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Le Télégramme

Le Télégramme est un média régional français de Bretagne, dont le siège se trouve à Morlaix (Finistère). Sa version imprimée est diffusée dans le Finistère, les Côtes-d'Armor, le Morbihan et dans le pays de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Le Télégramme
Image illustrative de l’article Le Télégramme

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion Bretagne
Langue Français (une page en breton le jeudi)
Périodicité Quotidien
Genre Presse régionale
Diffusion 175 000 ex.
Date de fondation
Ville d’édition Morlaix

Propriétaire Groupe Télégramme
Directeur de publication Édouard Coudurier
Rédacteur en chef Samuel Petit
ISSN 0751-5928
Site web www.letelegramme.fr

Il emploie 550 personnes, dont près de 220 journalistes.

Sa diffusion payée est de 172 724 exemplaires vendus chaque jour en moyenne pour la période 2021-2022[1].

Le Télégramme est le socle du Groupe Télégramme, comprenant plus d'une trentaine de société dans trois univers : celui des médias, celui de l'emploi, du recrutement et de la formation avec le groupe Hellowork et celui du sport outdoor et de la course au large avec OCSport-Pen Duick qui organise entre autres la Route du Rhum. En 2022 le pôle média (qui inclut donc le quotidien) a réalisé la moitié[2] du chiffre d'affaires du groupe qui s'élève à près de 200 millions d'euros.

Histoire

Le Télégramme a été créé en septembre 1944 sous le titre Télégramme de Brest et de l’Ouest, en remplacement de La Dépêche de Brest et de l'Ouest[3], sous la direction de Victor Le Gorgeu, ancien maire de Brest et homme influent du parti radical-socialiste qui lui donne sa couleur politique[4]. Victor Le Gorgeu était l'un des quatre-vingt parlementaires qui avaient refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain. En 1947, il est remplacé par Marcel Coudurier, ancien actionnaire de La Dépêche de Brest, et le journal devient un journal d’information généraliste, sans renier son héritage républicain et laïc.

L'imprimerie, qui est celle de La Dépêche, reste à Morlaix où le journal s'était replié entre mai et septembre 1941 pour échapper à la destruction quasi complète de la ville de Brest par les bombardements alliés. En mars, une bombe avait traversé les trois étages du siège brestois sans éclater.

Les débuts sont difficiles, dans un contexte général de pénurie qui pèse sur l'approvisionnement en papier. Le Télégramme, imprimé au format d’une demi-feuille, tire à 80 000 exemplaires en trois éditions et est vendu 1,50 franc. Marcel Coudurier étend d'abord la diffusion vers Quimper, préfecture du département, puis la pousse de plus en plus vers l'est.

Dans les années 1950, le journal comporte de huit à douze pages en sept éditions et tire à 110 000 exemplaires. Le développement vers le sud et l'est se poursuit au cours des décennies suivantes. En 1962, Jean-Pierre Coudurier qui travaillait déjà aux côtés de son père Marcel depuis plusieurs années, prend sa succession à la présidence du Conseil d'administration.

Dès 1965, Le Télégramme s'intéresse à la photo couleur et fait figure de pionnier dans ce domaine. La première photo en quadrichromie est publiée à la Une du journal en avril 1968. L'offset va s'imposer progressivement, tandis que le journal explore des procédés nouveaux (Lumitypes) pour s'affranchir de la composition "chaude" au plomb[4] - [5]. En 1977, les dernières Linotypes servant à composer le journal sont arrêtées. En 1978, avec l'installation d'une nouvelle rotative Harris 1650 et le perfectionnement d'une autre, l'intégralité du journal est imprimée en offset. L'ère de la typographie est révolue. En mars 2002, après avoir investi en 1997 et 2000 dans deux rotatives Wifag à pilotage numérique, des prototypes mondiaux, Le Télégramme est le premier grand quotidien régional à adopter le format tabloïd. Le journal, imprimé en 19 éditions différentes et qui peut atteindre 80 pages, est le premier quotidien agrafé.

Après quelques évolutions de maquette en 2009 et 2014, le journal change assez profondément de formule à l'automne 2019 en organisant ses informations en deux cahiers : l'un consacré aux informations générales, régionales et sportives, l'autre aux informations locales.

