Conscience
Le terme de conscience peut faire référence à au moins quatre concepts philosophiques ou psychologiques[1] :
- Au sens psychologique, elle se dĂ©finit comme la « relation intĂ©riorisĂ©e immĂ©diate ou mĂ©diate qu'un ĂȘtre est capable dâĂ©tablir avec le monde oĂč il vit et avec lui-mĂȘme ». En ce sens, elle est frĂ©quemment reliĂ©e, entre autres, aux notions de connaissance, d'Ă©motion, d'existence, d'intuition, de pensĂ©e, de psychisme, de phĂ©nomĂšne, de subjectivitĂ©, de sensation, et de rĂ©flexivitĂ©. Ce sens correspond par exemple Ă l'allemand Bewusstsein et Ă l'anglais consciousness, et en français Ă la locution plus prĂ©cise d'« Ă©tat de conscience ». La conscience est « cette capacitĂ© de nous rapporter subjectivement nos propres Ă©tats mentaux »[2] ;
- Au sens moral, elle dĂ©signe la « capacitĂ© mentale Ă porter des jugements de valeur moraux [âŠ] sur des actes accomplis par soi ou par autrui ». En ce sens, elle correspond par exemple Ă l'allemand Gewissen et Ă l'anglais conscience ;
- En tant que critÚre de catégorisation conceptuel, elle représente le trait distinctif caractérisant l'humanité d'un sujet et par extension la spécificité caractérisant l'ensemble éponyme de ces sujets ;
- Par métonymie, elle désigne la totalité formée par l'ensemble des représentations d'un sujet conscient, tout au moins de ses représentations conscientes.
Si ces propositions de dĂ©finition font de la conscience une expĂ©rience prĂ©gnante pour tout ĂȘtre humain, elle n'en reste pas moins, comme le souligne par exemple AndrĂ© Comte-Sponville « l'un des mots les plus difficiles Ă dĂ©finir »[3]. Cette difficultĂ© se heurte en effet Ă la problĂ©matique d'une conscience tentant de s'auto-dĂ©finir. En effet, la possibilitĂ© qu'aurait une facultĂ© de se discerner elle-mĂȘme ne fait pas consensus, et connaĂźt mĂȘme des dĂ©tracteurs dans des courants de pensĂ©e fort Ă©loignĂ©s. Un proverbe bouddhiste formule l'adage selon lequel « un couteau ne peut se couper lui-mĂȘme »[4], tandis qu'Auguste Comte assure que personne « ne peut [âŠ] se mettre Ă la fenĂȘtre pour se regarder passer dans la rue ».
Polysémie
Le terme de conscience peut ĂȘtre distinguĂ© en plusieurs catĂ©gories :
- la conscience serait un phĂ©nomĂšne mental caractĂ©risĂ© par un ensemble d'Ă©lĂ©ments plus ou moins intenses et prĂ©sents selon les moments : un certain sentiment d'unitĂ© lors de la perception par l'esprit ou par les sens (identitĂ© du soi), le sentiment qu'il y a un arriĂšre-plan en nous qui « voit », un phĂ©nomĂšne plutĂŽt passif et global contrairement aux activitĂ©s purement intellectuelles de l'esprit, actives et localisĂ©es, et qui sont liĂ©es Ă lâaction (par exemple la projection, lâanticipation, lâhistoire, le temps, les conceptsâŠ). La conscience est « ce qui voit » sans sâassimiler Ă ce qui est vu, c'est ce qui intĂšgre Ă chaque instant en crĂ©ant des relations stables entre les choses, Ă l'image des rĂ©seaux neuronaux. La conscience est un lieu abstrait, car impossible Ă localiser quelque part dans le corps, qui apparaĂźt Ă chaque instant au moment exact oĂč fusionnent les perceptions des sens et de l'esprit, lâĂ©cran sur lequel se dĂ©roulent toutes les activitĂ©s intellectuelles de lâesprit, en grande partie imaginaires (les reprĂ©sentations mentales : conscience du monde, des autres, du moiâŠ), mais efficaces Ă leur maniĂšre, ainsi que la vie Ă©motionnelle ;
- la conscience morale, respect de rĂšgles d'Ă©thique, sens unique du terme jusqu'au XVIIe siĂšcle ;
- la conscience en tant que substrat de l'existence, dans certaines conceptions de la spiritualité.
Représentations
Le premier sens renvoie Ă ce qui permet une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, du monde et des rĂ©actions par rapport Ă celui-ci. Il est alors question de « conscience du monde ». Câest celle qui est Ă©voquĂ©e dans des expressions comme « perdre conscience », ou, Ă l'inverse, « prendre conscience ».
Chez les humains, les recherches rĂ©centes sur plusieurs pĂ©riodes de l'histoire montrent l'importance du concept de reprĂ©sentation : par exemple Georges Duby (sur le bas Moyen Ăge), Jean Delumeau (sur la Renaissance), et sur un plan plus Ă©pistĂ©mologique, les recherches de Michel Foucault relatives Ă l'Ă©pistĂ©mĂš. On Ă©voquera Ă©galement le philosophe allemand Arthur Schopenhauer qui a consacrĂ© une grande partie de sa philosophie Ă l'Ă©tude de cette facultĂ© reprĂ©sentative des animaux et, en particulier, de l'homme dans son Ćuvre principale et magistrale, Le Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation.
