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Conscience

Le terme de conscience peut faire référence à au moins quatre concepts philosophiques ou psychologiques[1] :

  1. Au sens psychologique, elle se dĂ©finit comme la « relation intĂ©riorisĂ©e immĂ©diate ou mĂ©diate qu'un ĂȘtre est capable d’établir avec le monde oĂč il vit et avec lui-mĂȘme ». En ce sens, elle est frĂ©quemment reliĂ©e, entre autres, aux notions de connaissance, d'Ă©motion, d'existence, d'intuition, de pensĂ©e, de psychisme, de phĂ©nomĂšne, de subjectivitĂ©, de sensation, et de rĂ©flexivitĂ©. Ce sens correspond par exemple Ă  l'allemand Bewusstsein et Ă  l'anglais consciousness, et en français Ă  la locution plus prĂ©cise d'« Ă©tat de conscience ». La conscience est « cette capacitĂ© de nous rapporter subjectivement nos propres Ă©tats mentaux »[2] ;
  2. Au sens moral, elle dĂ©signe la « capacitĂ© mentale Ă  porter des jugements de valeur moraux [
] sur des actes accomplis par soi ou par autrui ». En ce sens, elle correspond par exemple Ă  l'allemand Gewissen et Ă  l'anglais conscience ;
  3. En tant que critÚre de catégorisation conceptuel, elle représente le trait distinctif caractérisant l'humanité d'un sujet et par extension la spécificité caractérisant l'ensemble éponyme de ces sujets ;
  4. Par métonymie, elle désigne la totalité formée par l'ensemble des représentations d'un sujet conscient, tout au moins de ses représentations conscientes.
« PensĂ©es tourbillonnantes », une reprĂ©sentation photographique sur la question de la conscience : comment la conscience peut-elle ĂȘtre expliquĂ©e en termes de processus cĂ©rĂ©braux ? OĂč se trouve le siĂšge de la conscience ? Voir sur ce point : Conscience (biologie).

Si ces propositions de dĂ©finition font de la conscience une expĂ©rience prĂ©gnante pour tout ĂȘtre humain, elle n'en reste pas moins, comme le souligne par exemple AndrĂ© Comte-Sponville « l'un des mots les plus difficiles Ă  dĂ©finir »[3]. Cette difficultĂ© se heurte en effet Ă  la problĂ©matique d'une conscience tentant de s'auto-dĂ©finir. En effet, la possibilitĂ© qu'aurait une facultĂ© de se discerner elle-mĂȘme ne fait pas consensus, et connaĂźt mĂȘme des dĂ©tracteurs dans des courants de pensĂ©e fort Ă©loignĂ©s. Un proverbe bouddhiste formule l'adage selon lequel « un couteau ne peut se couper lui-mĂȘme »[4], tandis qu'Auguste Comte assure que personne « ne peut [
] se mettre Ă  la fenĂȘtre pour se regarder passer dans la rue ».

Polysémie

Le terme de conscience peut ĂȘtre distinguĂ© en plusieurs catĂ©gories :

  • la conscience serait un phĂ©nomĂšne mental caractĂ©risĂ© par un ensemble d'Ă©lĂ©ments plus ou moins intenses et prĂ©sents selon les moments : un certain sentiment d'unitĂ© lors de la perception par l'esprit ou par les sens (identitĂ© du soi), le sentiment qu'il y a un arriĂšre-plan en nous qui « voit », un phĂ©nomĂšne plutĂŽt passif et global contrairement aux activitĂ©s purement intellectuelles de l'esprit, actives et localisĂ©es, et qui sont liĂ©es Ă  l’action (par exemple la projection, l’anticipation, l’histoire, le temps, les concepts
). La conscience est « ce qui voit » sans s’assimiler Ă  ce qui est vu, c'est ce qui intĂšgre Ă  chaque instant en crĂ©ant des relations stables entre les choses, Ă  l'image des rĂ©seaux neuronaux. La conscience est un lieu abstrait, car impossible Ă  localiser quelque part dans le corps, qui apparaĂźt Ă  chaque instant au moment exact oĂč fusionnent les perceptions des sens et de l'esprit, l’écran sur lequel se dĂ©roulent toutes les activitĂ©s intellectuelles de l’esprit, en grande partie imaginaires (les reprĂ©sentations mentales : conscience du monde, des autres, du moi
), mais efficaces Ă  leur maniĂšre, ainsi que la vie Ă©motionnelle ;
  • la conscience morale, respect de rĂšgles d'Ă©thique, sens unique du terme jusqu'au XVIIe siĂšcle ;
  • la conscience en tant que substrat de l'existence, dans certaines conceptions de la spiritualitĂ©.

Représentations

Le premier sens renvoie Ă  ce qui permet une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, du monde et des rĂ©actions par rapport Ă  celui-ci. Il est alors question de « conscience du monde ». C’est celle qui est Ă©voquĂ©e dans des expressions comme « perdre conscience », ou, Ă  l'inverse, « prendre conscience ».

