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André S. Labarthe

André Sylvain Labarthe, dit André S. Labarthe, est un critique de cinéma, producteur, réalisateur et scénariste français, né le à Oloron-Sainte-Marie et mort le dans le 20e arrondissement de Paris[1] - [2].

André S. Labarthe
André S. Labarthe interrogeant Jean-Christophe Averty
à la cinémathèque française le .
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
André Sylvain Labarthe
Nationalité
Activités
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Biographie

André S. Labarthe commence sa carrière de critique cinématographique dans les années 1950. Il rencontre André Bazin qui le sollicite pour rejoindre la rédaction des Cahiers du cinéma en 1956[3]. Il découvre le cinéma sans avoir la passion débordante pour le septième art de Jacques Rivette ou François Truffaut qui font déjà partie de la revue. Son regard critique va seul décider André Bazin à l'intégrer à l'équipe.

Membre discret et secret de la Nouvelle Vague, en marge de la marge, Labarthe est un esprit solitaire en perpétuelle ouverture sur le monde, associant librement le cinéma à la psychanalyse, au surréalisme, à la danse, à la littérature, à la peinture, à l'érotisme.

Sa propre vision va effectivement pour beaucoup contribuer aux positionnements critiques des Cahiers. À l'instar de ses collaborateurs, André S. Labarthe partage la même admiration pour certains réalisateurs tels que Jean Renoir, Howard Hawks ou John Ford. Il demeure aussi très attentif au cinéma émergent et participe à la promotion de la Nouvelle Vague et des nouveaux réalisateurs américains indépendants[3] (John Cassavetes, Shirley Clarke). Ses dispositions à cet égard l'amèneront aussi à défendre le jeune cinéma italien, parfois contre l'avis de certains de ses confrères.

En 1964, il entame la collection « Cinéastes de notre temps » qu'il coproduit avec Janine Bazin et dont il réalise lui-même plusieurs épisodes[3]. Cette collection, développée sur plus de cinquante ans, sera composée de portraits de 52 minutes de cinéastes réputés. Le premier épisode, diffusé sur l'ORTF en 1964, est réalisé par Robert Valley et est consacré à Luis Buñuel[3] auquel André S. Labarthe est très attaché et qu'il a beaucoup contribué à faire reconnaître au sein de la critique. La collection propage au travers de la télévision, la vision critique des Cahiers et ancre davantage sa lecture de l'histoire cinématographique. L’un des derniers films qu'il réalise dans la collection est consacré en 2018 à Mathieu Amalric[4]. D’autres, jamais finis, sont jalousement gardés.

André S. Labarthe exerce le métier de critique cinématographique dans ses articles comme derrière sa caméra. La démarche documentaire de Labarthe est « antispectaculaire ». Elle ne cherche pas le scoop, la réalisation est épurée et le commentaire succinct, voire absent. Les documentaires de la collection « Cinéastes de notre temps » tentent de retranscrire l'univers d’un réalisateur et font oublier la présence de l'intervieweur. En 1972, la collection s'interrompt. Elle reprend sur La Sept-ARTE en 1988 sous le titre « Cinéma, de notre temps »[3] dont les différents épisodes sont produits par AMIP (Audiovisuel Multimedia International Production) Xavier Carniaux. Le changement de titre exprime le constat d'une rupture dans la continuité de la collection et témoigne de la naissance d'une nouvelle époque, plusieurs des réalisateurs filmés étant décédés entre-temps.

Durant cette pause dans la série, André S. Labarthe collabore aux émissions Cinéma, Cinémas et Égale cinéma, pour lesquelles il réalise différents sujets sur ses cinéastes favoris. Il réalise aussi plusieurs documentaires sur la danse, notamment sur le chorégraphe William Forsythe, William Forsythe au travail, ainsi que Carolyn Carlson, Patrick Dupond, Ushio Amagatsu, qui emploient les mêmes principes de réalisation que pour la série « Cinéastes de notre temps ».

En 2003, à Belfort, le festival international du film Entrevues, créé par Janine Bazin, lui consacre une rétrospective.

Filmographie

Comme réalisateur

Une source de cette liste est une filmographie Ă©tablie par Jean-Luc Dirick[5].