La conscience est un « fait » au sens oĂč RenĂ© Descartes, dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques, laisse entendre que « l'Ăąme est un rapport Ă soi ». L'examen de la conscience suppose ainsi le doute mĂ©thodique comme la façon premiĂšre d'entrer dans un rapport Ă soi non erronĂ©. Dans un sens plus « individualiste », la conscience peut aussi correspondre Ă une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, de sa propre existence. Il est alors question de conscience de soi, ou de conscience rĂ©flexive (en anglais self-awareness). Elle est attribuĂ©e au moins aux grands singes hominoĂŻdĂ©s comme le sont par exemple les humains, les chimpanzĂ©s, les gorilles et les orangs-outans. Il semble assez raisonnable de l'Ă©tendre aussi aux dauphins et aux Ă©lĂ©phants qui disposent de capacitĂ©s cognitives et affectives avancĂ©es. La conscience dans ce second sens, implique celle du premier, puisque « se connaĂźtre », signifie nĂ©cessairement « se connaĂźtre dans ses rapports au monde » (y compris dâautres ĂȘtres potentiellement douĂ©s de conscience). L'inverse en revanche est disputĂ©.
Chaque personne éveillée est consciente, ayant l'expérience de son entourage ; endormie ou morte elle devient inconsciente.
La conscience de soi est bien illustrĂ©e en mĂ©decine, surtout au niveau individuel. C'est en effet une des fonctions vitales qui permet de rĂ©agir aux situations, de bouger et de parler spontanĂ©ment. Plus gĂ©nĂ©ralement, lâĂ©tat de conscience (de la conscience pleine au coma profond) est dĂ©terminĂ© par lâĂ©tat neurologique du patient.
Formes minimales
Au niveau de la conscience du monde, les choses peuvent se montrer plus complexes, en impliquant un ensemble de phĂ©nomĂšnes liĂ©s au contexte sociologique, politique, Ă©conomique. Le degrĂ© minimal de conscience du monde semble celui oĂč on a tout simplement quelque chose Ă dire sur le monde. Un simple capteur de prĂ©sence possĂšde un dĂ©but de reprĂ©sentation du monde (prĂ©sence, absence). Encore faut-il pour lâintĂ©grer dans un schĂ©ma de conscience que cette information soit utilisĂ©e en aval par quelque chose (dĂ©clencheur d'alarme, etc.).
La conscience de soi, comme la conscience du monde (RenĂ© Dubos dirait « agir local / penser global ») n'est jamais complĂšte. Une question qui s'en dĂ©duit â puisque toutes sont incomplĂštes â est « quel est le degrĂ© minimal de conscience de soi imaginable ? ». Descartes y rĂ©pond par son cĂ©lĂšbre « Je pense, donc je suis ». Les sciences cognitives s'intĂ©ressent Ă dĂ©tailler le sens « opĂ©rationnel » de cette phrase (voir Antonio Damasio, Daniel DennettâŠ).
La formule de Socrate, tirĂ©e de l'oracle de Delphes : « connais-toi toi-mĂȘme », montre qu'une mauvaise connaissance de soi a un impact sur la connaissance du monde et rĂ©ciproquement â puisque nous faisons partie du monde. En fait, la conscience de soi dĂ©signe la conscience de phĂ©nomĂšnes particuliers reliĂ©s au concept de soi.
Notion de culture
La notion de conscience du monde pourrait aussi ĂȘtre rapprochĂ©e de celle de culture, en tant que cette derniĂšre est un systĂšme de reprĂ©sentation. Le mot culture est souvent perçu en langue française dans une acception individuelle avec une connotation « intellectuelle » (ce terme n'Ă©tant pas toujours perçu positivement), encore qu'il existe des sens collectifs : culture d'entreprise, culture française, culture de masseâŠ
En allemand, les deux sens sont donnés par des mots différents : Bildung[5] et Kultur[6].