Chez les humains, les recherches rĂ©centes sur plusieurs pĂ©riodes de l'histoire montrent l'importance du concept de reprĂ©sentation : par exemple Georges Duby (sur le bas Moyen Âge), Jean Delumeau (sur la Renaissance), et sur un plan plus Ă©pistĂ©mologique, les recherches de Michel Foucault relatives Ă  l'Ă©pistĂ©mĂš. On Ă©voquera Ă©galement le philosophe allemand Arthur Schopenhauer qui a consacrĂ© une grande partie de sa philosophie Ă  l'Ă©tude de cette facultĂ© reprĂ©sentative des animaux et, en particulier, de l'homme dans son Ɠuvre principale et magistrale, Le Monde comme volontĂ© et comme reprĂ©sentation.

La conscience est un « fait » au sens oĂč RenĂ© Descartes, dans les MĂ©ditations mĂ©taphysiques, laisse entendre que « l'Ăąme est un rapport Ă  soi ». L'examen de la conscience suppose ainsi le doute mĂ©thodique comme la façon premiĂšre d'entrer dans un rapport Ă  soi non erronĂ©. Dans un sens plus « individualiste », la conscience peut aussi correspondre Ă  une reprĂ©sentation, mĂȘme trĂšs simplifiĂ©e, de sa propre existence. Il est alors question de conscience de soi, ou de conscience rĂ©flexive (en anglais self-awareness). Elle est attribuĂ©e au moins aux grands singes hominoĂŻdĂ©s comme le sont par exemple les humains, les chimpanzĂ©s, les gorilles et les orangs-outans. Il semble assez raisonnable de l'Ă©tendre aussi aux dauphins et aux Ă©lĂ©phants qui disposent de capacitĂ©s cognitives et affectives avancĂ©es. La conscience dans ce second sens, implique celle du premier, puisque « se connaĂźtre », signifie nĂ©cessairement « se connaĂźtre dans ses rapports au monde » (y compris d’autres ĂȘtres potentiellement douĂ©s de conscience). L'inverse en revanche est disputĂ©.

Chaque personne éveillée est consciente, ayant l'expérience de son entourage ; endormie ou morte elle devient inconsciente.

La conscience de soi est bien illustrĂ©e en mĂ©decine, surtout au niveau individuel. C'est en effet une des fonctions vitales qui permet de rĂ©agir aux situations, de bouger et de parler spontanĂ©ment. Plus gĂ©nĂ©ralement, l’état de conscience (de la conscience pleine au coma profond) est dĂ©terminĂ© par l’état neurologique du patient.

Formes minimales

Antonio Damasio, neurologue, Ă©tudie les bases neuronales de la cognition et du comportement.

Au niveau de la conscience du monde, les choses peuvent se montrer plus complexes, en impliquant un ensemble de phĂ©nomĂšnes liĂ©s au contexte sociologique, politique, Ă©conomique. Le degrĂ© minimal de conscience du monde semble celui oĂč on a tout simplement quelque chose Ă  dire sur le monde. Un simple capteur de prĂ©sence possĂšde un dĂ©but de reprĂ©sentation du monde (prĂ©sence, absence). Encore faut-il pour l’intĂ©grer dans un schĂ©ma de conscience que cette information soit utilisĂ©e en aval par quelque chose (dĂ©clencheur d'alarme, etc.).

La conscience de soi, comme la conscience du monde (RenĂ© Dubos dirait « agir local / penser global ») n'est jamais complĂšte. Une question qui s'en dĂ©duit — puisque toutes sont incomplĂštes — est « quel est le degrĂ© minimal de conscience de soi imaginable ? ». Descartes y rĂ©pond par son cĂ©lĂšbre « Je pense, donc je suis ». Les sciences cognitives s'intĂ©ressent Ă  dĂ©tailler le sens « opĂ©rationnel » de cette phrase (voir Antonio Damasio, Daniel Dennett
).

La formule de Socrate, tirĂ©e de l'oracle de Delphes : « connais-toi toi-mĂȘme », montre qu'une mauvaise connaissance de soi a un impact sur la connaissance du monde et rĂ©ciproquement — puisque nous faisons partie du monde. En fait, la conscience de soi dĂ©signe la conscience de phĂ©nomĂšnes particuliers reliĂ©s au concept de soi.

Notion de culture

La notion de conscience du monde pourrait aussi ĂȘtre rapprochĂ©e de celle de culture, en tant que cette derniĂšre est un systĂšme de reprĂ©sentation. Le mot culture est souvent perçu en langue française dans une acception individuelle avec une connotation « intellectuelle » (ce terme n'Ă©tant pas toujours perçu positivement), encore qu'il existe des sens collectifs : culture d'entreprise, culture française, culture de masse


En allemand, les deux sens sont donnés par des mots différents : Bildung[5] et Kultur[6].

