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David Cronenberg

David Cronenberg (prononcĂ© en anglais canadien /ˈdeÉȘvÉȘd ˈkÉčoʊnənbɝɡ/[1]) est un rĂ©alisateur, acteur, producteur et scĂ©nariste canadien, nĂ© le Ă  Toronto (Ontario, Canada). Il est le pĂšre du rĂ©alisateur Brandon Cronenberg.

David Cronenberg
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
David Cronenberg en 2012.
Nom de naissance David Paul Cronenberg
Naissance
Toronto, Canada
Nationalité Drapeau du Canada Canadienne
Profession RĂ©alisateur
Scénariste
Producteur
Acteur
Monteur
Directeur de la photographie
Films notables Vidéodrome
La Mouche
Crash
Le Festin nu
A History of Violence

Également acteur, Cronenberg n'hĂ©site pas Ă  jouer dans certains films quand on fait appel Ă  lui. Ainsi, on le voit apparaĂźtre dans son propre film La Mouche, mais aussi entre autres dans Cabal (Nightbreed de Clive Barker), PrĂȘte Ă  tout, Mesure d'urgence et plus rĂ©cemment Jason X.

Biographie

Jeunesse

David Cronenberg est nĂ© Ă  Toronto, oĂč il vit toujours actuellement. Il est le fils de Milton Cronenberg, Ă©crivain et Ă©diteur, d'origine juive lituanienne et d'Esther Sumberg, pianiste. Il Ă©tudie au Harbord Collegiate Institute, puis est diplĂŽmĂ© en littĂ©rature de l'University College (UniversitĂ© de Toronto) aprĂšs avoir commencĂ© Ă  Ă©tudier les sciences. Il cite William S. Burroughs et Vladimir Nabokov comme influences majeures. Sa sƓur, Denise Cronenberg, est costumiĂšre[2].

CarriĂšre

Malgré des études de sciences, Cronenberg se tourne rapidement vers le milieu artistique, notamment la « scÚne underground » de Toronto. Dans la veine du cinéma expérimental new-yorkais, il réalise deux courts métrages : Transfer en 1966 et From the Drain en 1967. Il passe au long métrage en 1969 avec Stereo, puis Crimes of the Future l'année suivante. Ses premiÚres réalisations sont financées par des sociétés de production de films pornographiques. On y retrouve déjà ses thÚmes de prédilection : la sexualité, le corps humain comme terrain d'expérimentation, le danger de la contamination, la médecine et la psychanalyse[2].

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, il rĂ©alise de nombreux tĂ©lĂ©films. Il revient au cinĂ©ma en 1975 avec Frissons. Ce film et les deux suivants, Rage et Chromosome 3, mĂȘlant horreur et science-fiction, choquent quelques critiques mais offrent Ă  Cronenberg un statut de cinĂ©aste « culte » par l'effroi qu'il arrive Ă  susciter avec une remarquable Ă©conomie de moyens. Il connaĂźt son premier succĂšs commercial en 1981 avec Scanners. Il confirme cela deux ans plus tard avec VidĂ©odrome, un film avec James Woods sur le pouvoir des mĂ©dias. Fort de ce succĂšs, il s'attelle ensuite Ă  l'adaptation du roman de Stephen King, Dead Zone, dans un film homonyme en 1983 avec Christopher Walken.

La reconnaissance internationale vient en 1986 avec La Mouche, remake de La Mouche noire, film fantastique des années 1950 réalisé par Kurt Neumann. Dans ses films suivants, il délaisse le cinéma d'épouvante tout en conservant son style habituel. Dans Faux-semblants (1988), il évoque ainsi la relation si particuliÚre entre des frÚres jumeaux, interprétés par Jeremy Irons. En 1991, il adapte le célÚbre roman Le Festin nu de William S. Burroughs, réputé inadaptable.

En 1996, Cronenberg adapte un autre Ă©crivain culte, J. G. Ballard, avec Crash, film sur la fascination sexuelle qu'exercent les accidents de voiture. L'Ɠuvre, assez controversĂ©e, obtient le Prix spĂ©cial du jury au 49e Festival de Cannes. PassionnĂ© par les rapports entre l'humain et la technologie, Cronenberg rĂ©alise eXistenZ en 1999 avec Jude Law et Jennifer Jason Leigh, film dans lequel il explore les frontiĂšres floues entre monde rĂ©el et rĂ©alitĂ© virtuelle. La mĂȘme annĂ©e, il prĂ©side le jury du 52e Festival de Cannes. En 2002, Spider, sa nouvelle rĂ©alisation, « Ă©tudie » l'esprit d'un schizophrĂšne jouĂ© par Ralph Fiennes.