Aspects
Pluralité de manifestations
Outre les deux sens principaux dĂ©jĂ vus, le concept de conscience a de nombreux sens ou manifestations que lâon peut sâefforcer de distinguer, bien que dans certains cas, ces diffĂ©rences soient surtout des diffĂ©rences de degrĂ©s :
- la conscience comme sensation : tout ĂȘtre douĂ© de sensibilitĂ©, voire un systĂšme automatique, peut ĂȘtre dit, dans une certaine mesure, « conscient » de son environnement, puisqu'il rĂ©pond Ă des stimuli ; c'est ce qu'on dĂ©signe sous le nom de « conscience du monde » ;
- la conscience spontanĂ©e, sentiment intĂ©rieur immĂ©diat ; certains philosophes de lâAntiquitĂ© (par exemple les StoĂŻciens) parlent de « toucher intĂ©rieur »[7] (voir l'article Qualia) ;
- on peut distinguer une Ă©tape supĂ©rieure, en signifiant par le mot conscience un Ă©tat dâĂ©veil de lâorganisme, Ă©tat diffĂ©rent du prĂ©cĂ©dent en ce sens quâil ne comporte pas de passivitĂ© de la sensibilitĂ© (cf. en anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte, ou awareness) ; en ce sens, il nây a pas de conscience dans lâĂ©tat de sommeil profond ou dans le coma ;
- conscience de soi : la conscience est la prĂ©sence de lâesprit Ă lui-mĂȘme dans ses reprĂ©sentations, comme connaissance rĂ©flexive du sujet qui se sait percevant. Par cette prĂ©sence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intĂ©rieurs, dâĂ©tats psychiques quâil rapporte Ă lui-mĂȘme en tant que sujet. Cette rĂ©flexivitĂ© renvoie Ă une unitĂ© problĂ©matique du moi et de la pensĂ©e, et Ă la croyance, tout aussi problĂ©matique, que nous sommes Ă lâorigine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre Ă©tat conscient aux premiers sens. Le domaine dâapplication est assez imprĂ©cis et il comporte des degrĂ©s : sâil sâagit dâune conscience claire et explicite, les enfants qui ne parlent pas encore ne possĂšdent sans doute pas la conscience en ce sens ; sâil sâagit dâun degrĂ© moindre de conscience, dâune sorte dâĂ©veil Ă soi, alors non seulement les enfants peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme conscients mais aussi certains animaux ;
- un autre sens du mot conscience a Ă©tĂ© introduit par le philosophe Thomas Nagel : il sâagit de la conscience pour un ĂȘtre de ce que cela fait dâĂȘtre ce quâil est ;
- la conscience comme conscience de quelque chose (conscience transitive, opposĂ©e Ă lâintransitivitĂ© du fait dâĂȘtre conscient). Cette conscience renvoie Ă lâexistence problĂ©matique du monde extĂ©rieur et Ă notre capacitĂ© de le connaĂźtre ;
- la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts ;
- la conscience phénoménale, en tant que structure de notre expérience ;
- à un degré conceptuellement plus élaboré peut exister ou non la « conscience morale », définissable comme la compréhension et la prise en charge par l'individu des tenants et aboutissants de ses actes pour la collectivité et les générations futures.
Dans lâensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et perception immĂ©diate de la pensĂ©e, et une autre comme sentiment de soi impliquant un soubassement obscur et un devenir conscient qui sont, en gĂ©nĂ©ral, exclus de la premiĂšre conception. La conscience morale, quant Ă elle, dĂ©signe le sujet du jugement moral de nos actions. De cette conscience-lĂ , on dit aux enfants qu'elle nous permet de distinguer le bien du mal. Voir plus bas.
Questions fondamentales
Il existe de nombreuses thĂ©ories qui sâefforcent de rendre compte de ce « phĂ©nomĂšne ».
Ce sujet fait lâobjet des travaux de Daniel Dennett, Antonio Damasio et Jean-Pierre Changeux, ainsi que des sciences cognitives. Le modĂšle du spectateur cartĂ©sien est remis en cause car, comme le fait remarquer Daniel Dennett, on ne peut expliquer la conscience par la conscience : expliquer exige que lâexplication ne fasse pas appel elle-mĂȘme Ă une comprĂ©hension de ce quâon souhaite justement expliquer (« To explain means to explain away »). En dâautres termes, on nâaura expliquĂ© la conscience que lorsque cela aura Ă©tĂ© fait en termes ne faisant pas intervenir le mot ni le concept de « conscience ». Sinon, on tombe dans un argument circulaire (voir lâarticle : sophismes). On remarquera que Daniel Dennett, remet en cause le modĂšle du « spectateur cartĂ©sien » avec une explication elle-mĂȘme de type « circulaire ».
Il semble que ces questions soient à mettre en rapport avec le cogito de Descartes, replacé dans son contexte, et avec la notion de représentation du monde. Descartes conçut sa philosophie en réaction au modÚle géocentrique, incarné par les « aristotéliciens » et la scolastique décadente de son époque, et en fonction du modÚle héliocentrique qui émergeait avec les observations faites par Galilée (voir Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, 1633).
Disciplines concernées
Dans le langage courant, le concept de conscience peut ĂȘtre opposĂ© Ă lâinconscience, Ă lâinattention, Ă la distraction, au divertissement, etc. Lorsqu'il s'agit de l'Ă©tudier, c'est avant tout la philosophie qui a Ă©tĂ© et est concernĂ©e. Outre la mĂ©decine, lâĂ©tude de la conscience concerne plusieurs disciplines, comme la psychologie, la psychanalyse, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action. Elle est aussi liĂ©e au langage (verbal ou non), donc Ă la philosophie du langage.
La psychanalyse
Sigmund Freud, Essais de psychanalyse
La psychanalyse distingue, Ă la suite de Sigmund Freud, la conscience de l'inconscient[8]. Dans la premiĂšre topique Ă©tablie par Freud, la conscience est lâune des trois instances composant l'appareil psychique, les deux autres Ă©tant le prĂ©conscient et lâinconscient. Ainsi pour Freud, la conscience n'est pas l'essence du psychisme, elle nâen est qu'une partie et ignore de nombreux phĂ©nomĂšnes qui sont de lâordre de l'inconscient. Ceux-ci ne peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă la conscience que dans le cadre de la cure psychanalytique, Ă travers la prise de conscience du refoulĂ©[9].
MĂ©ditation
Les pratiquants de la mĂ©ditation cherchent Ă accĂ©der Ă une prise de conscience (de la conscience), voire Ă des Ă©tats modifiĂ©s de conscience[10] - [11] - [12]. C'est une mĂ©thode pour entrer en soi et s'interroger soi-mĂȘme dans la perspective de mieux se connaĂźtre et de vivre une expĂ©rience subjective intĂ©rieure personnelle.
