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Benjamin PĂ©ret

Benjamin Péret, né le à Rezé (Loire-Atlantique) et mort le à Paris, est un écrivain et poète surréaliste, usant également des pseudonymes de Satyremont, Peralda et Peralta[1].

Benjamin PĂ©ret
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Victor Maurice Paul Benjamin PĂ©ret
Surnom
Satyremont, Peralda, Peralta
Nationalité
Activité
Langue d'Ă©criture
Autres informations
Parti politique
Mouvement
Genre artistique

Biographie

Premières années

Au cours de la Première Guerre mondiale, sa mère le fait engager comme infirmier.

En 1920, elle rend visite à André Breton, pour lui acheter le dernier numéro de la revue Littérature et lui recommander une « personne » qui doit bientôt venir à Paris, s'y fixer et « qui voudrait se lancer dans la littérature ». Quelques jours plus tard, Benjamin Péret arrive[2].

En 1921, il participe au procès contre Maurice Barrès, organisé par les dadaïstes parisiens. Il y apparaît dans le rôle du « soldat inconnu ».

En 1928, Benjamin Péret écrit un ouvrage au titre basé sur une contrepèterie : Les Rouilles encagées. Le livre est saisi et interdit jusqu'en 1954 où l'éditeur Éric Losfeld publie, à tirage limité à cent exemplaires, une édition illustrée par des dessins d’Yves Tanguy. Une nouvelle édition publiée en 1970 sera de nouveau interdite jusqu'en 1975.

En 1929, il publie avec Louis Aragon un petit ouvrage parodique obscène intitulé 1929, avec des photos de Kiki de Montparnasse par Man Ray. Extrait : « Je suis fouteur voilà ma gloire / Mon espérance est dans ma main / Je suis le plus grand fouteur de l'Histoire / Je décharge sur ton chien. »[3]

Brésil

En 1928, il épouse la cantatrice brésilienne Elsie Houston et fait la connaissance de Mario Pedrosa, son beau-frère, qui vient de souscrire aux thèses de Léon Trotski. Au Brésil, où il séjourne de 1929 à 1931, il s’invente une sorte de nouvelle vie qui fait de lui simultanément : un opposant de gauche, un poète reporter curieux des rituels de la macumba et du candomblé, un correcteur, un père de famille (son fils, Geyser, naît le ) et un prisonnier politique. Péret est finalement expulsé comme « agitateur communiste » par le gouvernement de Getúlio Vargas. Revenu en France, il devient membre de l'Union communiste.

Espagne

En 1936, peu après le début de la guerre civile, Benjamin Péret part en Espagne et rejoint les combattants du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste)[4]. Déçu par les dissensions internes de l'extrême gauche antistalinienne, Péret dirige une unité d'anarchistes de la colonne Durutti qui combat sur le front de Teruel[5]. À Barcelone, il rencontre la peintre Remedios Varo qu'il épousera en 1946.

Premier retour en France

Revenu en France, il est emprisonné en mai 1940 à Rennes au motif de reconstitution de ligue dissoute (trotskiste), puis libéré sous caution. Rentré à Paris, il glisse des coquilles dans un journal collaborateur tout en dirigeant les premières réunions du groupe La Main à plume avec Robert Rius. En mars 1941, il se réfugie et travaille à la coopérative Le Croque-fruit.

Mexique

En 1941, Benjamin Péret et Remedios Varo obtiennent un visa et partent pour le Mexique. Ils y restent jusqu'en 1948. fasciné par l’art maya, ses mythes et légendes, il commence une anthologie qu’il achève peu de temps avant sa mort. En 1945, il écrit le pamphlet Le Déshonneur des poètes en réaction à l'ouvrage de Pierre Seghers L'Honneur des poètes, d'abord publié clandestinement en 1943.

Retour définitif en France

Séparé de Remedios Varo et revenu en France, il poursuit ses activités surréalistes. Il est le seul artiste qui ne se fâchera jamais avec André Breton (1896-1966).

