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Maître Eckhart

Eckhart von Hochheim, dit Maître Eckhart, né vers 1260 à Hochheim dans le landgraviat de Thuringe et mort le [Note 1], probablement à Avignon (États pontificaux), est un théologien et philosophe allemand, principal représentant du courant spirituel catholique qu'on a appelé la mystique rhénane.

Maître Eckhart
Représentation de Maître Eckhart par Andrea di Bonaiuto, détail de la fresque Via Veritas dans la Chapelle des Espagnols de Santa Maria Novella, Florence, c. 1365
Naissance
Décès
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
Idées remarquables
filiation divine, suressentialité
Ĺ’uvres principales
Sermons (latins et allemands) • Commentaire du Livre de la Genèse • Commentaire de l'Exode • Commentaire de l'Évangile de Jean • Commentaire du Livre de la Sagesse • Commentaire des Paraboles de la Genèse • Le Livre de la consolation divine.
Influencé par
A influencé

Après être entré dans l'ordre dominicain, Eckhart fait de longues études de théologie avant de devenir un maître reconnu, enseignant dans plusieurs universités. Il est également un membre influent du clergé.

Bien que condamnée par les autorités ecclésiastiques de son temps, son œuvre, écrite à la fois en latin (enseignement universitaire) et en allemand (traités et sermons), a eu une influence considérable sur la pensée chrétienne.

Biographie

Maître Eckhart est né en 1260 environ à Hochheim, en Thuringe, état du Saint-Empire romain germanique. Il entre au couvent dominicain d'Erfurt en 1275[1]. Il fait peut-être des études d'arts à Paris. Il étudie la théologie au studium generale de Cologne, récemment fondé par Albert le Grand, vers 1280. Il commente les Sentences de Pierre Lombard à Paris en 1293-1294, comme l'usage le voulait dans les universités de l'époque.

À partir de 1294, il devient prieur d'Erfurt et vicaire de Thuringe. Chargé de l’encadrement des frères novices, il réunit quelques-unes des vespera, questions délicates abordées le soir, sous la forme de débat, sous le nom d'Entretiens spirituels (ou Instructions spirituelles suivant la traduction)[1].

Il enseigne à Paris en 1302-1303[1]. Dans la marge d'un manuscrit du franciscain Gonzalve d'Espagne, on trouve son nom cité. Une dispute intellectuelle entre les deux théologiens pourrait avoir eu lieu au sujet de la primauté ou non de l'être sur l'intellect, et sera source de débats.

N’ayant pas signé la pétition de Philippe IV le Bel contre le pape Boniface VIII, il est expulsé du royaume de France (et de ses États vassaux) le . Il est néanmoins nommé premier prieur provincial de Saxe par le chapitre général tenu à Toulouse en 1303 en son absence[1].

Il est ensuite nommé vicaire général de la province de Bohême au chapitre de Strasbourg en 1306, dans le contexte des problèmes posés par certaines béguines exaltées, proches des idées d'un groupe parfois nommé Libre-Esprit, mais dont nous ne possédons que des mentions vagues dans des mises en garde contre l’hérésie par les autorités ecclésiastiques.

Il exerce comme maître à Paris au studium de l'Université en 1311-1313[1]. Il entreprend une « somme théologique » de forme inédite (œuvre tripartite) avec une ambition encyclopédique[1]. Vers 1314, il est promu vicaire général de Teutonie[Note 2], résidant à Strasbourg[1]. Puis il préside le studium de Cologne à partir de 1324.

Démêlés avec les autorités ecclésiastiques

En 1325, une enquête diligentée par l'archevêque de Cologne, Henri II de Virnebourg, expose les premiers soupçons sur son orthodoxie. Maître Eckhart défend sa doctrine avec l'appui de son ami Nicolas de Strasbourg.

L'année suivante, un dominicain et un franciscain dénoncent certaines de ses propositions à l'Inquisition. Ses deux dénonciateurs seront poursuivis pour calomnie, désobéissance et diverses autres fautes qui leur valurent d'être arrêtés et maintenus en cellule fermée. Il est actuellement reconnu qu'ils ne possédaient pas les connaissances nécessaires pour critiquer un maître et que la jalousie devant sa popularité fut un des premiers moteurs de leur démarche. Il n’est pas exclu qu’ils furent manipulés par Virnebourg et Jean de Dürbheim, évêque de Strasbourg. Contre son gré et contrainte de suivre la procédure engagée, la hiérarchie de l'ordre dominicain est tenue de donner une suite juridique à cette dénonciation. Dans ce cadre, a lieu l'instruction d'un procès en 1327, se basant sur des citations de Maître Eckhart « sorties de leur contexte et tronquées », selon Marie-Anne Vannier.

La procédure lancée contre lui est dite Pro movente : en ce cas, le prévenu ne bénéficie d'aucune présomption d'innocence et doit se justifier. Cette procédure est théoriquement sans appel possible. Pourtant, appuyé par ses confrères dominicains Nicolas de Strasbourg et Jean de Dambach, il interjette en appel devant le pape et cet appel est accepté, à rebours du droit canonique. Les motifs de cet abus de droit ne sont pas bien connus, mais il semble que l'inquisition pontificale tenait à s'occuper personnellement de la condamnation de Maître Eckhart.

Celui-ci doit alors se rendre à Avignon, dans un contexte de purges disciplinaires dans l'Église (Michel de Césène, Bonagrazia de Bergame et Guillaume d'Ockham sont convoqués à la même époque et inquiétés pour leurs activités). Le cardinal Jacques Fournier, futur pape Benoît XII, mène l’instruction, au nom du pape Jean XXII. Jacques Fournier avait par ailleurs rédigé un traité intitulé Contra Errores Magistri Eckhardi, dont ne possédons aujourd’hui que de courts extraits, mais qui sont suffisants pour y retrouver le fond et la forme de la condamnation finale.

MaĂ®tre Eckhart comparaĂ®t libre. Tout comme il avait rĂ©pondu Ă  ses dĂ©tracteurs Ă  Cologne en 1327, il entreprend de se dĂ©fendre mais meurt avant la fin du dĂ©bat. Un courrier, entre Jacques Fournier et Henri de Virnebourg, annonce la prochaine condamnation d’Eckhart et son dĂ©cès, sans indication de lieu ou de date. C’est le seul document valide et attestĂ© qui traite de son dĂ©cès. Il Ă©tait donc dĂ©cĂ©dĂ© depuis un ou plusieurs mois, avant sa condamnation par la bulle In Agro Dominico, datĂ©e du .

Jugement de l'Église

Cette bulle, signée par le pape mais rédigée en grande partie par Jacques Fournier, condamne vingt-huit thèses extraites ou prétendument extraites des œuvres latines et des prédications allemandes de Maître Eckhart[2]. Les propositions y sont jugées fausses sur la forme, pour dix-sept d’entre elles, et malsonnantes pour les autres[3].

Chaque proposition a été ou réfutée ou replacée en son contexte par Maître Eckhart dans le dernier texte que nous possédons de lui. Le procès d’Eckhart a fait l’objet de plusieurs études évoquant des hypothèses plausibles concernant son déroulement. Or, ces condamnations formelles, étant arrivées après le décès de Maître Eckhart, se traduiront par une sorte de damnatio memoriae, qui pourtant n’était pas automatique, n'ayant pas été explicitement formulée comme telle dans la bulle[4].

Par conséquent, en 1992, une demande de réhabilitation de Maître Eckhart est soumise par le chapitre général dominicain à l'Église, sous Jean-Paul II. Elle est acceptée par le cardinal Ratzinger, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et futur Benoît XVI, qui déclare toutefois que la réhabilitation d'Eckhart « n'a pas lieu d'être ». Telle est, en bref, la réponse officielle que le maître de l'ordre, Timothy Radcliffe, reçut du Vatican en 1992, et qu’il a résumée ainsi dans une lettre datée du à Peter Talbot Wilcox, alors président de la British Eckhart Society : « Nous avons essayé de faire lever la censure qui pesait sur Eckhart. On nous a répondu qu'en réalité ce n'était pas nécessaire, car il n'a jamais été condamné en son nom propre, et que c'est seulement le cas pour certaines de ses propositions ; par conséquent, nous sommes parfaitement libres de dire que c'est un bon théologien orthodoxe[5]. »

Système philosophique

La pensée de Maître Eckart est certes un mysticisme, mais un mysticisme spéculatif. En ce sens, elle ne propose aucun embrasement émotionnel à l'imagination, mais une recherche rigoureuse de la vérité dans l'ascèse de la raison.

