Union nationale des Ă©tudiants de France
L'Union nationale des Ă©tudiants de France (UNEF) est un syndicat Ă©tudiant fondĂ©e en 1907. Elle se donne pour but de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des Ă©tudiants, d'exprimer leurs opinions sur la gestion des infrastructures universitaires, que ce soit la recherche scientifique, la restauration universitaire, les logements Ă©tudiants.
Informer, défendre, organiser la solidarité. |
Fondation | |
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Prédécesseurs |
Union nationale des Ă©tudiants de France â IndĂ©pendante et dĂ©mocratique, Union nationale des Ă©tudiants de France, Union nationale des Ă©tudiants de France (d) |
Zone d'activité | |
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Type | |
SiĂšge | |
Pays |
Effectif |
30 000 membres revendiqués (2021)[1] |
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Présidente | |
Secrétaire général |
Adrien Lienard |
Positionnement | |
Affiliation |
Union des Ă©tudiants dâEurope (membre fondateur) |
Représentativité | |
Site web |
L'UNEF est réputée pendant des décennies proche de la gauche socialiste[6] - [7] - [8] avant de s'en éloigner progressivement à partir des années 2010[9].
Elle est depuis 2021 la deuxiĂšme organisation Ă©tudiante en nombre de siĂšges au Conseil national de l'enseignement supĂ©rieur et de la recherche, derriĂšre la FAGE, et deuxiĂšme au Centre national des Ćuvres universitaires et scolaires. En 2021, l'UNEF revendique environ 30 000 membres[10].
Historique depuis la réunification
L'UNEF est fondĂ©e en mai 1907 Ă Lille, sous le nom d'Union nationale des associations dâĂ©tudiants de France[11] et est reconnue d'utilitĂ© publique en mai 1929[12].
AprĂšs une scission dans les annĂ©es 1970, durant laquelle plusieurs organisations portent le nom « UNEF », lâorganisation est refondĂ©e en 2001 en rĂ©unissant une partie des deux organisations revendiquant ce nom :
- 2001 : une assemblée générale de l'UNEF-ID et de l'UNEF dite Solidarité étudiante à Paris aboutit à la fusion de l'UNEF-ID et d'une partie de l'UNEF dite Solidarité étudiante menée par son ancienne direction nationale sous le nom d'UNEF. La majorité des AGE de l'UNEF dite Solidarité étudiante, désormais disparue, refuse cette « réunification » et se divise. Une partie se retrouve à la Fédération syndicale étudiante, une autre crée l'UNEF-Résistance syndicale, qui disparaßt rapidement ;
- 2002 : l'UNEF se positionne contre la réforme Licence-Master-Doctorat ;
- 2003 : la tendance syndicale menée par Julie Coudry quitte l'UNEF pour fonder la Confédération étudiante ;
- 2006 : l'UNEF participe Ă la mobilisation contre le Contrat premiĂšre embauche. Ce contrat instaurait une pĂ©riode d'essai de deux ans pour l'embauche des moins de 26 ans, pĂ©riode pendant laquelle il pouvait ĂȘtre mis fin au contrat sans justification. Devant la forte mobilisation des Ă©tudiants et des salariĂ©s (les manifestations du 28 mars et du 4 avril ont rassemblĂ© entre 1 et 3 millions de personnes), le Premier ministre Dominique de Villepin est contraint d'annoncer le retrait du projet ;
- octobre- : l'UNEF lance une campagne contre les frais illégaux d'inscription. Certaines universités, comme celles de Grenoble II, Pierre MendÚs-France, de Paris II Panthéon-Assas, sont forcées de les rembourser ;
- 2007 : scissions des AGE de Clermont-Ferrand (qui devient l'AGEC), de Paris IV (qui fonde l'AGEPS) et de Mulhouse qui rejoint la Confédération étudiante (création d'une nouvelle AGE, à Mulhouse, en 2014) ;
- : congrÚs des 100 ans à Lille. La TTE fusionne avec des militants dissidents de la majorité pour fonder la TUUD ;
- : la sensibilité « Syndicalisme pour l'égalité » fusionne avec le reste de la Majorité Nationale ;
- février- : l'UNEF participe aux mouvements universitaires de 2007-2009 en France contre la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), la réforme du statut des enseignants-chercheurs (décret d'application de la loi LRU), la réforme des IUFM et les suppressions de postes ;
- juillet- : l'UNEF lance une pétition devant l'annonce gouvernementale de la suppression du cumul par les étudiants entre les APL (aides au logement) et la demi-part fiscale, suppression vue comme un facteur de dégradation des conditions de vie étudiantes. Le 26 août, le gouvernement annonce l'abandon du projet ainsi que la mise en place, en deux temps, du 10e mois de bourse pour les étudiants (9 mois et demi en 2010 et 10 mois en 2011), mesure que réclamait l'UNEF[13] ;
- septembre- : l'UNEF s'engage dans le mouvement contre la réforme des retraites qui repousse l'ùge légal de départ à 62 ans, l'ùge de départ sans décote à 67 ans, et qui allonge la durée de cotisation à 41,5 ans à l'horizon 2020.
En 2016, l'UNEF jusqu'alors premier syndicat étudiant est devancée pour la premiÚre fois par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE)[14].
En septembre 2017, une enquĂȘte du Monde Ă©voque des violences sexuelles et sexistes au sein du syndicat, puis en 2018, le journal LibĂ©ration publie les tĂ©moignages de 16 femmes victimes dĂ©clarĂ©es de harcĂšlement et d'agressions sexuelles de la part de dirigeants de l'organisation Ă©tudiante entre 2007 et 2015[14].
La Tendance unité et action syndicale (TUAS), proche des communistes[14], scissionne de l'UNEF en mai 2019 pour « options idéologiques incompatibles »[14] et fonde la Fédération syndicale étudiante. Elle emmÚne avec elle une dizaine d'AGE locales et deux élus CNOUS. Demeure le flanc droit, toujours lié au Parti socialiste[14].
