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Genre (sciences sociales)

Le genre désigne les processus et rapports sociaux qui divisent, polarisent et organisent l'humanité en différentes catégories de « sexe », « genre » et de « sexualité » (tel que masculin / féminin, homme / femme, mùle / femelle, cisgenre / transgenre, intersexe / dyadique, homo / hétéro, etc.)

Initialement introduit par les sciences psycho-médicales dans les années 1950, puis développé sous l'impulsion des sciences sociales à partir des années 1970, le genre servait alors à distinguer ce qui dans la division entre les sexes relevait du psychologique ou du social et non du biologique. Bien qu'étant encore employé dans ce sens, notamment dans le langage courant, cette dichotomie biologique/social, comme si le social venait se surajouter au biologique, a été remise en cause par les études sur le genre et la définition du genre s'est déplacée vers le principe de division et de catégorisation d'une part, et de classification et de hiérarchisation d'autre part. Le genre est de nos jours une notion rattachée à un champ de savoirs pluridisciplinaires : les études sur le genre. En effet, plusieurs disciplines (philosophie, anthropologie, sociologie, histoire, économie, psychologie, etc.) et plusieurs courants (ex : constructionnisme, matérialisme, interactionnisme, poststructuralisme, etc.), ont contribué à forger différentes théorisations du genre.

Une opposition Ă  la notion de genre est formulĂ©e au sein du clergĂ© catholique qui parle de « l'idĂ©ologie du genre » et de « la thĂ©orie du genre ». Cette derniĂšre expression gagnera en popularitĂ© dans les annĂ©es 2000, notamment Ă  travers l'offensive menĂ©e par le Vatican contre l'ouverture du mariage aux couples de mĂȘme sexe, Ă  l'homoparentalitĂ© et la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e.

Introduction

Liminaires

Mary Frith a scandalisé la société anglaise du XVIIe siÚcle en portant des habits masculins et en fumant la pipe, attributs typiquement masculins à l'époque.

Le genre est un concept rattachĂ© Ă  un champ de savoirs pluridisciplinaires : les Ă©tudes sur le genre[1]. Il dĂ©signe les processus sociaux par lesquels les identitĂ©s sexuĂ©es et sexuelles sont produites[alpha 1]. C'est-Ă -dire une production du social et non de la nature[alpha 2]. En ce sens on peut parler de construction sociale[alpha 3]. C'est un outil de dĂ©naturalisation (le fait de rĂ©vĂ©ler comme social ce qui est pensĂ© comme le produit de diffĂ©rences biologiques) permettant de nommer des rĂ©alitĂ©s sociales liĂ©es au travail, Ă  l'Ă©conomie, Ă  la dĂ©mographie, aux normes, aux reprĂ©sentations sociales, aux inĂ©galitĂ©s, mais aussi au corps, Ă  la sexualitĂ©, etc.[alpha 4]. Autrement dit, le genre permet de dĂ©crire la rĂ©alitĂ© empirique d’une forme d'organisation sociale[alpha 5]. Le genre permet une explication du social par le social[alpha 6](selon l'aphorisme durkheimien[grec 1] - [grec 2]).

Le genre dĂ©signe donc les processus et rapports sociaux qui divisent l'humanitĂ© en diffĂ©rentes catĂ©gories de « sexe »[8] - [alpha 7] - [alpha 8] et de sexualitĂ©[2]. À noter que dans beaucoup de publications en sciences sociales le terme « genre » est interchangeable avec l’expression « rapports sociaux de sexe »[alpha 9] - [alpha 10] - [alpha 11]. Ces processus sociaux (donc par dĂ©finition des processus non naturels), attribuent (via la socialisation par exemple[14]) notamment des rĂŽles diffĂ©renciĂ©s (qui peuvent varier dans le temps et l'espace) Ă  chaque catĂ©gorie[alpha 12]. Le concept de genre met l'accent sur le principe de division et de catĂ©gorisation d'une part, et de classification et de hiĂ©rarchisation d'autre part. Ainsi, le genre permet un dĂ©placement de l'analyse des parties divisĂ©es vers le principe de division lui-mĂȘme[alpha 13]. Autrement dit, le genre n’exprime pas tant la part sociale de la division mais il est cette division[alpha 14]. C'est pourquoi « genre » au singulier n'est pas « genres » au pluriel[17], dans le sens oĂč il ne renvoie pas seulement Ă  l'appartenance Ă  un groupe de sexe[alpha 15].

Une femme à l'usine aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, occupant ainsi un rîle traditionnellement vu comme masculin.

Si le terme « genre » a émergé en 1955, ce ne sont pas les sciences sociales qui ont été les premiÚres à utiliser le terme mais les sciences médicales (sexologues, psychologues et psychiatres en particulier John Money, Anke Ehrhardt (en), et Robert Stoller[19]) dans une perspective normative[alpha 16] - [alpha 17] - [alpha 18]. C'est à partir des années 1970 que la sociologie, et plus largement les sciences sociales, s'emparent de la notion dans une perspective critique et dénaturalisante, c'est-à-dire que les hommes et les femmes ne sont pas tant des entités naturelles mais naturalisées[23] opérant ainsi une rupture épistémologique[24] - [25] - [26] - [5]. Ainsi le genre est un concept polysémique qui renvoie à des théorisations et définitions distinctes en fonction : des époques, des scientifiques, des influences théoriques, et des objets de recherche[13] - [alpha 19] - [28] (Simone de Beauvoir, Ann Oakley, Elena Gianini Belotti, Joan Wallach Scott, Christine Delphy, Nicole-Claude Mathieu, Colette Guillaumin, Michel Foucault, Gayle Rubin, Judith Butler, DaniÚle Kergoat, Bell Hooks, Donna Haraway, etc.).

Étymologie

Le mot « genre » vient du latin : genus, passé par l'ancien français « gendre ». Le mot a d'abord le sens de « catégorie, type, espÚce » puis le sens de « sexe »[29]. Le mot a longtemps été majoritairement associé au genre grammatical

Le terme de « genre » (gender) a Ă©tĂ© employĂ© pour la premiĂšre fois avec un sens non grammatical dans une publication scientifique amĂ©ricaine de 1955 par le psychologue et sexologue John Money, dans un article oĂč il introduit le concept de « rĂŽle de genre » (gender role)[B 1] - [grec 3].

Usages aux États-Unis

En 2012, la sociologue Isabelle Clair propose de distinguer quatre acceptions du mot gender[31] :

  1. Le psychiatre Robert Stoller en 1964 introduit la distinction entre sex biologique et gender identity socialement acquis[32] - [33] - [34] - [35].
  2. Redéfini par la sociologue Ann Oakley en 1972[36] qui insiste sur le processus de classification sociale[37].
  3. RedĂ©fini par l’anthropologue Gayle Rubin dĂšs 1975 qui inclut les sexualitĂ©s. « Le » gender dĂ©signe un « systĂšme de sexe/genre » qui « assujettit » des individus en raison de leur sexe perçu ou de leurs pratiques sexuelles[38]. « Les » genders peuvent dĂ©signer diffĂ©rentes façons d’incarner « le » gender. Ici le pluriel ne dĂ©signe pas nĂ©cessairement la bicatĂ©gorisation, c'est-Ă -dire le fait qu'il y aurait un gender « masculin » et un gender « fĂ©minin », mais une liste indĂ©nombrable de « performer » « le » gender.

En anglais, le mot « gender » est utilisé de maniÚre courante, généralement pour exprimer les différences entre femmes et hommes en insistant sur les différences culturelles plutÎt que biologiques[B 2].

Usages en France

En France, le terme « gender » a d'abord circulĂ© dans le champ des Ă©tudes fĂ©ministes sans ĂȘtre traduit[39]. Entre les annĂ©es 1970 et le dĂ©but des annĂ©es 1990, la sociologie française utilisait principalement des termes comme « rapports sociaux de sexe » ou « patriarcat » et l'usage du terme « genre » Ă©tait encore assez rare. Le terme s’est progressivement introduit pour s’imposer dans les annĂ©es 2000. La sociologue française Christine Delphy qui utilise le terme « genre » depuis 1977[40] a contribuĂ© Ă  dĂ©finir le concept Ă  partir du terme gender[41] - [alpha 20] - [43]. Les bornes sĂ©mantiques des termes gender et genre ne sont pas les mĂȘmes[44].

Dans un entretien de 2016 Christine DĂ©trez indique que l'acception française dominante dans le langage courant s'inspire de la dĂ©marcation sexe/genre proposĂ©e par la sociologue Ann Oakley en 1972[37] - [36] et de la dĂ©finition proposĂ©e par l'historienne Joan Scott en 1988[45]. Ainsi, le sens commun du genre que l'on connaĂźt aujourd'hui est celui « de construction sociale et culturelle de la fĂ©minitĂ© et de la masculinitĂ© Ă  partir du sexe – tandis que le sexe renvoie aux diffĂ©rences biologiques entre hommes et femmes – avec l'idĂ©e que cette construction est organisĂ©e dans un rapport de hiĂ©rarchie et de pouvoir »[B 3]. Christine DĂ©trez souligne que cette dĂ©finition a Ă©tĂ© une premiĂšre Ă©tape dans la dĂ©naturalisation des diffĂ©rences femmes-hommes. Elle prĂ©cise Ă©galement que la bicatĂ©gorisation et la dĂ©marcation sexe/genre ont Ă©tĂ© remises en question notamment par la sociologue Christine Delphy[15] - [42] et la biologiste Anne Fausto-Sterling[B 3] - [46] - [47] - [48].

Dans l’émission radiophonique La Grande Table idĂ©es le dĂ©mographe Emmanuel Todd, qui rejette l'usage du terme « genre », soutient que celui-ci « est maintenant utilisĂ© comme autrefois on utilisait le mot « sexe » » ce qui produirait selon lui « une perte de sens » [B 4].