Aspects

Pluralité de manifestations

Daniel Dennett a, entre autres, Ă©crit sur les Qualia.

Outre les deux sens principaux dĂ©jĂ  vus, le concept de conscience a de nombreux sens ou manifestations que l’on peut s’efforcer de distinguer, bien que dans certains cas, ces diffĂ©rences soient surtout des diffĂ©rences de degrĂ©s :

  • la conscience comme sensation : tout ĂȘtre douĂ© de sensibilitĂ©, voire un systĂšme automatique, peut ĂȘtre dit, dans une certaine mesure, « conscient » de son environnement, puisqu'il rĂ©pond Ă  des stimuli ; c'est ce qu'on dĂ©signe sous le nom de « conscience du monde » ;
  • la conscience spontanĂ©e, sentiment intĂ©rieur immĂ©diat ; certains philosophes de l’AntiquitĂ© (par exemple les StoĂŻciens) parlent de « toucher intĂ©rieur »[7] (voir l'article Qualia) ;
  • on peut distinguer une Ă©tape supĂ©rieure, en signifiant par le mot conscience un Ă©tat d’éveil de l’organisme, Ă©tat diffĂ©rent du prĂ©cĂ©dent en ce sens qu’il ne comporte pas de passivitĂ© de la sensibilitĂ© (cf. en anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte, ou awareness) ; en ce sens, il n’y a pas de conscience dans l’état de sommeil profond ou dans le coma ;
  • conscience de soi : la conscience est la prĂ©sence de l’esprit Ă  lui-mĂȘme dans ses reprĂ©sentations, comme connaissance rĂ©flexive du sujet qui se sait percevant. Par cette prĂ©sence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intĂ©rieurs, d’états psychiques qu’il rapporte Ă  lui-mĂȘme en tant que sujet. Cette rĂ©flexivitĂ© renvoie Ă  une unitĂ© problĂ©matique du moi et de la pensĂ©e, et Ă  la croyance, tout aussi problĂ©matique, que nous sommes Ă  l’origine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre Ă©tat conscient aux premiers sens. Le domaine d’application est assez imprĂ©cis et il comporte des degrĂ©s : s’il s’agit d’une conscience claire et explicite, les enfants qui ne parlent pas encore ne possĂšdent sans doute pas la conscience en ce sens ; s’il s’agit d’un degrĂ© moindre de conscience, d’une sorte d’éveil Ă  soi, alors non seulement les enfants peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme conscients mais aussi certains animaux ;
  • un autre sens du mot conscience a Ă©tĂ© introduit par le philosophe Thomas Nagel : il s’agit de la conscience pour un ĂȘtre de ce que cela fait d’ĂȘtre ce qu’il est ;
  • la conscience comme conscience de quelque chose (conscience transitive, opposĂ©e Ă  l’intransitivitĂ© du fait d’ĂȘtre conscient). Cette conscience renvoie Ă  l’existence problĂ©matique du monde extĂ©rieur et Ă  notre capacitĂ© de le connaĂźtre ;
  • la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts ;
  • la conscience phĂ©nomĂ©nale, en tant que structure de notre expĂ©rience ;
  • Ă  un degrĂ© conceptuellement plus Ă©laborĂ© peut exister ou non la « conscience morale », dĂ©finissable comme la comprĂ©hension et la prise en charge par l'individu des tenants et aboutissants de ses actes pour la collectivitĂ© et les gĂ©nĂ©rations futures.

Dans l’ensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et perception immĂ©diate de la pensĂ©e, et une autre comme sentiment de soi impliquant un soubassement obscur et un devenir conscient qui sont, en gĂ©nĂ©ral, exclus de la premiĂšre conception. La conscience morale, quant Ă  elle, dĂ©signe le sujet du jugement moral de nos actions. De cette conscience-lĂ , on dit aux enfants qu'elle nous permet de distinguer le bien du mal. Voir plus bas.

Questions fondamentales

Pour Jean-Pierre Changeux, il existe un « espace de travail neuronal » constitué de neurones momentanément coactivés et qui forment le siÚge de la conscience.

Il existe de nombreuses thĂ©ories qui s’efforcent de rendre compte de ce « phĂ©nomĂšne ».

Ce sujet fait l’objet des travaux de Daniel Dennett, Antonio Damasio et Jean-Pierre Changeux, ainsi que des sciences cognitives. Le modĂšle du spectateur cartĂ©sien est remis en cause car, comme le fait remarquer Daniel Dennett, on ne peut expliquer la conscience par la conscience : expliquer exige que l’explication ne fasse pas appel elle-mĂȘme Ă  une comprĂ©hension de ce qu’on souhaite justement expliquer (« To explain means to explain away »). En d’autres termes, on n’aura expliquĂ© la conscience que lorsque cela aura Ă©tĂ© fait en termes ne faisant pas intervenir le mot ni le concept de « conscience ». Sinon, on tombe dans un argument circulaire (voir l’article : sophismes). On remarquera que Daniel Dennett, remet en cause le modĂšle du « spectateur cartĂ©sien » avec une explication elle-mĂȘme de type « circulaire ».