La philosophie d’Eckart est une construction savante et régulière ; comme telle, on l’a longtemps méconnue. Pour les premiers historiens qui n’avaient à leur disposition qu’un petit nombre des sermons ou des traités, elle se résumait en quelques formules riches et fécondes et réussissait à exprimer sous une forme à peu près intelligible quelques intuitions de grande profondeur[6].

Rigoureuse, elle se déploie nécessairement en un système philosophique. Il est donc difficile de la saisir sans la situer d'abord dans l'histoire de la philosophie, en particulier dans le contexte de son néoplatonisme.

Dans la scolastique proprement dite, et surtout dans celle du XIIIe et du XIVe siècle, c’est plutôt l’aristotélisme découvert ou restauré, exposé ou complété par les commentateurs arabes, qui sert de base rationnelle à la religion ; il déborde de toutes parts dans le système de saint Thomas. Maître Eckart n’est certes pas resté étranger à cette influence ; mais la métaphysique néoplatonicienne a prévalu dans son esprit : sur tous les points essentiels il est d’accord avec Plotin et Proclus[7].

Le problème central du néoplatonisme a été d’expliquer comment l’Un absolu se communique et se manifeste. Mais la prétention d’expliquer l’univers par un principe qui ne soit ni un élément de l’univers ni la totalité de ses éléments ne pouvait qu’aboutir à une série de contradictions inextricables. En effet, de l’Infini aucune détermination ne peut logiquement sortir. Et la procession néoplatonicienne n’est qu’un mot ou n’est qu’un miracle car pour redescendre par la voie dialectique de ce sommet imaginaire, il faut supposer dans l’être initial une contradiction qui détruit son unité : l’Unité est impuissante à rendre raison de la multiplicité des choses. Pour Maître Eckart la manifestation de l’Un divin n’est pas comme dans les théories néoplatoniciennes un simple accident. L’Être n’est pas par nature intelligible, mais par cela même qu’il est, il devient intelligible : l’intelligibilité résulte de sa position. L’Être ne sort pas de soi-même pour engendrer hors de soi. La nécessité qui le maintient, la contraction par laquelle il se rassemble, sa propre intériorité font justement qu’il s’extériorise : en se posant, il se pose par devers soi, c’est-à-dire qu’il s’oppose à soi-même. L’Unité n’est pas sans quelque dualité, car elle n’est pas à moins qu’elle ne s’ajoute à soi. La divinité tire de ses ténèbres quelque image d’elle-même, parce qu’elle ne peut être en soi qu’à condition d’être pour soi, c’est-à-dire de s’apparaître. L’Image, c’est-à-dire la forme intelligible suit nécessairement la Divinité. La Divinité devient Dieu par l’analyse de soi, c’est-à-dire par la constitution systématique et progressive des formes qu’elle implique.

À la procession incompréhensible succède l’idée claire d’un développement logique : aucun moment de l’être n’est définitif ni ne peut se fixer : toute forme implique et appelle un complément que seule la forme suivante lui peut donner ; les apparitions de la divinité se succèdent dans l’ordre que la nécessité divine s’impose à soi-même : les formes de l’être sont les moments du procès par qui le fond obscur de l’être se fait Dieu[8].

Par là, Maître Eckart a ouvert une voie radicalement nouvelle à la spéculation métaphysique dont les développements ultérieurs de l'idéalisme allemand devaient démontrer la fécondité[Note 3].

Enseignements

Le prieuré d'Erfurt

Axe central

L'enseignement spirituel de Maître Eckhart est formulé à partir d'une invitation au détachement de « tout ce qui n'est pas Dieu », selon une expression qu'il emploie souvent. Ce renoncement à toute possession est nécessaire pour l'union à Dieu, et pour la réception de Dieu dans le cœur du disciple. La réception de Dieu en l'âme du croyant — âme libérée, évidée de tout même de l'image de Dieu lui-même, rejoint le thème patristique classique (glosant sur Jean 14, 23) nommé « inhabitation trinitaire » : la Trinité descend dans le fond de l'âme (où l'intellect joue un grand rôle) avec toutes ses propriétés. Ainsi, rendu à nouveau semblable à Dieu, l'homme connaît une déification, nommée théosis dans la tradition grecque. Puisque Dieu est présent avec toutes ses qualités, l'engendrement éternel du Fils par le Père dans l'Esprit se produit désormais dans l'âme humaine. L'enfantement de Dieu dans l'âme, acmé de la vie chrétienne, est le fruit de la « divinisation » reçue de Dieu et par l'union à lui[10].

Précisions

Ce détachement est exprimé sous deux registres.

Le premier a trait à une séparation (Abgeschiedenheit) qui porte à son maximum l'appauvrissement volontaire. Cependant, parce que ce qui est spirituel est supérieur à ce qui est matériel, cette « séparation » est tout d'abord spirituelle et traduite dans un ascétisme chrétien aux accents proches du stoïcisme : l'abondance de citations des auteurs stoïciens en témoigne. Plusieurs auteurs ont considéré cet aspect en parallèle de la recherche de vacuité du bouddhisme : si de nombreuses ressemblances semblent apparaître, ce serait pourtant faire erreur que de rapprocher à outrance une ascèse où le vide désengagé est un but ( dans le bouddhisme) et une recherche d'un désencombrement de soi dans une volonté de ressembler à Jésus-Christ[11]. Le détachement sous cette première forme est à comprendre en fonction d'une théologie de l'homme créé à l'image de Dieu, image dont la ressemblance est perdue. Retrouver la ressemblance suppose de se vider de soi, de se dénuder des images, pour que Dieu entre en soi[12].

Mais le détachement eckhartien est aussi ontologique, à la fois suppression ou annihilation de ce que nous ne sommes pas (« Entbildung » dans les écrits en moyen-haut allemand) et constitution d'un dépassement métaphysique de soi (« Ueberbildung ») : donc un renoncement à tout ce qui rend l'être créé indisponible à l'action de la Grâce ; le dernier degré de ce détachement consistant même à s'affranchir de l'effort pour se rapprocher de Dieu, il conduit à une Gottbildung : déiformation[13].

Il s'agit en effet moins de se décharger du poids de réalités contingentes extérieures que de cultiver et entretenir une intériorité. Ainsi disposé, l'esprit libre, le cœur humble, toute attente ou aspiration personnelle éteinte, l'intériorité insensible à toute turpitude, Dieu ne peut faire autrement que de s'y loger, comblant cette vacuité par la félicité ; « l'homme devenant par Grâce ce que Dieu est en nature. » (Maxime le Confesseur). C'est ce que l'on appelle la divinisation de l'homme, ou en grec la théosis, thème mal connu dans l'Occident chrétien, jugé parfois hétérodoxe, alors que remontant, chez les Pères de l'Église, à Irénée de Lyon, et se prolongeant en de très grands spirituels tels que Nicolas de Cues qui a conservé en sa bibliothèque l'œuvre latine de Me Eckhart. Cet apparent empiètement sur la puissance divine et la suspension du mouvement spontané de la piété ont été les prétextes principaux des accusations d'hérésie, confortées par des énoncés dégagés de leur contexte de prédication, le tout amplifié par le goût de formules paradoxales[14].

Ainsi, contre la tendance générale à l’abandon du monde, Eckhart proclame et justifie théologiquement la possibilité de réintégrer l’identité métaphysique avec Dieu tout en restant dans le monde. Il s'agit d'une formulation chrétienne d'une union effective à Dieu.