Usage du genre dans les institutions nationales et internationales

Plusieurs institutions internationales proposent leur propre définition du genre :

  • Le guide EQUAL de la commission europĂ©enne en 2004 entend par genre « les diffĂ©rences sociales ou rĂŽles attribuĂ©s aux femmes et aux hommes, des rĂŽles appris en grandissant, qui varient au fil du temps et qui dĂ©pendent de notre culture, de notre origine ethnique, de notre religion, de notre niveau d'Ă©ducation, de notre classe sociale, mais aussi du contexte gĂ©ographique, Ă©conomique et politique dans lequel nous vivons. Ces modĂšles comportementaux imposent la norme et influencent notre identitĂ© et notre personnalitĂ©. [
] Le genre dĂ©crit donc un ensemble de qualitĂ©s et de comportements que les sociĂ©tĂ©s attendent des hommes et des femmes et qui façonnent leur identitĂ© sociale. Cette identitĂ© diffĂšre d’une culture Ă  l’autre et d’une pĂ©riode Ă  l’autre. »[B 5]
  • La Convention du Conseil de l’Europe sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă  l’égard des femmes et la violence domestique, en 2011, indique que « le terme « genre » dĂ©signe les rĂŽles, les comportements, les activitĂ©s et les attributions socialement construits, qu’une sociĂ©tĂ© donnĂ©e considĂšre comme appropriĂ©s pour les femmes et les hommes. »[B 6]
  • Les Nations Unies Ă  travers la Recommandation gĂ©nĂ©rale 28 du CEDAW de 2010 indique que « le mot «genre» renvoie Ă  l’identitĂ©, aux attributs et au rĂŽle de la femme et de l’homme, tels qu’ils sont dĂ©finis par la sociĂ©tĂ©, et Ă  la signification sociale et culturelle que la sociĂ©tĂ© donne aux diffĂ©rences biologiques, ce qui engendre des rapports hiĂ©rarchiques entre femmes et hommes et se traduit par une rĂ©partition du pouvoir et des droits favorable aux hommes et dĂ©savantageux pour les femmes. »[B 7]
  • L'OMS, en 2018, entend par genre « les rĂŽles, comportements, activitĂ©s, fonctions et chances qu’une sociĂ©tĂ©, selon la reprĂ©sentation qu’elle s’en fait, considĂšre comme adĂ©quats pour les hommes et les femmes, les garçons et les filles et les personnes qui n’ont pas une identitĂ© binaire. Le genre est Ă©galement dĂ©fini par les relations entre personnes et peut reflĂ©ter la rĂ©partition du pouvoir dans ces relations. »[B 8]

Plusieurs institutions nationales proposent leur propre définition du genre :

  • Le Haut Conseil Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes (France), en 2016, « le genre est le systĂšme de normes hiĂ©rarchisĂ©es et hiĂ©rarchisantes de fĂ©minitĂ© /masculinitĂ©. Ces normes sont diffĂ©rentes, construites en opposition, et valables dans une culture donnĂ©e, une Ă©poque donnĂ©e. Ce systĂšme produit des inĂ©galitĂ©s entre les femmes et les hommes. »[B 9]
  • Un rapport d'information de l'AssemblĂ©e nationale française, rĂ©digĂ©e en 2016 par la dĂ©putĂ©e Maud Olivier, indique que « le genre peut [
] dĂ©signer au sens large la dimension femmes-hommes ». Dans ce rapport elle prĂ©cise que le genre est un concept scientifique et souligne quatre piliers pouvant ĂȘtre mobilisĂ©s dans le cadre de la recherche identifiĂ©s par Laure Bereni, sociologue chargĂ©e de recherche au CNRS[B 10] :
    1. le processus de construction sociale des rÎles sexués ;
    2. la dimension relationnelle du concept de genre, qui recouvre Ă©galement l’étude des rapports sociaux entre les femmes et les hommes ;
    3. les rapports de pouvoir, la hiĂ©rarchie et l’asymĂ©trie entre les sexes ;
    4. « l’intersectionnalitĂ© » des rapports de genre qui sont imbriquĂ©s dans les autres types de rapports sociaux.

Bien que le recours au terme « genre » se soit largement généralisé dans les universités des pays francophones[39], et malgré l'emploi de « genre masculin/féminin » pour désigner hommes et femmes remontant au XVIe siÚcle[49], la Commission d'enrichissement de la langue française, un dispositif interministériel français hors du monde académique, déconseillait en 2005 d'employer « genre » malgré son utilisation croissante dans certains champs des sciences sociales[B 11].

Par ailleurs, il existe différentes distinctions et articulations entre genre, sexe et sexualité qui constituent un « fil à 3 brins » selon une expression emprunté à la sociologue Rebecca Jordan-Young[50]. C'est pourquoi les notions d'orientation sexuelle (hétérosexualité, bisexualité, homosexualité, pansexualité, asexualité), de préférence sexuelle, de la transidentité, ou encore d'intersexuation sont liées au concept de genre[alpha 21] - [alpha 22] - [53] - [54] - [55] - [56].

Définitions et multidimensionnalité du genre

Le genre est un outil conceptuel aux multiples définitions (sociologique, anthropologique, philosophique, psychologique, etc.).

Point de vue en sociologie

Le genre en sociologie désigne un rapport social et un processus de catégorisation qui peut se définir de la maniÚre suivante : un systÚme de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin)[alpha 23]. Définir le genre comme un « systÚme » indique que c'est ce dernier qui produit la division des catégories de sexe et des représentations qui leur sont associées, les « sexes » désignent ces catégories produites par ce systÚme, « bicatégorisation » indique une division en deux classes mutuellement exclusives et « hiérarchisée » signifie que ces classes sont organisées selon un ordre de priorité, elles sont dissymétriques[57]. Défini ainsi, le genre produit la division en deux classes exclusives (homme/femme) dont l'une est prioritaire sur l'autre.

Les Ă©tudes sur le genre montrent que le rapport entre femmes et hommes est hiĂ©rarchisĂ© dans la majoritĂ© des sociĂ©tĂ©s connues et Ă©tudiĂ©es. Ainsi la distribution des ressources Ă©conomiques, la distribution du pouvoir politique, et la distribution de ce qui est valorisĂ© symboliquement, tend Ă  ĂȘtre inĂ©gale, avec des modalitĂ©s et une intensitĂ© variables. Les thĂ©oriciennes fĂ©ministes matĂ©rialistes, comme les sociologues Christine Delphy et Colette Guillaumin ou l'anthropologue Nicole-Claude Mathieu, qualifient le systĂšme de subordination des femmes par les hommes de « patriarcat »[9].

Pierre Bourdieu utilise le terme de domination masculine pour dĂ©signer « les rapports sociaux de domination et d’exploitation qui sont instituĂ©s entre les genres »[58].

Point de vue en anthropologie

Les rapports de genre forment l'une des principales structures des sociĂ©tĂ©s connues, et parmi elles la plupart de ces rapports sont organisĂ©s selon une polarisation naturalisĂ©e. Autrement dit, le genre peut ĂȘtre dĂ©crit dans la plupart des sociĂ©tĂ©s comme une bicatĂ©gorisation hiĂ©rarchisĂ©e oĂč les hommes dominent les femmes. Cependant, d'une part certaines sociĂ©tĂ©s reconnaissent l’existence d’une troisiĂšme catĂ©gorie de personne, et d'autre part certaines sociĂ©tĂ©s peuvent ĂȘtre bicatĂ©gorielles sans qu'il n'y ait de hiĂ©rarchie de genre comparable aux sociĂ©tĂ©s patriarcales (ni de renversement matriarcal, ni prĂ©dominance patriarcale)[59].

L'anthropologue Bernard Saladin d’Anglure, dans les annĂ©es 1980 utilise l'expression de « troisiĂšme sexe » pour rendre compte du fait que certaines sociĂ©tĂ©s Ă©chappent Ă  la classification binaire de identitĂ©s sexuĂ©es et sexuelles[60]. L'anthropologue Gilbert Herdt (en), en 1994, introduit quant Ă  lui la notion de « third sex or third gender »[61]. D'ailleurs, les Hijras du sous-continent indien sont une catĂ©gorie de personnes qui n'Ă©tant pas considĂ©rĂ©es comme Ă©tant homme ou femme, peuvent ĂȘtre catĂ©gorisĂ©es de diffĂ©rente façon : comme appartenir Ă  une troisiĂšme catĂ©gorie de sexe ou de genre (« troisiĂšme sexe » ou « troisiĂšme genre »), et/ou rĂ©fĂ©rer Ă  des personnes intersexes, et/ou transgenres. L'anthropologue Niko Besnier Ă©voque certaines personnes dans les sociĂ©tĂ©s d'OcĂ©anie qui se trouvent Ă  la frontiĂšre entre deux genres, comme les fa'afafine de Samoa[B 12].

L'anthropologue Françoise HĂ©ritier, partant des travaux de Claude LĂ©vi-Strauss, observe qu'un prĂ©supposĂ© fondamental manque Ă  sa thĂ©orie de l'alliance. Elle appelle « valence diffĂ©rentielle des sexes » le fait que les valeurs associĂ©es au fĂ©minin sont systĂ©matiquement dĂ©considĂ©rĂ©es par rapport Ă  celles qui sont associĂ©es au masculin, mĂȘme si les valeurs liĂ©es Ă  l’un ou l’autre sexe peuvent varier selon les sociĂ©tĂ©s[62]. Elle affirme Ă  contre courant que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considĂ©rĂ© comme supĂ©rieur au fĂ©minin »[63].

L'anthropologue Nicole-Claude Mathieu estimait en 1985 que 80% des sociĂ©tĂ©s connues Ă©taient des sociĂ©tĂ©s Ă  forte domination masculine[64]. Elle prĂ©cise en 2007 que dans les sociĂ©tĂ©s matrilinĂ©aires (la mĂšre qui transmet seule la filiation) ou matrilocales (c’est l’homme qui au mariage va vivre chez son Ă©pouse), qui ne sont pas des sociĂ©tĂ©s matriarcales, et ce malgrĂ© la prĂ©sence assez gĂ©nĂ©rale d'un pouvoir masculin en matiĂšre d'autoritĂ© politique et territoriale pour la dĂ©fense du groupe, la dominance (terme Ă  ne pas confondre avec domination) masculine peut ĂȘtre moins forte[59]. Par ailleurs, Nicole-Claude Mathieu, qualifie d'androcentrisme le parti pris concernant la non-prise en considĂ©ration des rapports sociaux dans lesquels les femmes sont impliquĂ©es[65].

Multidimensionnalité du genre

Dans leur ouvrage Introduction aux études sur le genre[66], les sociologues Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait et Anne Revillard, proposent de « mettre en évidence quatre dimensions analytiques centrales » du concept de genre :

  1. le genre est une construction sociale
  2. le genre est un processus relationnel
  3. le genre est un rapport de pouvoir
  4. le genre est imbriquĂ© dans d’autres rapports de pouvoir

Construction sociale

Par construction sociale il faut comprendre que les identités « sexuées » (homme/femme) et « sexuelles » (hétéro/homo) sont le produit non pas de processus biologiques (déterminisme biologique) mais de processus sociaux. Ainsi, les rÎles féminins et masculins, leurs caractéristiques associés, et les stéréotypes différenciés, attribués à chaque sexe, ne sont pas le résultat de processus de la nature, mais de processus sociaux, et varient à travers l'histoire et en fonction des sociétés. C'est une approche dénaturalisante et anti-essentialiste[67].

Ainsi, le genre construit socialement les identitĂ©s des individus : la masculinitĂ© ou la fĂ©minitĂ© ne sont pas des donnĂ©es naturelles mais le rĂ©sultat de mĂ©canismes sociaux et psychologiques. Consciemment ou inconsciemment, la sociĂ©tĂ© s’organise selon le paradigme des « choses des hommes » et des « choses des femmes », au point que l’on se convainc qu’il existe des domaines ou des niveaux de domaines socialement rĂ©servĂ©s Ă  tel ou tel des deux sexes[68].

Processus relationnel

Une approche relationnelle signifie qu'on ne peut pas Ă©tudier ce qui relĂšve des femmes et du fĂ©minin sans articuler l’analyse avec les hommes et le masculin (et inversement) du fait que les caractĂ©ristiques associĂ©es Ă  chaque sexe sont socialement construites dans une relation d’opposition, c'est-Ă -dire produit dans un rapport social[69].

Les courants thĂ©oriques de l’interactionnisme et de l’ethnomĂ©thodologie (dont Erving Goffman et Harold Garfinkel sont des figures importantes) s’attachent Ă  expliquer la constitution et la permanence de l’ordre social, auquel tout le monde participe. Les travaux qui s’inspirent de ces perspectives, mettent ainsi l’accent sur le rĂŽle des interactions sociales, des institutions et des organisations dans la construction, la reproduction et la nĂ©gociation des rapports de genre et d’un ordre social genrĂ©[70].