En 2020, Le Journal du dimanche avance que « le syndicat qui mobilisait comme personne le monde étudiant, qui cogérait tacitement certaines grandes universités, est tombée dans l'anonymat. » Celui-ci ne serait « plus guÚre audible sur le plan politique ni dans la rue »[14]. Dans un article pour Charlie Hebdo fondé notamment sur les témoignages d'anciens dirigeants de l'UNEF, Laure Daussy rapporte un « déclassement intellectuel » du syndicat (selon Bruno Julliard) et la fin du positionnement historiquement trÚs laïc et universaliste au profit d'une approche intersectionnelle, voire indigéniste. Cette rupture aurait eu lieu sous la présidence de William Martinet[15].
Le 4 avril 2023, 17 sections locales font scission afin de former l'Union Ă©tudiante en fusionnant avec l'Alternative[16].
Organisation
CongrĂšs
L'organe souverain de l'UNEF est le CongrÚs national qui se réunit tous les deux ans. Les délégués qui composent le CongrÚs sont élus par les congrÚs locaux, qui ont lieu dans chaque AGE avant le CongrÚs national, à la proportionnelle des scores réalisés par les textes d'orientation proposés par les tendances.
Bureau national
Le Bureau national est l'organe exécutif de l'UNEF. Il applique les décisions du CongrÚs et du Collectif national et assure le lien entre les AGE.
Le Bureau national est composé d'une quarantaine de membres issus des différentes tendances. C'est en son sein que siÚgent le président, le vice-président, le secrétaire général et le trésorier national.
Tendances
L'UNEF reconnaĂźt la possibilitĂ© pour ses adhĂ©rents de se regrouper en « tendances », qu'elle considĂšre comme un des fondements de la dĂ©mocratie interne. Le but dâune tendance, est de proposer une orientation syndicale quâelle pourra dĂ©fendre Ă lâintĂ©rieur de lâUNEF. Pour avoir une existence officielle, une tendance doit ĂȘtre soutenue par au moins trois prĂ©sidents dâAGE dans deux acadĂ©mies diffĂ©rentes.
Lors des congrĂšs, les tendances prĂ©sentent des textes dâorientation entre lesquels les adhĂ©rents de lâUNEF doivent se prononcer. Le rĂ©sultat de ce vote dĂ©termine lâorientation du syndicat, que chacun est censĂ© respecter en externe quelles que soient ses opinions, et permet la rĂ©partition Ă la proportionnelle des postes dans les instances nationales et locales.
Ces tendances sont dans l'ordre alphabétique :
- tendance Action collective et luttes étudiantes (TACLE)[17], fondée à l'occasion du 84e congrÚs de l'UNEF en 2015, elle est issue de la Tendance pour un syndicalisme combatif (TSC), ainsi que d'une partie de la Tendance pour une majorité d'action syndicale (TMAS), aprÚs le départ du reste de la TMAS pour la Tendance unité et action syndicale (TUAS). La TSC et la TMAS venant originellement de la Tendance pour une Unef unitaire et démocratique (TUUD) ;
- tendance majorité nationale (TMN). Elle est majoritaire au sein de l'UNEF depuis la réunification de 2001. Auparavant elle était la tendance majoritaire au sein de l'UNEF-ID depuis 1994, elle est en effet la principale héritiÚre de la Tendance indépendance et démocratie ;
- tendance rĂ©formiste pour une alternative dĂ©mocratique et Ă©cologiste (TRADE), crĂ©Ă©e lors du 86e CongrĂšs, issue de la Tendance pour une alternative syndicale et rĂ©formiste (TASER), elle-mĂȘme issue majoritairement issue de la Tendance Refondation syndicale. Celle-ci porte une ligne rĂ©formiste et social-Ă©cologique au sein du syndicat ;
- tendance UnitĂ© & Action (U&A ou TUA) (anciennement Tendance Action syndicale (TAS)), fondĂ©e Ă la suite de la scission ayant crĂ©Ă© la FĂ©dĂ©ration syndicale Ă©tudiante, l'occasion du 86e congrĂšs de l'UNEF, en 2019. Elle est issue de la Tendance unitĂ© et action syndicale (TUAS), lancĂ©e au 84e congrĂšs de l'UNEF en 2015, elle-mĂȘme issue du rassemblement d'une partie de l'ancienne Tendance pour une majoritĂ© d'action syndicale (TMAS) et de la Tendance pour une Unef unitaire et dĂ©mocratique (TUUD) et de militants issus de la majoritĂ© nationale, notamment l'ancienne sensibilitĂ© DEMOS.
Financement
Une note ministérielle confidentielle demandée à la suite des déclarations de Mélanie Luce en mars 2021 indique que l'UNEF bénéficie de subventions « pour la formation des élus et le fonctionnement général ». Le syndicat aurait perçu 458 850 euros de subvention annuelle publique en 2019 et 2020, une somme calculée au prorata des résultats obtenus lors des derniÚres élections du CNOUS. Elle est la deuxiÚme association étudiante la mieux financée aprÚs la FAGE[18] - [19].
