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Gravure

Le terme de gravure désigne l'ensemble des techniques artistiques, artisanales ou industrielles qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image, un texte ou toute autre inscription dans la matière.

Graveurs en taille-douce au burin et Ă  l'eau-forte par Abraham Bosse (1643).

Cet art graphique consiste à inciser ou à creuser à l'aide d'un outil ou d'un mordant une matrice. Après encrage, celle-ci est imprimée sur du papier ou sur un autre support. L'œuvre finale ainsi obtenue s'appelle une estampe. Par abus de langage, « gravure », « estampe » et « tirage » sont souvent confondus.

Le terme « estampe » est utilisé pour désigner l'œuvre résultant d'un procédé de gravure. Le tirage papier est généralement multiple.

Le terme « illustration » est utilisé quand la gravure est utilisée pour mettre en valeur un texte (remarque : le tirage peut parfois utiliser un procédé d'imprimerie et le nombre d'exemplaires est alors important).

La gravure est un terme générique. On peut graver pour réaliser une plaque (nom sur une boîte aux lettres), un timbre, un exlibris, une illustration et une estampe.

La lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») ou la sérigraphie (estampes par écrans de soie) ne devraient strictement pas être considérées comme techniques de gravure mais plutôt comme d’autres moyens de reproduire en multiple de dessins.

La première technique identifiée est la xylographie (du grec xylo, « bois » et graphein, « écrire »), apparue en Chine au VIIe siècle. Parallèlement à l'invention de l'imprimerie en Europe, ces techniques connaîtront un développement considérable à partir de la Renaissance.

La technique de gravure au burin,
illustration de l'Encyclopédie.

Procédés

Martyre de saint SĂ©bastien,
gravure sur bois, Allemagne du Sud, vers 1470-1475 (à gauche) et estampe obtenue après impression (à droite), British Museum.

Durant la Préhistoire (pétroglyphes), l'Antiquité (gravure lapidaires), l'œuvre finale est l'objet gravé. Cependant, dès le Moyen Âge, la gravure va être largement utilisée comme technique d'impression et de reproduction des images. Après avoir gravé le dessin sur un support dur et plat, l'artiste procède à l'encrage de la gravure et la transpose sur un nouveau support, en général une feuille de papier. Il existe trois grands procédés de gravure de reproduction, qui recouvrent des techniques diverses.

Gravure en taille d'Ă©pargne

On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque « la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est épargné »[1]. L'impression d'une gravure en taille d'épargne peut se faire à la main, ou sur une presse typographique. C'est la technique employée pour la gravure sur bois et la linogravure.

  • La gravure manuelle utilisant le canif, le ciseau ou la gouge pour la gravure sur bois de fil.
  • La gravure manuelle utilisant principalement le burin pour la gravure sur bois de bout.
  • La gravure manuelle utilisant des gouges pour la linogravure.
  • La gravure en criblĂ© sur mĂ©tal, oĂą il n’y a pas enlèvement de matière, mais oĂą le mĂ©tal est repoussĂ© au-dessous de la surface d’impression par la frappe d’un burin et d’un ciselet, ou de poinçons de formes diverses, donnant des points, des motifs, des traits droits ou courbes, etc.
Gravure sur bois

La gravure sur bois ou xylogravure[2], est un procédé de gravure en taille d'épargne sur un support en bois. Il s'agit peut-être de la plus ancienne technique permettant l'impression de motifs sur un support.

Linogravure

La linogravure est une technique de gravure en taille d'épargne proche de la gravure sur bois, et se pratique sur un matériau particulier, le linoleum.

Gravure en taille-douce

Ecce Homo de Jean-Pierre Norblin de La Gourdaine,
plaque de cuivre gravée à l'eau-forte (à gauche), et estampe obtenue après impression (à droite), musée national de Varsovie.

La gravure en taille-douce, ou gravure en creux, se pratique le plus souvent sur du cuivre, en particulier du cuivre rouge, mais aussi sur de l'acier ou du zinc[3]. Contrairement à la taille d'épargne, l'encre va se déposer dans les creux gravés par l'artiste. L'impression de la plaque se fait sur une presse à taille-douce.

Lithogravure

La lithogravure, étymologiquement, désigne l'art et la technique de « graver » dans la « pierre », autrement dit de dessiner en creusant des traits au moyen d'un outil de taille (burin, ciseau, etc.).

L'eau forte

L’eau-forte est un procédé de gravure en taille-douce sur une plaque métallique à l’aide d’un mordant[4] chimique (un acide). L’artiste utilisant l’eau-forte est appelé aquafortiste. À l’origine, l’eau-forte était le nom donné à l’acide nitrique. « Cette appellation elle-même est celle de l’acide nitrique étendu d’eau : l’aqua fortis des anciens alchimistes[5]. » Aujourd’hui, l’acide nitrique est remplacé par des mordants moins toxiques, tels le perchlorure de fer.

Le tireté-sec

Le tireté-sec est un procédé de gravure en pointillé. Sur une matrice, le graveur réalise une série d'encoches alignées, créées par les rebonds successifs d'une lame de métal. Ce type de gravure peut s'effectuer sur tout type de métaux (cuivre, acier) ou de matériaux plastiques (Plexiglas, Rhénalon).