En 2005, il signe une fable sur la violence refoulée dans la société américaine, A History of Violence, adaptée du comic homonyme avec Viggo Mortensen, qu'il retrouve ensuite en 2007 dans Les Promesses de l'ombre. Ce film, sur la mafia russe à Londres, est le premier que Cronenberg tourne entiÚrement hors du Canada.

En 2008, il prend la direction de deux projets extra-cinématographiques : l'exposition Chromosomes au Palais des expositions de Rome et l'opéra La Mouche, d'aprÚs son propre film, à l'Opéra de Los Angeles et au théùtre du Chùtelet à Paris.

En 2010, il réalise A Dangerous Method, version cinématographique de la piÚce de théùtre The Talking Cure de Christopher Hampton. Sélectionné à la 68e Mostra de Venise et sorti en en France, le film revient sur la rivalité entre les psychanalystes Carl Jung et Sigmund Freud.

En 2012, il Ă©crit et rĂ©alise Cosmopolis, tirĂ© du roman Ă©ponyme de Don DeLillo, avec Robert Pattinson comme tĂȘte d'affiche. Le film est sĂ©lectionnĂ© en compĂ©tition au 65e Festival de Cannes. La rĂ©ception critique est divisĂ©e sur ce long mĂ©trage au ton absurde, futuriste et sarcastique, qui explore le penchant monstrueux du capitalisme et du monde de la finance, devenu totalement abstrait[3]. L'Ɠuvre originale, qui reçut un accueil mitigĂ© lors de sa publication, Ă©tait en effet considĂ©rĂ©e comme inadaptable[3] en raison de son style sophistiquĂ© et de ses nombreux dialogues littĂ©raires.

En 2014, Cronenberg met en scĂšne Maps to the Stars, un film sur des familles de stars Ă  Hollywood. Le film se conçoit comme une virulente critique des valeurs d'Hollywood et du cinĂ©ma contemporain (opportunisme, rĂ©gression, dĂ©cadence, manipulation)[3]. Il ouvre aussi une rĂ©flexion sur les consĂ©quences de « l'usine Ă  rĂȘves » sur le comportement individuel et la confusion entre fantasme, images mentales et rĂ©alitĂ© objective[3]. Le scĂ©nario est Ă©crit par Bruce Wagner. Maps to the Stars est en compĂ©tition au 67e Festival de Cannes. La distribution inclut John Cusack, Julianne Moore qui remportera le Prix d'interprĂ©tation fĂ©minine, Mia Wasikowska et Robert Pattinson pour sa seconde collaboration avec le cinĂ©aste. L'Ɠuvre est globalement bien reçue par la presse europĂ©enne lors de sa prĂ©sentation cannoise[3] - [4], mais l'accueil est plus mitigĂ© du cĂŽtĂ© de la critique amĂ©ricaine[5].

Le rĂ©alisateur fait ses premiers pas en littĂ©rature avec le roman ConsumĂ©s, un thriller qui convoque journalisme et gĂ©opolitique. La sortie nord-amĂ©ricaine du roman en a lieu en mĂȘme temps que la sortie internationale de Maps to the Stars. Cronenberg songera ensuite Ă  l'adaptation du roman par ses soins[6].

En 2018 il préside le jury du 18e Festival international du film fantastique de Neuchùtel.

En septembre 2018, Ă  la suite de la dĂ©mission de Nicolas Hulot, il signe avec Juliette Binoche la tribune contre le rĂ©chauffement climatique intitulĂ©e « Le plus grand dĂ©fi de l'histoire de l'humanitĂ© », qui parait en une du journal Le Monde, avec pour titre « L'appel de 200 personnalitĂ©s pour sauver la planĂšte »[7].

En 2021, il reprend le chemin des plateaux de cinĂ©ma, en tournant un thriller futuriste intitulĂ© Les Crimes du futur (Crimes of the Future) dans lequel il retrouve Viggo Mortensen et oĂč il dirige pour la premiĂšre fois de LĂ©a Seydoux, Kristen Stewart et Scott Speedman.

ÉlĂ©ments d'analyse du cinĂ©ma de Cronenberg

Sa filmographie peut se caractĂ©riser par trois principaux styles : l'Ă©tude du corps humain sous un aspect angoissant et monstrueux (Stereo, Crimes of the Future, Frissons, Rage, Chromosome 3, La Mouche, Faux-semblants) ; l'Ă©tude du rapport de l’humain avec la technologie sous un aspect visionnaire (Fast Company, Scanners, Videodrome, Crash, eXistenZ) ; l'Ă©tude de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence du corps social sous un aspect rĂ©aliste et pessimiste (Spider, A History of Violence, Les Promesses de l’ombre, A Dangerous Method, Cosmopolis, Maps to the stars). Son cinĂ©ma, influencĂ© par la psychanalyse, sonde les addictions et les phobies de la sociĂ©tĂ© occidentale (Stereo, Crimes of the Future, Videodrome, Faux-semblants, Le Festin nu, Crash, Spider, A Dangerous Method) ainsi que les nĂ©vroses, laissant libre cours au dĂ©chaĂźnement de pulsions refoulĂ©es. Ses deux thĂšmes rĂ©currents sont la double personnalitĂ© et le massacre du corps humain. Ses films, caractĂ©risĂ©s par une grande maĂźtrise technique et un univers Ă  la fois malsain, ultra-violent et cĂ©rĂ©bral, ouvrent la voie Ă  de nombreuses lectures sur le conditionnement, le mal, l'aliĂ©nation et la confusion entre rĂ©el et virtuel[3].

