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Travestissement

Le travestissement est une pratique qui consiste Ă  porter les vĂȘtements et autres accessoires qui sont, dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e, gĂ©nĂ©ralement associĂ©s au genre opposĂ© du sien dans le but de ressembler volontairement au genre opposĂ©. Le travestissement peut impliquer d'adopter les comportements associĂ©s Ă  un genre diffĂ©rent du sien.

Ne pas confondre le travestissement et la transidentité, la transidentité étant relative à l'identité de genre de la personne.

Le travestissement se distingue Ă©galement du dĂ©guisement effectuĂ© dans une intention rĂ©crĂ©ative et ponctuelle (par exemple dans le contexte de fĂȘte ou d'un spectacle costumĂ©).

Étymologie

Le photographe et journaliste américain Frances Benjamin Johnston (à gauche) aux cÎtés de deux amis, vers 1890.

Synonyme de « dĂ©guisement » composĂ© Ă  partir du prĂ©fixe latin « tra- » signifiant « dĂ©placer » et du radical de « vĂȘtement », le terme dĂ©signe Ă  l'origine l'usurpation d'identitĂ© par le port de vĂȘtements n'appartenant pas Ă  ses fonctions ou Ă  son sexe, que ce soit dans un but festif ou de tromperie.

En anglais, le travestissement est appelé cross-dressing (litt. « habillement croisé »).

Le terme de drag queen est utilisĂ© quand il s'agit d'artistes ou performers Ă  l'apparence fĂ©minine volontairement exagĂ©rĂ©e dans un but festif (Queen, « reine » en anglais dĂ©signant pĂ©jorativement les gays, et Drag, dont l’étymologie est plus incertaine).

Définition : différents travestissements

Travesti japonais Ă  la Gay Pride de Paris, le 25 juin 2005.
Ladymaxx, travesti.
Candy Milk, célÚbre travesti tokyoïte, à la Gay Pride de Tokyo, le 12 août 2006.

Il y a de nombreuses sortes de travestissements, et de nombreuses raisons pouvant mener une personne Ă  le pratiquer[1]. Les hommes comme les femmes peuvent pratiquer le travestissement afin de masquer leur identitĂ© rĂ©elle. Certaines personnes pratiquent le cross-dressing pour leur confort personnel ou pour des raisons esthĂ©tiques. Elles ont une prĂ©fĂ©rence pour un style de vĂȘtements qui est associĂ© uniquement au sexe opposĂ©. Dans ce cas, leur travestissement peut ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre apparent. Certaines personnes pratiquent le travestissement dans le but de choquer ou de dĂ©fier les normes sociales.

Professionnel, utilitaire ou opportuniste

Des troupes de théùtre composées de membres d'un seul sexe comportent souvent des acteurs pratiquant le travestissement afin de pouvoir interpréter des rÎles écrits pour des membres de l'autre sexe; c'est le premier sens du transformisme. Le travestissement scénique, particuliÚrement l'image d'hommes portant des robes, est souvent utilisé pour créer un effet comique. En anglais, « drag » est une forme particuliÚre de spectacle artistique basée sur le travestissement.

travestissement utilitaire

Certaines situations peuvent conduire des individus Ă  se dissimuler par un travestissement : fuite, espionnage, etc. (la genĂšse du film Cherchez la femme s'en inspire ; ou encore Nos annĂ©es folles). Au cours de l'histoire, certaines femmes, comme Catalina de Erauso, ont pratiquĂ© le travestissement afin d'accĂ©der Ă  des emplois exclusivement masculins, ou presque, tels que les carriĂšres militaires. De la mĂȘme façon, certains hommes ont pratiquĂ© le travestissement afin d'Ă©viter le service militaire.

travestissement d’émancipation

Personne se travestissant pour avoir accĂšs Ă  des activitĂ©s ou professions qui leur sont socialement inaccessibles de par leur genre. Des Ɠuvres le mette en scĂšne tel les films Yentl ; Georges et Georgette ; Sylvia Scarlett

D’expression personnelle et artistique

Certaines personnes pratiquant le travestissement peuvent le faire pour se faire passer pour une personne de l'autre sexe, allant jusqu'à reproduire les maniÚres, la façon de parler, et les caractéristiques physiques sexuelles de l'autre genre. On appelle cela « passer » ou « essayer de passer » selon le degré de ressemblance atteint. Une personne se rendant compte qu'une personne pratique en fait le travestissement a, selon la terminologie anglo-saxonne, « lu » (read) cette personne. Il existe des livres et des magazines traitant du travestissement, expliquant comment un homme peut ressembler à une femme[2].

D'autres peuvent choisir d'avoir une approche mélangée, adoptant certains traits féminins, et d'autres masculins. Par exemple, un homme peut porter une robe et une barbe. Cette pratique est parfois appelée, selon la terminologie anglo-saxonne, genderfuck.

Drag queen et Drag king

Une drag queen est un personnage exagérément féminin, souvent joué par un homme (mais pas forcément), dans un costume sophistiqué souvent constitué de robes trÚs voyantes, de bottes trÚs hautes, d'énormément de maquillage et d'une longue perruque. Une drag queen peut imiter des rÎles de femmes célÚbres, de pop-stars - c'est le transformisme - ou, comme RuPaul, jouer son propre rÎle de femme excessive.

Un dragking est personnage exagérément masculin, ou reprendant des codes de la masculinité. Le rÎle est souvent joué par des femmes, des hommes trans, ou des personnes non binaires.

FĂ©tichiste

Un fĂ©tichiste travesti est une personne (le plus souvent un homme hĂ©tĂ©rosexuel) qui s'habille avec les vĂȘtements de l'autre sexe comme fĂ©tiche sexuel. Le terme underdressing est utilisĂ© par les travestis de sexe masculin pour dĂ©crire le fait de porter des sous-vĂȘtements fĂ©minins sous des vĂȘtements masculins. Le cĂ©lĂšbre rĂ©alisateur de films Ă  petit budget Ed Wood affirmait qu'il portait des sous-vĂȘtements fĂ©minins sous son uniforme de militaire durant la Seconde Guerre mondiale.

Parfois, l'un des deux membres d'un couple hĂ©tĂ©rosexuel peut porter les vĂȘtements de l'autre pour l'exciter. Par exemple, l'homme peut porter les jupes et la lingerie de la femme, et/ou la femme peut porter les caleçons ou divers autres vĂȘtements de l'homme.

D’identitĂ© de genre

Le travestissement est une activité ponctuelle et non pas une identité. Les personnes transgenres ne sont donc pas des personnes travesties.

Représentations et pratiques sociales

Difficultés sociales

Les hommes pratiquant le travestissement commencent souvent Ă  porter des vĂȘtements fĂ©minins durant l'enfance, portant les vĂȘtements d'une sƓur, de leur mĂšre ou d'une amie. S'ils pratiquent le travestissement secrĂštement et se font dĂ©couvrir, particuliĂšrement par l'un des membres de leur famille, ils se font en gĂ©nĂ©ral rĂ©primander et se voient interdire cette pratique, sauf si les parents les laissent faire. Certaines mĂšres affirment qu'elles ont laissĂ© leurs garçons pratiquer le travestissement et que, dans de nombreux cas, ils arrĂȘtĂšrent d'eux-mĂȘmes devenus plus ĂągĂ©s. Il semble que quand un garçon se voit interdire le travestissement, il essaiera le plus souvent d'arrĂȘter, mais recommencera plus tard. Le mĂȘme schĂ©ma se reproduit souvent Ă  l'Ăąge adulte, quand l'homme se voit confrontĂ© Ă  une femme ou une petite amie. Les personnes mariĂ©es pratiquant le travestissement ressentent une grande anxiĂ©tĂ© et culpabilitĂ© si leur Ă©pouse s'oppose Ă  leurs pratiques. Les personnes pratiquant le travestissement peuvent devenir obsĂ©dĂ©es par le port de vĂȘtements fĂ©minins ou souffrant de TOC, si ce n'est dĂ©pendantes. Certaines personnes se dĂ©barrassent de tous leurs vĂȘtements fĂ©minins, une pratique appelĂ©e « purging » (« purgation ») mais se recrĂ©ent une collection plus tard[1].

Quasiment toutes les sociĂ©tĂ©s humaines Ă  travers l'histoire font une distinction entre les sexes masculin et fĂ©minin par le style, la couleur, ou le type de vĂȘtement que les individus portent, et ont un ensemble de normes, opinions, ou mĂȘme de lois dĂ©finissant quel type de vĂȘtements est appropriĂ© pour chaque genre.

Le travestissement, parce qu'il va Ă  l'encontre de ces normes, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une attitude transgenre. Toutefois, ce n'est pas systĂ©matique ; une personne qui pratique le travestissement ne s'identifie pas nĂ©cessairement Ă  un genre diffĂ©rent de celui associĂ© Ă  son sexe biologique[3].

Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un simple jeu, sexuel ou non, la rĂ©alisation d'un fantasme, un acte politique de revendication au droit Ă  la diffĂ©rence ou Ă  l'indiffĂ©rence.