Il est préférable d’aller du vocabulaire latin au vocabulaire allemand pour comprendre Eckhart sans risque. Ainsi en va-t-il pour le mot déité, présent dans nombre de traductions françaises. Or, le texte latin d’Eckhart utilise toujours le couple « deus-divinitas », à une seule exception où ce couple devient « trinitas-deitas », et en allemand « Gott-Gottheit ». Une traduction se voulant savante a introduit le terme déité dans la traduction française, équivalent à deitas en latin, au lieu de conserver le texte eckhartien divinité, instillant l’idée qu’Eckhart reprendrait une partie de la théologie de Gilbert de La Porrée au premier quart du XIIe siècle. Selon l'adage « Tout ce qui est en Dieu est Dieu », alors, demande La Porrée, par quoi Dieu est-il Dieu, puisque ce par quoi on est quelque chose n'est pas celui qu'on est ? Ainsi, il introduit la distinction entre Dieu, divinité et déité. Eckhart ne le suit pas dans sa radicalité, même s'il connaît ses conceptions ontologiques, surtout à travers les reprises aménagées par Alain de Lille dans ses Règles de Théologie. Il emploie à dessein un autre vocabulaire pour se mettre à distance des excès porrétains, principalement dans sa théologie de la création[15].

L’expérience mystique est vue comme le retour à la Divinité manifestée dans le Christ vivant en le cœur du croyant. La vocation prédestinée de l’homme est d’être en Dieu. Si le Père engendre le Fils dans l’éternité, Dieu engendre le Fils dans le fond sans fond, l'abditus mentis d'Augustin, ou Grund en moyen-haut allemand, de l’âme. Toute cette théologie est très classique et porte le nom d'inhabitation trinitaire[16]. Ce n'est pas cette thèse qui a suscité la haine de deux confrères dominicains contre Eckhart, mais le refus de la réforme de l'ordre, à laquelle Eckhart prit part, et qui contrariait certains de ses confrères[17].

Reproches faits à la théologie eckhartienne

Ce qui finalement a monté des adversaires contre Eckhart est un ensemble complexe[18] :

  • des thèses utilisant le vocabulaire des bĂ©guines[19], affirmant qu'existe dans « le fond sans fond » de l'âme quelque chose qui Ă©chappe au temps, Ă  l'espace et Ă  tout mode d'existence, bref quelque chose d'Ă©ternel et de divin - une divine Ă©tincelle[20]. La peur du panthĂ©isme qui a pu ĂŞtre Ă©voquĂ©e par certains commentateurs modernes, n'alimentait pas les critiques exprimĂ©es dans les actes d'accusation, publiĂ©s dans le cinquième tome de l'Ă©dition critique de son Ĺ“uvre latine. Certes, Cornelio Fabro, affirme que ce panthĂ©isme se dĂ©duit du fait que « l’esse et l’essentia chez Eckhart ne sont pas du tout l’esse et l’essentia thomistes. Si Eckhart distingue comme tous les maĂ®tres scolastiques l'ĂŞtre (esse) et l'Ă©tant, il ne rĂ©duit pas l'Ă©tant Ă  l'existence, et n'oublie pas que l'Incarnation et l'immanence interdisent d'abstraire le divin de l'Ă©tant en actes. Ainsi dĂ©clare-t-il dans son Commentaire de la Sagesse[21] :

« S’il y avait en effet une justice et une autre, plusieurs justes seraient justes : ils seraient justes de manière équivoque, ou bien la justice se comporterait de manière univoque dans les justes. Mais en réalité, c’est de manière analogique, exemplaire, et primordiale qu’elle se tient, et elle ne tombe pas sous le nombre ni sous le temps. Et c’est quelque chose de général pour toutes les réalités spirituelles divines, suivant ce qui est dit dans le Psaume (147 (146-147), 5) : De sa Sagesse il n’est pas de mesure, ainsi que je l’ai remarqué ici-même. Car toute sagesse vient de Dieu, déclare l’Ecclésiaste, 1, (1). De là vient qu’Avicenne dit dans sa Métaphysique que la justice et la vertu sont par le Donateur des formes, mais il dit que les accidents corporels sont par l’action des qualités actives du corps qui sont variables »

De la sorte, il se positionne à la suite de Thomas d'Aquin contre les extrémistes des tenants de l’univocité comme de l’équivocité de l’être. Deux tendances existent bel et bien. Il y a ceux pour qui les mots conservent leur sens dans la réalité transcendante (divine) ou immanente (crée), ce sens unique qualifie l’univocité de l’être, qui est plus fréquent dans la postérité et l’œuvre de saint Bonaventure. En contrepoint, l’école thomiste défend la stricte rupture ontologique et donc une équivalence, une réalité équivoque, entre ces deux. Or Dieu seul est l’être. Dès lors Maître Eckhart est placé dans les penseurs de l’équivocité de l’être[22] ne reconnaît qu'un seul véritable acte [esse], Dieu, alors que pour saint Thomas chaque créature possède son propre acte formel (l’essentia) et son propre acte réel (l’esse - actus essendi) ». La première difficulté, toujours actuelle est celle du niveau de langage qui donne aux mêmes phrases des sens différents. Il semble qu'une partie des juges d'Eckhart à Avignon soient des partisans d'une théologie autre que le thomiste. Ceci a guidé le style littéraire de Maître Eckhart, et a nourri d'autres reproches, telles que ses formules paradoxales.

  • un goĂ»t de formules paradoxales oĂą les donnĂ©es les plus subtiles de la dogmatique chrĂ©tienne sont exprimĂ©es de façon telle que mĂŞme certains maĂ®tres s'y perdent[23] ; après sa mort, Ă  la fin du XIVe siècle, Zerbolt van Zutphen, un des fondateurs de la devotio moderna, en fera le contre-exemple d'une saine prĂ©dication[24]. Eckhart commet l'erreur de prĂŞcher Ă  des laĂŻcs simples des « subtilitĂ©s » qu'ils ne peuvent comprendre. Le DĂ©vot moderne rĂ©sume ainsi le fond de l'accusation portĂ©e contre Eckhart dĂ©jĂ  en son procès, et Ă  laquelle Eckhart avait rĂ©pondu qu'il ne faisait en cela que suivre l'exemple du Christ qui donnait Ă  tous des enseignements subtils. Cette charge du bibliothĂ©caire de Deventer prend prĂ©cisĂ©ment place dans un court traitĂ© demandant si la Bible doit ĂŞtre traduite en langue populaire et proposĂ©e intĂ©gralement Ă  tous. La rĂ©ponse de Zerbolt van Zutphen sera celle reprochĂ©e longtemps Ă  l'Ă©glise catholique : afin d'Ă©viter aux laĂŻcs de se tromper, il ne faut pas leur donner plus que l'exemple de la piĂ©tĂ© et de la vertu, quitte Ă  placer des vies simplifiĂ©es du Christ en lieu et place du texte biblique intĂ©gral. L'abandon actuel de cette attitude est un des Ă©lĂ©ments jouant en faveur d'un nouvel engouement pour Eckhart, perçu comme victime de la montĂ©e d'un obscurantisme[25].
  • une accentuation très nette du primat de la grâce de Dieu, qui ne pouvait qu'assimiler les chantres d'une ascèse volontariste Ă  d'orgueilleux faux dĂ©vots[26].

La difficulté de ses thèses a conduit à de nombreuses interprétations erronées de son message. Eckhart avait pour projet d'écrire une œuvre originale. À l'époque des Sommes théologiques, il envisageait un ouvrage tripartite combinant les commentaires bibliques et la spéculation, organisé autour de mille questions. Cet opus tripartitum n'a pas été achevé, et les chercheurs tentent actuellement d'en retrouver des éléments dans les œuvres qui nous sont parvenues[27].

Le portail de maître Eckhart au prieuré d'Erfurt.

