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Vincent Peillon

Vincent Peillon, né le à Suresnes (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine), est un homme politique et professeur de philosophie français.

Vincent Peillon
Illustration.
Vincent Peillon en 2012.
Fonctions
Député européen
–
(5 ans)
RĂ©Ă©lection 25 mai 2014
Circonscription Sud-Est
LĂ©gislature 8e
Groupe politique S&D
–
(7 ans, 9 mois et 25 jours)
Élection 13 juin 2004
RĂ©Ă©lection 7 juin 2009
Circonscription Nord-Ouest (2004-2009)
Sud-Est (2009-2012)
LĂ©gislature 6e et 7e
Groupe politique S&D
Successeur Karim ZĂ©ribi
Ministre de l'Éducation nationale
–
(1 an, 10 mois et 17 jours)
Président François Hollande
Gouvernement Jean-Marc Ayrault I et II
Prédécesseur Luc Chatel
Successeur BenoĂźt Hamon
Député français
–
(5 ans et 6 jours)
Élection 1er juin 1997
Circonscription 3e de la Somme
LĂ©gislature XIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique SOC
Prédécesseur JérÎme Bignon
Successeur JĂ©rĂŽme Bignon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Suresnes (France)
Nationalité Française
Parti politique PS
DiplÎmé de Université Panthéon-Sorbonne
Profession Enseignant, chercheur
Religion JudaĂŻsme

Membre dirigeant du Parti socialiste (PS), il est ministre de l'Éducation nationale dans le premier et second gouvernement de Jean-Marc Ayrault du au . Il est dĂ©putĂ© europĂ©en de 2004 Ă  2012, puis Ă  nouveau de 2014 Ă  2019. Il est candidat Ă  la primaire de la belle alliance populaire de 2017.

Biographie

Origines familiales

Vincent BenoĂźt Camille Peillon est le fils de Gilles Peillon (1928-2007), banquier et communiste, qui fut directeur gĂ©nĂ©ral de la premiĂšre banque soviĂ©tique hors d'URSS[1], la Banque commerciale pour l'Europe du Nord - Eurobank, puis de la banque franco-algĂ©rienne Union mĂ©diterranĂ©enne de banque[2]. Du cĂŽtĂ© maternel, il est issu d'une famille juive alsacienne[3] : sa mĂšre, Françoise Blum, nĂ©e en 1930, fut directrice de recherche Ă  l'Institut national de la santĂ© et de la recherche mĂ©dicale (INSERM), spĂ©cialiste en physiopathologie de l'hypophyse ; son grand-pĂšre Ă©tait le professeur LĂ©on Blum (1878-1930)[4], spĂ©cialiste de la physiopathologie rĂ©nale Ă  Strasbourg, initiateur de l'insulinothĂ©rapie en France, fils aĂźnĂ© du rabbin FĂ©lix Blum (1847-1925) et de Jeannette Lederman ; sa grand-mĂšre ThĂ©rĂšse Lion (1894-1985) est la fille d'un assureur de Moselle, avocate et fĂ©ministe, son militantisme a particuliĂšrement marquĂ© le jeune Vincent[5] ; son oncle maternel est le biologiste Étienne-Émile Baulieu (nĂ© Étienne Blum), coinventeur de la pilule RU 486, professeur honoraire au CollĂšge de France, et sa tante maternelle est Suzanne de Brunhoff Ă©conomiste au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), belle-fille du crĂ©ateur de Babar[6].

Vincent Peillon est le frĂšre du journaliste Antoine Peillon[7].

Il est pĂšre de quatre enfants : deux filles nĂ©es de son premier mariage avec la philosophe Brigitte Sitbon[8], dont l'aĂźnĂ©e SalomĂ© est chargĂ©e de mission Ă  l'Institut français d'IsraĂ«l Ă  partir de fĂ©vrier 2013 dans le cadre d'un volontariat International[9], et deux fils nĂ©s de son union en secondes noces avec la journaliste Nathalie Bensahel[10], rĂ©dactrice en chef adjointe au service « Notre Époque » du Nouvel Observateur[11].