Cette technique a été mise au point par le graveur Jean-Michel Mathieux-Marie[6] .

Gravure Ă  plat

Certains auteurs[7] ajoutent la gravure à plat (ou impression à plat, ou planographie)[8] aux deux précédentes catégories. C'est le cas de la lithographie, du monotype ou de la sérigraphie qui ne nécessitent pas de reliefs, et ne sont donc pas des « gravures » au sens strict du terme mais assimilés comme tels. Cependant, la première forme de la lithographie, inventée et lentement mise au point par Aloys Senefelder, à partir de 1796, était une technique d’impression basée sur un très faible relief.

Gravure sur cristal

La gravure sur verre et cristal s'exécute suivant différentes manières. Cette technique verrière de l'atelier à froid permet de créer un décor sur la surface du verre.

  • Gravure Ă  la roue, une ancienne technique inspirĂ©e des tailleurs de pierres fines. Le verrier utilise diffĂ©rentes molettes de cuivre, plomb ou liège.
  • Gravure Ă  la pointe de diamant, simple et efficace, Ă  l'aide d'un stylet mĂ©tallique.
  • Gravure par sablage et projection de matière.

Techniques diverses

Résumé des différentes techniques de gravures.

Ces trois procédés recouvrent des techniques diverses, qui peuvent être catégorisées de la façon suivante.

Histoire

Gravure sur pierre

La gravure sur pierre est présente depuis l'Antiquité. Les graveurs sur pierre sont appelés « lapicides ».

Gravure sur bois

La gravure sur bois est connue depuis au moins le VIIe siècle en Chine, les plus anciennes traces sont vers les portes occidentales chinoises de la Route de la soie, aux grottes de Mogao, à Dunhuang. Elles étaient utilisées à l'origine pour les sutras, livres des canons bouddhiques. Les Chinois inventèrent également le papier (en -206, sous la dynastie des Han occidentaux), ce qui permit, avec l'imprimerie, de diffuser rapidement et à moindre coût des ouvrages en tout genre, puis à partir du XIe siècle, sous la dynastie Song du Nord, pour imprimer les billets de banque ou des publicités, des cartes à jouer ou divers autres objets du quotidien commencèrent à être imprimés.

On sait que les Arabes se sont approprié cette technique lors d'une bataille avec les Chinois dans l'actuel Xinjiang.

Les Mongols qui ont conquis et dirigé la Chine sous la Dynastie Yuan, fondée par Kubilai Khan, au XIIIe siècle ont également eu accès à cette technique et avaient l'habitude de déplacer techniciens et techniques d'un bout à l'autre de leur empire, le plus vaste jamais créé, étendu jusqu'en Europe de l'Est et en Afrique du Nord à l'ouest, et en Corée et Sibérie à l'est.

Bien que de nombreuses techniques venues d'Orient, parmi lesquelles de nombreuses découvertes en mathématiques (chiffres dits arabes, l'algèbre), les armes (trébuchet, armes à feu, arbalète), le papier, le moulin à vent et autres techniques orientales soient arrivées en Europe à l'époque des croisades et des échanges qui ont suivi, il n'y a pas de preuve formelle que cette technique ait été introduite en Occident par la route de la soie. Certains spécialistes supposent que la technique de la xylographie a été réinventée dans la vallée du Rhin, soit en Europe du Nord, la localiser plus finement est impossible.

Le bois Protat[9], la plus ancienne matrice occidentale en bois, est datĂ©e autour de 1380 : plus prĂ©cisĂ©ment, il s'agit du fragment d'une planche en bois de noyer (0,60 Ă— 0,23 cm), qui fut exĂ©cutĂ©e Ă  Laives, canton de Sennecey (SaĂ´ne-et-Loire), en Bourgogne, et qui reprĂ©sente, sur une face, Le Centurion et les deux soldats et sur l'autre, L'Ange de l'Annonciation[10]. Signalons aussi le Saint Christophe retrouvĂ© dans la bibliothèque de Buxheim collĂ© sur un manuscrit de 1423[11].

La xylographie précède l'imprimerie. Les techniques de gravure sont très liées au support, car celui-ci doit être peu onéreux pour que l'utilisation d'un original recopiable soit intéressante, d'où l'importance de l'introduction du papier. L'évolution de la production xylographique va donc suivre le développement de l'imprimerie.

Europe du Nord

Dessin préparatoire à la gravure d'Egidius Sadeler avec l'effigie de l'empereur Rodolphe II par Hans von Aachen, Bibliothèque nationale de Pologne[14] et l'empreinte par Sadeler de 1603, Metropolitan Museum of Art.

La gravure sur bois se développe parallèlement à l'utilisation du papier, vers 1400. Elle permet de reproduire des estampes populaires en grande quantité et touche un public populaire. La gravure sur cuivre, permettant des reproductions plus détaillées, est plus onéreuse et s'adresse à des commanditaires cultivés. Elle se généralise à partir de 1430 dans la vallée du Rhin et profite des techniques de l'orfèvrerie : Schongauer et Dürer sont orfèvres de formation.

