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Traduction

La traduction (dans son acception principale de traduction interlinguale) est le fait de faire passer un texte rédigé dans une langue (« langue source », ou « langue de départ ») dans une autre langue (« langue cible », ou « langue d'arrivée »). Elle met en relation au moins deux langues et deux cultures, et parfois deux époques.

La Pierre de Rosette, qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siÚcle.

Une traduction (translation en ancien français[1]) représente toujours un texte original (ou « texte source », ou « texte de départ ») ; en cela, elle comporte un certain degré d'équivalence, bien que le concept d'équivalence stricte entre les langues soit désormais dépassé en traductologie. Le concept de traduction repose depuis longtemps sur des dichotomies telles que « fidélité » versus « liberté », « fidélité à la lettre » versus « fidélité à l'esprit », « traduction sourciÚre » versus « traduction cibliste », etc.

La traduction tient compte d'un certain nombre de paramĂštres (contexte, grammaire, etc.), afin de se rendre comprĂ©hensible pour des personnes n'ayant pas de connaissance de la langue source et n'ayant pas la mĂȘme culture ou ne disposant pas du mĂȘme bagage de connaissances[2]. Traduire suppose de maĂźtriser la langue source mais aussi la langue cible (ou destinataire), qui est gĂ©nĂ©ralement la langue maternelle du traducteur. Le bon traducteur possĂšde davantage que des compĂ©tences linguistiques : il doit ĂȘtre capable d'analyser le texte et il doit lui-mĂȘme possĂ©der des qualitĂ©s d'Ă©criture. Pour traduire les textes scientifiques et techniques, il doit Ă©galement possĂ©der de solides connaissances techniques et maĂźtriser le jargon dans les deux langues.

La traduction est encore essentiellement humaine, le cas échéant à l'aide d'outils de traduction assistée par ordinateur, mais des outils informatiques de traduction automatique apparaissent.

La discipline qui s'intéresse à la traduction se nomme la traductologie.

RÎle de la traduction et des langues dans la circulation des idées et des informations

Dans l'espace et dans le temps, l'intensitĂ© de la communication interculturelle et des Ă©changes interlinguistiques dĂ©pend en grande partie de la quantitĂ© et de la qualitĂ© des informations traduites d'une langue vers une autre[3], mais l’Histoire a montrĂ© que la circulation et la « notoriĂ©tĂ© » des idĂ©es ne se confondent pas quantitativement avec les langues les plus parlĂ©es[4]. En particulier, le nombre de locuteurs d’une langue parlĂ©e n’est pas un bon prĂ©dicteur de l’aptitude d’un message crĂ©Ă© dans cette langue (ou circulant dans cette langue) Ă  ĂȘtre ensuite traduit et Ă  circuler dans le monde entier ; selon le linguiste David Crystal, « ce qui explique qu’une langue devient une langue mondiale a peu Ă  voir avec le nombre de personnes qui la parlent, mais beaucoup plus avec l'identitĂ© de ces locuteurs »[5]. Le rĂ©seau des locuteurs bilingues et des traducteurs[6] a donc une grande importance de ce point de vue.

Depuis le XIXe siĂšcle et avec la mondialisation et la rĂ©glementation du « droit de propriĂ©tĂ© intellectuelle » et des traductions, un certain nombre de langues et de cultures sont plus ou moins bien « traduites », voire s’éteignent plus rapidement qu’auparavant ou sont dĂ©jĂ  mortes ou oubliĂ©es[7] (Ă©tant entendu qu'une langue morte comme le latin peut continuer Ă  ĂȘtre traduite).

Certains auteurs dĂ©crivent l'Ă©mergence d'un nouveau rĂ©seau et d'un systĂšme mondial de langues[8], oĂč l’anglais joue un rĂŽle devenu prĂ©pondĂ©rant et central. L’hĂ©gĂ©monie culturo-linguistique de l'anglais pourrait toutefois ĂȘtre peu Ă  peu contenue par l'amĂ©lioration et la gĂ©nĂ©ralisation des logiciels de traduction automatique sur l'Internet et par l'approche inĂ©dite[9] wikimĂ©dienne qui encourage et facilite « les traductions et Ă©changes interlinguistiques dans WikipĂ©dia et ses projets-frĂšres (traductions dans 287 langues possibles fin 2013, parmi lesquelles des langues dites « mortes » et l'espĂ©ranto, avec plusieurs grands projets linguistiques bilatĂ©raux).

L'analyse de la situation relative des langues du monde est longtemps restĂ©e impossible faute de donnĂ©es pertinentes, note Mark Davis (prĂ©sident et cofondateur du Consortium Unicode qui produit des standards d'encodage de caractĂšres pour l'ensemble des ordinateurs et des interfaces mobiles de la planĂšte utilisant l'Ă©criture)[10], alors que l’on pressent pourtant l’importance de la structure de ce rĂ©seau[11] ; il est longtemps restĂ© impossible d’étudier quantitativement la structure du rĂ©seau mondial des Ă©changes entre langues mais cela devient plus facile grĂące Ă  la constitution de grandes bases de donnĂ©es ouvertes de « lieux » d’échanges mondiaux tels que WikipĂ©dia ou Twitter et alors que l’on connaĂźt de mieux en mieux la proportion des langues parlĂ©es sur l’Internet[12].