[réf. souhaitée]

Utilisation

Le terme « travestissement » dĂ©signe l'acte de s'habiller avec des vĂȘtements considĂ©rĂ©s traditionnellement comme Ă©tant liĂ©s au sexe opposĂ©[4], indĂ©pendamment de l'identitĂ© de genre et de l'orientation sexuelle du travesti. Contrairement aux idĂ©es reçues, des nombreux travestis sont des hommes hĂ©tĂ©rosexuels[5], bien que, le travestissement Ă©tant une pratique peu acceptĂ©e socialement et pratiquĂ©e souvent en privĂ©e, il est difficile d'en connaĂźtre leur nombre exact. Souvent confondus Ă©galement, travesti et transgenre ne sont pas synonymes. Si bien que les personnes transgenres commencent habituellement Ă  assumer leur transidentitĂ© en portant des vĂȘtements en accord Ă  leur genre, cela n'implique pas forcĂ©ment la volontĂ© de changer de sexe. L'appellation de "travesti" (et ses dĂ©clinaisons) ou le rappel de son genre initial Ă©tant reçu par certaines personnes transgenres comme la pire des insultes car marquant un refus de comprĂ©hension de leur Ă©tat. Certaines personnes associent systĂ©matiquement le travestissement Ă  la transidentitĂ©, Ă  la sexualitĂ©, au fĂ©tichisme sexuel ou Ă  l'homosexualitĂ©.

Bien que le terme "travesti" dĂ©signe habituellement quelqu'un qui a l'habitude de se travestir, les diffĂ©rences avec la transidentitĂ© et l'homosexualitĂ© restent floues dans beaucoup des pays, notamment en AmĂ©rique Latine, surtout au niveau de la terminologie employĂ©e. Ainsi, le terme "travesti" peut ĂȘtre employĂ© indiffĂ©remment pour parler d'hommes homosexuels (comme au Mexique), de personnes transgenres (comme en Argentine), ou mĂȘme des personnes nĂ©es hommes qui se considĂšrent d'un "troisiĂšme genre", aux traits fĂ©minins mais pas exactement des femmes (comme au BrĂ©sil, au Mexique, au Chili et Cuba)[6]. C'est pour cela que certains sexologues amĂ©ricains font une corrĂ©lation entre l’appellation "travesti" d'AmĂ©rique Latine et "transgenre", bien que ce dernier terme, provenant du champ acadĂ©mique, soit de rĂ©cente introduction dans les pays du Sud de l'AmĂ©rique et n'ait pas Ă©tĂ© adoptĂ© dans tous les domaines. La signification du mot "travesti" dans chaque rĂ©gion ou pays doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e de maniĂšre individuelle[6].

Nombreux sont les travestis qui, ne dĂ©sirant pas sortir de l'anonymat, prĂ©fĂšrent se transformer exclusivement dans le cadre de l'intimitĂ©, comblĂ©s par le simple plaisir de pouvoir incarner momentanĂ©ment la personne de leurs rĂȘves ou de leurs fantasmes, commençant par se vĂȘtir en empruntant des vĂȘtements Ă  leur entourage, se dĂ©guisant chez eux, volets fermĂ©s, puis tentent timidement l'expĂ©rience de la sortie d'abord nocturne, afin de tester la crĂ©dibilitĂ© de leur apparence, tel le cinĂ©aste hĂ©tĂ©rosexuel Ed Wood, dĂ©peint par Tim Burton dans le film homonyme, qui, dans la vie quotidienne, portait des sous-vĂȘtements fĂ©minins sous ses vĂȘtements d'homme. En situation de stress, le port d'une tenue fĂ©minine complĂšte lui rendait sa contenance.

VĂȘtements

Les drag queens pratiquent une forme de travestissement artistique.

La rĂ©elle dĂ©termination du travestissement est plutĂŽt sociale. Par exemple, dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, les pantalons sont devenus un vĂȘtement autant fĂ©minin que masculin et le fait pour une femme de porter un pantalon n'est pas considĂ©rĂ© comme du travestissement. (Au dĂ©but du XXe siĂšcle, le PrĂ©fet de la Seine Louis LĂ©pine avait signĂ© un dĂ©cret interdissant le travestissement, qui interdisait le port du pantalon aux femmes, preuve que ce phĂ©nomĂšne est rĂ©cent). Dans les cultures oĂč les hommes portent traditionnellement des vĂȘtements similaires aux jupes comme le kilt ou le sarong, ces vĂȘtements ne sont pas considĂ©rĂ©s comme fĂ©minins, et porter ce genre de vĂȘtements n'est pas considĂ©rĂ© comme du travestissement masculin. Les sociĂ©tĂ©s se mondialisant de plus en plus, les hommes et les femmes adoptent un style vestimentaire associĂ© Ă  d'autres cultures, plus global.

Il Ă©tait autrefois tabou, pour les femmes dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, de porter des vĂȘtements associĂ©s aux hommes. Le travestissement est explicitement dĂ©crit comme une « abomination » dans la Bible, au livre du DeutĂ©ronome (22:5). Ce n'est plus le cas aujourd'hui et la plupart des femmes occidentales portent des pantalons, des cravates et des chapeaux anciennement "masculins" car ils sont devenus unisexes. Toutefois, de nombreuses cultures dans le monde interdisent encore aux femmes de porter des pantalons ou d'autres vĂȘtements traditionnellement masculins.

Le cosplay est aussi inclus dans le travestissement, car certaines femmes peuvent désirer s'habiller en personnage masculin et vice-versa (crossplay). La contention de la poitrine (pour les femmes) n'est pas inhabituelle et est le plus souvent requise pour pouvoir s'habiller en personnage masculin.

Presque partout dans le monde, le fait pour un homme de porter des vĂȘtements traditionnellement fĂ©minins est toujours socialement rĂ©prouvĂ©. À l'occasion, on (par exemple, les crĂ©ateurs de mode) promeut l'acceptation de la jupe comme un vĂȘtement masculin autant que fĂ©minin. Les personnes pratiquant le travestissement se plaignent du fait que l'on autorise les femmes Ă  porter des vĂȘtements masculins (des jeans, par exemple) alors que l'on condamne tout homme voulant porter des vĂȘtements fĂ©minins.

Bien que la plupart des personnes de sexe masculin pratiquant le travestissement s'habillent en femmes adultes modernes, certaines s'attachent Ă  des sous-cultures impliquant le port de vĂȘtements de petite fille ou anciens et dĂ©modĂ©s. Certains de ces hommes tĂ©moignent qu'ils aiment s'habiller de la maniĂšre la plus fĂ©minine possible, ainsi ils portent des robes froncĂ©es lacĂ©es et dotĂ©es de rubans, ainsi que des jupons, corsets, porte-jarretelles avec des bas nylon.

Utilisant des artifices allant des rembourrages divers aux prothÚses amovibles réalistes, en mousse ou en latex, pour se rapprocher de l'esthétique recherchée, sans transformations chirurgicales ou médicales, tel que le souligne parfois l'abréviation NONH, signifiant « non opéré(e) ni hormoné(e) » de certaines annonces de rencontre.

Femmes pratiquant le travestissement

Cette affiche pour le spectacle au titre Ă  sous-entendu, « j’ai le temps, j’ai le lieu mais c’est dur de trouver la fille » prĂ©sente miss Hetty King dans le rĂŽle-titre. 1910.

Le travestissement des femmes en hommes se pratique aussi pour des raisons sociales, afin d'assumer plus facilement un comportement « libĂ©rĂ© », de sĂ©duire d'autres personnes sensibles Ă  l'apparence masculine, d'accĂ©der Ă  des lieux ou fonctions oĂč le machisme prĂ©domine, comme l'aborde le film Yentl de Barbra Streisand dans lequel la protagoniste, se destinant au Talmud, est forcĂ©e de dissimuler sa condition pour entrer dans une yechiva, ainsi que le « mythe » de la papesse Jeanne dans le folklore catholique. Le travestissement peut Ă©galement avoir lieu pour des spectacles, par exemple avec les dragkings (qui ne sont nĂ©anmoins pas forcĂ©ment des femmes).

Le travestissement des femmes a Ă©tĂ© moins Ă©tudiĂ© – ou mieux acceptĂ© – que celui des hommes, au cours de l'histoire. Toutefois, il existe de cĂ©lĂšbres exemples historiques de femmes ayant pratiquĂ© le travestissement (voir ci-dessous). Au XIXe siĂšcle, les femmes qui oeuvraient Ă  cette manipulation des conventions venaient de tous types de milieux sociaux Ă©conomiques et culturels. Leurs motivations Ă©taient souvent multiples[7]. Toutefois, l'un des Ă©lĂ©ments qui ressortait le plus quant Ă  la cause d'une telle "duperie" Ă©tait le dĂ©sir d'Ă©mancipation : l'attrait de la supĂ©rioritĂ© masculine et de la libertĂ© qui en dĂ©coule. Se vĂȘtir et se faire passer pour un homme, par divers moyens, pouvait accorder le privilĂšges qui vont avec cette apparence[7].

Dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, dans le courant du XXe siĂšcle, sous le pression des idĂ©es fĂ©ministes, les vĂȘtements traditionnellement masculins sont devenus unisexes et sont socialement acceptables pour les hommes comme pour les femmes, contrairement aux vĂȘtements fĂ©minins dont le port par un homme reste associĂ© au travestissement. Une femme peut porter des chemises, pantalons, sous-vĂȘtements « masculins » sans que cela soit remarquĂ© ou considĂ©rĂ© comme du travestissement. Ainsi, une femme qui veut se travestir ne se contentera pas de porter un jeans usagĂ©s et une chemise de plaid. Elle pourra aussi se bander la poitrine pour la rendre invisible et porter des cheveux courts (ou les cacher). Dans la mouvance de la subculture fĂ©ministe et queer du XXe siĂšcle, des concours de drag king ont lieu dĂšs les annĂ©es 1990, notamment le concours de Drag king de San Francisco[8] - [9] - [10].

En Albanie[11], dans la sociĂ©tĂ© musulmane traditionnelle du nord du pays, une femme peut « devenir un homme » et s'habiller en tant que tel, en cas d'absence d'autoritĂ© masculine, indispensable dans une sociĂ©tĂ© traditionnellement patriarcale. Ces femmes sont appelĂ©es les « vierges sous serment ». Ceci arrive souvent en temps de guerre et surtout du fait du kanoun, le code d'honneur albanais qui impose des strictes rĂšgles de vendetta : la loi du talion impose de venger un meurtre par un meurtre et dĂ©cime la gent masculine de certaines familles. La femme qui dĂ©cide de prendre le rĂŽle de pasha, ou chef de clan, revĂȘt des habits d'hommes et est investie de toutes les prĂ©rogatives attachĂ©es Ă  ce rĂŽle : prier Ă  la mosquĂ©e avec les autres hommes du village, porter une arme[12], gĂ©rer la terre, accorder sa bĂ©nĂ©diction aux mariages de ses neveux et niĂšces. Ses obligations sont au nombre de deux : respecter un strict cĂ©libat – elle doit ĂȘtre et rester vierge – et, en cas d'homicide dans la famille, venger le meurtre selon les rĂšgles du kanoun. Les interdits qui leur sont imposĂ©s sont les mĂȘmes que ceux imposĂ©s aux hommes et rĂ©sumĂ©s par l'une d'entre elles : « je ne peux pas faire le mĂ©nage, je ne peux pas cuisiner ni m'occuper du linge. AppelĂ©es « oncle », par les membres plus jeunes de la famille, elles ne sont pas, en revanche, forcĂ©es ou tenues de changer de nom.

Dans certaines parties de l'Afghanistan et du Pakistan, des familles qui n'ont pas eu de fils font le choix d'Ă©lever leur fille comme un garçon. Ces filles sont appelĂ©es des bacha posh (littĂ©ralement « habillĂ©e comme un garçon »). Cela permet Ă  l'enfant d'avoir plus de libertĂ©s: aller Ă  l'Ă©cole, accompagner ses sƓurs en public, travailler. La famille surmonte ainsi la honte Ă  laquelle elle aurait fait face pour ne pas avoir eu de fils.

RĂ©pression

Dans certains pays, le fait de porter des vĂȘtements de l'autre sexe est un dĂ©lit. Ce fut le cas en France, dans le dĂ©partement de la Seine, par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de Louis Nicolas Dubois, au dĂ©but du XIXe siĂšcle. Il met en place les attributions de "permission de travestissement".

Le point de vue psychanalytique classique

L'opinion traditionnelle psychanalytique sur le travestissement met en exergue le rÎle du tabou dans ce comportement. Seuls les objets interdits à un sexe seraient appropriés au travestissement, et ainsi, il ne s'agit pas de l'association générale d'un objet à un sexe ou l'autre mais l'interdiction pour l'autre sexe de l'utiliser qui apporte une satisfaction à travers le travestissement, dans un fétichisme quant à cela. Selon cette théorie, comme certains de ces objets sont devenus acceptables pour les deux sexes (comme une cravate masculine sur une femme, qui est devenue acceptable dans les années 1970), ils ne sont plus appréciés par les travestis.

La difficulté pour donner des motifs au travestissement

Quand on se réfÚre à des données historiques (minutes de procÚs), dans lesquelles le travestissement n'est pas lié clairement à un évÚnement spécifique (comme une évasion ou un déguisement), il est en général impossible de savoir clairement quels étaient les motifs pour la pratique du travestissement. Cette information était rarement enregistrée ou préservée. Les documents qui en traitent sont en général soit des minutes de procÚs (dans lesquelles la personne pratiquant le travestissement tendrait à faire des déclarations pour essayer de minimiser sa punition) ou des témoignages de tierces personnes qui ne comprenaient pas nécessairement correctement les motivations de l'acte. De plus, les personnes pratiquant le travestissement au cours de l'histoire n'étaient pas nécessairement en mesure de s'identifier comme homosexuelles, transgenre, transsexuelles ou travesties tout simplement parce que ces classifications n'avaient pas de nom ou n'étaient pas reconnues à leur époque.

Il peut ĂȘtre tout aussi difficile d'ĂȘtre certain des motivations des personnes pratiquant le travestissement de nos jours. La seule preuve concrĂšte de motivation est le tĂ©moignage de la personne elle-mĂȘme. Et encore, il n'est pas toujours sĂ»r en lui-mĂȘme, car il existe des exemples de personnes donnant une cause Ă  leur pratique du travestissement, et se rendant compte plus tard qu'elles agissaient ainsi pour une autre raison. Un exemple typique est celui d'une personne transgenre qui attribue d'abord sa pratique du travestissement Ă  du fĂ©tichisme quant au travestisme (pour les MtF) ou au fait que les vĂȘtements masculins soient plus pratiques (pour les FtM).

Histoire

Quelques exemples connus de travestissement

Dans la mythologie grecque

  • En chĂątiment du meurtre d'Iphitus, HĂ©raclĂšs/Hercule est livrĂ© en esclavage Ă  Omphale. Plusieurs versions de cette histoire racontent qu'elle ne lui attribuait pas seulement des tĂąches fĂ©minines, mais qu'elle l'obligeait Ă  s'habiller en femme pendant qu'il Ă©tait son esclave.
  • Achille a revĂȘtu des habits fĂ©minins Ă  la cour du roi LycomĂšde.
  • AthĂ©na vient souvent Ă  l'aide de ses protĂ©gĂ©s sous l'apparence d'un homme dans l'OdyssĂ©e (elle apparaĂźt par exemple sous les traits de Mentor Ă  TĂ©lĂ©maque).

Dans les légendes et la mythologie nordique

  • Thor dĂ©guisĂ© en Freyja dans le but de ramener Mjöllnir Ă  ÞrymskviĂ°a.
  • Odin dĂ©guisĂ© en guĂ©risseuse dans ses efforts pour sĂ©duire Rindr.
  • Loki se changea en jument et devint sous cette forme la mĂšre de Sleipnir. Dans Lokasenna, Odin et lui se moquent l'un de l'autre pour avoir pris une forme fĂ©minine, portĂ© des enfants et les avoir allaitĂ©s, les dĂ©tails suivants de ces mythes n'ont pas Ă©tĂ© transmis.
  • Hagbard dans la lĂ©gende scandinave de Hagbard et Signy (les RomĂ©o et Juliette des Vikings). AprĂšs avoir massacrĂ© les frĂšres et les suivantes de Signy, Hagbard n'Ă©tait plus le bienvenu Ă  la cour de Sigar, le pĂšre de Signy. Hagbard s'est alors dĂ©guisĂ© en l'une des Ă©cuyĂšres de son frĂšre Haki afin d'accĂ©der Ă  la chambre de sa bien-aimĂ©e. Quand les servantes ont lavĂ© ses jambes, elles lui ont demandĂ© pourquoi elles Ă©taient si velues et pourquoi ses mains Ă©taient si calleuses. Il dut inventer un discours ingĂ©nieux pour expliquer son Ă©trange apparence. Signy, cependant, qui avait compris qu'il s'agissait de Hagbard venu la retrouver, confirma Ă  ses servantes la vĂ©racitĂ© de ce discours. Hagbard fut cependant dĂ©masquĂ© par les servantes et arrĂȘtĂ© par les guerriers de Sigar. Il fut pendu et Signy se suicida sous les yeux de son amant arrivĂ© au gibet.
  • Frotho I s'est dĂ©guisĂ© en Ă©cuyĂšre lors d'une de ses campagnes orientales.
  • Hervor de la Hervarar saga. Quand Hervor apprit que son pĂšre avait Ă©tĂ© l'infĂąme berserker suĂ©dois Arngrim, elle s'habilla en homme, se fit appeler Hjörvard et vĂ©cut longtemps en tant que Viking.

Dans la mythologie indienne : Le MahĂąbhĂąrata

  • Dans la pĂ©riode Agnyatbaas (« exil ») d'un an imposĂ©e aux PĂąndavas, Arjuna se travestit en Brihannala et devint une professeur de danse.

Exemples historiques célÚbres de personnes travesties

Pierre Adrien Le Beau, Le chevalier d'Éon en habits fĂ©minins'.'
Pierre Adrien Le Beau, Le chevalier d'Éon, en habits masculins.

L'histoire a parfois retenu le nom de certains malgrĂ©, ou parfois Ă  cause de, l'ambiguĂŻtĂ© de leur apparence, tel l'abbĂ© de Choisy ou le chevalier d'Éon, cĂ©lĂšbre agent du Secret du Roi sous Louis XV ayant effectuĂ© la plupart de ses missions diplomatiques ou d'espionnage sous une apparence fĂ©minine, dont l'alliance avec la Russie de la tsarine Élisabeth Ire, en se prĂ©sentant selon ses dires Ă  la cour de cette derniĂšre en tant que Lya de Beaumont, lectrice de l'impĂ©ratrice puis quelques annĂ©es plus tard en tant que capitaine du corps des dragons de sa majestĂ©.

Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit Chevalier de Fréminville, ( à Ivry-sur-Seine - à Brest) est un officier de marine, savant, archéologue et écrivain français. Capitaine des frégates du roi, il est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de celui de l'ordre du Christ de Portugal. Résidant à Brest en Bretagne à la fin de sa vie, il est accepté par la société de l'époque, chose rare. Sa vie à fait l'objet de nombreuses biographies.

Le berdache est considéré par les Nord-Amérindiens comme un individu appartenant aux deux sexes et il est aussi appelé « deux-esprits ».

Au Mexique, dans la culture des zapotùques de l'État d'Oaxaca de Juárez, un muxhe est un homme qui s'habille et se conduit comme une femme.

En Albanie, les « vierges sous serment » sont des femmes qui font vƓu de chastetĂ© et qui en Ă©change peuvent s'habiller et se conduire comme des hommes. Elles sont considĂ©rĂ©es comme des hommes Ă  part entiĂšre par la sociĂ©tĂ©.

Parmi les exemples historiques célÚbres :

  • Quand les khans mongols gouvernaient la Chine durant la dynastie Wei du Nord, Hua Mulan, une chinoise n'ayant pas de frĂšres pour rĂ©pondre aux obligations de conscription, se fit passer pour un homme afin d'Ă©pargner Ă  son pĂšre, malade et ĂągĂ©, d'aller Ă  la guerre commencĂ©e par les Khans. Sa lĂ©gende est relatĂ©e dans le fameux Mulan Ci, ou Ballade de Mulan.
  • Plusieurs histoires des PĂšres du dĂ©sert parlent de moines qui Ă©taient en fait des femmes dĂ©guisĂ©es, ce qui n'Ă©tait dĂ©couvert que lors de la toilette funĂ©raire. L'une de ces femmes, Sainte Marine de Bythinie la DĂ©guisĂ©e, serait entrĂ©e dans un monastĂšre avec son pĂšre et y aurait vĂ©cu sous le nom de Marin. Quand elle aurait Ă©tĂ© accusĂ©e Ă  tort d'avoir rendu enceinte une femme, elle aurait supportĂ© l'accusation au lieu de rĂ©vĂ©ler son identitĂ© rĂ©elle pour laver son nom, une action louĂ©e dans les hagiographies mĂ©diĂ©vales comme un exemple d'humilitĂ© et de patience.
  • La lĂ©gende de la papesse Jeanne allĂšgue qu'elle Ă©tait une papesse fĂ©minine qui s'habillait en homme et rĂ©gna de 855 Ă  858. Les historiens modernes la regardent comme une figure mythique qui daterait d'une satire anti-papale du XIIIe siĂšcle.
  • Jeanne d'Arc Ă©tait une paysanne française qui entra dans les armĂ©es françaises contre les forces anglaises combattant en France vers la fin de la Guerre de Cent Ans. C'est une hĂ©roĂŻne nationale en France et une sainte catholique. AprĂšs avoir Ă©tĂ© capturĂ©e par les Anglais, elle fut brĂ»lĂ©e vive sur un bĂ»cher Ă  la suite d'un jugement par une cour religieuse. Le fait de porter des vĂȘtements masculins a Ă©tĂ© citĂ© comme l'une des principales raisons pour son exĂ©cution. Un certain nombre de tĂ©moins, toutefois, affirmaient qu'elle disait porter des vĂȘtements masculins parce qu'elle craignait que les gardes la violent la nuit venue.
  • Anne Bonny et Mary Read Ă©taient deux pirates de la fin du XVIIe siĂšcle. Bonny, en particulier, acquit une notoriĂ©tĂ© certaine, mais les deux furent capturĂ©es. Contrairement au reste de l'Ă©quipage, masculin, elles ne furent pas immĂ©diatement exĂ©cutĂ©es parce que Read Ă©tait enceinte et que Bonny affirmait l'ĂȘtre aussi.
  • Bonnie Prince Charlie, petit-fils du roi Jacques II d'Angleterre, se fit passer, sous le nom de Betty Burke, pour la servante de Flora MacDonald, Ă  la fin de la bataille de Culloden, lors de sa fuite vers l'Ăźle de Skye en 1746.
  • Charles-GeneviĂšve-Louis-Auguste-AndrĂ©-TimothĂ©e Éon de Beaumont (1728-1810), plus connu sous le nom du Chevalier d'Éon, Ă©tait un soldat et diplomate français qui vĂ©cut la premiĂšre partie de sa vie en tant qu'homme et la seconde en tant que femme. En 1771, il affirma que, physiquement, il Ă©tait une femme et non un homme, ayant simplement Ă©tĂ© Ă©levĂ© comme une femme. À partir de cette pĂ©riode, il vĂ©cut comme une femme. À sa mort, on dĂ©couvrit que cette personne Ă©tait anatomiquement un homme.
  • Marie Adrian, tailleuse lyonnaise, a dĂ©fendu la ville de Lyon au poste de canonniĂšre en portant des vĂȘtements d'homme, durant le siĂšge de la Convention Nationale en 1793. Elle a par la suite Ă©tĂ© guillotinĂ©e.
  • George Sand est le pseudonyme d'Amandine-Aurore-Lucile Dupin, romanciĂšre du dĂ©but du XIXe siĂšcle, qui portait exclusivement des vĂȘtements masculins. Dans son autobiographie, elle explique en dĂ©tail les diffĂ©rents aspects du travestissement qu'elle pratiquait. Elle manipulait son identitĂ© afin de pouvoir Ă©crire dans une sociĂ©tĂ© littĂ©raire machiste. Une femme ne pouvait y ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un Ă©crivain, ainsi, son identitĂ© masculine lui permettait d'avoir un certain mĂ©rite qu'elle n'aurait pas eu en Ă©crivant sous la plume d'une femme[13].
  • James Allen, mort en 1829, l'autopsie de son corps rĂ©vĂ©la qu'il s'agissait en rĂ©alitĂ© d'une femme se travestissant depuis des dizaines d'annĂ©es. L'illusion fut si parfaite que James Allen Ă©tait mariĂ© Ă  une femme, Abigail, depuis 21 ans, sans que l'information n'ait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e[14].
  • Alfred P. est un travesti brĂ©silien ayant longtemps vĂ©cu en Europe sous le nom de Dina Alma de Paradeda. Homosexuel, ses fiançailles avec un Allemand ignorant de son sexe causeront sa mort en 1906. Les journaux allemands le surnommeront die mĂ€nnliche Braut (« la FiancĂ©e mĂąle Â»).
  • Dorothy Lawrence Ă©tait une reporter de guerre anglaise qui se dĂ©guisa en homme afin de pouvoir ĂȘtre enrĂŽlĂ©e comme soldat durant la PremiĂšre Guerre mondiale.
  • Paul Grappe, alias Suzanne Landgard, dĂ©serteur de la PremiĂšre Guerre mondiale devenu travesti pour Ă©chapper Ă  la police, se prostituant avant d'ĂȘtre amnistiĂ© en 1925 mais, violent et alcoolique, il est tuĂ© par sa femme Louise Landy[15].
Rrose Sélavy, ici photographiée par Man Ray, était le double de Marcel Duchamp. 1921.
  • Rrose SĂ©lavy, l'alter-ego fĂ©minin de Marcel Duchamp, reste l'une des parties les plus Ă©nigmatiques de l'Ɠuvre de cet artiste. Elle Ă©mergea d'abord dans des portraits effectuĂ©s par Man Ray Ă  New York dans les annĂ©es 1920, quand Duchamp et Man Ray collaboraient sur de la photographie conceptuelle. Rrose SĂ©lavy continua Ă  vivre comme l'une des personnes Ă  laquelle Duchamp attribua certaines de ses Ɠuvres, des Ready-mades, des jeux de mots et des Ă©crits tout au long de sa carriĂšre. En crĂ©ant pour lui-mĂȘme cette figure fĂ©minine, dont les attributs Ă©taient la beautĂ© et l'Ă©rotisme, il rendit dĂ©libĂ©rĂ©ment plus complexe la comprĂ©hension de ses idĂ©es et de ses motivations. Des artistes plus contemporains comme J. S. G. Boggs (en), Yasumasa Morimura ou Grayson Perry ont explorĂ© eux aussi le travestissement.
  • Billy Tipton Ă©tait un pianiste de jazz et saxophoniste rĂ©putĂ© aux États-Unis pendant la Grande DĂ©pression. Il est nĂ© sous le nom de Dorothy Lucille Tipton en 1914 mais commença Ă  vivre en tant qu'homme dans les annĂ©es 1930. Il se maria cinq fois Ă  des femmes et adopta trois garçons. Il eut une longue carriĂšre comme musicien, puis dans ses vieux jours, comme artiste de divertissement. Hormis la famille dans laquelle il Ă©tait nĂ© et jusqu'Ă  sa mort en 1989, personne n'Ă©tait au courant du fait qu'il Ă©tait biologiquement de sexe fĂ©minin.
  • Willmer « Little Ax » Broadnax Ă©tait chanteur principal dans divers quatuors de gospel, plus particuliĂšrement le Spirit of Memphis Quartet. Quand il mourut en 1994, on dĂ©couvrit qu'il avait un corps fĂ©minin.
  • Parce que l'enrĂŽlement des femmes y Ă©tait interdit, beaucoup de femmes combattirent pour l'Union et pour la ConfĂ©dĂ©ration durant la guerre civile amĂ©ricaine habillĂ©es en hommes.
  • On dit d'Edward Hyde, troisiĂšme Comte de Clarendon, gouverneur colonial de New York et du New Jersey au dĂ©but des annĂ©es 1700, qu'il aimait se promener dans les rues habillĂ© avec les vĂȘtements de sa femme, mais cela est mis en doute[16].
  • Le comĂ©dien britannique Eddie Izzard affirme avoir pratiquĂ© le travestissement toute sa vie. En scĂšne et dans sa vie quotidienne, il s'habille parfois de façon masculine, parfois de façon fĂ©minine, mais jamais sans essayer de « passer » pour une femme. Il affirme que les hommes devraient avoir les mĂȘmes « clothing rights » (droits de d'habiller) que les femmes.
  • Divine (1945-1988), comĂ©dien et chanteur travesti amĂ©ricain, surtout connu pour ses rĂŽles dans les premiers films de John Waters, a souvent interprĂ©tĂ© des rĂŽles de femme au cinĂ©ma.