Études et profession

Bachelier Ă  seize ans, Vincent Peillon est ensuite Ă©tudiant en philosophie Ă  la Sorbonne (universitĂ© PanthĂ©on-Sorbonne). Il frĂ©quente rarement les bancs de l'universitĂ© mais obtient sa licence Ă  vingt ans. AprĂšs une agression, « Vincent plaque tout et part Ă  l'aventure »[1]. Il travaille pour la Compagnie internationale des wagons-lits sur la ligne Paris - Copenhague. Il fonde alors une entreprise de ventes d’import-export et de diffusion du saumon avec comme slogan « du saumon norvĂ©gien pour tous », sociĂ©tĂ© spĂ©cialisĂ©e notamment dans la vente de saumon fumĂ© aux comitĂ©s d'entreprise[12].

Il prĂ©pare ensuite le concours pour le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degrĂ© (CAPES) en philosophie. NommĂ© professeur certifiĂ© stagiaire Ă  la rentrĂ©e 1984, au lycĂ©e Édouard-Herriot, Ă  Lyon 6e, il est affectĂ© comme titulaire Ă  la rentrĂ©e 1985 au lycĂ©e Pierre de Coubertin Ă  Calais. Il enseigne aux Ă©lĂšves de terminale Sciences Ă©conomique et sociale, et technique. Il prĂ©pare parallĂšlement le concours de l'agrĂ©gation de philosophie et devient professeur agrĂ©gĂ© aprĂšs une premiĂšre tentative infructueuse[13]. Il reste deux ans Ă  Calais, puis est mutĂ© pour ĂȘtre formateur Ă  l'Ă©cole normale primaire de la NiĂšvre[14].

Repéré alors par Pierre Moscovici, il est détaché en 1992 au cabinet du président de l'Assemblée nationale Henri Emmanuelli, dont il écrit les discours[15]. Il obtient également en 1992 un doctorat en philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne avec une thÚse intitulée La tradition de l'esprit : essai sur la pensée interrogative de Merleau-Ponty[16] - [17]. AprÚs le changement de majorité en 1993, il enseigne au lycée Joliot-Curie à Nanterre et au lycée La Folie-Saint-James à Neuilly-sur-Seine.

Il est Ă©lu dĂ©putĂ© de 1997 Ă  2002, puis Ă  la suite de sa non-rĂ©Ă©lection, il est accueilli en dĂ©tachement durant deux ans au CNRS sur un poste de directeur de recherche, poursuivant ses travaux sur Ferdinand Buisson et les origines de la laĂŻcitĂ© et de la philosophie rĂ©publicaine. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en en 2004, et rĂ©Ă©lu en 2009. SpĂ©cialiste du socialisme prĂ©-marxiste et d’auteurs tels que Jean JaurĂšs, Edgar Quinet, ou Pierre Leroux, il a publiĂ© plusieurs ouvrages relatifs Ă  l’histoire de la pensĂ©e socialiste et rĂ©publicaine.

Il est nommé conseiller maßtre en service extraordinaire à la Cour des comptes le 23 juin 2021 en Conseil des ministres[18].

Le 3 mai 2022, une enquĂȘte conjointe du quotidien en ligne MĂ©diapart[19] et du journal cantonal suisse Arc Info[20] conclut Ă  un soupçon d’emploi fictif dont aurait bĂ©nĂ©ficiĂ© Vincent Peillon Ă  l'universitĂ© de NeuchĂątel quelques annĂ©es aprĂšs qu’il y a enseignĂ©. Les reprĂ©sentants de l'universitĂ© dĂ©clarent qu'une enquĂȘte sera conduite pour dĂ©terminer la vĂ©racitĂ© de ces allĂ©gations[21].

Le 18 novembre 2022, le quotidien d'information 20 minutes[22] et le site d'information Bluewin[23] annoncent qu'au terme d’un audit externe approfondi, qui a permis l’analyse d’une centaine de factures ou notes de frais, de 150 documents et du contenu de 27 auditions, «il ressort que soit les allĂ©gations sont fausses, soit elles relĂšvent d’interprĂ©tations manifestement exagĂ©rĂ©es», affirme le communiquĂ© publiĂ© vendredi par l’UniNE. Ils prĂ©cisent que l'enquĂȘte atteste de la rĂ©alitĂ© du travail scientifique du professeur associĂ© Vincent Peillon : «La suspicion d'emploi fictif peut ĂȘtre Ă©cartĂ©e». L'audit souligne aussi que les faits dĂ©crits dans des tĂ©moignages anonymes recueillis par les deux mĂ©dias n’ont pas Ă©tĂ© confirmĂ©s.