En 2014, une Ă©quipe amĂ©ricano-française[13] a utilisĂ© la science des rĂ©seaux pour crĂ©er des cartographies permettant de visualiser la façon dont des informations et des idĂ©es circulent dans le monde [selon la langue du message d’origine, selon le PIB moyen des pays oĂč cette langue est parlĂ©e[14], selon la langue des premiĂšres traductions et celles qui vont vĂ©hiculer l’information ou selon le mĂ©dium (livre, WikipĂ©dia, Twitter)...]. Pour dresser cette « carte », ces chercheurs ont Ă©tudiĂ© d’une part les donnĂ©es disponibles sur la traduction littĂ©raire (en prenant pour base 2,2 millions de traductions de livres publiĂ©es dans plus de mille langues) et d’autre part les deux grands rĂ©seaux mondiaux d’échanges par le langage[10] - [15] que sont :

  1. les tweets bilingues (Ă  partir de l'Ă©tude de 550 millions de tweets, de 17 millions d'utilisateurs en 73 langues, retenus pour l’étude), ce qui a Ă©tĂ© possible grĂące Ă  la base de donnĂ©es ouverte et parce que celle-ci permet d'associer un tweet Ă  une langue et la personne qui tweete Ă  une ou plusieurs communautĂ©s linguistiques ;
  2. des versions linguistiques différentes de pages Wikipédia (sans tenir compte du travail des robots dans Wikipédia)[10], dont la base de données est ouverte (DBPedia).

Voici ce que rĂ©vĂšle l’analyse de ces donnĂ©es :

  • il existe une importante hiĂ©rarchisation des langues d’« interfaçage » dans ce rĂ©seau, avec des nuances selon le mĂ©dia Ă©tudiĂ© ;
  • sans surprise, l’anglais est la langue la plus importante et la plus efficace pour assumer la fonction d’interface entre d’autres langues pour diffuser une idĂ©e ou une information dans le monde (l'anglais constitue, dans le rĂ©seau cartographiĂ©, le hub le plus central). Aux rangs suivants, notamment dans WikipĂ©dia, le français, l'allemand et le russe jouent un rĂŽle similaire, puis vient une constellation de « hubs » plus petits avec par exemple l’espagnol et, loin derriĂšre, le tamoul, le portugais ou le chinois, langues peu propices Ă  la diffusion mondiale d’idĂ©es bien qu'elles soient parlĂ©es par un nombre trĂšs important de locuteurs. À l’opposĂ© de l’anglais (qui est parlĂ© presque partout dans les rĂ©seaux mondiaux d’échanges d’idĂ©es), le mandarin, l'hindi et l'arabe, bien qu’immensĂ©ment populaires, sont isolĂ©s dans le rĂ©seau des Ă©changes entre les langues (ce qui veut dire que les communications dans ces langues atteignent moins les locuteurs d'autres langues, et moins rapidement)[10] ;
  • en termes de nƓuds majeurs dans le rĂ©seau des Ă©changes informationnels interlangues dans le rĂ©seau mondial, les traductions littĂ©raires et le systĂšme d’interlangue de WikipĂ©dia (283 langues en 2014) valorisent encore principalement les langues europĂ©ennes (et le japonais pour les traductions), mais Twitter donne plus d’importance (aprĂšs l’anglais) Ă  des langues non majeures dans les deux rĂ©seaux prĂ©cĂ©dents d’échange (malais, portugais, espagnol, philippin, nĂ©erlandais, arabe). Le rĂ©seau des traductions littĂ©raires est plus stable et formel. WikipĂ©dia Ă©volue rapidement, mais tout en se structurant, alors que Twitter offre un modĂšle totalement diffĂ©rent, constituĂ© uniquement de messages courts, trĂšs rĂ©actifs Ă  l’actualitĂ© ;
  • des locuteurs de langues disparates ou rares gagnent Ă  ĂȘtre indirectement connectĂ©s Ă  d’autres langues via un hub (grand ou petit) s’ils veulent que leurs messages circulent dans le monde. Twitter peut faire circuler des idĂ©es au sein d’un groupe de langues proches (par exemple des Philippines Ă  la zone corĂ©enne via le malais), alors qu’une traduction passant par l’anglais facilitera la circulation d’une idĂ©e de la langue turque au Malayalam (parlĂ© en Inde par 35 millions de personnes)[10] ;
  • les personnes ou institutions bilingues ou multilingues apparaissent donc comme des « nƓuds » importants dans le rĂ©seau de transmission des informations et des idĂ©es. Internet et des phĂ©nomĂšnes comme WikipĂ©dia et Twitter ont amplifiĂ© leur rĂŽle de convertisseur de langue, mais leur capacitĂ© Ă  faire circuler l’information reste bien plus importante si l’une des langues maĂźtrisĂ©es par l'utilisateur est l’anglais[10] ;
  • il existe quelques phĂ©nomĂšnes atypiques ou Ă©mergents : par exemple, le nĂ©erlandais n’est parlĂ© que par un « petit » nombre de personnes (27 millions de locuteurs, ce qui est bien moins que l'arabe qui compte environ 530 000 000 locuteurs), mais les NĂ©erlandais sont Ă  la fois souvent polyglottes et trĂšs actifs en ligne[10] ;
  • les utilisateurs Ă©tudiĂ©s constituent une sorte d’élite, alphabĂ©tisĂ©e et active « en ligne ». Et bien que ne reprĂ©sentant parfois qu’une petite partie de l’ensemble des locuteurs d'une ou plusieurs langues, cette Ă©lite a un pouvoir et une responsabilitĂ© « disproportionnĂ©e » car, volontairement ou non, elle marque de son empreinte (voire de certains biais) les messages qu’elle traduit et relaie vers d’autres langues, cultures et peuples Ă©loignĂ©s. C’est tout particuliĂšrement le cas pour les anglophones dont les messages semblent les plus aptes Ă  circuler loin et vite[10] ;
  • le faible taux de traduction de textes initialement rĂ©digĂ©s dans de nombreuses langues vers l’arabe et le monde arabe constitue un obstacle Ă  la diffusion de savoirs « extĂ©rieurs »[10] ;
  • un pays qui encourage la traduction de nombreux documents vers l’anglais (ou vers l’une des langues qui sont les meilleurs relais) se fera mieux connaĂźtre. Le choix d'une seconde langue qui est trĂšs bien connectĂ©e aux autres langues sur l’Internet des rĂ©seaux sociaux et culturels est alors un atout[10] ;
  • un non-anglophone qui souhaite faire circuler des idĂ©es ou avoir accĂšs Ă  des idĂ©es nouvelles extĂ©rieures Ă  sa culture a tout intĂ©rĂȘt Ă  choisir l'anglais comme deuxiĂšme ou troisiĂšme langue, alors qu’un anglophone gagnera Ă  choisir l’espagnol, le français ou l’allemand plutĂŽt que le chinois ou l'hindi, Ă  tout le moins pour la diffusion d’idĂ©es par la voie Ă©crite[10].