Il est difficile avant Schongauer d'attribuer les œuvres : on désigne ces graveurs anonymes le plus souvent « par le nom de leur manière »[11] :

  • Le MaĂ®tre de 1446, première gravure au burin en Allemagne (Flagellation, Kulturforum, Berlin).
  • Le MaĂ®tre E. S., actif entre 1450 et 1467 : 313 gravures sur divers thèmes. Son alphabet sera souvent imitĂ© par d'autres graveurs.
  • Le MaĂ®tre aux Banderoles, actif de 1460 Ă  1467[15].
  • Le MaĂ®tre des Cartes Ă  jouer, peut-ĂŞtre plus peintre qu'orfèvre[16], dĂ©veloppe les ombres par des hachures parallèles, soit une soixantaine d'Ĺ“uvres conservĂ©es au Kupferstichkabinett (Dresde) et Ă  la Bibliothèque nationale de France (Paris).
  • Le MaĂ®tre du Livre de Raison (Hausbuchmeister), appelĂ© aussi MaĂ®tre du cabinet d'Amsterdam est actif entre 1465 et 1505. Il semble inaugurer la pointe sèche sur zinc ou Ă©tain : 80 gravures sont rĂ©pertoriĂ©es avec des « effets picturaux et de clair-obscur »[11].
  • Martin Schongauer, actif entre 1471 et 1491, est le premier monogrammiste auquel on peut associer un nom. Il innove dans la technique du burin. Ses Ĺ“uvres sont remarquables pour la prĂ©dominance de la ligne de contour et l'alternance des zones claires et sombres (La MontĂ©e au Calvaire, Fondo Corsini, Rome).
  • Israhel van Meckenem (1450-1503) « […] figure parmi les burinistes les plus prolifiques de l'Ă©poque avec 600 gravures dont trois quarts sont des copies »[11] (JĂ©sus et les docteurs de la foi, Pinacoteca Nazionale, Bologne).
  • Daniel Hopfer.
  • Albrecht DĂĽrer, influencĂ© par Martin Schongauer, sera le plus innovant des graveurs rhĂ©nans.
  • Hans Baldung grave sur bois Les Sorcières, en 1510. Il se distingue par la nettetĂ© du trait et le ton dramatique de ses compositions. On lui doit un portrait de Martin Luther en 1521 (Chevaux sauvages, Fondo Corsini, Rome).
  • Urs Graf (1485-1528), originaire de Suisse, est l'un des premiers Ă  utiliser l'eau-forte dont le procĂ©dĂ© est attribuĂ© Ă  Wenceslas d'OlmĂĽtz (1496). « Avide d'expĂ©rimentation, il reprend la “manière criblĂ©e”, nouvelle appellation de l'opus interrasile[11]. »
  • Albrecht Altdorfer (1480-1538), Ă©lève le paysage au rang d'entitĂ© artistique autonome. Il est le premier Ă  utiliser l'eau-forte pour accentuer les variations de la lumière.
  • Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553) sera peintre et graveur : il invente la technique du camaĂŻeu Ă  deux bois. Les bois gravĂ©s lui serviront pour la propagande luthĂ©rienne et pour les illustrations de livres (Repos pendant la fuite en Égypte, Fondo Corsini, Rome).
  • Lucas van Leyden (1494-1533) fait une synthèse des Ă©lĂ©ments nordiques et italianisants (Saint Georges). Il est Ă©galement novateur dans la technique[17].
  • Frans Floris (1517-1570) associĂ© au graveur Joos Gietleughen rĂ©volutionne la technique du clair-obscur Ă  Anvers au XVIe siècle permettant Ă  la gravure de rivaliser avec la peinture murale (Les Chasses, 1555, BnF)
  • Pierre Bruegel l'Ancien (1525-1569) apprend la gravure dans l'atelier de Hieronymus Cock.

Nord-est de l'Italie

La Vénétie, la Dalmatie, l'Émilie et la Lombardie voient la xylographie et la gravure sur cuivre se développer dans la première moitié du XVe siècle : voir à ce propos la collection d'images de dévotion du notaire Jacopo Rubieri (né à Parme en 1430).