Homme de cabinet

Il entre en 1992 au PS et au cabinet d'Henri Emmanuelli, alors prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale[24], puis devient secrĂ©taire du groupe des experts du PS l'annĂ©e suivante.

Bien que n'ayant pas les trois ans d'ancienneté requis par les statuts du PS, il présente la motion 2 au congrÚs de Liévin en 1994, aux cÎtés de Christophe Clergeau : il recueille 8 % des voix[15]. Il devient membre du bureau national et délégué auprÚs du premier secrétaire, Lionel Jospin, de 1995 à 1997.

Député de la Somme

En 1997, il est élu député de la Somme, dans la 3e circonscription (région du Vimeu). Il devient parallÚlement secrétaire national aux études du Parti socialiste de 1997 à 2000, date à laquelle il devient porte-parole du parti sous la direction de François Hollande.

Son mandat est Ă©maillĂ© de confrontations avec des chasseurs de sa circonscription ; en 1998, sa permanence est mise Ă  sac[25]. Deux ans plus tard, il manque d'ĂȘtre lynchĂ© au cours de l'inauguration d'une dĂ©chetterie Ă  Ault, et doit ĂȘtre exfiltrĂ© par les gendarmes en hĂ©licoptĂšre ; l'opĂ©ration est organisĂ©e par Anne Coffinier, stagiaire Ă  la prĂ©fecture[26].

Le 30 mars 2000, il présente le rapport d'information de la mission d'information qu'il préside et dont le rapporteur est Arnaud Montebourg, relative aux obstacles au contrÎle et à la répression de la délinquance financiÚre et du blanchiment des capitaux en Europe[27].

En 2002, il perd son siÚge de député avec 47,54 % des voix au second tour, notamment en raison d'un conflit avec les chasseurs mécontents des nouvelles dates de fermeture de la chasse[28].

Député européen et cadre du parti

Il est Ă©lu en 2003 par les militants socialistes premier secrĂ©taire de la fĂ©dĂ©ration socialiste de la Somme, fonction qu’il avait dĂ©jĂ  exercĂ©e de 1997 Ă  2000.

En , troisiÚme de la liste PS dans la circonscription Nord-Ouest, il devient député européen[29].

En , il défend le « non » lors du référendum sur la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe.

À la suite du congrĂšs du Mans de 2005, il se sĂ©pare de certains fondateurs du courant Nouveau Parti socialiste tels Arnaud Montebourg, Thierry Mandon ou Yvette Roudy, et accepte un compromis avec la motion majoritaire de François Hollande.

Vincent Peillon en 2009.

Dans la 3e circonscription de la Somme, lors des élections législatives de , il est, avec 49,85 % des suffrages, battu au second tour par JérÎme Bignon, candidat de l'UMP[30] - [31].

Lors de la campagne présidentielle de 2007, il est un des porte-paroles de SégolÚne Royal. En septembre 2007, Vincent Peillon décide de créer l'Institut Edgar Quinet.

Lors du congrÚs de Reims du PS de 2008, il rejoint la motion E portée par SégolÚne Royal, candidate au poste de PremiÚre secrétaire du Parti socialiste. AprÚs la défaite contestée de celle-ci, il s'éloigne peu à peu de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle.

En juin 2009, il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en, cette fois dans la circonscription du Sud-Est. Sa liste obtient, Ă  l’issue des Ă©lections du , un score de 14,49 % des voix et deux Ă©lus. Elle se classe troisiĂšme, derriĂšre la liste UMP de Françoise GrossetĂȘte (29,35 % des voix, cinq Ă©lus), et Ă©galement derriĂšre celle d’Europe Écologie, conduite par MichĂšle Rivasi, adjointe au maire de Valence (18,27 % des voix, trois Ă©lus).

Le site d'information en ligne Rue89 avance que Vincent Peillon durant ses deux mandats n'a que peu d'intĂ©rĂȘt pour la politique europĂ©enne et le dĂ©signe comme un « eurodĂ©putĂ© plutĂŽt touriste », « champion de l’absentĂ©isme »[32]. Le journaliste Jean Quatremer n'est guĂšre plus indulgent en affirmant en 2009 que Vincent Peillon « n’a strictement jouĂ© aucun rĂŽle au sein du Parlement europĂ©en au cours de la lĂ©gislature Ă©coulĂ©e »[33].