Benjamin Péret est enterré à Paris, dans le cimetière des Batignolles[6]

Ĺ’uvres

  • 1921 : Le Passager du transatlantique, Ă©ditions du Sans-Pareil, Paris, illustrĂ© par Jean Arp
  • 1925 : 152 Proverbes mis au goĂ»t du jour, en collaboration avec Paul Éluard, dans La RĂ©volution surrĂ©aliste
  • 1927 : Dormir, dormir dans les pierres, Ă©ditions surrĂ©alistes JosĂ© Corti
  • 1928 : Les Rouilles encagĂ©es, conte Ă©rotique. Saisi et interdit, puis rĂ©Ă©ditĂ© par Éric Losfeld en 1954 avec sept dessins de Yves Tanguy
  • 1928 : Le Grand Jeu, poèmes, Ă©ditions Gallimard
  • 1929 : 1929, Paris, Allia, , 5e Ă©d., 48 p. (ISBN 979-10-304-0834-8)
  • 1931, Ne visitez pas l'exposition coloniale, tract collectif signĂ© par AndrĂ© Breton, Paul Éluard, Georges Sadoul
  • 1934 : De derrière les fagots, poèmes, Ă©ditions surrĂ©alistes JosĂ© Corti
  • 1936 : Je sublime, poèmes, Ă©ditions surrĂ©alistes JosĂ© Corti, illustrĂ© par Max Ernst
  • 1936 : Je ne mange pas de ce pain-lĂ 
  • 1939 (fĂ©vrier) : Un ennemi dĂ©clarĂ©, article publiĂ© dans La ClĂ© no 2 en rĂ©ponse Ă  un article d'Émile Hambresin au sujet de la Guerre d'Espagne
  • 1945 : Le DĂ©shonneur des poètes, pamphlet[7]
  • 1946 : Dernier malheur dernière chance, Ă©ditions Fontaine
  • 1946 : Un point c'est tout, poèmes
  • 1947 : Feu Central, avec des illustrations d'Yves Tanguy
  • 1952 : Les Syndicats contre la rĂ©volution, avec Grandizo Munis[8]
  • 1952 : Air mexicain
  • 1952 : texte du film L'Invention du monde, rĂ©alisĂ© par Michel Zimbacca & Jean-Louis BĂ©douin
  • 1955 : Le Livre de Chilam Balam de Chumayel, traduction et prĂ©sentation, DenoĂ«l
  • 1956 : Anthologie de l’amour sublime
  • 1956 : La Commune des Palmares
  • 1957 : Gigot, sa vie, son Ĺ“uvre

Éditions posthumes

  • 1960 : Anthologie des mythes, lĂ©gendes et contes populaires d’AmĂ©rique, Paris, Albin Michel, 413 p., 12 illustrations hors texte, 17 in texte
  • 1965 : Pour un second manifeste communiste avec Grandizo Munis, Ă©ditions Éric Losfeld
  • 1969 : Ĺ’uvres complètes, Tome 1 : [PoĂ©sie] Portrait de PĂ©ret par AndrĂ© Masson. PrĂ©face d'AndrĂ© Breton (Anthologie de l'humour noir, 1950), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 316 p., lire en ligne
  • 1971 : Ĺ’uvres complètes, Tome 2 : [PoĂ©sie] Collage de PĂ©ret en frontispice. PrĂ©face de Pierre Naville (1925), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 336 p., lire en ligne
  • 1979 : Ĺ’uvres complètes, Tome 3 : [Contes) Collage de PĂ©ret en frontispice. Portrait de PĂ©ret par Oscar Dominguez. PrĂ©face d'Octavio Paz (1959), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 300 p.
  • 1987 : Ĺ’uvres complètes, Tome 4 : [Contes – Ĺ’uvres en collaboration] PrĂ©face de Robert Sabatier (Histoire de la poĂ©sie française, 1982), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 300 p.
  • 1989 : Ĺ’uvres complètes, Tome 5 : [Textes politiques] PrĂ©face de Guy PrĂ©van, notes et chronologie de GĂ©rard Roche, JosĂ© Corti & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 388 p.
  • 1992 : Ĺ’uvres complètes, Tome 6 : [Les AmĂ©riques… et autres lieux – Le CinĂ©matographe – Les Arts plastiques] PrĂ©face de Jean-Louis BĂ©douin, JosĂ© Corti & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 381 p.
  • 1995 : Ĺ’uvres complètes, Tome 7 : [Le DĂ©shonneur des poètes – Textes divers – Correspondance – Bibliographie] PrĂ©face de Jean Schuster, JosĂ© Corti & Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 594 p.
  • 2014 : Dans la zone torride du BrĂ©sil. Visites aux indiens, liminaire de JĂ©rĂ´me Duwa, postface de Leonor de Abreu, Ă©ditions du Chemin de fer
  • 2017 : Les arts primitifs et populaires du BrĂ©sil, illustrĂ© de plus de 200 photographies inĂ©dites, Ă©ditions du Sandre
  • 2017 : Correspondance 1920-1959 avec AndrĂ© Breton, prĂ©sentĂ©e et Ă©ditĂ©e par GĂ©rard Roche, Paris, Gallimard
  • 2020 : Contes suivis de Histoire naturelle, Rennes, Les PersĂ©ides