Art et culture

Note : Des références en photographie, arts du spectacle, arts plastiques, bande dessinée/manga et littérature sont listées dans la section Culture transgenre de l'article Transgenre, ainsi que la filmographie cinéma/télévision par ordre chronologique.

Littérature

Les ballades comportent de nombreuses hĂ©roĂŻnes pratiquant le travestissement. Alors que certaines (The Famous Flower of Serving-Men) ont simplement besoin de pouvoir se dĂ©placer librement, d'autres le font dans le but explicite de suivre leur amant, comme dans Rose Red and the White Lily ou Child Waters (le fait d'ĂȘtre enceinte compliquant alors nettement leur dĂ©guisement).

Occasionnellement dans les ballades, les hommes se dĂ©guisent aussi en femmes, mais cela est non seulement plus rare mais aussi plus bref, car ils le font simplement pour Ă©viter qu'un ennemi ne les reconnaisse, comme dans Brown Robin, The Duke of Athole's Nurse ou Robin Hood and the Bishop. Si on s'en rĂ©fĂšre Ă  Gude Wallace, William Wallace se dĂ©guisa une fois en femme pour Ă©viter d'ĂȘtre capturĂ©. Cela pourrait ĂȘtre basĂ© sur des informations historiques.

Les contes de fées comportent bien moins de personnages pratiquant le travestissement, mais occasionnellement, une héroïne peut avoir besoin de la liberté de mouvement accordée aux hommes, comme dans le conte Allemand Les Douze Chasseurs, le Tale of the Hoodie écossais, le Joueur de luth russe ou Constance/ Constantin de l'italien Giovanni Francesco Straparola.

La classification Aarne-Thompson[17] Ă©voque la fille travestie dans le conte-type 884A (« A Girl disguised as a Man is wooed by the Queen »). Ce conte-type a Ă©tĂ© repris au XVIIIe siĂšcle par des auteurs comme Marie-Catherine d'Aulnoy (Belle Belle ou le Chevalier fortunĂ©), Louis de Mailly (Constance sous le nom de Constantin) ou encore Marie-Jeanne L'HĂ©ritier de Villandon (Marmoisan ou l’Innocente Tromperie). Tous ces contes abordent la question de la place de la femme dans la sociĂ©tĂ©. Dans ces contes, la femme, contrairement au rĂŽle auquel elle est traditionnellement tenue, s'Ă©mancipe[18].

Dans l'Orlando furioso de Ludovico Ariosto, Bradamante, une femme chevalier, porte une armure de plaques ; de la mĂȘme façon, Britomart porte une armure dans La Reine des fĂ©es d'Edmund Spenser. Que ce soit de maniĂšre intentionnelle ou non, ces armures les dĂ©guisent en hommes et elles sont prises pour telles par les autres personnages. Dans Orlando Furioso, Fiordespina tombe amoureuse de Bradamante ; son frĂšre Ricciardetto se dĂ©guise en sa sƓur (donc en femme), persuade Fiordespina qu'il est Bradamante, transformĂ© magiquement en homme pour rendre leur amour possible et, dans son apparence fĂ©minine, vit une histoire d'amour avec elle.

AntĂ©rieurement, la littĂ©rature du Moyen Âge français proposait dĂ©jĂ  quelques figures de travesties, dont la plus cĂ©lĂšbre est Silence, dans le roman homonyme Le Roman de Silence de Heldrix de Cornouaille[19].

Dans Arcadia de la comtesse de Pembroke, sir Philip Sidney fait en sorte que l'un de ses héros, Pyrocles, se déguise en Amazone et se fasse appeler Zelmane, afin de pouvoir approcher Philoclea, que Sidney aime.

Lord Byron, dans son Don Juan, raconte que Don Juan se déguisa en femme dans un harem.

En littĂ©rature francophone, on peut citer Gabriel, roman de George Sand paru en 1839 et relatant l'histoire d'une femme Ă©levĂ©e et vĂȘtue comme un homme au XVIe siĂšcle afin de sauver sa famille de la ruine. Au XXe siĂšcle, on peut citer L'Enfant de sable de Tahar Ben Jelloun, 1985.

Dans Le Régiment monstrueux de Terry Pratchett, tout un régiment de femmes (de différentes origines) s'habillent en hommes pour entrer dans l'armée. C'est une satire du phénomÚne de travestissement durant la guerre.

En 2012, dans l'ouvrage autobiographique Travesti publié aux éditions Le Dilettante[20], David Dumortier développe ce thÚme du travestissement[21]. L'ouvrage est sélectionné pour le Prix Mauvais genres 2012[22].

L'Enfant travesti[23] est le premier tome de la trilogie autobiographique inachevĂ©e La BeautĂ© des femmes de Jean-Luc Seigle, qui meurt en mars 2020, un an avant la publication de ce premier volet. L'ouvrage se dĂ©roule en Auvergne, durant les annĂ©es 1960[24], et l'auteur « y raconte Ă  la premiĂšre personne le dĂ©sarroi d’un garçonnet de 5 ans, Jean, qu’une mĂšre trop jeune, volage et coquette, s’obstine Ă  habiller et coiffer en fille[24] », selon la critique de TĂ©lĂ©rama.

ÉvĂ©nements festifs

Le travestissement est le sujet de nombreuses Ɠuvres littĂ©raires et joue un rĂŽle significatif dans la culture populaire. Des rĂ©fĂ©rences au travestissement sont utilisĂ©es frĂ©quemment pour donner un effet comique. Des Ă©vĂ©nements populaires sont centrĂ©s sur le travestissement, tels que le Southern Decadence de La Nouvelle-OrlĂ©ans, dans lequel les participants officiels au festival sont encadrĂ©s par les Grand Marshals (grands marĂ©chaux), qui sont traditionnellement des hommes pratiquant le travestissement[25].

Bande dessinée

Presse

Marquis Magazine réserve dans chaque numéro une colonne à Nicci Tristan .

Théùtre

Dorothea Jordan dans le rĂŽle de Rosalind de Comme il vous plaira (Shakespeare), vĂȘtue d'habits masculins.

William Shakespeare utilisa assez frĂ©quemment des personnages fĂ©minins pratiquant le travestissement, qui prennent l'habit masculin afin de mener des actions difficiles pour une femme. Dans Le Marchand de Venise, Portia et Nerissa s'habillent en hommes pour plaider Ă  la cour en reprĂ©sentant le marchand, et leur ruse est une rĂ©ussite ; dans la mĂȘme piĂšce, la sƓur de Shylock, Jessica, s'habille en homme afin de pouvoir s'enfuir avec son amant chrĂ©tien. La Nuit des rois traite beaucoup du travestissement Ă  travers la protagoniste, Viola. Elle se dĂ©guise en Cesario, et se retrouve prise immĂ©diatement dans un triangle amoureux. Elle aime le Duc Orsino, qui aime la Comtesse Olivia, qui aime Cesario. Heureusement, tout se rĂ©sout quand le frĂšre de Viola, Sebastian, qu'on croyait mort, revient. On voit Viola en tant que Viola dans une seule scĂšne. Dans le reste de la piĂšce, on la voit en tant que Cesario. Quand Rosalind et Celia s'enfuient de la cour dans, Comme il vous plaira, Rosalind s'habille, pour les protĂ©ger, en homme. Toutefois, dans le but de compliquer encore la situation pour obtenir un effet comique, Shakespeare fait que le personnage masculin de Rosalind s'habille lui-mĂȘme en femme pour aider un ami Ă  obtenir les faveurs de la fille dont il est Ă©pris. Dit autrement, il s'agit d'un homme (l'acteur) s'habillant en femme qui s'habille en homme qui s'habille en femme.

