Accueil🇫🇷Chercher

Mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010

Débuté en , le mouvement social contre la réforme des retraites en France en 2010 a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé. L'objet immédiat est de protester contre le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 ans de l'âge auquel un salarié n'est plus pénalisé par le système de décote. Le gouvernement met en place une approche par réduction des dépenses publiques de retraites et de santé. L'opposition estime ce projet socialement injuste et économiquement dangereux : elle souhaite plutôt augmenter les entrées fiscales, en supprimant les niches fiscales et en augmentant les prélèvements obligatoires.

Mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010
Description de cette image, également commentée ci-après
Manifestation à Orléans, le .
Informations
Date -
(8 mois)
Localisation Drapeau de la France France
Caractéristiques
Organisateurs Intersyndicale
Revendications Abandon de la réforme des retraites du gouvernement
Types de manifestations Manifestations, grèves, blocages

Cette réforme est contestée par les huit principaux syndicats français : la CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CGC, l'Unsa, Solidaires et la FSU, qui ont organisé des journées de grèves et de manifestations avec une fréquence qui s'est accélérée à l'automne 2010. Ils ont été suivis par les syndicats lycéens UNL, FIDL et SGL, et étudiants UNEF, SUD Étudiant ou FSE. Un certain nombre d'associations ont participé à ce mouvement social en l'éclairant de leurs propres points de vue, telles la Fondation Copernic ou la Ligue des droits de l'homme. Les secteurs les plus mobilisés ont été l'éducation, les transports, l'énergie et l'audiovisuel public.

Contexte

La dette publique

Les syndicats estiment que la réforme ne suffira pas à financer les retraites. Les finances publiques sont déficitaires, le cœur du problème est donc de se rapprocher de l'équilibre financier par un meilleur contrôle ou une réduction de la dette publique française. Ce besoin est accepté par l'ensemble du spectre politique. Cet objectif est accessible soit par économie sur les dépenses (armée, ministères, emplois publics, santé, retraites) soit par l'augmentation des entrées (création d'impôts ou suppression de réduction d'impôts).

Le vieillissement de la population

L'espérance de vie moyenne des Français a progressé de 15 ans en 60 ans[1]. C'est l'un des trois facteurs, avec les taux de chômage élevés des moins de 30 ans et des plus de 55 ans, qui font que le ratio de français travaillant par rapport au nombre de français percevant une pension a fortement diminué depuis 1970 : de trois travailleurs pour un retraité, on est passé à deux pour un en 1990. Les projections concernant l'espérance de vie en 2020 et en 2050, qui servent à établir une prévision de ce ratio, sont cependant contestées et par nature aléatoire, les gains d'espérance de vie étant liés à des progrès connus en matière de santé et d'hygiène publique, sans être une courbe linéaire que l'on peut prolonger à l'infini.

Pour Éric Aubin, chargé des retraites pour la CGT, « Le problème n'est pas démographique, il est financier »[2]. Le taux d'emploi des seniors en France est parmi les plus faibles en Europe, il faut un plan emploi seniors pour rééquilibrer déjà en partie la caisse des retraites. Par ailleurs, les projections actuelles ne tiennent pas compte de la hausse très probable de la productivité des Français, laquelle compensera la détérioration du ratio travailleurs/pensionnés. Les cotisations seront supportables, tout en assurant des pensions décentes.

Solution : recul social ou rééquilibrage ?

Le gouvernement souhaite une approche par la réduction des coûts, en diminuant les pensions à payer, et par l'augmentation simultanée du revenu pour les caisses de retraite (années de cotisation plus nombreuses). Il affirme également que l'allongement de la durée de cotisation est le seul levier capable non seulement de rééquilibrer les retraites, mais aussi de créer de la richesse (macro-économiquement parlant). D'où la réforme par la loi. Cependant, la retraite à 60 ans est en France considérée comme un acquis social important par les syndicats, qui n'acceptent pas ce qu'ils considèrent comme un recul social. Pour Éric Aubin, chargé des retraites pour la CGT, « Le problème n'est pas démographique, il est financier »[2].

La solution adoptée par le gouvernement

Selon le gouvernement, la réforme est nécessaire, car elle permettra un début de rééquilibrage des dépenses et revenus concernant le système de retraite. Le gouvernement refuse de céder sur les mesures d'âge de cette réforme qui, à l'étranger, passe pour modeste[1]. La moyenne de l'âge du départ à la retraite en France est en effet l'une des plus faibles d'Europe[3]. Le gouvernement ne souhaite pas diversifier les sources de revenus pour les retraites et souhaite conserver un système alimenté par les cotisations sur le travail. Rappelons que ce n'est pas l'État qui distribue les retraites, mais la Caisse des retraites (et les organismes adjoints), dont la dette n'est pas celle de l'État français.

Motifs des grévistes et manifestants

Le gouvernement a choisi de financer l'essentiel de la réforme par la réduction des dépenses, qui s'élèvent à 56 % du PIB, ne prenant pas en compte les propositions syndicales d'augmenter les recettes, en particulier dans le domaine fiscal.

Critique des exonérations fiscales

Plusieurs réductions fiscales sont jugées particulièrement coûteuses. Un rapport de la Cour des comptes estime que 172 milliards d'euros échappent ainsi annuellement à l'État du fait des déductions fiscales identifiées[4]. Les syndicats, mécontents que leur propositions n'aient pas été prises en compte, ont critiqué ces exonérations pour leur coût et pour le fait qu'elles inciteraient les entreprises à privilégier des intérêts de court terme (bénéfices, plus-values boursières), les plus cités étant :

  • Le bouclier fiscal (UMP), qui prĂ©voit que les impĂ´ts directs payĂ©s par un contribuable ne peuvent excĂ©der 50 % de ses revenus, est dĂ©noncĂ© comme coĂ»teux (585 millions d'euros en 2009[5]) et comme incitant les grandes fortunes Ă  rĂ©clamer plus de dividendes aux entreprises.
  • La Niche CopĂ© (UMP), rĂ©gulant la taxation des plus-values (bĂ©nĂ©fices) lors de la revente de filiales, a abaissĂ© ce taux d'imposition de 33 % Ă  1,6 %, pour un coĂ»t de 22 milliards d'euros Ă  l'État sur trois ans. C'est 10 fois plus importante que le bouclier fiscal[6] - [7]. Le projet fut proposĂ© par M. CopĂ© (UMP), et Ă  l'origine ne devait couter qu'un milliard d'euros[6].
  • Un rapport du Conseil des prĂ©lèvements obligatoires a calculĂ© que le taux rĂ©el d'imposition des bĂ©nĂ©fices des grands groupes n'est pas de 33 % mais de 13 %[8], ce qui place la France au mĂŞme niveau que l'Irlande et incite ces groupes Ă  maximiser leurs dividendes Ă  court terme, au dĂ©triment des dĂ©penses de recherche et dĂ©veloppement, infĂ©rieures en France de dix points(?) Ă  la moyenne des pays de l'OCDE[9].
  • La rĂ©duction des droits de succession pour un coĂ»t Ă©valuĂ© Ă  2,27 milliards d'euros[10], dans la Loi TEPA
  • pour la plus grande partie des assujettis Ă  l'ImpĂ´t sur les plus-values boursières, qui disposent d'un Plan d'Ă©pargne en actions (PEA), le taux d'imposition est limitĂ© aux 12,1 % de prĂ©lèvement social.

