Collège de Sorbonne
Le collège de Sorbonne, ou maison de Sorbonne (domus de Sorbonna), est une institution pédagogique de l'ancienne université de Paris fondée en 1257[1] par Robert de Sorbon, avec l'aide et le soutien de Saint Louis[2]. Il était situé à l'emplacement de l'actuel bâtiment de la Sorbonne.
Fondation |
1253-1257[1] |
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Dissolution |
1792 |
Type |
Collège universitaire |
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Nom officiel |
Collegium Sorbonae |
RĂ©gime linguistique |
Latin |
Fondateur | |
Devise |
Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement |
Membre de |
Enseignants |
7 |
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Budget |
69 000 livres (1792) |
Pays | |
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Ville |
Paris |
Avec le collège de Navarre, ils étaient les deux principaux établissements de la faculté de théologie.
Il fut fermé avec l'ensemble des autres collèges de l'université de Paris en 1793.
Fondation du collège de Sorbonne
Robert de Sorbon, chapelain du roi Louis IX (saint Louis), connaissant les difficultés qu'éprouvaient les écoliers sans fortune pour parvenir au grade de docteur, fit établir en de façon officielle une maison (domus) qu'il destina à un certain nombre d'ecclésiastiques séculiers qui, vivant en commun et tranquilles sur leur existence, seraient entièrement occupés d'études et d'enseignement.
Il n'y avait alors en Europe aucune communauté d'ecclésiastiques séculiers. Saint Louis voulut participer à cette fondation utile ; il possédait dans ce quartier une série de maisons située le long de la façade sud du palais des Thermes : au moment de l'acte, il en offrit une, située rue Coupe Gueule[3], puis en 1258, deux autres, l'une située rue des Deux-Portes (actuellement rue de la Sorbonne) et l'autre rue des Maçons : il les fit rebâtir convenablement.
Le prix des locations fut destiné à l'entretien des pauvres écoliers. Le roi donna de plus à ces pauvres écoliers ou pauvres clercs, aux uns deux sous, aux autres un sou, ou même 18 deniers par semaine, pour les aider à vivre. Le nombre des pauvres écoliers admis dans ce collège, du temps de saint Louis, s'élevait à 100.
Ce collège prit d'abord la dénomination très modeste de « pauvre maison », et les maîtres qui enseignaient, celle de « pauvres maîtres », il prit rapidement le nom de collège de Sorbonne.
Robert de Sorbon acquit de l'archevêque de Bourges, Guillaume de Cambrai, un terrain s'étendant de la Sorbonne jusqu'à la rue des Poirées sur lequel il fonda le collège de Calvy ou petite Sorbonne, pour loger les étudiants en humanités et philosophie.
Fonctionnement du collège
Le collège de Sorbonne admettait des docteurs en théologie, des bacheliers en théologie boursiers et non-boursiers. Les docteurs et les bacheliers pouvaient également avoir chez eux de « pauvres étudiants ». Le recrutement était ouvert à toutes les nationalités et à toutes les origines familiales.
Il y avait au collège de Sorbonne au moins six professeurs enseignant gratuitement les différentes parties de la théologie. Il y avait également des docteurs qui faisaient une étude de la morale.
Il existait plusieurs charges pour l'administration du collège :
- le proviseur : charge confiée à un des membres importants de l'appareil d'État, comme Richelieu au XVIIe siècle ;
- le prieur : charge confiée à un associé bachelier. Le prieur présidait les assemblées de la Société, les actes des Robertines et les soutenances de thèse sorbonique de la licence dont il faisait l'ouverture et la clôture. Il était le gardien des clefs et signait les actes en premier ;
- le sénieur : il était un des députés nés de la faculté de théologie ;
- le conscripteur ;
- les professeurs ;
- le bibliothécaire ;
- le procureur.
Le collège de Sorbonne était composé de 36 appartements. La bibliothèque du collège devint rapidement une des plus importantes de Paris.
À la Renaissance, le collège de Sorbonne devint le siège des assemblées et des examens de la faculté de théologie.
Richelieu y étudia, ensuite entra dans la Société, fut prieur puis proviseur. Lorsqu'il devint Premier ministre, il fit rebâtir l'édifice de 1629 à 1642.
Le collège de Sorbonne obtint en 1648 l'administration du collège du Plessis, à la suite de la destruction du collège de Calvy et du collège des Dix-Huit.
Les chaires
- Chaire de lecteur, fondée en 1532 par Ulrich Gering.
- Chaire de théologie contemplative, fondée en 1596 par Henri IV.
- Chaire de théologie positive, fondée en 1596 par Henri IV.
- Chaire d’interprétation de l’écriture sainte, fondée en 1606 par M. de Pellejai.
- Chaire des cas de conscience, fondée en 1612 par M. de Rouan, principal du collège des Trésoriers.
- Chaire des controverses, fondée en 1616 par Louis XIII.
- Chaire d'interprétation du texte hébreu de l'Écriture, fondée en 1751 par le duc d'Orléans.
Anciens élèves du collège de Sorbonne
- Antoine Arnauld.
- Hardouin de Beaumont de Péréfixe, évêque de Rodez.
- Clément VI, pape.
- Emmanuel-Louis de Cugnac, (1729-1800), dernier Ă©vĂŞque de Lectoure.
- Jean-Baptiste Dubos, historien et critique, secrétaire perpétuel de l'Académie française.
- André Duval, doyen de la Faculté de théologie de Paris.
- Armand Jean du Plessis de Richelieu.
- Jérôme-Claude Gandolphe, députés à l'Assemblée constituante.
- Charles Gobinet, écrivain religieux et pédagogue, ancien principal du collège du Plessis.
- Philippe de Gamaches, théologien, premier titulaire de chaire de théologie positive à la Sorbonne.
- Jacques Lescot, évêque de Chartres, principal du collège de Dainville.
- Louis-Antoine de Noailles, archevĂŞque de Paris.
- Jean-Jacques Olier, fondateur de la communauté des prêtres du séminaire de Saint-Sulpice à Paris.
- Nicolas Oresme, grand-maître du collège de Navarre.
- Pierre Sigorgne, grand vicaire du diocèse de Mâcon, correspondant de l'Institut.
- Edmond Richer.
- Pierre-François Tinthoin (1751-1826).
- François Villon.
- Benoît de Kervilleau, (avant 1569-1624), théologal de l'évêché de Saint-Pol-de_léon, maître de la confrérie es arts
- Melchior de Berlier-Tourtour (1745 - 1820), chanoine de Paris.
Notes et références
- « Fondation Sorbonne au Moyen Age - Robert de Sorbon », sur La Chancellerie des Universités de Paris (consulté le ).
- Jacques Verger, « La fondation du Collège de Sorbonne », Archives de France, document d'autorité (en ligne sur archivesdefrance.culture.gouv.fr).
- Situer exactement cette rue semble aujourd'hui encore prêter à controverses : Étienne Gilson avait fait publier chez Vrin une étude fort documentée en 1965 sous l'égide du CNRS et signée par P. Gilson, où se trouve la mention suivante : « La plupart des documents traitent de la rue Gui d'Argenteuil [Guidonis de Argentolio]. On peut donc traduire le nom de cette rue par rue Coupe Gueule prolongée ; au-delà par la rue des Poirées. » (Aux Origines de la Sorbonne : le Cartulaire de la Sorbonne, t. II, pp. 38-39).
- Archives nationales de France : S. 6218.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Robert Pitte (dir.), La Sorbonne au service des humanités : 750 ans de création et de transmission du savoir (1257-2007), Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2007 (ISBN 978-2840505518).