  • L'Italien Maso Finiguerra trouva, en 1452, le moyen de tirer une Ă©preuve d'une plaque qu'il avait gravĂ©e pour l'Ă©glise Saint-Jean Ă  Florence[18]. « Les premiers graveurs sur cuivre, Ă  la suite de Finiguera, sont des orfèvres, nielleurs, damasquineurs […]. Ils sont localisĂ©s, d'une part, en Toscane […], Padoue et la VĂ©nĂ©tie formant l'autre grande sphère[11]. »
  • Andrea Mantegna (1431-1506) renouvelle les sujets et la technique (Triomphe de CĂ©sar, Fondo Corsini, Rome).
  • Baccio Baldini (1436-1487) orfèvre et nielleur (Dante, Virgile et la vision de BĂ©atrice, Fogg Art Museum, Cambridge [Massachusetts]).
  • Sandro Botticelli.
  • Antonio del Pollaiuolo (1431-1496).
  • Francesco Francia.
  • Parmigianino (1503-1540) domine le procĂ©dĂ© de l'eau-forte (Le Tombeau du Christ, Fondo Corsini, Rome). Les traits Ă©pais se croisent et donnent un aspect voilĂ©, le tout rehaussĂ© de quelques retouches Ă  la pointe sèche.
  • Francesco Rosselli (1498-1513) : reprĂ©sentant de la « manière large »[19].
  • Nicoletto da Modena, reconnaissable Ă  la duretĂ© du trait et Ă  ses formes rigides (AllĂ©gorie de la Fortune, Fondo Corsini, Rome).
  • Girolamo Mocetta (1454-1531) travaille sur les effets chromatiques et dans un style monumental. Il se caractĂ©rise par un trait fin, quelquefois courbe.
  • Benedetto Montagna travaille dans le style de DĂĽrer : hachures croisĂ©es et lignes courbes. Il cherche Ă  traduire sur ses plaques le sfumato.
  • Giulio Campagnola (1482-1515) introduit la technique du pointillĂ©. Avec lui, la gravure devient un genre artistique autonome.
  • Titien (1490-1576) : ses xylographies sont monumentales (Le Passage de la mer Rouge en 12 blocs, 1549). « Les Noces mystiques de sainte Catherine prĂ©sentent des hachures croisĂ©es faites par une incision profonde, dĂ©licate, plus proche de ce qui se fait Ă  la mĂŞme pĂ©riode pour les eaux-fortes[11]. »
  • Marc-Antoine Raimondi (1470 ?-1534 ?). Les premières gravures s'inspirent de la nielle, et son Ĺ“uvre va Ă©voluer vers une maĂ®trise du clair-obscur (Le Songe de RaphaĂ«l, 1507). Sa collaboration avec RaphaĂ«l marque la naissance de l'estampe de traduction. « Techniquement, la façon d'utiliser le burin apparaĂ®t rĂ©volutionnaire, car les hachures simples s'accompagnent de hachures croisĂ©es, qui crĂ©ent un clair-obscur bien plus rĂ©el avec ajouts d'incisions au burin et de pointillĂ©s[11]. »
  • Hugo de Carpi, peintre mĂ©diocre, mais graveur de gĂ©nie. Il innove avec le camaĂŻeu ou xylographie chromatique (RaphaĂ«l et son amante, Albertina, Vienne). C'est au cours de ses annĂ©es vĂ©nitiennes qu'il expĂ©rimente divers procĂ©dĂ©s : en 1516, il supplie le SĂ©nat et le Doge de protĂ©ger son procĂ©dĂ© contre les faussaires.

Baroque

Au cours de cette période, la gravure oscille entre la reproduction et le genre autonome qui puise l'essentiel de son inspiration dans le libertinage et les fêtes.

Deux précurseurs du mouvement baroque :

  • Cornelis Cort (1533-1578), nĂ© en Hollande, il s'installe dĂ©finitivement Ă  Rome en 1572. Il rĂ©volutionne la technique du burin en obtenant des modulations tonales (Noces de Cana, Bibliothèque nationale, Paris), grâce aux variations de forme et Ă  l'Ă©paisseur des traits.
  • Hendrick Goltzius (1558-1617) connu pour son Ĺ“uvre gravĂ© ; environ 500 estampes gravĂ©es au burin (Icare, Fondo Corsini, Rome).

Italie

Avec les artistes suivants, le baroque s'affirme tant dans les sujets que dans la technique :

  • Federico Barocci dit le Baroche (1528 ?-1612) associe eau-forte et burin (L'Annonciation, Fondo Corsini, Rome). « Le Baroche applique un vernis Ă  la cire, après la première morsure, sur la partie de paysage formĂ©e de traits fins, presque calligraphiques. Il renonce ainsi Ă  plusieurs passages Ă  l'acide qui creuseraient les sillons dans la matrice. Le rĂ©sultat, appelĂ© “procĂ©dĂ© Ă  morsures multiples”, est totalement rĂ©volutionnaire. Ă€ cela s'ajoute une façon particulière de graver : les parallèles croisent les transversales dans plusieurs directions, avec des ajouts de pointillĂ©s, pour obtenir des effets de lumière vibrante[11]. »
  • Augustin Carrache (1557-1602) est considĂ©rĂ© comme l'un des plus grands graveurs du XVIIe siècle italien (L'Adoration des Mages en sept gravures sur cuivre, 1579). Le travail du burin n'est pas sans rappeler Cort et Goltzius. Ă€ partir de 1590, il entreprend des eaux-fortes : les Intermezzi en l'honneur des noces de Ferdinand de MĂ©dicis et Christine de Lorraine.
  • Jusepe de Ribera est considĂ©rĂ© comme un grand maĂ®tre de la gravure du XVIIe siècle ; cependant, sa production s'Ă©tale sur un laps de temps très court (1616-1630). Son domaine de prĂ©dilection est l'eau-forte avec une prĂ©dominance du trait irrĂ©gulier (Le Poète, 1620, Rome, ING).
  • Stefano della Bella (1610-1664) a une production impressionnante : plus de 1 000 gravures, dont la majeure partie sont des eaux-fortes rehaussĂ©es au burin et Ă  la pointe sèche (Les Caprices de la mort, vers 1648).
  • Giovanni Benedetto Castiglione (1609-1665) a toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un autodidacte. « Sa technique de graveur est axĂ©e sur la ligne… Il serait l'inventeur de la technique du monotype peut-ĂŞtre liĂ©e Ă  ses essais pour crĂ©er des effets de lumière »[11]. Castiglione utilisait non le monotype sur fond noir, mais le monotype sur fond blanc (L'AllĂ©gorie de l'eucharistie)[20].

