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Mimi Parent

Mimi Parent, née Marie Florence[1] Parent le à Montréal et morte le à Villars-sur-Ollon (Suisse), est une artiste peintre surréaliste française d'origine québécoise.

Mimi Parent
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Villars-sur-Ollon
Nom de naissance
Marie Parent
Nationalité
Activités
Formation
Lieu de travail
Père

Biographie

Mimi Parent est la huitième des neuf enfants de l'architecte Lucien Parent.

Après sa scolarité au couvent des Dames du Sacré-Cœur[2], elle étudie la peinture à l'École des Beaux-Arts de Montréal en 1942 où elle travaille dans l'atelier d'Alfred Pellan[3]. Au sein d'un groupe contestant l'académisme de l'enseignement, elle rencontre Jean Benoît. En 1947, pour cause d'indiscipline, elle et Jean Benoît sont renvoyés de l'école.

En 1948, Mimi Parent vend toutes ses œuvres à la galerie Dominion de Montréal qui organise sa première exposition personnelle. Elle épouse Jean Benoît et tous deux obtiennent une bourse du gouvernement français pour venir étudier à Paris[4].

En février 1948, elle signe, avec quatorze autres artistes québécois, le manifeste Prisme d’Yeux[5]. La même année, elle expose au Salon de l'Art libre organisé au musée d'Art moderne de la ville de Paris. en 1954, en compagnie de son mari, elle représente le Canada pour l'Exposition de la jeune peinture au Palais de Tokyo[1].

En 1959, elle rencontre André Breton, qui l'introduit dans le groupe des surréalistes. Elle participe aux réunions et aux discussions du groupe à Paris, en plus d’aider à l’organisation d’expositions, à la rédaction de la revue surréaliste et à la préparation de tracts. De 1960 à 1969, elle signe quatorze tracts, dont certains qui sont de nature politique. Cet engagement politique et contestataire l’amènera d’ailleurs à prendre part, « malgré l’interdiction du consulat général du Canada à Paris »[6], à des actions et à la création d’affiches dans le cadre des événements entourant Mai 68 en France[6].

Mimi Parent contribue Ă  l'organisation de l' Exposition inteRnatiOnale du SurrĂ©alisme (EROS) prĂ©sentĂ©e du 15 dĂ©cembre 1959 au 15 fĂ©vrier 1960 Ă  Paris, Ă  la Galerie Daniel Cordier. Avec Marcel Duchamp, elle conçoit la maquette qui deviendra l’œuvre apparaissant sur la page couverture du catalogue de l’exposition; c’est une boĂ®te verte intitulĂ©e BoĂ®te Alerte - Missives Lascives dans laquelle des idĂ©es pouvaient ĂŞtre « envoyĂ©es ». C'est le dĂ©but d'une sĂ©rie de boĂ®tes surrĂ©alistes. C’est aussi l’œuvre Masculin/FĂ©minin de Mimi Parent qui est choisie pour illustrer l’affiche de l’exposition.  Elle rĂ©alise Ă©galement La Crypte du fĂ©tichisme, salle dans laquelle se trouve un reliquaire recouvert de fourrure noire contenant des Ĺ“uvres revĂŞtant une symbolique fĂ©tichiste. Ces oeuvres sont rĂ©alisĂ©es pour l'exposition par d’autres artistes surrĂ©alistes, dont Meret Oppeheim, Marcel Duchamp, AndrĂ© Breton, Jean BenoĂ®t, Aube EllĂ©ouĂ«t, Élisa Breton, Micheline Bounoure, Roberto Matta, Adrien Dax et Radovan Ivsic[6].

Jusqu'en 1987, Mimi Parent participe aux principales expositions surréalistes dont :

  • Exposition internationale du surrĂ©alisme Ă  la galerie Daniel Cordier, Ă  Paris, en 1959,
  • Mostra internazionale del Surrealismo Ă  la Galleria Schwarz de Milan, en 1960,
  • L'Écart absolu organisĂ©e par Breton Ă  la galerie de l'Ĺ’il, Ă  Paris, en 1965,
  • A Phalla, Ă  la fondation A. Alvarez Pentadeo de SĂŁo Paolo, en 1967,
  • Exposition internationale du surrĂ©alisme aux musĂ©es de Prague, Brno et Bratislava en TchĂ©coslovaquie, en 1968,
  • La Femme et le surrĂ©alisme au musĂ©e cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, en 1987.

Après la dissolution du groupe surréaliste, en 1969, Mimi Parent continue à participer à des expositions internationales. Elle est d’ailleurs « souvent sollicitée pour participer à des expositions en Allemagne où ses œuvres sont très prisées et à des expositions thématiques regroupant essentiellement des femmes »[6].