La transmission culturelle passe aussi par le langage parlé[10], localement et à distance (via le téléphone ou Skype), ce qui pourrait accélérer la diffusion de certaines idées et informations.

Statistiques

On ne dispose pas de statistiques exhaustives du nombre de textes traduits dans le monde, en raison notamment d'un grand nombre de traductions faites dans la littérature grise ou diffusées via l'internet sans passer par les réseaux classiques.

Dans le monde, le document le plus traduit serait, d'aprĂšs le livre des records de 2009, la DĂ©claration universelle des droits de l'homme. En 2019, la DUDH dĂ©nombre 515 traductions[16];[17] - [18], bien que la Bible soit rĂ©putĂ©e traduite dans plus de 2000 langues et la priĂšre du Notre PĂšre dans 1 698 langues[19].

En France, dans les annĂ©es 2000-2010, pour environ 70 000 titres annuels, 10 Ă  13 % sont des traductions[20]. Les francophones ont donc accĂšs Ă  environ 7 000 Ă  9 100 titres Ă©trangers traduits en français et publiĂ©s chaque annĂ©e.

Traduction et interprétation

Ces deux notions diffĂšrent : le traducteur traduit des idĂ©es exprimĂ©es Ă  l'Ă©crit d'une langue vers une autre tandis que l'interprĂšte traduit des idĂ©es exprimĂ©es oralement ou par l'utilisation de parties du corps (langue des signes) d'une langue vers une autre. L'interprĂ©tation peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un sous-domaine de la traduction au regard des processus mis en Ɠuvre (Ă©tudes en traduction), mais en pratique ces activitĂ©s requiĂšrent des aptitudes trĂšs diffĂ©rentes, sont soumises Ă  des contraintes diffĂ©rentes et ont un rapport au temps Ă©galement diffĂ©rent.

Les lieux de traduction

Traduire présuppose de maßtriser deux langues au moins, mais aussi d'avoir un accÚs au texte à traduire (ou à sa copie) durant le temps nécessaire à sa traduction, et si possible à un texte original (éventuellement annoté) plutÎt qu'à une traduction préexistante de ce texte dans une autre langue.

Or, pendant longtemps, les ouvrages ont été copiés et recopiés à la main. Ils sont parfois rares ou uniques.

Les bibliothĂšques et lieux d'archives (municipaux, royaux, religieux, industriels, etc.) abritent des ouvrages rares et des collections patrimoniales, des collections d'enseignement et/ou de recherche et des ouvrages de lecture publique. Ces lieux sont importants pour les traducteurs. Certains des ouvrages qui y sont conservĂ©s ne peuvent ĂȘtre empruntĂ©s Ă  domicile ni mĂȘme directement consultĂ©s, d'autres ne peuvent ĂȘtre ni photographiĂ©s ni microfilmĂ©s. Les Ă©tudiants, enseignants, chercheurs et autres professionnels viennent y traduire sur place des Ă©lĂ©ments d'ouvrages ou des ouvrages anciens entiers[1]. Pour le philosophe Robert Damien, au-delĂ  d'un lieu de juxtaposition des auteurs et des langues, des textes et des savoirs, la traduction est — comme la bibliothĂšque — un « lieu des liens »[1].

Théories de la traduction

Textes antiques

Concernant les textes antiques, on distingue aujourd'hui principalement deux courants de traductions.

La traduction littérale ou formelle

Le principe de la traduction littérale ou formelle reste centré sur les mots et la syntaxe originels, les privilégiant avant tout, au risque de les rendre peu intelligibles dans un contexte historique différent.

Théories contemporaines

En matiÚre de théories contemporaines de traduction, on constate généralement l'existence de six courants dominants :

Approches fondées sur la pratique/Approche communicationnelle

Courant interprĂ©tatif : thĂ©orie du sens de l'École supĂ©rieure d'interprĂštes et de traducteurs (E.S.I.T.), fondĂ©e principalement sur la pratique de l’interprĂ©tation de confĂ©rence. Dans leur ouvrage InterprĂ©ter pour traduire[21], Danica Seleskovitch et Marianne Lederer soutiennent qu'il faut traduire le sens et non pas la langue car celle-ci n'est qu'un simple vĂ©hicule du message[22]. La langue peut ĂȘtre un obstacle Ă  la comprĂ©hension. C'est pour cette raison que lors de toute opĂ©ration traduisante, il faut toujours Ă©viter de transcoder et procĂ©der Ă  la dĂ©verbalisation. Parmi les travaux qui ont jouĂ© un rĂŽle important au sein des efforts de thĂ©orisation qui ont jalonnĂ© l'histoire, on retiendra le projet d'un ouvrage gĂ©nĂ©ral sur la langue française d'Estienne Dolet qui aboutira Ă  la publication, en 1540, de La maniĂšre de bien traduire d'une langue Ă  une autre[23].