Histoire
Il nâexiste aucun concept strictement comparable Ă celui de conscience dans la philosophie de la GrĂšce antique : l'ĂȘtre de ParmĂ©nide (voir ontologie) pourrait s'en rapprocher.
Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une dimension morale dĂ©rivĂ©e du droit, exprimant le fait de se prendre soi-mĂȘme pour tĂ©moin.
Ce nâest quâau XVIIe siĂšcle que le terme apparaĂźt dans les langues europĂ©ennes[13].
Le concept de conscience nâa Ă©tĂ© isolĂ© de sa signification morale quâĂ partir de John Locke, dans son Essai sur l'entendement humain (1689). Avant lui le mot conscience nâa jamais eu le sens moderne[14]. En particulier, Descartes ne lâemploie quasiment jamais[15] en ce sens, bien quâil dĂ©finisse la pensĂ©e comme une conscience des opĂ©rations qui se produisent en nous (les Principes de la philosophie, 1644). Le Petit Robert attribue Ă Malebranche (1676) la dĂ©finition de conscience comme « connaissance immĂ©diate de sa propre activitĂ© psychique », alors que l'Essai de Locke date de 1689.
Câest le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit lâusage moderne du mot conscience (donc en français, mais le sens du mot consciousness Ă©tait bien sĂ»r tout aussi nouveau), associĂ© Ă lâidĂ©e dâun soi-mĂȘme dont la conscience exprime lâidentitĂ©.
Caractéristiques
La conscience prĂ©sente certains traits caractĂ©ristiques qui peuvent notamment inclure : rapport Ă soi, subjectivitĂ© (la conscience que l'individu possĂšde de lui-mĂȘme est distincte de celle dâautrui), la structure phĂ©nomĂ©nale, la mĂ©moire, la disponibilitĂ© (ou libertĂ© de la conscience Ă lâĂ©gard des objets du monde), la temporalitĂ©, la sĂ©lectivitĂ©, lâintentionnalitĂ© (toute conscience est conscience de quelque chose, est tournĂ©e vers autre chose quâelle-mĂȘme[16]) et lâunitĂ© ou synthĂšse de lâexpĂ©rience.
Conscience de soi
La conscience sâaccompagne de souvenirs, de sentiments, de jugements, de sensations et de savoir que nous rapportons Ă une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure que nous nommons moi. Cette conscience est appelĂ©e conscience de soi, et est structurĂ©e par la mĂ©moire et lâentendement. Elle est en ce sens une unitĂ© synthĂ©tique sous-jacente Ă tous nos comportements volontaires. Les Ă©lĂ©ments quâelle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dĂ©pendent dâun contexte culturel, ce qui fait de la conscience de soi une rĂ©alitĂ© empirique changeante et multiple. LâunitĂ© et la permanence du moi ne sont donc pas garanties par lâunitĂ©, peut-ĂȘtre seulement nominale, de la conscience.
Le cogito cartĂ©sien (« je pense donc je suis ») tend Ă exprimer l'Ă©tat de conscience de celui qui s'exprime. Autrement dit le sujet, disant « Je » exprime une conscience de lui-mĂȘme (Ego), en termes de savoir (raisonnement - entendement). Le « Je pense » est interactif. Il implique et nĂ©cessite, pour ĂȘtre exprimĂ©, la conscience de soi. La conclusion d'ĂȘtre pourrait dĂšs lors paraĂźtre redondante. Toutefois, elle vient exprimer l'Ă©tat et la relation sensitive. « Je pense donc je suis » peut donc se dĂ©cliner en « Je sais que je ressens donc j'existe ». C'est aussi la facultĂ© de douter de sa propre existence qui « atteste » cette existence mĂȘme.
Rapport en premiĂšre personne
Lâintrospection est une mĂ©thode dâinvestigation de la conscience qui vient, gĂ©nĂ©ralement, la premiĂšre Ă lâesprit. Câest un fait que nous pensons tous avoir un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă notre esprit, accĂšs dont la conscience serait lâexpression. Mais lâinvestigation de notre vie mentale nâest certainement pas suffisante pour Ă©laborer une thĂ©orie Ă©tendue de la conscience : « on ne peut pas, disait Auguste Comte, se mettre Ă la fenĂȘtre pour se regarder passer dans la rue ». Le sujet ne peut en effet sâobserver objectivement puisquâil est Ă la fois lâobjet observĂ© et le sujet qui observe, dâautant que la conscience se modifie elle-mĂȘme en sâobservant. Toute psychologie impliquerait donc dâexaminer la conscience Ă la troisiĂšme personne, mĂȘme s'il faut alors se demander comment il est possible dâobserver ainsi la conscience de lâextĂ©rieur.
Le stade du miroir (se reconnaßtre dans un miroir) est souvent, considéré comme une étape essentielle de la conscience de soi, réservé à l'humain. Mais si ce stade est atteint vers l'ùge d'un an et demi à deux ans chez l'homme, certains chimpanzés expérimentés, certains autres grands singes, éléphants, dauphins, perroquets et pies, sont capables de se reconnaßtre dans un miroir, comme l'a montré le test du miroir en éthologie[17].