  • 1965 : Roger Leenhardt ou Le dernier humaniste (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1966 : Marcel Pagnol ou le cinĂ©ma tel qu’on le parle (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1966 : Raoul Walsh ou le bon vieux temps (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1966 : Entre chien et loup, John Ford (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1967 : Samuel Fuller Independant Filmmaker (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1967 : D’un silence l’autre, Josef von Sternberg (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1967 : Le Dinosaure et le bĂ©be, dialogue en huit parties entre Fritz Lang et Jean-Luc Godard (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1968 : Pierre Perrault, l’action parlĂ©e (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Jean-Louis Comolli
  • 1968 : Les Deux Marseillaises (documentaire) - CorĂ©alisateur : Jean-Louis Comolli
  • 1968 : Jerry Lewis (première partie) (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1968 : Festival de Tours (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1969 : Conversation avec George Cukor (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1969 : John Cassavetes (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1969 : Alain Robbe-Grillet, 1re partie : la dĂ©signation (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par NoĂ«l Burch
  • 1969 : Alain Robbe-Grillet, 2e partie : les formes d’Éros (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par NoĂ«l Burch
  • 1969 : King Vidor (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1970 : Rome brĂ»le, portrait de Shirley Clarke (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par NoĂ«l Burch
  • 1971 : Busby Berkeley (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - corĂ©alisĂ© par Hubert Knapp
  • 1971 : Jean-Pierre Melville: portrait en neuf poses (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1971 : Jerry Lewis (seconde partie) (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1972 : Claude Autant-Lara, l’oreille du diable (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1972 : Norman Mac Laren (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1982 : CinĂ©ma, CinĂ©mas (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e)
  • 1982 : Antoni Tapiès de A Ă  Z (documentaire 53 min)[6]
  • 1985 : Égale CinĂ©ma[7] (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, 6 Ă©pisodes de 2 Ă  5 minutes) (TV)
  • 1987 : L'Homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours
  • 1988 : Sylvie Guillem au travail (documentaire de 52 minutes)
  • 1989 : William Forsythe au travail, documentaire (TV)
  • 1990 : Nanni Moretti (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1990 : The Scorsese Machine (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1991 : Claude Chabrol, l'entomologiste (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1994 : Éric Rohmer, preuves Ă  l'appui en deux parties (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV) - avec la collaboration de Jean Douchet
  • 1995 : Le cinĂ©ma Ă  vapeur Ă  l'occasion du centenaire du cinĂ©matographe
  • 1996 : Georges Franju, le visionnaire (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 1997 : Bataille, Ă€ perte de vue (Collection Un siècle d'Ă©crivains) (TV)
  • 1998 : Sollers, l'isolĂ© absolu (Collection Un siècle d'Ă©crivains) (TV)
  • 1999 : David Cronenberg: I Have to Make the Word Be Flesh (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 2000 : Hitchcock et Ford, le loup et l’agneau (collection CinĂ©astes de notre temps) (TV)
  • 2001 : Artaud citĂ© - AtrocitĂ©s (Collection un siècle d'Ă©crivains, 47 minutes)
  • 2003 : Maigret Simenon, le discours de la mĂ©thode (TV)
  • 2011 : No comment - Ă  propos de Film socialisme de Jean-Luc Godard (collection CinĂ©astes de notre temps)
  • 2011 : Lettre Ă  Jacky Evrard (Pour les 20 ans des Rencontres du court-mĂ©trage de Pantin)
  • 2014 : La Photo, court-mĂ©trage documentaire[8]
  • 2018 : Mathieu Amalric, l'art et la matière (collection CinĂ©ma de notre temps) rĂ©alisĂ© avec Quentin MĂ©vel

Comme scénariste

  • 1978 : Mamma Rosa ou La farce du destin (feuilleton TV)

Comme acteur

En tant que lui-mĂŞme

Sur son travail

Publications

  • Essai sur le jeune cinĂ©ma français, Terrain Vague, 1960
  • Tuer un rat: Sonderborg, Ă©ditions S.M.I., Paris, 1974
  • Cassavetes, autoportraits, collectif- Ă©ditions Cahiers du cinĂ©ma, 1995
  • Bataille Ă  perte de vue (le carnet), Ă©ditions Jempresse, 1997
  • Ă€ corps perdu, Ă©videmment, Ă©ditions Limelight, 1997
  • Bataille, Sollers, Artaud, trilogie Ă©ditĂ©e par Filigranes, 2001
  • La desserte, Ă©ditions Filigranes, 2001
  • Le Triboulet. Cinq rencontres avec AndrĂ© S. Labarthe, Filigranes, 2004
  • Du premier cri au dernier râle, Yellow Now, 2004
  • Happy End (accords perdus 2), Ă©ditions Limelight, 2008
  • La Saga CinĂ©astes, de notre temps. Une histoire du cinĂ©ma en 100 films, avec Thierry Lounas, Capricci Ă©ditions, 2011
  • Le TraitĂ© du verre, en effet (accords perdus 3), Ă©ditions Limelight, 2011
  • Belle Ă  faire peur (accords perdus 4), Ă©ditions Limelight, 2014
  • Madagascar, recueil de dessins, Ă©ditions Limelight, 2014
  • PrĂ©face de RĂ©surrection permanente d'un cinĂ©aste amoureux de Damien Odoul, Les Cahiers DessinĂ©s, 2016

Art contemporain

André S. Labarthe entretient longtemps une relation très forte à l'art moderne et contemporain.

Le Chat de Barcelone a été présentée au public en 2010 à la MABA à Nogent-sur-Marne. La création de cette exposition a été documentée dans André S. Labarthe s'expose : du chat au chapeau réalisé par Céline Gailleurd et Olivier Bohler pour Nocturnes Productions en 2011.

Il est invité d'honneur du Festival international du livre d'art et du film à Perpignan en 2014[10].

Citations

  • « Je vous emmerde, vous m’avez peut-ĂŞtre virĂ© mais je continue la critique, et en plus je fais mieux puisque je ne l’écris plus, je la filme ! »
  • « J’avais plus envie de publier des poèmes que de faire des films mais c’est arrivĂ© en mĂŞme temps. »
  • « Aux Cahiers, il Ă©tait possible d’écrire sur des films pas encore vus. Oui, on pouvait affirmer que le film d’Untel Ă©tait mauvais sans mĂŞme y ĂŞtre allĂ©. »

Distinctions

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre-Emmanuel Parais, AndrĂ© S. Labarthe, regard secret, Millau, Ă©ditions Pierre-Emmanuel Parais, 2020.
  • A.S. Labarthe parle de la tĂ©lĂ©vision et de sa conception de l'interview dans le livre de Claude Duneton et Jean-Pierre Pagliano Anti-manuel de français (Ă©d. du Seuil, 1978).

Liens externes

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