Approches fondées sur des théories littéraires

Ce courant considĂšre que la traduction n'est pas une opĂ©ration linguistique mais plutĂŽt une opĂ©ration littĂ©raire (Edmond Cary). En d'autres termes : pour traduire de la poĂ©sie, il faut ĂȘtre poĂšte (Ezra Pound, Walter Benjamin, Henri Meschonnic, Antoine Berman).

Le concept d’énergie dans la langue : les mots sont, en quelque sorte, une cristallisation du vĂ©cu historique d'une culture, ce qui leur donne une force, et c'est justement cette Ă©nergie qu'il faut traduire. Chez Leopardi, plusieurs pages du Zibaldone vont dĂ©jĂ  dans le mĂȘme sens (c'est l'enĂ©rgeia qu'il faut restituer dans le texte destinataire).

Courant sociolinguistique

C'est le moule social qui détermine ce qui est traduisible ou pas, ce qui est acceptable ou pas (sélection, filtration, censure...). Le traducteur est le produit d'une société et l'on traduit selon son propre bagage socio-culturel (école de Tel-Aviv : Even Zohar, Gideon Toury).

Approches fondées sur des théories linguistiques

Structuralisme, linguistique, pragmatique, linguistique du texte. C'est un courant qui considÚre le mot, le syntagme et la phrase comme unités de traduction (Georges Mounin, Vinay et Darbelnet, J.I Austin, J.-Ch. Vegliante[24]).

Approches fondées sur des concepts philosophiques et herméneutiques

Le chef de file de ce courant est George Steiner. Le vĂ©ritable traducteur doit ĂȘtre capable de se mettre dans la peau d'un Ă©crivain afin de capter et de saisir l'intention (le « vouloir dire ») de l'auteur du texte de dĂ©part. L’opĂ©ration traduisante est considĂ©rĂ©e comme un mouvement en quatre temps : trust (confiance / conviction), agression, incorporation et restitution.

« La traduction d’une langue A dans une langue B concrĂ©tise l’implication d’une troisiĂšme prĂ©sence active. Elle rĂ©vĂšle la physionomie du « pur langage » qui a prĂ©cĂ©dĂ© et qui sous-tend les deux langues. Une authentique traduction dĂ©gage les contours vagues mais reconnaissables du dessin cohĂ©rent dont, aprĂšs Babel, se sont dĂ©tachĂ©s les fragments torturĂ©s du langage humain. (
) Le traducteur enrichit sa langue en laissant la langue-source s’y insinuer et la modifier. Mais il fait bien plus : il Ă©tire son propre parler en direction de l’absolu secret de la signification (Steiner, 1978 : 71-72) »[25]. »

Les approches sémiotiques

La sĂ©miotique est l’étude des signes et des systĂšmes de signification. Pour le sĂ©mioticien Charles Sanders Peirce, le processus de signification est le rĂ©sultat de la coopĂ©ration de trois Ă©lĂ©ments : un signe, un objet et son interprĂ©tant. Aussi, d'un point de vue sĂ©miotique, toute traduction est envisagĂ©e comme une forme d’interprĂ©tation qui porte sur des textes ayant un contenu encyclopĂ©dique diffĂ©rent et un contexte socioculturel particulier.

Le processus de traduction

Le processus de traduction peut ĂȘtre dĂ©coupĂ© en trois phases :

  1. compréhension : assimilation du sens véhiculé par un texte, du vouloir dire d'un auteur
 et aussi (du moins pour les textes littéraires) de ses choix formels ;
  2. déverbalisation : oubli des mots et conservation du sens ; « opération par laquelle un sujet prend conscience du sens d'un message en perdant conscience des mots et des phrases qui lui ont donné corps »[26] ; cette phase serait vaine sans une conscience aiguë de la forme (Berman, Vegliante) ;
  3. réexpression : reformulation du vouloir dire en langue cible ; retour aux mots et à la forme du texte en général.

Types de traductions

Sur le marché du travail, on distingue deux types de traduction : la traduction de textes techniques et la traduction littéraire. La majorité des traducteurs professionnels traduit des textes techniques. Les traducteurs littéraires sont attachés à une maison d'édition ou indépendants.

Traduction technique

La traduction technique concerne les documents tels que les manuels, guides d'utilisation, documentations logicielles, feuillets d'instructions, notes internes, procÚs-verbaux, rapports financiers, contrats, textes officiels, articles scientifiques et autres documents destinés à un public limité (celui qui est directement concerné par le document) et dont la durée de vie utile est souvent limitée.

Par exemple, le guide d'utilisation d'un modĂšle particulier de rĂ©frigĂ©rateur n'a d'utilitĂ© que pour le propriĂ©taire du rĂ©frigĂ©rateur, et restera utile tant que ce modĂšle de rĂ©frigĂ©rateur existera. De mĂȘme, la documentation logicielle se rapporte gĂ©nĂ©ralement Ă  un logiciel particulier, dont les applications concernent une catĂ©gorie d'utilisateurs.

