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Fonctions vitales

Les fonctions vitales sont, dans le domaine des premiers secours et en médecine d'urgence, les fonctions de l'organisme qui assurent la vie, et dont la défaillance entraîne le décès à court terme (quelques minutes). Ces fonctions englobent :

La préservation des fonctions vitales est la préoccupation principale des acteurs de l'urgence, bien avant le traitement de la cause (« on traite la victime, pas la blessure ») ; c'est l'ABC de Peter Safar :

Certains cours de secourisme ajoutent une 4e lettre au schéma de Safar.

  • DĂ©fibrillation, dans le cas oĂą la victime ne s'est pas rĂ©veillĂ©e après 5 cycles de RCP, et que les secours ne sont pas encore arrivĂ©s. Les dĂ©fibrillateurs Ă©tant souvent disponibles dans les lieux publics (gares, places, etc.)

Évaluation des fonctions vitales

On distingue deux types d'Ă©valuation :

  • l'Ă©valuation vitale : il s'agit de dĂ©terminer si la fonction vitale fonctionne ou pas, ceci conditionne les gestes de premiers secours Ă  effectuer, et l'alerte Ă  transmettre aux secours ;
  • l'Ă©valuation fonctionnelle : si les fonctions vitales fonctionnent, on Ă©value leur degrĂ© de fonctionnement.

Évaluation vitale

L'Ă©valuation vitale doit se faire en moins de 30 secondes. La première chose Ă  faire est de parler Ă  la victime. Si elle ne rĂ©pond pas il faudra poursuivre l'examen de la conscience mais après avoir vĂ©rifiĂ© que la victime ne saigne pas de façon abondante (ref : rĂ©fĂ©rentiels PSC1 et SST) Si un saignement abondant est dĂ©tectĂ©, il faut l'arrĂŞter immĂ©diatement !

Ensuite il faut Ă©valuer la conscience. Si une personne bouge ou parle, elle est consciente. Si elle ne bouge pas et ne parle pas, il faut alors lui saisir la main et

  • lui poser une question simple, par exemple « Vous m'entendez ? » ;
  • lui donner un ordre simple, par exemple « ouvrez les yeux ».

Si elle répond ou réagit (bouge), elle est consciente, le bilan vital s'arrête là (une personne consciente respire et son cœur bat). Si elle ne répond pas et ne réagit pas, elle est inconsciente.

Si elle est inconsciente, il faut alors Ă©valuer sa respiration :

  • libĂ©rer les voies aĂ©riennes
    • en dĂ©tachant les vĂŞtements gĂŞnant la respiration (cravate, col, ceinture, premier bouton du pantalon) ;
    • en ouvrant la bouche, on vĂ©rifie qu'il n'y a aucun objet dedans ; si l'on voit un objet, on l'enlève dĂ©licatement ;
    • en Ă©levant le menton vers le haut (pour une victime plat-dos), afin de faire se soulever l'Ă©piglotte (pour une victime assise, on la redresse contre le dossier et on met sa tĂŞte en lĂ©gère bascule arrière) ;
  • approcher son oreille du nez de la victime et regarder le ventre, durant 10 secondes.

Si l'on sent un flux d'air sur la joue, que l'on voit le ventre ou la poitrine se lever ou se baisser, ou que l'on entend la respiration avec l'oreille, la personne respire, le bilan s'arrête là (une personne qui respire a un cœur qui bat). Il faut la tourner sur le côté (en PLS) et prévenir les secours.

Si une personne ne respire pas, on prévient les secours, et on effectue deux insufflations (bouche-à-bouche), et on contrôle à nouveau la respiration (cf. ci-dessus) ;

  • si la personne rĂ©agit (bouge, tousse), son cĹ“ur bat ; on continue le bouche-Ă -bouche pendant une minute, et on contrĂ´le Ă  nouveau la respiration (sauf si elle a repris spontanĂ©ment) ;
  • si la personne n'a aucune rĂ©action, son cĹ“ur ne bat pas, il faut alors pratiquer la rĂ©animation cardiopulmonaire.

Voir l'article : bilan (premiers secours).

Évaluation fonctionnelle

Si la personne est consciente, ou qu'elle est inconsciente mais respire spontanément, on va évaluer le fonctionnement des fonctions vitales. Ceci permettra au médecin régulateur de juger de l'état de la personne, et de décider de la suite des opérations.

Évaluation neurologique

Niveau secouriste

Si la personne parle, on lui pose des questions afin de déterminer

  • si elle parle de manière cohĂ©rente ou pas ;
  • si elle est orientĂ©e (elle sait oĂą elle est, quelle date on est, ce qu'elle faisait) ;
  • si elle se souvient de ce qui lui est arrivĂ©.

On demande aux témoins si elle a eu une perte de conscience initiale (PCI) ; si l'on voit une tache humide sur le pantalon, on demande à la personne si elle se souvient d'avoir uriné (une perte d'urine peut indiquer une perte de conscience).

On lui demande de bouger les extrémités (doigts, orteils), et on lui touche les extrémités, afin de voir si la sensibilité et la motricité sont normales.