Courant
LâidĂ©e de conscience de soi pose le problĂšme de lâunitĂ© dâun sujet, dâun moi ou dâune conscience. On peut trĂšs gĂ©nĂ©ralement distinguer deux types dâhypothĂšses :
- la conscience est lâexpression dâune unitĂ© interne â le je du je pense ; cette unitĂ© peut ĂȘtre comprise de diffĂ©rentes maniĂšres :
- la conscience nâest quâune liaison dâagrĂ©gats dâimpressions (Hume) qui peut ĂȘtre dĂ©crite comme une suite plus ou moins cohĂ©rente de rĂ©cits concernant un sujet purement virtuel â le moi. Aussi, « quand mes perceptions sont Ă©cartĂ©es pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je nâai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je nâexiste pas » (Hume, TraitĂ© de la nature humaine, I). Selon cette thĂšse, le moi est autre.
Conscience du monde extérieur
Selon Husserl, qui reprend un concept mĂ©diĂ©val, toute conscience est conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un effort dâattention qui se concentre autour dâun objet. Cette concentration est structurĂ©e par lâexpĂ©rience ou par des catĂ©gories a priori de lâentendement, structures que lâon considĂšre parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extĂ©rieur. Dans lâidĂ©alisme moderne la conscience est ainsi la source et lâorigine de la science et de la philosophie.
Ă la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la rĂ©alitĂ© en gĂ©nĂ©ral, une description phĂ©nomĂ©nologique rĂ©pond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expĂ©rience du monde et nous-mĂȘmes en tant quâacteurs de ce monde.
Conscience morale
Câest le sens premier du mot conscience, trouvĂ© chez CicĂ©ron et Quintilien, et qui, dans la langue française, reste sans concurrence jusquâau XVIIe siĂšcle (voir section histoire). La conscience psychologique est souvent Ă©voquĂ©e comme une « lumiĂšre », la conscience morale comme une « voix » : si la premiĂšre « Ă©claire », la seconde « parle ». La conscience morale dĂ©signe en effet le sentiment intĂ©rieur dâune norme du bien et du mal qui « dit » comment apprĂ©cier la valeur des conduites humaines, quâil sâagisse des nĂŽtres ou de celles dâautrui. Câest aussi le dĂ©mon que Socrate suivait et qui l'amena Ă ĂȘtre condamnĂ© par la citĂ©.
Rousseau
Cette « voix » de la conscience, qui se fait entendre dans lâindividu est pourtant, selon Rousseau, la mĂȘme en tout homme. MalgrĂ© la diversitĂ© et la variabilitĂ© des mĆurs et des connaissances, elle est « universelle » : elle est en chacun des individus la « voix de la nature », car selon Ămile : « quoique toutes nos idĂ©es nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprĂ©cient sont au-dedans de nous, et câest par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir » (Ămile, Livre IV).
Tel un instinct, mais pourtant signe de notre libertĂ©, elle ne trompe jamais, pour peu quâelle soit rĂ©ellement Ă©coutĂ©e : « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et cĂ©leste voix ; guide assurĂ© dâun ĂȘtre ignorant et bornĂ©, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends lâhomme semblable Ă Dieu, câest toi qui fais lâexcellence de sa nature et la moralitĂ© de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui mâĂ©lĂšve au-dessus des bĂȘtes, que le triste privilĂšge de mâĂ©garer dâerreurs en erreurs Ă lâaide dâun entendement sans rĂšgle et dâune raison sans principe » (Ămile, Livre IV).
Alain
Selon Alain, la conscience est « le savoir revenant sur lui-mĂȘme et prenant pour centre la personne humaine elle-mĂȘme, qui se met en demeure de dĂ©cider et de se juger. Ce mouvement intĂ©rieur est dans toute pensĂ©e ; car celui qui ne se dit pas finalement : « que dois-je penser ? » ne peut pas ĂȘtre dit penseur. La conscience est toujours implicitement morale ; et lâimmoralitĂ© consiste toujours Ă ne point vouloir penser quâon pense, et Ă ajourner le jugement intĂ©rieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question dâeux-mĂȘmes Ă eux-mĂȘmes » (DĂ©finitions, dans Les Arts et les Dieux).
Pour Alain, il nâexiste donc pas de morale sans dĂ©libĂ©ration, ni de dĂ©libĂ©ration sans conscience. Souvent la morale condamne, mais lorsquâelle approuve, câest encore au terme dâun examen de conscience, dâun retour sur soi de la conscience, de sorte que « toute la morale consiste Ă se savoir esprit », câest-Ă -dire « obligĂ© absolument » : câest la conscience et elle seule qui nous dit notre devoir.
Origine de la conscience morale ?
La question demeure cependant de savoir quelle origine attribuer Ă la conscience morale. Car si pour Rousseau « les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments » (ibid.), il nâen sera plus ainsi pour Kant, qui considĂ©rera au contraire la conscience morale comme lâexpression de la raison pratique â et encore moins pour Bergson, qui verra en elle le produit dâun conditionnement social, ou pour Freud, qui la situera comme lâhĂ©ritiĂšre directe du surmoi (Malaise dans la civilisation, VIII)
Théories
Les questions de savoir ce qui caractĂ©rise la conscience, quelles sont ses fonctions et quels rapports elle entretient avec elle-mĂȘme ne prĂ©jugent pas nĂ©cessairement du statut ontologique quâil est possible de lui donner. On peut, par exemple, considĂ©rer que la conscience est une partie de la rĂ©alitĂ© qui se manifeste dans des Ă©tats de conscience tout en Ă©tant plus quâune simple abstraction produite Ă partir de lâadjectif « conscient ». Cette thĂšse rĂ©aliste (au sens de la philosophie mĂ©diĂ©vale, voir rĂ©alisme et nominalisme) nâa plus beaucoup de dĂ©fenseurs de nos jours. Lâune des raisons en est que lâinvestigation purement descriptive ne rend pas nĂ©cessaire ce genre dâhypothĂšses rĂ©alistes.
