
  5. (en) « oxcal », c14.arch.ox.ac.uk (consulté le ). Dans la section « Accessing the program », cliquer sur « OxCal online ». Nécessite une inscription (gratuite).
  6. (en) « CalPal », Monrepos-rgzm.de (consulté le ). Cliquer sur le bouton « CalPal-Online » pour accéder au calculateur.
  7. « International chronostratigraphic chart v2018/07 » [PDF], sur stratigraphy.org

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Convertir de AP vers cal AP :

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.