Présidents
mandat | Présidents[20] | |
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1907 | 1908 | Debruelle |
1925 | 1926 | Pierre Forest |
1928 | 1929 | Paul Saurin |
1936 | 1938 | Claude Delorme |
1939 | 1939 | Albert Lenclud, mobilisé en septembre |
1940 | 1940 | Jean David, président par intérim |
1941 | 1941 | René-Yves Le Mazou, président par intérim |
1942 | 1942 | Albert Lenclud, |
1943 | 1944 | Georges Bellot |
1944 | 1946 | Emmanuel Villedieu |
1946 | 1949 | Pierre Trouvat |
1949 | 1950 | Charles Lebert |
1950 | 1950 | Gérard Destanne de Bernis, démissionne en novembre |
1950 | 1953 | Jean Sarvonat |
1953 | 1954 | Guy Penne |
1954 | 1955 | Jacques Balland |
1955 | 1955 | François Borella, démissionne aussitÎt pour favoriser un bureau mino-majo |
1955 | 1956 | Claude Rossignol, de novembre 1955 Ă PĂąques 1956 |
1956 | 1956 | Jacques Raffoux, de PĂąques Ă juillet |
1956 | 1957 | Michel de La FourniĂšre |
1957 | 1958 | Pierre-Yves Cossé |
1958 | 1959 | Georges Danton |
1959 | 1959 | Bernard Archer, président de Pùques à juillet |
1959 | 1960 | Jacques Freyssinet |
1960 | 1961 | Pierre Gaudez |
1961 | 1962 | Dominique Wallon |
1962 | 1962 | François Lemeilleur, président de Pùques à juillet |
1962 | 1963 | Jean-Claude Roure |
1963 | 1964 | Michel Mousel |
1964 | 1965 | Bernard Schreiner |
1964 | 1966 | Jean-François Nallet, président de Pùques 1965 à juillet 1966 |
1966 | 1967 | Jean Terrel, président de juillet 1966 à janvier 1967 |
1967 | 1967 | Pierre Vandenburie, président de janvier à novembre 1967 |
1967 | 1968 | Michel Perraud, président de novembre 1967 à mars 1968 |
1968 | 1969 | Jacques Sauvageot, président de mars 1968 à mai 1969 |
1969 | 1970 | Luc Barret, président de mai 1969 à avril 1970 |
1970 | 1971 | Jean-Pierre Chassine, président d'avril 1970 à janvier 1971 |
mandat | Président de l'UNEF-US puis de l'UNEF-ID | |
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1971 | 1975 | Michel Sérac, président de l'Unef-US |
1975 | 1978 | Denis Sieffert, président de l'Unef-US |
1978 | 1984 | Jean-Christophe Cambadélis, président de l'Unef-US qui se transforme en Unef-ID |
1984 | 1986 | Marc Rozenblat, président de l'Unef-ID |
1986 | 1988 | Philippe Darriulat, président de l'Unef-ID |
1988 | 1991 | Christophe Borgel, président de l'Unef-ID |
1991 | 1994 | Philippe Campinchi, président de l'Unef-ID |
1994 | 1998 | Pouria Amirshahi, président de l'Unef-ID |
1998 | 2001 | Carine Seiler, président de l'Unef-ID |
2001 | 2005 | Yassir Fichtali, président de l'Unef-ID puis de l'Unef réunifiée |
mandat | Président de l'UNEF-Renouveau puis de l'UNEF-SE[21] | |
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1971 | 1972 | Guy Konopnicki, président de l'Unef-renouveau |
1972 | 1973 | Olivier Mayer, président de l'Unef-renouveau |
1973 | 1976 | René Maurice, président de l'Unef-renouveau |
1976 | 1979 | Jean-Luc Mano, président de l'Unef-renouveau |
1979 | 1981 | Didier Seban, président de l'Unef-renouveau |
1981 | 1984 | Denis Dubien, président de l'Unef-renouveau désormais appelée Unef-SE |
1984 | 1986 | Régis Piquemal, président de l'Unef-SE |
1986 | 1987 | Patrice Leclerc, président de l'Unef-SE |
1987 | 1988 | Xavier Aknine, président de l'Unef-SE |
1988 | 1992 | Olivier Meier, président de l'Unef-SE |
1992 | 1994 | Robert Injey, président de l'Unef-SE |
1994 | 1997 | Marie-Pierre Vieu, présidente de l'Unef-SE |
1997 | 2001 | Karine Delpas, présidente de l'Unef-SE |
mandat | Président de l'UNEF | |
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2001 | 2005 | Yassir Fichtali, président de l'Unef réunifiée |
2005 | 2007 | Bruno Julliard |
2007 | 2011 | Jean-Baptiste Prévost |
2011 | 2013 | Emmanuel Zemmour |
2013 | 2016 | William Martinet |
2016 | 2019 | LilĂą Le Bas |
2019 | 2022 | MĂ©lanie Luce |
2022 | Imane Ouelhadj | |
En un siÚcle d'histoire, l'UNEF a vu passer de nombreuses personnalités. Beaucoup d'entre eux ont par la suite poursuivi une carriÚre en politique.
Personnalités passées par l'UNEF
On peut par exemple citer :
- Manon Aubry[22]
- Clémentine Autain[23]
- Olivier Besancenot[24]
- Jean-Christophe Cambadélis[25]
- Harlem DĂ©sir
- Julien Dray
- Stéphane Fouks
- BenoĂźt Hamon[26]
- François Hollande[27]
- Lionel Jospin[28]
- Bruno Julliard
- Jack Lang
- Jean-Marie Le Guen
- Jean-Marie Le Pen[29]
- Jean-Luc MĂ©lenchon
- Ali Rabeh
- Philippe SĂ©guin[30]
- Benjamin Stora
- Manuel Valls
Des anciens de l'UNEF sont regroupĂ©s dans l'association des anciens de l'UNEF[31], elle est ouverte Ă tous les anciens membres de l'UNEF ayant eu une responsabilitĂ© dans lâorganisation[32].
Positionnement
L'UNEF se réclame du syndicalisme de transformation sociale[33]. Elle a pris position sur de nombreux sujets concernant l'enseignement supérieur, les conditions de vie et d'étude des étudiants[34] mais ses principales revendications sont les suivantes :
Démocratisation et sélection dans l'enseignement supérieur
L'UNEF exige une plus grande démocratisation de l'enseignement supérieur. Cette revendication part du constat que l'enseignement supérieur se serait plus massifié (il y a plus de 2,2 millions d'étudiants) que réellement démocratisé : l'échec reste trÚs fort en premier cycle.