- La conscience s'Ă©tudie par ses manifestations. Une Ă©cole de pensĂ©e, le behaviorisme, se propose d'ailleurs de n'Ă©tudier que les manifestations elles-mĂȘmes, sans chercher Ă poser l'hypothĂšse d'une conscience sous-jacente et bien difficile Ă dĂ©finir.
- Dualisme
- Physicalisme
- La conscience du point de vue matérialiste, comme François Kammerer, Conscience et matiÚre, 2019[19].
- Lâapproche de Timothy Leary avec ses 8 circuits.
- La conscience consciente d'elle-mĂȘme dont tĂ©moigne l'Ă©crivain Stephen Jourdain.
- Autres théories cognitives (Douglas Hofstadter, Daniel Dennett, Antonio Damasio, Gerald Edelman, Giulio Tononi).
- Les théories quantiques de la conscience de Roger Penrose (1989, 1994) et Stuart Hameroff (1998).
et mĂȘme des approches totalement physiques (matĂ©rialisme scientifique), comme celle de Jean-Pierre Changeux, selon lequel les percepts et les concepts constituent des entitĂ©s physiques se traduisant par des connexions physiques et logiques de neurones, quâil entend mettre en Ă©vidence ; câest dĂ©jĂ le cas pour les percepts. Dans cette dĂ©marche, Stanislas Dehaene poursuit les travaux de recherche sur la ThĂ©orie de l'espace neuronal global, dans Le Code de la conscience, 2014.
Le concept de conscience n'est donc plus exclusivement utilisĂ© par la philosophie ou la psychologie, des chercheurs d'autres disciplines comme la sociologie ou l'anthropologie s'intĂ©ressent Ă ce concept en lui donnant d'autres sens, Ă partir souvent de rĂ©sultats d'enquĂȘtes ou d'observations directes et participantes. Par exemple, des chercheurs sous la direction d'Alfredo Pena-Vega et de Nicole Lapierre ont Ă©tudiĂ© l'Ă©mergence d'une conscience europĂ©enne chez des jeunes vivant en Poitou-Charente.
Des disciplines telles que la neurologie s'intéressent elles aussi au concept de conscience. à ce titre, les altérations de conscience par exemple dans le cadre d'un accident vasculaire cérébral permettent de mieux appréhender ce concept. Ainsi, la vision aveugle dans le cadre d'un accident vasculaire occipital consécutif à l'occlusion du tronc basilaire, permet d'expérimenter une vision inconsciente des objets. Le patient parvient à éviter des objets d'une façon qu'il qualifie d'intuitive donc inconsciente.
Religions
Christianisme
L'encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II (1993) accorde une grande importance à la conscience dans la recherche de la vérité :
« Le droit à la liberté religieuse et au respect de la conscience dans sa marche vers la vérité est toujours plus ressenti comme le fondement des droits de la personne considérés dans leur ensemble[20]. »
Bouddhisme
La philosophie bouddhique Ă©tudie elle aussi la conscience, vijñÄna et en analyse les diffĂ©rentes formes et fonctions. Il s'agit alors de l'un des constituants de la personne, skandhas, distinct de la perception, samjĂ±Ä ; cependant, si vijñÄna est traduit par conscience, et que le terme dĂ©signe bien une connaissance, le concept bouddhiste ne recouvre pas exactement la conscience telle qu'elle est thĂ©matisĂ©e dans la pensĂ©e occidentale.
Hindouisme et védisme
Au cours des siĂšcles, la conscience n'Ă©tait pas dĂ©finie systĂ©matiquement de la mĂȘme façon sur le sous-continent indien. La notion de « conscience pure » dans les thĂ©ories dĂ©rivĂ©es des textes de l'hindouisme, est comme un « Ă©tat libĂ©rĂ© », libĂ©rĂ© du karma, libĂ©rĂ© du samsara. Elle peut ĂȘtre comprise comme un substrat de l'existence individuelle. Pour certains hindouistes, plus le chemin du yogi avance dans la mĂ©ditation, plus sa conscience devient grande. Le problĂšme de la dualitĂ© de l'univers entre l'individuel et le Tout, c'est-Ă -dire Dieu se pose aussi[21]. Dieu dans le Brahmanisme et l'Hindouisme peut ĂȘtre l'ĂȘtre suprĂȘme Brahman, transcendant (Tat) ou immanent (Sat-Chit-Ananda) dont la triplicitĂ© est lâexistence-conscience-fĂ©licitĂ©. c'est encore la Trimurti de Brahma-Vishnou-Shiva. La Mandukya Upanishad donne quatre Ă©tats de conscience : Ă©veillĂ©, dormant, rĂȘvant et n'Ă©tant qu'un avec le Brahman[22]. Ce quatriĂšme Ă©tat de conscience, ou Turiya, qui veut dire quatriĂšme en sanskrit, est au-delĂ des Ă©tats de veille, de rĂȘve et de sommeil dont il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la source Ă l'origine de trois fleuves, ou encore illustrĂ© comme l'image du moyeu d'une roue Ă trois branches. Pour Aurobindo Ghose qui rĂ©unit spiritualitĂ© et matĂ©rialisme dans une vision Ă©volutionniste de l'humanitĂ©, l'Ă©mergence d'une conscience de vĂ©ritĂ© qu'il appelle la conscience supramentale[23] peut contribuer Ă l'Ă©volution d'une nouvelle conscience sur terre. Pour Jean Gebser la conscience supramentale de Sri Aurobindo est la mĂȘme que la conscience intĂ©grale qu'il dĂ©crit dans sa vision de l'Ă©volution de la conscience[24].