La théosis, ou divinisation, l'inhabitation trinitaire, le primat de la grâce, la structure paradoxale du dogme chrétien qui est une suite d'apories maintenues (Christ Dieu et homme, mort et vivant, Dieu un et trois ; l'homme saint et pécheur, le salut déjà là et pas encore là, etc.) – tout cela appartient à la tradition chrétienne, portée par les plus grands maîtres. C'est même l'une de ses caractéristiques ; le « problème Eckhart » ne serait donc plus qu'un problème de compréhension, une fois posé que Maître Eckhart refuse le principe de Jean Duns Scot de l'univocité de l'être[28] : ce principe pose comme préalable l'incapacité de transporter en Dieu par analogies des principes ontologiques formulés au sujet de ce qui n'est pas Dieu.

Selon Benoît Beyer de Ryke[29], la condamnation de Maître Eckart aurait pour origine avant tout le fait qu'il ait cherché à faire passer ses théories non pas dans ses traités théologiques en latin (dont la lecture était réservée à un petit nombre de lettrés) mais dans ses sermons publics adressés en langue vernaculaire, donc comprise de tous, à des dominicains mais aussi à des béguines et surtout à de simples laïcs. Marie-Anne Vannier résume ainsi la situation : « [C]e n'est pas sa théologie qui est en cause, mais le succès de sa parole auprès des foules. Eckhart se défend, montre qu'il est allé au cœur de la foi et reste uni à Dieu. On lui reproche de faire connaître à tous les plus hautes réalités de la vie spirituelle[30]. » Selon les spécialistes allemands du droit médiéval (W. Trusend), la mise en accusation d'Eckhart dans une bulle limitée géographiquement est le fruit de querelles internes à l'ordre dominicain, venues de la volonté de réforme du frère Eckhart.

Inspiration de Maître Eckhart

Maître Eckhart applique un principe fréquent au Moyen Âge, la discretio : il ne dit rien à son propre sujet. Une digression dans le commentaire de la Genèse, au sujet d'une plante utilisée en ophtalmologie, nous apprend un rare détail à son sujet : il avait des problèmes de vue, sans doute partiellement guéris. Cette discretio est-elle un phénomène de son temps ?

La réponse est nuancée : de façon générale, les mystiques n'ont rédigé le récit de leurs expériences que sur demande de leurs confesseurs ou de leur maître spirituel, plus rarement sur demande de l'être spirituel qui leur serait apparu (Dieu, la Vierge Marie). Les autobiographies médiévales existent donc, mais sont rares : Suso fait exception à la règle. La condamnation d'Eckhart semble avoir interdit toute biographie posthume, qui nous aurait renseignés sur son parcours intellectuel précis.

La pointe de son enseignement, là où il se distingue, n'est pas la prédication d'un détachement qui en ferait un genre de Bouddha chrétien. Ce détachement, ainsi que le montrent les derniers textes traduits, est un moyen de parvenir à l'accueil de Dieu en l'âme. Dieu y est accueilli avec toutes ses capacités. Dans un unique mouvement de grâce, l'homme est alors divinisé et enfante le Verbe, seconde Personne de la Trinité, dans le fond de son âme.

Cette théorie de la divinisation de l'homme, oubliée peu à peu à partir du XVe siècle, est redécouverte désormais en partie grâce à Eckhart. Telle est pour la plupart des Pères, ainsi que des maîtres médiévaux, la nature du salut chrétien : « devenir par grâce ce que Dieu est par nature » (Maxime le Confesseur) ; autrement dit : Dieu s'est fait homme pour qu'à son tour l'homme soit, par la grâce, divinisé, fait Dieu, sans perdre pour autant son identité. Pour Eckhart, cette deiformatio et l'enfantement de Dieu dans l'âme sont deux visages d'une même réalité : l'accueil, dans une âme détachée de tout, même de ses idées les meilleures sur Dieu, de la grâce qui sauve et glorifie dans l'union à Dieu. Beaucoup retiennent pourtant à son sujet l'influence d'Augustin, et du Pseudo-Denys l'Aréopagite, principalement dans toute la thématique dite « théologie négative », où ce qui est dit de Dieu est toujours au moins imparfait, au pire faux, bien qu'il soit nécessaire d'apporter une parole à l'être créé, alors que selon Eckhart, ce que désigne la parole n'est pas atteignable par les mots. Le seul argument faisant état du nombre de citations d'Augustin montre que celui-ci demeure sa première source.

On trouve dans Le Miroir des simples âmes anéanties, une thématique proche de celle que développera Maître Eckhart. Son auteur, Marguerite Porete, fut brûlée à Paris le [31], peu de temps avant le premier séjour qu'il y fit. Or, l'inquisiteur chargé d'instruire son procès résidait dans le même couvent qu'Eckhart. On trouve, disséminées dans l'œuvre d'Eckhart, de discrètes mais fermes allusions à l'ouvrage de Marguerite Porete, Le miroir des âmes simples anéanties, et à d'autres béguines.

Eckhart cite fréquemment de nombreux auteurs dont : Aristote, Sénèque, Augustin d'Hippone (de loin l'auteur qu'il cite le plus souvent), Denys l'Aréopagite, Boèce, Bernard de Clairvaux, Thomas d'Aquin, Albert Le Grand, Avicenne ou encore Averroès.

Les chercheurs français et allemands réunis au sein de l'Équipe de Recherches sur les Mystiques Rhénans (université de Lorraine) et de la Meister-Eckhart-Gesellschaft (Université d'Erfurt) ont engagé actuellement un programme de mise au jour et d'analyses des références présentes en ses écrits, principalement les références patristiques. Il a recours à des éléments de poésie, profane ou religieuse, et à des séquences liturgiques. En outre, il montre une excellente connaissance des sources habituelles de la scolastique (les Règles de théologie d'Alain de Lille), et même du droit (décret de Gratien). Si Platon est cité, Aristote l'est plus encore. Eckhart, selon la question, se déclare explicitement tributaire de l'une ou l'autre tradition philosophique.

Il est dans la continuité, et non dans la répétition, des penseurs dominicains du XIIIe siècle. Il prolonge le travail de pensée du dogme chrétien engagé par son ordre dès la naissance de la scolastique. Sur de nombreux points, il renvoie à Thomas d'Aquin. Comme ce dernier, il est très fidèle à la devise de son ordre : Contemplata aliis tradere (communiquer aux autres ce qui est contemplé). Mais il sait aussi préférer ou inventer des solutions originales là où les réponses thomasiennes ne le satisfont pas. À la différence de Thierry de Freiberg, un de ses prédécesseurs immédiats, à la fois dans le monde germanique et dans l'ordre dominicain, il se préserve des thèses d'Avicenne. De même, il n'utilise pas autant Proclus qu'Albert le Grand.

Postérité de Maître Eckhart

Maître Eckhart fut le fondateur du courant spirituel que l'on appelle la mystique rhénane. Deux grands prédicateurs dominicains furent ses disciples immédiats et d'autres ont été influencés par ses écrits :