La traduction de textes techniques exige souvent des connaissances spécialisées dans un domaine particulier. On compte parmi les textes techniques :

La traduction technique est un type de traduction souvent « anonyme » dans lequel le nom du traducteur peut ne pas ĂȘtre associĂ© au document traduit, tout comme certaines entreprises ne font pas mention des auteurs des guides d'utilisation des produits. Cependant, dans le cas de la traduction de livres Ă  contenu informatif, le traducteur sera mentionnĂ© dans la section de responsabilitĂ© primaire de l'item bibliographique du livre.

En général, la traduction technique est plus accessible et offre une rémunération plus élevée que la traduction littéraire.

Écoles de pensĂ©e

Selon l'école de pensée cibliste, il est nécessaire, lorsque cela s'impose, de privilégier l'exactitude des propos au détriment de la stylistique. Pour communiquer son message, la traduction devra parfois remplacer les éléments culturels du texte original par des exemples équivalents, mais mieux connus des lecteurs de la culture d'arrivée. Le plus important demeure le « sens » du message que souhaite transmettre l'auteur. Le traducteur doit d'abord faire passer ce message de maniÚre idiomatique et naturelle pour le lecteur de la langue d'arrivée, tout en demeurant fidÚle au langage, au registre et au ton employés par l'auteur du texte rédigé dans la langue de départ.

Selon l'Ă©cole de pensĂ©e sourciĂšre, le traducteur est tenu de demeurer strictement fidĂšle Ă  la forme du texte original. Le traducteur devra donc reproduire tous les Ă©lĂ©ments stylistiques du texte original, employer le mĂȘme ton, conserver tous les Ă©lĂ©ments culturels et mĂȘme, Ă  l'extrĂȘme, contraindre la langue d'arrivĂ©e Ă  prendre la forme dictĂ©e par le texte de dĂ©part. Le traducteur sourcier veillera en premier lieu Ă  respecter scrupuleusement le vĂ©hicule employĂ© par l'auteur, et tĂąchera ensuite de bien restituer le sens du message.

(Voir Critiques de la traduction infra.)

Difficultés liées aux domaines de spécialité

Il y a lieu de relever que certains traducteurs indĂ©pendants indiquent ĂȘtre spĂ©cialisĂ©s dans Ă  peu prĂšs tous les domaines, ce qui contredit, par dĂ©finition, le terme de spĂ©cialisation ; il est Ă©vident que ces traducteurs cherchent ainsi Ă  se voir confier un plus grand nombre de travaux de traduction.

Il ne faut cependant pas sous-estimer la capacitĂ© Ă  dĂ©velopper la connaissance fine d'un sujet au fil des traductions effectuĂ©es, les sources d'explications, comme WikipĂ©dia, d'autres encyclopĂ©dies, les dictionnaires terminologiques, sans oublier les sites Internet des sociĂ©tĂ©s concernĂ©es ou traitant des sujets concernĂ©s, Ă©tant nombreuses. Il peut donc ĂȘtre utile de faire appel Ă  un traducteur prĂ©sentant un grand nombre de spĂ©cialisations sur son CV.

Cela dit, pour rĂ©aliser des traductions pragmatiques utiles, il est nĂ©cessaire de maĂźtriser le jargon du domaine et de savoir employer les bons termes ; une traduction qui ne reflĂšte pas l'usage courant et l'Ă©volution de la langue de spĂ©cialitĂ© pourrait ĂȘtre imprĂ©cise, voire incorrecte, et ne saurait intĂ©resser ses lecteurs, au mĂȘme titre que l'on n'Ă©crit plus comme en 1750.

Certains domaines (comme l'informatique) Ă©voluent Ă  une vitesse vertigineuse, au point que le jargon spĂ©cialisĂ© de la langue d'arrivĂ©e (par exemple le français) n'arrive pas Ă  s'enrichir assez rapidement pour suivre l'Ă©volution de la langue d'origine (par exemple l'anglais). Dans cette situation, le traducteur peut ĂȘtre confrontĂ© Ă  l'absence d'Ă©quivalent français (donc Ă  la nĂ©cessitĂ© soit d'utiliser le terme dans la langue d'origine, soit d'utiliser une pĂ©riphrase explicative, soit de crĂ©er un nĂ©ologisme), Ă  l'existence plusieurs nĂ©ologismes Ă  peu prĂšs Ă©quivalents ou Ă  une alternative entre un terme relativement gĂ©nĂ©ral et bien connu et un terme plus prĂ©cis, mais moins employĂ©.

La traduction de logiciels (qui comporte deux phases distinctes, l'internationalisation et la régionalisation) est un processus qui diffÚre de la simple traduction textuelle à divers égards.

Traduction littéraire

Ce type de traduction concerne les romans, poÚmes et autres types de textes relevant du domaine littéraire.

La traduction littĂ©raire demande des aptitudes en stylistique, une bonne imagination et des connaissances culturelles Ă©tendues. Il s'agit de reproduire l'effet intĂ©gral du texte original chez le lecteur du texte dans la langue d'arrivĂ©e, autant que le sens des mots. La traduction doit ĂȘtre aussi plaisante Ă  lire et susciter les mĂȘmes Ă©motions que l'original, suivant l'adage de CervantĂšs : « ne rien mettre, ne rien omettre ». Les grands traducteurs, quelles que soient leurs langues de travail, ont une formation trĂšs exigeante, Ă©tudes littĂ©raires et universitaires, dans la langue Ă  partir de laquelle ils traduisent — et nombre de traducteurs littĂ©raires traduisent Ă  partir de plusieurs langues — mais aussi et surtout dans leur langue maternelle, langue vers laquelle ils traduisent. L'Ă©criture du texte de destination devient alors primordiale[27].