La CFDT a réclamé à l'horizon 2010 pour 32 milliards d'euros[11] de recettes fiscales nouvelles, par l'augmentation des prélèvements sur les revenus du capital et les hauts revenus et la remise en cause sélective de niches fiscales et sociales. La CGT a proposé en particulier que les revenus financiers des entreprises soient soumis à contribution et de moduler les cotisations sociales patronales en fonction des politiques d’emploi des entreprises[12].

Jeunes générations

Les dĂ©parts Ă  la retraite Ă©tant de 650 000 par an, les syndicats estiment que la rĂ©forme supprimera pour les jeunes l'Ă©quivalent de 1,1 million d'emplois et lui reprochent de faire reposer une trop grande partie du financement sur les revenus du travail et insuffisamment sur ceux du capital. Selon eux, il vaudrait mieux maintenir Ă  65 ans l'âge de la retraite Ă  taux plein et faire en sorte que la totalitĂ© de la population en Ă©tat de le faire puisse travailler jusqu'Ă  cet âge[13]. Guillaume Duval, rĂ©dacteur en chef d'Alternatives Ă©conomiques, affirme Ă©galement que la rĂ©forme, Ă  court terme, dĂ©favorisera les jeunes Ă  la recherche d'un emploi, et parle de « calcul cynique » du gouvernement : un chĂ´meur, surtout s'il est jeune et n'a pas encore travaillĂ©, coĂ»te beaucoup moins cher Ă  la collectivitĂ© qu'un retraitĂ©[14].

Ă€ propos de la situation des jeunes en France, le sociologue Louis Chauvel a Ă©crit :

« Le taux de chômage des jeunes en France [est supérieur à 20 % depuis 1980, on leur a promis une amélioration avec] le départ des baby-boomers à la retraite (2005-2020). [En 2009, nouveau record :] 26 % de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans.[Autres] problèmes, les stages à répétition, la précarité de l'emploi, les niveaux des salaires toujours plus bas, les niveaux de diplômes [et d'expérience demandés toujours plus] élevés [nécessitant plus d'années, plus cher, avec moins de cotisation], et le travail ne permet plus de se loger décemment[15]. »

Retraite Ă  taux plein

Les syndicats estiment qu'un certain nombre de femmes devront travailler jusqu'à 67 ans, leur durée de cotisation ayant été rognée par la prise d'un congé parental. Ce congé parental étant selon les cas, choisi ou obligatoire, en particulier pour celles qui n'ont pas eu les moyens de faire garder leurs enfants, qui ont subi des interruptions d'activité, ou n'ont réussi à trouver un autre emploi qu'à temps partiel[16].

Comparaisons européennes

Mis en avant par le gouvernement dans les comparaisons internationales, l'âge légal de départ à la retraite désigne des choses très différentes dans les systèmes de retraite en Europe. En Allemagne, un salarié de 63 ans peut par exemple partir à la retraite avec 35 ans de cotisation et une décote pour années manquantes de 7 % alors qu'un salarié français dans le même cas subira une décote de 25 % et devra donc travailler jusqu'à 67 ans. Par ailleurs, le relèvement de l'âge de départ fait qu'un ouvrier devra en moyenne cotiser 3,14 années pour une année de retraite contre 2,64 années avant la réforme[17].

Crise financière

Les syndicats estiment aussi que les calculs du gouvernement, via le Conseil d'orientation des retraites, sont biaisés par la crise financière de 2008, qui a fait augmenter le chômage et donc diminuer le nombre de cotisants. Ils accusent le gouvernement d'avoir pris comme prétexte des mauvais chiffres entraînés par cette crise bancaire[18] pour faire payer cette crise par les salariés[18] les plus modestes, en particulier les femmes, les salariés sous contrat à durée déterminée et les bas-salaires. « Faire du report de l’âge légal la mesure centrale de la réforme, c’est faire payer la crise aux salariés », a dénoncé la CFDT.

Les grèves par secteurs

Grève à la SNCF

La CGT, premier syndicat de cheminots a lancé une grève reconductible dès le , rejointe par Sud-Rail, FO et la CFDT-cheminots. Le taux de grévistes à la SNCF est assez vite retombé à un quart des effectifs mais s'est maintenu à un niveau important chez les conducteurs de train, qui ont le pouvoir de réduire drastiquement le trafic. Pour le , après six jours de grève consécutive, la SNCF n'assurait que six TGV sur dix de Paris vers la province et un TGV sur 4 de la province vers la province, ainsi qu'un TER sur deux et quatre trains Corail sur dix.

En Île-de-France, six trains sur dix sont assurés aux heures de pointe, mais la proportion baisse sensiblement durant les heures creuses[19]. Le mouvement des cheminots français a coïncidé avec une grève générale des employés de la compagnie nationale des chemins de fer belge SNCB, lancée le , qui a paralysé le trafic ferroviaire sur la ligne Thalys.

Transporteurs routiers

Les routiers ont rejoint le mouvement le , organisant sur tout le territoire des barrages dans des endroits stratégiques. Ce sont notamment des dépôts de carburant (à Caen, Brest, Rouen…) et le terminal pétrolier de Port-la-Nouvelle qui ont été ciblés. Ils ont menacé de durcir et d'élargir progressivement leur mouvement en cas de statu quo du gouvernement[20]. « Pour faire bouger le gouvernement, l’action doit gêner », a averti Maxime Dumont, dirigeant CFDT, premier syndicat du secteur.

Raffineries de pétrole

La grève a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e dans les douze raffineries de pĂ©trole françaises, avec, une semaine plus tard, le blocage de nombreux dĂ©pĂ´ts d'essences et 1 500 stations-service en rupture de stock (sur 4 800 gĂ©rĂ©es par les acteurs de la « grande distribution », selon l'Union des importateurs indĂ©pendants pĂ©troliers (UIP, grande distribution)[21]. Le , les professionnels recensent entre 2 500[22] et 2 600 stations-service sans essence[23].