En juin 2022, le média breton remplace ses deux rotatives Wifag par une nouvelle machine de marque Manroland-Goss, l'une des plus modernes d'Europe. Plus sobre en énergie, consommant des plaques offset fabriquées sans chimie, dotée de nombreux automatismes, cette rotative imprime jusqu'à 90 000 exemplaires à l'heure.

Direction et orientation éditoriale

La direction du journal est assurée par Édouard Coudurier, président directeur général du Groupe Télégramme qui est aussi directeur de la publication, et par Ronan Leclercq, nommé directeur général de la branche média en novembre 2021.

Hubert Coudurier, frère aîné d'Edouard Coudurier, est directeur de l'information, éditorialiste et membre du conseil de surveillance. Dans la pratique, il anime les pages internationales, nationales et littéraire ainsi qu'un réseau de chroniqueurs. Hubert Coudurier est président des chaînes de télévision TNT Tébéo et Tébésud, qui couvrent à elles deux le Finistère, le Morbihan et l'Ouest des Côtes-d'Armor et où il anime une émission hebdomadaire d'entretiens avec des personnalités des mondes politique, économique ou littéraire, intitulée L'Invité.

Olivier Clech, ancien co-rédacteur en chef du journal et ancien directeur du pôle TV, est directeur délégué.

Samuel Petit, rédacteur en chef, pilote une rédaction d'environ 220 journalistes répartis entre le siège du journal, à Morlaix, où se trouvent les services centraux de la rédaction (rédaction en chef, informations générales, économiques, sportives, numérique...) et une vingtaine d'agences dans les principales villes bretonnes.

Suivant l'héritage politique radical de ses origines, Le Télégramme a souvent été vu comme plus à gauche que Ouest-France, dont les liens avec la démocratie-chrétienne ont toujours été revendiqués. Cependant, comme la plupart des médias généralistes, il a évolué dès l'après-guerre vers le pluralisme des opinions en proposant à ses lecteurs des chroniques et des analyses de sensibilités très diverses et en évitant les positions partisanes.

Effectifs

Comme dans tous les médias d'information régionaux, le fonctionnement du Télégramme repose sur plusieurs catégories de personnels avec des statuts différents : les journalistes, les techniciens, les employés et cadres administratifs. Par ailleurs, la rédaction alimente ses chroniques locales à partir des contributions de quelque 500 correspondants locaux et sportifs qui sont des travailleurs indépendants, généralement très implantés dans leur localité . La distribution du journal aux abonnés portés à domicile, qui constituent l'essentiel des clients, s'appuie elle aussi sur un important réseau d'environ 800 travailleurs indépendants ressortissant du statut de vendeur-colporteur de presse.

Contenu particulier

En plus des habituelles pages locales, régionales, nationales et internationales, Le Télégramme accorde une place particulière à la culture bretonne sous toutes ses formes d'expression (traditions, patrimoine, langue, musique...) Chaque jeudi, il publie ainsi une page en breton : Spered ar vro. Les informations relatives à la Loire-Atlantique sont publiées dans les pages régionales « Bretagne », le Télégramme ne disposant pas d'édition locale dans ce département.

Publications

Le quotidien Le Télégramme

Le Télégramme parait tous les jours, sauf les 1er mai (fête du travail), (Noël) et 1er janvier (jour de l'an). Parmi les nombreuses évolutions de maquette qu'a connues le quotidien, l'une des plus spectaculaires fut le passage au format tabloïd, en mars 2002. Ce changement avait été mûrement préparé d'abord grâce au supplément sportif du lundi puis, à partir de janvier 1998, à travers le Télégramme Dimanche, édition du 7e jour comportant moins d'éditions qu'en semaine, qui a servi durant quatre ans de laboratoire grandeur nature à la réalisation du nouveau format. Dès le début des années 1990, Marcel Quiviger, qui deviendra plus tard rédacteur en chef, avait initié une profonde réorganisation de la maquette visant à renforcer la lisibilité du journal et la place de l'image. Pour cela, il s'était alors rapproché d'un célèbre graphiste breton, Alain Le Quernec, qui était réputé pour ses affiches percutantes et avait, de ce fait, une approche anticonformiste du graphisme de presse. Ce travail, qui s'est prolongé bien après, a considérablement facilité le changement de format et modernisé l'image du quotidien. Le passage au format tabloïd a accéléré la progression de la diffusion qui a atteint le sommet de sa courbe vers 2012 avec près de 210 000 exemplaires vendus chaque jour, alors même que les usages numériques s'installaient dans la vie quotidienne des lecteurs et bouleversaient les repères traditionnels de la presse écrite.