Selon l'UNEF, les classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles (CPGE) peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des voies de contournement des premiers cycles de l'UniversitĂ©, de mĂȘme que des filiĂšres courtes rĂ©putĂ©es sĂ©lectives comme les IUT, oĂč l'encadrement est plus important qu'en premier cycle universitaire et les taux de rĂ©ussite bien plus Ă©levĂ©s.
L'UNEF avance plusieurs propositions pour permettre cette dĂ©mocratisation de l'enseignement supĂ©rieur : la fin de la division entre Grandes Ăcoles et UniversitĂ©s, la multiplication des cours en petits groupes et des TD face aux cours magistraux, une plus grande interdisciplinaritĂ© des cursus permettant des changements de filiĂšre pour limiter les erreurs d'orientationâŠ
En ce qui concerne la sĂ©lection Ă l'UniversitĂ©, l'UNEF a participĂ© aux nĂ©gociations sur la loi LRU dite Loi PĂ©cresse et, aprĂšs avoir obtenu (avec les autres organisations Ă©tudiantes) l'absence de la sĂ©lection Ă l'entrĂ©e en master 1 et le contrĂŽle national des frais d'inscriptions, l'association a jugĂ© le texte « Ă©quilibrĂ© »[35]. Toutefois, l'UNEF a jugĂ© que ValĂ©rie PĂ©cresse n'aurait pas tenu ses promesses budgĂ©taires, a dĂ©noncĂ© "un budget en trompe-l'Ćil" qui pousserait les universitĂ©s Ă se tourner vers le privĂ©, et a appelĂ© Ă prendre part au mouvement contre la loi LRU. L'UNEF demande Ă©galement au gouvernement dirigĂ© par François Fillon de "revenir" sur la composition des Conseils (et notamment du Conseil d'Administration, oĂč la reprĂ©sentation Ă©tudiante est fortement diminuĂ©e). Selon certains journalistes, elle ne souhaite pas se laisser dĂ©border par des organisations plus radicales[36].
Prises de position sur les discriminations et l'antiracisme
En 2017, l'UNEF prend position concernant les modes d'action pour les réunions « non-mixtes racisées » ou trans[37], autrement dit dans lesquelles ne peuvent participer les personnes blanches ou cisgenres[38].
En mars 2021, la présidente de l'UNEF, Mélanie Luce, provoque de nombreuses critiques en affirmant sur Europe 1 que l'association organise des rassemblements en non-mixité masculine ou blanche, « pour permettre aux personnes touchées par le racisme d'exprimer ce qu'elles subissent ». Elle précise que ces réunions n'ont pas de rÎle décisionnel et que l'UNEF « considÚre la lutte contre le racisme doit se faire avec à la fois les personnes blanches et les personnes non-blanches ».
DiffĂ©rentes personnalitĂ©s du gouvernement, de gauche[39], de droite et d'extrĂȘme droite dĂ©noncent un « indigĂ©nisme », un « sĂ©paratisme », un « islamo-gauchisme » ou un « racialisme » et rĂ©clament des poursuites judiciaires ou la dissolution du syndicat[40]. Christophe Castaner, prĂ©sident du groupe La RĂ©publique en marche Ă l'AssemblĂ©e nationale qui a Ă©tĂ© l'un des responsables du syndicat Unef dans sa jeunesse dĂ©clare que « l'Unef a fait le choix d'un clientĂ©lisme indigĂ©niste scandaleux »[41]. Dâautres hommes politiques condamnent lâĂ©volution du syndicat. Ainsi, pour Jean-Christophe CambadĂ©lis, lui-mĂȘme un des principaux animateurs du mouvement Ă©tudiant en 1976, « l'Unef nâest plus un syndicat, câest un mouvement politique groupusculaire : on se croirait en Chine maoĂŻste »[42]. Le ministre de l'Ăducation nationale, Jean-Michel Blanquer affirme vouloir porter l'affaire en justice et rĂ©flĂ©chir à « d'Ă©ventuelles Ă©volutions lĂ©gislatives » afin d'interdire la pratique[43] - [44] - [45] - [46]. Emmanuel Macron demande une note ministĂ©rielle sur le sujet : celle-ci accuse l'UNEF d'ĂȘtre proche des Ătudiants musulmans de France, « coupĂ© de sa base » et en perte de vitesse[18].
Allocation d'autonomie universelle
La proposition d'un revenu universel étudiant est de longue date une revendication du syndicat. En août 2022, Imane Ouehladj propose ainsi une allocation inconditionnelle, sans prise en compte des revenus des parents et calqué sur le seuil de pauvreté[47]. Elle appelle alors de nombreuses tribunes de réponse, les objections portant essentiellement sur le refus de toute modulation du montant selon des critÚres sociaux et sur l'universalité de la mesure, certains allant jusqu'à en faire une "aide anti-sociale"[48].
Liens avec d'autres organisations
Structures associées
Au cours de son histoire, les différentes UNEF ont participé à la création de nombreuses structures de la vie étudiante, parmi lesquelles notamment la FSEF, la MNEF, la LMDE, l'ESIB, la FERUF, l'UCEF⊠Mais aussi avec des syndicats professionnels comme la CGT[49]
De plus, l'UNEF actuelle est aussi membre des structures suivantes :
- l'EPSE (Expertise et prĂ©vention pour la santĂ© des Ă©tudiants)[50], cette association a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2003 Ă l'initiative de la LMDE, et avec l'aide de l'UNEF, afin de mener des enquĂȘtes pour mieux connaĂźtre la situation sanitaire et sociale des Ă©tudiants ;
- le CIDJ, Centre d'information et de documentation jeunesse ;
- l'OVE, Observatoire national de la vie Ă©tudiante ;
- la FFSU, Fédération française du sport universitaire ;
- la FUAJ, Fédération unie des auberges de jeunesse ;
- le FFJ, Forum français de la jeunesse ;
- la CAJ, Commission Armée Jeunesse ;
- l'ISIC (Carte d'identité étudiante internationale ou International Student Identity Card).