Ce principe d'articulation (la relation d’opposition) est gĂ©nĂ©ralisable pour la sociologue australienne Raewyn Connell. En effet, elle montre notamment que les masculinitĂ©s s'Ă©laborent Ă  l’intersection de diffĂ©rents rapports de pouvoir qui dĂ©favorisent les femmes et certaines formes de masculinitĂ©s. Connell dĂ©finit ses diffĂ©rentes relations en termes d’hĂ©gĂ©monie, de complicitĂ©, de subordination et de marginalisation. Autant de « configurations de la pratique de genre », qui vont lui permettre de rendre compte de la pluralitĂ© des masculinitĂ©s comme de leurs hiĂ©rarchies. Selon le contexte, il existe des masculinitĂ©s qui sont valorisĂ©es et d’autres dĂ©valorisĂ©es. Par exemple, le concept de masculinitĂ©s subordonnĂ©es sert Ă  dĂ©signer un rapport social spĂ©cifique : celui de domination et de subordination entre des groupes d'hommes. Elle pense en particulier Ă  la domination des hommes hĂ©tĂ©rosexuels et Ă  la subordination des hommes homosexuels. Autrement dit, les masculinitĂ©s des hommes hĂ©tĂ©rosexuels sont construites en lien non seulement avec les femmes mais aussi avec les hommes homosexuels[71] - [72] - [73] - [74] - [75].

Louis XIV enfant avec son frÚre « Monsieur » Philippe d'Orléans, habillé en robe. Tableau attribué à Henri et Charles Beaubrun.

Rapport de pouvoir

L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale est qu'il n’existe pas de dominations naturelles, mais des dominations matĂ©riellement motivĂ©es qui expliquent la constitution de groupes dominants et dominĂ©s[41] - [76] - [77] - [78] - [79] - [80]. Le sociologue Émile Durkheim, dans un article de 1902 Ă©crit avec Marcel Mauss, considĂšre que « toute classification implique un ordre hiĂ©rarchique »[81].

En 1884, le thĂ©oricien Friedrich Engels, collaborateur de Karl Marx, dans L’Origine de la famille, de la propriĂ©tĂ© et de l’État, a soutenu que la relation exploitant-exploitĂ© qui existe entre la classe dominante (bourgeoisie) et la classe ouvriĂšre (prolĂ©tariat) pouvait s'Ă©tendre au mĂ©nage (« famille conjugale » ou « famille monogamique »), dans lequel le mari serait en position dominante et sa femme en position subordonnĂ©e, et serait le rĂ©sultat d'un processus socio-historique[82] - [83] - [grec 4] - [grec 5].

Cette perspective du rapport entre les hommes et les femmes analysĂ©e comme un rapport social d’oppression et d’exploitation inspirera notamment le fĂ©minisme matĂ©rialiste. Ainsi pour celui-ci, « le genre » ou « les rapports sociaux de sexe » dĂ©signe un systĂšme qui constitue des individus « sexuĂ©s » en « classes » antagonistes historiquement constituĂ©es, classes qui ne prĂ©existent donc pas Ă  leur rapport d’opposition[85] - [86] - [83] - [grec 6].

Selon un article d'Alain Degenne, sociologue des dynamiques relationnelles hors du champ des Ă©tudes sur le genre, les dĂ©sĂ©quilibres (tel que le partage inĂ©gal du travail domestique) peuvent s’interprĂ©ter autrement qu’en termes de domination[grec 7]. À ce titre, il rapporte l'approche de l'Ă©conomiste Gary Becker qui dans A Treatiseon the Family (1981) dĂ©fendrait l'idĂ©e que l’inĂ©galitĂ© dans la relation du mariage hĂ©tĂ©rosexuel serait le rĂ©sultat d'un calcul Ă©conomique et non le fait d'une domination[grec 8] - [grec 9].

Imbrication aux autres rapports de pouvoir

Les catĂ©gories de sexe ne sont pas homogĂšnes, elles sont traversĂ©es par de multiples tensions et clivages, par exemple selon la classe sociale, la sexualitĂ©, la « race », l’ñge, etc[17].

Intersectionnalité

Les sciences sociales ont rĂ©guliĂšrement articulĂ© diffĂ©rents rapports de pouvoir ensemble (classe sociale, sexe, race, sexualitĂ©, Ăąge, etc.)[alpha 24]. Mais c'est en 1989 que l'universitaire afrofĂ©ministe amĂ©ricaine KimberlĂ© Williams Crenshaw propose le terme d'intersectionnalitĂ© pour parler spĂ©cifiquement de l'intersection entre le sexisme et le racisme subi par les femmes afro-amĂ©ricaines, et mettre en exergue que ces femmes noires n'Ă©taient pas prises en compte dans les discours fĂ©ministes de l'Ă©poque[91] - [92]. Elle montre que les femmes noires en tant que sujets politiques se trouvent dans une situation complexe et se pose la question de savoir comment lutter collectivement contre l’articulation du sexisme et du racisme sans s’annihiler. Pour illustrer ce point elle aborde la question des violences conjugales des femmes noires aux États-Unis : sans outils thĂ©orique permettant de comprendre la position des femmes noires Ă  l’intersection de plusieurs rapports de pouvoir, de ressource politique et d’outil pratique, impossible pour les militantes anti-sexistes d’insister sur le phĂ©nomĂšne massif de la violence conjugale sans quelque part entretenir dans le mĂȘme temps le stĂ©rĂ©otype raciste de la propension Ă  la violence des hommes noirs, et impossible pour les tenants de la lutte contre le racisme de dĂ©noncer le mythe raciste de la propension des hommes noirs Ă  la violence sans Ă  minima euphĂ©miser la violence faite aux femmes [24] - [93] - [92]. Le sens du terme a depuis Ă©tĂ© Ă©largi incluant les autres rapports de dominations.

Critique de l'approche cumulative des dominations
Bell hooks en 2014.

Elsa Dorlin qualifie de « gĂ©omĂ©trique » l'approche intersectionnelle, par opposition Ă  une approche qui serait « arithmĂ©tique ». Elle explique que les individus se trouvent dans des rapports de pouvoir dynamiques et complexes, et non pas dans une identitĂ© dĂ©finie une fois pour toutes. À ce titre, l’intersectionnalitĂ© peut ĂȘtre vue comme une mĂ©tathĂ©orie de la domination, un concept mĂ©thodologique permettant de rendre compte de ces dynamiques complexes afin de ne pas verser dans une conceptualisation « cumulative » de la domination. Cette conceptualisation « cumulative » supposerait que chaque rapport de domination s’ajoute Ă  l’autre (par exemple, si toutes les femmes subissent du sexisme certaines d’entre elles subissent du sexisme et une oppression de classe, certaines du sexisme et du racisme, certaines du sexisme et de la lesbophobie, ou encore certaines l’ensemble de ces dominations). Comme l’a montrĂ© la philosophe Elizabeth V. Spelman (en), cette analyse additive isole chaque rapport de domination ce qui ne permet pas de comprendre leurs modalitĂ©s historiques. En effet, les femmes racisĂ©es ne subissent pas une oppression raciste qu’elles partageraient Ă  l'identique avec les hommes racisĂ©s et une oppression sexiste qu’elles partageraient Ă  l'identique avec les femmes blanches : elles subissent une oppression raciste et sexiste spĂ©cifique que ne subissent ni les hommes racisĂ©s et ni les femmes blanches. Si toutes les femmes font bien l’expĂ©rience du sexisme, il n’y a pas pour autant d'expĂ©rience « identique » du sexisme, tant les autres rapports de pouvoir modifient les modalitĂ©s concrĂštes d’effectuation. Cette approche permet aussi d'Ă©viter l’écueil d'une tendance du fĂ©minisme qui prend la situation de certaines femmes pour la situation de toutes les femmes[94] - [95].

Histoire des théorisations du genre

Émile Durkheim, fondateur de la sociologie française.

Années 1890 : division sociale de la société

Avant de parler de genre, le traitement diffĂ©renciĂ© des hommes et des femmes et leur dimension prĂ©tendument naturelle sont contestĂ©s par une pluralitĂ© de philosophes, de sociologues ou d’anthropologues. Par exemple, en 1897, le sociologue Émile Durkheim souligne dĂ©jĂ  que la division entre hommes et femmes n'est pas rĂ©ductible Ă  une diffĂ©rence biologique. Il va jusqu'Ă  remettre en cause le dualisme mĂȘme en lui trouvant des causes historiques : ce sont pour lui « des raisons depuis longtemps oubliĂ©es » qui ont « dĂ©terminĂ© les sexes Ă  se sĂ©parer et Ă  former en quelque sorte deux sociĂ©tĂ©s dans la sociĂ©tĂ© », avec toutes les diffĂ©rences que cela implique en matiĂšre d'habillement, de fonctions sociales et professionnelles, de comportements, etc. Il ajoute que « rien, ni dans la constitution de l'un ni dans celle de l'autre [sexe], ne rendait nĂ©cessaire une semblable sĂ©paration »[96].

Années 1930 : dénaturalisation des rÎles

L'anthropologue Margaret Mead mobilise dĂšs 1935[97] le concept de « rĂŽle sexuĂ© »[98], distinguant le rĂŽle social et le sexe. Elle a montrĂ© que les traits de personnalitĂ© (qu'elle dĂ©signe par le terme de tempĂ©raments) usuellement associĂ©s aux hommes et aux femmes diffĂšrent d’une sociĂ©tĂ© Ă  l’autre. Dans Sex and Temperament in Three Primitive Societies, elle souligne la grande variation, voire l’inversion, entre les caractĂ©ristiques masculines et fĂ©minines de ces sociĂ©tĂ©s par rapport Ă  la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de l’époque. Ces observations l’engagent Ă  souligner que ce qui caractĂ©rise le comportement des hommes et des femmes d’une sociĂ©tĂ© donnĂ©e est issu des spĂ©cificitĂ©s de leur culture et non de critĂšres biologiques : « Les diffĂ©rentes personnalitĂ©s standardisĂ©es entre les sexes sont de cet ordre, ce sont des crĂ©ations culturelles auxquelles chaque gĂ©nĂ©ration d’hommes et de femmes apprend Ă  se conformer »[37].

Années 1950 : « on ne naßt pas femme »

En 1949, Simone de Beauvoir Ă©crit, en clin d'Ɠil Ă  « On ne naĂźt pas homme : on le devient » d'Érasme : « on ne naĂźt pas femme : on le devient »[99]. Dans Le DeuxiĂšme Sexe, elle explique comment la civilisation et l'Ă©ducation agissent sur les enfants pour les orienter dans un rĂŽle masculin ou fĂ©minin qui sert l'ordre social alors mĂȘme que filles et garçons ne sont pas initialement distinguables[B 13].

Ces approches ont en commun d’avoir questionnĂ© la dimension biologique et naturalisĂ©e de la diffĂ©rence entre les sexes et d’avoir mis l’accent sur la dimension sociale de sa production.

Années 1950-70 : approche psychomédicale

En 1955, le sexologue John Money introduit le terme et la notion de « gender » dans une sĂ©rie d'articles co-Ă©crit avec Joan G. Hampson et John L. Hampson dans le cadre notamment du traitement de l’anatomie gĂ©nitale ambiguĂ« d'enfants (c'est-Ă -dire des personnes intersexes, dĂ©signĂ©es Ă  l'Ă©poque d'« hermaphroditisme ») pour distinguer le sexe anatomique et psychologique qui serait dĂ©terminĂ©, de la construction psychologique de soi comme homme ou femme[30] - [100] - [101] - [102] - [103].