Il semble que ces questions soient à mettre en rapport avec le cogito de Descartes, replacé dans son contexte, et avec la notion de représentation du monde. Descartes conçut sa philosophie en réaction au modÚle géocentrique, incarné par les « aristotéliciens » et la scolastique décadente de son époque, et en fonction du modÚle héliocentrique qui émergeait avec les observations faites par Galilée (voir Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, 1633).

Disciplines concernées

Dans le langage courant, le concept de conscience peut ĂȘtre opposĂ© Ă  l’inconscience, Ă  l’inattention, Ă  la distraction, au divertissement, etc. Lorsqu'il s'agit de l'Ă©tudier, c'est avant tout la philosophie qui a Ă©tĂ© et est concernĂ©e. Outre la mĂ©decine, l’étude de la conscience concerne plusieurs disciplines, comme la psychologie, la psychanalyse, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action. Elle est aussi liĂ©e au langage (verbal ou non), donc Ă  la philosophie du langage.

Philosophie

La psychanalyse

« Il se passe dans le psychisme bien plus de choses qu’il ne peut s’en rĂ©vĂ©ler Ă  la conscience ».
Sigmund Freud, Essais de psychanalyse

La psychanalyse distingue, Ă  la suite de Sigmund Freud, la conscience de l'inconscient[8]. Dans la premiĂšre topique Ă©tablie par Freud, la conscience est l’une des trois instances composant l'appareil psychique, les deux autres Ă©tant le prĂ©conscient et l’inconscient. Ainsi pour Freud, la conscience n'est pas l'essence du psychisme, elle n’en est qu'une partie et ignore de nombreux phĂ©nomĂšnes qui sont de l’ordre de l'inconscient. Ceux-ci ne peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă  la conscience que dans le cadre de la cure psychanalytique, Ă  travers la prise de conscience du refoulĂ©[9].

MĂ©ditation

Les pratiquants de la mĂ©ditation cherchent Ă  accĂ©der Ă  une prise de conscience (de la conscience), voire Ă  des Ă©tats modifiĂ©s de conscience[10] - [11] - [12]. C'est une mĂ©thode pour entrer en soi et s'interroger soi-mĂȘme dans la perspective de mieux se connaĂźtre et de vivre une expĂ©rience subjective intĂ©rieure personnelle.

Histoire

Il n’existe aucun concept strictement comparable Ă  celui de conscience dans la philosophie de la GrĂšce antique : l'ĂȘtre de ParmĂ©nide (voir ontologie) pourrait s'en rapprocher.

Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une dimension morale dĂ©rivĂ©e du droit, exprimant le fait de se prendre soi-mĂȘme pour tĂ©moin.

Ce n’est qu’au XVIIe siĂšcle que le terme apparaĂźt dans les langues europĂ©ennes[13].

Le concept de conscience n’a Ă©tĂ© isolĂ© de sa signification morale qu’à partir de John Locke, dans son Essai sur l'entendement humain (1689). Avant lui le mot conscience n’a jamais eu le sens moderne[14]. En particulier, Descartes ne l’emploie quasiment jamais[15] en ce sens, bien qu’il dĂ©finisse la pensĂ©e comme une conscience des opĂ©rations qui se produisent en nous (les Principes de la philosophie, 1644). Le Petit Robert attribue Ă  Malebranche (1676) la dĂ©finition de conscience comme « connaissance immĂ©diate de sa propre activitĂ© psychique », alors que l'Essai de Locke date de 1689.

C’est le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit l’usage moderne du mot conscience (donc en français, mais le sens du mot consciousness Ă©tait bien sĂ»r tout aussi nouveau), associĂ© Ă  l’idĂ©e d’un soi-mĂȘme dont la conscience exprime l’identitĂ©.

Caractéristiques

Jean-Paul Sartre : « La conscience n’a pas de dedans, elle n’est rien que le dehors d’elle-mĂȘme. »

La conscience prĂ©sente certains traits caractĂ©ristiques qui peuvent notamment inclure : rapport Ă  soi, subjectivitĂ© (la conscience que l'individu possĂšde de lui-mĂȘme est distincte de celle d’autrui), la structure phĂ©nomĂ©nale, la mĂ©moire, la disponibilitĂ© (ou libertĂ© de la conscience Ă  l’égard des objets du monde), la temporalitĂ©, la sĂ©lectivitĂ©, l’intentionnalitĂ© (toute conscience est conscience de quelque chose, est tournĂ©e vers autre chose qu’elle-mĂȘme[16]) et l’unitĂ© ou synthĂšse de l’expĂ©rience.