En poésie, la traduction présente une double difficulté lorsqu'il faut rendre compte à la fois du sens et de la métrique (de la forme en général[28]), voire de procédés rhétoriques[29]. Si l'on se limite au sens (sémantique), un exercice de traduction de haïkus, aprÚs passage dans plusieurs langues et retour final au français, a permis de démontrer une assez grande robustesse du contenu sémantique[30].

Le problĂšme de la double traduction

Une difficultĂ© bien connue des traducteurs rĂ©side dans le fait que le texte Ă  traduire est parfois dĂ©jĂ  lui-mĂȘme une traduction, pas nĂ©cessairement fidĂšle, que le traducteur doit, dans la mesure du possible, essayer de dĂ©passer pour remonter Ă  l'original. De nos jours, le phĂ©nomĂšne s'est amplifiĂ© et se prĂ©sente sous des formes diverses. Il y a d'abord l'utilisation consciente d'une langue-pont. S'il faut traduire en grec moderne un texte Ă©crit en estonien, on pourra avoir du mal Ă  identifier un traducteur connaissant Ă  la fois les deux langues et le « sujet traitĂ© ». C'est d'une premiĂšre traduction, souvent effectuĂ©e vers l'anglais, que partira le traducteur. L'imprĂ©cision de cette langue peut crĂ©er des difficultĂ©s, comme le fait remarquer Claude Piron avec cette phrase formulĂ©e en anglais dont il avait dĂ» vĂ©rifier la traduction française : « He could not agree with the amendments to the draft resolution proposed by the delegation of India ». Le premier traducteur ne pouvait savoir si « proposed » se rapportait Ă  « amendments » ou Ă  « resolution » et avait choisi la mauvaise solution. Claude Piron, qui avait sous les yeux l'ensemble du rapport, put rectifier[31].

Critiques de la traduction

Marc Bloch a formulé la critique suivante dans Apologie pour l'histoire :

« Il serait fĂącheux, avouons-le, de voir les historiens encombrant leurs propos de vocables Ă©trangers, imiter ces auteurs de romans rustiques qui, Ă  force de patoiser, glissent Ă  un jargon oĂč les champs ne se reconnaĂźtraient pas mieux que la ville. En renonçant Ă  tout essai d'Ă©quivalence, c'est souvent Ă  la rĂ©alitĂ© mĂȘme que l'on ferait tort. Un usage qui remonte, je crois, au XVIIIe siĂšcle, veut que « serf » en français, ou des mots de sens voisin dans les autres langues occidentales, soient employĂ©s Ă  dĂ©signer le chriĂ©postnoĂŻ de l'ancienne Russie tsariste. Un rapprochement plus malencontreux pouvait difficilement ĂȘtre imaginĂ©. LĂ -bas, un rĂ©gime d'attache Ă  la glĂšbe, peu Ă  peu transformĂ© en un vĂ©ritable esclavage ; chez nous, une forme de dĂ©pendance personnelle qui, malgrĂ© sa rigueur, Ă©tait trĂšs loin de traiter l'homme comme une chose dĂ©pourvue de tous droits : le prĂ©tendu servage russe n'avait Ă  peu prĂšs rien de commun avec notre servage mĂ©diĂ©val. Cependant, dire tout bonnement « chriĂ©postnoĂŻ » ne nous avancerait guĂšre. Car il a existĂ© en Roumanie, en Hongrie, en Pologne et jusque dans l'Allemagne orientale, des types de sujĂ©tion paysanne Ă©troitement apparentĂ©s Ă  celui qui s'Ă©tablit en Russie. Faudra-t-il, tout Ă  tour, parler roumain, hongrois, polonais, allemand ou russe ? Une fois de plus, l'essentiel Ă©chapperait, qui est de restituer les liaisons profondes des faits, en les exprimant par une juste nomenclature. »

Il existe une autre critique, moins facile Ă  argumenter, qui s'appuie sur une phrase italienne Ă  la formulation particuliĂšrement vigoureuse : « Traduttore, traditore » [en français, « Traducteur, traĂźtre »]. Selon cette critique, toute traduction revient Ă  trahir l'auteur, son texte, l'esprit de celui-ci, son style
 Ă  cause des choix qui doivent ĂȘtre faits de toute part. L’écrivain Julien Green, parfaitement bilingue et qui a lui-mĂȘme traduit certaines de ses Ɠuvres du français vers l'anglais, dĂ©clare : « L’écrivain qu’on traduit aurait certainement employĂ© d’autres mots et dit des choses diffĂ©rentes s’il avait Ă©crit dans la langue du traducteur »[32].

Le traducteur Pierre Leyris (qui a traduit entre autres l'Ɠuvre d'Herman Melville) rĂ©pond Ă  cette critique en affirmant : « Traduire, c’est avoir l’honnĂȘtetĂ© de s’en tenir Ă  une imperfection allusive »[33].

Traduction des programmes informatiques

Voir l'article RĂ©gionalisation de logiciel.

Norme européenne puis internationale relative aux services de traduction

La norme de qualité NF EN 15038:2006, abrogée en 2015, était une norme européenne spécifique pour les services de traduction qui avait pour objet « d'établir et de définir les exigences relatives à la prestation de services de traduction de qualité ». Elle spécifiait « les exigences relatives aux fournisseurs de services de traduction (FST) en matiÚre de ressources humaines et techniques, de management de la qualité et de gestion de projets, de cadre contractuel et de procédures de service »[34]. La norme exposait les conditions et étapes d'une traduction[35].