En 1964 et 1968, les psychanalystes et psychiatres Robert Stoller et Ralph Greenson introduisent la distinction terminologique entre sex biologique et gender identity : « Sexe (Ă©tat de mĂąle et Ă©tat de femelle) renvoie Ă  un domaine biologique quant Ă  ses dimensions — chromosomes, organes gĂ©nitaux externes, gonades, appareils sexuels internes (par exemple utĂ©rus, prostate), Ă©tat hormonal, caractĂšres sexuels secondaires et cerveau ; genre (identitĂ© de genre) est un Ă©tat psychologique — masculinitĂ© et fĂ©minitĂ© »[104] - [19] - [105] - [106] - [34] - [35] - [107]. Ainsi, ils introduisent le concept d' « identitĂ© de genre » (gender identity) pour dĂ©signer « le sentiment d'appartenir Ă  un sexe particulier »[108]. Par ailleurs, Robert Stoller propose d'articuler les deux notions de rĂŽle de genre et d'identitĂ© de genre : « l'identitĂ© de genre [gender identity] commence avec le savoir et la rĂ©alisation, consciente ou inconsciente, que l'on appartient Ă  un sexe et non Ă  un autre [
] le rĂŽle de genre [gender role] est la conduite dĂ©clarĂ©e que l'on montre en sociĂ©tĂ©, le rĂŽle qu'on joue, notamment vis-Ă -vis des autres »[grec 10].

En 1972, les sexologues John Money et Anke Ehrhardt proposent des dĂ©finitions qui seront adoptĂ©es par les sciences du psychisme « IdentitĂ© de genre [gender identity] : la continuitĂ©, l'unitĂ© et la persistance de l'individualitĂ© d'une personne en tant que masculine, fĂ©minine ou ambivalente, Ă  un degrĂ© plus ou moins grand, notamment telles qu'elles s'expriment dans la conscience de soi et le comportement [
] RĂŽle de genre [gender role] : tout ce qu'une personne dit et fait pour signifier aux autres ou Ă  elle-mĂȘme Ă  quel degrĂ© elle est masculine, fĂ©minine ou ambivalente ; cela inclut l'excitation et la rĂ©ponse sexuelle mais ne s'y limite pas [
] L'identitĂ© de genre est l'expĂ©rience intime du rĂŽle de genre, et le rĂŽle de genre est l'expression publique de l'identitĂ© de genre. »[110] - [34].

Ces approches s'inscrivent dans une logique oĂč il y a, Ă  l'Ă©poque, en finalitĂ© intervention mĂ©dicale Ă  visĂ©e corrective (en particulier via la chirurgie de rĂ©assignation « sexuelle »). Par ailleurs, le genre n'est apprĂ©hendĂ© qu'en tant qu'identitĂ© psychologique. Il s’agissait pour Money d'opĂ©rer les corps des enfants intersexes pour les mettre en adĂ©quation avec la norme sociale (qui ne connaĂźt que deux identitĂ©s sexuĂ©es possibles) et pour Stoller, d'opĂ©rer les corps des personnes « transexuelles » en faisant correspondre leur identitĂ© psychique et leur anatomie pour les mettre en adĂ©quation avec la norme sociale (qui ne connaĂźt que deux identitĂ©s sexuelles possibles). Ainsi, dans cette premiĂšre perspective, l’usage du terme « gender » n’engage donc pas du tout une critique de la norme[35]. La distinction sexe/genre ici ne recouvre donc pas la distinction entre le biologique et le social puisque dans cette approche le genre est un concept proprement psychologique et mĂ©dical[111].

Ruptures épistémologique : le genre dans les sciences sociales

Les sciences sociales empruntent aux sciences psychomédicales la notion de genre mais dans une perspective critique et dénaturalisante (le genre ne désigne plus une identité psychologique mais un processus de classification sociale).

Années 1970 : premiÚre rupture épistémologique

En 1972, la sociologue britannique Ann Oakley reprend le terme « gender » tout en s'Ă©cartant des dĂ©finitions de Money et Stoller : elle Ă©largit le concept en insistant sur le processus de classification sociale entre hommes et femmes[37] - [112] : « Sexe est un mot qui fait rĂ©fĂ©rence aux diffĂ©rences biologiques entre mĂąles et femelles. Genre, par contre, est un terme qui renvoie Ă  la culture : il concerne la classification sociale en masculin et fĂ©minin ». C'est une premiĂšre dĂ©marcation entre sexe et genre oĂč le concept de genre est censĂ© prendre en charge la part sociale de la division entre les sexes[2] - [113].

Cette premiĂšre dĂ©marcation va ĂȘtre largement contestĂ©e dans un second temps oĂč il sera question de s’intĂ©resser Ă  la construction sociale (genrĂ©e) du sexe lui-mĂȘme[2]. Les parties divisĂ©es ne forment plus l’explication mais ce qui est Ă  expliquer[114].

DĂšs les annĂ©es 1970, en France, le terme de genre est utilisĂ© par des sociologues comme Christine Delphy[115] et des anthropologues comme Nicole-Claude Mathieu[8] mĂȘme si ce sont des expressions tel que « rapports de sexe » ou « rapports sociaux de sexe » qui s'impose[98] - [116]. Christine Delphy ajoute la hiĂ©rarchie comme composante fondamentale du genre. De plus, elle considĂšre dĂšs 1981 que le genre prĂ©cĂšde et construit le sexe : « nous pensons que le genre – les positions sociales respectives des femmes et des hommes – n’est pas construit sur la catĂ©gorie (apparemment) naturelle du sexe ; mais qu’au contraire le sexe est devenu un fait pertinent, et donc une catĂ©gorie de la perception Ă  partir de la crĂ©ation de la catĂ©gorie de genre, c’est-Ă -dire de la division de l’humanitĂ© en deux groupes antagonistes dont l’un opprime l’autre, les hommes et les femmes. »[117]. En 1991, elle considĂšre que penser le sexe en termes de donnĂ©e biologique est une impasse. Pour elle, le sexe est avant tout la reprĂ©sentation du « biologique » par la sociĂ©tĂ© : « le genre prĂ©cĂšde le sexe ; dans cette hypothĂšse le sexe est simplement un marqueur de la division sociale »[118].

Dans cette période, la notion de genre est également utilisée par le mouvement féministe, qui souhaite démontrer que les inégalités entre femmes et hommes sont issues de facteurs sociaux, culturels et économiques plutÎt que biologiques[B 14].

Années 1980 : deuxiÚme rupture épistémologique

Dans les annĂ©es 1980, les Ă©tudes de genre commencent Ă  s’institutionnaliser, elles gagnent de l'ampleur dans les universitĂ©s et le concept de genre est appropriĂ© par de nouvelles disciplines, comme l'histoire[98] - [116]. En 1988, l'historienne Joan W. Scott propose une dĂ©finition du genre qui explicite un rapport du pouvoir : « le genre est un Ă©lĂ©ment constitutif de rapports sociaux fondĂ©s sur des diffĂ©rences perçues entre les sexes, et le genre est une façon premiĂšre de signifier des rapports de pouvoir »[45].

En 1987, les sociologues Candace West et Don Zimmerman publient un article (« Doing gender » qu'on peut traduire par « Faire le genre »), qui va contribuer Ă  dĂ©velopper une façon de penser le genre comme un processus interactionnel. Avec la notion de doing gender, ils mettent l’accent sur le processus visant Ă  crĂ©er et fixer les diffĂ©rences sexuĂ©es, Ă  les prĂ©senter comme naturelles et Ă  les utiliser ensuite « pour renforcer l’« essentialisme » des sexes » car « au principe de la catĂ©gorisation de sexe, il y a donc la prĂ©somption selon laquelle des critĂšres fondamentaux existent et seraient lĂ , ou devraient ĂȘtre lĂ , si nous les cherchions »[119] - [120].

Années 1990 : genre et sexualité

Sous l'influence de la pensée de Michel Foucault, le genre est étudié dans son rapport à la sexualité notamment telle qu'il l'a conceptualisé : comme produite socialement par des relations de pouvoir, des normes sociales à leurs « mises en discours ». Notamment, le genre et la sexualité et leurs « injonctions normatives » sont la base des réflexions Judith Butler à partir des années 1990 dans ses études sur les minorités sexuelles[98].

Judith Butler, en 1990, dans ses Ă©tudes sur les minoritĂ©s sexuelles[98], ajoute que le genre est « performatif » : les actes et les discours des individus non seulement dĂ©crivent ce qu'est le genre mais ont en outre la capacitĂ© de produire ce qu'ils dĂ©crivent. Ainsi, le genre « dĂ©signe l’appareil de production et d’institution des sexes eux-mĂȘmes »[121]. Elle dĂ©crit le genre comme « une sĂ©rie d’actes rĂ©pĂ©tĂ©s [
] qui se figent avec le temps de telle sorte qu’ils finissent par produire l’apparence de la substance, un genre naturel de l’ĂȘtre »[122].

Des travaux dĂšs 1990, voir en particulier Thomas W.Laqueur[123] montrent que cette bicatĂ©gorisation ne va pas de soi, n'est pas figĂ©e dans le temps et dans l'espace. Dans cette approche, les sciences naturelles ont construit « scientifiquement » le sexe ; elles seraient Ă  l'origine de la bicatĂ©gorisation des sexes et mĂȘme de l'infĂ©rioritĂ© supposĂ©e d'un sexe (en l’occurrence le sexe fĂ©minin) en regard de l'autre.

Années 2000 : sexuation et intersexuation

En 2000, la biologiste Anne Fausto-Sterling qui, Ă  travers notamment la question de l'intersexuation, montre que nos structures reproductives sont presque dimorphes mais pas complĂštement[46] - [47] - [124]. Il existe un ensemble de critĂšres d’ordre biologique que la sociologie ne nie pas, mais explique que le travail par lequel ces critĂšres sont liĂ©s ensemble et unifiĂ©s est en revanche un fait social : l’existence de variables continues[48] pour chacun des critĂšres montre une volontĂ© sociale d'une classification dichotomique[125] - [126].

En 2001, la sociologue Christine Delphy dira « On ne trouve pas [le sexe] Ă  l’état pur, prĂȘt Ă  l’emploi
 pour se servir du sexe, qui est composĂ©, selon les biologistes, de plusieurs indicateurs, plus ou moins corrĂ©lĂ©s entre eux, et dont la plupart sont des variables continues – susceptibles de degrĂ©s – il faut rĂ©duire ces indicateurs Ă  un seul, pour obtenir une classification dichotomique. [
] cette rĂ©duction est un acte social »[41].

En 2008, la philosophe Elsa Dorlin explique[24] que la dĂ©termination d'un sexe ne consiste pas uniquement Ă  assigner un sexe mais le « bon sexe »[alpha 25]. Elle prĂ©cise que ce n'est pas que le corps n'a pas de trait sexuĂ©, il en a, et que le processus physio-anatomique de sexuation n'a pas eu lieu, il a eu lieu, l'enjeu est que cela n'a pas donnĂ© lieu Ă  une identitĂ© sexuelle identifiable, « mĂąle » ou « femelle » (soit l'idĂ©e de considĂ©rer les individus comme Ă©tant des sexes faits pour se reproduire), ainsi l'intervention sur ces corps ne consiste pas Ă  leur assigner un sexe, ils en ont dĂ©jĂ  un, mais l'un des deux sexes (c'est notamment pourquoi Dorlin considĂšre que « le concept de genre est lui-mĂȘme dĂ©terminĂ© [
] par la polarisation sexuelle socialement organisĂ©e des corps »)[alpha 26] - [51].