  • Jean Tauler (vers 1300-1361) prĂŞche Ă  Strasbourg et Ă  Bâle. Il reste très proche d'Eckhart, tout en donnant moins de place Ă  la pensĂ©e de ce dernier, du moins apparemment et dans le domaine spĂ©culatif, et plus Ă  la parĂ©nèse[32].
  • Rulman Merswin (1307-1382), disciple de Jean Tauler, auteur du Livre des neuf rochers. Il s'agit probablement de la mĂŞme personne que l'Ami de Dieu de l'Oberland dont les Ă©crits dictaient la vie de la communautĂ© qu'il avait fondĂ© : les manuscrits conservĂ©s aux archives de Strasbourg conservent des pages dont les mots ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des mouvements erratiques de la plume, signe ou bien d'une « pieuse dissimulation » (Delattre-Devriendt) ou d'une pathologie (August Jundt). Le mouvement des Spirituels ou amis de Dieu a Ă©tĂ© examinĂ© lors d'un colloque Ă  Strasbourg, aux actes aujourd'hui publiĂ©s : c'est une peur diffuse, rendue prĂ©sente par Jean de Lichtenberg, Ă©vĂŞque de Strasbourg, mais confondant les Sprituali franciscains avec d'hypothĂ©tiques communautĂ©s de purs : le Concile de Vienne les a cherchĂ©s dans ses travaux prĂ©paratoires, en vain[33].
  • Henri Suso (1296-1366) Ă  Cologne se distingue par une grande place accordĂ©e aux images et Ă  l'imitation du Christ souffrant[34].
  • Jean de Dambach (1288-1372)[35] dominicain alsacien, qui a suivi MaĂ®tre Eckhart Ă  Cologne, lui a survĂ©cu et a connu Jean Tauler est un exemple parfait de l'influence rĂ©elle de MaĂ®tre Eckhart que L'EncyclopĂ©die des mystiques rhĂ©nans d’Eckhart au cardinal Nicolas de Cues et leur rĂ©ception dĂ©taille au mieux[36].
  • Nicolas de Cues (1401-1464) fut un lecteur attentif d'Eckhart : c'est grâce Ă  sa bibliothèque que nous conservons le seul manuscrit des sermons latins d'Eckhart, annotĂ© de sa main.
  • Jan van Ruusbroec (1293-1381), le grand mystique flamand redĂ©couvert par Maurice Maeterlinck au XIXe siècle, peut ĂŞtre replacĂ© en perspective de la mystique rhĂ©no-flamande dont MaĂ®tre Eckhart est le plus illustre reprĂ©sentant, cependant Ruusbroec Ă©tait autant en dĂ©saccord avec de nombreux points de la pensĂ©e de MaĂ®tre Eckhart, que rĂ©ceptif aux « Institutions Divines », ouvrage composite oĂą les pensĂ©es Henri Suso et Jean Tauler sont associĂ©es[37]. Les disciples de Ruubroec Ă  Deventer, les Frères de la Vie commune seront ainsi Ă  la fois proche d'une piĂ©tĂ© venue de Tauler et Suso, et ouvertement hostiles Ă  MaĂ®tre Eckhart, comme en tĂ©moigne le libelle de Zerbolt van Zutphen, De libris Teutonicis, oĂą il paraphrase la bulle In Agro Dominico (ayant condamnĂ© comme mal sonnantes vingt-six propositions eckhatiennes) de façon très polĂ©mique[38].
  • Jakob Böhme (1575-1624), dans sa vision mystique globale, s'en inspire[39].
  • MaĂ®tre Eckhart a Ă©tĂ© citĂ© Ă  de nombreuses reprises par certains RĂ©formateurs[40]. L'orthodoxie luthero-calvinienne aura cependant tendance Ă  rejeter l'inspiration eckhartienne, l'accusant d'inspirer les enthousiastes anabaptistes.
  • Les Entretiens spirituels ou Discours du discernement ont fait l'objet d'une large diffusion en France Ă  partir de la fin du XVIe siècle, parce qu'ils ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s dans une anthologie de textes de la mystique rhĂ©nane placĂ©e sous le nom de Tauler, les Institutions spirituelles. Ce livre a Ă©tĂ© publiĂ© en latin par les chartreux de Cologne et a connu trois traductions françaises entre 1587 et 1658, qui ont fait l'objet de nombreuses rĂ©Ă©ditions. Certains mystiques français en ont Ă©tĂ© profondĂ©ment marquĂ©s, sans savoir que ce qu'ils lisaient Ă©tait des textes de MaĂ®tre Eckhart[41].
  • Parmi les philosophes le citant, en soulignant ses qualitĂ©s et son importance, on peut nommer Hegel, qui dit le lire avec intĂ©rĂŞt[42]. Henri Delacroix a montrĂ© que l'intuition fondamentale par laquelle MaĂ®tre Eckart renouvelle radicalement le nĂ©oplatonisme est « un pressentiment de la mĂ©thode dialectique que Hegel devait porter Ă  son achèvement ; maĂ®tre Eckart a senti que la dĂ©duction ne peut rien tirer de l’Être absolu, c’est-Ă -dire de l’Être indĂ©terminĂ© et qu’il faut recourir Ă  d’autres moyens pour dĂ©terminer son mouvement[9]. »

Au XXe siècle, le pangermanisme nazi crut pouvoir accaparer Eckhart. Alfred Rosenberg lui consacra un ouvrage en 1928[43] et un long développement dans Le Mythe du vingtième siècle[44]. Interdiction fut faite à Raymond Klibansky[45] (1905-2005), parce qu'il était juif, d'étudier ses ouvrages. Cette tentative de récupérer Eckhart échoua ; comme le note Wolfang Wackernagel, spécialiste suisse de ce dernier, il n'y a pas de traces d'antisémitisme chez un auteur qui dit toute son admiration pour Moïse Maïmonide[46] - [47].

Eckhart est encore invoqué par les partisans du néo-paganisme, tels Sigrid Hunke[48] et Alain de Benoist. Ce dernier voit en lui un des grands « hérétiques » qui ont contribué à transmettre le paganisme en opposition avec l’idéologie officielle, et chez qui « il faut rechercher certains des principes fondamentaux d’un néo-paganisme faustien »[49] - [50].

Eckhart a inspiré le psychologue suisse Carl Gustav Jung[51].

C'est avec Heidegger que les références sont les plus explicites[52]. Dès son étude de Jean Duns Scot, Heidegger annonce la nécessité d'approfondir la pensée du maître thuringien. D'après Philippe Capelle-Dumont, Heidegger a cherché dans Eckhart une phénoménologie de la religion, la pensée de l'être (ontologie), et l'attente de Dieu. L'ontologie heideggerienne, et sa pensée de l'Un, s'enracinent dans plusieurs systèmes médiévaux, dont celui d'Eckhart.

Plus proche de nous, la parenté avec la philosophie de Michel Henry est assez forte pour qu'une thèse et de nombreuses publications lui aient été consacrées, principalement dans le registre de l'ineffable et de l'engendrement[53].

Par ailleurs, les textes de Maître Eckhart ont inspiré au compositeur de musique contemporaine Pascal Dusapin la pièce pour chœur mixte Granum sinapis (1997).

Les derniers moments de la vie de Maître Eckhart ont inspiré à Jean Bédard un roman intitulé Maître Eckhart (1998)[54] .

Ĺ’uvres

L'œuvre latine encore inédite est en cours de traduction sous la direction de Marie-Anne Vannier. Pour l'œuvre allemande, les traductions de Jeanne Ancelet-Hustache au Seuil, de Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, et de G. Pflister aux éditions Arfuyen présentent le texte français des tout derniers sermons authentiques découverts.

Ĺ’uvre allemande

  • Sermons allemands (fr) (spĂ©. Albin Michel et Arfuyen)
  • TraitĂ© du DĂ©tachement (fr)
  • TraitĂ© de l'Homme noble (fr)
  • Livre de la Consolation divine (fr)
  • Les Entretiens Spirituels ou Discours du discernement (fr)
  • Le Grain de sĂ©nevĂ© ou Granum sinapis

Ĺ’uvre latine

  • Sermons latins ou Ĺ’uvre des Sermons (fr) (Éd. du Cerf)
  • Questions parisiennes I Ă  III (fr)
  • RĂ©ponse aux accusations
  • Commentaire de la Genèse (fr)
  • Commentaire de l'Exode (fr)
  • Commentaire du livre de la Sagesse (fr) (Éditions Belles Lettres)
  • Commentaire des Paraboles de la Genèse (fr) (Éditions Belles Lettres)
  • Commentaire du Cantique des Cantiques (fragments)
  • Commentaire du Siracide (fragments)
  • Commentaire de l'Évangile de Jean (fr. Prologue, Éd du Cerf / livre entier en cours de traduction)
  • Questions latines nouvellement authentifiĂ©es,