Conscience de soi

La conscience s’accompagne de souvenirs, de sentiments, de jugements, de sensations et de savoir que nous rapportons Ă  une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure que nous nommons moi. Cette conscience est appelĂ©e conscience de soi, et est structurĂ©e par la mĂ©moire et l’entendement. Elle est en ce sens une unitĂ© synthĂ©tique sous-jacente Ă  tous nos comportements volontaires. Les Ă©lĂ©ments qu’elle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dĂ©pendent d’un contexte culturel, ce qui fait de la conscience de soi une rĂ©alitĂ© empirique changeante et multiple. L’unitĂ© et la permanence du moi ne sont donc pas garanties par l’unitĂ©, peut-ĂȘtre seulement nominale, de la conscience.

Le cogito cartĂ©sien (« je pense donc je suis ») tend Ă  exprimer l'Ă©tat de conscience de celui qui s'exprime. Autrement dit le sujet, disant « Je » exprime une conscience de lui-mĂȘme (Ego), en termes de savoir (raisonnement - entendement). Le « Je pense » est interactif. Il implique et nĂ©cessite, pour ĂȘtre exprimĂ©, la conscience de soi. La conclusion d'ĂȘtre pourrait dĂšs lors paraĂźtre redondante. Toutefois, elle vient exprimer l'Ă©tat et la relation sensitive. « Je pense donc je suis » peut donc se dĂ©cliner en « Je sais que je ressens donc j'existe ». C'est aussi la facultĂ© de douter de sa propre existence qui « atteste » cette existence mĂȘme.

Rapport en premiĂšre personne

Auguste Comte : « On ne peut pas se mettre Ă  la fenĂȘtre pour se regarder passer dans la rue ».

L’introspection est une mĂ©thode d’investigation de la conscience qui vient, gĂ©nĂ©ralement, la premiĂšre Ă  l’esprit. C’est un fait que nous pensons tous avoir un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă  notre esprit, accĂšs dont la conscience serait l’expression. Mais l’investigation de notre vie mentale n’est certainement pas suffisante pour Ă©laborer une thĂ©orie Ă©tendue de la conscience : « on ne peut pas, disait Auguste Comte, se mettre Ă  la fenĂȘtre pour se regarder passer dans la rue ». Le sujet ne peut en effet s’observer objectivement puisqu’il est Ă  la fois l’objet observĂ© et le sujet qui observe, d’autant que la conscience se modifie elle-mĂȘme en s’observant. Toute psychologie impliquerait donc d’examiner la conscience Ă  la troisiĂšme personne, mĂȘme s'il faut alors se demander comment il est possible d’observer ainsi la conscience de l’extĂ©rieur.

Le stade du miroir (se reconnaßtre dans un miroir) est souvent, considéré comme une étape essentielle de la conscience de soi, réservé à l'humain. Mais si ce stade est atteint vers l'ùge d'un an et demi à deux ans chez l'homme, certains chimpanzés expérimentés, certains autres grands singes, éléphants, dauphins, perroquets et pies, sont capables de se reconnaßtre dans un miroir, comme l'a montré le test du miroir en éthologie[17].

Courant

L’idĂ©e de conscience de soi pose le problĂšme de l’unitĂ© d’un sujet, d’un moi ou d’une conscience. On peut trĂšs gĂ©nĂ©ralement distinguer deux types d’hypothĂšses :

  • la conscience est l’expression d’une unitĂ© interne — le je du je pense ; cette unitĂ© peut ĂȘtre comprise de diffĂ©rentes maniĂšres :
    • unitĂ© d’un individu — le sujet pensant, voire « l’ñme » (par exemple chez Descartes),
    • unitĂ© transcendantale — le sens interne comme conscience de mes contenus de conscience comme m’appartenant (Kant).
  • la conscience n’est qu’une liaison d’agrĂ©gats d’impressions (Hume) qui peut ĂȘtre dĂ©crite comme une suite plus ou moins cohĂ©rente de rĂ©cits concernant un sujet purement virtuel — le moi. Aussi, « quand mes perceptions sont Ă©cartĂ©es pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas » (Hume, TraitĂ© de la nature humaine, I). Selon cette thĂšse, le moi est autre.

Conscience du monde extérieur

Pour Edmund Husserl, la conscience ne peut ĂȘtre dĂ©crite indĂ©pendamment des objets qu'elle apprĂ©hende.

Selon Husserl, qui reprend un concept mĂ©diĂ©val, toute conscience est conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un effort d’attention qui se concentre autour d’un objet. Cette concentration est structurĂ©e par l’expĂ©rience ou par des catĂ©gories a priori de l’entendement, structures que l’on considĂšre parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extĂ©rieur. Dans l’idĂ©alisme moderne la conscience est ainsi la source et l’origine de la science et de la philosophie.