L'UNEF est un temps aussi associée à l'UNL, un syndicat lycéen[51].
Mutualisme Ă©tudiant
AprÚs la Seconde Guerre mondiale, l'UNEF obtient auprÚs des pouvoirs publics la création d'un régime de sécurité sociale étudiant, distinct du régime général et géré par la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF).
AprĂšs la disparition de la MNEF, celle-ci a Ă©tĂ© remplacĂ©e comme mutuelle Ă©tudiante nationale par La Mutuelle des Ă©tudiants (LMDE). Depuis 2001, la FĂ©dĂ©ration des associations gĂ©nĂ©rales Ă©tudiantes (FAGE) ne participe plus aux Ă©lections de LMDE et l'UNEF reste la seule organisation Ă siĂ©ger dans ses instances[52]. Les liens entre le syndicat et la mutuelle sont Ă©troits. L'UNEF bĂ©nĂ©ficie d'aides financiĂšres de LMDE pour des Ă©vĂšnements comme son congrĂšs alors que des militants de l'UNEF participent aux campagnes de prĂ©vention ou de publicitĂ© de la mutuelle sur le terrain[53]. Il en est de mĂȘme pour les organisations partenaires de l'UNEF, telles que l'UNL[54].
Alors que d'autres organisations Ă©tudiantes ou les prĂ©conisations de la Cour des comptes demandent que soit mis fin au rĂ©gime Ă©tudiant spĂ©cifique de sĂ©curitĂ© sociale[55], l'UNEF critique son manque de financement et demande au contraire des rĂ©formes pour permettre son maintien et son dĂ©veloppement compte tenu des « missions particuliĂšres quâil est censĂ© remplir, notamment en matiĂšre de prĂ©vention »[56]. Elle demande la fusion de la LMDE et des SMER pour revenir Ă un seul opĂ©rateur, situation existante avant la crĂ©ation des SMER dans les annĂ©es 1970.
Avec les syndicats de salariés
Longtemps apolitique, l'UNEF se rapproche des syndicats de salariés à l'occasion notamment de la guerre d'Algérie, lorsqu'avec la CGT et la CFTC elle organise des manifestations pour la paix ou, avec le SNESUP et le SGEN, elle participe à un « Front universitaire antifasciste »[57].
L'UNEF entretient aujourd'hui de bons rapports avec la majorité des grandes organisations syndicales généralistes et de l'enseignement supérieur (CGT, FO, UNSA, CFTC, FSU) avec qui elle édite parfois des documents comme le guide des étudiants salariés.
Elle a toutefois des rapports plus distants avec certaines organisations qui ont choisi d'accepter l'adhésion d'un syndicat étudiant comme l'Union syndicale Solidaires avec Solidaires étudiant-e-s ou qui ont eu un partenariat privilégié avec un syndicat étudiant comme la CFDT avec la FAGE. La CFE-CGC ne semble pas s'intéresser à l'enseignement supérieur.
Avec les partis politiques
Au cours de son histoire, l'UNEF a connu de nombreuses évolutions dans ses rapports aux partis politiques. Association apolitique à sa création, elle se transforme à partir de 1946 (Charte de Grenoble) et des années 1950 en un véritable syndicat étudiant.
Durant la guerre d'AlgĂ©rie, l'UNEF s'engage nettement en faveur de la paix ce qui lui vaut des pressions de la part du pouvoir gaulliste qui lui impose la signature d'une « charte dâapolitisme » avant de crĂ©er une fĂ©dĂ©ration concurrente[57].
AprÚs 1968, l'UNEF devient le lieu d'affrontements de nombreux groupes communistes, maoïstes, trotskistes[57] - [24], etc. Au début des années 1970, trois tendances, chacune dirigée par un groupe politique, se structurent : le bureau national est formé de membres du PSU et les deux minorités, « Renouveau » et « Unité syndicale », sont dirigées l'une par des communistes, l'autre par des trotskistes lambertistes. En 1971, la direction PSU renonce au syndicalisme étudiant et se retire, laissant face à face les deux tendances : chacune convoque alors un congrÚs, c'est l'origine de la scission[57]. Il y a alors deux UNEF et on prend l'habitude de les distinguer par les noms des anciennes tendances : l'UNEF Renouveau (ou UNEF-RE) et l'UNEF Unité syndicale (ou UNEF-US).
L'UNEF dite Renouveau puis SE (SolidaritĂ© Ă©tudiante), a constamment eu des dirigeants membres du Parti communiste alors que lâUNEF-ID (IndĂ©pendante et dĂ©mocratique), issue de l'union de l'UNEF-US et de divers organisations Ă©tudiantes est d'abord dirigĂ©e par des Ă©tudiants lambertistes qui suivent Jean-Christophe CambadĂ©lis et Philippe Darriulat au PS en 1986[58]. La crise de 1993, lors de laquelle une partie des dirigeants de la majoritĂ© (Tendance indĂ©pendance et action) sous la conduite d'Emmanuelle Paradis et de Pouria Amirshahi reproche au prĂ©sident, Philippe Campinchi, d'avoir mis l'UNEF-ID au service du ministĂšre Jospin, conduit Ă un partage de la direction puis Ă l'Ă©lection au congrĂšs de 1994 d'une direction proche de la Gauche socialiste de Julien Dray avec Pouria Amirshahi qui devient prĂ©sident de l'UNEF-ID.