Grèves des éboueurs

Les villes de Marseille, Toulouse, Nantes, Angers, Paris, Pau, Sète, Belfort et Saint-Nazaire ont été touchées. Les éboueurs marseillais se sont mis en grève début octobre, ce qui a provoqué des amoncellements d'ordures[24], tandis que les cinq dépôts de la communauté urbaine de Toulouse étaient bloqués le , après 5 jours de grève, ainsi que le dépôt réservé au tri sélectif, a précisé Thierry Artigue, secrétaire général FO, premier syndicat[25]. Les éboueurs d'Angers sont en grève depuis huit jours, ceux de Nantes depuis 4 jours, après avoir reconduit à l'unanimité le blocus d'un centre technique municipal d'où ne peuvent sortir les camions de collecte des ordures ménagères, selon Emmanuel Olivier (CFDT)[26]. Une centaine d'agents municipaux et de la communauté urbaine de Pau ont voté à l'unanimité le la reconduite du mouvement entamé le [27]. À Sète et Lunel, des personnels non grévistes sont dépêchés pour nettoyer les rues[28]. À Belfort, l'assemblée générale a voté la grève illimitée reconductible[29].

Cantines scolaires, crèches et autobus perturbés à Marseille

Dans de nombreuses villes du sud de la France, les parents ont été dérangés par les arrêts de travail des salariés des crèches et cantines scolaires. À Marseille, sur les 60 crèches municipales, seulement 3 étaient ouvertes toute la journée le et 37 partiellement[30]. Par ailleurs, dès le 1er octobre, 248 cantines scolaires ne fonctionnaient plus[31]. Dix-sept jours de grève plus tard, 247 cantines scolaires[32] de la ville étaient fermées[33], les cantinières faisant grève pendant seulement deux heures, durée suffisante pour gêner le service et faire remarquer leur mécontentent d'une réforme qui pénalise en particulier les femmes. C'est aussi le cas dans plusieurs communes autour de l'Etang de Berre[34]. Au sein de la Régie des Transports marseillais (RTM), un mouvement affectait le fonctionnement de 36 lignes de bus sur 65[31] et que trois magasins Monoprix – sur la Canebière, place Castellane et avenue du Prado – étaient perturbés.

Lycées et universités

Le , décrit par l’UNEF comme une « journée exceptionnelle » voit le syndicat étudiant comptabiliser « 29 universités mobilisées » sur les 83 du pays. Plusieurs ont été bloquées, 6 selon l'UNEF et 10 selon le gouvernement[35]. Trois autres ont été fermées par l’administration. Côté lycées, 379 sont bloqués selon le ministère de l'Education nationale et 1400 lycées selon l’UNL (Union nationale lycéenne)[36].

Le , on décompte entre 5 et 10 universités bloquées partiellement ou totalement, sur les 83 universités françaises[37].

Quatorze journées de manifestations

  • : 800 000 en France selon la CGT et 395 000[38], dont 31 000 Ă  Paris, selon le ministère de l'IntĂ©rieur[39], pour la première journĂ©e de grève consacrĂ©e exclusivement Ă  l'opposition au projet gouvernemental de rĂ©forme des retraites.
  • : selon la CGT, environ 300 000 personnes se sont retrouvĂ©es dans les 280 dĂ©filĂ©s organisĂ©s en province, consacrĂ©s par les syndicats Ă  la dĂ©fense des retraites.
  • : un million de manifestants selon la CGT, 395 000 selon le ministère de l'IntĂ©rieur[40].
  • : entre 23 000 personnes, selon la police, et plus de 70 000 personnes, selon le syndicat FO[41].
  • : 1,92 million de manifestants dans 200 rassemblements[42] selon la CGT[43], 797 000 selon le ministère de l'IntĂ©rieur[44].
  • : 2,735 millions de manifestants selon la CGT, 2,5 millions d'après la CFDT[45] sur 220 manifestations[42], et 1,12 million selon le ministère de l'IntĂ©rieur[42].
  • : autour de 3 millions de manifestants selon la CGT et la CFDT[46], les deux syndicats Ă©valuant Ă  300 000 personnes la manifestation parisienne, qui s'est rĂ©partie en deux cortèges[47]. Les manifestants Ă©taient 997 000 selon le ministère de l'IntĂ©rieur[48], dont 65 000 Ă  Paris[49].
  • : 3 millions de manifestants selon la CGT, 899 000 selon le ministère de l'IntĂ©rieur[50], dans 240 villes.
  • : sur fond de grèves pour la première fois reconductibles Ă  la SNCF, la RATP, EDF, La Poste et GDF Suez, les syndicats revendiquent 3,5 millions de manifestants, dont 330 000 pour la manifestation parisienne. Le ministère de l'IntĂ©rieur les estime pour sa part Ă  1,23 million, dont 89 000 Ă  Paris. Les lycĂ©ens et Ă©tudiants se joignent aux cortèges et commencent des manifestations quotidiennes.
  • : « près de 3 millions » de manifestants selon la CGT, 2 500 000 d'après la CFDT[51] et 825 000 selon le ministre de l'IntĂ©rieur[52].
  • : les 8 syndicats rassemblent 3,5 millions de manifestants, selon la CFDT[53] et la CGT[54] dans 266 villes[55] et 1,1 million selon le ministère de l'intĂ©rieur, tandis que des opĂ©rations escargot ont lieu partout en France[56].
  • : Les manifestations rassemblent 560 000 personnes selon le ministère de l'IntĂ©rieur[57] et près de 2 millions selon la CGT[58].
  • : Les manifestations rassemblent 375 000 personnes selon le ministère de l'IntĂ©rieur et 1,2 million selon la CGT[59].
  • : le ministère de l'IntĂ©rieur comptabilise 52 000 manifestants[60].

Autres formes de protestation

Outre les grèves et les manifestations, le mouvement social prend d'autres formes de protestation[61]. Le , le journal Politis lance une pĂ©tition pour un « rĂ©fĂ©rendum sur les retraites » qui atteint les 9 000 signatures le puis 50 000 cinq jours plus tard[62] - [63]. Le , elle compte 250 000 paraphes[64].

Polémique sur le nombre de manifestants

L'écart entre les chiffres des syndicats et de la police a beaucoup varié selon la taille des villes :

  • rapport de un Ă  six (Paris et Toulouse) et mĂŞme un Ă  neuf (Marseille) ;
  • rapport de un Ă  deux, ou un Ă  trois, pour la plupart des 240 autres villes oĂą l'on a manifestĂ©[65].