En 2015, la norme NF EN 15038 a Ă©tĂ© remplacĂ©e par la norme internationale ISO 17100:2015 « Services de traduction – Exigences relatives aux services de traduction »[36]. Aux termes du rĂ©sumĂ© Ă©tabli par l'Organisation internationale de normalisation (« ISO »), la norme ISO 17100:2015 « fournit les exigences relatives aux processus de base, aux ressources et Ă  d'autres aspects nĂ©cessaires Ă  une prestation de traduction de qualitĂ© rĂ©pondant aux spĂ©cifications applicables. L'application de l'ISO 17100:2015 fournit Ă©galement des moyens permettant Ă  un prestataire de services de traduction (PST) de dĂ©montrer la conformitĂ© des services de traduction spĂ©cifiĂ©s Ă  l'ISO 17100:2015 et la capacitĂ© de ses processus et ressources Ă  fournir un service de traduction rĂ©pondant aux spĂ©cifications du client et aux autres spĂ©cifications applicables. Les spĂ©cifications applicables peuvent comprendre celles du client, celles du PST lui-mĂȘme et celles de tous codes industriels, guides de bonnes pratiques ou rĂ©glementations pertinents ».

Selon la Direction gĂ©nĂ©rale de la traduction de la Commission europĂ©enne, l'industrie des langues englobe les professionnels exerçant les activitĂ©s de traduction, d’interprĂ©tariat, de sous-titrage et de doublage, de rĂ©gionalisation, de dĂ©veloppement d’outils technologiques linguistiques, d’organisation de confĂ©rences internationales, d’enseignement des langues et de consultation dans le domaine linguistique[37].

Obligation de traduction

Dans certains cas, il peut ĂȘtre obligatoire de traduire un texte.

Par exemple, dans les pays polyglottes ou dans les organismes internationaux, il peut ĂȘtre obligatoire de traduire les textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires ou les formulaires administratifs dans l'ensemble des langues nationales ou officielles.

La loi d'un pays peut imposer que certaines informations soient disponibles dans la langue nationale ou dans l'une ou l'ensemble des langues nationales. Par exemple, en France, la loi no 94-665 du relative à l'emploi de la langue française dite « loi Toubon »[38], qui a succédé à la loi no 75-1349 du [39], dispose que l'emploi de la langue française est obligatoire, notamment, dans toute publicité écrite, parlée ou audiovisuelle, ainsi que dans le mode d'emploi ou d'utilisation d'un bien, d'un produit ou d'un service.

L'enseignement de la traduction dans l'enseignement supérieur

France

Des cursus spécifiques diplÎmants ont été créés au niveau master tel le master traduction spécialisée[40].

Québec

Un baccalauréat universitaire de trois ans en traduction existe dans la province[41]. Il permet l'admission à l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprÚtes agréés du Québec (OTTIAQ)[42].

Suisse

En Suisse, des formations en traduction sont proposées aux niveaux du bachelor et du master, par la Faculté de traduction et d'interprétation à GenÚve et par l'Université des sciences appliquées de Zurich à Winterthour[43]. L'Université de Lausanne, quant à elle, abrite le CTL (Centre de traduction littéraire) et propose aux étudiants une spécialisation en traduction littéraire.