Europe du Nord

Anvers et les Flandres sont de véritables pépinières d'artistes ; ces derniers feront, presque tous, le voyage en Italie afin de parfaire leur technique.

Parmi eux, retenons :

  • Pierre Paul Rubens (1577-1640). « Il a le grand mĂ©rite d'avoir fondĂ© l'Ă©cole des burinistes d'Anvers… Pour lui, l'estampe est un moyen de diffusion et de connaissance… Il utilise essentiellement la gravure comme moyen de traduction[11]. » Deux estampes ont l'inscription de P. Paul Rubens fecit (Vieille femme Ă  la chandelle, Rome, Fondo Corsini).
  • Christoffel Jegher (1596-1652) est un grand spĂ©cialiste de la gravure sur bois au XVIIe siècle, technique alors en dĂ©clin (Le Jardin d'amour, Waddesdon Manor, Buckinghamshire).
  • Pieter Claesz Soutman (1580-1657) dĂ©veloppe la technique du pointillĂ© au burin, ce qui permet de crĂ©er des clairs-obscurs.
  • Hercules Seghers (c. 1590-1638) invente l'eau-forte colorĂ©e et l'aquatinte Ă  vernis noir.
  • Rembrandt Van Rijn (1606-1669) utilise d'abord l'eau-forte puis la pointe sèche. Dans un dernier temps, il mĂ©lange les deux techniques et joue avec les effets de papier (papier japon ou parchemin).

France

La foire de l'Impruneta, par Jacques Callot (1620).
  • Jacques Callot (1592 ?-1635), formĂ© Ă  Florence, dĂ©veloppe l'eau-forte dans d'importantes sĂ©ries (Les Foires, Les Supplices, Les Misères de la Guerre). Il veut exploiter le maximum de possibilitĂ©s de la technique et « il dĂ©cide de remplacer par le “vernis dur” des maĂ®tres Ă©bĂ©nistes florentins le traditionnel “vernis mou” des aquafortistes. La surface se dilate, les dĂ©tails apparaissent au sein de grandes perspectives qui crĂ©ent l'illusion d'un espace Ă  trois dimensions »[11].
  • Abraham Bosse (1604-1676), thĂ©oricien de la gravure, est l'archĂ©type du graveur baroque français. Son livre est une somme des techniques de gravure de l'Ă©poque : tout est dĂ©crit minutieusement depuis « la manière de faire le vernis mol », en passant par « la manière de manier les Ă©choppes » et de « se servir de l'eau-forte », avec pour finir « la manière d'imprimer les planches en taille-douce ensemble du moyen d'en construire la presse »[21].
  • Charles-Nicolas Cochin (père) et Charles-Nicolas Cochin (fils).
  • Robert Nanteuil (1623-1678).
  • Nicolas Arnoult (1650-1722).
  • Jean-Baptiste RĂ©ville (1767-1825).

NĂ©oclassicisme

DĂ©tail d'une gravure de J-Longhi, 1798.

L'engouement des collectionneurs du XVIIIe siècle pour les vues de paysages italiens oriente la production des graveurs tels Vanvitelli (1653-1736), Giuseppe Vasi (1710-1782), Luca Carlevarijs (1663-1730), Marco Ricci (1617-1730). Ce dernier, dans ses eaux-fortes, introduira les traits minuscules et dentelés afin de traduire les effets de lumière et le mouvement des frondaisons.

  • Canaletto (1697-1768) essaie de traduire dans ses eaux-fortes les vibrations de la lumière (Caprice avec balcon et galerie sur la lagune, 1763, Windsor Castle, Royal Collection).
  • Giambattista Tiepolo (1696-1770) et son fils Giandomenico (1727-1804), sont de fabuleux techniciens : hachures, contre-taille, courbes aux ondulations parallèles, pointillisme, lignes parallèles.
  • L'atelier de Giuseppe Wagner (1706-1786) est important tant au niveau des artistes qui le frĂ©quenteront (Brustolon, Baratti, Zucchi…), que des nouvelles techniques qui y seront mises au point : en particulier, la belle manière de graver au burin avec une pointe douce capable de produire un trait net et profond.
  • Giovanni Battista Piranesi dit « Piranese » (1720-1778).

Les illustrations de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert montrent combien cet art contribua à populariser la culture.

Au XVIIIe siècle, la gravure sur cuivre sous ses diverses formes (taille-douce, eau-forte, etc) prédomine. La gravure sur bois se cantonne à l'imagerie populaire.

