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Étienne Balibar

Étienne Balibar, né le à Avallon dans l'Yonne, est un philosophe français.

Étienne Balibar
Étienne Balibar en 2014
Ĺ’uvres principales

Il est professeur Ă©mĂ©rite de l'universitĂ© Paris-Nanterre, professeur affiliĂ© au dĂ©partement d'anthropologie Ă  l'universitĂ© de Californie Ă  Irvine, aux États-Unis, visiting professor Ă  l'Institut de littĂ©rature et sociĂ©tĂ© comparĂ©e de l'universitĂ© Columbia et professeur « Anniversary Chair Â» au Centre for Research in Modern European Philosophy (CRMEP) Ă  l'universitĂ© Kingston de Londres.

Biographie

Étienne Balibar est le fils de Jean Balibar (1915-1998), normalien agrégé de mathématiques révoqué comme « juif » du lycée Condorcet le [1], et de Renée Charleux (1915-1998), professeur de lettres classiques et historienne de la langue française. Son frère cadet Sébastien est physicien. Ses grands parents paternels, un mécanicien dentiste et une couturière, avaient fui les pogroms de leur Ukraine natale[1].

En 1960, Étienne Balibar est reçu comme ses parents à l'École normale supérieure, où Louis Althusser aura une influence déterminante sur lui : mais s'il adopte d'abord l'interprétation structuraliste de Marx, il s'en éloignera ensuite. En 1961, il est opposé à la guerre d'Algérie et participe aux services d'ordre des étudiants de l'UNEF puis de l'UEC avant d’adhérer au Parti communiste dont il sera exclu en 1981 à la suite de la publication d'un article De Charonne à Vitry[2] dans Le Nouvel Observateur[3]. Il obtient une licence de philosophie à la Sorbonne, suivie l'année suivante d'un diplôme d'études supérieures, sous la direction de Georges Canguilhem. Le fait d'être marxiste, en philosophie, se définit pour lui comme un questionnement à l'égard de la philosophie.

En 1964, il est reçu à l'agrégation de philosophie et commence à enseigner. Son premier poste l'amène à l'université d'Alger Benyoucef Benkhedda (Algérie), où il est assistant en tant que volontaire pour la coopération, de 1965 à 1967.

En 1987, il soutient une thèse sur travaux à l'université de Nimègue[4].

Il a principalement été en poste à l'Université Panthéon-Sorbonne (1969-1994), puis à l'Université Paris-Nanterre (1994-2002), où son enseignement a marqué plusieurs générations d'étudiants. Il a également été professeur de littérature comparée à l'université de Californie à Irvine[5].

En 1982, il crée avec Dominique Lecourt la collection « Pratiques théoriques » aux Presses universitaires de France.

Étienne Balibar est le mari de la physicienne Françoise Dumesnil et le père de l'actrice Jeanne Balibar.

Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le et un militant depuis des années de la cause palestinienne[6].

Étienne Balibar est activement engagĂ© en faveur des immigrĂ©s clandestins qu'il dĂ©signe sous le terme de « prolĂ©taires au sens strict ». Il dĂ©fend le droit de citĂ© des Ă©trangers en Europe, soutenant que la « frontière est, comme l'armĂ©e ou la police, une institution non dĂ©mocratique qui accompagne paradoxalement la souverainetĂ© du peuple Â»[7].

À propos du mouvement des Gilets jaunes, il se déclare en « dans la passion et l'expectative »[8].