Notes et références

  1. Anna Svenbro (2009), Quel espace pour la traduction en bibliothÚque ? ; mémoire pour le diplÎme de conservateur de bibliothÚque, janvier 2009 / ENSSIB, consulté le .
  2. Asylon(s), numéro 7, mai 2009, sous la direction de Rada Ivekovic : « Que veut dire traduire ? »
  3. Hua, Z. (2013) Exploring intercultural communication: Language in action. Routledge.
  4. Ostler N (2005), Empires of the Word : a Language History of the World (HarperCollins,New York).
  5. « Why a language becomes a global language has little to do with the number of people w o speak it. It is much more to do with who those speakers are », in Crystal D. (2003) English as a Global Language (Cambridge Univ Press, Cambridge, UK).
  6. Global Language Network.
  7. Harrison, K. D. (2007). When languages die: The extinction of the world's languages and the erosion of human knowledge. Oxford University Press.
  8. Abram De Swaan (2013) « Words of the World: The Global Language System » ; Wiley, - 272 pages.
  9. [PDF] Endrizzi, L. (2006). L'Ă©dition de rĂ©fĂ©rence libre et collaborative: le cas de Wikipedia ; Dossiers de la Veille, Institut national de recherche pĂ©dagogique ; Équipe LIRE de l'universitĂ© Lyon 2, p. 1-32).
  10. News intitulĂ©e “Want to influence the world? Map reveals the best languages to speak”, postĂ©e dans le journal Science ; rubrique “Social Sciences”.
  11. Ronen S (2013), The structure and implications of the global language network ; ThĂšse de Doctorat ; MIT (Massachusetts Institute of Technology).
  12. [PDF] Pimienta D, Prado D, Blanco Á (2009) « Twelve Years of Measuring Linguistic Diversity in the Internet: Balance and Perspectives » consulté le , 64 pages.
  13. Ronen et ses collĂšgues du MIT, de la Northeastern University de Boston et de l’universitĂ© d’Aix-Marseille (CNRS, CPT, UMR 7332).
  14. Davis M (2003), "GDP by Language" ; consulté le .
  15. Ronen, S., Gonçalves, B., Hu, K. Z., Vespignani, A., Pinker, S., & Hidalgo, C. A. (2014), Links that speak : The global language network and its association with global fame (Des liens qui parlent : Le réseau mondial des langues et son association avec la renommée universelle) ; Proceedings of the National Academy of Sciences, 201410931. (résumé et informations complémentaires ; PDF, 27 p.) ;
    Vidéographie : Global Language Network, par Cesar Hidalgo (YouTube / SeriousScience).
  16. À propos du projet de traduction de la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
  17. (en) « About the Universal Declaration of Human Rights Translation Project », sur OHCHR (consulté le ).
  18. ONU, « DUDH : Le document le plus traduit au monde ».
  19. http://www.christusrex.org/www1/pater/index.html.
  20. GisĂšle Sapiro, « Situation du français sur le marchĂ© mondial de la traduction », Translatio : Le marchĂ© de la traduction en France Ă  l'heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 77.
  21. Danica Seleskovitch et Marianne Lederer, Interpréter pour traduire, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Traductologiques », (1re éd. 1984), 518 p. (ISBN 978-2251700045, BNF 44222681)
  22. V. Ă©galement Marianne Lederer, « La thĂ©orie interprĂ©tative de la traduction : un rĂ©sumĂ© », Revue des lettres et de traduction, no 3,‎ , p. 11-20
  23. Estienne Dolet, La maniÚre de bien traduire d'une langue à une autre [« La maniÚre de bien traduire d'une langue en autre : d'advantage de la punctuation de la langue françoise, plus des accents d'ycelle »], Lyon, (lire en ligne)
  24. V. par exemple le texte « Traduire – Questions de mĂ©thode » Ă  l'adresse http://circe.univ-paris3.fr/Traduire.METHODE1.pdf.
  25. Álvaro Manuel Machado (citation tirĂ©e de After Babel, 1978 : 71-72), « George Steiner ou le comparatiste en tant qu’interprĂšte universel », Carnets. Revue Ă©lectronique d’études françaises de l’APEF, no DeuxiĂšme sĂ©rie - 19,‎ (ISSN 1646-7698, DOI 10.4000/carnets.11577, lire en ligne, consultĂ© le )
  26. J. Demanuelli & C. Demanuelli, La traduction: mode d'emploi, glossaire analytique, page 51
  27. Jean-Charles Vegliante, D'Ă©crire la traduction, Paris, PSN, 1996.
  28. http://circe.univ-paris3.fr/ED122-Traduire%20la%20forme.pdf
  29. J. Lindenberg - J.-Ch. Vegliante, La répétition à l'épreuve de la traduction, Paris, Chemins de Tr@verse / Bouquinéo, , 172 p. (ISBN 978-2-313-00272-8, lire en ligne)
  30. Georges Friedenkraft, Une expérience de traduction, Gong (revue de haïku), 2010, 28, ps 51-55
  31. Le DĂ©fi des langues : Du gĂąchis au bon sens, p. 242
  32. Julien Green, Journal, , p. 87
  33. Interview dans Le Monde, 12 juillet 1974
  34. (en) Norme EN 15038
  35. « La norme européenne de qualité NF EN-15038:2006 », sur normedequalite.nf.en-15038.com
  36. « ISO - ISO 17100:2015 », sur iso.org (consulté le )
  37. (en) « Language industry platform », sur ec.europa.eu, DG Traduction de la Commission européenne (consulté le )
  38. « Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française (version consolidée au 26 août 2019) », sur Légifrance (consulté le ).
  39. « Loi no 75-1349 du 31 décembre 1975 relative à l'emploi de la langue française, abrogée le 5 août 1994 », sur Légifrance (consulté le ).
  40. « Master Traduction spécialisée », sur Université Paris-Est-Marne-la-Vallée.
  41. « UdeM - Baccalauréat en traduction ».
  42. « OTTIAQ ».
  43. « Traducteur/Traductrice, fiche n° Swissdoc: 0.811.15.0 », sur orientation.ch, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Daviault, Langage et traduction, Ottawa, Imprimeur de la Reine, 1962. En tĂȘte du titre : « Bureau fĂ©dĂ©ral de la traduction », SecrĂ©tariat d'Ă©tat, Ottawa. N.B. : concerne des raffinements de traduction en français de vocabulaire anglais choisi.
  • Jean-Charles Vegliante, D'Ă©crire la traduction, Paris, PSN, 1996 ; rĂ©Ă©d. 2000.
  • Clara Auvray-Assayas, Christian Berner, Barbara Cassin, AndrĂ© Paul, IrĂšne Rosier-Catach, « Traduire » in Vocabulaire europĂ©en des Philosophies, dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil/Le Robert, 2004.
  • William Olivier Desmond, Paroles de traducteur, de la traduction comme activitĂ© jubilatoire, Louvain, Peeters, 2005.
  • « Traduction et mondialisation » in HermĂšs no 49, 2007 (dossier).
  • David Bellos, Is That a Fish in Your Ear?: Translation and the Meaning of Everything, Particular Books, 2011.
  • Histoire des traductions en langue française, sous la direction d’Yves Chevrel, Jean-Yves Masson et al., quatre volumes (XVe et XVIe siĂšcles ; XVIIe et XVIIIe siĂšcles ; XIXe siĂšcle ; XXe siĂšcle), Verdier, 2012-2016.
  • Esa Hartmann et Patrick Hersant (dir.), Au miroir de la traduction. Avant-texte, intratexte, paratexte en italique, Paris, Archives contemporaines, 2019.
  • Patrick Hersant (dir.), Traduire avec l'auteur, Paris, Sorbonne universitĂ© Presses, 2020.
  • Patrick Maurus, « Traduire. Le deuil de l’original », Études françaises, vol. 58, no 3,‎ , p. 141-152 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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