MĂ©dias
Plusieurs représentations allégoriques et médiatiques de la conscience sont référencées dans la mythologie, la littérature et le cinéma.
Cinéma
- Jiminy Cricket, un cricket, qui est la conscience de Pinocchio dans le dessin animé de Walt Disney (1940), adapté du conte pour enfants de lŽécrivain italien Carlo Collodi.
Littérature
Crime et ChĂątiment de DostoĂŻevski Ă©voque une forme d'auto justice. La punition qu'inflige la conscience de Raskolnikov Ă lui-mĂȘme est pire que la prison ou le camp de travail.
Le vrai chĂątiment de Raskolnikov nâest pas le camp de travail auquel il est condamnĂ©, mais le tourment quâil endure tout au long du roman. C'est le mĂȘme thĂšme qu'aborde Victor Hugo dans son poĂšme La Conscience avec l'idĂ©e qu'on n'Ă©chappe pas Ă sa conscience.
- Minos qui juge Socrate symbolise en partie la conscience dans « rĂȘveries d'un paĂŻen mystique » de Louis MĂ©nard[25].
- L'Ćil de CaĂŻn, dans « La Conscience » de Victor Hugo, poĂšme publiĂ© dans le recueil La lĂ©gende des siĂšcles[26].
Notes et références
- Christian Godin, Dictionnaire de philosophie
- Sciences Humaines. No spécial « Le cerveau en 12 questions », en date de
- André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique, PUF, , p. 127
- Conscience, publié par Le Centre Vimalakirti, lieu consacré à la pratique de diverses méditations bouddhiques.
- (de) Voir l'article en allemand.
- (de) Voir l'article en allemand.
- Daniel Heller-Roazen, Une archéologie du toucher, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siÚcle », , 432 p. (présentation en ligne)
- Sigmund Freud, MĂ©tapsychologie, Ed. Presses Universitaires de France, 2010, (ISBN 2-13-057957-4)
- Roland Chemama (dir.) et Bernard Vandermersch (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Ăditions Larousse, , 4e Ă©d., 602 p. (ISBN 978-2-03-583942-8), p. 108-109.
- J.G. Henrotte, P. Etevenon, G. Verdeaux. Les états de conscience modifiés volontairement. La Recherche, 1099-1102, 29, décembre 1972, Paris
- Pierre Etevenon et Bernard Santerre, Ătats de conscience, Sophrologie et Yoga, Ăditions Tchou, 2006
- Les états de conscience modifiés.Pierre Etevenon. 3emillénaire, N°127, 14-23, printemps 2018.
- Conscience & cerveau : la nouvelle frontiÚre des neurosciences, De Boeck Supérieur, , 340 p. (ISBN 978-2-8041-3766-3, lire en ligne), p. 78
- John Locke (trad. et dir. Etienne Balibar), Identité et Différence : L'Invention de la conscience, Seuil, 1998
- Voir Natalie Depraz, La conscience. Approches croisĂ©es, des classiques aux sciences cognitives (cf. Bibliographie), ch.1, § 1.3, oĂč elle recense les (trĂšs rares) occurrences chez Descartes des termes conscientia, conscius esse, et conscience en français ; elle conclut que [chez Descartes] « on a moins affaire Ă une philosophie de la conscience qu'Ă une philosophie de la vĂ©ritĂ© certaine et du fondement (âŠ) ».
- « la conscience nâa pas de dedans, elle nâest rien que le dehors dâelle-mĂȘme. » (Sartre)
- Voir Ces drÎles d'oiseaux, Documentaire de Volker Arzt et Immanuel Birmelin (Allemagne, 2006, 2 à 43 min), diffusé sur Arte le 5 septembre 2006
- What is consciousness ?
- Kammerer 2019
- Jean-Paul II, Veritatis Splendor, no 53, lire en ligne sur le site du Vatican
- Dictionnary of Hinduism par W.J. Johnson publié par Oxford University Press, page 86, (ISBN 9780198610250)
- The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 56 et 57, (ISBN 8170945216)
- Sri Aurobindo. La synthĂšse des Yoga. Le Yoga de la perfection de Soi, tome 3, Buchet Chastel, 1995.
- Jean Gebser, The Ever-Present Origin, Traduction de l'allemand de Noel Barstad et Algis Mickunas, Athens: Ohio University Press, 1985, 1991
- Voir le document .