Au début des années 2000, l'aile « réformiste », réputée proche de François Hollande au Parti socialiste, quitte l'UNEF pour la Confédération étudiante alors qu'à l'explosion de la Gauche socialiste Henri Emmanuelli est proche du président Yassir Fichtali[59]. Selon Les Inrockuptibles en 2013, la gauche du Parti socialiste, et notamment Pouria Amirshahi du courant Un monde d'avance, a une influence directe sur le choix du nouveau président de l'UNEF[60].
Du fait de ses liens étroits depuis les années 1980, le syndicat est qualifié, par certains journalistes comme « une écurie du Parti socialiste »[61] - [62] - [63], voire de « pouponniÚre » du Parti socialiste[64]. En 2013, les députés socialistes Pascal Cherki, Pouria Amirshahi et Mathieu Hanotin, tous trois anciens responsables de l'UNEF, ont fait bénéficier le syndicat d'une partie de leur réserve parlementaire[65].
Représentativité dans les instances étudiantes nationales
L'UNEF a un rÎle de représentation des étudiants dans les instances locales et nationales.
Au sein du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), l'UNEF obtient entre 4 et 5 siÚges dans cette instance depuis sa refondation. En 2017, elle améliore son score aux élections du CNESER, battant un « record historique »[66]. Cependant, l'UNEF voit ensuite ses résultats reculer. En 2019 et en 2021, elle ne parvient à faire élire que deux représentants.
En ce qui concerne les Ă©lections au CNOUS, l'UNEF obtient la premiĂšre place jusqu'en 2015. Cependant, en 2017, la FAGE remporte pour la premiĂšre fois les Ă©lections du CNOUS face Ă lâUNEF, sâimposant avec 76 Ă©lus contre 66[67].
En 2021, elle est la deuxiÚme organisation (derriÚre la FAGE) en nombre de siÚges au CNESER (deux élus sur onze) et la deuxiÚme au CROUS (trois élus sur huit)[1]. Le magazine Marianne note que les étudiants ont tendance à ne pas s'intéresser aux élections étudiantes, ce qui fait que l'UNEF ne pÚse que 1,8 % des voix des étudiants inscrits ; en moyenne, une liste élue au conseil d'administration obtient seulement 2,5 % des voix de l'ensemble du corps électoral[68].
RĂ©sultats aux Ă©lections du CNESER
Année | voix | % | SiÚges | Variation | Rang | Commentaire |
---|---|---|---|---|---|---|
1989 | - | 35,67 | 4 | 1er | ||
1991 | - | 32,05 | 4 | 1er | ||
1994 | 333 | 25,98 | 3 | 1 | 2e | |
1996 | 464 | 29,5 | 4 | 1 | 1er | |
1998 | 611 | 38,12 | 5 | 1 | 1er | |
2000 | 684 | 44,32 | 5 | 1er | liste commune avec UNEF-SE | |
2002 | 669 | 39,63 | 5 | 1er | réunification avec l'UNEF-SE | |
2004 | 717 | 37,99 | 5 | 1er | ||
2006 | 805 | 41,8 | 5 | 1er | ||
2008 | 774 | 38,2 | 5 | 1er | ||
2010 | 807 | 39,25 | 5 | 1er | ||
2012 | 592 | 36,34 | 4 | 1 | 1er | élections annulées |
2013 | 648 | 42,04 | 5 | 1er | ||
2015 | 607 | 42,04 | 5 | 1er | ||
2017 | 496 | 34,5 | 4 | 1 | 2e | DeuxiÚme fois de son histoire que l'UNEF finit en deuxiÚme position des élections du CNESER, et premiÚre fois depuis sa réunification avec l'UNEF-SE, la FAGE finissant premiÚre. |
2019 | 274 | 20 | 2 | 2 | 2e | |
2021 | 231 | 17 | 2 | 3e | Passage en troisiĂšme position derriĂšre la liste L'Alternative |
Polémiques
Violences sexuelles et sexistes
En novembre 2017, une enquĂȘte du journal Le Monde a soulignĂ© la « violence sexiste » et le « harcĂšlement sexuel » qui ont Ă©tĂ© des pratiques courantes sous diverses prĂ©sidences. InterrogĂ© par le quotidien, l'ancien prĂ©sident de l'UNEF Jean-Baptiste PrĂ©vost a reconnu que l'organisation n'Ă©tait « sans doute pas exempte de reproches »[69] - [70].
Cette enquĂȘte est complĂ©tĂ©e quelques semaines plus tard par un nouveau volet qui est accompagnĂ© d'une tribune signĂ©e par plus de 80 anciennes et actuelles militantes de l'UNEF dĂ©nonçant « une expression exacerbĂ©e de la domination physique et sexuelle »[71]. Ce volet met notamment en valeur le « systĂšme de prĂ©dation » sexuelle qui s'est dĂ©veloppĂ© sous le mandat de Jean-Baptiste PrĂ©vost, dans lequel il est lui-meme impliquĂ©[72] et « gĂ©nĂ©ralisĂ© » sous celui de son successeur Emmanuel Zemmour[73].
Les violences n'auraient commencé à diminuer qu'avec l'élection de William Martinet à la présidence du syndicat étudiant[74]. Dans le prolongement des révélations du journal Le Monde, l'UNEF a ouvert une boßte mail afin de recueillir les témoignages[75].
Bien que la prĂ©sidente de lâUNEF LilĂą Le Bas ait assurĂ© que « le silence et lâomerta, aujourdâhui, ne sont plus la loi »[76], une Ă©tudiante a dĂ©posĂ© en dĂ©cembre 2017 Ă Nice une plainte pour viol Ă l'encontre d'un masseur recommandĂ© par la section locale de l'UNEF, plainte que le syndicat avait tentĂ© d'Ă©touffer. Le prĂ©sident de lâantenne de lâUNEF, Paul Morançay a depuis dĂ©missionnĂ©. Il a reconnu que l'Association gĂ©nĂ©rale d'Ă©tudiants (AGE) avait « essayĂ© de se couvrir de la peur de poursuites »[77] - [78] - [79]. Le « silence » de la section locale aurait entrainĂ© le dĂ©part dâune grande partie de ses membres[80].