  • La piĂšce de David Henry Hwang, M. Butterfly (1988), est centrĂ©e sur l'histoire d'amour entre un diplomate français et un chanteur de l'opĂ©ra de PĂ©kin qui joue du dan (æ—Š) (des rĂŽles fĂ©minins).
  • Dans la comĂ©die musicale Rent, Angel est un exemple de drag queen actuelle.
  • Bien qu'il y ait un dĂ©bat pour savoir si dans la comĂ©die musicale, puis le film, Hedwig and the Angry Inch, Hedwige est transgenre ou pratique simplement le travestissement, ce personnage est un autre exemple de drag queen (la comĂ©die musicale prĂ©sente aussi un personnage masculin jouĂ© traditionnellement par une actrice, bien que le vrai sexe dudit personnage soit laissĂ© volontairement ambigu).

Acteurs

  • Dans l'Angleterre du ThĂ©Ăątre Ă©lisabĂ©thain jusqu'Ă  la Restauration (1660), il Ă©tait interdit aux femmes d'exercer le mĂ©tier d'actrices de thĂ©Ăątre. Les rĂŽles fĂ©minins dans les piĂšces de Shakespeare et de ses contemporains Ă©taient donc jouĂ©s Ă  l'origine par des garçons pratiquant le travestissement. Ainsi, les piĂšces de Shakespeare susmentionnĂ©es dans le prĂ©sent article impliquent un double travestissement : des acteurs jouant des femmes se dĂ©guisant en hommes.
  • Tous les rĂŽles du NĂŽ japonais sont traditionnellement jouĂ©s par des acteurs masculins. Les acteurs jouant des rĂŽles de femmes portent des costumes fĂ©minins et des masques portant ces traits.
  • Le thĂ©Ăątre japonais Kabuki commença au XVIIe siĂšcle avec des troupes constituĂ©es exclusivement de femmes jouant Ă  la fois des rĂŽles masculins et fĂ©minins. En 1629, la disgrĂące du Kabuki mena Ă  l'interdiction des femmes sur les scĂšnes. Toutefois, la popularitĂ© du Kabuki entraĂźna la formation de troupes composĂ©es exclusivement d'hommes pour prĂ©server cette forme d'art thĂ©Ăątral. Dans le Kabuki, la reprĂ©sentation de femmes par des hommes est appelĂ©e onnagata.
  • Dans la Chine ancienne, presque tous les personnages d'opĂ©ra chinois Ă©taient jouĂ©s par des hommes. Ainsi, tous les acteurs qui jouaient des rĂŽles fĂ©minins pratiquaient le travestissement. Mei Lanfang est peut-ĂȘtre l'exemple le plus connu de tels acteurs.
  • Les Monty Python sont rĂ©putĂ©s pour leur pratique du travestissement Ă  des fins comiques dans leurs productions tĂ©lĂ©visĂ©es et cinĂ©matographiques. La troupe s'habille le plus souvent dans ce cas en femmes vieilles et laides, que ses membres appellent « pepperpot » (pot de poivre). Bien que Terry Jones soit rĂ©putĂ© surtout pour ses personnages fĂ©minins, tous les membres de la troupe ont au moins une fois pratiquĂ© le drag (en) dans un sketch ou un autre ; Michael Palin et Eric Idle seraient ceux qui sembleraient les plus fĂ©minins, Graham Chapman se spĂ©cialisa plutĂŽt dans les rĂŽles d'ennuyeuses femmes au foyer, et John Cleese, dont la troupe affirmait qu'il est le plus hilarant en femme, apparait si peu fĂ©minin que ça en devient drĂŽle. En France, on peut citer les Inconnus comme exemples d'acteurs comiques jouant des personnages fĂ©minins.
  • La Revue Takarazuka est une troupe de thĂ©Ăątre contemporaine japonaise composĂ©e exclusivement de femmes, connue pour ses spectacles musicaux trĂšs sophistiquĂ©s. Les actrices de Takarazuka se spĂ©cialisent dans les rĂŽles d'un seul sexe, les actrices jouant les rĂŽles d'hommes Ă©tant les mieux payĂ©es.
  • Dans la pantomime, les piĂšces, qui sont traditionnellement des adaptations de contes de fĂ©es et jouĂ©es entre NoĂ«l et l'Épiphanie, le rĂŽle masculin principal Ă©tait auparavant jouĂ© par un garçon principal - une jeune et jolie fille. Toutefois, cette pratique a disparu rĂ©cemment Ă  la suite de l'explosion de la tĂ©lĂ©vision masculine et au fait que les popstars ont remplacĂ© ce rĂŽle dans leur imaginaire. Toutefois, le rĂŽle des Dames en pantomime, des femmes d'Ăąge moyen jouĂ©es par des hommes dans un but comique est encore l'un des principaux attraits de la pantomime.
  • L'ancien maire de New York Rudolph Giuliani est apparu plusieurs fois habillĂ© en femme dans un but comique plusieurs fois, notamment une apparition au dĂźner de presse du New York Inner Circle et au cours du Saturday Night Live.
  • Dans LucrĂšce Borgia, Guillaume Gallienne est programmĂ© dans le rĂŽle titre Ă  la ComĂ©die-Française du au .

Opéra

Il existe dans l'opéra des rÎles spécifiques impliquant le travestissement. Ces rÎles d'hommes sont joués par des femmes, le plus souvent des mezzo-sopranos, mais parfois aussi des sopranos. Certaines cantatrices se spécialisent dans ce genre de rÎles.

L'une des principales justifications artistiques de l'existence de ces rĂŽles travestis, « rĂŽles en pantalons », est que certains scenari impliquent de jeunes garçons, mais que l'on a besoin de la puissance vocale d'un adulte et de son expĂ©rience scĂ©nique en sus d'une voix aigĂŒe de garçon. Ainsi, les femmes sont plus adaptĂ©es que les garçons pour jouer ce genre de rĂŽles. On peut citer Ă  titre d'exemple le rĂŽle de Cherubino dans Les Noces de Figaro, et Hansel dans Hansel et Gretel ou encore d'autres personnages dans les opĂ©ras de Haendel (comme Bertarido ou Unulfo dans Rodelinda). D'autres rĂŽles de ce type ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s afin de donner l'impression qu'un personnage ne vient pas de ce monde (OrphĂ©e dans OrphĂ©e et Eurydice) ou est effĂ©minĂ© (le prince Idamante dans Idomeneo). Cependant, Ă  l'Ă©poque baroque, jusqu'Ă  une certaine partie de la pĂ©riode classique, ces rĂŽles Ă©taient tenus par des castrats qui avaient la puissance vocale nĂ©cessaire pour interprĂ©ter ces personnages. De nos jours, ces rĂŽles sont tenus par des femmes ou des contre-tĂ©nors.

Fidelio, le seul opéra de Beethoven, est inhabituel dans ce sens, car il met en scÚne une femme se travestissant en homme dans l'histoire. Fidelio, en effet, parle d'une femme se déguisant en jeune homme afin de sortir son époux de prison.

Au début du XXe siÚcle, Richard Strauss a mis en place dans deux de ses opéras un tel rÎle en tant que rÎle principal : le compositeur dans Ariane à Naxos et Octavian dans Le Chevalier à la rose.

Cinéma / Télévision

Sont rappelés ci-dessous des films et téléfilms traitant du travestissement, en leur associant les personnages concernés.
L'article détaillé de chaque film et téléfilm listé ici doit mentionner explicitement la thématique du travestissement et valider cela à partir de sources.