Critiques des chiffres de la police

  • Le , CGT et CFDT ont comptĂ© Ă  Paris, sur deux parcours simultanĂ©s, pendant cinq heures (premier dĂ©part Ă  13h30, dernier dĂ©part Ă  18h30) six fois plus de manifestants que la police.
  • Le mĂŞme jour, le premier syndicat de policiers, le SGP-FO, a regrettĂ© que « le chiffre qui est comptĂ© sur le terrain par les policiers ne soit pas toujours celui communiquĂ© » par la prĂ©fecture[66], selon son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Nicolas Comte. Ă€ titre d'exemple, il a citĂ© une manifestation de policiers Ă  l'automne 2009. « Nos collègues avaient comptĂ© 5000 manifestants […]. Pour finir, la prĂ©fecture a donnĂ© moins d'un millier de manifestants ».
  • Ă€ Marseille, un communiquĂ© du SGP-FO affirmait dans l'après-midi du que la direction dĂ©partementale de la sĂ©curitĂ© publique des Bouches-du-RhĂ´ne « s'Ă©puisait Ă  dĂ©valoriser le nombre des manifestants »[67]. « Ă€ force d'oublier que le rĂ´le de la Police nationale est de livrer des estimations pertinentes Ă  l'appui d'un constat rĂ©el, et par voie de consĂ©quence de travestir avec le plus grand des mĂ©pris la contestation sociale, ce sont les services de police que l'on finit par ridiculiser », a conclu le syndicat[67].

Critiques des chiffres des syndicats

  • La Direction du Renseignement de la prĂ©fecture de police de Paris (DRPP) a accusĂ© les syndicats de ne comptabiliser que « pendant une heure, au plus fort de la manifestation, avant d'appliquer un coefficient multiplicateur »[68]
  • Dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, la prĂ©fecture a recrutĂ© le un cabinet d'huissiers, qui a relevĂ© moins de manifestants que la police et les syndicats[69]. « Cette opĂ©ration, malheureusement nĂ©cessaire, dĂ©montre que le travail de comptabilisation des manifestants pour quelque cause que ce soit est rĂ©alisĂ© par les services de l'État avec objectivitĂ© et professionnalisme et n'aboutit en aucune façon Ă  une minoration du nombre de grĂ©vistes », a commentĂ© la prĂ©fecture dans un communiquĂ© de presse.
  • Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur la manifestation parisienne, Ă©galement le , par une sociĂ©tĂ© espagnole spĂ©cialisĂ©e dans le comptage des manifestants, Lynce-ExactCrowd, qui se base sur un logiciel comptant les manifestants un Ă  un Ă  partir de photographies en hauteur, donne des chiffres très infĂ©rieurs Ă  ceux des syndicats : Ă  l'aide de plus de mille photos, elle estime le nombre de manifestants Ă  73 027, avec une « correction Ă©ventuelle Ă  la hausse de 10 %, soit un total de 80 330 personnes », alors que les organisateurs en comptaient 330 000 et la police 89 000[70].
  • Des estimations rĂ©alisĂ©es le mĂŞme jour dans la mĂŞme ville par Mediapart[71], donnent des chiffres infĂ©rieurs Ă  ceux fournis par la police et les syndicats[68]. Mediapart a prĂ©cisĂ© que sa mĂ©thode Ă©tait approximative[72].

Critiques des chiffres des deux parties

Plusieurs quotidiens rĂ©gionaux ont rĂ©alisĂ© leurs propres dĂ©comptes dans plusieurs villes de leur rĂ©gion, donnant des chiffres en gĂ©nĂ©ral infĂ©rieurs Ă  ceux des syndicats mais aussi supĂ©rieurs Ă  ceux de la police : Ouest-France estime que « la vĂ©ritĂ© est sans doute Ă  trouver entre les deux »[73] et a comptĂ© 35 000 manifestants Ă  Rennes[74] le , contre 26 000 selon la prĂ©fecture et 50 000 selon la CGT. Ă€ Nantes, le journal a dĂ©nombrĂ© entre 40 000 et 50 000 manifestants, contre 28 000 pour la police et 80 000 pour les syndicats, et Ă  Caen 36 000 personnes[75], contre 22 000 pour la police et 55 000 pour les syndicats.

Le Midi libre a donné le , ses propres chiffres pour Montpellier, Nîmes, Narbonne, Carcassonne, Alès, Béziers, Mende et Perpignan et Bagnols. Dans 8 de des 9 villes l'estimation est à mi-chemin entre les chiffres syndicaux et policiers. Pour la neuvième, Béziers, le chiffre est égal à celui de la Police[76] ; Le Télégramme[77] et La Provence[78] ont relevé plus de manifestants que la police, mais moins que les syndicats. Seul Le Progrès[79] a un chiffre légèrement en dessous de la police pour la ville de Saint-Étienne.

Incidents et blessés

L'entrée des lycéens dans le mouvement à partir du a déclenché des polémiques : d'abord, la majorité présidentielle accuse l'opposition de leur faire prendre des risques ; puis, l'opposition répond que « les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue » ; quant à eux, les syndicats lycéens et étudiants indiquent qu'ils ne sont aucunement instrumentalisés, mais défendent leur future vie professionnelle.

Le , à Bonneville (Haute-Savoie), une manifestation par des étudiants du lycée Guillaume-Fichet se termine mal après que deux étudiants majeurs aient tenté d'allumer un brasero, ce qui entraînera un retour de flammes qui brûlera deux jeunes lycéennes de 17 ans dont une grièvement[80].

Le , à Caen (Calvados), un jeune a dû être hospitalisé après une intervention des forces de l'ordre. Il a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène. Dans ce dossier, l'Etat a été condamné en 2015[81].

Le , en Seine-Saint-Denis, un élève de 16 ans, Geoffrey Tidjani, a été gravement blessé au visage par un tir de Flash-Ball venu de la police alors qu'il manifestait devant le lycée Jean Jaurès à Montreuil. L'incident lui a occasionné trois fractures au visage[82] et risque de lui faire perdre son œil, selon Dominique Voynet, maire de la ville[83]. Sa mère, Corinne Naudin, a confirmé qu'elle porterait plainte, alors que le jeune homme doit subir une opération consistant à reconstruire son visage, peut-être avec des plaques de titane[84]. Une vidéo montre qu'il n'avait pas commis de violences contre les policiers au moment du choc[85]. Un policier est condamné en 2015 à un an de prison avec sursis, un an d’interdiction d’exercice et deux ans d’interdiction de port d’arme[86].

Le , 22 policiers sont blessés et 264 personnes sont arrêtées, en marge des manifestations lycéennes, selon le ministère de l'Intérieur[87].

Le , à Chelles, une adolescente est blessée à l'œil par un jet de pierre de la part d'un manifestant. Hospitalisée, le diagnostic confirme la perte de l'usage de l'œil gauche[88].