Filmographie

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Courts métrages

Longs métrages

IntermÚdes pour la télévision canadienne

  • 1971 : Tourettes
  • 1971 : Letter from Michelangelo
  • 1971 : Jim Ritchie Sculptor
  • 1972 : Don Valley
  • 1972 : Fort York
  • 1972 : Lakeshore
  • 1972 : Winter Garden
  • 1972 : Scarboroughs Bluffs
  • 1972 : In the Dirt

Séries télévisées

  • 1972 : Program X, Ă©pisode Secret Weapons
  • 1975 : Peep Show, Ă©pisode The Victim
  • 1975 : Peep Show, Ă©pisode The Lie Chair
  • 1976 : Teleplay, Ă©pisode The Italian Machine
  • 1988 : Vendredi 13, Ă©pisode Les Faux GuĂ©risseurs
  • 1990 : Scales of Justice, Ă©pisode Regina Versus Horvath
  • 1990 : Scales of Justice, Ă©pisode Regina Versus Logan
  • 1992 : Maniac Mansion, Ă©pisode Idella's Breakdown

Acteur

Distinctions principales

Publications

Notes et références

  1. Prononciation en anglais canadien retranscrite selon la norme API.
  2. Biographie - Allociné
  3. Jean-François Rauger, « Maps to the Stars : il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. « Cannes 2014 : Maps to the Stars "féroce", "tordu" et "malsain" selon la presse », sur Allociné, consulté le 20 mai 2014.
  5. (es) « Maps To The Stars », sur Rotten Tomatoes
  6. « www.lemonde.fr - David Cronenberg "je ne déteste pas hollywood" »
  7. « Le plus grand dĂ©fi de l’histoire de l’humanitĂ© : l’appel de 200 personnalitĂ©s pour sauver la planĂšte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. LĂ©gion d'Honneur

Annexes

Ouvrages

  • Serge GrĂŒnberg, David Cronenberg, Ă©ditions de l'Etoile, coll. « Auteurs », , 151 p. (ISBN 2-86642-119-1) [nouvelle Ă©dition en 2000]
  • Geraldine Pompon et Pierre Veronneau, David Cronenberg, la beautĂ© du chaos, Le Cerf, 7°ART, 2003
  • Denis Baron, Corps et artifices, De Cronenberg Ă  Zpira, Ă©ditions L'Harmattan, 2007
  • David Roche, L'imagination malsaine : Russell Banks, Raymond Carver, David Cronenberg, Bret Easton Ellis, David Lynch, l'Harmattan, coll. « L'oeuvre et la psychĂ© », , 367 p. (ISBN 978-2-296-04707-5)
  • David Cronenberg-Collection Positif, coordonnĂ© par Hubert Niogret, coll. Positif, Ă©ditions Scope (ISBN 2-912573-29-7)
  • Fabien Demangeot, La transgression dans l'Ɠuvre de David Cronenberg [ThĂšse de doctorat en Arts plastiques. CinĂ©ma], UniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©on-Sorbonne - Ecole doctorale Arts plastiques, esthĂ©tique et sciences de l'art, soutenue le 24 mai 2018, 639 p. (lire en ligne)
  • Jean-Pierre Avedon, 100 ans et plus de cinĂ©ma fantastique et de science-fiction (Cronenberg David, p.211 et s.), Ă©ditions Rouge Profond, 2013 (ISBN978-2-915083-56-9)

Articles

  • Johanne Larue, « Le Canada selon David Cronenberg », SĂ©quences,‎ , p. 53-56 (lire en ligne)
  • Vicenter SĂ nchez-Biosca, « Entre le corps Ă©vanescent et le corps suppliciĂ© : VidĂ©odrome et les fantaisies postmodernes », CinĂ©mas (automne 1996) p. 73-88.

Films documentaires

  • 2000 : David Cronenberg : en chair et en os de FrĂ©dĂ©ric Fiol (rĂ©al.) et FrĂ©dĂ©ric BĂ©nudis (aut.)
  • 2013 : David Cronenberg : I have to make the word be flesh d'AndrĂ© S. Labarthe

Liens externes

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