On observe les pupilles et on note si elles ont la même taille ; en cachant l'œil puis en l'éclairant avec une lampe, on détermine si les pupilles sont réactives (en temps normal, elle s'agrandissent dans l'obscurité et elles rétrécissent à la lumière ; il faut se méfier des yeux de verre et des examens ophtalmologiques récents).

Si la victime est inconsciente (elle est donc en PLS), on la stimule en lui pinçant le dos de la main (on peut aussi appuyer sur un ongle avec un objet dur) et en lui relevant les paupières, afin de voir si elle réagit à la douleur et à la lumière.

On peut classer les résultats de cette évaluation selon les quatre degrés de l'échelle AVPU :

  1. victime consciente (Alert) ;
  2. la victime ne bouge ou ne parle qu'en réponse aux stimulus et aux ordres (Verbal) ;
  3. la victime ne parle pas et ne bouge qu'en réponse à la douleur (Pain) ;
  4. aucune réponse, ni parole ni mouvement (Unresponsive).

Toujours au niveau secouriste, la conscience d'une victime peut être classée sur l'échelle de 5 niveaux suivante :

  1. consciente orientée : parle (bien ou pas, facilement ou pas), se situe dans le temps et dans l'espace, sait qui elle est, ce qui lui est arrivé ;
  2. consciente désorientée : parle, mais peine à se situer, se souvenir des circonstances de l'événement ;
  3. somnolente : ne parle pas, presque pas ou très péniblement, grande difficulté à se situer ou se rémémorer ;
  4. inconsciente réactive : à la douleur (voire chatouillis pour un nourrisson) et/ou aux sons (frapper des mains pour un nourrisson) ;
  5. inconsciente aréactive : ne réagit pas du tout aux stimuli ci-dessus.

Niveau médical

Les médecins et infirmiers utilisent, en urgence, l'échelle de Glasgow : il s'agit d'une échelle allant de 3 (coma profond) à 15 (victime parfaitement consciente et orientée), qui se fonde sur trois critères :

  • ouverture des yeux ;
  • parole ;
  • rĂ©action Ă  la douleur.

Hors urgence vitale, ils peuvent compléter l'évaluation en testant des réflexes. En milieu hospitalier, cette évaluation peut se compléter avec un électroencéphalogramme (EEG) et une IRM ou un scanner.

Voir aussi

Évaluation de la respiration

Cette Ă©valuation se fait si la personne respire.

Niveau secouriste

On fait une évaluation chiffrée et qualitative de la ventilation :

  • on dĂ©termine la frĂ©quence ventilatoire (nombre de ventilations par minute) : on pose la main sur le haut du ventre (après avoir expliquĂ© le geste) afin de percevoir les mouvements ventilatoires, et on les compte sur 30 secondes, puis on multiplie le rĂ©sultat par deux (hors urgence, on peut aussi simplement compter sur une minute) ; on peut aussi simplement se fier au bruit (si la respiration est bruyante) ou sur les mouvements visibles (si elle est ample) ;
  • on dĂ©termine l'amplitude (ventilation ample ou faible) et la rĂ©gularitĂ© (ventilation rĂ©gulière ou irrĂ©gulière) ;
  • on Ă©coute si l'on entend des bruits (gargouillis, sifflements, respiration rauque) Ă  l'inspiration ou Ă  l'expiration.

La fréquence, l'amplitude, la régularité, la présence éventuelle de bruits constituent le bilan ventilatoire.

Niveau médical

Les médecins auscultent le dos et la poitrine afin d'écouter les bruits ventilatoires. Ils peuvent disposer des sondes dans le dispositif d'inhalation ou d'insufflation afin de déterminer la fraction inspirée en oxygène (FiO2) et la concentration de dioxyde de carbone expirée. Un dispositif lumineux, appelé oxymètre, donne la saturation du sang en dioxygène (SpO2).

Évaluation de la circulation

Niveau secouriste

On prend le pouls carotidien (après avoir expliquĂ© le geste), et l'on dĂ©termine la frĂ©quence (nombre de battements par minute : on compte le nombre de battements sur 30 secondes et on multiplie le rĂ©sultat par deux) ainsi que la rĂ©gularitĂ© (rĂ©gulier ou irrĂ©gulier). Puis, on prend le pouls aux deux poignets, pour voir si on le sent ou pas.

Si on ne sent pas le pouls carotidien alors que l'on sait que le cœur bat (la personne respire), on essaie de prendre le pouls fémoral.

On observe la coloration de la peau, en particulier des muqueuses (intérieur des paupières, intérieur de la lèvre, ongles) chez les personnes à la peau sombre, et on note une couleur anormale : victime pâle, bleue (cyanosée), ou présentant des marbrures. On regarde si la personne présente des sueurs en absence de chaleur ou d'effort physique.

Ces éléments (absence ou présence des pouls principaux et distaux, fréquence et régularité, coloration, sueurs) constituent le bilan circulatoire.

Si une personne est en arrêt cardiaque, on lui pose un défibrillateur semi-automatique (si disponible) qui fera un diagnostic automatique.

Niveau médical

Les médecins auscultent le cœur afin d'écouter les bruits qu'il fait. Ils peuvent relever un électrocardiogramme (ECG).

Maintien des fonctions vitales

Long terme : assurer l'homéostasie.

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