Le , certaines manifestations de lycéens sont émaillées par de violents incidents, à la suite d'oppositions entre les forces de l'ordre et des jeunes[89]. De plus, une adolescente âgée de 15 ans a été blessée et hospitalisée lors d'une bousculade suivant l'explosion d'un scooter provoquée par un feu de poubelle près d'un groupe scolaire parisien du 15e arrondissement[90].

Entre le 12 et le , 72 policiers et gendarmes sont blessĂ©s et 2 554 personnes sont interpellĂ©s (dont 1 759 sont placĂ©es en garde Ă  vue et 360 dĂ©fĂ©rĂ©es devant la justice), selon le ministère de l'IntĂ©rieur[91].

Le , les permanences de Gérard Longuet et de la fédération départementale UMP du Doubs sont murées par des opposants à la réforme des retraites. Une plainte a été déposée pour dégradations et insultes[92].

Des manifestants évoquent des actes d'agents provocateurs, notamment à partir de vidéos visibles sur Internet : des policiers en civil se feraient passer pour des manifestants, voire pour des « casseurs », pour mieux provoquer des incidents et discréditer le mouvement[93] - [94]. Ces informations sont démenties par la préfecture de police et les syndicats de policiers mais relayées par le député européen Jean-Luc Mélenchon, l'éditeur Guy Birenbaum et Bernard Thibault[95] - [96] - [97].

Les députés du groupe GDR demandent l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire tandis que Brice Hortefeux dénonce les « rumeurs indignes qui circulent sur Internet et visent à salir l'honneur de la police »[98]. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, marque son désaccord avec Bernard Thibault et Jean-Luc Mélenchon en affirmant : « des policiers sous badge syndical, ça a toujours existé. Les policiers sont en plus une catégorie très fortement syndicalisée. Des choses comme ça, ça ne passerait pas »[99]. Jean-Jacques Urvoas, le secrétaire national du PS chargé de la sécurité, fait également part de ses doutes en déclarant que la présence de policiers en civil dans les manifestations n'a rien d'inhabituel et qu'il n'a pas de raison de penser qu'ils font dégénérer celles-ci[100]. Pour le préfet du Rhône, qui a demandé l'ouverture d'une enquête par les instances de la Direction générale de la police nationale, « il y a une tradition dans la police d'infiltrer la population »[101].

Le « ninja » de la manifestation parisienne du , principale source de suspicion à l'égard des policiers, était en réalité un « sympathisant anti-capitaliste » et a été condamné, en , à six mois de prison ferme après avoir avoué l'agression d'un passant qui tentait d'empêcher l'action d'un casseur[102].

Sondages

Une majorité des sondés apporte son soutien au mouvement de grève jusqu'au mois d', avec de fortes différences selon les milieux et les générations et pour première motivation le refus du report à 67 ans du droit automatique à la retraite à taux plein.

  • 70 % de personnes trouvaient le mouvement « justifiĂ© » selon un sondage rĂ©alisĂ© par l'Ifop pour Ouest-France les 2 et [103]. D'après un sondage rĂ©alisĂ© par le mĂŞme institut pour le quotidien rĂ©gional Sud Ouest les 7 et suivant, 71 % des sondĂ©s considèrent que le mouvement social contre la rĂ©forme des retraites est « justifiĂ© »[104] : les femmes trouvent la mobilisation davantage lĂ©gitime que les hommes (75 % contre 67 %), les jeunes plus que les personnes âgĂ©es (84 % chez les 18 Ă  24 ans, 55 % chez les plus de 65 ans) ; les manifestants sont soutenus par 87 % des ouvriers et des employĂ©s, 66 % des cadres supĂ©rieurs et 56 % des retraitĂ©s, de mĂŞme que par les salariĂ©s du secteur public (87 %) et du secteur privĂ© (75 %). Une autre enquĂŞte Ifop effectuĂ©e deux semaines plus tard indique que 63 % des sondĂ©s trouvent la poursuite de la mobilisation justifiĂ©e, soit une baisse de 8 points[105].
  • 71 % de personnes interrogĂ©es trouvent « justifiĂ© » la journĂ©e d'action du d'après un sondage CSA pour L'HumanitĂ©, dont les prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions avaient relevĂ© 68 % d'adhĂ©sion Ă  la journĂ©e du et 62 % pour celle du [106].
  • 69 % lui apportaient leur « soutien » (sondage CSA pour Le Parisien, les 6 et [107]). Ce chiffre tombe Ă  65 % pour celle du [108].
  • Une formulation lĂ©gèrement diffĂ©rente montrait que 63 % des sondĂ©s seraient prĂŞts Ă  se ranger personnellement « du cĂ´tĂ© des grĂ©vistes et des manifestants », contre 29 % favorables au projet de loi, dans un autre sondage les 16 et par Viavoice pour LibĂ©ration, les 18-24 ans Ă©tant les plus enclins (80,3 %) Ă  se ranger « du cĂ´tĂ© des grĂ©vistes et des manifestants »[109].
  • 47 % des sondĂ©s trouvent le mouvement encore « justifiĂ© », soit une baisse de 24 points en un mois, 53 % Ă©tant d'un avis inverse, selon un sondage Ifop rĂ©alisĂ© pour Le Journal du dimanche du 2 au [110].

Concernant la réforme elle-même, les avis sont légèrement plus nuancés selon que l'on traite de l'une ou l'autre des deux grandes mesures :