Cinéma
Documentaires
Télévision

Animation

  • Dans La Rose de Versailles (Lady Oscar) son pĂšre dĂ©sirant un garçon dĂ©cida Ă  la naissance de son dernier enfant — qui Ă©tait une fille — de la faire Ă©lever comme un garçon (escrime, Ă©quitation, habillement). Oscar se plie sans contrainte Ă  cela jusqu'au moment oĂč elle rencontre Fersen, que le conte de Girodelle la demande en mariage, qu'AndrĂ©, son ami d'enfance, lui dĂ©clare sa flamme, et qu'un soir elle alla au bal de la cour vĂȘtue en femme. Peu avant la fin elle annonce Ă  ses hommes de la garde de Paris qu'elle est une femme, Avant de mourir sous le feu de la prise de la Bastille.
  • Bugs Bunny pratique occasionnellement le travestissement, en gĂ©nĂ©ral pour tromper l'un de ses adversaires. Sa transformation est en gĂ©nĂ©ral si efficace que ces derniers (particuliĂšrement Elmer Fudd, qui en gĂ©nĂ©ral a essayĂ© de le tuer quinze secondes auparavant) sont abasourdis par son charme fĂ©minin. Elmer Fudd et Daffy Duck pratiquent aussi le travestissement dans certains cartoons des Warner Brothers[27].
  • Genesis Climber Mospeada fut probablement le premier anime faisant intervenir un travesti habituel parmi les protagonistes. Yellow Belmont, un ex-soldat, pratique le travestissement afin d'Ă©viter les reprĂ©sailles envers les soldats menĂ©es par les Invid et d'autres, et devient une pop-star. Beaucoup de personnes admirent Yellow sans se rendre compte que derriĂšre la pop-star se cache un homme.
  • Utena, la fillette rĂ©volutionnaire (en japonais ć°‘ć„łé©ć‘œă‚Šăƒ†ăƒŠă€€Shƍjo Kakumei Utena) est probablement l'un des exemples les plus communs d'animation japonaise traitant de travestissement. Le personnage principal, Utana Tenjou, pratique le travestissement car elle dĂ©sire se faire passer pour un prince hĂ©roĂŻque. Revolutionary Girl Utena est inspirĂ© d'un autre anime, antĂ©rieur, Lady Oscar (ăƒ™ăƒ«ă‚”ă‚€ăƒŠăźă°ă‚‰ - Berusaiyu no bara) - dans lequel l'un des personnages principaux, commandant de la Garde Royale, est une femme appelĂ©e Oscar, qui a Ă©tĂ© Ă©duquĂ©e en tant qu'un garçon par son pĂšre et porte constamment des vĂȘtements masculins.
  • Dans Bob l'Ă©ponge, Bob apparaĂźt habillĂ© briĂšvement en femme dans quatre Ă©pisodes. Dans l'Ă©pisode That's No Lady (« C'est pas une femme »), son ami Patrick Étoile de mer se dĂ©guise en une jeune fille appelĂ©e Patricia.
  • Dans Mes parrains sont magiques, Timmy Turner, Cosmo, le pĂšre de Timmy, et Denzel Q. Crocker pratiquent parfois le travestissement dans plusieurs Ă©pisodes.
  • James de la Team Rocket (PokĂ©mon) se dĂ©guise frĂ©quemment en femme. Sa partenaire Jessie, pratique plus occasionnellement le travestissement, mais environ deux fois moins que James. L'un des Ă©pisodes les plus notables dans lequel James se dĂ©guise est l'Ă©pisode censurĂ© Beauty and the Beach dans lequel il se procure des seins gonflables afin de concourir dans un concours de beautĂ©. Dans d'autres Ă©pisodes, le protagoniste Sacha s'habille en femme.
  • Dans la sĂ©rie Naruto, Haku, l'un des sbires de Zabuza s'habille en femme et a une voix fĂ©minine, mais est un homme. Ceci sĂšme la confusion parmi les personnages comme parmi les spectateurs : est-ce un travesti ou une transsexuelle ?
  • Le long-mĂ©trage d'animation des studios Disney Robin des Bois (1973) inclut une sĂ©quence dans laquelle Robin et Petit Jean se dĂ©guisent en diseuses de bonne aventure afin de voler le trĂ©sor du Prince Jean tandis que ce dernier est distrait par les fausses prĂ©dictions de Robin. Petit Jean porte de gros faux seins, dans lesquels il cache son butin, et flirte avec l'un des gardes du Prince.
  • Sailor Moon inclut deux travestis : Zoicite dans l'Ă©pisode 36 de la premiĂšre saison, et Fish-Eye dans la saison Super S (il ressemble Ă  une femme, et prĂ©fĂšre faire souffrir les hommes alors que ses partenaires, Tiger's-Eye et Hawk's-Eye prĂ©fĂšrent les filles, Tiger prĂ©fĂ©rant les jeunes et Hawk les plus ĂągĂ©es). Toutefois, dans les doublages anglais de ces saisons, Zoicite et Fish-Eye deviennent des femmes.
  • Mulan traĂźte d'une jeune fille pratiquant le travestissement afin d'Ă©pargner la guerre Ă  son pĂšre et de combattre Ă  sa place.
  • Dans Bobobo-bo Bo-bobo, Don Patch et Bobobo pratiquent rĂ©guliĂšrement le travestissement (par exemple dans l'Ă©pisode 29).
  • Dans I My Me! Strawberry Eggs, un anime japonais, un homme s'habille en femme avec l'aide de sa propriĂ©taire afin d'obtenir un emploi dans une Ă©cole de filles.
  • Dans High School! Kimengumi, encore un anime Japonais, les cinq personnages principaux pratiquent le travestissement rĂ©guliĂšrement.
  • Dans Slayers, la plupart des personnages principaux masculins se travestissent afin de rĂ©aliser leurs plans.
  • Dans Ranma Âœ, le personnage Ranma Saotome est un garçon qui change de sexe quand il est arrosĂ© d'eau chaude ou froide, ce Ă  cause d'une malĂ©diction chinoise. Cette particularitĂ© est l'un des Ă©lĂ©ments principaux de la sĂ©rie. Ainsi, il se retrouve rĂ©guliĂšrement habillĂ© avec des vĂȘtements inadaptĂ©s Ă  son sexe apparent. Toutefois, son identitĂ© de genre est clairement et trĂšs fortement masculine, et il ne fait aucun effort pour paraĂźtre fĂ©minin quand son corps s'y prĂȘterait. Il porte en gĂ©nĂ©ral des vĂȘtements masculins, mĂȘme avec un corps fĂ©minin. Un autre personnage de la sĂ©rie, Tsubasa Kurenai, prĂ©sentĂ© au dĂ©but comme une lesbienne, s'avĂšre ĂȘtre en fait un travesti hĂ©tĂ©rosexuel (travesti).
  • Dans Inu-Yasha, Jakotsu, l'un des membres de la Bande des Sept, est un homme, mais s'habille en femme afin de pouvoir flirter avec les garçons. Il dĂ©teste les femmes et est considĂ©rĂ© comme homosexuel.
  • Dans Fruits Basket, Ritsu est un garçon, mais s'habille en fille. Il s'habille ainsi car il craint de ne pas satisfaire ses parents en tant qu'homme, et donc ressembler Ă  une fille lui apporte un certain rĂ©confort.
  • Dans Dual Parallel Trouble Adventures, Kasuki, le personnage principal, doit se dĂ©guiser en fille afin de pouvoir piloter le vaisseau que seules les femmes peuvent piloter, Harusime.
  • Dans un Ă©pisode des Aventures de Sonic, Sonic et Tails sont aspirĂ©s dans un conte de fĂ©es (Hansel et Gretel), Sonic jouant Hansel, Tails jouant Gretel et le Dr Robotnik interprĂ©tant la sorciĂšre. Environ une minute aprĂšs avoir Ă©tĂ© aspirĂ©, Tails remarque qu'il porte un attirail fĂ©minin. Sonic, qui a l'habitude de se dĂ©guiser dans cette sĂ©rie, pratique gĂ©nĂ©ralement le travestissement dans ce but.
  • Dans le dessin animĂ© canadien Being Ian, Sandi s'habille en garçon, et se fait appeler Sammy Rocker afin de pouvoir participer Ă  un tournoi de boxe. Plus tard, dans l'Ă©pisode Out-of-Focus Group, Ian prend la place de Vicki dans un concours de danse en se dĂ©guisant en femme.
  • Dans The Amazing Adrenalini Brothers, le court-mĂ©trage Cape of Majesty! prĂ©sente Adi tombant sur la garde robe d'Elizabeth II et portant ses vĂȘtements et une perruque.
  • Dans Happiness!, Jun Watarase, l'un des meilleurs amis du personnage principal, est un garçon pratiquant le travestissement (malgrĂ© son apparence fĂ©minine, c'en est un).
  • Dans Le Laboratoire de Dexter, Dee-Dee dĂ©guise parfois Dexter en fille. On peut par exemple Ă©voquer l'Ă©pisode Remember Me? dans lequel Dexter, Ă  la suite d'un accident, perd la mĂ©moire, se faisant alors dĂ©guiser en fille par Dee-Dee.
  • Dans You're Under Arrest, Aoi Futaba Ă©tait un homme se dĂ©guisant en femme dans le cadre de son travail pour l'escadron Anti-Chikan. Au fil du temps, ses maniĂšres sont devenues celles d'une femme, bien que les femmes de Bokuto Station le rejettent au dĂ©but, elles finissent par l'accepter tel qu'il est.
  • Dans Gankutsuou, Peppi est un garçon se dĂ©guisant en fille qui rĂ©ussit Ă  tromper l'un des personnages principaux masculins, Albert, qui pense ĂȘtre tombĂ© amoureuse d'elle.
  • Dans South Park, Eric Cartman s'habille assez souvent en fille pour obtenir ce qu'il dĂ©sire. Par exemple, dans Freak Show, il se fait passer pour une fille hystĂ©rique afin de pouvoir passer au Maury Show. Butters Stotch pratique aussi le travestissement Ă  l'occasion, bien moins frĂ©quemment mais pour des pĂ©riodes de temps gĂ©nĂ©ralement plus importantes.
  • Dans GĂ©raldine d'Arthur de Pins, GĂ©rard se rĂ©veille un matin transformĂ© en femme. Il devra faire face Ă  sa petite amie, s'occuper de ses nouvelles caractĂ©ristiques corporelles non dĂ©sirĂ©es, et faire face aux dĂ©fis d'ĂȘtre une femme dans la sociĂ©tĂ©.

Manga

Dans le manga japonais Urusei Yatsura (1978-1987), crĂ©Ă© par Rumiko Takahashi et publiĂ© par Shogakukan, un personnage fĂ©minin appelĂ© Ryuunosuke porte une chemise blanche arborant le caractĂšre chinois « Homme » dans le dos, et un pantalon identiquement dĂ©corĂ©, ainsi que tout un attirail masculin, ce Ă  cause du fait que son pĂšre insiste lourdement sur le fait que son enfant est un garçon. Plus rĂ©cemment, dans le manga japonais d'action Gunslinger Girl (2003), publiĂ© aux États-Unis par ADV, l'un des personnages fĂ©minins, ayant subi un lavage de cerveau pour la transformer en assassin, prend du plaisir Ă  porter des costumes masculins et des cravates.