Expositions auxquelles Mimi Parent participe après la dissolution du groupe surréaliste[6] :

  • Kunstlerinnen International au MusĂ©e de l’Orangerie de Berlin, en 1976
  • Expositions BoĂ®tes au MusĂ©e d’Art Moderne de la ville de Paris et Maison de la Culture de Rennes, en 1976-77
  • Imagination, Internationale Ausstellung Bildnerischer Poesie au Museum Bohum en Allemagne, en 1978
  • Mimi Parent (première exposition individuelle) Ă  la Galerie AndrĂ©-François Petit de Paris et au Museum Bochum en Allemagne, en 1984
  • 42e Exposition internationale d’art (Biennale de Venise), dans la section Art et Alchimie, au Pavillon Giardini di Castello, en 1986
  • La Femme et le surrĂ©alisme au MusĂ©e Cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, en 1987-88
  • Petits et grands théâtres du marquis de Sade, organisĂ© par Annie Le Brun au Paris Art Centrer, en 1989
  • I Surrealisti au Palazzo Reale de Milan, en 1989
  • Théâtres de l’Imaginaire au MusĂ©e Ingres de Montauban, en 1990
  • AndrĂ© Breton. La beautĂ© convulsive au Centre Georges Pompidou Ă  Paris, en 1991
  • Sauvages des Villes – Sauvages des ĂŽles au Centre d’Art Contemporain de Noyers-sur-Serein, en 1992
  • Femininmasculin. Le sexe de l’art au Centre national d’art et de culture Georges Pompidou Ă  Paris, en 1995-96
  • Mimi Parent. Destinations Inconnues (exposition individuelle) Ă  la Galerie 1900-2000 de Paris, en 1998
  • Surrealism : Two Private Eyes, The Nesuhi Ertegen and Daniel Filipacchi Collections au Guggenheim Museum de New York, en 1999
  • D’après l’Antique au MusĂ©e du Louvre de Paris, en 2001-2001
  • Dreaming with Open Eyes : « The Vera, Silva and Arturo Schwartz collection of Dada and Surrealist Art in the Israel Museum” au MusĂ©e d’Israel, en 2000-2001
  • Surrealism: desire unbound au Tate Modern de Londre, en 2001-2002
  • Mimi Parent – Nanou Viallard Ă  la Galerie Les Yeux fertiles Ă  Paris, en 2003
  • Mimi Parent, Jean Benoit. SurrĂ©alistes (exposition retrospective du couple) au MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, en 2004

Mimi Parent aborde souvent les thèmes de l'érotisme et du fétichisme dans ses oeuvres [5]. En voulant multiplier les passages de l'image plate au volume et inversement, Mimi Parent ne cesse d'introduire dans ses peintures toutes sortes de techniques qui vont de la broderie à l'incrustation en passant par le collage. Ainsi, «ses oeuvres en deux dimensions deviennent progressivement des tableaux-objets, où la troisième dimension occupe une place prépondérante» [6]. Ces «tableaux-objets», comme ils sont surnommés, sont donc composés d'objets trouvés et assemblés dans des boîtes de bois peintes en noir et fermées par l'entremise d'une vitre[6]. Les œuvres de Mimi Parent sont régulièrement publiées dans les revues surréalistes Bief, La Brèche et L'Archibras.

Après sa mort en 2005, ses cendres (ainsi que celles de son mari, mort en 2010), ont été dispersées au château de Lacoste, Vaucluse, ayant appartenu au marquis de Sade.