À la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la rĂ©alitĂ© en gĂ©nĂ©ral, une description phĂ©nomĂ©nologique rĂ©pond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expĂ©rience du monde et nous-mĂȘmes en tant qu’acteurs de ce monde.

Conscience morale

Jean-Jacques Rousseau : « (Conscience) sans toi je ne sens rien en moi qui m’élĂšve au-dessus des bĂȘtes, que le triste privilĂšge de m’égarer d’erreurs en erreurs Ă  l’aide d’un entendement sans rĂšgle et d’une raison sans principe ».

C’est le sens premier du mot conscience, trouvĂ© chez CicĂ©ron et Quintilien, et qui, dans la langue française, reste sans concurrence jusqu’au XVIIe siĂšcle (voir section histoire). La conscience psychologique est souvent Ă©voquĂ©e comme une « lumiĂšre », la conscience morale comme une « voix » : si la premiĂšre « Ă©claire », la seconde « parle ». La conscience morale dĂ©signe en effet le sentiment intĂ©rieur d’une norme du bien et du mal qui « dit » comment apprĂ©cier la valeur des conduites humaines, qu’il s’agisse des nĂŽtres ou de celles d’autrui. C’est aussi le dĂ©mon que Socrate suivait et qui l'amena Ă  ĂȘtre condamnĂ© par la citĂ©.

Rousseau

Cette « voix » de la conscience, qui se fait entendre dans l’individu est pourtant, selon Rousseau, la mĂȘme en tout homme. MalgrĂ© la diversitĂ© et la variabilitĂ© des mƓurs et des connaissances, elle est « universelle » : elle est en chacun des individus la « voix de la nature », car selon Émile : « quoique toutes nos idĂ©es nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprĂ©cient sont au-dedans de nous, et c’est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir » (Émile, Livre IV).

Tel un instinct, mais pourtant signe de notre libertĂ©, elle ne trompe jamais, pour peu qu’elle soit rĂ©ellement Ă©coutĂ©e : « Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et cĂ©leste voix ; guide assurĂ© d’un ĂȘtre ignorant et bornĂ©, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable Ă  Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralitĂ© de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élĂšve au-dessus des bĂȘtes, que le triste privilĂšge de m’égarer d’erreurs en erreurs Ă  l’aide d’un entendement sans rĂšgle et d’une raison sans principe » (Émile, Livre IV).

Alain

Selon Alain, la conscience est « le savoir revenant sur lui-mĂȘme et prenant pour centre la personne humaine elle-mĂȘme, qui se met en demeure de dĂ©cider et de se juger. Ce mouvement intĂ©rieur est dans toute pensĂ©e ; car celui qui ne se dit pas finalement : « que dois-je penser ? » ne peut pas ĂȘtre dit penseur. La conscience est toujours implicitement morale ; et l’immoralitĂ© consiste toujours Ă  ne point vouloir penser qu’on pense, et Ă  ajourner le jugement intĂ©rieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question d’eux-mĂȘmes Ă  eux-mĂȘmes » (DĂ©finitions, dans Les Arts et les Dieux).

Pour Alain, il n’existe donc pas de morale sans dĂ©libĂ©ration, ni de dĂ©libĂ©ration sans conscience. Souvent la morale condamne, mais lorsqu’elle approuve, c’est encore au terme d’un examen de conscience, d’un retour sur soi de la conscience, de sorte que « toute la morale consiste Ă  se savoir esprit », c’est-Ă -dire « obligĂ© absolument » : c’est la conscience et elle seule qui nous dit notre devoir.

Origine de la conscience morale ?

La question demeure cependant de savoir quelle origine attribuer Ă  la conscience morale. Car si pour Rousseau « les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments » (ibid.), il n’en sera plus ainsi pour Kant, qui considĂ©rera au contraire la conscience morale comme l’expression de la raison pratique − et encore moins pour Bergson, qui verra en elle le produit d’un conditionnement social, ou pour Freud, qui la situera comme l’hĂ©ritiĂšre directe du surmoi (Malaise dans la civilisation, VIII)

Théories

Selon Stuart Hameroff, le cerveau est l'organe Ă  travers lequel la conscience se manifeste mais il n'est pas ce qui produit la conscience[18].