Années 2010 : articulation genre, sexe, et sexualité

En 2013, la sociologue Isabelle Clair, souligne que le fait d’introduire la sexualitĂ© dans la rĂ©flexion sur le genre a obligĂ© Ă  revoir et Ă  prĂ©ciser les concepts, et ainsi on Ă©vite d'employer aujourd'hui « sexuel » quand ce qu'on souhaite dĂ©signer ne renvoie pas aux activitĂ©s sexuelles. Comme, par exemple, l'expression « division sexuelle du travail » qui sert en fait Ă  dĂ©signer la division du travail entre homme et femme. Elle dira : « tant que la sexualitĂ© Ă©tait hors sujet, la polysĂ©mie Ă©tait invisible ; Ă  partir du moment oĂč le rapprochement entre genre et sexualitĂ© est posĂ© quelque part, il a des effets lexicaux partout. Simplement parce qu’il rĂ©vĂšle un impensĂ© »[55].

Thématiques du genre

Genre et biologie

En 1994, Nelly Oudshoorn montre que qualifier certaines substances d'hormones « sexuelles » a fait obstacle Ă  la reconnaissance de la grande variĂ©tĂ© des fonctions accomplies par les hormones stĂ©roĂŻdiennes qui sont sans lien avec le dĂ©veloppement et le fonctionnement des capacitĂ©s de reproduction. Par exemple, les scientifiques ont durablement eu du mal Ă  assimiler le fait que les hommes comme les femmes produisent et utilisent Ă  la fois des androgĂšnes (littĂ©ralement « qui crĂ©ent l'homme »), qualifiĂ©s d'hormones « sexuelles masculines », et des ƓstrogĂšnes (littĂ©ralement « qui induisent l’Ɠstrus », qui dĂ©signe la pĂ©riode de chaleurs qu'ont certains mammifĂšres, alors que chez l'humain, il n'y a pas de contrĂŽle Ɠstral), qualifiĂ©s d'hormones « sexuelles fĂ©minines »[129] - [130].

En 2000, la biologiste Anne Fausto-Sterling, fait une distinction entre sexuation (au sens de phĂ©nomĂšne naturel) et « corps sexuĂ© » (au sens au oĂč ils sont normalisĂ©s pour ĂȘtre contenu dans un cadre social prĂ©conçu : si on opĂšre chirurgicalement des corps « intersexe » c'est pour leur attribuer un sexe, l'un des deux sexe qui ne se situe pas « entre les sexes »). Chacun des critĂšres biologiques tel que le sexe humoral, le sexe gonadique, le sexe hormonal, le sexe chromosomique, pris de maniĂšre isolĂ©e ne suffit pas lui seul Ă  dĂ©terminer un sexe de façon sĂ»re. Les opĂ©rations chirurgicales de rĂ©attribution gĂ©nitale lors d'ambiguĂŻtĂ© gĂ©nitale (on parlera alors de personne intersexe) montrent qu'il y a une dĂ©cision sociale de la distinction homme/femme (distinction fondĂ© notamment sur la capacitĂ© de pĂ©nĂ©trer ou d’ĂȘtre pĂ©nĂ©trĂ©e)[124] - [47] - [48].

Entre 2008 et 2016, la socio-anthropologue Priscille Touraille, considĂ©rant que « les corps ne sont ni sexuĂ©s ni genrĂ©s », propose plutĂŽt le fait de considĂ©rer que les corps ont des « traits genrĂ©s » (non hĂ©ritables gĂ©nĂ©tiquement) et des « traits sexuĂ©s » (produits par l’information gĂ©nĂ©tique), afin de mieux rendre compte en quoi l'ordre du genre manipule sans pour autant fabriquer les caractĂšres sexuĂ©s (au sens oĂč des conditions environnementales socialement produites peuvent avoir un impact sur la frĂ©quence d'apparition de certains traits gĂ©nĂ©tiques dans une population, sans pour autant avoir la capacitĂ© de choisir les traits gĂ©nĂ©tiques qui apparaissent dans une population) [131] - [113] - [132] - [133] - [134].

En 2010, Rebecca Jordan-Young, sociologue des sciences mĂ©dicales, montre Ă  travers une analyse de littĂ©rature de plus de trois cents Ă©tudes publiĂ©es entre 1960 et 2008, qu'il n'est pas Ă©tabli chez l'humain que l'exposition prĂ©coce aux hormones stĂ©roĂŻdiennes conditionnerait les comportements psycho-comportementaux (des aptitudes cognitives aux comportements sexuels). Autrement dit, l'existence d'une sexuation du psychisme censĂ©e expliquer Ă  la fois les diffĂ©rences entre les hommes et les femmes, et les diffĂ©rences entre les hĂ©tĂ©ros et les homos, soutenue par la thĂ©orie hormonale de l'organisation cĂ©rĂ©brale chez l'humain n'est pas avĂ©rĂ©e[56] - [135] - [136]. En 2014, Odile Fillod, prĂ©sente des facteurs sociaux et structurels qui peuvent expliquer pourquoi l'idĂ©e selon laquelle la science aurait permis d’établir l’existence d’une sexuation naturelle du psychisme est rĂ©guliĂšrement exprimĂ©e bien que scientifiquement non Ă©tablie[137]. En 2019, Rebecca Jordan-Young et Katrina Karkazis proposent une synthĂšse sur ce qu'est la testostĂ©rone (centrale dans la thĂ©orie de l'organisation du cerveau), ses effets sur les corps et ses mythes. Les autrices soutiennent qu'un ensemble d'allĂ©gation (y compris dans la littĂ©rature scientifique) sur la testostĂ©rone tend Ă  naturaliser le genre (mais aussi la classe et la race). Par exemple, la dĂ©finir comme une « hormone sexuelle masculine » a tendance Ă  faire obstacle Ă  la recherche Ă  son sujet et Ă  reconduire des prĂ©jugĂ©s genrĂ©s qui lui sont associĂ©s[138] - [139].

En 2015, un collectif de chercheurs et chercheuses en sciences naturelles et en sciences humaines et sociales publie Mon corps a-t-il un sexe ? (ouvrage dirigĂ© par la bioanthropologue Évelyne Peyre et la biologiste JoĂ«lle Wiels) proposent notamment d'Ă©valuer l'impact du genre sur le dĂ©veloppement du corps et dans quelle mesure les croyances liĂ©es au genre ont pu influencer les recherches menĂ©es sur le sexe[140] - [141].

En 2016, Thierry Hoquet, philosophe spĂ©cialiste de l’histoire de la biologie, montre dans son ouvrage Des sexes innombrables. Le genre Ă  l'Ă©preuve de la biologie, qu'il n'y a ni un sexe, ni deux sexes, mais diffĂ©rentes conception du sexe y compris et particuliĂšrement en biologie, tel que : sexe comme types de gĂ©nitoire (anatomique : gonadique, gonophorique, gamĂ©tique), sexe chromosomique/gĂ©nĂ©tique, sexe endocrinien/« hormonal », sexe dĂ©signant un type d'individu (mĂąle/femelle), sexe comme marqueur civil et lĂ©gal, sexe comme ce qui produit la gĂ©nĂ©ration (reproduction sexuĂ©e ou non), sexe comme sexualitĂ© reproductive (reproduction sexuĂ©e), sexe hĂ©donique (sexualitĂ© non reproductive), etc. qui se dĂ©ploient potentiellement selon des pĂ©riodes particuliĂšres tout au long de la vie[142] - [140] - [46]. D'autre part, la question des personnes intersexes remet en cause la dichotomie jugĂ©e naturelle[143] - [B 15].

Le mariage : exemple d'une institution politique et sociale

Le mariage est une institution sociale, au sens oĂč cela dĂ©signe une structure d’organisations sociales dotĂ©e d'une certaine stabilitĂ© et durabilitĂ© dans le temps, d'un mode de rĂ©gulation d'interactions sociales (normes, pratiques, croyances, etc.) vouĂ©es Ă  se reproduire, dont les modalitĂ©s ont Ă©voluĂ© au cours du temps[B 16] - [B 17].

Dans le registre lĂ©gislatif français, rappelons par exemple, qu'entre 1804 et 1980 les relations sexuelles Ă©taient un « devoir conjugal » qui pouvait ĂȘtre exigĂ© par la contrainte et la violence physique, la jurisprudence avait dĂ©cidĂ© qu’il ne pouvait pas y avoir de viol entre Ă©poux, tant que le mari avait imposĂ© Ă  son Ă©pouse une pĂ©nĂ©tration vaginale d'aprĂšs l’historienne du droit Marcela Iacub[B 18]. Françoise HĂ©ritier dira au sujet du mariage qu'il ne s'agit pas tant une affaire d'ordre privĂ© et individuel entre des personnes qui peuvent s’aimer, s’unir et donner naissance sans contrat de mariage, qu’une affaire publique et sociale, puisque la fonction du mariage serait de rendre lĂ©gitime la descendance et la filiation (en l’occurrence patrilinĂ©aire). Vu ainsi, l’institution du mariage consacre une alliance durable non pas entre des personnes mais entre des groupes sociaux[144].

Le chercheur en sciences sociales Alain Giami indique que pour l’Église catholique française, comme l'explicite le Dictionnaire de thĂ©ologie catholique publiĂ© en 1924, « tout acte conjugal oĂč les Ă©poux ne recherchent que la jouissance sensuelle Ă©goĂŻste, et duquel ils excluraient positivement la possibilitĂ© de procrĂ©er, serait un abus criminel du mariage, violant la loi de la nature et la volontĂ© positive du CrĂ©ateur »[B 19] - [145].

RĂ©ceptions du concept de genre hors du champ de la recherche

Politique publique et genre

Le concept de genre et les recherches universitaires liĂ©es servent parfois de base aux politiques publiques visant Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s entre les femmes et les hommes. Verena Keller professeure et chercheuse dans le champ de la politique sociale et du travail social, rappelle la nĂ©cessitĂ© d’analyser et de prendre en compte les inĂ©galitĂ©s de genre pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© du travail social[146]. De nombreuses sociĂ©tĂ©s humaines disposent de diffĂ©rents moyens, juridiques, d'Ă©ducation, de sensibilisation, contribuant Ă  lutter contre la hiĂ©rarchie entre masculin et fĂ©minin[B 20] - [B 21].

Politique mondiale

De maniÚre notable, le terme de « genre » est ainsi intégré dans le rapport final de la conférence mondiale sur les femmes de Pékin, organisée par l'ONU en 1995. Il s'agit alors d'appréhender les inégalités de maniÚre holiste, dans une réflexion qui englobe les hommes et les dynamiques sociales[147]. La notion de genre est également utilisée par l'Organisation mondiale de la santé, pour qui « le mot « genre » sert à évoquer les rÎles qui sont déterminés socialement, les comportements, les activités et les attributs qu'une société considÚre comme appropriés pour les hommes et les femmes »[B 22]. L'UNESCO place l'égalité de genre parmi ses priorités globales, la considérant comme « une condition essentielle permettant aux femmes et aux hommes de bénéficier pleinement de leurs droits humains »[B 23].

