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Gustave Singier

Gustave Singier, né le à Warneton (Flandre-Occidentale belge)[1], et mort le à Paris[2], est un peintre, graveur et lithographe non figuratif français d'origine belge.

Gustave Singier
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Gustave Henri Singier
Nationalités
Activités
signature de Gustave Singier
Signature

Biographie

Arrivé à Paris en 1919, Gustave Singier suit de 1923 à 1926 les cours de l'École Boulle, travaille de 1927 à 1939 comme dessinateur dans une société d'agencement de magasins, et se tourne vers la peinture. En 1936, Singier rencontre Charles Walch qui le met en contact avec le monde artistique et il commence d'exposer dans des Salons. En 1939, il fait la connaissance de son voisin, Alfred Manessier, de ses amis Elvire Jan et Jean Le Moal. Mobilisé l'année suivante dans l'armée belge, il est envoyé à Bagnols-sur-Cèze après l'invasion de la Belgique. De 1941 à 1944, il travaille dans l'atelier d'ébénisterie de son père.

Gustave Singier participe à l'exposition Vingt jeunes peintres de tradition française organisée en 1941 par Jean Bazaine, première exposition de peinture d'avant-garde (Galerie Braun à Paris) sous l'Occupation[3]. Il se réfugie en 1944 chez Alfred Manessier, dans le Perche où séjourneront également Elvire Jan, Jean Le Moal, Jean Bertholle, l'écrivain Camille Bourniquel, les sculpteurs François Stahly et Étienne-Martin.

En 1945, il expose au Salon de Mai dont il est avec ses amis l'un des fondateurs. Il est naturalisé Français en 1947 et se lie d'amitié avec le poète Jean Lescure. La galerie Billiet-Caputo réalise en 1949 sa première exposition personnelle à Paris, la galerie de France de Myriam Prévot et Gildo Caputo présente ensuite régulièrement son travail.

De 1951 à 1954, il enseigne à l'Académie Ranson ; de 1967 à 1978, à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où l'on compte parmi ses élèves Michel Four et Ricardo Cavallo. Il est membre de la Société des peintres-graveurs français, membre fondateur en 1975 du Salon de Toulon, en 1976 du Salon de Vitry-sur-Seine, examinateur en 1978 au concours de Rome.

Singier a réalisé de nombreux cartons de tapisseries et des vitraux, des mosaïques, des costumes et décors (notamment pour le TNP de Jean Vilar et l'Opéra de Paris). Il a illustré de ses gravures ou lithographies plusieurs livres.

Il meurt le à Paris et est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Singier fait partie des peintres réunis pour l'exposition L'envolée lyrique, Paris 1945-1956 présentée au musée du Luxembourg (Sénat), d'avril à (Sans titre, 1952)[4].

Ĺ’uvre

Premier Salon de Mai, 1945.

Livre illustré

  • Camille Bourniquel, Quatrains, texte et illustrations gravĂ©s au burin, 1947.
  • AndrĂ© FrĂ©dĂ©rique, Le TraitĂ© des Appareils, avec six lithographies, Paris, Édition Galerie de France, 1955.
  • Robert Marteau, Sibylles, 21 dessins, Paris, Édition Galanis, 1970.
  • Julien Gracq, Un balcon en forĂŞt, prĂ©sentation de Jean Lescure, 21 lithographies de Singier, SociĂ©tĂ© de bibliophiles Beaux livres grands amis de Nancy et Bibliophiles de Provence, 1973.
  • Jean Lescure, Le Blason du corps blessĂ©, avec 16 lithographies de Gustave Singier, SociĂ©tĂ© des bibliophiles de Normandie, 1974.
  • Jean Lescure, TraitĂ© des couleurs, poèmes autographiĂ©s avec 51 dessins de Singier, Sigean, Éditions de l'Orycte, 1980.