Époque moderne

Thomas Bewick, illustration pour History of British Birds (1847), gravure sur bois de bout.
Reproduction d'une photographie par la gravure. À gauche, la photographie originale. À droite, la gravure sur bois de bout réalisée d'après la photographie. Gravure publiée dans Le Monde illustré en 1875. Dessin : Étienne Bocourt (1821-1913), gravure : Léon Chapon (1836-1918), photographie : Géruzet Frères (Bruxelles).
Différences entre lignes blanches (gravure en creux, ou taille-douce) et lignes noires (gravure en relief, ou taille d'épargne). On constate en particulier la difficulté de réaliser des hachures croisées noires.
Gravure sur cuivre à la pointe sèche, ébauche d'un visage féminin (vers 1910) Malo-Renault
Vue du quartier ancien de la ville de Vesoul au XIXe siècle, gravure sur bois debout.

La lithographie, inventée par Aloys Senefelder (1771-1834), est basée sur un principe totalement nouveau (l'antagonisme eau-encre grasse, et non plus le relief). Elle permet de dessiner directement, sans avoir à apprendre une technique de gravure ardue. De nombreux peintres et illustrateurs vont ainsi accéder à l'estampe, largement diffusée en Allemagne, en Italie, en France et en Grande-Bretagne.

Parallèlement, le Britannique Thomas Bewick (1753-1828) met au goût du jour la gravure sur bois, en mettant au point la gravure sur « bois de bout » (ou « debout »)[22]. Le bois est gravé au burin, comme le cuivre, ce qui permet toutes les finesses, et qui présente l'avantage d'être une technique en relief : on peut donc imprimer les gravures sur une presse typographique, en même temps que le texte.

Introduite en France par Charles Thompson, vers 1818, cette technique est utilisée de manière universelle par l'édition et la presse. Des centaines de graveurs, desquels se détachent de grands noms, comme Héliodore Pisan, François Pannemaker et fils, Hippolyte Lavoignat, travaillent quotidiennement pour interpréter les œuvres des grands illustrateurs comme Honoré Daumier, Gustave Doré, Grandville, entre autres. Avec la croissance de la presse, la gravure sur bois tend à devenir une industrie de reproduction, servie par des techniciens virtuoses, mais souvent dépourvue de créativité.

Les tentatives de retour à une gravure sur bois originale, avec des graveurs comme Auguste Lepère, arrive trop tard à la fin du XIXe siècle, la gravure étant supplantée par les techniques basées sur la photographie (similigravure).

La création de sociétés regroupant les graveurs est un des événements importants de la seconde moitié du XIXe siècle : Société des aquafortistes en 1862, Société des peintres-graveurs français en 1889. Le modèle en est la Society of Engravers, fondée à Londres en 1802.

L'école de Barbizon est à l'initiative de la revue Eau-forte, et expérimente de nouvelles techniques comme le cliché-verre[23]. Millet et Corot vont adopter cette nouvelle technique (Le Petit Berger, Corot, Milan, 1855, A. Bertarelli). Antonio Fontanesi redécouvre l'eau-forte d'invention : il a recours à la morsure à répétition (effets de lumière). Il utilise aussi le cliché-verre.

Quelques noms

Giovanni Fattori (1825-1908) est un des grands maîtres de l'eau-forte, ce qui fera dire à Baudelaire : « Parmi les expressions de l'art plastique, l'eau-forte est celle qui se rapproche le plus de l'expression littéraire et qui est la mieux faite pour l'homme spontané[24]. »

Rodolphe Ackermann ( à Stollberg, Électorat de Saxe- à Finchley, Londres) est un libraire, lithographe, éditeur et l'un des pionniers de l'illustration des livres d'art. Il a notamment contribué à démocratiser la technique de l'aquatinte ou aquateinte, procédé de gravure à l'eau-forte.

Whistler (1834-1903) est initié à la gravure avec Fantin-Latour, Courbet, et Legros. Il débutera par l'eau-forte pour ensuite travailler la pointe sèche en 1871 (Portrait de la famille Leyland). Francis Hayden (1818-1910), mixera les techniques pour traduire les effets d'atmosphère : pointe sèche, brunissoir, morsure, aquatinte.

Malo-Renault (1870-1938) se spécialise dans la gravure en couleur, d'abord à l'eau-forte, au vernis mou, puis à la pointe sèche. En 1912, il aborde la gravure sur bois sur le conseil de Stéphane Pannemaker, mais c’est surtout par la suite qu’il adopte le procédé du bois au canif pour l'illustration de La Rapsode foraine et Le Pardon de Sainte-Anne (1920) d'après ce poème de Tristan Corbière.A l’occasion de la sortie en 1922 du Jardin de Bérénice de Maurice Barrès, il grave sur bois l'estampe du menu pour les Cent bibliophiles, en utilisant quatre planches pour les 4 couleurs.

  • Bois gravĂ© et estampe Les Cent Bibliophiles 1922
  • Gravure sur bois de fil, 4 planches pour impression en couleur,
    Gravure sur bois de fil, 4 planches pour impression en couleur,
  • Le tirage en 4 couleur (une par planche)
    Le tirage en 4 couleur (une par planche)

Les impressionnistes, comme Manet vont utiliser gravure et lithographie afin de traduire une atmosphère (La danseuse Lola de Valence, Paris, Bibliothèque nationale). Degas fera de même en y ajoutant le monotype (Femme à sa toilette, 1885, Paris, bibliothèque d'Art et d'Archéologie). Pissarro est plus amateur de gravure sur bois (Femmes faisant de l'herbe, 1895). Il ne faut pas oublier Pierre Renoir, Paul Cézanne, Vincent van Gogh. Quant à Paul Gauguin (1848-1903), il a une prédilection pour la gravure sur bois (Te Faruru, 1893, Chicago, Art Institute).