Les questions de savoir ce qui caractĂ©rise la conscience, quelles sont ses fonctions et quels rapports elle entretient avec elle-mĂȘme ne prĂ©jugent pas nĂ©cessairement du statut ontologique qu’il est possible de lui donner. On peut, par exemple, considĂ©rer que la conscience est une partie de la rĂ©alitĂ© qui se manifeste dans des Ă©tats de conscience tout en Ă©tant plus qu’une simple abstraction produite Ă  partir de l’adjectif « conscient ». Cette thĂšse rĂ©aliste (au sens de la philosophie mĂ©diĂ©vale, voir rĂ©alisme et nominalisme) n’a plus beaucoup de dĂ©fenseurs de nos jours. L’une des raisons en est que l’investigation purement descriptive ne rend pas nĂ©cessaire ce genre d’hypothĂšses rĂ©alistes.

et mĂȘme des approches totalement physiques (matĂ©rialisme scientifique), comme celle de Jean-Pierre Changeux, selon lequel les percepts et les concepts constituent des entitĂ©s physiques se traduisant par des connexions physiques et logiques de neurones, qu’il entend mettre en Ă©vidence ; c’est dĂ©jĂ  le cas pour les percepts. Dans cette dĂ©marche, Stanislas Dehaene poursuit les travaux de recherche sur la ThĂ©orie de l'espace neuronal global, dans Le Code de la conscience, 2014.

Le concept de conscience n'est donc plus exclusivement utilisĂ© par la philosophie ou la psychologie, des chercheurs d'autres disciplines comme la sociologie ou l'anthropologie s'intĂ©ressent Ă  ce concept en lui donnant d'autres sens, Ă  partir souvent de rĂ©sultats d'enquĂȘtes ou d'observations directes et participantes. Par exemple, des chercheurs sous la direction d'Alfredo Pena-Vega et de Nicole Lapierre ont Ă©tudiĂ© l'Ă©mergence d'une conscience europĂ©enne chez des jeunes vivant en Poitou-Charente.

Des disciplines telles que la neurologie s'intĂ©ressent elles aussi au concept de conscience. À ce titre, les altĂ©rations de conscience par exemple dans le cadre d'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral permettent de mieux apprĂ©hender ce concept. Ainsi, la vision aveugle dans le cadre d'un accident vasculaire occipital consĂ©cutif Ă  l'occlusion du tronc basilaire, permet d'expĂ©rimenter une vision inconsciente des objets. Le patient parvient Ă  Ă©viter des objets d'une façon qu'il qualifie d'intuitive donc inconsciente.

Religions

Christianisme

L'encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II (1993) accorde une grande importance à la conscience dans la recherche de la vérité :

« Le droit à la liberté religieuse et au respect de la conscience dans sa marche vers la vérité est toujours plus ressenti comme le fondement des droits de la personne considérés dans leur ensemble[20]. »

Bouddhisme

La philosophie bouddhique étudie elle aussi la conscience, vijñāna et en analyse les différentes formes et fonctions. Il s'agit alors de l'un des constituants de la personne, skandhas, distinct de la perception, samjñā ; cependant, si vijñāna est traduit par conscience, et que le terme désigne bien une connaissance, le concept bouddhiste ne recouvre pas exactement la conscience telle qu'elle est thématisée dans la pensée occidentale.

Hindouisme et védisme

Au cours des siĂšcles, la conscience n'Ă©tait pas dĂ©finie systĂ©matiquement de la mĂȘme façon sur le sous-continent indien. La notion de « conscience pure » dans les thĂ©ories dĂ©rivĂ©es des textes de l'hindouisme, est comme un « Ă©tat libĂ©rĂ© », libĂ©rĂ© du karma, libĂ©rĂ© du samsara. Elle peut ĂȘtre comprise comme un substrat de l'existence individuelle. Pour certains hindouistes, plus le chemin du yogi avance dans la mĂ©ditation, plus sa conscience devient grande. Le problĂšme de la dualitĂ© de l'univers entre l'individuel et le Tout, c'est-Ă -dire Dieu se pose aussi[21]. Dieu dans le Brahmanisme et l'Hindouisme peut ĂȘtre l'ĂȘtre suprĂȘme Brahman, transcendant (Tat) ou immanent (Sat-Chit-Ananda) dont la triplicitĂ© est l’existence-conscience-fĂ©licitĂ©. c'est encore la Trimurti de Brahma-Vishnou-Shiva. La Mandukya Upanishad donne quatre Ă©tats de conscience : Ă©veillĂ©, dormant, rĂȘvant et n'Ă©tant qu'un avec le Brahman[22]. Ce quatriĂšme Ă©tat de conscience, ou Turiya, qui veut dire quatriĂšme en sanskrit, est au-delĂ  des Ă©tats de veille, de rĂȘve et de sommeil dont il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la source Ă  l'origine de trois fleuves, ou encore illustrĂ© comme l'image du moyeu d'une roue Ă  trois branches. Pour Aurobindo Ghose qui rĂ©unit spiritualitĂ© et matĂ©rialisme dans une vision Ă©volutionniste de l'humanitĂ©, l'Ă©mergence d'une conscience de vĂ©ritĂ© qu'il appelle la conscience supramentale[23] peut contribuer Ă  l'Ă©volution d'une nouvelle conscience sur terre. Pour Jean Gebser la conscience supramentale de Sri Aurobindo est la mĂȘme que la conscience intĂ©grale qu'il dĂ©crit dans sa vision de l'Ă©volution de la conscience[24].