  • 57 % des sondĂ©s pense que le gouvernement ne doit pas repousser l'âge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite de 60 ans Ă  62 ans, 39 % Ă©tant d'un avis contraire (sondage BVA-Absoluce pour le quotidien Les Échos et France Info les 10 et ).
  • 65 % lui demande de renoncer au relèvement de 65 Ă  67 ans de l'âge de la retraite Ă  taux plein, alors que 31 % souhaitent l'inverse[111].
  • un sondage Ifop, publiĂ© dans L'HumanitĂ© du , indique que 57 % des sondĂ©s souhaitent « une discussion pour Ă©laborer un autre projet de rĂ©forme des retraites », tandis que 27 % souhaitent le maintenir « en l'Ă©tat » et 16 % voir le gouvernement « renoncer Ă  son projet de rĂ©former les retraites »[112].
  • un sondage Ifop, rĂ©alisĂ© les 21 et , 53 % des Français jugent « acceptable » le recul de 60 Ă  62 ans de l'âge lĂ©gal de la retraite[105].
  • Selon un sondage BVA pour Canal+, diffusĂ© le , 54 % des Français sont favorables Ă  ce que « les syndicats organisent une grève gĂ©nĂ©rale comme en 1995 » si le gouvernement refuse de revenir sur la rĂ©forme ; les plus favorables sont les 25 Ă  34 ans (68 %)[113].
  • Plus tard, selon un sondage rĂ©alisĂ©[114] par OpinionWay pour Le Figaro et paru le , 56 % des Français souhaitent que « les syndicats respectent le vote des parlementaires et arrĂŞtent le mouvement de grève » en cas d'adoption de la rĂ©forme, et 63 % pensent que « le gouvernement doit faire dĂ©bloquer les raffineries et dĂ©pĂ´ts de carburants »[115].
  • D'après un sondage Ifop rĂ©alisĂ© les 21 et :
    • 48 % des sondĂ©s estiment que la rĂ©forme des retraites « n'aura pas d'influence » sur leur vote lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2012
    • 9 % dĂ©clarent que la rĂ©forme les incitera Ă  donner leur voix Ă  l’actuel PrĂ©sident.
    • 42 % estiment qu'elle les incitera Ă  voter « contre Nicolas Sarkozy »[116].
  • Selon un sondage Ifop rĂ©alisĂ© du 2 au pour Le Journal du dimanche, 64 % des personnes interrogĂ©es estiment que le recul de l'âge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite Ă  62 ans est inĂ©vitable, 36 % affirmant qu'il faut « s'y opposer par tous les moyens ». Par ailleurs, seuls 29 % des sondĂ©s croient Ă  la promesse du Parti socialiste de ramener l'âge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite Ă  60 ans[110].

Conséquences économiques

D'après la ministre de l'Économie Christine Lagarde, chaque jour de grève coûte entre 200 et 400 millions d'euros à l'économie française, bien qu'il soit selon elle difficile d'en évaluer le coût exact[117]. Elle affirme également qu'« il ne faut pas aujourd'hui peser sur cette reprise avec des mouvements qui sont douloureux pour l'économie française et très douloureux pour un certain nombre de PME qui ratent des commandes ou échouent dans leurs tentatives de redressement ou d'investissement »[117].

Les précédents mouvements sociaux comparables en France

  • Le [118] - [119] rĂ©unit 3 millions de personnes[120], pour la plus importante des quatre journĂ©es de grèves et de manifestations organisĂ©es par les huit premiers syndicats en 2009.
  • Le [119], les manifestations[118] rassemblent entre 1,055 million[121] et 3 millions[120] de personnes selon les sources, lors du mouvement contre le contrat première embauche, dĂ©butĂ© progressivement le , avec 400 000 manifestants, tandis que le surlendemain, le , l'article 49-3 permit au Parlement d'adopter le projet de loi. Un mois plus tard, le , des manifestations rassemblent 400 000 Ă  1 000 000 de personnes. Le 18 mars, c'est 530 000 manifestants selon la police et 1,5 million selon les organisateurs. Le , Dominique de Villepin annonce que « les conditions ne sont pas rĂ©unies » pour que le CPE s'applique, deux mois après son adoption au parlement et dix jours après sa validation par le Conseil constitutionnel.
  • Le , près de 180 rassemblements[42] avaient rĂ©uni 1,13 million de personnes contre la rĂ©forme Fillon des retraites.
  • Le [119] avait marquĂ© le point culminant des Grèves de 1995 en France[120] contre le Plan JuppĂ© de 1995, avec deux millions de manifestants[119]. Le , le gouvernement avait retirĂ© sa rĂ©forme sur les retraites, la fonction publique et les rĂ©gimes spĂ©ciaux (SNCF, RATP, EDF), cette dĂ©cision Ă©tant interprĂ©tĂ©e comme une victoire par les syndicats de salariĂ©s. Mais Alain JuppĂ© n'avait pas cĂ©dĂ© sur la SĂ©curitĂ© sociale, dont le budget sera dorĂ©navant votĂ© au Parlement (modification constitutionnelle historique par rapport Ă  1945).
  • Le [122], 200 000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs, manifestent Ă  Paris contre le Projet de loi Devaquet[123].

Bibliographie

  • Paroles de syndicalistes en lutte Ă  Marseille. Le mouvement social contre la rĂ©forme des retraites (automne 2010), ouvrage coordonnĂ© par Christine Excoffier, RĂ©my Jean, Emre Ongun, Christian Palen et GĂ©rard Perrier, Nancy, Arbre bleu Ă©ditions, 2011, 238 p. (ISBN 979-10-90129-01-6).