En 2019, une nouvelle étape est franchie dans la modernisation du journal avec, en semaine, une réorganisation des contenus en deux cahiers distincts. Un cahier "général" agrafé contenant les informations générales (Monde, France, Economie), régionales, sportives, thématiques (cinéma, jeux, BD, TV) et un cahier "local" propre à chacune des vingt éditions, contenant les informations de proximité (vie locale, infos pratiques, annonces, météo...). Le dimanche, toute l'information du jour (générale et locale) est réunie dans le premier cahier et le deuxième cahier est intégralement consacré à l'actualité sportive. Le lundi les sports sont regroupés dans un cahier spécial, lui-même inséré dans le cahier local.

Suppléments et hors-séries

Des suppléments accompagnent régulièrement le quotidien dans les kiosques. Outre les suppléments hebdomadaires Fémina (le dimanche) et le samedi, depuis janvier 2023, Diverto (programmes TV), la rédaction propose régulièrement des hors-séries thématiques ou liés à une actualité, comme le centenaire d'En Avant de Guingamp (2012), le rappel, 40 ans après, du naufrage de l'Amoco Cadiz (2018) ou, en 2022, le hors-série répertoriant le Patrimoine insolite breton vu du ciel.

Site Internet

Le Télégramme a été l'un des premiers quotidiens en France à s'être lancé sur internet, en avril 1996, à travers un site www.letelegramme.com. Le quotidien a d'abord, comme l'ensemble des médias, proposé son contenu en accès gratuit avant de passer, à la fin de la première décennie 2000, à un modèle hybride associant contenus "premium", réservés aux abonnés, et contenus gratuits. Tous les abonnés à la version papier jouissent, sans supplément de prix, d'un accès complet aux contenus numériques.

En 2023, Le Télégramme est accessible à l'adresse https://www.letelegramme.fr/ et à travers une application mobile qui délivre l'information en continu.

En 2022, les différents canaux numériques, site web et appli mobile, attiraient chaque mois une moyenne de 20 millions de visites.

Diffusion

Le Télégramme est l'un des rares quotidiens français qui a connu une progression régulière de sa diffusion jusqu'en 2012, et qui, depuis, résiste le mieux à l'érosion de l'imprimé face à la consommation d'information par voie numérique. Le , Le Télégramme a d'ailleurs reçu la récompense de « Meilleur quotidien 2009 » et son tirage moyen a atteint, cette année-là, 208 000 exemplaires, devançant de nombreux quotidiens nationaux ou régionaux (Les Échos, La Croix, L'Humanité)[6].

En 2022, il se plaçait au troisième rang de la presse quotidienne française, presses régionale et nationale confondues, par sa diffusion imprimée.

  • Le Télégramme [7]
Diffusion totale quotidienne moyenne, source OJD - ACPM[8]
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022*
209 615 207 026 205 654 202 626 199 510 196 998 192 813 188 772 181 925 178 680 176 664

*déclaration sur l'honneur

Éditions locales

Les 20 éditions couvrent les trois départements de la pointe Bretagne.

Présent depuis 2012 sur le Pays de Saint-Malo, le journal a par ailleurs fortement développé sa couverture de l'actualité du département d'Ille-et-Vilaine et, notamment, de l'agglomération rennaise. Un onglet spécifique y est consacré sur son site web. Le Groupe Télégramme possède aussi le Mensuel de Rennes qui y est diffusé depuis 2009.