Politique en France

En France, l'Inspection générale des affaires sociales note que « Toutes les politiques de promotion de l'égalité butent sur un obstacle majeur, la question des systÚmes de représentation, qui assignent hommes et femmes à des comportements sexués, dits masculins et féminins, en quelque sorte prédéterminés »[B 24]. Le Comité France de l'ONU fait réaliser par un cabinet de consultants et diffuse l'étude « Bienvenue sur la planÚte Femmes »[B 25] - [B 26]. L'organisme national français de statistiques, l'INSEE, mesure des inégalités persistantes entre les sexes « mais qui se réduisent »[B 27]. La journée annuelle des droits des femmes présente l'occasion de rappeler les inégalités entre les sexes se traduisant notamment par de la violence[B 28].

En France, une convention nationale interministĂ©rielle engageant tous les ministĂšres ayant la responsabilitĂ© de politiques Ă©ducatives (Ă  savoir le ministĂšre de l'enseignement supĂ©rieur, de la recherche et de l'innovation ; le ministĂšre des ArmĂ©es ; le ministĂšre de la culture ; le ministĂšre de l'agriculture et de l'alimentation) dĂ©finit le cadre de rĂ©fĂ©rence en matiĂšre d'Ă©galitĂ© entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, dans le systĂšme Ă©ducatif[B 29]. L'article L. 121-1 du code de l'Ă©ducation indique que le systĂšme Ă©ducatif doit « favoriser la mixitĂ© et l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes [
] Les Ă©coles, les collĂšges et les lycĂ©es assurent une mission d'information sur les violences, y compris en ligne, et une Ă©ducation Ă  la sexualitĂ© ainsi qu'une obligation de sensibilisation des personnels enseignants aux violences sexistes et sexuelles et Ă  la formation au respect du non-consentement. »[B 30] - [B 31] - [B 32]. Il s'agit donc d'une obligation lĂ©gale[B 33]. L'action du ministĂšre chargĂ© de l'Éducation nationale en matiĂšre de lutte contre l'homophobie et la transphobie s'inscrit dans un cadre interministĂ©riel coordonnĂ© par la DĂ©lĂ©gation InterministĂ©rielle Ă  la Lutte Contre le Racisme, l'AntisĂ©mitisme et la Haine anti-LGBT[B 34].

Usage de l’expression « thĂ©orie du genre » hors du champ acadĂ©mique

L'expression « théorie du genre » est présentée comme une traduction de l'expression anglaise « gender theory ». Mais selon les chercheurs en sciences sociales il s'agit d'un mésusage [148] - [149] - [98] - [grec 11]. En effet, si l'expression gender theory est parfois utilisée par plusieurs sociologues américains pour désigner leur champ d'études[B 35] - [150], c'est dans une toute autre perspective que celle des personnes extérieures au champ académique des études sur le genre[B 36] - [B 37] - [B 38]. Ainsi, selon la sociologue française Laure Bereni l'expression « théorie du genre » serait une tentative de faire croire qu'il existe une stratégie politique unifiée derriÚre les études de genre[B 39].

Mobilisation « anti-genre » Selon une Ă©tude de 2012 de l'historien d'Anthony Favier[147], un article de 2014 de la chercheuse Odile Fillod[151], et l'ouvrage de 2017 du docteur en sciences politiques Massimo Prearo et de la sociologue Sara Garbagnoli, l'expression « thĂ©orie du genre » est employĂ© et popularisĂ© dans des annĂ©es 2000 par le prĂȘtre catholique Tony Anatrella Ă  des fins rhĂ©toriques dans le cadre de l'offensive menĂ©e par le Vatican alors hostile Ă  l'ouverture du mariage aux couples de mĂȘme sexe, Ă  l'homoparentalitĂ© et la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e dans l'objectif de promouvoir « la diffĂ©rence et [
] la complĂ©mentaritĂ© entre les sexes comme fondement de l’humain »[152] - [153] - [154]. L'historienne Joan W. Scott voit Ă©galement dans cette expression une « invention » des catholiques dans la rhĂ©torique du Vatican. Pour elle, cette expression est utilisĂ©e par « les adversaires du « genre » » qui entendent faire valoir que les diffĂ©rences entre femmes et hommes Ă©tablissent « une complĂ©mentaritĂ© qui justifierait selon eux une inĂ©galitĂ© »[92]. Le politologue Bruno Perreau estime lui aussi que « la « thĂ©orie du genre » n'existe que dans la tĂȘte des opposants Ă  l'Ă©galitĂ© des droits. »[B 40]. Le sociologue Éric Fassin insiste sur le fait que le genre est un concept qui aide Ă  penser et non une idĂ©ologie[B 14].

À la suite de la dĂ©claration de Vincent Peillon, alors ministre français de l'Éducation nationale, en 2013 selon laquelle il disait ĂȘtre « contre la thĂ©orie du genre »[B 41], il y eut de nombreuses rĂ©actions dans le monde des sciences sociales[B 42] : notamment la publication d'une tribune, signĂ©e par 400 universitaires qui indique qu'« il n’y a pas « une » thĂ©orie du genre [
] mais « des » Ă©tudes de genre »[B 43] - [B 44] - . Par ailleurs, l'universitaire Anne-Emmanuelle Berger affirme que « la thĂ©orie du genre n'existe pas. Il en existe une multitude »[B 36], et la philosophe Judith Butler que « les thĂ©ories du genre existent au pluriel »[B 45]. De mĂȘme, les sociologues ÉlĂ©onore LĂ©pinard et MarylĂšne Lieber considĂšrent que l'emploi de « thĂ©orie du genre » au singulier masquerait la pluralitĂ© de thĂšses aussi diffĂ©rentes que la thĂ©orisation du genre par Judith Butler ou la thĂ©orisation du genre par Christine Delphy : « Il existe des thĂ©ories en Ă©tudes de genre, diffĂ©rentes façons de conceptualiser le genre »[alpha 27].

En résumé, la pertinence de l'expression « théorie du genre » est contestée par de nombreux chercheurs du fait qu'il existe une diversité de théorisation attestée.

RĂ©ception catholique

Selon une Ă©tude de l'historien Anthony Favier sur La rĂ©ception catholique des Ă©tudes de genre[147], Ă  partir des annĂ©es 1980 se dĂ©veloppe une vision trĂšs nĂ©gative de la notion de genre (alors dĂ©signĂ© par « thĂ©orie du genre » ou « idĂ©ologie du genre ») au sein de la communautĂ© catholique, notamment via des penseurs catholique, des auteurs thĂ©ologiens et autoritĂ©s ecclĂ©siastique, qui y voient un discours idĂ©ologique unifiĂ© qui aurait pour but de dĂ©stabiliser les rapports traditionnels entre les sexes ainsi que les repĂšres rĂ©gissant diffĂ©rentes questions comme la contraception, l’avortement et le comportement sexuel. Le genre agirait comme l'instrument de remise en cause de la sexualitĂ© humaine et de contestation des « rĂŽles fondĂ©s sur les diffĂ©rences naturelles »[B 46].

BenoĂźt XVI en 2010.

Selon le prĂȘtre et psychanalyste Tony Anatrella, qui par ailleurs ne cache pas son dĂ©saccord avec le dĂ©classement de l’homosexualitĂ© des troubles psychiques au sein des sociĂ©tĂ©s de psychiatrie et de l’OMS, le genre serait une idĂ©ologie emmenĂ©e par le « lobby homosexuel » et qui exigerait « la destruction de la famille », alors que cette derniĂšre serait « la consĂ©quence naturelle du comportement hĂ©tĂ©rosexuel de l’homme et de la femme »[B 47] - [B 48]. Par ailleurs, Ă  la suite de tĂ©moignages d'hommes qui disent avoir Ă©tĂ© entraĂźnĂ©s dans des actes Ă  caractĂšre sexuel lors de sĂ©ances dans le cadre de « thĂ©rapies » visant Ă  les guĂ©rir de leur homosexualitĂ© et Ă  la suite d'une rĂ©primande canonique prise par l'archevĂȘque de Paris, Tony Anatrella se voit interdire de ministĂšre sacerdotal. Il ne peut plus entendre les confessions, il doit renoncer Ă  l'accompagnement spirituel des personnes et il est interdit d'intervention publique sans l'accord de l'archevĂȘque. Il est stipulĂ© qu'il n'aura plus de ministĂšre et il lui est demandĂ© de ne plus exercer[B 49] - [B 50]. Pour le psychanalyste chrĂ©tien Jacques ArĂšnes, la « gender theory [
] constitue le corpus idĂ©ologique utilisĂ© par les lobbys gay pour dĂ©fendre leurs idĂ©es soumises au lĂ©gislatif, notamment le mariage dit homosexuel »[B 51]. Selon la philosophe catholique Chantal Delsol, avec la « thĂ©orie du gender », nous sommes « Ă  l'acmĂ© de la volontĂ© de refaire le monde selon notre dĂ©sir » et la consĂ©cration du « dĂ©sir de l'individu de choisir, sinon son sexe biologique, au moins son appartenance de « genre » », considĂ©rant qu'« apprendre le gender Ă  l'Ă©cole [
] dans le cours de SVT (sciences de la vie et de la terre) » est « de la propagande »[B 52].

Le pape BenoĂźt XVI, met en garde de ne pas « vivre contre l’Esprit crĂ©ateur [
] dĂ©gagĂ© de tout lien et de toute constitution naturelle » et a appelĂ© les chrĂ©tiens Ă  rejeter « des philosophies comme celles du genre » car elle lĂ©gitimerait le mariage homosexuel, l'homoparentalitĂ© et la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e[B 53] - [155].

Opposition Ă  l’ouverture du mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe

« Le gender c'est pas mon genre » : un slogan de La Manif pour tous.

En France, en 2012, des opposants Ă  l'ouverture des droits pour des personnes de mĂȘme sexe de se marier, notamment La Manif pour tous, Ă  l’instar de la rĂ©ception catholique, ont Ă©tabli un lien entre la « thĂ©orie du genre » et l'ouverture du mariage aux couples de mĂȘme sexe[B 54] ou des programmes de lutte contre les stĂ©rĂ©otypes filles-garçons Ă  l'Ă©cole[B 55] - [B 56]. Cette rĂ©ception repose sur un dĂ©tournement et une distorsion du concept de genre entretenu par des personnalitĂ©s de la communautĂ© catholique[147] mais aussi par certaines personnalitĂ©s politiques comme des dĂ©putĂ©s Ă  droite de l’échiquier politique français[B 57], qui demandent par exemple la crĂ©ation d'une commission d'enquĂȘte Ă  l'AssemblĂ©e nationale, regrettant que les Ă©tudes de genre aient intĂ©grĂ© la « thĂ©orie du gender » qu'ils prĂ©sentent comme un systĂšme de pensĂ©e et d’organisation globale de la sociĂ©tĂ© refusant en gĂ©nĂ©ral ce qui est donnĂ© par la nature et en particulier le corps sexuĂ© lui donnant un « sens subversif de l’indiffĂ©renciation des sexes »[B 58] - [B 59]. À partir de 2013, divers groupes politiques, liĂ©s pour certains Ă  La Manif pour Tous, ont lancĂ© en France des campagnes prĂȘtant Ă  l'Éducation nationale l'intention d'enseigner la « thĂ©orie du genre » Ă  l'Ă©cole[B 60] - [B 61] ; les groupes les plus radicaux ont affirmĂ© que cet enseignement s'accompagnerait de cours d'Ă©ducation sexuelle dĂšs l'Ă©cole maternelle. Bien que rapidement dĂ©menties, ces rumeurs ont occasionnĂ© des mouvements d'inquiĂ©tude[B 62] - [B 63].