Notes et références

Notes

  1. Voir Bernard McGinn, The mystical thought of Meister Eckhart, New York, Crossroad, 2001 : on sait depuis plus de 20 ans, grâce aux découvertes de Walter Senner, que les dominicains allemands du XVIIe siècle faisaient mémoire de Maître Eckhart le 28 janvier, et cette célébration conventuelle ou provinciale a lieu le jour du décès.
  2. Le terme « Teutonie » ou Teutonicum regnum était l’expression commune au Moyen Âge pour désigner une région issue de la Francie orientale au sein du Saint-Empire romain germanique. Ce terme sera traduit en français par Royaume de Germanie.
  3. Il y a là comme un pressentiment de la méthode dialectique que Hegel devait porter à son achèvement ; maître Eckart a senti que la déduction ne peut rien tirer de l’Être absolu, c’est-à-dire de l’Être indéterminé et qu’il faut recourir à d’autres moyens pour déterminer son mouvement. »[9]

Références

  1. Marie-Anne Vannier, Cheminer avec Maître Eckhart : Au cœur de l'anthropologie chrétienne, Perpignan, Artège Éditions, , 204 p. (ISBN 978-2-36040-752-1, lire en ligne).
  2. E. Triebel, « Édition électronique des sources et documents relatifs au procès d’Eckhart », source internet disponible via http://www.eckhart.de, 2010. Acta Echartiana, Lois Strurlese ed., Meister Eckhart, Die lateinischen Werke, V, Kohlhammer, Stuttgart, 2006, p. 521-651.
  3. « Bulle de Jean XXII : In agro dominico, du 27 mars 1329 » [PDF], sur www.pileface.com (consulté le ).
  4. Encyclopédie des mystiques rhénans d'Eckhart à Nicolas de Cues et leur réception, Cerf, 2011, article « Procès ».
  5. « Texte du communiqué ».
  6. Delacroix 2022, p. 210, note 2.
  7. Delacroix 2022, p. 209.
  8. Delacroix 2022, p. 219.
  9. Delacroix 2022, p. 220.
  10. J. Devriendt, « La naissance de Dieu dans l'âme dans les Sermons latins d'Eckhart », in : La naissance de Dieu dans l'âme chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Cerf, coll. « Patrimoines », 2006, p. 39-54.
  11. cf. les différents articles consacrés au détachement, tels que Markus Enders (dir.), Gelassenheit und Abgeschiedenheit: Studien zur deutschen Mystik, (Boethiana 82), Hamburg, Kovac, 2008 (recension Lydia Wegener, in: Church History and Religious Culture 88 (2008), S. 469–472) ; Markus Enders, « Meister Eckhart », in Gelassenheit und Abgeschiedenheit, Hamburg, Kovac, 2008, p. 21-48 (première éd. S. Cuppers (dir.), Kölner Theologen. Von Rupert von Deutz bis Wilhelm Nyssen, Köln 2004, p. 106–135) ; Markus Enders, « Die «Reden der Unterweisung» : Eine Lehre vom richtigen Leben durch einen guten und vollkommenen Willen », in Gelassenheit und Abgeschiedenheit, Hamburg, Kovac, 2008, p. 49-75 (première éd. K. Jacobi (dir.), Meister Eckhart: Lebenssituationen – Redesituationen, Berlin 1997, p. 69–92) ; voir aussi dans l’Œuvre des Sermons les sermons I, LII.
  12. Le travail de référence est ici la thèse doctorale de Wolfgang Wackernagel, « Imagine denudari. Éthique de l'image et métaphysique de l'abstraction chez Maître Eckhart », in Études de philosophie médiévale no 68, Paris, Vrin (Sorbonne) 1991 (224 pages).
  13. Jean Devriendt, Introduction à l’« Œuvre des Sermons », Cerf, Sagesses Chrétiennes, Paris, 2010, Introduction, p. 22.
  14. La synthèse des connaissances actuelles sur cette question est donnée dans Benoît Beyer de Ryke, Maître Eckhart, une mystique du détachement, Bruxelles, Ousia, 2000.
  15. Marie-Anne Vannier, « S. Augustin et Eckhart. Sur le problème de la création », Mélanges. J. Oroz Reta, Augustinus, 39, 1994, p. 551-561.
  16. Marie-Anne Vannier, « L'Être, l'Un et la Trinité chez Eckhart », in Mystique : la passion de l'Un de l'Antiquité à nos jours, Bruxelles, Publications de l'Université de Bruxelles, 2005, p. 133-139.
  17. Voir Kurt Ruh, Initiation À Maître Eckhart - Théologien, Prédicateur, Mystique, Cerf, 1997.
  18. W. Trusen, Der Prozess gegen Meister Eckhart : Vorgeschichte, Verlauf und Folgen, Schöningh, Paderborn, 1988 ; J. Devriendt, « Procès », in : M.-A. Vannier, W. Euler, K. Reinhardt, H. Schwaetzer, Encyclopédie des mystiques rhénans d’Eckhart à Nicolas de Cues et leur réception, Cerf, Paris, 2011, p. 983-1003. }
  19. Georgette Epiney-Burgard, Émilie Zum Brunn, Femmes troubadours de Dieu, Brepols, 1988, Paris.
  20. Maurice De Gandillac, Genèse de la modernité. Chap. XII. L’abîme et l'étincelle (aspects de l'eckhartisme), Cerf, 1992, Paris.
  21. Maître Eckhart, Commentaire du livre de la Sagesse, Traduction par Jean-Claude Lagarrigue et Jean Devriendt Introduction et commentaires, par Marie-Anne Vannier, Publié avec le concours de la MSH Lorraine, USR 3261 et du Centre Écritures Université de Metz-Lorraine, Les Belles Lettres, Sagesses Médiévales, Paris, 2015, § 44, p. 94 . Citation reproduite avec l'aimable autorisation des auteurs.
  22. cf. A. de Libera, Le Problème de l’être chez Maître Eckhart. Logique et métaphysique de l’analogie, Cahiers de la Revue de théologie et de philosophie, 4, Genève-Lausanne-Neuchâtel, 1980. 100.
  23. Gerard Huber, « Negative Theologie und Paradoxes Ethos bei Meister Eckhart », in Recueil d'études offert à Fernand Brunner. Métaphysique, Histoire de la philosophie, à La Baconnière, « Langages », Neuchâtel, 1981, p. 135 et ss. ; Cyprian Smith, The Way of Paradox: Spiritual Life As Taught by Meister Eckhart, Longmann and Todd, 1987, Londres.
  24. (en + la) A. Hyma, « The De Libris Teutonicalibus By Gerard Zerbolt of Zutphen »,, Nederlands Archief voor Kerkgeschiedenis / Dutch Review of Church History Volume: 17 Issue 1, pages 42-70
  25. M.-A. Vannier (Dir.), Mystique rhénane et Devotio Moderna, Paris, Beauchesne, 2017. M.-AVannier dir. Les chemins spirituels dans la mystique rhénane et la devotio moderna, Paris, éditions Beauchesne, 2019
  26. Édition des documents Loris Sturlese, « Die dokumente zum Prozeß gegen Meister Eckhart », in Heinrich Stirnimann, Ruedi Imbach, Eckhardus Theutonicus homo doctus et sanctus. (Nachweise und Berichte zum Prozess gegen Meister Eckhart), Dokimion no 11, Nouveaux suppléments à Freiburger Zeitschrift für Philosophie und Theologie, Universität Verlag, Fribourg, 1992, p. 1-6 ; Gabriel Théry, « Édition critique des Pièces relatives au procès d'Eckhart contenues dans le manuscrit 33 b de la bibliothèque de Soest », Archives d’Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge, 1, 1926-1927, p. 129-268.
  27. Ces intentions sont données par Eckhart dans son Prologue à l'œuvre tripartite, contenu au début de son commentaire de la Genèse, édité et traduit en français - Commentaire de la Genèse précédée des Prologues, Fernand Brunner, Alain De Libera, Édouard Henri Weber, Émilie Zum Brunn, intro, trad., Cerf, L’œuvre latine de Maître Eckhart, 1, 1989, Paris. La mise au point la plus accessible est donnée par Kurt Ruh, Initiation À Maître Eckhart - Théologien, Prédicateur, Mystique, Cerf, 1997.
  28. Vladimir Lossky, Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, Vrin, Paris, p. 311.
  29. Maître Eckhart, éditions Entrelacs, p. 67.
  30. Introduction du Livre des paraboles de la Genèse, Belles Lettres, 2016, p. 34.
  31. Voir Kurt Ruh, Initiation à Maître Eckhart: théologien, prédicateur, mystique, page 139.
  32. Louise Gnaedinger, Johannes Tauler, Lebenswelt und mystische Lehre, H. Beck, Munich, 1993 (en allemand) ; Jean Tauler, Sermons, E. Hugueny, G. Théry, M.A.L. Corin trad., Cerf, Sagesses chrétiennes, Paris, 1991.
  33. Jean Devriendt, Le Libre Esprit, l'évêque de Strasbourg et Maître Eckhart, in: D. Mieth, M. Vinzent, M.-A. Vannier, C. Wojtulewicz (Ed.), Meister Eckhart in Paris and Strasbourg, Leuven, Peeters, 2017
  34. Voir le site de la Bibliothèque nationale Universitaire de Strasbourg, manuscrits numérisés, le manuscrit fortement illustré de l' Exemplar d'Henri Suso ; Meister Eckhart und seine Jünger. Ungedruckte Texte zur Geschichte der Deutschen Mystik, Jostes Franz éd., Ruh Kurt postface, W. de Gruyter, 1972, New York Berlin ; Henri Suso, Œuvres complètes, Ancelet-Hustache Jeanne trad., intro. et notes, Seuil, 1977, Paris.
  35. « Jean de Dambach (1288-1372) - Auteur », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  36. Marie-Anne Vannier et al., L'Encyclopédie des mystiques rhénans d’Eckhart à Nicolas de Cues et leur réception, Paris, Cerf, , 1279 p.
  37. Alain de Libera, Eckhart, Suso, Tauler ou la divinisation de l'homme, Paris, Ă©ditions Bayard, 1996, p. 199.
  38. Marie-Anne Vannier (dir.), Les chemins spirituels dans la mystique rhénane et la devotio moderna, Paris, Beauchesne, , 285 p. (ISBN 9782701022789), (actes du colloque)
  39. Benz Ernst, Les sources de la philosophie romantique allemande, Jean Vrin, Paris, 1968 ; Alain Dierkens, Benoît Beyer de Ryke, Benoît Maître Eckhart et Jan van Ruusbroec. Études sur la mystique ’rhéno-flamande’ (XIIIe et XIVe siècles), Bruxelles, éditions de l'Université de Bruxelles, 2004.
  40. Remarquons toutefois que Luther avait plus de prédilection pour Jean Tauler, « le plus correct des mystiques », que pour Eckhart. Il édite également l'œuvre anonyme connue sous le nom de "Theologia deutsch. Das ist ain edels und kostlichs büchlin von rechten verstand, was Adam und Christus sey, und wie Adam in uns sterben, und Christus ersteen soll, Jean Knobloch", 1519, Strasbourg, édition préfacée par Luther. Voir aussi Kraatz Martin, Luther und Shinran - Eckhart und Zen, Brill, Beihefte der Zeitschrift für Religions - und Geistesgeschichte, 31, 1931, Cologne.
  41. Jean-Marie Gueullette, Eckhart en France. La lecture des Institutions spirituelles attribuées à Tauler, 1548-1699., Grenoble, J. Millon, , 363 p. (ISBN 978-2-84137-273-7).
  42. Franz von Baader (1765-1841) fera découvrir Eckhart à Hegel : « J'étais à Berlin très souvent en compagnie de Hegel. Un jour, en 1824, je lui lus des textes de Maître Eckhart, dont il ne connaissait jusque-là que le nom. Il fut si enthousiasmé qu'il donna l'autre jour toute une conférence sur Maître Eckhart devant moi, et qu'il finit par ces paroles : Voilà exactement ce que nous voulons. » Franz von Baader, Sämtliche Werke, Bd., 15, p. 159.
  43. Dietrich Eckhart : Ein Vermächtnis, München, 1928.
  44. « Chez Maître Eckhart, l’âme nordique arrive pour la première fois à la pleine conscience d’elle-même ». « La philosophie judéo-romaine est remplacée par la confession de l’âme nordique occidentale, c’est-à-dire de la dimension intérieure de l’homme allemand, de la race nordique », Alfred Rosenberg, Le Mythe du vingtième siècle.
  45. Raymond Klibansky, The Continuity of the Platonic Tradition During the Middle Ages. Outline of a Corpus Platonicum Medii Ævi, Londres 1939, 58 p.
  46. Friedlander Albert H., « Eckhart et la tradition juive : Maïmonide et Paul Celan », in Zum Brunn Émilie dir., Voici Maître Ekhart, éd. Jérôme Millon, Grenoble, 1994, p. 385-400, Moïse.
  47. (he)Yossef Schwartz, « Pour toi le silence… ». Maître Eckhart lit le Guide des Egarés, Tel Aviv, Am Oved, 2002
  48. « Dans ces convergences, elle [Sigrid Hunke] a su lire une continuité spirituelle exprimant les lignes de force d’une « religion de l’Europe » - la vraie religion de l’Europe -, une religion qui apparaît dès la fin du IVe siècle avec Pelage, qui réapparaît au IXe siècle avec Scot Erigène, qui se poursuit au XVIe siècle avec Maître Eckhart et ses disciples… » Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ?, Paris 1981, p. 241-242.
  49. Comment peut-on ĂŞtre paĂŻen ?, Paris 1981, p. 241.
  50. Émilie Zum, Alain de Libera, Maître Eckhart: métaphysique du verbe et théologie négative, p. 53.
  51. Michel Cazenave, Jung revisité, tome 2, Jung et le religieux, chapitre « Jung et maître Eckhart ».
  52. Isidoro Flaumbaum, Meister Eckhart y Martin Heidegger. Buenos Aires 1944. - Auch: Minerva 1.
  53. Voir tous les travaux de Jean Reaidy, ex. J. Reaidy, « Une relecture contemporaine de la naissance de Dieu dans l'âme par Michel Henry », in : La naissance de Dieu dans l'âme chez Eckhart et Nicolas de Cues, p. 159-181, et sa thèse de doctorat, Phénoménologie de la naissance chez Michel Henry, sous la dir. de Francis Guibal, où il a abordé ce sujet.
  54. Jean Bédard, Maître Eckhart, Stock, , 349 p. (ISBN 2-234-05230-0)