On peut aussi citer le manga comique No Bra traitant d'une jeune transsexuelle amoureuse du narrateur, qui, bien qu'amoureux, a peur d'elle.

Dans le manga W Juliette, Makoto doit se travestir et rĂ©ussir Ă  passer ses deux derniĂšres annĂ©es de lycĂ©e travesti en fille pour pouvoir accĂ©der Ă  son rĂȘve : devenir acteur. Il sera aidĂ© d'Ito, qu'il prend d'ailleurs pour un garçon au dĂ©but du manga.

Jeux vidéo

  • Dans Final Fantasy V, Faris est la capitaine d'un Ă©quipage de pirates, qui s'habille et se prĂ©sente en tant qu'homme.
  • Dans l'une des scĂšnes les plus comiques de Final Fantasy VII, Cloud Strife, le protagoniste, se dĂ©guise en femme pour s'introduire dans un lupanar.
  • Dans le premier jeu de la sĂ©rie des Art of Fighting, King, qui plus tard deviendra l'un des personnages principaux de ces jeux, s'habille en tant qu'homme pour cacher son genre rĂ©el, Ă  cause d'une dĂ©faite honteuse qu'elle a subi dans un tournoi d'arts martiaux en se prĂ©sentant en tant qu'homme. Il peut ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© que King est une femme si le joueur l'Ă©limine avec un coup spĂ©cial, dĂ©chirant ainsi as chemise. Plus tard, tout le monde a su que King Ă©tait une femme, mais elle continue toujours Ă  porter un attirail masculin.
  • Dans les Guilty Gear, Bridget est un garçon qui ressemble, est nommĂ© et s'habille comme une fille, parce que le village dans lequel il est nĂ© croit que la naissance de jumeaux mĂąles apporte le malheur. Comme Bridget lui-mĂȘme est membre d'une paire de jumeaux mĂąles, il s'est toujours prĂ©sentĂ© ainsi depuis son enfance.
  • Dans la sĂ©rie des Angelique, le personnage Olivie est toujours prĂ©sentĂ© comme une femme sophistiquĂ©e et classieuse, souvent revĂȘtue de cosmĂ©tiques et d'ongles dĂ©corĂ©s.
  • Dans Tokimeki Memorial, Rei s'habille en homme et va Ă  l'Ă©cole en tant qu'homme. Son secret peut seulement ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© dans sa fin amoureuse.
  • Dans StarTropics, Mike doit s'habiller en femme pour entrer dans un royaume exclusivement fĂ©minin.
  • Dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, la princesse Zelda se prĂ©sente sous forme masculine, sous le nom de Sheik.
  • Dans Monkey Island 2: LeChuck's Revenge, Guybrush doit porter une robe rose pour participer Ă  un bal costumĂ©.
  • Vers la fin de Mario and Luigi: Superstar Saga, Luigi se dĂ©guise en Princesse Peach. Il fait la mĂȘme chose dans le comic Super Mario Adventures comic, et Peach porte alors les vĂȘtements du plombier vert.
  • Dans RuneScape, pour effectuer la Wanted Quest, si le personnage est un homme, il doit changer son genre. Le Prince Ali doit pratiquer le travestissement pour passer pour Lady Kali.
  • Dans Future Perfect quand Cortez et Harry Tipper doivent s'infiltrer dans un compound, Harry doit porter des vĂȘtements fĂ©minins pour y entrer. Il fait un certain effet aux gardes, qui pensent qu'il est une femme malgrĂ© une moustache tout Ă  fait apparente.
  • Dans Dead Rising on peut faire en sorte que Frank West, le personnage principal, s'habille en femme dans l'une des nombreuses boutiques de vĂȘtements fĂ©minins rencontrĂ©es au cours du jeu.
  • Dans Crash Tag Team Racing, Docteur N. Gin demande Ă  Crash de lui acheter une robe de danseuse ballerine pour qu'il puisse se sentir « chou », notamment pour augmenter son amour-propre mais aussi son caractĂšre effĂ©minĂ©. N. Gin peut porter le tutu en tant que costume alternatif.

Internet

Le fort dĂ©veloppement de l'Internet et du Web a fourni aux personnes pratiquant le travestissement de nouvelles possibilitĂ©s pour s'exprimer. De nombreux sites ciblent les hommes pratiquant le travestissement en proposant des robes, des chaussures et autres accessoires fĂ©minins dans des tailles adaptĂ©es Ă  la morphologie masculine, en exploitant aussi l'angoisse de l'essai des vĂȘtements de l'autre sexe dans les magasins. De plus, l'Internet fournit aux travestis un endroit oĂč ils ne se mettent pas en danger pour partager des contacts, des photos et des histoires.

Notes et références

  1. Rainbow Reader, Fort Wayne, Indiana
  2. Le magazine Transformation; des entrevues pour Rainbow Reader, Fort Wayne, Indiana.
  3. Personne travesti-e DĂ©finitions, SOS homophobie
  4. Angeline Montoya, « TranssexualitĂ©, l’Argentine en pointe », Le Monde Diplomatique,‎ (lire en ligne).
  5. « Travestis peut-ĂȘtre, mais certainement pas folles. », Courrier International,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Lewis Vek, Crossing Sex and Gender in Latin America, Springer, , « The terms and logics of sexual diversity and sex and gender variance in Latin America ».
  7. Bard, Christine. Pellegrin, Nicole., Femmes travesties : un "mauvais" genre, Clio et Presses Universitaires du Mirail, (ISBN 2-85816-483-5 et 978-2-85816-483-7, OCLC 43468118, lire en ligne)
  8. (en) Christopher Harrity, « PHOTOS: The Drag Kings Who Rule San Francisco », ADVOCATE,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. (en-US) J. R. Tungol, « 28 Drag Kings You Should Know », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. (en) « The World's Largest Drag King Contest Is Coming to San Francisco », PAPERMAG,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. Ce paragraphe est tirĂ© de l’article « Gender at time's bend », publiĂ© dans le Gulf news du 25 juillet 2008, pages 4 et 5 de la section Weekend Review.
  12. L'article suscité mentionne le cas d'une femme devenue officier de l'armée albanaise.
  13. Dominique Laporte, « George Sand vue par Lise Bissonnette », Nuit blanche, magazine littĂ©raire,‎ , p. 8-11
  14. Susan Clayton, « L'habit ferait-il le mari ? L'exemple d'un femal husband, James Allen (1787-1829) », Femmes, genre, histoire,‎ , p. 2-4
  15. Fabrice Virgili et DaniÚle Voldman, La Garçonne et l'Assassin : histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des Années folles, Payot, 2011, 170 p.
  16. Voir sur straightdope.com.
  17. AARNE Antti et THOMPSON Stith, The Types of the Folktale. Helsinki, 1973 (3e Ă©d.), p. 301.
  18. Lire à ce propos « La femme travestie dans les contes de fées ».
  19. MichÚle Perret, « Travesties et transsexuelles : Yde, Silence, Grisandole, Blanchandine », Romance Note (XXV, 3) 1985, p. 328-340.
  20. Fiche du l'ouvrage, et revue de presse, sur le site de l'Ă©diteur, Le Dillettante.
  21. « Le secret professionnel des drag queens », émission Secret professionnel par Charles Dantzig, radio France Culture, du 23 octobre 2016.
  22. Lauréats 2012, site de France Culture.
  23. Jean-Luc Seigle, « L’enfant travesti de Jean-Luc Seigle - Editions Flammarion », sur editions.flammarion.com (consultĂ© le )
  24. Fabienne Pascaud, « L'Enfant travesti, Jean-Luc Seigle », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne)
  25. Le site officiel du festival Southern Decadence.
  26. Diffusion sur Arte le 20 juin 2000.
  27. Voir sur mindspring.com.

Voir aussi

Bibliographie

Par ordre chronologique de publication
  • Rudolf M. Dekker, Lotte C. Van De Pol, Lotte C. Van De Pol, The Tradition of Female Transvestism in Early Modern Europe, 1989 (ISBN 0-312-17334-2)
  • Peggy J. Rudd, Crossdressing With Dignity : The Case For Transcending Gender Lines, PM Publishers, Inc., 1999 (ISBN 0-9626762-6-8)
  • Sylvie Steinberg, Le travestissement en France Ă  l'Ă©poque moderne (XVIe – XVIIIe siĂšcles), ANRT, 1999
  • Charles Anders, The Lazy Crossdresser, Greenery Press, 2002 (ISBN 1-890159-37-9)
  • Lacey Leigh, Out & About: The Emancipated Crossdresser, Double Star Press, 2002 (ISBN 0-9716680-0-0)
  • Fabrice Virgili et DaniĂšle Voldman, La Garçonne et l'Assassin. Histoire de Louise et de Paul, dĂ©serteur travesti, dans le Paris des annĂ©es folles, Paris, Payot, 2011 (ISBN 978-2-228-90650-0)
  • David Dumortier, Travesti, Le Dilettante, 2012 (ISBN 9782842637002) [prĂ©sentation en ligne]

Articles connexes

Liens externes

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