Références et bibliographie

Références

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Références avec citation

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] le concept de genre dĂ©signe les processus sociaux, culturels, historiques et psychiques par lesquels les identitĂ©s sexuĂ©es et sexuelles sont produites [
] » cf.ref[2]
  2. « Les thĂ©ories en Ă©tudes de genre ont en partage de le concevoir comme une production du social et non de la nature [
] » cf.ref[3]
  3. « [
] nous proposons de mettre en Ă©vidence quatre dimensions analytiques centrales de ce concept : le genre est une construction sociale (1) ; le genre est un processus relationnel (2) ; le genre est un rapport de pouvoir (3) ; le genre est imbriquĂ© dans d'autres rapports de pouvoir (4) [
] » cf.ref[4]
  4. « Outil de dĂ©naturalisation — rĂ©vĂ©ler comme social ce qui Ă©tait pensĂ© comme le produit de diffĂ©rences biologiques —, le concept de genre a permis de rendre visibles et de nommer des rĂ©alitĂ©s sociales jusque-lĂ  non interrogĂ©es : travail domestique, Ă©cart salarial, violences faites aux femmes, harcĂšlement sexuel, travail de care ou hĂ©tĂ©ronormativitĂ© ; autant de concepts Ă©laborĂ©s dans le champ des Ă©tudes de genre qui permettent de produire de nouveaux savoirs sur les processus sociaux, et les inĂ©galitĂ©s et les identitĂ©s qu’ils façonnent. Les effets de savoir de ce concept sont donc nombreux et dĂ©passent les sciences sociales et humaines qui sont l’objet principal de cet ouvrage. En effet, adopter une perspective de genre en mĂ©decine ou en biologie, c’est se donner les moyens de faire de nouvelles dĂ©couvertes [
] » cf.ref[2]
  5. « Le concept de genre permet de dĂ©crire la rĂ©alitĂ© empirique d’une organisation binaire et hiĂ©rarchisĂ©e du monde [
] » cf.ref[1]
  6. « expliquer le social par le social. » cf.ref[5]
  7. « Mais le genre [
] est aussi un ordre normatif qui implique la production d'une frontiĂšre entre deux catĂ©gories de sexe [
] » cf.ref[9]
  8. « Le genre est une propriĂ©tĂ© collective et non individuelle dans la mesure oĂč le concept dĂ©signe les processus et les mĂ©canismes sociaux [
]. Le sexe est alors compris comme une construction sociale et le genre est le processus par lequel cette construction est opĂ©rĂ©e [
]. Puisqu'il s'agit de processus sociaux ils varient nĂ©cessairement en fonction du contexte social et historique. » cf.ref[10]
  9. « DĂšs les annĂ©es 2000, il [le genre] va faire l’objet de davantage de publications et ĂȘtre utilisĂ© de façon assez interchangeable avec le terme rapports sociaux de sexe [
] » cf.ref[11]
  10. « En France, ce n'est qu'à partir du début des années 2000 que le terme de « genre » s'est généralisé pour désigner le champ des recherches sur les rapports entre les sexes. » cf.ref[12]
  11. « Depuis leur fondation, le genre et ses formulations antĂ©rieures proches (« rapports sociaux de sexe », « domination masculine », « patriarcat ») sont des produits pluridisciplinaires. Pourtant, l’expression « Ă©tudes de genre », de plus en plus rĂ©pandue, n’est pas toujours un exact synonyme des gender studies [
]. Le genre dĂ©signe Ă  la fois une rĂ©alitĂ© sociale, un concept rendant compte de cette rĂ©alitĂ© et un corpus de recherches comprenant aussi d’autres termes qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ© (« rapports sociaux de sexe », [
]). Si le terme de « genre » s’est imposĂ© dans ce corpus au cours des quinze derniĂšres annĂ©es, son usage s’est gĂ©nĂ©ralisĂ© de façon progressive et dĂ©battue. Dans les pages qui suivent, il ne sera donc pas question seulement du concept de genre, mais aussi de tous ceux dont il est l’hĂ©ritier ; ce n’est qu’au fur et Ă  mesure de la lecture de l’ensemble que les dĂ©finitions prendront progressivement corps : le genre n’apparaĂźtra plus uniquement comme l’étiquette inclusive d’un champ de recherche mais comme un concept polysĂ©mique renvoyant Ă  des dĂ©finitions distinctes – en fonction des objets de recherche, des Ă©poques, des auteur·e·s et des influences thĂ©oriques. » cf.ref[13]
  12. « le concept de genre va rompre avec la pensée naturaliste qui assigne les femmes et les hommes à des rÎles sociaux spécifiques en raison de leurs prétendues caractéristiques biologiques et reproductives » cf.ref[1]
  13. « Avec l’arrivĂ©e du concept de genre, trois choses deviennent possibles, ce qui ne veut pas dire qu’elles se passent : [1] on a ramassĂ© dans un concept l’ensemble de ce qui, des diffĂ©rences entre les sexes, apparaĂźt comme social et arbitraire : soit effectivement variable de sociĂ©tĂ© Ă  sociĂ©tĂ©, soit susceptible Ă  tout le moins de changement ; [2] son singulier (le genre, par opposition aux deux genres) permet de dĂ©placer l’accent des parties divisĂ©es vers le principe de partition lui-mĂȘme ; [3] la notion de hiĂ©rarchie est fermement ancrĂ©e dans ce concept ; ce qui devrait permettre, au moins en thĂ©orie, de considĂ©rer sous un autre angle le rapport entre les parties divisĂ©es. » cf.ref[15]
  14. « Ce deuxiĂšme Ăąge des thĂ©ories du genre peut nĂ©anmoins ĂȘtre schĂ©matisĂ© de la façon suivante : 1 - le genre n'exprime pas la part sociale de la division, mais il est cette division, 2 - le genre prĂ©cĂšde et dĂ©termine donc les sexes, qui en font partie, 3 - le genre n'est pas simplement un principe de diffĂ©renciation, mais aussi un systĂšme de domination » cf.ref[16]
  15. « Le genre révÚle une logique globale qui organise la société, jusque dans ses moindres recoins. Il ne se contente pas de désigner une appartenance à un groupe de sexe. » cf.ref[18]
  16. « La premiĂšre formulation du concept de genre [
] intervient dans le contexte de la clinique Ă©tasunienne de l'intersexuation et de qu'on appelait alors la « transexualitĂ© » dans les annĂ©es 1950-1960. C'est au psychologue et sexologue John Money que l'on doit l'introduction du terme dans le corpus psychologique [
] » cf.ref[20]
  17. « Money suggérait qu'il [David Reimer] ne pourrait pas développer une identité masculine normal sans pénis. » cf.ref[21]
  18. « En tentant par tous les moyens de faire correspondre l’anatomie Ă  une identitĂ© soit masculine, soit fĂ©minine, Money et Stoller n’ont fait que reproduire l’idĂ©e selon laquelle il n’existe que deux et seulement deux sexes biologiques, et ont occultĂ© dans le mĂȘme mouvement la variĂ©tĂ© et la non-binaritĂ© biologique du sexe qui se prĂ©sentaient pourtant Ă  eux de façon Ă©vidente dans la chair de leur patientĂšle [Peyre et Wiels, 1991 ; Kraus, 2000 ; Fausto-Sterling, 2012 (2000)] » cf.ref[22]
  19. « PolysĂ©mique car si le mot est aujourd'hui largement utilisĂ© dans les sciences sociales et au dĂ©lĂ , peu s'accordent pour lui donner un sens univoque [
] L'objet de ce chapitre est de rendre compte des multiples usages du concept de genre [
] » cf.ref[27]
  20. « Delphy est [
] une des rares qui, dans les annĂ©es 1980, n’évacue pas [
] le terme « genre » Ă  condition que celui-ci soit redĂ©fini et pour partie extrait de son acception anglo-amĂ©ricaine. » cf.ref[42]
  21. « Le concept de genre est lui-mĂȘme dĂ©terminĂ© par la sexualitĂ©, comprise comme systĂšme politique, en l’occurrence l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ© reproductive, qui dĂ©finit le fĂ©minin et le masculin par la polarisation sexuelle socialement organisĂ©e des corps » cf.ref[51]
  22. « La distinction entre le sexe et le genre ne saurait simplement se rĂ©sumer Ă  une opposition entre du "physique" et du "social". Le genre peut ĂȘtre dĂ©fini comme le rapport social divisant l’humanitĂ© en deux sexes distincts et hiĂ©rarchiquement articulĂ©s en dehors desquels il semble que rien ne puisse exister. En vertu de cette dĂ©finition, le sexe peut ĂȘtre analysĂ© comme le "produit" du genre, comme le rĂ©sultat d’un systĂšme de division qui renforce continuellement sa pertinence en donnant Ă  voir les sexes comme les Ă©lĂ©ments naturels et prĂ©-sociaux constitutifs du monde dans lequel nous vivons » cf.ref[52]
  23. « À partir de ces quatre dimensions analytiques (construction sociale, approche relationnelle, rapport de pouvoir, intersectionnalitĂ©), le genre peut ĂȘtre dĂ©fini comme un systĂšme de bicatĂ©gorisation hiĂ©rarchisĂ© entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et reprĂ©sentations qui leur sont associcĂ©es (masculin/fĂ©minin) » cf.ref[17]
  24. « [
] le croisement "race" / genre / classe n'est pas une nouveautĂ© pour la France. [
] on peut noter qu'un bon nombre de travaux n'ont pas attendu les Ă©tudes post-coloniales ou le Black Feminism pour insister sur l'intrication entre les dominations : les divisions dues aux inĂ©galitĂ©s de classe, de sexe et d'appartenance ethnique n'Ă©taient ignorĂ©es [
] je pense [
] bien Ă©videmment, aux travaux de Collette Guillaumin (1972/2002) qui ont proposĂ© une analyse du processus idĂ©ologique commun de naturalisation du sexe et de la "race" » cf.ref[90]
  25. « Le problĂšme n'est pas que le corps n'a pas de sexe ou n'est pas sexuĂ© - il l'est ; le problĂšme n'est pas que le processus physioanatomique de sexuation n'a pas fonctionnĂ© - il a fonctionnĂ© ; le problĂšme, pour les mĂ©decins, [
] il n'a pas donnĂ© lieu Ă  une identitĂ© sexuelle identifiable comme "mĂąle" ou "femelle". Aussi l'intervention consiste Ă  intervenir sur les corps intersexes pour leur assigner, non pas un sexe (ils en ont dĂ©jĂ  un), mais le bon sexe. [
] Ce "bon sexe" consiste essentiellement [Ă  ce qui] doit ĂȘtre "normalement" hĂ©tĂ©rosexuel. » cf.ref[127]
  26. « La sexuation n'est donc pas le tout du "sexe": dans la définition commune du "sexe biologique", l'anatomie n'est jamais seule. Autrement dit, il y a toujours déjà, dans ce que nous appréhendons communément comme le "sexe biologique" des individus, du genre et les traces d'une gestion sociales de la reproduction, c'est à dire, une identité sexuelle (de genre et de sexualité) imposée, assignée. » cf.ref[128]
  27. « Il existe des thĂ©ories en Ă©tudes de genre, diffĂ©rentes façons de conceptualiser le genre, car celui-ci façonne aussi bien l’économie, les corps, les identitĂ©s, le biologique que le social. Chaque thĂ©orisation du genre propose, implicitement ou explicitement, une conception de l’identitĂ©, du sujet, du pouvoir, des rapports sociaux et de leurs possibles transformations. Chaque façon de thĂ©oriser le genre met l’accent sur certaines dimensions plutĂŽt que sur d’autres : le travail ou la sexualitĂ©, le corps ou les reprĂ©sentations sociales, les interactions sociales ou les normes. »[3]
  1. « Le sociologue doit expliquer le social par le social. L’énoncĂ© de ce principe revient [
] frĂ©quemment sous la plume de Durkheim » cf.ref[6]
  2. « Les faits sociaux ne peuvent ĂȘtre expliquĂ©s que par des faits sociaux » cf.ref[7]
  3. « The term gender role is used to signify all those things that a person says or does to disclose himself or herself as having the status of boy or man, girl or woman, respectively. It includes, but is not restricted to, sexuality in the sense of eroticism. » cf.ref[30]
  4. « Le mariage conjugal n’entre donc point dans l’histoire comme la rĂ©conciliation de l’homme et de la femme, et bien moins encore comme la forme suprĂȘme du mariage. Au contraire : il apparaĂźt comme l’assujettissement d’un sexe par l’autre, comme la proclamation d’un conflit des deux sexes, inconnu jusque-lĂ  dans toute la prĂ©histoire. Dans un vieux manuscrit inĂ©dit, composĂ© par Marx et moi-mĂȘme en 1846, je trouve ces lignes : « La premiĂšre division du travail est celle entre l’homme et la femme pour la procrĂ©ation. » Et je puis ajouter maintenant : La premiĂšre opposition de classe qui se manifeste dans l’histoire coĂŻncide avec le dĂ©veloppement de l’antagonisme entre l’homme et la femme dans le mariage conjugal, et la premiĂšre oppression de classe, avec l’oppression du sexe fĂ©minin par le sexe masculin. [
] La forme de famille correspondant Ă  la civilisation et qui s’instaure dĂ©finitivement avec elle est la monogamie, la suprĂ©matie de l’homme sur la femme et la famille conjugale comme unitĂ© Ă©conomique de la sociĂ©tĂ© »[82]
  5. « With its assumptions about social order and social change, the macro sociological perspective of conflict theory, also referred to as social conflict theory, is in many ways a mirror image of functionalism. Unlike functionalists, who believe that social order is maintained through value consensus, conflict theorists assert that it is preserved involuntarily through the exercise of power that one social class holds over another. Originating from the writings of Karl Marx (1818–1883), conflict theory is based on the assumption that society is a stage on which struggles for power and dominance are acted out. The struggles are largely between social classes competing [
]. Capitalism thrives on a class-based system that consolidates power in the hands of a few men of the ruling class (bourgeoisie) who own the farms and factories that workers (proletariat) depend on for their survival. The interest of the dominant class is to maintain its position of power over the subordinate class by extracting as much profit as possible from their work. Only when the workers recognize their common oppression and form a class consciousness can they unite and amass the resources necessary to seriously challenge the inequitable system in which they find themselves. [
] Friedrich Engels (1820–1895), Marx’s collaborator, applied these assumptions to the family [
]. He suggested that the master–slave or exploiter–exploited relationships occurring in broader society between the bourgeoisie and the proletariat are translated to the household [and] the household is an autocracy, and the supremacy of the husband is unquestioned. [
] Engels argued [
] “The emancipation of woman will only be possible when women can take part in production on a large social scale, and domestic work no longer claims but an insignificant amount of her time” (Engels, 1942:41–43) »[84]
  6. « L’analyse de F. Engels est une critique radicale de la conception naturaliste et fataliste de la subordination des femmes aux hommes, mais elle reste inaboutie dans la mesure oĂč elle ne remet pas en cause la rĂ©partition sexuĂ©e des tĂąches au sein de la famille, mĂȘme s’il prĂ©conise la socialisation des tĂąches domestiques. C’est prĂ©cisĂ©ment cette question qui a Ă©tĂ© au cƓur de la contestation fĂ©ministe des annĂ©es 1970. De ce point de vue [
] le concept de division sociale et sexuelle du travail, Ă©laborĂ© en France dans les annĂ©es 1980, a Ă©tĂ© une Ă©tape majeure dans la sociologie des rapports sociaux de sexe. Il a permis de reprendre l’analyse amorcĂ©e par F. Engels de l’articulation entre production et reproduction et de la clarifier en l’inscrivant dans la problĂ©matique des rapports sociaux de domination. »[83]
  7. « Ensuite il n’y a aucune raison de passer automatiquement du constat d’un dĂ©sĂ©quilibre dans une interaction Ă  une interprĂ©tation en termes de domination. [
] que l’on observe les conditions dans lesquelles se dĂ©roulent les interactions au sein de relations qui perdurent, les dĂ©sĂ©quilibres peuvent s’interprĂ©ter autrement qu’en termes de domination, par exemple comme facteurs de dynamisme dans une relation qui ne cherche pas nĂ©cessairement Ă  Ă©voluer vers l’équilibre » cf.ref[87]
  8. « Comme la femme est de toutes façons plus sollicitĂ©e pour la reproduction, le plus efficace est qu’elle se spĂ©cialise dans les tĂąches domestiques. Le partage inĂ©gal du travail domestique n’est donc pas le fait d’une domination mais le rĂ©sultat d’un calcul Ă©conomique. Pour les conjoints, il n’y a pas d’inĂ©galitĂ©, il n’y a qu’une spĂ©cialisation. [
] En effet, la spĂ©cialisation inĂ©gale a pour effet de rendre dĂ©pendant l’homme qui, tout en bĂ©nĂ©ficiant des services de sa compagne, perd pour une part une maĂźtrise de son monde » cf.ref[88]
  9. « The various divisions of labor among family members are determined partly by biological differences and partly by different experiences and different investments in human capital. [
] Since married women have been specialized to child bearing and other domestic activities, they have demanded long-term "contracts" from their husbands to protect them against abandonment and other adversities. [
] Specialized investments and time allocation together with biological differences in comparative advantage imply that married men specialize in the market sector and married women in the household sector. » cf.ref[89]
  10. « Gender identity starts with the knowledge and awareness, whether conscious or unconscious, that one belongs to one sex and not the other [
] gender role is the overt behavior one displays in society, the role which he plays, especially with other people. » cf.ref[109]
  11. (en) « Gender Studies - A Summary », Swedish Research Council’s Committee on Gender Research« Gender studies is a generic term for the field as a whole. The term gender theory is sometimes used in the same way, although the latter term is sometimes to denote interdisciplinary gender studies not related to any particular discipline. »