DĂ©cor et costume

  • 1955 : costumes pour l’Orfeo de Monteverdi, Festival d'Aix-les-Bains.
  • 1960 : dĂ©cors et costumes pour Turcaret de Lesage, TNP ; dĂ©cors et costumes pour Antigone de Sophocle, TNP ; dĂ©cors et costumes pour L'heureux stratagème de Marivaux, TNP.
  • 1962 : dĂ©cors et costumes pour PellĂ©as et MĂ©lisande de Debussy et Maeterlinck, MusĂ©e des Beaux-Arts, Bruxelles.
  • 1964 : dĂ©cors et costumes pour Saracenia, ballet, musique de Bela Bartok, Théâtre national de l'OpĂ©ra, Paris.
  • 1967 : dĂ©cors et costumes pour Hyppolyte et Hyacinthe de Mozart, Festival du Marais, Paris ; dĂ©cors et costumes pour Pimpinone de Telemann, opĂ©ra-bouffe, Festival du Marais, Paris.
  • 1968 : peinture murale pour Aquathème, ballet, Ballet Théâtre contemporain d'Amiens.
  • 1971 : costumes pour le Combat de Tancrède et Clorinde de Monteverdi, chorĂ©graphie de Norbert Schmouki, Festival de Provins ; costumes pour Trois GymnopĂ©dies d'Éric Satie et pour Symphonie en trois mouvements de Stravinsky.

Tapisserie

RĂ©alisation monumentale

Expositions

Expositions personnelles

  • Galerie RenĂ© Drouin, Paris, 1946.
  • Galerie de France, Paris, mars-avril 1955[6], 1967[7].
  • École nationale supĂ©rieure des beaux-arts, Paris, 1982.
  • Gustave Singier, rĂ©trospective, Centre culturel NoroĂ®t, Arras, 1992.

Expositions collectives

RĂ©ception critique

  • « Depuis 1952, sa palette s'est Ă©claircie. Ses fonds Ă©taient alors dans les tons bleu sombre. Beaucoup de toiles de 1955 ont, au contraire, des fonds clairs, blanc bleutĂ© ou teintĂ©s de vert, sur lesquels se dĂ©tachent des lignes noires et des taches de couleurs assez violentes. Très musicien, Singier a peint parfois des tableaux - comme La harpe Ă©olienne - oĂą il a cherchĂ© Ă  traduire des Ă©motions musicales. Il pense que, pour aimer ses Ĺ“uvres, il faut se mettre dans le mĂŞme Ă©tat de disponibilitĂ© d'esprit qui convient Ă  l'audition d'une musique. » - Revue Connaissance des arts[6]
  • « La peinture de Gustave Singier est Ă©troitement, complètement, la peinture de notre temps. Elle Ă©largit le champ de vision jusqu'Ă  la vision elle-mĂŞme. Il n'y reste pas une excroissance humaine ou rĂ©sultant de l'industrie humaine. On n'Ă©tait pas encore allĂ© aussi loin dans l'animation de l'absence humaine : on n'avait pas encore affirmĂ© aussi fortement l'homme de ce temps, sa condition nouvelle, sa nouvelle mort-nĂ©ant, son nouvel espace, son univers aux dimensions inconnues, son univers en expansion ou en respiration. » - Georges Charbonnier[12]
  • « En renonçant Ă  reproduire les objets identifiables, mais dont l'aspect est changeant – comme la montagne de Provence dont le contour lui Ă©chappait, quoi qu'il fĂ®t – ou qui sont si vastes qu'on ne saurait les reprĂ©senter entièrement, Singier n'offense plus la vĂ©ritĂ©. D'autre part, comme le tableau qui ne reprĂ©sente rien de prĂ©cis peut tout reprĂ©senter, comme il devient alors une image du monde qui, semblable Ă  la montagne provençale, propose un spectacle toujours renouvelĂ© mais toujours fuyant, Singier dĂ©couvre que la seule chose qui soit constante, dans le monde comme dans le tableau, c'est l'attention que l'homme lui porte. Il s'agit donc, pour le peintre, de rendre le spectateur conscient de son attention. Pour y parvenir, il Ă©tablit, dans le tableau, une combinaison de formes qui mĂŞlent, comme en musique, les impressions de dissonance et de consonance. Les premières surprennent et les secondes attachent. C'est comme dans un texte, une affirmation qui, au premier abord, choque par son apparence paradoxale, mais qui est suivie d'un raisonnement dont la logique convainc et apaise en mĂŞme temps. » - Yvon Taillandier[13]
  • « J'ai aimĂ© les toiles de Singier, non figuratives, mais dont les couleurs magnifiques, les transparences et les opacitĂ©s Ă©voquaient des eaux bleues, des coraux, des profondeurs aquatiques. » - Simone de Beauvoir[14]
  • « Des rythmes lĂ©gers et tendus, palpitants et ambigus, transposĂ©s sur les tableaux de chevalet de ce peintre connu pour ses compositions murales, ses cartons de tapisserie, ses projets de vitraux, ses dĂ©cors de ballets. Un bleu profond qui lui est particulier domine souvent dans ses peintures raffinĂ©es. » - GĂ©rald Schurr[15]