Mont-Blanc, par FĂ©lix Vallotton (1892).

Débarrassée de ses contraintes utilitaires, la gravure revient à un pur domaine artistique, retrouvant et modernisant les techniques traditionnelles. Le XXe siècle redécouvre le bois de fil, sa simplicité et sa valeur expressive, avec des artistes comme Félix Vallotton (La Manifestation, Lausanne, galerie Vallotton) et Edvard Munch.

Les artistes des mouvements Die Brücke et du Blaue Reiter sont attirés par la gravure sur bois où ils peuvent jouer avec la simplification des formes.

Matisse expérimente toutes les techniques : xylogravure, eau-forte, pointe sèche (Henri Matisse gravant, 1900), lithographie (Grande odalisque avec pantalon à bayadère, 1925, Berne, E. W. K. collection), aquatinte et linogravure.

Giorgio Morandi (1890-1964) « parvient à fusionner une lumière génératrice de la forme, un volume qui la construit plastiquement et une couleur qui permet de la distinguer en se plaçant comme ton ou "couleur position" »[11]. Maîtrise du trait, morsure unique grâce au mordant hollandais lui permettent de transcrire les flots de lumière.

Picasso (1881-1973) a Ă©normĂ©ment gravĂ© : pas moins de 2 000 Ĺ“uvres connues. InitiĂ© par Roger Lacourière en 1933 au burin et Ă  l'aquatinte avec du sucre, il crĂ©era la Suite Vollard. Il essaie tous les procĂ©dĂ©s et les renouvelle : les diffĂ©rents Ă©tats nous montrent un artiste perfectionniste. L'utilisation de nouveaux matĂ©riaux et de nouveaux procĂ©dĂ©s[17], notamment dans les Ĺ“uvres de Jean Fautrier, Raoul Ubac, Johnny Friedlaender, Stanley Hayter, Henri-Georges Adam, George Ball, Roger Vieillard, Marcel Fiorini, Louttre.B ou Pierre Courtin, libère la gravure de toute subordination au dessin ou Ă  la peinture et, l'engageant dans la reconnaissance de ses moyens spĂ©cifiques, assure l'entière autonomie de son expression.

Gravure de reproduction

Gravure de reproduction, exemple de gravure sur bois de bout et impression typographique.

La gravure de reproduction au XIXe siècle : procédure d'impression d'une page illustrée pour un livre ou un journal. L'illustrateur réalise le dessin directement sur une planche de bois ou sur une feuille de papier qui est ensuite décalquée sur le bois. Ce dessin est éventuellement une copie d'une peinture ou d'une photographie, ou est éventuellement réalisé à partir d'un croquis envoyé par un correspondant. Le bois utilisé est très dur (le plus souvent du buis) et est coupé perpendiculairement aux fibres (bois « de bout »). Le graveur se charge alors de graver le dessin. Il utilise un burin pour enlever les parties qui ne devront pas être imprimées (les blancs) et « épargne » les parties qui devront être imprimées (les noirs). Il s'agit d'une gravure en relief (taille d'épargne) qui possède le très grand avantage de permettre une impression « typographique », c'est-à-dire que l'on peut placer le bloc de bois gravé en relief avec les blocs de texte composés de caractères en plomb, eux aussi en relief. On pouvait ainsi imprimer en une seule passe le texte et les illustrations contenus sur une page. On remarque que l'impression inverse l'image (effet miroir).

Renouveau de la gravure

Les ateliers de gravure, comme celui de Stanley William Hayter (Atelier 17), de Joëlle Serve (atelier 63), de tirage comme l'atelier Lacourière-Frélaut vont participer au renouveau de la gravure. Philippe Mohlitz, George Ball ou Érik Desmazières remettent à l'honneur le burin, Mario Avati la manière noire, Philippe Favier la pointe sèche, et de nombreux artistes, jeunes et moins jeunes, s'intéressent à la gravure pour la variété des techniques et leurs multiples combinaisons. Un débouché existe dans la gravure en taille-douce de certains timbres-poste avec les anciens élèves issus de l'École Estienne groupés dans l'association Art du timbre gravé.

Voir aussi la lithographie
Vierge aux Lys en gravure sur granit, Couvent Bleu, Castres mars 2005

Dans les années 1960, il y a un autre type de gravure qui a fait son apparition en France pour l'industrie de l'Art funéraire. Cette gravure venant vraisemblablement des pays de l’Est, à Paris il y avait deux Yougoslaves et un Russe.

Cette technique de gravure se réalise sur du granit noir fin, poli comme un miroir, à l'aide de pointes à tracer au diamant. En principe, c'est du Marlin, du Zimbabwe, de Chine, il existe également un granit noir fin venant de Suède qui est le plus onéreux des granits.