En novembre 2009, il s'oppose à SégolÚne Royal au sein de la motion E et crée son mouvement, le « Rassemblement social, écologique et démocrate » et organise avec succÚs, fin août, une université d'été à Marseille qui aura des répercussions une semaine plus tard sur le discours de Martine Aubry à La Rochelle.

La mĂȘme annĂ©e, il apparaĂźt dans l'unique Ă©pisode de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© Politique Ă  domicile, diffusĂ© le 19 novembre 2009, dans laquelle il dĂ©bat avec trois français en les assistant lors de la prĂ©paration du dĂźner, sous l’Ɠil des camĂ©ra du site de partage de vidĂ©os Dailymotion[34] - [35].

En 2011, aprĂšs avoir apportĂ© son soutien Ă  Dominique Strauss-Kahn en cas de candidature Ă  la primaire citoyenne, il entre dans l'Ă©quipe de campagne de François Hollande oĂč il s'occupe des questions d'Ă©ducation, de jeunesse, d'enseignement supĂ©rieur et de recherche. La mĂȘme annĂ©e, il publie un livre, Conversations rĂ©publicaines, abordant divers sujets politiques dans la perspective de l'Ă©lection prĂ©sidentielle[36] dont la vente, en quelques mois, ne dĂ©passe pas trois cents exemplaires[37].

Ministre de l'Éducation nationale

Le , il est nommĂ© ministre de l'Éducation nationale. DĂšs le lendemain de sa prise de fonction, il annonce la fin de la semaine de quatre jours et simultanĂ©ment des 60 heures d'aide personnalisĂ©e dispensĂ©e par les enseignants Ă  des groupes de cinq ou six Ă©lĂšves (les deux mises en place par Xavier Darcos, en 2008, dans l'enseignement primaire) pour la rentrĂ©e 2013, et donc le retour Ă  une semaine de quatre jours et demi. Il annonce aussi la rĂ©union prochaine des recteurs d'acadĂ©mie pour discuter de l'affectation de 1 000 postes supplĂ©mentaires dans le primaire Ă  la rentrĂ©e 2012 (avec une prioritĂ© donnĂ©e aux enseignants RASED)[38]. Il veut qu'une morale laĂŻque soit enseignĂ©e dans les Ă©tablissements scolaires et estime que pour donner Ă  l'Ă©lĂšve « la libertĂ© du choix », « il faut ĂȘtre capable de l'arracher Ă  tous les dĂ©terminismes, familial, ethnique, social, intellectuel »[39] - [40]. Le 4 janvier 2013, il envoie une lettre aux recteurs leur rappelant que « le gouvernement s’est engagĂ© Ă  s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalitĂ©s ». Cet engagement est critiquĂ© par certains commentateurs[41], qui le jugent contraire Ă  la DĂ©claration universelle des Droits de l'homme de 1948, selon laquelle « Les parents ont, par prioritĂ©, le droit de choisir le genre d'Ă©ducation Ă  donner Ă  leurs enfants »[42].

En janvier 2013, il porte la réforme des rythmes scolaires.

Il prĂ©pare et fait adopter en juin 2013 par le parlement la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la RĂ©publique[43] dite loi Peillon.

En dĂ©cembre 2013, il mĂšne une rĂ©forme importante du statut des enseignants de classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles (CPGE), qui dĂ©clenche un mouvement de protestation inĂ©dit de la part de ces enseignants d'ordinaire peu prompts Ă  faire grĂšve[44] - [45], d'autant plus qu'il s'est dĂ©jĂ  prononcĂ© plusieurs fois en 2010 pour la suppression des CPGE et des Grandes Ă©coles[46] - [47]. Le projet prĂ©voit d'augmenter le nombre d'heures de cours de certains professeurs de CPGE sans compensation sur leur salaire, afin d'en redistribuer une partie aux professeurs de ZEP[48]. En dĂ©pit de son apparente volontĂ© de fermetĂ©, face Ă  la mobilisation massive des professeurs (60 % de grĂ©vistes le 9 dĂ©cembre), Vincent Peillon annonce le 12 dĂ©cembre 2013 que les discussions ne sont pas « mĂ»res » et repousse la rĂ©forme[49]. Seule est actĂ©e la diminution de deux heures du temps hebdomadaire de 18 heures des professeurs en ZEP, heures qui seront dĂ©sormais consacrĂ©es au suivi des Ă©lĂšves[50].