- La Conscience (Victor Hugo)
Annexes
Bibliographie
Textes classiques
- Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
- Henri Bergson, « La conscience et la vie » in L'Ănergie spirituelle
- René Descartes, Discours de la méthode
- René Descartes, Méditations métaphysiques
- René Descartes, Les Principes de la philosophie
- Maurice Halbwachs, Les Cadres sociaux de la mémoire, Paris, 1926, Albin Michel (nouvelle édition)
- Maurice Halbwachs, La MĂ©moire collective, Paris, 1950, Albin Michel (nouvelle Ă©dition)
- Sigmund Freud, L'InterprĂ©tation des rĂȘves (1900), PUF 2005 (ISBN 2-13-052950-X) (notamment dans le chapitre VII)
- Emmanuel Kant, Critique de la raison pure
- Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux essais sur lâentendement humain
- John Locke, Essai sur l'entendement humain (en particulier le chapitre 27). Voir John Locke, IdentitĂ© et diffĂ©rence. Lâinvention de la conscience
- Philip Low, DĂ©claration de Cambridge sur la conscience
- Karl Marx et Friedrich Engels, L'Idéologie allemande
- Baruch Spinoza, Ăthique
- Rudolf Steiner, Philosophie de la liberté ; traduit de l'allemand par Jean-Luc Evard et Joseph Morsel
Ătudes
- Ătienne Balibar. Introduction Ă John Locke : IdentitĂ© et DiffĂ©rence. L'Invention de la conscience, Ă©dition bilingue, Seuil, Paris, 1998. Voir aussi « IdentitĂ© et diffĂ©rence selon Ătienne Balibar », par Françoise Badelon, in Multitudes, mis en ligne le 21 juin 2003)
- Claude Berrou et Vincent Gripon, Petite mathématique du cerveau (Une théorie de l'information mentale), 2012, Odile Jacob
- Michel Bitbol, Physique et Philosophie de l'Esprit, Champs-Flammarion, 2005
- Pierre Buser, Neurophilosophie de l'esprit (ces neurones qui voudraient expliquer le mental), 2013, Odile Jacob
- David Chalmers, The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory (1996). Oxford University Press. hardcover: (ISBN 0-19-511789-1), paperback: (ISBN 0-19-510553-2)
- Jean-Pierre Changeux, L'homme neuronal, 1991, Pluriel
- Jean-Pierre Changeux et Paul RicĆur, Ce qui nous fait penser (La nature et la rĂšgle), 2001, Odile Jacob
- Antonio Damasio, Le Sentiment mĂȘme de soi, 2002, Odile Jacob
- Antonio Damasio, Spinoza avait raison
- Stanislas Dehaene, Le Code de la conscience, Paris, Odile Jacob, coll. « Sciences », , 427 p. (ISBN 978-2738131058, lire en ligne),
- Jean Delacour, Conscience et cerveau
- Daniel Dennett, La Conscience expliquée
- Natalie Depraz, La Conscience. Approches croisées, des classiques aux sciences cognitives, Armand Colin, 2001 (ISBN 2-200-26370-8)
- Gerald Edelman, Giulio Tononi, Comment la matiĂšre devient conscience
- Gerald Edelman, Plus vaste que le ciel, 2004
- Gerald Edelman, Biologie de la conscience, 2000, Odile Jacob
- Laurent Fedi (2008). Piaget et la conscience morale. PUF, Paris (ISBN 978-2-13056-725-7)
- Daniel Heller-Roazen, Une archéologie du toucher (2012), Le Seuil, Paris
- François Kammerer, Conscience et matiĂšre : Une solution matĂ©rialiste au problĂšme de l'expĂ©rience consciente, Paris, Ăditions matĂ©riologiques, coll. « Sciences et philosophie », , 533 p. (ISBN 9782373612141, lire en ligne).
- Kittsteiner, Heinz D. La Naissance de la conscience morale, Paris, Cerf, 1997 ; traduit de l'allemand par Jean-Luc Evard et Joseph Morsel
- Karl Popper, Le soi et son cerveau, 2018, Ăditions rue d'Ulm
- StĂ©phane Sangral, Des dalles posĂ©es sur rien, 2017, Ăditions GalilĂ©e
- John Searle, Le MystĂšre de la conscience, Ăditions Odile Jacob, 1999 (ISBN 978-2738107466). RĂ©flexion sur les conceptions concernant la conscience de Francis Crick, Gerald Edelman, Roger Penrose et Daniel Dennett.
Articles connexes
- Conscience de soi (Hegel)
- Conscience de classe
- Conscience morale
- Conscience collective
- Liberté de conscience
- Bicaméralité - théorie controversée autour de l'apparition de la conscience
- Ătat modifiĂ© de conscience
- MĂ©ditation
- Inconscient
- Introspection
- ProblĂšme difficile de la conscience
- Science et conscience
- Stade du miroir et test du miroir
- VijñÄna
- Turiya
- Ătat de conscience (secourisme)
- Empathie spatiale
Liens externes
- Ressource relative Ă la recherche :
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- La conscience est-elle le gage d'un bien commun ?
- Ăcouter la sĂ©rie de cinq leçons consacrĂ©e à « La Conscience. Des neurones Ă l'esprit »dispensĂ©e au CollĂšge Belgique (2009-2010).
- Vers une cartographie cérébrale des états de conscience ?