Distinctions

  • 2021 : letelegramme.fr est l'un des deux seuls sites français d'information régionale (avec LaNouvelleRépublique.fr) ayant obtenu la note maximale de 100/100 dans le classement NewsGard pour la fiabilité de ses contenus.
  • Prix du « Meilleur quotidien » décerné par CB News, en 2009 et en 2015[9].
  • Prix du « Meilleur quotidien régional de l’année » décerné par CB News en 2003, 2004 et 2005[10].
  • Prix spécial du jury des Victoires de la presse à Lyon le .
  • Prix de la « Meilleure Une » au festival du Scoop d’Angers à 4 reprises : pour les Unes du , du .
  • « Étoiles de l’OJD » (de la plus forte augmentation de la diffusion de la presse quotidienne régionale) en 2004-2005-2006-2007-2008-2010-2011 
  • Prix de la « Meilleure Une européenne » (pour la Une du )

Prix décernés par Le Télégramme

Les Bretonnes et Bretons de l'année élu(e)s depuis 1993 sont :

  • 2022 : Nolwenn Febvre, présidente de l'association "Les P'tits doudous" (Rennes) ;
  • 2021 : Jean Le Cam, skipper ;
  • 2020 : Marie-Solène Letoqueux, enseignante (Fougères) ;
  • 2019 : Jean-René Mahé, créateur d'une association d'aide au personnes souffrant d'illettrisme (Guerlesquin, 29) ;
  • 2018 : Franck Zal, fondateur de la société de biotechnologies Hemarina (Morlaix) ;
  • 2017 : Armel Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe ;
  • 2016 : la pneumologue brestoise Irène Frachon pour son combat contre le laboratoire Servier (affaire du Mediator) ;
  • 2015 : Gilles Falc'hun, président-directeur général de la Société Sill (Plouvien, 29) ;
  • 2014 : Miossec ;
  • 2013 : le Fonds Leclerc (les Bonnets rouges par les internautes) ;
  • 2012 : trois médecins de Brest (Pascal Piriou par les internautes)[11] ;
  • 2011 : Maria Lambour[12] (Nolwenn Leroy par les internautes) ;
  • 2010 : Irène Frachon[13] (Cécile Corbel par les internautes);
  • 2009 : André Ollivro[14] ;
  • 2008 : Yoann Gourcuff ;
  • 2007 : Jean Jouzel ;
  • 2006 : Étienne Le Guilcher [15] ;
  • 2005 : Sylvie Frelaut[16] ;
  • 2004 : François Nicot[17] ;
  • 2003 : Raphaëla Le Gouvello[18] ;
  • 2002 : Christophe Le Goadec[19] ;
  • 2001 : Yann Tiersen[20] ;
  • 2000 : Rémy Basque ;
  • 1998 : Matmatah ;
  • 1995 : Dan Ar Braz[20].

Dans la culture

Le Télégramme de Brest est le titre d'une chanson du groupe Les Wampas, parue en 2003 sur l'album Never Trust a Guy Who After Having Been a Punk, Is Now Playing Electro.

Notes et références

  1. DFP du Télégramme|consulté le = 2023-01-16 - Alliance pour les Chiffres de la presse et des Médias.
  2. « Une montée en gamme pour relancer Le Télégramme », Challenges, .
  3. Ce quotidien a été fermé pour avoir continué de fonctionner sous l'occupation allemande. Il est remis dans les mains de ses anciens actionnaires, Victor Le Gorgeu et Marcel Coudurier qui avaient démissionné de toute gestion en 1941.
  4. Histoire du Télégramme - site officiel du quotidien.
  5. L'Ouest en mémoire : Le Télégramme de Brest 1971 - Ina, reportage réalisé en 1971 sur les évolutions prévues du journal [vidéo].
  6. Dossier Spécial Bretagne, L'Express, no 3 106, p. II.
  7. OJD.
  8. « Diffusion et audience Le Télégramme » (consulté le ).
  9. « Society, Grand Prix des Medias 2015 Le 03/09/2015 », sur cbnews.fr, .
  10. « L'OJD remet ses étoiles 2005 », sur Stratégies, (consulté le ).
  11. Bretons de l'année du Télégramme. Un trio de médecins pour une première, Le Télégramme, 30 décembre 2012.
  12. Maria Lambour.
  13. Irène Frachon.
  14. André Ollivro.
  15. Étienne Le Guilcher.
  16. Sylvie Frelaut.
  17. François Nicot.
  18. Raphaëla Le Gouvello.
  19. Christophe Le Goadec.
  20. Frédéric Jambon, « Yann Tiersen. La victoire du talent et de la fidélité », Le Télégramme, (lire en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • Dossier de 4 articles, réalisé par Olivier Le Naire, sous le titre commun Bretagne, le vrai pouvoir du Télégramme, paru dans l'édition « Spécial Bretagne » de L'Express, no 3106, p. p. I-VIII, 12-

Liens externes

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