Il est remplacé par Benoßt Hamon à la suite du changement de gouvernement, en avril 2014[51].

Le , il annonce qu'il sera Ă  nouveau candidat aux Ă©lections europĂ©ennes de 2014[52]. TĂȘte de liste dans le Sud-Est, il obtient le 25 mai 2014 un rĂ©sultat de 11,87 % (deux siĂšges) face Ă  la liste Front national menĂ©e par Jean-Marie Le Pen (28,18 %, cinq siĂšges) et Ă  celle de l'UMP menĂ©e par Renaud Muselier (22,4 %, trois siĂšges)[53]. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en.

Député européen

En avril 2014, il n'est pas reconduit dans le gouvernement Manuel Valls (1). Il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en en mai 2014, mais est critiquĂ© par la presse pour sa faible assiduitĂ©, avec en dĂ©cembre 2016 une participation Ă  moins de la moitiĂ© des sĂ©ances de la commission oĂč il doit siĂ©ger[54].

En novembre 2014, il est nommé professeur associé à l'université de Neuchùtel (Suisse)[55].

Primaire citoyenne de 2017

Le 11 dĂ©cembre 2016, il annonce au Journal de 20 heures de France 2, sa candidature Ă  la primaire citoyenne de 2017 des 22 et 29 janvier 2017. Assurant qu’il n’avait « pas prĂ©vu » d’entrer dans la course, car il considĂ©rait « que le prĂ©sident de la RĂ©publique devait porter les couleurs de son bilan », il dit avoir pris sa dĂ©cision « le soir » oĂč François Hollande a annoncĂ© qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat. Il doit cependant s'acquitter pour sa candidature de 19 500 euros de cotisations en retard au PS[56]. Durant la campagne des primaires, il s'oppose notamment aux dĂ©clarations de Manuel Valls critiquant la politique migratoire d'Angela Merkel. Il juge pour sa part que l'Europe a fait « trop peu » pour l'accueil des migrants[57]. Il est Ă©galement l'objet de polĂ©miques, aprĂšs avoir dĂ©clarĂ© qu'ĂȘtre de droite revient Ă  penser qu'« un Noir n'a pas le droit de vote »[58] - [59]. « PersuadĂ© » d'ĂȘtre au second tour de la primaire socialiste, il n'obtient que 6,5 % des suffrages loin derriĂšre trois autres candidats[60].

AprÚs la victoire de Benoßt Hamon, il est nommé conseiller politique dans le cadre de sa campagne présidentielle[61].

Post-présidentielles de 2017

Le 1 juillet 2019, son mandat de député européen n'étant pas renouvelé, il n'occupe plus de postes politiques depuis.

Le 23 juin 2021, il est nommé par décret, conseiller maßtre en service extraordinaire à la Cour des Comptes[62].

Orientations politiques

Orientations au sein du PS

En , le quotidien LibĂ©ration publie une tribune intitulĂ©e Pour un nouveau Parti socialiste signĂ©e par Arnaud Montebourg, Julien Dray et Vincent Peillon. C’est le titre de cette tribune qui donnera son nom au courant Nouveau Parti socialiste qui prĂ©sentera une motion au congrĂšs de Dijon (2003) et Ă  celui du Mans (2005). Ce nouveau courant prĂŽne alors une profonde rĂ©novation du Parti socialiste.

MalgrĂ© le combat rĂ©ussi du non au rĂ©fĂ©rendum du 29 mai 2005, les tensions s'exacerbent entre Peillon et Montebourg[63]. Le , durant le congrĂšs du Parti socialiste au Mans, il vote avec BenoĂźt Hamon et Henri Emmanuelli l’approbation de la synthĂšse gĂ©nĂ©rale au nom de la motion 5 du Nouveau Parti socialiste, l’autre chef de file de son courant, Arnaud Montebourg, s’abstenant. Cette scission marque la fin du NPS[63].

Alors que s’ouvre l’universitĂ© d’étĂ© du Parti socialiste Ă  La Rochelle fin , il exprime son soutien en faveur de SĂ©golĂšne Royal Ă  l’investiture du parti pour la prĂ©sidentielle, dont il devient l’un des trois porte-parole durant la campagne de 2007.