Notes et références

  1. Yves Cornu, « Le monde n'en revient pas », Le Point, no 1988, 21 octobre 2010, p. 46, lire en ligne.
  2. « « Le problème n'est pas démographique mais financier » », Le Progrès,‎ (lire en ligne)
  3. « Retraites : la France à la traîne de l'Europe », Le Figaro, 5 septembre 2010.
  4. (en) Nicolas Quint, « Niches: 71 milliards sous le tapis », citant Cour des comptes, « Entreprises et "Niches" Fiscales et Sociales, Des dispositifs dérogatoires nombreux »,
  5. AFP, « Le bouclier fiscal a coûté 585 millions d'euros en 2009 », Le Monde, 6 avril 2010, lire en ligne.
  6. (fr) « Niche Copé: le bouclier fiscal puissance 10 »,
  7. Emilie Lévêque, « Les niches fiscales, des plus menacées aux intouchables », L'Expansion, lexpress.fr,
  8. (en) Martine Orange, « Fiscalité: ces niches si favorables aux entreprises », Mediapart, 2010, 7 octobre
  9. (fr) Un rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires de la Cour des comptes épingle le CIR (7 octobre 2009)
  10. Muriel GREMILLET, Le paquet fiscal, profits et pertes, Libération, 29 avril 2008 « Copie archivée » (version du 6 mai 2008 sur Internet Archive)
  11. « Page 404 », sur Portail CFDT.fr (consulté le ).
  12. http://www.retraites-cgt.fr/nos-propositions/
  13. (fr)[PDF]Allongement de la durée de cotisation, baisse des pensions
  14. (fr) Oui, les jeunes seront bien victimes de la réforme des retraites
  15. Louis Chauvel, « Les lycées et les universités de masse sont de la nitroglycérine pour tout gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. Alexis Bisson et Hugo Vitrani, « Les femmes, principales perdantes de la réforme des retraites », Médiapart, 24 septembre 2010.
  17. (fr) Yann Guégan, Pourquoi la réforme des retraites est injuste : démonstration en chiffres sur Rue89, nouvelobs.com, le 21 octobre 2010.
  18. Grégoire Biseau et Luc Peillon, « «Une vraie perte de confiance dans le gouvernement» », Libération,‎ (lire en ligne).
  19. (fr) Retraites : encore de fortes perturbations ce mardi sur LeFigaro.fr
  20. (fr) Renaud Honoré, Les routiers et les convoyeurs de fonds entrent dans le mouvement sur LesEchos.fr, 19 octobre 2010.
  21. (fr) AFP, « Carburants: un centre de crise pour ravitailler les pompes à sec », sur lepoint.fr (consulté le )
  22. (fr) AFP, « Pénurie de carburants: plus de 2.500 stations à sec, l'Ouest le plus touché », sur lepoint.fr (consulté le )
  23. (fr) « Plus de 2600 stations service sans essence », sur www.europe1.fr (consulté le )
  24. (fr) « Paca - Les poubelles s’entassent à Marseille », sur www.francesoir.fr (consulté le )
  25. (fr) « La grève des éboueurs s'intensifie à Toulouse », sur www.leparisien.fr (consulté le )
  26. (fr) « Nantes-Angers : éboueurs en grève »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ouest.france3.fr (consulté le )
  27. (fr) « Pau : les éboueurs reconduisent le mouvement », sur www.sudouest.fr (consulté le )
  28. (fr) « Des personnels non-grévistes dépêchés par Nicollin pour nettoyer les rues de la ville », sur /www.midilibre.com (consulté le )
  29. (fr) « Retraites : les éboueurs de Belfort en grève », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  30. (fr) « Manifestations : les perturbations prévues pour ce mardi 19 octobre », sur www.laprovence.com (consulté le )
  31. AFP, Marseille confrontée à une convergence de mouvements sociaux sur lepoint.fr, 1 octobre 2010.
  32. (fr) « Secteur par secteur : qui fait grève ? », sur www.europe1.fr (consulté le )
  33. (fr) « 130 cantines encore en grève aujourd'hui », sur www.laprovence.com (consulté le )
  34. (fr) « Marseille: moins de manifestants mais plus de mouvements de grève en perspective », sur tempsreel.nouvelobs.com (consulté le )
  35. "Les grèves et les perturbations se poursuivent en France", par AFP, le 20 octobre 2010.
  36. https://www.tdg.ch/greves-perturbations-poursuivent-france-2010-10-20
  37. Entre 5 et 10 universités bloquées sur www.lefigaro.fr
  38. (fr) « Manifestations : plus que le 1er mai, moins que fin 2009 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  39. (fr) V.V., « Retraites : l'exécutif conforté », sur lejdd.fr,
  40. (fr) « Retraites : Thibault appelle à la résistance »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur www.liberation.fr
  41. (fr) Agences, « Journée de mobilisation de FO: peu de grévistes en France mais des manifestants à Paris », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  42. (fr) « Récit de la journée Retraites: entre 1,1 million et 2,7 millions de manifestants », sur www.liberation.fr (consulté le )
  43. (fr) 20minutes avec AFP, « Mobilisation du 24 juin contre la réforme des retraites », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  44. (fr) « Vos photos des manifestations du 24 juin », sur www.lemonde.fr (consulté le )
  45. « Grève: 2,5 millions de manifestants en France selon la CFDT », L'Express, 7 septembre 2010.
  46. (fr) « Retraites: 2,9 millions de manifestants (CFDT) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur parismatch.com (consulté le )
  47. (fr) Reuters, « Les syndicats crient victoire après les manifestations », sur reuters.com (consulté le )
  48. « Retraites : la bataille des chiffres », Le Parisien, 23 septembre 2009.
  49. (fr) « Retraites : la bataille des chiffres »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.leparisien.fr (consulté le )
  50. (fr) Lucile Sourdès, « Le mouvement contre la réforme des retraites ne s'essouffle pas », sur rue89, nouvelobs.com (consulté le )
  51. « France - De 2,5 à près de 3 millions de manifestants /syndicats », dépêche Reuters, 16 octobre 2010.
  52. (fr) « Retraites: entre 825.000 et trois millions de manifestants ce samedi en France, selon les sources »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur tempsreel.nouvelobs.com (consulté le )
  53. Retraites : près de 3,5 millions de manifestants selon la CFDT, Le Télégramme du 19 octobre 2010
  54. (fr) « Mobilisation en recul selon la police, stable pour la CGT », sur www.lefigaro.fr (consulté le )
  55. « Manifestation 19 octobre Paris: les 2 parcours »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  56. « Opération escargot : la France vers le blocage général ? »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  57. (fr) « France: 560.000 manifestants (Intérieur) », sur AFP sur lefigaro.fr (consulté le )
  58. (fr) « Retraites: "2 M de manifestants" (CGT) », sur AFP sur lefigaro.fr (consulté le )
  59. (fr) « Retraites : le reflux de la mobilisation se confirme », sur lefigaro.fr (consulté le )
  60. (fr) « Retraites: 52.000 manifestants », sur lefigaro.fr (consulté le )
  61. Mathieu Magnaudeix, « Et si le mouvement social était en train de rebondir ? », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  62. Sylvia Zappi, « Retraites : 50 000 personnes souhaitent un référendum », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  63. Denis Sieffert, « 200 000 signatures pour un référendum ! », Politis,‎ (lire en ligne)
  64. Politis, « Appel pour un référendum sur la réforme des retraites », sur www.referendumretraites.org (consulté le )