Autres références

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  4. « Emmanuel Todd : ne lui parlez pas de patriarcat », sur France Culture,
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  6. Convention du Conseil de l’Europe sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă  l’égard des femmes et la violence domestique, , 24 p. (lire en ligne), p. 3
  7. Nations Unies, « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes »,
  8. « Genre et santé », sur who.int
  9. Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe, Paris, , 68 p. (ISBN 978-2-11-145137-7, lire en ligne), p. 13
  10. Maud Olivier, Rapport d'information sur les Ă©tudes de genre, , 285 p. (assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-info/i4105.pdf), p. 8-10
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] DerriĂšre le mariage des homosexuels, c'est la thĂ©orie du genre qui est insufflĂ©e dans la sociĂ©tĂ© française. Cette thĂ©orie qui vient des États-Unis estime qu'homme et femme sont interchangeables. »
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  61. Élection des parents d'Ă©lĂšves: les anti-mariage pour tous veulent infiltrer les Ă©coles, Huffington Post, 10 octobre 2014
  62. Théorie du genre : des élÚves absents du fait d'une étrange rumeur, Le Figaro, 29 janvier 2014
  63. "Masturbation", "théorie du genre" à l'école
 Décryptage de cinq folles rumeurs, France TV Info, 31 janvier 2014

Bibliographie

Principaux ouvrages utilisĂ©s comme source pour la rĂ©daction de cet article Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Laure Bereni, SĂ©bastien Chauvin, Alexandre Jaunait et Anne Revillard, Introduction aux Ă©tudes sur le genre, de Boeck SupĂ©rieur, , 3e Ă©d. (1re Ă©d. 2012), 432 p. (ISBN 9782807308169)
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  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Isabelle Clair et François Singly (dir.), Sociologie du genre, Armand Colin, , 128 p. (ISBN 978-2-200-28160-1, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
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  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Rebecca Jordan-Young (trad. Odile Fillod, prĂ©f. Catherine Vidal, postface Ilana Löwy), Hormones, sexe et cerveau [« Brain Storm: The Flaws in the Science of Sex Differences »], Paris, Belin, , 640 p. (ISBN 978-2-7011-9630-5)
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Sandrine Teixido, HĂ©loĂŻse LhĂ©rĂ©tĂ© et Martine Fournier, « Les gender studies pour les nul(-le)s », Sciences humaines,‎ (lire en ligne)

Autres ouvrages synthĂ©tique sur les thĂ©orisations du genre Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Juliette Rennes (dir.), EncyclopĂ©die critique du genre, Paris, La DĂ©couverte, , 752 p. (ISBN 9782707190482)
  • Marie Buscatto, Sociologies du genre, Paris, Armand Colin, , 2e Ă©d., 222 p. (ISBN 978-2-200-62383-8)
  • Chabaud-Rychter et al., Sous les sciences sociales, le genre. Relectures critiques de Max Weber Ă  Bruno Latour, La DĂ©couverte,
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Guionnet C. et Neveu E., FĂ©minins/Masculins : Sociologie du genre, Paris,, Armand Colin, , 2e Ă©d.
  • Laure Parini, Le systĂšme de genre : introduction aux concepts et thĂ©ories, Paris, Armand Colin, , 2e Ă©d.
  • Maruani M, Femme, genre et sociĂ©tĂ©, L’état des savoirs, Paris, La DĂ©couverte,
  • Marie-Claude Hurtig, MichĂšle Kail et HĂ©lĂšne Rouch (dir.), Sexe et genre, de la hiĂ©rarchie entre les sexes, Paris, CNRS, (1re Ă©d. 1991)
  • Ferrand M., FĂ©minin, Masculin, Paris, DĂ©couverte,
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Isabelle Jacquet, DĂ©veloppement au masculin/fĂ©minin, le genre outil d’un nouveau concept, Paris, L’Harmattan, , 184 p.

LittĂ©ratures notables mentionnĂ©s dans l'article sur les thĂ©orisations du genre Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article (en) Margaret Mead, Sex and temperament in three primitive societies, (rĂ©impr. 2001) (ISBN 0-06-093495-6)
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Simone de Beauvoir, Le DeuxiĂšme Sexe, t. II L'expĂ©rience vĂ©cue, Gallimard, coll. « Folio »,
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  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Anne Fausto-Sterling (trad. de l'anglais par Boterf), Les cinq sexes : Pourquoi mĂąle et femelle ne suffisent pas, Payot,
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