Il écrit sur la pensée de Pierre Leroux et de Ferdinand Buisson, pÚre de la laïcité française, dans La révolution française n'est pas terminée (2008)[64].

Lors du congrĂšs de Reims devant se tenir du 14 au , Vincent Peillon soutient la motion E menĂ©e par GĂ©rard Collomb et SĂ©golĂšne Royal. Le 6 novembre, cette motion recueille la majoritĂ© des suffrages (29,59 %) devant celles de Bertrand DelanoĂ« (25,35 %) et de Martine Aubry (24,67 %). Il se positionne alors pour succĂ©der Ă  François Hollande au poste de premier secrĂ©taire du PS, avant que SĂ©golĂšne Royal n’officialise sa candidature Ă  ce poste.

Celle-ci perd finalement de trÚs peu et de façon contestée, avec 49,96 % des suffrages contre 50,04 % pour sa rivale Martine Aubry.

Vincent Peillon dĂ©cide ensuite avec François Rebsamen, Jean-Louis Bianco et aux cĂŽtĂ©s de SĂ©golĂšne Royal de structurer les valeurs de changement portĂ©es par la motion E et ses diffĂ©rents reprĂ©sentants au sein d’un courant, « L’Espoir Ă  gauche », officiellement crĂ©Ă© le 31 janvier 2009. Comme durant le CongrĂšs de Reims, ce courant continue d’appeler Ă  des primaires ouvertes pour l’élection du candidat de la gauche aux Ă©lections prĂ©sidentielles, ce que Martine Aubry valide lors de l’UniversitĂ© d’étĂ© du PS Ă  la Rochelle en septembre 2009.

En novembre 2009, il se sĂ©pare politiquement de SĂ©golĂšne Royal, se rapproche de l'aile social-dĂ©mocrate du PS et crĂ©e le « rassemblement social, Ă©cologique et dĂ©mocrate ». La motion E soutenait une alliance « arc-en-ciel » allant de l'extrĂȘme gauche au centre gauche.

Engagements nationaux et européens

Pendant son mandat Ă  l'AssemblĂ©e nationale (1997-2002), il prĂ©side la mission parlementaire d’enquĂȘte sur le blanchiment d'argent en Europe, dont Arnaud Montebourg est rapporteur.

Au Parlement européen, avec d'autres collÚgues eurodéputés (dont Kader Arif, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Luc Bennahmias, Catherine Trautmann, Kartika Liotard, Miguel Ángel Martínez Martínez, Proinsias De Rossa et Judith Sargentini), il a soutenu une « Taxe Tobin verte » sur les transactions financiÚres pour financer l'effort des pays en développement dans la lutte contre le changement climatique.

Il a ensuite été chargé d'un rapport sur l'Union pour la Méditerranée au sein de la commission des Affaires étrangÚres.

Lors de son troisiÚme mandat au Parlement européen, il siÚge de nouveau au sein de la commission des Affaires étrangÚres. Fin 2014, il est chargé de la rédaction d'un rapport sur la stabilité politique et les défis sécuritaires dans la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient[65].

Lors de sa campagne pour la primaire citoyenne de 2017, il annonce qu’il voterait contre l'Accord Ă©conomique et commercial global (CETA) : d'aprĂšs Mediapart, c'est lui « qui a permis la bascule complĂšte du groupe français » sur ce sujet (du soutien Ă  l'opposition)[66].

Élection prĂ©sidentielle de 2017

Il annonce qu'il votera en faveur d'Emmanuel Macron, lors de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle française de 2017.

Discussions philosophiques

Dans le champ universitaire, les écrits de Vincent Peillon ont pu donner lieu à des échanges sur le plan de la philosophie politique. Du point de vue de leur actualité, les écrits politiques de Maurice Merleau-Ponty ont fait l'objet d'une controverse entre le sociologue et spécialiste de philosophie politique Philippe Corcuff et Vincent Peillon[67]. Suite à l'article de Philippe Corcuff intitulé « Actualité de la philosophie politique de Merleau-Ponty », publié en deux parties, à la suite des nombreux colloques qui se sont tenus pour le centenaire de la naissance de Merleau-Ponty, «(I)-Politique et raison critique»[68] et «(II)-Politique et histoire»[69], Vincent Peillon a souhaité répondre[70], l'échange s'est ensuite poursuivi avec quelques éléments de réponse de Philippe Corcuff[71].