Bibliographie

  • Carole Aurouet : Le CinĂ©ma des poètes. De la critique au cinĂ©-texte, sur Guillaume Apollinaire, Pierre Albert-Birot, Antonin Artaud, Robert Desnos, Le Bord de l'eau, collection CinĂ©-Politique, 2014
  • Jean-Louis BĂ©douin, Benjamin PĂ©ret, Paris, Ă©ditions Seghers, 1960
  • Claude Courtot, Introduction Ă  la lecture de Benjamin PĂ©ret, Paris, Le Terrain Vague, 1965
  • Jean-Michel Goutier, (sous la direction de) Benjamin PĂ©ret, Ă©ditions H. Veyrier, Paris, 1982
  • Guy PrĂ©van, PĂ©ret Benjamin, rĂ©volutionnaire permanent, Ă©ditions Syllepse, Paris, 1999
  • Richard Spiteri : ExĂ©gèse de Dernier malheur dernière chance de Benjamin PĂ©ret, Ă©ditions L'Harmattan, Paris, 2008
  • BarthĂ©lĂ©my Schwartz, Benjamin PĂ©ret, l'astre noir du surrĂ©alisme, essai biographique suivie d'une anthologie et d'un cahier photographique, Ă©ditions Libertalia, Paris, 2016
  • Benjamin PĂ©ret et les AmĂ©riques, catalogue d'exposition, Association des amis de Benjamin PĂ©ret, 2010
  • Cahiers Benjamin PĂ©ret, numĂ©ro 1, septembre 2012, revue dirigĂ©e par GĂ©rard Roche
  • Revue Incognita n°12, avec un compact-disc (voix de Benjamin PĂ©ret, d'AndrĂ© Breton, lecture de poèmes de PĂ©ret par Pierre Brasseur), Editions du Petit VĂ©hicule, Nantes, dĂ©cembre 2020,

Filmographie

  • Je ne mange pas de ce pain-lĂ  : Benjamin PĂ©ret, poète c'est-Ă -dire rĂ©volutionnaire, film documentaire de RĂ©my Ricordeau (94 min), Paris, 2015, Ă©dition DVD en coffret avec un livret de 88 pages[9]

Notes et références

  1. Source BnF.
  2. André Breton, Nadja, dans Œuvres complètes, tome 1, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, 1988, p. 659.
  3. Cité dans le catalogue des éditions Allia, Paris, 1990.
  4. Chronologie du trotskisme en France (1928-2009) sur Dissidences.net (13 p.)
  5. Adam Biro &René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, 1985, p. 326.
  6. (31e division).
  7. Texte en ligne : Archive Internet des Marxistes, Smolny, Tintin RĂ©volutionnaire
  8. Texte en ligne.
  9. Production SevenDoc/Aube et Oona Elléouët, collection "Phares".

Liens externes

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