Voir aussi

Traductions françaises

  • TraitĂ©s et sermons, traduction par F.A. et J.M., introduction de Maurice de Gandillac, Aubier, Ă©ditions Montaigne, 1942.
  • Ĺ’uvres de MaĂ®tre Eckhart : Sermons - traitĂ©s (trad. Paul Petit), Gallimard, . RĂ©Ă©dition 1987 avec une prĂ©face de Jean-Pierre Lombard.
  • Les TraitĂ©s, introduction et traduction de Jeanne Ancelet-Hustache, Seuil, 1971.
  • Sermons, introduction et traduction de Jeanne Ancelet-Hustache, Seuil, 3 volumes, 1974, 1978 et 1979.
  • Commentaire du livre de l'Exode, trad. Pierre Gire, Lyon, Associations des facultĂ©s catholiques de Lyon, 1980.
  • Le Commentaire de la Genèse, prĂ©cĂ©dĂ© des Prologues, Texte latin, trad. Fernand Brunner, Alain de Libera, Édouard WĂ©ber, Émilie Zum Brunn, Cerf, 1984.
  • Le Commentaire de l'Évangile selon Jean : Le Prologue, Texte latin, trad. Alain de Libera, Édouard WĂ©ber et Émilie Zum Brunn, Paris, Cerf, 1989.
  • TraitĂ©s et sermons, traduction d'Alain de Libera, Flammarion, coll. « GF », 1993.
  • Commentaire du Notre Père, trad. E. Mangin, Éditions Arfuyen, 1995.
  • Les TraitĂ©s et le Poème, trad. Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, Albin Michel, 1996.
  • Sermons et leçons sur l'EcclĂ©siastique, trad. F. Brunner, Genève, Ad Solem, 2002.
  • Sur la naissance de Dieu dans l'âme (Sermons 101 Ă  104), trad. G. Pfister, PrĂ©sentation Marie-Anne Vannier, Éditions Arfuyen, 2004.
  • Les Sermons, Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, Albin Michel, 2009.
  • L'Ĺ’uvre des sermons (Erfurt - Paris - Strasbourg - Cologne), J. Devriendt, Cerf, 2011.
  • Commentaire du Livre de la Sagesse, Paris, Belles Lettres, 2015, trad. J.-C. Lagarrigue et J. Devriendt, introd. M.-A. Vannier.
  • Les paraboles de la Genèse, Paris, Belles Lettres, 2016, traduction Jean-Claude Lagarrigue, introd. Marie-Anne Vannier, Maxime Mauriège,
  • Ainsi parlait MaĂ®tre Eckhart (bilingue moyen haut-allemand-français), dits et maximes de vie de MaĂ®tre Eckhart choisis et traduits du moyen haut-allemand par GĂ©rard Pfister, Éditions Arfuyen, 2016.
  • IntĂ©grale des 180 sermons, traduction de Laurent Jouvet, Almora, 2022 [prĂ©sentation en ligne].