Laïcité et signes religieux
Concernant le port du voile, lâUNEF, syndicat historiquement fĂ©ministe et laĂŻc, s'Ă©tait prononcĂ© en 2013 contre ce port dans l'enceinte de l'universitĂ©.
En 2018, nĂ©anmoins, alors qu'une responsable voilĂ©e de l'UNEF Ă l'universitĂ© Paris IV est critiquĂ©e, certains voyant une contradiction avec les valeurs fĂ©ministes du syndicat et lâaffichage dâun symbole religieux, celui-ci prend sa dĂ©fense[81]. L'ancien prĂ©sident de l'UNEF, Bruno Julliard, estime pour sa part que « le discours de l'UNEF pour dĂ©fendre le voile, ce sont des dĂ©cennies de combat piĂ©tinĂ©es »[82].
Jean-Christophe Cambadélis, également ancien président du syndicat, émet un avis semblable : « Cette femme voilée, c'est une provocation. Si l'Unef ne revient pas à une dimension plus syndicale, à d'abord défendre les droits des étudiants, ils termineront en groupuscule »[14].
Selon une enquĂȘte dâAbel Mestre du Monde, l'UNEF ouvre en 2015 une salle de priĂšre lors dâun collectif national Ă la demande de militants musulmans. DâaprĂšs le journaliste, il sâagit dâ« un Ă©pisode qui ne se rĂ©pĂ©tera pas »[83]. Le syndicat opĂšre par la suite une volte-face, Ă mesure que son nombre d'adhĂ©rents chute et que des accords se nouent avec les Ătudiants musulmans de France lors de plusieurs Ă©lections Ă©tudiantes[84].
En janvier 2018, aux cĂŽtĂ©s du syndicat Solidaires Ă©tudiant-e-s de l'universitĂ© Paris VII, le syndicat essaye d'empĂȘcher une reprĂ©sentation de la piĂšce Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes tirĂ©e du livre de Charb au motif que cet Ă©vĂ©nement « participe Ă ce mouvement de construction raciste d'un ennemi de l'intĂ©rieur d'une catĂ©gorie racialisĂ©e dangereuse le/la musulman-e »[85].
Les rĂ©actions critiques aux prises de position de l'UNEF viennent d'intellectuels, de journalistes et de partis politiques. Le philosophe RaphaĂ«l Enthoven commente ainsi l'action du syndicat de la maniĂšre suivante : « les censeurs de Charb ne lâont pas lu eux-mĂȘmes »[86]. Pour Jack Dion, directeur adjoint de la rĂ©daction de Marianne, le syndicat rĂ©habilite le blasphĂšme[87].
Le , lors d'une audition Ă l'AssemblĂ©e nationale sur « La Covid-19 et la jeunesse », trois dĂ©putĂ©s des RĂ©publicains (Marianne Dubois, Pierre-Henri Dumont, FrĂ©dĂ©ric Reiss) et une Ă©lue de la majoritĂ© prĂ©sidentielle (Anne-Christine Lang) quittent les lieux pour protester contre la prĂ©sence de la syndicaliste et vice-prĂ©sidente de l'UNEF Maryam Pougetoux, venue vĂȘtue d'un hidjab. Toutefois, la prĂ©sidente de la commission, Sandrine Mörch, indique qu'« aucune rĂšgle n'interdit le port de signe religieux pour les personnes auditionnĂ©es »[88].
Le 19 octobre 2020, à la suite de la décapitation d'un professeur d'histoire, Samuel Paty, l'UNEF est huée lors de sa participation aux manifestations, des participants à celles-ci reprochant les dérapages d'élus de l'UNEF sur l'islamisme[89].
Questions ethniques
En décembre 2017, la vice-présidente de l'Unef Lille Hafsa Askar provoque l'indignation d'internautes en déclarant qu'il fallait « gazer tous les blancs, cette sous-race »[90]. Ses tweets ressortent en 2019 dans la presse aprÚs d'autres tweets polémiques sur l'incendie de Notre-Dame de Paris[90].
En mars 2019, l'UNEF s'associe aux actions de blocage et aux critiques par des activistes se rĂ©clamant de lâantiracisme (Ligue de dĂ©fense noire africaine, Brigade antinĂ©grophobie, CRAN) de la piĂšce Les Suppliantes, dâEschyle prĂ©sentĂ©e Ă la Sorbonne[91]. La raison de ces critiques est le fait que les actrices qui interprĂštent les DanaĂŻdes (des Ăgyptiennes dans la piĂšce) ont le visage grimĂ© en sombre et portent des masques cuivrĂ©s. Ce maquillage est assimilĂ© Ă la pratique du blackface par les activistes antiracistes[91]. L'UNEF y voit la « perpĂ©tuation de schĂ©mas racistes »[91]. Des personnalitĂ©s du monde de la culture qualifient ces attaques de « logique de censure intĂ©griste et identitaire »[91]. Les ministres de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Culture « condamn[ent] fermement cette atteinte sans prĂ©cĂ©dent Ă la libertĂ© d'expression »[92]. Pour Pierre Jourde, ancien responsable de lâUNEF Ă Paris XII, le syndicat est devenu « idiot, totalitaire, analphabĂšte et obscurantiste » et est un « syndicat de talibans »[93].
Incendie de Notre-Dame de Paris
Ă la suite de l'incendie de Notre-Dame de Paris, en 2019, la vice-prĂ©sidente de l'Unef Lille, Hafsa Askar, suscite l'indignation en commentant sur Twitter : « Objectivement c'est votre dĂ©lire de petits blancs. [âŠ] Je mâen fiche de Notre-Dame car je mâen fiche de lâhistoire de France »[90].