Collections publiques

en Afrique du Sud
  • musĂ©e de Johannesburg
En Allemagne
  • musĂ©es d'Essen
  • musĂ©e de Hambourg
En Autriche
  • musĂ©e de Vienne
En Belgique
  • musĂ©e royal de Bruxelles
  • musĂ©e de Liège
Au Canada
Aux États-Unis
En France
  • musĂ©e de Dunkerque
  • musĂ©e du Havre
  • Paris, musĂ©e d'art moderne de la ville de Paris
  • Paris, musĂ©e national d'art moderne :
    • FenĂŞtre sur jardin, 1944, huile sur toile, 162 Ă— 130 cm
    • L'Ă©tĂ©, 1945, huile sur toile, 161,8 Ă— 129,5 cm
    • Le quatuor ou Composition abstraite, 1947, huile sur toile, 146 Ă— 114 cm
    • Nuit de NoĂ«l, 1950, huile sur toile, 38 Ă— 46 cm
    • Nocturne Ă©gyptien, 1955, huile sur toile, 99,5 Ă— 65 cm
    • Sur la digue, 1956, aquarelle sur papier, 46 Ă— 56 cm
    • Portrait-de-l'oiseau-qui-n'existe-pas (sur un poème de Claude Aveline), 1958, aquarelle sur papier, 32 Ă— 23,5 cm
    • Balancements nuit, 1960, aquarelle sur papier, 45 Ă— 55,5 cm
    • Pierre et eau, 1960, aquarelle sur papier, 57 Ă— 45 cm
    • Haute Provence ou Composition rouge, 1960, huile sur toile, 93 Ă— 73 cm
    • Dessin, 1961, encre de Chine sur papier, 56,5 Ă— 45 cm
    • Dessin, 1961, encre de Chine sur papier, 45 Ă— 56,5 cm
    • Dessin, 1961, encre et lavis d'encre sur papier, 45 Ă— 56,5 cm
    • Dessin, 1961, encre de Chine sur papier, 56,5 Ă— 45 cm
    • Paysage, 1961, encre de Chine et lavis d'encre sur papier, 45,2 Ă— 56,5 cm
  • Paris, DĂ©partement des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France
  • musĂ©e de Poitiers
En Macédoine
En Norvège
  • musĂ©e d'Oslo
En Nouvelle-ZĂ©lande
  • musĂ©e de Wellington
Au Royaume-Uni
  • Londres, Tate gallery
En Suisse
  • musĂ©e de Bâle
  • musĂ©e de La Chaux-de-Fonds
  • musĂ©e de Genève (Fondation Gandur pour l'art)
  • musĂ©e de Sion