MĂ©dias

Plusieurs représentations allégoriques et médiatiques de la conscience sont référencées dans la mythologie, la littérature et le cinéma.

Cinéma

Littérature

Crime et ChĂątiment de DostoĂŻevski Ă©voque une forme d'auto justice. La punition qu'inflige la conscience de Raskolnikov Ă  lui-mĂȘme est pire que la prison ou le camp de travail.

Le vrai chĂątiment de Raskolnikov n’est pas le camp de travail auquel il est condamnĂ©, mais le tourment qu’il endure tout au long du roman. C'est le mĂȘme thĂšme qu'aborde Victor Hugo dans son poĂšme La Conscience avec l'idĂ©e qu'on n'Ă©chappe pas Ă  sa conscience.

  • Minos qui juge Socrate symbolise en partie la conscience dans « rĂȘveries d'un paĂŻen mystique » de Louis MĂ©nard[25].
  • L'Ɠil de CaĂŻn, dans « La Conscience » de Victor Hugo, poĂšme publiĂ© dans le recueil La lĂ©gende des siĂšcles[26].

Notes et références

  1. Christian Godin, Dictionnaire de philosophie
  2. Sciences Humaines. No spécial « Le cerveau en 12 questions », en date de
  3. André Comte-Sponville, Dictionnaire philosophique, PUF, , p. 127
  4. Conscience, publié par Le Centre Vimalakirti, lieu consacré à la pratique de diverses méditations bouddhiques.
  5. (de) Voir l'article « Bildung » sur Wikipédia en allemand.
  6. (de) Voir l'article « Kultur » sur Wikipédia en allemand.
  7. Daniel Heller-Roazen, Une archéologie du toucher, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siÚcle », , 432 p. (présentation en ligne)
  8. Sigmund Freud, MĂ©tapsychologie, Ed. Presses Universitaires de France, 2010, (ISBN 2-13-057957-4)
  9. Roland Chemama (dir.) et Bernard Vandermersch (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Éditions Larousse, , 4e Ă©d., 602 p. (ISBN 978-2-03-583942-8), p. 108-109.
  10. J.G. Henrotte, P. Etevenon, G. Verdeaux. Les états de conscience modifiés volontairement. La Recherche, 1099-1102, 29, décembre 1972, Paris
  11. Pierre Etevenon et Bernard Santerre, États de conscience, Sophrologie et Yoga, Éditions Tchou, 2006
  12. Les états de conscience modifiés.Pierre Etevenon. 3emillénaire, N°127, 14-23, printemps 2018.
  13. Conscience & cerveau : la nouvelle frontiÚre des neurosciences, De Boeck Supérieur, , 340 p. (ISBN 978-2-8041-3766-3, lire en ligne), p. 78
  14. John Locke (trad. et dir. Etienne Balibar), Identité et Différence : L'Invention de la conscience, Seuil, 1998
  15. Voir Natalie Depraz, La conscience. Approches croisĂ©es, des classiques aux sciences cognitives (cf. Bibliographie), ch.1, § 1.3, oĂč elle recense les (trĂšs rares) occurrences chez Descartes des termes conscientia, conscius esse, et conscience en français ; elle conclut que [chez Descartes] « on a moins affaire Ă  une philosophie de la conscience qu'Ă  une philosophie de la vĂ©ritĂ© certaine et du fondement (
) ».
  16. « la conscience n’a pas de dedans, elle n’est rien que le dehors d’elle-mĂȘme. » (Sartre)
  17. Voir Ces drĂŽles d'oiseaux, Documentaire de Volker Arzt et Immanuel Birmelin (Allemagne, 2006, 2 × 43 min), diffusĂ© sur Arte le 5 septembre 2006
  18. What is consciousness ?
  19. Kammerer 2019
  20. Jean-Paul II, Veritatis Splendor, no 53, lire en ligne sur le site du Vatican
  21. Dictionnary of Hinduism par W.J. Johnson publié par Oxford University Press, page 86, (ISBN 9780198610250)
  22. The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 56 et 57, (ISBN 8170945216)
  23. Sri Aurobindo. La synthĂšse des Yoga. Le Yoga de la perfection de Soi, tome 3, Buchet Chastel, 1995.
  24. Jean Gebser, The Ever-Present Origin, Traduction de l'allemand de Noel Barstad et Algis Mickunas, Athens: Ohio University Press, 1985, 1991
  25. Voir le document Socrate devant Minos, dans RĂȘveries d’un paĂŻen mystique de Louis MĂ©nard, disponible sur Wikisource.
  26. La Conscience (Victor Hugo)

Annexes

Bibliographie

David Chalmers parle de problÚme difficile de la conscience pour évoquer les questions non résolues sur le sujet.

Textes classiques

Études

Articles connexes

Liens externes

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