SynthĂšse des fonctions politiques

Au Parti socialiste

À l'AssemblĂ©e nationale puis au Parlement europĂ©en

  • DĂ©putĂ© de la 3e circonscription de la Somme (1997-2002)
  • DĂ©putĂ© europĂ©en de la circonscription Nord-Ouest (2004-2009)
  • DĂ©putĂ© europĂ©en de la circonscription Sud-Est (2009-2012 ; 2014-2019)

Dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault

  • Ministre de l'Éducation nationale (2012-2014)

Publications

Parmi les ouvrages de Vincent Peillon, La RĂ©volution française n'est pas terminĂ©e, paru en 2008, est crĂ©ditĂ© par le politiste Laurent Bouvet (animateur du rĂ©seau La Gauche populaire) d'avoir Ă©tĂ© accueilli « avec enthousiasme » par les journalistes. Sous un titre qui prend l'exact contrepied de la formule de François Furet, le livre critique notamment les idĂ©es de cet historien sur l'interprĂ©tation de la RĂ©volution française et des Ă©vĂ©nements de 1848. Reconnaissant la richesse de ses rĂ©fĂ©rences, Laurent Bouvet regrette nĂ©anmoins « son ton souvent polĂ©mique quand il n’est pas simplement pĂ©remptoire » et le recours Ă  « des travaux de seconde main qui sont essentiellement d’origine philosophique », l'auteur naviguant « entre posture du savant et compĂ©titeur politique, au risque de couler »[73]. Il est sĂ©vĂšrement critiquĂ© par des historiens comme Mona Ozouf[73], qui lui reproche sa mĂ©connaissance de l'Ɠuvre de Furet[74].

  • La Tradition de l'esprit : itinĂ©raire de Maurice Merleau-Ponty, Grasset, Paris, 1994.
  • Jean JaurĂšs et la religion du socialisme, Grasset, Paris, 2000.
  • Pour un nouveau Parti socialiste : motion portĂ©e au vote des militants du PS au congrĂšs de Dijon, 16-17-18 mai 2003 (avec Arnaud Montebourg), DenoĂ«l, Paris, 2003.
  • Pierre Leroux et le socialisme rĂ©publicain, Le Bord de l'eau, 2003.
  • L'Épaisseur du cogito. Trois Ă©tudes sur la philosophie de Maurice Merleau-Ponty, Éditions Le Bord de l'eau, 2004.
  • Au cƓur de la gauche (coĂ©crit avec Arnaud Montebourg et BenoĂźt Hamon), Éditions Le Bord de l'eau, Lormont (Gironde), 2004.
  • Les Milliards noirs du blanchiment, Hachette littĂ©ratures, Paris, 2004[75].
  • La RĂ©volution française n’est pas terminĂ©e, Le Seuil, Paris, 2008[73].
  • Peut-on amĂ©liorer l'Ă©cole sans dĂ©penser plus ?, en tant que contradicteur de Xavier Darcos, Magnard, Paris, 2009 (ISBN 978-2210747852).
  • Les Politiques ont-ils une Ăąme, Entretien avec Isabelle Dillmann, p. 255 Ă  276, Albin MIcheL, 2010 (ISBN 978-2-226-20615-2).
  • Une religion pour la RĂ©publique : la foi laĂŻque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, Paris, 2010 (ISBN 978-2020985215).
  • Éloge du politique : une introduction au XXIe siĂšcle, Le Seuil, 2011
  • Conversations rĂ©publicaines, avec François Bazin, DenoĂ«l, 2011
  • Refondons l'Ă©cole, Le Seuil, 2013
  • Aurora (roman), Stock, 2016
  • Un Chinois Ă  Paris (roman), Stock, 2017
  • Vincent Peillon, L'Ă©mancipation. Essais de philosophie politique, PUF, , 360 p. (ISBN 978-2-13-081907-3)
  • JĂ©rusalem n’est pas perdue : la philosophie juive de Joseph Salvador et le judĂ©o-rĂ©publicanisme français, Lormont, Le Bord de l'eau, , 576 p. (ISBN 978-2356878793).

Vincent Peillon dirige par ailleurs la collection « BibliothÚque républicaine » aux éditions Le Bord de l'eau.

Notes et références

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