Études

  • Jeanne Ancelet-Hustache, MaĂ®tre Eckhart et la mystique rhĂ©nane, Paris, Seuil, 1956.
  • E. Zum Brunn, Voici maĂ®tre Eckhart, Grenoble, J. Millon, 1994.
  • Fernand Brunner, MaĂ®tre Eckhart, Seghers, Paris, 1969.
  • Fernand Brunner, Études sur MaĂ®tre Eckhart, Paris, Hermann, 2012 (ISBN 978-2-7056-8156-2).
  • BenoĂ®t Beyer de Ryke, MaĂ®tre Eckhart, une mystique du dĂ©tachement, Bruxelles, Ousia, 2000 (« Figures illustres », 1) [diffusion : Vrin].
  • BenoĂ®t Beyer de Ryke, MaĂ®tre Eckhart, Paris, Entrelacs, 2004, coll. « Sagesses Ă©ternelles » (Prix Henri Davignon de l'AcadĂ©mie royale de langue et de littĂ©rature françaises de Belgique, 2005).
  • Julie Casteigt, Connaissance et vĂ©ritĂ© chez MaĂ®tre Eckhart. Seul le juste connaĂ®t la justice, Paris, Vrin, 2006, coll. « Études de philosophie mĂ©diĂ©vale », 480 p., (ISBN 9782711618927).
  • Julie Casteigt (dir.), MaĂ®tre Eckhart, textes de Jan A. Aertsen, GwenaĂ«lle Aubry, Julie Casteigt, Emmanuel Cattin, Jean-Michel Counet, ElĂ©onore Dispersyn, Kurt Flasch, Stephen E. Gersch, Rodrigo Guerizoli, Laurent Lavaud, Alain de Libera, SĂ©bastien Milazzo, Burkhard Mojsisch, Yossef Scawartz, Loris Sturlese, Shizuteru Ueda, Marie-Anne Vannier, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2012.
  • Henri Delacroix, Essai sur le mysticisme spĂ©culatif en Allemagne au XIVe siècle, Paris (1900), PuymĂ©ras (2022), Éditions Alcan (1900), Éditions localement transcendantes (2022), (1re Ă©d. 1900).
  • Alain Dierkens et BenoĂ®t Beyer de Ryke, Ă©d., MaĂ®tre Eckhart et Jan van Ruusbroec. Études sur la mystique ’rhĂ©no-flamande’ (XIIIe et XIVe siècles), Bruxelles, Editions de l'UniversitĂ© de Bruxelles, 2004, coll. « Problèmes d'histoire des religions », 14.
  • Suzanne Eck, Initiation Ă  MaĂ®tre Eckart, « Jetez-vous en Dieu », Paris, Le Cerf, 2000.
  • Kurt Flasch, D'Averroès Ă  MaĂ®tre Eckhart, Paris, Vrin, ConfĂ©rence Pierre AbĂ©lard, 2008.
  • Kurt Flasch, MaĂ®tre Eckhart. Philosophie du christianisme, Paris, Vrin, 2011.
  • Jean-Marie Gueullette, Eckhart en France. La lecture des Institutions spirituelles attribuĂ©es Ă  Tauler. 1548-1699, Grenoble, J. Millon, 2012 (ISBN 978-2-84137-273-7).
  • Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, MaĂ®tre Eckhart ou l'Empreinte du dĂ©sert, Paris, Albin Michel, 1995.
  • Alain de Libera, La Mystique rhĂ©nane. D'Albert le Grand Ă  MaĂ®tre Eckhart, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 1994. (ISBN 2-02-021112-2).
  • Vladimir Lossky, ThĂ©ologie nĂ©gative et connaissance de Dieu chez MaĂ®tre Eckhart, Paris, Vrin, coll. « Études de philosophie mĂ©diĂ©vale », 2002.
  • Éric Mangin, MaĂ®tre Eckhart ou la profondeur de l’intime, Seuil, 2012.
  • HervĂ© Pasqua, MaĂ®tre Eckhart. Le procès de l'Un, Paris, Le Cerf, 2006, coll. La nuit surveillĂ©e.
  • Kurt Ruh, Initiation Ă  MaĂ®tre Eckhart, ThĂ©ologien, prĂ©dicateur, mystique, traduit de l'allemand par Janine De Bourgknecht et Alain Nadeau, prĂ©sentation de Ruedi Imbach et Alain Nadeau, Paris, Le Cerf, 1997.
  • Reiner SchĂĽrmann, MaĂ®tre Eckhart ou la Joie Errante, coll. « L'expĂ©rience intĂ©rieure », Paris, DenoĂ«l, 1972.
  • Reza Shah-Kazemi, Shankara, Ibn Arabi et MaĂ®tre Eckhart: La Voie de la Transcendance, Paris, L'Harmattan, 2010.
  • RĂ©my VallĂ©jo, MaĂ®tre Eckhart. Je ne sais pas, Cerf, 2018
  • RĂ©my VallĂ©jo, RĂ©duit Ă  rien. Les derniers jours de MaĂ®tre Eckhart, Cerf, 2021
  • Marie-Anne Vannier, « CrĂ©ation et nĂ©gativitĂ© chez Eckhart », in Revue des sciences religieuses, 67/4 (1993), p. 51-67.
  • Marie-Anne Vannier, « La connaissance de soi chez Augustin et Eckhart », in La France latine, 132 (2001), p. 15-37.
  • Marie-Anne Vannier dir., La naissance de Dieu dans l’âme chez Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Le Cerf, Patrimoines, 2006.
  • Marie-Anne Vannier dir., La PrĂ©dication et l'Église chez MaĂ®tre Eckhart et Nicolas de Cues, Paris, Le Cerf, 2008.
  • Marie-Anne Vannier dir., La TrinitĂ© chez Eckhart et Nicolas de Cues, ouvrage publiĂ© avec le concours de l'UniversitĂ© Paul-Verlaine de Metz, Paris, Le Cerf, 2009.
  • Marie-Anne Vannier, Eckhart PrĂ©dicateur.
  • H.-Édouard WĂ©ber, « La thĂ©ologie de la grâce chez MaĂ®tre Eckhart », Revue des sciences religieuses, 70/1, 1996, p. 48-72.
  • EncyclopĂ©die des mystiques rhĂ©nans d'Eckhart Ă  Nicolas de Cues et leur rĂ©ception. L'apogĂ©e de la thĂ©ologie mystique de l'Église d'Occident , Paris, Le Cerf, 2011. consultable en ligne
  • (it) Laura Mancinelli, De Charlemagne Ă  Luther : La littĂ©rature allemande mĂ©diĂ©vale, Turin, Bollati Boringhieri, 1996 (ISBN 978-8-83390-963-9).
  • Bibliographie mise Ă  jour en permanence des publications reconnues de qualitĂ©s par la Meister Eckhart Gemeinschaft, prĂ©sentation au choix par date ou auteur ou en recherche de texte libre, disponible en ligne

Articles connexes

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