Cette gravure a deux désignations, du fait qu'elle se réalise sur du granit, c'est une lithogravure, la technique est dite à la pointe sèche.

C'est une gravure lapidaire unique où la maîtrise du dessin et de la connaissance de la matière à graver est obligatoire, ainsi qu'avoir une bonne sensibilité artistique. Dans les interstice de cette gravure il faut mettre de la peinture pour donner tout son éclat à cette gravure et qu'elle résiste aux intempéries puisqu'elle est réalisé pour l'Art funéraire (Voir la Vierge aux Lys, ci-contre, de Michel Robardet, signature en bas à gauche).

Avec les techniques modernes, il existe de la gravure au sablage, à la fraise électrique, au laser et dont les opérateurs se servent d'ordinateurs, ce qui enlève le côté artistique de la gravure à main levée.

Gravure couleur sur granit noir fin par Michel Robardet

Gravure couleur sur granit noir fin par Michel Robardet

Au cinéma

Notes et références

  1. André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe.
  2. La Gravure en relief, sur le site du Centre de la Gravure et de l'Image imprimée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, consulté le 30 mars 2014.
  3. Marie-Janine Solvit, « Le Burin », dans La gravure contemporaine, Le Temps apprivoisé, (ISBN 2-283-58237-7 et 978-2-283-58237-4, OCLC 416111852, lire en ligne)
  4. Substance attaquant le métal.
  5. André Béguin, Dictionnaire technique de l’estampe, op. cit.
  6. « Tireté-sec », Actuel n°13 - L'estampe contemporaine,‎ , p. 30 à 33
  7. Maria Cristina Paoluzzi, La Gravure et Encyclopædia Universalis.
  8. Le terme pose problème à deux niveaux :
    • ce n'est pas une « gravure » au sens premier, dans la mesure oĂą on n'intervient pas sur le relief du support en creusant avec des outils appropriĂ©s, mais on dessine directement sur le support, la prĂ©sence de l'encre d'impression Ă©tant dĂ©terminĂ©e par un principe physique simple. Toutefois, on utilise couramment le terme gĂ©nĂ©rique de « gravure » ;
    • on trouve le terme « gravure en Ă -plat » dans l'Encyclopædia Universalis, dans le livre de M. C. Paoluzzi, La Gravure, p. 23 ; par contre, AndrĂ© BĂ©guin et MSN Encarta parlent d'« impression Ă  plat », et de « gravure Ă  plat » pour MSN Encarta (qui inclut la sĂ©rigraphie) ainsi que la majoritĂ© des sites sur Google. Sur ces derniers, le terme est utilisĂ© sans rĂ©fĂ©rences.
  9. Du nom de l'imprimeur Jules Protat, collectionneur, habitant Mâcon au XIXe siècle (F. Courboin, 1923) ; cette œuvre se trouve désormais conservée à la BNF, Cabinet des estampes.
  10. L. Lieure, L'École française de gravure.
  11. M. C. Paoluzzi, La Gravure.
  12. Marcin Latka, « Preparatory drawing for Aegidius Sadeler's print » (consulté le ).
  13. Marcin Latka, « Preparatory drawing for Aegidius Sadeler's print » (consulté le ).
  14. Marcin Latka, « Preparatory drawing for Aegidius Sadeler's print » (consulté le ).
  15. On lui doit par exemple La Fontaine de Jouvence, burin (23,4 Ă— 31..4 cm, visible au musĂ©e du Louvre (source : Grande Galerie. Le Journal du Louvre, juin-juillet-aoĂ»t 2011, no 16).
  16. cf. Max Lehrs, Geschichte und kritischer Katalog des deutschen, niederländischen und französischen Kupferstiches im 15 Jahrhundert, 1910 et Max Geisberg.
  17. à préciser
  18. Selon Vasari dans ses Vies.
  19. Terme employé par E. Kollof dans son essai sur B. Baldini.
  20. Selon R. Kisch, le premier usager du monotype serait le Flamand A. Sallaert (vers 1590-1650). « Le monotype sur fond noir est obtenu en encrant une plaque non gravée, puis en traçant le dessin avec un instrument pointu ou une plume dure avant le passage sous presse. le monotype sur fond blanc est créé en inversant le processus », M. C. Paoluzzi, La Gravure.
  21. A. Bosse, Traité des manières de graver en taille-douce sur l'airain par le moyen des eauxs fortes et des vernix durs et mols, Paris, 1644, avec privilège du roy.
  22. Au lieu de graver le bois dans le sens habituel, en devant donc lutter contre le fil du bois, on travaille sur du bois dur (buis, fruitiers) coupé perpendiculairement au sens des fibres.
  23. « Sur une plaque de verre recouverte d'un vernis noir, l'artiste grave à l'aide d'un instrument pointu avant de placer la plaque contre une feuille de papier sensibilisé (de type papier photographique) ; la lumière filtre là où le graveur a creusé avec la pointe formant ainsi une image en négatif », M. C. Paoluzzi, La Gravure.
  24. Charles Baudelaire, L'eau-forte est Ă  la mode, 1860.

Annexes

En français

En anglais

En italien

  • (it) G. Mariani, La tecniche calcografiche di incisione diretta, Rome, 2001.

Articles connexes

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