Collections privées

Élèves

Références

  1. Tous éléments biographiques sont extraits de : Jean Lescure, Gustave Singier, Canicule à Patmos, Paris, Éditions Guitardes et Galerie Arnoux, 1988, et Philippe Leburgue, Gustave Singier, Neuchâtel, Ides et calendes, 2002.
  2. Archives en ligne de Paris, 14e arrondissement, année 1984, acte de décès no 1263, cote 14D 648, vue 28/31
  3. René Huyghe, L'Art et l'homme, Larousse, 1961, vol.3, p. 453.
  4. Catalogue : (ISBN 8876246797)
  5. La brochure paroissiale ne fait mention que d'une tapisserie tissée à la Manufacture nationale des Gobelins
  6. « Les expositions : Singier, un peintre non-figutatif Â», Connaissance des arts, n°57, 15 mars 1955, p. 73.
  7. Gustave Singier, « interview Ă  propos de son exposition Ă  la galerie de France Â», Ă©mission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 28 janvier 1967.
  8. François Lespinasse, Robert Savary, Imprimerie SIC, Lagny-sur-Marne, 1990, p. 70.
  9. Musée du Luxembourg, L'envolée lyrique - Paris, 1945-1956, présentation de l'exposition, 2006
  10. Artheme Galerie, Abstraction et figuration - Les années 50, présentation de l'exposition, 2010
  11. Musée d'art de Pully, De Cuno Amiet à Zao Wou-Ki - Le fonds d'estampes Cailler, dossier de presse, 2013
  12. Georges Charbonnier, Singier, collection « Le musĂ©e de poche Â», Éditions Georges Fall, 1957.
  13. Yvon Taillandier, « Le peintre du mois : Singier, peintre d'impressions de la nature », Connaissance des arts, janvier 1959, pp. 38-43.
  14. Simone de Beauvoir, Tout compte fait, Gallimard, 1972, p. 224.
  15. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 924.
  16. « Gustave Singier | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  17. Sylvain Lecombre, La collection française du Musée d'art contemporain de Skopje, Éditions Magor, Skopje, 2015.
  18. Catalogue d'art moderne et contemporain, Rossini, Paris, 14 avril 2021, n°119 (reproduction en couverture du catalogue).

Annexes

Bibliographie sélective

Document utilisé pour la rédaction de l’article : source utilisée pour la rédaction de cet article

Monographies

  • Georges Charbonnier, Singier, collection « Le musĂ©e de poche Â», Paris, Éditions Georges Fall Ă©diteur, 1957. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Lescure, Gustave Singier, Canicule Ă  Patmos, Paris, Éditions Guitardes et Galerie Arnoux, 1988. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Philippe Leburgue, Gustave Singier, Neuchâtel, Ides et calendes, 2002 (ISBN 2825801992). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Catalogues et ouvrages généraux

  • Camille Bourniquel, Trois peintres: Le Moal, Manessier, Singier, Paris, Éditions de la Galerie RenĂ© Drouin, 1946. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bernard Dorival, Les peintres du vingtième siècle - Du cubisme Ă  l'abstraction, Ă©ditions Pierre TisnĂ©, Paris, 1957.
  • Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
  • Singier, prĂ©face de Myriam PrĂ©vot, Galerie de France, Paris, 1961. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image », Hachette, 1964.
  • RenĂ© Huyghe de l'AcadĂ©mie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, vol.2, Larousse, 1970.
  • Singier, prĂ©face de Jean Lescure, Grand-Couronne, 1978. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bertholle, Chastel, Singier [texte sur Singier de Jean Lescure], École nationale supĂ©rieure des Beaux-Arts, Paris, 1982 (ISBN 2903639019). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • HĂ©lène Parmelin, Les Peintres de Jean Vilar : Calder, Chastel, Gischia, Jacno, Lagrange, Manessier, Pignon, Prassinos et Singier, Fondation Jean Vilar, Avignon, 1984.
  • Jean-Jacques LĂ©vĂŞque et Philippe Leburgue, Gustave Singier, Éditions du Centre culturel NoroĂŻt, Arras, 1992.
  • GĂ©rald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Lydia Harambourg, Gustave Singier, dans L'École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1993 (ISBN 2825800481); nouvelle Ă©dition, 2010, p. 443-445 (ISBN 978-2-8258-0241-0). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, 2001.

Filmographie

  • Gustave Singier, sĂ©rie « Peintres d'aujourd'hui Â», texte de Robert Marteau, production Jacques Simonnet, 1963.
  • Gustave Singier, sĂ©rie « Peintres d'aujourd'hui », production Lilian Thorn, tĂ©lĂ©vision luxembourgeoise, 1980.

Liens externes

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