Ouvrages

  • Lire le Capital (avec Louis Althusser, Pierre Macherey, Jacques Rancière, Roger Establet), Éditions François Maspero, 1965
  • Cinq Ă©tudes du matĂ©rialisme historique, F. Maspero, 1974
  • Sur la dictature du prolĂ©tariat, F. Maspero, 1976
  • Spinoza et la politique, PUF,, 1985, rĂ©Ă©d. 2011.
  • Race, Nation, Classe, (avec Immanuel Wallerstein) La DĂ©couverte, 1988
  • Écrits pour Althusser, La DĂ©couverte, 1991
  • La Crainte des masses. Politique et philosophie avant et après Marx, GalilĂ©e, 1997
  • Droit de citĂ©. Culture et politique en dĂ©mocratie, Éditions de l'Aube, 1998 rĂ©Ă©dition augmentĂ©e PUF, collection « Quadrige Â», 2002
  • Sans-papiers : l’archaĂŻsme fatal, La DĂ©couverte, 1999
  • La philosophie de Marx, La DĂ©couverte, 1993 ; nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e, La DĂ©couverte, 2014
  • Nous, citoyens d’Europe ? Les frontières, l’État, le peuple, La DĂ©couverte, 2001
  • L'Europe, l'AmĂ©rique, la Guerre. RĂ©flexions sur la mĂ©diation europĂ©enne, La DĂ©couverte, 2003
  • AntisĂ©mitisme : l'intolĂ©rable chantage - IsraĂ«l-Palestine, une affaire française ? (ouvrage collectif), La DĂ©couverte, 2003
  • Europe, Constitution, Frontière, Ă©ditions du Passant Passant, 2005
  • Très loin et tout près, Bayard Centurion, 2007
  • Race, nation, classe, avec Immanuel Wallerstein, La DĂ©couverte, 2007
  • PensĂ©es critiques : dix itinĂ©raires de la revue Mouvements : 1998-2008 (ouvrage collectif), La DĂ©couverte, 2009
  • Violence et civilitĂ© : Wellek Library Lectures et autres essais de philosophie politique, Éditions GalilĂ©e, 2010
  • La proposition de l'Ă©galibertĂ©, PUF, 2010
  • Citoyen sujet et autres essais d'anthropologie philosophique, PUF, Pratiques thĂ©oriques, 2011
  • Saeculum. Culture, religion, idĂ©ologie, Éditions GalilĂ©e, 2012
  • Violence, civilitĂ©, rĂ©volution. Autour d'Étienne Balibar, avec Marie-Claire Caloz-Tschopp, Ahmet Ä°nsel, AndrĂ© Tosel, La Dispute, 2015
  • Europe, Crise et fin ?, Éditions Le Bord de l'eau, collection « Diagnostics Â», 2016
  • Des Universels. Essais et confĂ©rences, Éditions GalilĂ©e, 2016
  • Spinoza politique. Le transindividuel, PUF, 2018.
  • Histoire interminable. D'un siècle Ă  l'autre, Ă©crits 1, La dĂ©couverte, 2020
  • Passion du concept. ÉpistĂ©mologie, thĂ©ologie et politique, Ă©crits 2, La dĂ©couverte 2020
  • Cosmopolitique. Des frontières Ă  l'espèce humaine, Ă©crits 3, La DĂ©couverte 2022

Filmographie

Notes et références

  1. Pierre Albertini, « Les juifs du lycée Condorcet dans la tourmente », in Vingtième Siècle. Revue d'histoire., no 92, p. 86, Presses de Sciences Po, Paris, octobre 2006 (ISSN 0294-1759), DOI 10.3917/ving.092.0081.
  2. Étienne Balibar, De Charonne à Vitry sur le site du Centre international d'étude de la philosophie française contemporaine (CIEPFC)
  3. Article protestant contre l'initiative du maire communiste de Vitry-sur-Seine qui avait fait enfoncer, par un bulldozer, l’entrée d’un foyer de travailleurs maliens (Pierre Sauvêtre et Cécile Lavergne, Pour une phénoménologie de la cruauté. Entretien avec Étienne Balibar, revue Tracés, 19/2010). "Minutieusement Balibar énumère les erreurs des directions successives : atermoiements pendant la guerre d'Algérie, aveuglement en 68, poussée nationaliste, tentation d'exploiter les peurs, «peyrefittisme du pauvre». Sans oublier le «culte stupéfiant de la personnalité de «Georges» (Marchais). C'est une lettre de rupture, un adieu méthodique. Le lundi suivant, «l'Humanité» annonce en une son exclusion." (Éric Aeschimann, Balibar, le philosophe de l'égaliberté, Nouvel Observateur, 05-10-2011)
  4. « La contradiction infinie : éléments d'une philosophie de l'histoire : [thèse… », sur sudoc.fr (consulté le ).
  5. (en) « UCI Directory », sur uci.edu (consulté le ).
  6. Universalité de la cause palestinienne, Étienne Balibar, Le Monde diplomatique, mai 2004
  7. Étienne Balibar : “La condition d’étranger se définit moins par le passeport que par le statut précaire”, Entretien, Télérama, 24 avril 2011
  8. Confavreux, Joseph., Le fond de l'air est jaune : comprendre une révolte inédite, Paris/61-Lonrai, Éditions du Seuil / Normandie roto impr., 219 p. (ISBN 978-2-02-142620-5 et 2021426203, OCLC 1085126914), p. 198

Annexes

Bibliographie

  • Susana Villavicencio (Ă©d.), « Étienne Balibar, les singularisations de l'Universel », Cahiers critique de philosophie, no 22,‎ (lire en ligne)
  • Martin Deleixhe, Étienne Balibar. L'illimitation dĂ©mocratique, Ă©ditions Michalon, 2014
  • Marie Gaille, Justine Lacroix et Diogo Sardinha (Ă©d.), « Pourquoi Balibar ? », Raison Publique, 2014, no 19,‎ (lire en ligne)
  • Nick Hewlett, Badiou, Balibar, Rancière : Re-Thinking Emancipation, Continuum, 2010
  • Justine Lacroix, La PensĂ©e française Ă  l'Ă©preuve de l'Europe, Grasset, 2008
  • Philippe Raynaud, L'ExtrĂŞme gauche plurielle. Entre dĂ©mocratie radicale et rĂ©volution, Autrement, 2006

Liens externes

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