Peu de temps avant, un autre dirigeant de l'Unef, Ădouard Le Bert, membre du bureau national[94], commentait : « Ăa y est drame national, une charpente de cathĂ©drale brĂ»le »[94].
Gilles-William Goldnadel, président de l'association Avocats sans frontiÚres, annonce alors vouloir porter plainte[95].
L'Unef et sa présidente, Mélanie Luce, condamnent les propos (celle-ci est d'abord critiquée pour ne pas les avoir condamnés directement)[96] - [95], tout en dénonçant le harcÚlement subi par Hafsa Askar[97] - [98].
Accusations Ă la suite d'un relais du placardage de noms de professeurs
Le 4 mars 2021, lâUNEF de Grenoble relaye une photo dâun collage Ă lâentrĂ©e de lâInstitut d'Ă©tudes politiques de Grenoble accusant deux professeurs dâĂȘtre « fascistes » et « islamophobes » et nommant explicitement les professeurs concernĂ©s. Ceux-ci auraient tenu des propos islamophobes, ont contestĂ© la pertinence du terme « islamophobie » et l'un d'entre eux est accusĂ© de discrimination syndicale pour avoir refusĂ© l'entrĂ©e dans ses cours aux Ă©tudiants membres de l'Union Syndicale Sciences Po Grenoble[99] - [100].
Le geste de lâUNEF de Grenoble provoque un tollĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, de nombreux internautes condamnant lâassociation Ă©tudiante et demandant sa dissolution[101] - [102]. Un parallĂšle est fait par l'un des professeurs avec lâassassinat de Samuel Paty, lui-mĂȘme assassinĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© « doxxĂ© » et accusĂ© dâislamophobie. L'UNEF nationale dĂ©nonce une action « maladroite et dangereuse », dĂ©clarant « son opposition Ă toute haine, Ă tout lynchage public et son attachement Ă la libertĂ© d'expression »[103].
Notes et références
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- « Viol dâune Ă©tudiante Ă Nice : le masseur Ă©crouĂ©, lâUnef de Nice dans la tourmente », Le Figaro, 6 dĂ©cembre 2017
- « Plainte pour viol d'une étudiante à Nice: le masseur écroué », France Info, 6 décembre 2017
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Voir aussi
Sources
- Les archives de l'UNEF jusqu'Ă sa scission de 1971 sont conservĂ©es essentiellement aux Archives nationales sous la cote 46 AS, et Ă La Contemporaine oĂč elles ont fait l'objet de programmes BDIC/GERME, cotes F delta 1151, 1154, 1157, 1159, 1161, 1174, 1183 et F delta 1081. Les archives UNEF unitĂ© syndicale (1971-1980) sont Ă©galement conservĂ©es Ă La Contemporaine. Les archives de l'UNEF ID (1980-2001) sont en cours de traitement Ă la CitĂ© des mĂ©moires Ă©tudiantes.
- Le collectif Pour l'histoire de l'UNEF ! (1971-2001) propose un guide des sources localisant les archives de l'UNEF dite Renouveau et/ou SE
Articles connexes
- Mouvement Ă©tudiant
- Syndicat Ă©tudiant
- Mutualisme Ă©tudiant en France
- Représentation étudiante au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche
- ReprĂ©sentation Ă©tudiante dans les Ćuvres universitaires
- Union nationale des Ă©tudiants de France â IndĂ©pendante et dĂ©mocratique
- Union nationale des étudiants de France dite Solidarité étudiante
- Union nationale lycéenne
- Fédération nationale des étudiants de France
- Fédération syndicale étudiante (2000)
- Fédération syndicale étudiante (2019)
Bibliographie
- Alain Monchablon, Histoire de l'Unef, de 1956 Ă 1968, PUF,
- Robi Morder, « 1971, la scission de l'Unef », La Revue de l'UniversitĂ©,â
- Didier Fischer, Lâhistoire des Ă©tudiants en France, Flammarion,
- Yassir Fichtali, Qu'est-ce que l'UNEF ?, L'Archipel,
- Robi Morder, « L'UNEF, un exemple d'investissement syndical de la forme associative », Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 69, BDIC Nanterre 2003
- Robi Morder et al., Grenoble 1946 : Naissance d'un syndicalisme Ă©tudiant, Ăditions Syllepse,
- Jean-Philippe Legois, Alain Monchablon et Robi Morder (dir), « 1907, une union étudiante est née », Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 86, BDIC Nanterre 2007
- Jean-Philippe Legois, Alain Monchablon et Robi Morder, Cent ans de mouvements Ă©tudiants, Ăditions Syllepse,
- Jean-Baptiste Prévost, Qu'est-ce que l'UNEF ?, L'Archipel, , 2e éd.
Filmographie
- Jean-Michel Rodrigo, Georges Terrier, L'Unef et les frondes étudiantes, documentaire télévisuel de 52 minutes. Une production Mécanos Productions/INA/Telessonne/ATOM, DVD édité par Aux Docks !, 2011 (pour voir un extrait).
Liens externes
- Site officiel
- Le site du GERME (recherche sur le mouvement Ă©tudiant)
- Le site du CME (Conservatoire des mémoires étudiantes)
- Le site Internet du collectif Pour l'histoire de l'UNEF ! (1971-2001) qui traite de l'histoire de l'Unef-Renouveau et/ou SE
- Un site historique sur l'UNEF dite parfois Renouveau ou SE de 1971 Ă 2001
Archives
- Inventaire du fonds d'archives de l' Unef (1924 - 1971) conservé à La Contemporaine.
- Description du fonds de l'UNEF en salle des inventaires virtuelle des Archives nationales
- Le collectif Pour l'histoire de l'UNEF ! (1971-2001) propose un guide des sources localisant les archives de l'UNEF dite Renouveau et/ou SE