  65. (fr) « Retraites. Au moins 300 000 manifestants dans l'Ouest »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.ouest-france.fr (consulté le ) et « Réforme des retraites: Entre 900.000 et 3 millions de personnes dans les rues », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  66. (fr) « Manifestations : quand un policier s'interroge sur les comptages... de la police - Pour Nicolas Comte, policier et représentant du syndicat syndicat Unité police SGP-FO, «le chiffre qui est compté sur le terrain par les policiers n'est pas toujours celui communiqué» par la préfecture. », sur www.leparisien.fr (consulté le )
  67. Guillaume Biet, « Y a-t-il eu maquillage des chiffres ? », Europe1, (consulté le )
  68. « Comptage des manifestants : le grand bluff des syndicats », Le Figaro, 16 octobre 2010.
  69. « Un cabinet d'huissiers mandaté pour compter les manifestants à Pau »
  70. (fr) « Comment nous avons compté les manifestants du mardi 12 octobre », France-Soir, 14 octobre 2010.
  71. Le site Internet a précisé que sa méthode de calcul était approximative : « La méthode ? À l'aide de compteurs à main, ces “clics-clics” utilisés par exemple dans les avions pour compter les passagers […] Notre chiffre est donc de toute évidence sous-estimé, certainement de plusieurs milliers, voire d'une ou deux dizaines de milliers ». Voir Le Père Vert Pépère, « Selon Médiapart, la police gonfle les chiffres des manifestations », 14 octobre 2010.
  72. Elle a été réalisée « à l'aide de compteurs à main, ces “clics-clics” utilisés par exemple dans les avions pour compter les passagers ». Son chiffre est « donc de toute évidence sous-estimé, certainement de plusieurs milliers, voire d'une ou deux dizaines de milliers » : cf. (fr) « Selon Médiapart, la police gonfle les chiffres des manifestations », sur www.mediapart.fr (consulté le )
  73. https://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Retraites.-Au-moins-300-000-manifestants-dans-l-Ouest_39382-1555545_actu.Htm Retraites: au moins 300.000 manifestants dans l'Ouest
  74. https://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Retraites-35-000-manifestants-dans-les-rues-de-Rennes-ce-midi_42314-1555681-pere-bre_filDMA.Htm
  75. https://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Retraites-plus-de-30-000-manifestants-a-Caen_42314-1555492-pere-bno_filDMA.Htm
  76. http://www.midilibre.com/articles/2010/10/16/MENDE-Les-manifestants-bravent-le-froid-1421567.php5
  77. Retraites: la mobilisation s'amplifie
  78. Jean-Jacques FIORITO et Caroline RICHARD, Notre comptage: 40.000 manifestants hier Ă  Marseille, archive ici.
  79. A Saint-Etienne, on a compté les manifestants
  80. « Bonneville (74) : La manifestation tourne au drame »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
  81. « Caen: l'Etat condamné pour une étudiant blessé par la police en 2010 », sur LExpress.fr, (consulté le )
  82. 3Manifestations: le lycéen pourrait perdre son œil", Paris Match, le 15 octobre 2010
  83. (fr) « Manifestations: le lycéen pourrait perdre son œil », sur www.parismatch.com (consulté le )
  84. "Tir de flashball : la mère du lycéen blessé veut porter plainte", Le Parisien, 16 octobre 2010
  85. (fr) « La vidéo du lycéen blessé par un tir de flashball à Montreuil », sur rue89, nouvelobs.com (consulté le )
  86. Sylvain Mouillard, « Un policier condamné pour avoir blessé un lycéen avec son flash-ball », sur Libération (consulté le )
  87. Manifestations: 22 policiers blessés, 264 manifestants interpellés
  88. « Echauffourées à Chelles : Linda, lycéenne, a perdu l'usage d'un œil », sur Le Parisien, (consulté le )
  89. (fr) « VIDEOS. Violences en marge de manifs lycéennes, 290 interpellations », sur www.leparisien.fr (consulté le )
  90. Flash actu, « Lycées: une jeune fille blessée à Paris », sur Le Figaro, (consulté le )
  91. AFP, « 2.554 "casseurs" arrêtés depuis le 12/10 », sur Le Figaro, (consulté le )
  92. « La permanence de Longuet (UMP) murée », dépêche AFP reprise par Le Figaro, 22 octobre 2010.
  93. Samuel Laurent, « Sur le Web, les interrogations se multiplient autour de "policiers casseurs" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  94. Dan Israel, « Policiers casseurs ? », sur www.arretsurimages.net, Arrêt sur images, (consulté le )
  95. « Qui a dit : Les casseurs «sont des sarkozystes militants»? », 20minutes,‎ (lire en ligne)
  96. Guy Birenbaum, « Témoignage », sur guybirenbaum.com, (consulté le )
  97. leparisien.fr, « Manifestations : Bernard Thibault accuse les policiers «camouflés» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  98. M.E, « "Policiers casseurs": Thibault en remet une couche », sur leJDD.fr, (consulté le )
  99. La rédaction du Post, « "Policiers casseurs" : Mailly (FO) "pas d'accord" ni avec Mélenchon ni avec Thibault (CGT) », sur lepost.fr, (consulté le )
  100. La rédaction du Post, « "Policiers casseurs" : le PS "pas d'accord" avec Mélenchon et Thibault (CGT) », sur lepost.fr, (consulté le )
  101. Policiers infiltrés parmi les manifestants : une "tradition" selon le préfet du Rhône, Le Monde.
  102. Casseur "ninja": 6 mois de prison ferme AFP
  103. (fr) « Réforme des retraites : 70 % des Français approuvent la grève de mardi », sur www.latribune.fr (consulté le )
  104. « 71 % des Français favorables à la journée de mobilisation sur les retraites », dépêche AFP, 9 octobre 2010.
  105. [PDF] « Les Français, la réforme des retraites et le mouvement de protestation » sur le site de l'Ifop (sondage réalisé les 21 et 22 octobre 2010).
  106. « Retraites : 71 % des Français soutiennent la journée d'action », nouvelobs interactif, 2 octobre 2010.
  107. (fr) « Retraites: 69 % des Français soutiennent la grève, 61 % pour un mouvement durable », sur www.lepoint.fr (consulté le )
  108. « 65 % des Français soutiennent la grève », Le Figaro, 28 octobre 2010.
  109. « 63 % des Français “du côté des grévistes et des manifestants” », Libération, 22 septembre 2010.
  110. « Retraite à 60 ans : les Français n'y croient plus », Le Figaro, 7 novembre 2010.
  111. « Réforme des retraites: 71 % de mauvaises opinions, selon un sondage BVA », dépêche AFP, 14 septembre 2010.
  112. « Retraites: les Français pour renégocier », Le Figaro, 16 octobre 2010.
  113. « Le mouvement lycéen prend de l'ampleur », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  114. http://www.lefigaro.fr/assets/images/10-10-21-opinionway-sondage-grand.jpg
  115. Charles Jaigu, « Les Français souhaitent la fin des grèves », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  116. [PDF] « L’influence de la réforme des retraites sur le vote aux élections présidentielles de 2012 » [archive] (consulté le ) sur le site de l'Ifop (sondage réalisé les 21 et 22 octobre 2010).
  117. « Lagarde évalue le coût des grèves entre “200 et 400 millions d'euros par jour ”», dépêche AFP, 25 octobre 2010.
  118. © 2010 AFP, « Les plus grandes manifestations en France depuis 15 ans », La Dépêche,‎ (lire en ligne).
  119. "«Les manifestations sont devenues des référendums», interview de Danielle Tartakowsky, historienne, par Guillaume Guichard, Le Figaro du 12/10/2010
  120. Guillaume Guichard, « «Les manifestations sont devenues des référendums» », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  121. « Les grandes manifestations en France », sur gauchemip.org (consulté le ).
  122. Sujet au 20 heures de TF1 du 4 décembre 1986, présenté par Claude Sérillon, dans les archives télévisées de l'Ina
  123. « page définitivement disparue »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.