Ĺ’uvres

  • Autoportrait au chat, 1945, huile sur toile collĂ©e sur carton, 75,4 Ă— 78,7 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec[7] - [8]
  • Nature morte, 1948 ou avant, huile sur carton, 61,3 Ă— 61,3 cm, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec[1] - [9]
  • J'habite au choc, 1949, première version[2]
  • Sans titre, 1951, huile sur toile, 73 Ă— 92 cm, collection particulière[10]
  • J'habite au choc, 1955, deuxième version, huile sur bois, 62 Ă— 87 Ă— 8 cm, collection privĂ©e[11]
  • La Cravate en cheveux, 1959, tableau-objet, collection particulière[12]
  • Masculin-FĂ©minin, 1959[2]
  • BoĂ®te alerte, 1959, carton et papier, 28,0 Ă— 17,9 Ă— 6,4 cm, collection particulière[13]
  • La Crypte du fĂ©tichisme, 1959, assemblage d'une vingtaine d'objets symbolisant le fĂ©tichisme[14]
  • Le Veilleur de nuits, 1959 ou 1960, huile sur toile, 74 Ă— 92 cm, Collection MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec[15]
  • Pour Diane, 1975[2]
  • Le passage du mervillon, 1975, huile sur contreplaquĂ© et matĂ©riaux divers, 52,5 Ă— 65,0 Ă— 7,5 cm, collection privĂ©e[16]
  • Reliquaire pour un crâne surmodelĂ© du Moyen-Sepik, 1976, matĂ©riaux divers, 49,0 Ă— 26,7 Ă— 26,7 cm, collection privĂ©e[17]
  • La Belle cheval, 1982, boĂ®te-relief, 76,5 Ă— 51,9 cm, Galerie François Petit[18]
  • Panthère noire, vers 1983, huile sur contreplaquĂ© et matĂ©riaux divers, 73,7 Ă— 101,5 Ă— 18,5 cm, collection particulière[19]
  • Les très riches heures du marquis de Sade, 1989, huile sur contreplaquĂ© et matĂ©riaux divers, 102,0 Ă— 73,5 Ă— 16,5 cm, collection particulière[20]
  • Espace bleu, 1991, boĂ®te-relief, 63 Ă— 77 cm, collection particulière[21]
  • Adieu vieux monde, 1991, huile sur contreplaquĂ© et matĂ©riaux divers, 86,0 Ă— 94,0 Ă— 17,5 cm[22]
  • Anne, ma sĹ“ur Anne, 1994, huile sur contreplaquĂ© et matĂ©riaux divers, 70,0 Ă— 92,0 Ă— 16,5, collection de l'artiste[23]
  • MaĂ®tresse, 1996, cheveux, cuir, huile et bois, 47,5 Ă— 34,5 Ă— 5,7 cm, collection particulière[24]

Bibliographie

  • Adam Biro et RenĂ© Passeron, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral du surrĂ©alisme et de ses environs, Fribourg-Paris, Office du Livre et Presses universitaires de France, , p.318 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • AndrĂ© Breton, « Mimi Parent Â» (1960), dans Le SurrĂ©alisme et la peinture, Paris, Gallimard, 1965, p. 390 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surrĂ©alistes, Paris, Jean-Michel Place, , p228-234 avec une photographie de l'artiste rĂ©alisĂ©e en 1977 par Marion Kalter.
  • Annie Le Brun, « Nostalgiques tableaux de proie Â», prĂ©face pour l'exposition de Mimi Parent, Galerie AndrĂ©-François Petit, mai-, dans Ă€ distance, Paris, Jean-Jacques Pauvert aux Ă©ditions Carrère, 1984, p. 238-242.
  • Annie Le Brun, « C'est tout simple », dans Un espace inobjectif. Entre les mots et les images, Paris, Gallimard, coll. « Art et Artistes », 2019, p. 139-142.
  • Danielle Lord, Mimi Parent, Jean BenoĂ®t : surrĂ©alistes, MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec, (ISBN 2-551-22443-8 et 978-2-551-22443-2, OCLC 56011903, lire en ligne).

Références

  1. Trépanier, Esther, 1951- et Musée national des beaux-arts du Québec., Femmes artistes du XXe siècle au Québec : œuvres du Musée national des beaux-arts du Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, (ISBN 978-2-551-19857-3 et 2551198577, OCLC 657061520, lire en ligne), p. 100,248
  2. Biro et Passeron 1982.
  3. Comité de rédaction, Anne-Marie Bouchard ; auteurs, Kasia Basta ... et [al.], Croire, devenir, ressentir, imaginer, revendiquer : 350 ans de pratiques artistiques au Québec, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, , p. 58
  4. Colvile 1999.
  5. Paquerette Villeneuve et Jean-Pierre Le Grand, « Mimi Parent, Jean Benoît : surréalistes intransigeants », Vie des arts, vol. 49, no 195,‎ , p. 84–89 (ISSN 0042-5435 et 1923-3183, lire en ligne, consulté le ).
  6. Lord 2004.
  7. Reproduction dans E. Trépanier, op. cit.
  8. « Autoportrait au chat | Collections Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  9. « Nature morte | Collections Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  10. Reproduction dans Lord 2004, p. 72.
  11. Reproduction dans Lord 2004, p. 73.
  12. Reproduction dans Colvile 1999, p. 233.
  13. Reproduction dans Lord 2004, p. 19.
  14. Reproduction dans Lord 2004, p. 18.
  15. « Mimi Parent | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  16. Reproduction dans Lord 2004, p. 82.
  17. Reproduction dans Lord 2004, p. 83.
  18. Reproduction dans Colvile 1999, p. 230.
  19. Reproduction dans Lord 2004, p. 88.
  20. Reproduction dans Lord 2004, p. 90.
  21. Colvile 1999, p. 231.
  22. Reproduction dans Lord 2004, p. 91.
  23. Reproduction dans Lord 2004, p. 98.
  24. Reproduction dans Lord 2004, p. 99.

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